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Amazon, Apple, Facebook et Google manipulent nos émotions !

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    [Attention ! Cette présentation
    contient du langage explicite.]
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    Ceci est le premier
    et unique transparent
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    que j’ai présenté depuis 15 ans
    à mes 6 500 étudiants.
  • 0:12 - 0:16
    Je ne crois pas qu’on peut bâtir
    une organisation multimilliardaire
  • 0:16 - 0:21
    sans savoir précisément à quel instinct,
    à quel organe, on veut faire appel.
  • 0:21 - 0:24
    Notre espèce a besoin
    d'une entité surnaturelle.
  • 0:25 - 0:28
    Notre cerveau nous distingue
    des autres espèces.
  • 0:28 - 0:31
    Il est assez puissant pour
    poser des questions très complexes,
  • 0:31 - 0:34
    mais n'a hélas pas la capacité
    d'y trouver des réponses.
  • 0:34 - 0:36
    On a besoin d'une présence surnaturelle
  • 0:36 - 0:39
    vers laquelle nous tourner et prier
    pour trouver des réponses.
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    Qu’est-ce que la prière ?
  • 0:40 - 0:43
    C’est l’envoi d’une demande
    à travers l’univers,
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    en espérant une sorte
    d’intervention divine --
  • 0:45 - 0:47
    pas besoin de comprendre
    ce qu'il se passe --
  • 0:47 - 0:50
    de la part d’une entité
    surnaturelle omnipotente
  • 0:50 - 0:54
    qui nous confère l’autorité
    d’imposer la bonne réponse.
  • 0:54 - 0:57
    « Mon enfant va-t-il guérir ? »
  • 0:57 - 0:58
    Vous avez votre planète de choses,
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    vous avez votre planète de travail,
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    vous avez votre planète d’amis.
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    Si vous avez des enfants,
  • 1:03 - 1:06
    vous savez que dès qu’une chose
    tourne au vinaigre,
  • 1:06 - 1:08
    votre monde s'effondre,
  • 1:08 - 1:11
    dans cet univers
    dont vos enfants sont le soleil.
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    « Mon enfant va-t-il guérir ? »
  • 1:13 - 1:18
    « Symptômes et traitements de la toux »
    dans la barre de recherche de Google.
  • 1:18 - 1:21
    Un sixième des recherches sur Google
    n’ont jamais été posées
  • 1:21 - 1:23
    dans l’histoire de l’humanité.
  • 1:23 - 1:28
    Quel prêtre, professeur, rabbin, savant,
    mentor ou patron est assez crédible
  • 1:28 - 1:31
    pour qu'on lui pose une question
    qui n’a jamais été posée,
  • 1:31 - 1:33
    même si ce n'est qu'une sur 6 ?
  • 1:33 - 1:36
    Google est le Dieu de l’homme moderne.
  • 1:36 - 1:40
    Associez votre visage et votre nom
    sur toutes vos recherches Google,
  • 1:40 - 1:44
    et vous réaliserez que vous
    faites plus confiance à Google
  • 1:44 - 1:46
    qu'à n’importe quelle autre entité.
  • 1:46 - 1:47
    (Rires)
  • 1:47 - 1:49
    Descendons vers le buste.
  • 1:49 - 1:50
    (Rires)
  • 1:50 - 1:53
    Une autre chose merveilleuse
    au sujet de notre espèce
  • 1:53 - 1:57
    n'est pas uniquement son besoin d'amour,
    mais aussi celui d’aimer les autres.
  • 1:57 - 2:00
    Les enfants mal nourris, mais
    recevant beaucoup d’affection,
  • 2:00 - 2:04
    réussissent mieux que les enfants
    bien nourris recevant peu d’affection.
  • 2:05 - 2:08
    Toutefois, le meilleur indice
    de votre éventuelle réussite
  • 2:08 - 2:12
    pour faire partie des gagnants
    de la croissance démographique --
  • 2:12 - 2:14
    les centenaires, les personnes
    qui vivent à trois chiffres --
  • 2:14 - 2:15
    il y a trois signes.
  • 2:15 - 2:19
    Dans l’ordre croissant : vos gènes, mais
    c'est moins important qu'on ne le croit.
  • 2:19 - 2:22
    Vous pouvez continuer
    à maltraiter votre corps et dire :
  • 2:22 - 2:25
    «  Oh, Oncle Joe a vécu jusqu’à 95 ans,
    les dés sont jetés. »
  • 2:25 - 2:27
    Ne vous y fiez pas.
  • 2:27 - 2:28
    Numéro deux, le mode vie.
  • 2:28 - 2:31
    Évitez de fumer, l’obésité,
    passez des examens préventifs.
  • 2:31 - 2:34
    Vous échapperez à deux tiers
    des cancers précoces
  • 2:34 - 2:35
    et aux maladies cardiovasculaires.
  • 2:35 - 2:39
    L’indicateur ultime que vous
    vivrez au-delà de 100 ans :
  • 2:39 - 2:42
    combien de personnes aimez-vous ?
  • 2:43 - 2:45
    Prendre soin des autres,
    c'est le monitoring --
  • 2:45 - 2:48
    la caméra de surveillance
    basse résolution dans le cerveau --
  • 2:48 - 2:51
    qui décide si on fait une bonne action.
  • 2:51 - 2:54
    Facebook exploite notre besoin
    instinctif d’être aimé,
  • 2:54 - 2:56
    et aussi d’aimer les autres,
  • 2:56 - 2:58
    surtout via des photos
    qui créent de l’empathie,
  • 2:58 - 3:00
    catalysent, et renforcent nos relations.
  • 3:00 - 3:03
    Continuons notre voyage
    le long du torse.
  • 3:04 - 3:06
    Amazon est notre intestin
    de consommation.
  • 3:06 - 3:09
    L'instinct d'insatisfaction
    est profondément ancré en nous.
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    La conséquence des carences,
    c'est la famine et la malnutrition.
  • 3:14 - 3:16
    Ouvrez vos armoires et vos placards
  • 3:16 - 3:19
    vous avez 10 à 100 fois plus
    que ce dont vous avez besoin.
  • 3:19 - 3:20
    Pourquoi ?
  • 3:21 - 3:24
    Parce que la conséquence de
    « pas assez » est bien plus pénible
  • 3:24 - 3:25
    que celle du « beaucoup trop ».
  • 3:25 - 3:29
    Du coup, « plus pour moins cher » est une
    stratégie commerciale toujours gagnante.
  • 3:29 - 3:31
    C’est la stratégie de la Chine,
  • 3:31 - 3:32
    c’est la stratégie de Walmart,
  • 3:32 - 3:35
    et c’est la stratégie de l'entreprise
    la plus prospère au monde :
  • 3:35 - 3:37
    Amazon.
  • 3:37 - 3:39
    Vous obtenez plus pour moins
    dans votre intestin.
  • 3:39 - 3:43
    Vous digérez et transmettez ça
    à votre propre système de consommation.
  • 3:43 - 3:45
    Continuons plus bas,
  • 3:45 - 3:48
    une fois que l'on sait qu'on va survivre,
    l’instinct primaire,
  • 3:48 - 3:51
    on peut passer au deuxième
    instinct le plus puissant,
  • 3:51 - 3:55
    qui est de répandre et sélectionner
    la graine la plus forte, intelligente
  • 3:55 - 3:57
    et rapide aux quatre coins du monde,
  • 3:57 - 4:00
    ou de choisir la meilleure graine.
  • 4:00 - 4:01
    Ceci n’est pas une montre ;
  • 4:01 - 4:03
    en cinq ans, je ne l’ai jamais remontée.
  • 4:03 - 4:06
    C’est ma tentative futile
    de dire aux gens :
  • 4:06 - 4:09
    « Si tu t'accouples avec moi,
    tes enfants ont plus de chance de survivre
  • 4:09 - 4:12
    qu'avec quelqu’un qui porte une Swatch. »
  • 4:12 - 4:13
    (Rires)
  • 4:13 - 4:17
    La clé des affaires, c’est exploiter
    des organes irrationnels.
  • 4:17 - 4:21
    Irrationnel, pour l'université d'Harvard
    et l'école de commerce de New York,
  • 4:21 - 4:25
    est le terme qui désigne les profits
    juteux et la valeur actionnariale.
  • 4:25 - 4:27
    « Pâte à tartiner hypercalorique
    pour vos enfants ».
  • 4:27 - 4:28
    Non ?
  • 4:28 - 4:31
    Vous aimez votre maman maniaque.
  • 4:31 - 4:34
    Pourquoi elle achète du Nutella ?
    Elle aime plus ses enfants.
  • 4:34 - 4:37
    L'algorithme de création de valeur
    actionnariale depuis la 2ème guerre
  • 4:37 - 4:39
    à l’avènement de Google,
  • 4:39 - 4:42
    était de choisir un produit moyen
    et d'en appeler au cœur.
  • 4:42 - 4:45
    Vous êtes une meilleure mère,
    personne, ou patriote
  • 4:45 - 4:48
    si vous achetez ce savon moyen,
    au lieu de cet autre savon moyen.
  • 4:48 - 4:52
    Aujourd’hui, l’algorithme ultime
    des actionnaires n’est pas la technologie,
  • 4:52 - 4:53
    regardez le Forbes 400.
  • 4:53 - 4:56
    Oubliez la richesse par héritage
    et la finance.
  • 4:56 - 4:58
    La 1e source de création
    de richesse est :
  • 4:58 - 5:00
    plaire à vos organes reproducteurs.
  • 5:00 - 5:05
    Les Lauders ; l’homme
    le plus riche d’Europe : LVMH.
  • 5:05 - 5:07
    En deuxième et troisième positions :
    H&M et Inditex.
  • 5:07 - 5:13
    On veut viser les organes les plus
    irrationnels pour les dividendes.
  • 5:13 - 5:16
    Le résultat est que ces quatre
    entreprises : Apple, Amazon,
  • 5:16 - 5:19
    Facebook et Google, ont
    désarticulé qui nous sommes.
  • 5:19 - 5:21
    Dieu, l’amour, la consommation, le sexe.
  • 5:21 - 5:25
    Le poids relatif que vous accordez à
    chaque élément fait de vous qui vous êtes.
  • 5:25 - 5:29
    Ils compilent qui nous sommes
    et le destinent aux entreprises.
  • 5:29 - 5:30
    À la fin de la Grande Récession,
  • 5:30 - 5:33
    la valeur boursière de ces entreprises
    était équivalente
  • 5:33 - 5:35
    au PIB du Niger.
  • 5:35 - 5:37
    Maintenant, c’est l’équivalent
    du PIB de l’Inde,
  • 5:37 - 5:41
    Après avoir brûlé la priorité
    à la Russie et au Canada en 2013 et 14.
  • 5:41 - 5:42
    Il n’y a que cinq pays
  • 5:42 - 5:46
    qui ont un PIB supérieur à
    la valeur boursière combinée
  • 5:46 - 5:47
    de ces quatre entreprises.
  • 5:47 - 5:49
    Toutefois, le vent semble tourner.
  • 5:50 - 5:53
    Il y a un an, nos conversations tournaient
    autour du côté messianique
  • 5:53 - 5:54
    de tel ou tel dirigeant.
  • 5:54 - 5:57
    Qui serait candidat à la présidence ?
  • 5:57 - 6:00
    La situation a changé et
    tout ce qu’ils font nous dérange.
  • 6:00 - 6:02
    Ça nous déplait s’ils fuient le fisc.
  • 6:02 - 6:06
    Walmart, depuis la Grande Récession,
    a payé 64 milliards de dollars
  • 6:06 - 6:07
    en impôt des sociétés.
  • 6:07 - 6:09
    Amazon a payé 1,4 milliard.
  • 6:10 - 6:13
    Comment paie-t-on nos pompiers,
    nos soldats, ou nos travailleurs sociaux
  • 6:13 - 6:17
    si les sociétés les plus florissantes
    ne contribuent équitablement ?
  • 6:17 - 6:18
    C'est simple.
  • 6:18 - 6:22
    Cela veut dire que les entreprises
    moins florissantes doivent payer plus.
  • 6:22 - 6:24
    Alexa, est-ce une bonne chose ?
  • 6:24 - 6:26
    Et ce en dépit du fait --
  • 6:26 - 6:27
    (Rires)
  • 6:27 - 6:29
    en dépit du fait
  • 6:30 - 6:35
    que la capitalisation d’Amazon a crû
    l’équivalent de celle de Walmart
  • 6:35 - 6:38
    ces 19 derniers mois.
  • 6:40 - 6:43
    La faute à qui ? À nous.
  • 6:43 - 6:46
    Nous élisons des législateurs
    sans les tripes nécessaires
  • 6:47 - 6:49
    pour vraiment poursuivre ces entreprises.
  • 6:49 - 6:51
    Facebook ment
    aux législateurs européens
  • 6:51 - 6:54
    en disant : «  Ça sera impossible
    de partager les données
  • 6:54 - 6:58
    entre notre plate-forme et celle
    de WhatsApp, que nous souhaitons acquérir.
  • 6:58 - 6:59
    Approuvez donc la fusion. »
  • 6:59 - 7:03
    Ils ont approuvé la fusion et puis :
    Alerte arnaque ! Ils ont compris.
  • 7:03 - 7:05
    L’Europe déclare alors :
    «  On nous a menti.
  • 7:05 - 7:08
    Nous vous imposons une amende
    de 120 milliards de dollars. »
  • 7:08 - 7:13
    Environ 0,6% du prix d’acquisition,
    19 milliards de dollars.
  • 7:13 - 7:16
    Si Mark Zuckerberg avait pu
    contracter une police d’assurance
  • 7:16 - 7:18
    pour couvrir les 0,6%
    de cette acquisition,
  • 7:18 - 7:19
    ne l’aurait-il pas fait ?
  • 7:19 - 7:21
    Un comportement anti-concurrentiel.
  • 7:22 - 7:27
    L'amende de 2,5 milliards
    de dollars représente
  • 7:27 - 7:30
    3 % de la trésorerie de Google
    sur son bilan comptable.
  • 7:30 - 7:33
    On dit à ces entreprises :
    «  La façon la plus intelligente de créer
  • 7:34 - 7:36
    de l’intérêt pour les actionnaires,
  • 7:36 - 7:38
    c’est de mentir et de tricher.  »
  • 7:38 - 7:42
    On délivre des amendes
    de stationnement à 25 centimes
  • 7:42 - 7:45
    sur un horodateur
    qui coûte 100 dollars de l’heure.
  • 7:45 - 7:46
    Mentir est plus malin.
  • 7:46 - 7:47
    Destruction des emplois !
  • 7:48 - 7:51
    Amazon a besoin d’une personne
    contre deux chez Macy.
  • 7:51 - 7:54
    Si Amazon développe ses affaires de
    20 milliards cette année, et il le fera,
  • 7:54 - 7:57
    on perdra 53 000 caissières et agents.
  • 7:57 - 7:58
    Rien de surprenant ;
  • 7:58 - 8:00
    cela arrive partout dans notre économie.
  • 8:00 - 8:03
    Mais on n'avait jamais vu
    des sociétés si douées.
  • 8:03 - 8:05
    Ça remplirait le stade des Yankees.
  • 8:05 - 8:06
    C’est pire dans les médias.
  • 8:06 - 8:10
    Si Facebook et Google se développent
    de 22 milliards cette année,
  • 8:10 - 8:11
    et ils les atteindront,
  • 8:11 - 8:14
    nous perdrons presque
    150 000 directeurs de création,
  • 8:14 - 8:16
    planificateurs et rédacteurs.
  • 8:16 - 8:19
    Nous pourrons remplir
    2,5 stades des Yankees
  • 8:19 - 8:22
    et dire : «  Vous êtes au chômage,
    merci Amazon.  »
  • 8:22 - 8:25
    Aujourd'hui, on obtient la plupart
    des infos sur les médias sociaux
  • 8:25 - 8:30
    et la majorité des informations
    provenant des médias sont...
  • 8:30 - 8:31
    fausses.
  • 8:31 - 8:33
    (Rires)
  • 8:33 - 8:36
    Je ne suis pas autorisé à parler politique
    et à tenir des propos injurieux
  • 8:36 - 8:38
    ou à parler de religion en cours.
  • 8:38 - 8:40
    Je ne peux donc assurément pas dire :
  • 8:41 - 8:44
    « Zuckerberg, c'est la pute de Poutine ».
  • 8:44 - 8:46
    Je ne suis vraiment pas
    autorisé à dire ça.
  • 8:46 - 8:47
    (Rires)
  • 8:47 - 8:49
    Leur défense :
  • 8:49 - 8:52
    « Facebook n’est pas un média
    mais une entreprise de technologie.  »
  • 8:52 - 8:54
    Vous créez du contenu,
  • 8:54 - 8:57
    vous payez des ligues sportives
    pour vous donner du contenu,
  • 8:57 - 9:00
    vous affichez de la publicité,
    boum ! Vous êtes un média.
  • 9:00 - 9:01
    Ces derniers jours,
  • 9:01 - 9:05
    Sheryl Sandberg a répété ce mensonge :
    « On n'est pas un média.  »
  • 9:05 - 9:09
    Facebook a accueilli les bras ouverts
    les marges bénéficiaires des célébrités
  • 9:09 - 9:12
    et l’influence d'une société de médias
  • 9:12 - 9:15
    mais semble toujours allergique
    aux responsabilités
  • 9:15 - 9:17
    associées aux sociétés de médias.
  • 9:17 - 9:19
    Prenez McDonald’s par exemple.
  • 9:19 - 9:22
    On découvre que 80%
    de leur bœuf n’en est pas.
  • 9:22 - 9:23
    Ça nous transmet l'encéphalite,
  • 9:23 - 9:26
    et on prend des décisions terribles.
  • 9:26 - 9:29
    Alors on dit : «  McDonald’s,
    Tu nous emmerdes !  »
  • 9:29 - 9:32
    Et ils répondent :
    «  On se calme ! Un moment !
  • 9:32 - 9:34
    Nous ne proposons pas
    de la restauration rapide,
  • 9:34 - 9:36
    nous sommes une plateforme
    de restauration rapide.  »
  • 9:36 - 9:38
    (Rires)
  • 9:38 - 9:41
    Ces sociétés et dirigeants se drapent
  • 9:41 - 9:45
    dans un voile irisé aux couleurs
    de l'arc-en-ciel, façon Bisounours,
  • 9:45 - 9:48
    pour créer une illusion
    de leur comportement quotidien,
  • 9:48 - 9:52
    en fait plus proche de la progéniture
    de Dark Vador et Ayn Rand.
  • 9:52 - 9:56
    Pourquoi ? Car on nous trouve, nous,
    les progressistes, sympas mais faibles.
  • 9:57 - 10:01
    Si Sheryl Sandberg avait écrit
    un livre sur le droit de porter des armes
  • 10:01 - 10:03
    ou sur le mouvement pro-vie,
  • 10:03 - 10:06
    emmèneraient-ils Sheryl
    jusqu’à Cannes en jet privé ?
  • 10:06 - 10:07
    Non.
  • 10:07 - 10:09
    Je ne doute pas
    de leurs valeurs progressistes
  • 10:09 - 10:11
    mais elles sont soumises
    au cours de l'action
  • 10:11 - 10:13
    car les progressistes sont vus faibles.
  • 10:13 - 10:16
    Ils sont si sympathiques,
    rappelez-vous Microsoft !
  • 10:16 - 10:18
    Ils ne paraissaient pas
    aussi sympathiques,
  • 10:18 - 10:22
    et les législateurs s’y sont
    intéressés plus tôt.
  • 10:22 - 10:25
    Leurs contemporains n'oseront jamais
    intervenir auprès de ces belles gens.
  • 10:25 - 10:27
    Je dois prendre un avion ce soir
  • 10:27 - 10:30
    et il y aura ce gars, de la sécurité,
    Roy, qui va m'agresser.
  • 10:30 - 10:34
    Si on me suspecte de conduite en
    état d’ivresse en rentrant à la maison,
  • 10:34 - 10:36
    on pourra m'obliger
    à faire une prise de sang.
  • 10:37 - 10:40
    Mais attendez ! Ils ne peuvent pas
    regarder mon iPhone.
  • 10:40 - 10:41
    Ça, c’est sacré.
  • 10:41 - 10:43
    C’est notre nouveaux crucifix.
  • 10:43 - 10:44
    Ça ne devrait pas être iPhone X,
  • 10:44 - 10:46
    mais « l’iPhone Crucifix ».
  • 10:46 - 10:48
    On a notre religion, c’est Apple.
  • 10:48 - 10:50
    Steve Jobs est notre Messie
  • 10:50 - 10:53
    et on a décidé que ceci était plus sacré
    que notre corps, notre maison
  • 10:54 - 10:55
    ou que notre ordinateur.
  • 10:55 - 10:57
    On est devenu totalement incontrôlable
  • 10:57 - 11:01
    dans notre idolâtrie obscène
    pour l’innovation et la jeunesse.
  • 11:01 - 11:04
    Nous ne prions plus à l’autel
    du caractère,
  • 11:04 - 11:05
    de la gentillesse,
  • 11:05 - 11:08
    mais à celui de l’innovation
    et de ceux qui créent des bénéfices.
  • 11:08 - 11:11
    Amazon est devenu
    si puissant sur le marché
  • 11:11 - 11:14
    qu’il peut endommager
    d’autres industries,
  • 11:14 - 11:16
    rien qu’en les regardants,
    comme le Jedi.
  • 11:16 - 11:18
    Nike annonce qu’il vend
    sur Amazon : l'action monte
  • 11:18 - 11:21
    et celles de toutes les
    autres marques chutent.
  • 11:21 - 11:24
    Quand l’action Amazon monte,
    celle des autres détaillants chute
  • 11:24 - 11:28
    car les marchés assument que ce qui est
    bon pour Amazon nuit aux autres.
  • 11:28 - 11:32
    Ils ont réduit le prix du saumon
    de 33% en acquérant Whole Foods.
  • 11:32 - 11:34
    Entretemps, ils ont annoncé
    l’acquisition de Whole Foods,
  • 11:34 - 11:36
    et quand ils l'ont conclue,
  • 11:36 - 11:38
    Kroger, le plus grand épicier
    des États-Unis,
  • 11:38 - 11:40
    a perdu un tiers de sa valeur,
  • 11:40 - 11:47
    car Amazon venait d'acquérir un épicier
    onze fois plus petit que Kroger.
  • 11:47 - 11:48
    J’ai eu de la chance.
  • 11:48 - 11:51
    J’avais prédit l’acquisition
    de Whole Foods par Amazon,
  • 11:51 - 11:53
    la semaine précédant l'annonce.
  • 11:53 - 11:56
    Me voici, en train de me vanter,
    en public, dans les médias.
  • 11:56 - 11:58
    C’était la plus grosse acquisition
    de leur histoire.
  • 11:58 - 12:01
    C'était leur première opération
    dépassant un milliard.
  • 12:01 - 12:03
    On m'a demandé :
    «  Comment as-tu fait ?  »
  • 12:03 - 12:06
    Je vais partager ce secret avec vous.
  • 12:06 - 12:07
    Comment l’ai-je su ?
  • 12:07 - 12:09
    Je vais vous le dire.
  • 12:09 - 12:12
    J’avais aboyé à Alexa toute la journée
  • 12:12 - 12:14
    en essayant de comprendre
    ce qui se passait.
  • 12:14 - 12:17
    Scott Galleway :
    Alexa achète du lait entier.
  • 12:17 - 12:20
    Alexa : Je n’ai rien trouvé
    pour lait entier.
  • 12:20 - 12:22
    Alors, j’ajoute le lait entier
    à ta liste de courses.
  • 12:22 - 12:24
    Puis je lui demande :
  • 12:24 - 12:27
    Alexa, achète de la nourriture biologique.
  • 12:27 - 12:29
    A : La recherche pour produits
    biologiques donne
  • 12:29 - 12:32
    aliments pour bébé de Plum Organics,
    bananes et citrouilles.
  • 12:32 - 12:34
    12 sachets de 4 grammes.
  • 12:34 - 12:36
    Ça fait 15 dollars au total.
  • 12:36 - 12:38
    Voulez-vous les acheter ?  »
  • 12:38 - 12:40
    Et comme ça arrive à mon grand âge,
  • 12:40 - 12:41
    j’étais confus.
  • 12:41 - 12:44
    SG : Alexa, achète de la nourriture
    complète [whole food]
  • 12:44 - 12:48
    A : J’ai acheté les options
    de Whole Foods Incorporated
  • 12:48 - 12:49
    à 42 dollars l’action.
  • 12:49 - 12:53
    J’ai facturé 13,7 milliards de dollars
    sur votre carte American Express. »
  • 12:53 - 12:55
    (Rires)
  • 12:56 - 12:58
    J’ai pensé que ce serait plus drôle.
  • 12:58 - 12:59
    (Rires)
  • 12:59 - 13:01
    On a personnifié ces sociétés,
  • 13:01 - 13:04
    et comme quand on est en colère contre
    les futilités commises par autrui
  • 13:04 - 13:07
    dans notre vie et nos relations,
    on doit se demander ceci :
  • 13:07 - 13:11
    « Qu’est-ce qui se passe ici ? Pourquoi
    la technologie nous déçoit-elle ? »
  • 13:11 - 13:14
    Je crois que le ratio de 1%
    de poursuite des dividendes,
  • 13:14 - 13:19
    et 99% de la recherche
    du progrès humain, s’est inversé.
  • 13:19 - 13:23
    Et on est entièrement focalisé sur
    les dividendes aux dépends de l’humain.
  • 13:23 - 13:25
    100 000 personnes se sont jointes
    au projet Manhattan
  • 13:25 - 13:27
    et ont littéralement sauvé le monde.
  • 13:27 - 13:28
    La technologie a sauvé le monde.
  • 13:28 - 13:32
    Ma mère était une juive de 4 ans
    vivant à Londres au début de la guerre.
  • 13:32 - 13:36
    Si nous n’avions pas gagné la course
    de la fission de l’atome,
  • 13:36 - 13:37
    aurait-elle survécu ?
  • 13:37 - 13:38
    C’est peu probable.
  • 13:39 - 13:40
    25 ans plus tard,
  • 13:40 - 13:45
    l’accomplissement le plus impressionnant
    de l’histoire de l’humanité
  • 13:45 - 13:46
    a posé un homme sur la Lune.
  • 13:46 - 13:49
    430 000 Canadiens, Anglais
    et Américains se sont réunis
  • 13:49 - 13:51
    autour d’une technologie très basique
  • 13:51 - 13:53
    et ont posé un homme sur la Lune.
  • 13:53 - 13:58
    Maintenant, nous avons les 700 000 des
    meilleurs et plus brillants scientifiques
  • 13:58 - 14:00
    des quatre coins du monde.
  • 14:00 - 14:01
    Ils jouent avec des lasers
  • 14:01 - 14:05
    alors que leurs prédécesseurs avaient
    des lance-pierres ou des pistolets à eau.
  • 14:05 - 14:07
    Ils ont le PIB indien
    avec lequel travailler.
  • 14:07 - 14:10
    Et, après avoir étudié
    ces sociétés pendant 10 ans,
  • 14:10 - 14:12
    je connais leur mission.
  • 14:12 - 14:14
    S’agit-il d’organiser
    l’information mondiale ?
  • 14:14 - 14:16
    S’agit-il de nous connecter ?
  • 14:16 - 14:19
    S’agit-il de créer
    plus de courtoisie humaine ?
  • 14:19 - 14:20
    Non.
  • 14:20 - 14:22
    Je sais pourquoi on les a rassemblés.
  • 14:22 - 14:26
    Je sais que pour la plus grande communauté
    de capital intellectuel et créatif,
  • 14:26 - 14:30
    la seule mission est de nous vendre
    une autre foutue Nissan.
  • 14:30 - 14:34
    Je m'appelle Scott Galloway, j’enseigne
    à NYU. Merci pour votre temps.
  • 14:34 - 14:37
    (Applaudissements)
  • 14:43 - 14:44
    Chris Anderson :
    Ce n’était pas prévu
  • 14:44 - 14:47
    mais tu viens de m'inspirer
    des questions, Scott.
  • 14:47 - 14:48
    (Rires)
  • 14:48 - 14:51
    C’était une diatribe
    pour le moins spectaculaire.
  • 14:51 - 14:52
    SG : Est-ce comme Letterman ?
  • 14:52 - 14:55
    Quand tu es bon,
    Il t'invite sur son canapé ?
  • 14:55 - 14:59
    CA : Non, non, on va aller au cœur
    de la conversation maintenant.
  • 14:59 - 15:05
    Tout le monde sait qu'après des
    années à vénérer la Silicon Valley,
  • 15:05 - 15:08
    le vent a soudain tourné
    de manière considérable.
  • 15:08 - 15:12
    Pour certains, c'est comme si
    on retournait le couteau dans la plaie,
  • 15:12 - 15:15
    ou qu'on donnait une raclée à des enfants
    qui viennent de se faire écharper.
  • 15:15 - 15:17
    Ne ressentez-vous aucune
    empathie pour eux ?
  • 15:17 - 15:19
    SG : Non, aucune.
  • 15:19 - 15:21
    Écoutez, voilà le problème :
  • 15:22 - 15:24
    ce n'est pas de leur faute,
    c'est de la nôtre.
  • 15:24 - 15:27
    Ce sont des entreprises ;
    leur but est de faire du profit.
  • 15:27 - 15:28
    Elles s'en fichent de notre âme.
  • 15:28 - 15:31
    Elles ne vont pas s'occuper
    de nous quand on sera vieux.
  • 15:31 - 15:35
    On a construit une société qui privilégie
    la valeur actionnariale,
  • 15:35 - 15:37
    et elles font ce qu'elles doivent faire.
  • 15:37 - 15:38
    Mais on doit élire des gens.
  • 15:38 - 15:41
    On doit s'obliger à les obliger
  • 15:41 - 15:42
    à accepter le même contrôle
  • 15:42 - 15:45
    que celui appliqué au reste
    de l'économie, point.
  • 15:45 - 15:46
    CA : Il y a une autre théorie,
  • 15:46 - 15:50
    plutôt en phase avec les faits,
  • 15:50 - 15:57
    qui dit que la plupart des dirigeants
    sont mus par de bonnes intentions,
  • 15:57 - 15:58
    pas forcément tout le monde,
  • 15:58 - 16:00
    mais la plupart des employés.
  • 16:00 - 16:03
    On connaît tous des gens qui travaillent
    dans ces entreprises,
  • 16:03 - 16:07
    et ils sont toujours tous convaincants
    à propos de leur mission qui est -
  • 16:07 - 16:09
    en fait, la théorie alternative,
  • 16:09 - 16:12
    c'est qu'il y a des conséquences
    imprévues,
  • 16:12 - 16:14
    que les technologies que nous déchaînons,
  • 16:14 - 16:19
    que les algorithmes avec lesquels on tente
    de personnaliser Internet, par exemple,
  • 16:19 - 16:25
    ont d'abord, des effets étranges,
    comme les bulles de filtres,
  • 16:25 - 16:27
    auxquels personne ne s'attendait.
  • 16:27 - 16:30
    Ensuite, elles se sont rendues
    vulnérables à des choses bizarres,
  • 16:30 - 16:33
    au hasard, des hackers russes
    qui créent des comptes
  • 16:33 - 16:35
    et font des choses auxquelles
    on ne s'attendait pas.
  • 16:35 - 16:40
    Dans un tel cas, la conséquence
    imprévue n'est pas envisageable ?
  • 16:40 - 16:41
    SG : Je ne pense pas...
  • 16:41 - 16:43
    Je suis presque sûr,
    statistiquement,
  • 16:43 - 16:45
    qu'ils ne sont pas
    moins biens ou meilleurs
  • 16:45 - 16:47
    que n'importe quelle société
    de 100 000 personnes.
  • 16:47 - 16:49
    Je ne pense pas
    qu'ils soient peu scrupuleux.
  • 16:49 - 16:53
    Au contraire, je dirais qu'il y a beaucoup
    de dirigeants civiques respectables.
  • 16:53 - 16:54
    Mais voici le problème :
  • 16:54 - 16:59
    lorsqu'on contrôle 90% de parts du marché,
  • 16:59 - 17:02
    ce qui représente davantage que le marché
    de la pub de n'importe quelle nation,
  • 17:02 - 17:05
    que vous êtes payé pour augmenter
    cette part de marché,
  • 17:05 - 17:07
    ce qui garantit votre sécurité économique,
  • 17:07 - 17:09
    et celle des familles
    de vos employés aussi,
  • 17:09 - 17:13
    il est impossible de s'empêcher
    d'exploiter le pouvoir à disposition.
  • 17:13 - 17:15
    C'est la base pour
    toute réglementation,
  • 17:15 - 17:17
    c'est la base de l'évidence universelle
  • 17:17 - 17:18
    que le pouvoir corrompt.
  • 17:18 - 17:20
    Il n'y a pas de mauvaises personnes ;
  • 17:20 - 17:22
    on leur a simplement permis
    de dépasser les limites.
  • 17:22 - 17:26
    CA : Alors votre argument
    n'est-il pas un peu exagéré ?
  • 17:26 - 17:29
    Je connais un peu --
  • 17:29 - 17:31
    Larry Page, par exemple, Jeff Bezos --
  • 17:31 - 17:33
    et je ne pense pas qu'ils se réveillent
    en se disant :
  • 17:33 - 17:35
    « Je dois vendre ces foutues Nissan. »
  • 17:35 - 17:37
    Je ne crois pas que
    ce soit leur motivation.
  • 17:37 - 17:41
    Je crois qu'ils essaient de construire
    quelque chose de cool,
  • 17:41 - 17:44
    et qu'ils sont certainement,
    dans leurs moments de réflexion,
  • 17:44 - 17:47
    aussi horrifiés que nous
    sur ce qui peut s'être produit.
  • 17:48 - 17:52
    Donc y a-t-il a une autre façon
    de recadrer ça,
  • 17:52 - 17:57
    dire par exemple que si le champ
    d'activités est la publicité,
  • 17:58 - 18:02
    il y a des dangers que l'on doit
    annoncer plus clairement ?
  • 18:03 - 18:07
    SG : Je pense qu'il est très difficile de
    créer des organisations comme on le fait,
  • 18:07 - 18:10
    de poursuivre la valeur
    actionnariale à tout prix.
  • 18:10 - 18:11
    Ce ne sont pas des ONG.
  • 18:11 - 18:14
    Les gens qui y travaillent le font
    pour assurer leur sécurité financière,
  • 18:14 - 18:16
    et celle de leur famille,
  • 18:16 - 18:17
    avant tout et par-dessus tout.
  • 18:17 - 18:21
    Quand on arrive à un point où on
    contrôle autant de pouvoir économique,
  • 18:21 - 18:23
    on utilise toutes les armes à disposition.
  • 18:23 - 18:25
    Tous ces gens ne sont pas mauvais.
  • 18:25 - 18:27
    Mais je pense que le rôle
    d'un gouvernement,
  • 18:27 - 18:29
    et le nôtre, en tant que
    consommateurs et électeurs,
  • 18:29 - 18:31
    est de nous assurer
    qu'un contrôle est exercé.
  • 18:31 - 18:34
    Nous leur avons donné
    une carte blanche ultime
  • 18:34 - 18:36
    parce qu'on les trouve fascinants.
  • 18:36 - 18:39
    CA : Voilà qui est dit clairement
    et avec éloquence !
  • 18:39 - 18:45
    Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Larry Page,
    Tim Cook, si vous nous écoutez,
  • 18:45 - 18:48
    nous vous invitons
    à venir présenter votre défense.
  • 18:48 - 18:49
    Merci beaucoup Scott.
  • 18:49 - 18:50
    SG : Merci à vous.
  • 18:50 - 18:52
    (Applaudissements)
Title:
Amazon, Apple, Facebook et Google manipulent nos émotions !
Speaker:
Scott Galloway
Description:

La capitalisation boursière consolidée d'Amazon, Apple, Facebook et Google est équivalente au PIB de l’Inde. Comment ces quatre sociétés ont-elles infiltré nos vies si profondément ? Dans ce catilinaire, Scott Galloway partage sa vision et des chiffres révélateurs sur la domination et les motivations de ces entreprises. Il évoque les conséquences quand une société privilégie ses actionnaires aux dépends de tout le reste. Le curateur TED Chris Anderson a poursuivi la présentation avec une séance de questions-réponses.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
19:05

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