Itay Talgam: Diriger comme un grand chef d'orchestre
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0:01 - 0:05L'instant magique, l'instant magique de la direction d'orchestre
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0:05 - 0:07Quand vous arrivez sur scène. Il y a un orchestre assis.
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0:07 - 0:11ils sont en train de s'échauffer, de faire des trucs.
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0:11 - 0:13Et je monte sur le podium.
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0:13 - 0:16Vous savez, ce petit bureau du chef d'orchestre.
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0:16 - 0:19Ou plutôt une cellule, un bureau ouvert,.
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0:19 - 0:21avec plein d'espace.
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0:21 - 0:23Et face à tout ce bruit,
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0:23 - 0:25vous faites un tout petit geste.
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0:25 - 0:29Quelque chose comme ça, ni très pompeux ni très sophistiqué, ça.
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0:29 - 0:32Et soudain l'ordre naît du chaos.
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0:32 - 0:34Le bruit devient musique.
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0:34 - 0:36C'est fantastique. C'est si tentant
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0:36 - 0:38de penser que c'est grâce à moi.
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0:38 - 0:40(Rires)
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0:40 - 0:42Tous ces gens admirables devant moi, ces virtuoses,
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0:42 - 0:44ils font du bruit, ils ont besoin de moi pour ça.
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0:44 - 0:46Bon, pas vraiment. Si c'était le cas,
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0:46 - 0:48je vous épargnerais le discours,
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0:48 - 0:50et je vous apprendrais les gestes
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0:50 - 0:52pour que vous puissiez aller de par le monde
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0:52 - 0:55et faire ça dans n'importe quelle entreprise ou lieu,
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0:55 - 0:57et avoir l'harmonie parfaite. Ça ne marche pas.
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0:57 - 0:59Regardons la première vidéo.
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0:59 - 1:02J'espère que vous penserez que c'est un bon exemple d'harmonie.
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1:02 - 1:06Et nous parlerons un peu de comment elle vient.
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1:06 - 1:10(Musique)
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2:02 - 2:04N'était-ce pas plaisant ?
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2:04 - 2:07C'était donc un succès, en quelque sorte.
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2:07 - 2:10Qui devrions-nous remercier pour ce succès ?
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2:10 - 2:12Bon, évidemment les musiciens de l'orchestre
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2:12 - 2:14qui jouent merveilleusement,
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2:14 - 2:18le Philharmonique de Vienne
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2:18 - 2:20Ils ne regardent même pas souvent le chef.
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2:20 - 2:23Ensuite le public qui frappe des mains, oui,
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2:23 - 2:25et qui participe à la musique.
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2:25 - 2:29En général, le public viennois n'interfère pas avec la musique.
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2:29 - 2:33C'est ce qu vous pouvez voir à Vienne
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2:33 - 2:35qui se rapproche le plus d'un spectacle de danse du ventre
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2:35 - 2:36(Rires)
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2:36 - 2:39Pas comme Israel, par exemple, où le public tousse tout le temps.
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2:39 - 2:42Arthur Rubinstein, le pianiste, disait
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2:42 - 2:45"N'importe où dans le monde, les gens qui ont la grippe vont chez le médecin.
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2:45 - 2:48A Tel Aviv, ils viennent à mes concerts."
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2:48 - 2:49(Rires)
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2:49 - 2:51C'est comme une tradition.
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2:51 - 2:53Mais le public viennois ne fait pas ça.
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2:53 - 2:58Là ils se lâchent un peu, rien que pour participer,
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2:58 - 3:00pour faire un peu partie de l'orchestre, et c'est super.
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3:00 - 3:02Vous savez, c'est le public comme vous, oui,
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3:02 - 3:05qui crée l'évènement.
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3:05 - 3:07Et le chef d'orchestre ? Que pouvez-vous dire sur
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3:07 - 3:11ce que le chef d'orchestre faisait, en fait ?
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3:11 - 3:14Hum, il était heureux.
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3:14 - 3:17Et je montre souvent ceci à la direction.
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3:17 - 3:19Ça ennuie les gens.
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3:19 - 3:21"Vous venez travailler. Comment pouvez-vous être aussi heureux ?"
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3:21 - 3:24Il doit y avoir un truc qui ne va pas, non ? Mais il diffuse du bonheur.
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3:24 - 3:26Et je pense que le bonheur, ce qui est important est que ce bonheur
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3:26 - 3:29ne vient pas de
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3:29 - 3:32sa propre histoire seulement, et de sa jouissance de la musique.
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3:32 - 3:36La joie provient du fait de permettre qu'on entende
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3:36 - 3:38les histoires d'autres gens en même temps.
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3:38 - 3:42Vous avez l'histoire de l'orchestre comme corps professionnel.
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3:42 - 3:45Vous avez l'histoire du public comme communauté, oui.
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3:45 - 3:47Vous avez les histoires des individus
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3:47 - 3:49dans l'orchestre et dans le public.
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3:49 - 3:52Et vous avez d'autres histoires, invisibles.
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3:52 - 3:55Les gens qui ont bâti cette merveilleuse salle.
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3:55 - 4:00Les gens qui ont fabriqué ces Stradivarius, Amati,
tous ces instruments splendides. -
4:00 - 4:03Et l'on entend toutes ces histoires en même temps.
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4:03 - 4:06C'est ce que l'on vit vraiment en concert.
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4:06 - 4:08C'est une vraie raison pour sortir, pas vrai ?
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4:08 - 4:11Et tous les chefs d'orchestre ne font pas exactement ça.
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4:11 - 4:13Regardons quelqu'un d'autre, un grand chef d'orchestre,
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4:13 - 4:15Riccardo Muti, s'il vous plaît.
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4:16 - 4:20(Musique)
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4:52 - 4:54Oui, c'était très court. Mais vous avez pu voir
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4:54 - 4:56que c'est un personnage complètement différent. Pas vrai ?
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4:56 - 4:58Il est impressionnant. Il maîtrise tellement. Hein ?
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4:58 - 5:03Si clair. Peut-être un peu trop clair.
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5:03 - 5:06Pouvons-nous faire ensemble une petite démonstration ? Voulez-vous être mon orchestre une seconde ?
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5:06 - 5:08Pouvez-vous chanter, s'il vous plaît, la première note de Don Juan ?
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5:08 - 5:11Vous chantez "Aaaaaah", et je vous arrête.
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5:11 - 5:13OK ? Prêt ?
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5:13 - 5:15Public : ♫ Aaaaaah ... ♫
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5:15 - 5:17Itay Talgam : Allez, avec moi. Si vous le faites sans moi
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5:17 - 5:20je me sens encore plus inutile que je ne le ressens déjà.
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5:20 - 5:23Alors, s'il vous plaît, attendez le chef d'orchestre.
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5:23 - 5:26Maintenant regardez moi. "Aaaaaah", et je vous arrête. On y va.
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5:26 - 5:30Public : ♫ ... Aaaaaaah ... ♫
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5:30 - 5:32(Rires)
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5:32 - 5:34Itay Talgam : Il faudra qu'on discute tout à l'heure.
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5:34 - 5:35(Rires)
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5:35 - 5:39Mais ... Il y a une place pour un ...
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5:39 - 5:43Mais -- (Rires)
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5:43 - 5:46-- vous avez pu voir qu'on peut arrêter un orchestre d'un doigt.
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5:46 - 5:48Que fait Riccardo Muti? Quelque chose comme ça ...
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5:51 - 5:52(Rires)
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5:52 - 5:55Et puis -- une espèce de -- (Rires)
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5:55 - 5:58Et donc non seulement l'instruction est claire,
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5:58 - 6:01mais aussi la sanction, ce qui arrivera si vous ne faites pas
ce que je vous dis. -
6:01 - 6:04(Rires)
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6:04 - 6:08Alors, est-ce que ça marche ? Oui, ça marche --
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6:08 - 6:10jusqu'à un certain point.
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6:10 - 6:12Quand on demande à Muti, "Pourquoi dirigez-vous comme ça ?"
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6:12 - 6:14Il dit, "Je suis responsable."
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6:14 - 6:16Responsable devant lui.
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6:16 - 6:18Non, il ne veut pas dire Lui. Il veut dire Mozart,
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6:18 - 6:22qui est -- (Rires) -- le troisième fauteuil à partir du centre.
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6:22 - 6:23(Rires)
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6:23 - 6:25Alors il dit, "Si je suis --
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6:25 - 6:27(Applaudissements)
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6:27 - 6:29Si je suis responsable devant Mozart,
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6:29 - 6:31ça va être la seule histoire à raconter.
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6:31 - 6:35C'est Mozart comme moi, Riccardo Muti, je le comprends."
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6:35 - 6:37Et vous savez ce qui est arrivé à Muti ?
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6:37 - 6:39Il y a trois ans il a reçu une lettre signée par
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6:39 - 6:42tous les 700 employés de La Scala,
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6:42 - 6:44employés musicaux, je veux dire les musiciens,
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6:44 - 6:48disant, "Vous êtes un grand chef. Nous ne voulons pas travailler avec vous. Merci de démissionner."
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6:48 - 6:49(Rires)
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6:49 - 6:52"Pourquoi ? Parce que vous ne nous laissez pas nous développer.
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6:52 - 6:55Vous nous utilisez comme des instruments,
pas comme des partenaires. -
6:55 - 6:57Et notre amour de la musique, etc. etc. ..."
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6:57 - 6:59Et il a dû démissionner. C'est beau, non ?
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6:59 - 7:01(Rires)
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7:01 - 7:04C'est un type sympa. Un type vraiment sympa.
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7:04 - 7:07Eh bien, pouvez-vous le faire avec moins de contrôle,
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7:07 - 7:09ou avec un autre genre de contrôle ?
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7:09 - 7:13Regardons le chef d'orchestre suivant, Richard Strauss.
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7:15 - 7:19(Musique)
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7:43 - 7:47J'ai peur que vous ne pensiez que je l'ai surtout choisi
à cause de son âge. -
7:47 - 7:50Ce n'est pas vrai. Quand il était jeune,
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7:50 - 7:52à environ 30 ans, il a écrit ce qu'il a appelé
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7:52 - 7:54"Les dix commandements du chef d'orchestre"
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7:54 - 7:57Le premier était : si vous êtes en sueur à la fin du concert
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7:57 - 7:59ça veut dire que vous avez dû faire quelque chose de travers.
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7:59 - 8:01C'était le premier. Vous allez mieux aimer le quatrième :
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8:01 - 8:03Il dit : Ne regardez jamais les trombones --
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8:03 - 8:05ça ne fait que les encourager.
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8:05 - 8:10(Rires)
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8:10 - 8:12Et donc, toute l'idée est vraiment de laisser
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8:12 - 8:14les choses se faire toutes seules.
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8:14 - 8:16N'intervenez pas.
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8:16 - 8:19Mais comment cela se passe-t-il ? L'avez-vous vu
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8:19 - 8:21tourner les pages de la partition ?
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8:21 - 8:23Soit il est sénile
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8:23 - 8:26et ne se rappelle pas sa propre musique,
parce qu'il l'a composée. -
8:26 - 8:29Ou bien, il leur communique en fait un message très fort, qui dit,
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8:29 - 8:33"Allez les gars. Il faut suivre la partition.
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8:33 - 8:35Donc ce n'est pas mon histoire. Ce n'est pas votre histoire.
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8:35 - 8:38C'est juste l'exécution de la musique qui est écrite,
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8:38 - 8:40pas d'interprétation."
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8:40 - 8:43L'interprétation est la véritable histoire d'un musicien.
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8:43 - 8:46Alors, non, il ne veut pas de ça. C'est une autre forme de contrôle.
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8:46 - 8:49Voyons un autre super-chef d'orchestre,
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8:49 - 8:52un super-chef allemand, Herbert von Karajan, s'il vous plaît.
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8:52 - 8:56(Musique)
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9:25 - 9:28Qu'est-ce qui est différent ? Vous avez vu ses yeux ? Fermés.
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9:28 - 9:31Vous avez vu ses mains ?
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9:31 - 9:34Vous avez vu cette espèce de mouvement ? Laissez-moi vous diriger. Deux fois.
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9:34 - 9:36Une fois comme Muti, et vous allez -- (il frappe dans ses mains)
-- frapper dans vos mains, une seule fois. -
9:36 - 9:38Et puis comme Karajan. Voyons ce qui arrive. OK ?
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9:38 - 9:41Comme Muti. Vous êtes prêts ? Parce que Muti ...
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9:41 - 9:44(Rires) OK ? Prêt ? Allons-y.
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9:44 - 9:45Public : (Frappe dans ses mains)
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9:45 - 9:47Itay Talgam : Hmm ... encore.
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9:47 - 9:49Public : (Frappe dans ses mains)
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9:49 - 9:51Itay Talgam : Bien. Maintenant comme un Karajan. Puisque vous êtes entrainés,
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9:51 - 9:54laissez moi me concentrer et fermer mes yeux. Allez, allez.
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9:56 - 9:58Public : (Frappe dans les mains )(Rires)
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9:58 - 10:00Itay Talgam : Pourquoi pas ensemble ? (Rires)
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10:00 - 10:02Parce que vous ne saviez pas quand jouer.
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10:02 - 10:04Je peux vous dire, même le Philharmonique de Berlin
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10:04 - 10:06ne sait pas quand jouer.
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10:06 - 10:07(Rires)
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10:07 - 10:09Mais je vais vous dire comment ils font. Aucun cynisme.
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10:09 - 10:11C'est un orchestre allemand, oui ?
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10:11 - 10:15Ils regardent Karajan. Puis ils se regardent.
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10:15 - 10:18(Rires)
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10:18 - 10:21"Vous comprenez ce que veut ce type ?"
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10:21 - 10:23Et après avoir fait ça,
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10:23 - 10:25ils se regardent vraiment, et les premiers interprètes de l'orchestre
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10:25 - 10:28conduisent tout l'ensemble à jouer à l'unisson.
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10:28 - 10:30Et quand on interroge Karajan à ce sujet
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10:30 - 10:32Il répond en fait, "Oui, le pire que je puisse infliger
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10:32 - 10:34à mon orchestre
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10:34 - 10:38c'est de lui donner un signe clair
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10:38 - 10:40parce que ça empêche
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10:40 - 10:44l'unisson, l'audition mutuelle
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10:44 - 10:46qui est nécessaire à un orchestre."
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10:46 - 10:48Voilà qui est bien. Et ses yeux ?
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10:48 - 10:50Pourquoi ses yeux sont-ils fermés ?
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10:50 - 10:54Il y a une histoire merveilleuse à propos de Karajan
dirigeant à Londres. -
10:54 - 10:57Il fait un signe à un flûtiste comme ceci.
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10:57 - 11:00Le type n'a pas la moindre idée de quoi faire. (Rires)
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11:00 - 11:03"Maestro, avec tout le respect que je vous dois,
quand dois-je démarrer ?" -
11:03 - 11:06Que pensez-vous que fut la réponse de Karajan ?
Quand dois-je démarrer ? -
11:06 - 11:10Oh oui. Il dit, "Vous démarrez quand vous ne le supportez plus."
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11:10 - 11:13(Rires)
-
11:13 - 11:18Il voulait dire que vous savez que vous n'avez aucune autorité
pour changer les choses -
11:18 - 11:22C'est ma musique. La vraie musique n'est que dans la tête de Karajan.
-
11:22 - 11:25Et vous devez deviner mes pensées.
Alors vous êtes sous une pression formidable -
11:25 - 11:27parce que je ne vous donne pas d'instructions,
-
11:27 - 11:29et malgré cela, il faut me deviner.
-
11:29 - 11:31Donc c'est un genre différent de contrôle, très spirituel
-
11:31 - 11:34et néanmoins très ferme.
-
11:34 - 11:36Peut-on le faire autrement ? Évidemment. Revenons
-
11:36 - 11:38au premier chef d'orchestre que nous avons vu :
-
11:38 - 11:40Carlos Kleiber, il s'appelle. Vidéo suivante s'il vous plaît.
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11:42 - 11:46(Musique)
-
12:38 - 12:40(Rires) Oui.
-
12:40 - 12:43Eh bien, c'est différent. Mais n'est-ce pas maîtriser
de la même manière ? -
12:43 - 12:46Eh bien non. Parce qu'il ne leur dit pas quoi faire.
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12:46 - 12:48Quand il fait cela, ce n'est pas,
-
12:48 - 12:51"Prenez votre Stradivarius et comme Jimmy Hendrix,
-
12:51 - 12:53fracassez-le par terre." Ce n'est pas ça.
-
12:53 - 12:55Il dit, "Ceci est le geste de la musique.
-
12:55 - 12:57Je vous ouvre un espace
-
12:57 - 12:59pour ajouter une autre couche
-
12:59 - 13:01d'interprétation."
-
13:01 - 13:03C'est une autre histoire.
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13:03 - 13:05Mais comment est-ce que cela peut vraiment marcher ensemble
-
13:05 - 13:07s'il ne leur donne pas d'instructions ?
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13:07 - 13:09C'est comme être sur des montagnes russes. Oui ?
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13:09 - 13:11On ne vous donne pas d'instructions.
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13:11 - 13:15Mais les forces en action vous maintiennent en place.
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13:15 - 13:17C'est ce qu'il fait.
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13:17 - 13:19Le truc intéressant est bien sûr qu'il n'y a pas vraiment
de montagnes russes. -
13:19 - 13:23Ce n'est pas physique. C'est dans la tête des interprètes.
-
13:23 - 13:26Et c'est ce qui les transforme en partenaires.
-
13:26 - 13:28Vous avez le plan en tête.
-
13:28 - 13:31Vous savez quoi faire, même si Kleiber ne vous dirige pas.
-
13:31 - 13:34Mais ici, puis là, et ça. Vous savez quoi faire.
-
13:34 - 13:37Et vous devenez un partenaire dans la construction des montagnes russes.
-
13:37 - 13:39Oui, avec du son,
-
13:39 - 13:41tout en prenant votre tour.
-
13:41 - 13:44C'est très excitant pour ces interprètes.
-
13:44 - 13:46Après ça, ils ont besoin de deux semaines de sanatorium.
-
13:46 - 13:47(Rires)
-
13:47 - 13:49C'est très éprouvant. Pas vrai ?
-
13:49 - 13:53Mais ça, c'est la meilleure manière de faire de la musique.
-
13:53 - 13:56Mais bien sûr ce n'est pas qu'une question de motivation
-
13:56 - 13:59et de leur donner plein d'énergie physique.
-
13:59 - 14:01Vous devez aussi être très professionnel.
-
14:01 - 14:03Et regardez encore Kleiber.
-
14:03 - 14:05Pouvons-nous vite avoir la vidéo suivante ?
-
14:05 - 14:09Vous allez voir ce qui arrive quand il y a une erreur.
-
14:09 - 14:12(Musique) Vous admirez encore un fois le langage du corps.
-
14:12 - 14:15(Musique)
-
14:18 - 14:21Et maintenant il y a un trompettiste qui
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14:21 - 14:23fait quelque chose pas tout à fait comme il le faudrait.
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14:23 - 14:25Suivez la vidéo. Regardez.
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14:28 - 14:32Vous avez vu, deuxième rappel pour le même interprète.
-
14:34 - 14:37(Rires) Et maintenant troisième rappel du même interprète.
-
14:41 - 14:42(Rires)
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14:42 - 14:44"Attendez-moi après le concert
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14:44 - 14:46que je vous signifie votre préavis."
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14:46 - 14:50Vous savez, quand il le faut, l'autorité est là. C'est très important.
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14:50 - 14:53Mais l'autorité ne suffit pas à faire que les gens deviennent vos partenaires.
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14:53 - 14:55Regardons la prochaine vidéo s'il vous plaît. Regardez ce qu'il s'y passe.
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14:55 - 14:57Ça peut vous surprendre après avoir vu Kleiber
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14:57 - 15:00aussi hyperactif.
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15:00 - 15:02Il dirige Mozart.
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15:02 - 15:05(Musique)
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15:05 - 15:07Tout l'orchestre joue.
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15:07 - 15:09(Musique)
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15:09 - 15:11Maintenant quelque chose d'autre.
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15:11 - 15:14(Musique)
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15:21 - 15:25Vous avez vu ? Il y est à 100%,
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15:25 - 15:27mais il ne commande pas, il ne dit pas quoi faire.
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15:27 - 15:30Mais plutôt il apprécie la performance du soliste.
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15:30 - 15:33(Musique)
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15:33 - 15:36Et maintenant un autre solo. Voyez ce que vous pouvez en tirer.
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15:36 - 15:39(Musique)
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15:42 - 15:44Regardez ses yeux.
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15:48 - 15:50OK. Vous avez vu ça ?
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15:50 - 15:53D'abord, c'est le genre de compliment que nous aimons tous recevoir.
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15:53 - 15:56Ce n'est pas un commentaire. C'est un "Mmmm ..."
Oui, ça vient de là. -
15:56 - 15:58Donc c'est bien.
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15:58 - 16:00Et la seconde chose
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16:00 - 16:02c'est le fait d'être en contrôle,
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16:02 - 16:04mais d'une manière très spéciale.
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16:04 - 16:07Quand Kleiber -- vous avez vu ses yeux,
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16:07 - 16:09partant de là ? (Chantonne)
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16:09 - 16:13Vous savez ce qui arrive ? Il n'y a plus de gravitation.
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16:13 - 16:15Kleiber non seulement crée un processus,
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16:15 - 16:18mais il crée aussi les bonnes conditions dans le monde
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16:18 - 16:21où ce processus se déroule.
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16:21 - 16:23Et donc encore une fois, le joueur de hautbois
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16:23 - 16:25est complètement autonome
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16:25 - 16:28et par conséquent heureux, fier de son travail,
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16:28 - 16:30créatif et tout ça.
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16:30 - 16:34Le niveau de maîtrise de Kleiber est à un tout autre niveau.
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16:34 - 16:37Et donc, la maîtrise n'est plus un jeu à somme nulle.
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16:37 - 16:39Vous avez cette maîtrise. Vous avez cette maîtrise.
Et tout ce que vous mettez ensemble, -
16:39 - 16:43en partenariat, produit la meilleure des musiques.
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16:43 - 16:45Et donc Kleiber pense processus.
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16:45 - 16:47Kleiber pense conditions dans le monde.
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16:47 - 16:51Mais vous avez besoin d'un processus et de contenu
pour créer le sens. -
16:51 - 16:53Leonard Bernstein, mon maestro personnel,
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16:53 - 16:56car il était un grand professeur,
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16:56 - 17:02Bernstein partait toujours du sens. Regardez ceci s'il vous plaît.
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17:02 - 17:06(Musique)
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18:01 - 18:03Vous vous rappelez le visage de Muti, au début ?
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18:03 - 18:06Eh bien il avait une expression merveilleuse, mais il n'en avait qu'une.
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18:06 - 18:07(Rires)
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18:07 - 18:09Avez-vous vu le visage de Leonard ?
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18:09 - 18:13Vous savez pourquoi ? Parce que la musique exprime la douleur.
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18:13 - 18:15Et vous jouez un son qui fait mal.
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18:15 - 18:18Et vous regardez Leonard et il souffre.
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18:18 - 18:20Mais pas d'une manière à laquelle vous voulez mettre fin.
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18:20 - 18:24C'est une souffrance, une manière "juive" d'apprécier, comme on dit.
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18:24 - 18:28(Rires)
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18:28 - 18:31Mais vous lisez la musique sur son visage.
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18:31 - 18:34Vous voyez que sa main a abandonné la baguette.
Plus de baguette. -
18:34 - 18:36Maintenant c'est vous, l'interprète,
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18:36 - 18:38qui racontez l'histoire.
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18:38 - 18:40Maintenant, c'est une situation inversée.
Vous racontez l'histoire. Et vous racontez l'histoire. -
18:40 - 18:43Et même brièvement vous devenez le raconteur
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18:43 - 18:46que la communauté, toute la communauté, écoute.
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18:46 - 18:50Et Bernstein crée les conditions pour ça. N'est-ce pas merveilleux ?
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18:50 - 18:54Si vous faites toutes les choses dont on a parlé, ensemble,
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18:54 - 18:56et peut-être quelques autres,
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18:56 - 18:59vous pouvez atteindre ce point merveilleux où l'on fait sans faire.
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18:59 - 19:04Et pour la dernière vidéo, je pense que c'est
simplement le meilleur des titres. -
19:04 - 19:06Mon ami Peter dit,
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19:06 - 19:10"Si vous aimez quelque chose, donnez le."
Et donc, s'il vous plaît ... -
19:10 - 19:14(Musique)
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20:14 - 20:31(Applaudissements)
- Title:
- Itay Talgam: Diriger comme un grand chef d'orchestre
- Speaker:
- Itay Talgam
- Description:
-
Un chef d'orchestre affronte le plus grand défi pour un leader : créer l'harmonie parfaite sans dire un mot. Dans cette présentation séduisante, Itay Talgam met en évidence les styles uniques de six grands chefs d'orchestre du 20ème siècle, qui illustrent des questions cruciales pour tous les leaders.
- Video Language:
- English
- Team:
closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 20:31
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Elisabeth Buffard approved French subtitles for Lead like the great conductors | |
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