Une artiste endeuillée fait le buzz en trouvant le flow | Josie Lewis | TEDxMinneapolis

Après des années de fausses couches dévastatrices qui reflétaient une carrière artistique peu brillante, Josie Lewis a abandonné. Elle a renoncé à essayer d'agrandir sa famille et a renoncé à essayer d'être une artiste. Elle a commencé à se concentrer sur les éléments les plus élémentaires de l'art, comme la couleur et la texture, et a appris que l'état de flow qui en résultait l'aidait à travailler à travers la douleur. Lorsqu'elle a mis en ligne des vidéos de processus de son travail, elle a découvert un public mondial. Apprenez-en plus sur l'art, le deuil et le flow dans ce discours beau et inspirant. Josie Lewis est une artiste qui travaille dans la sculpture, la peinture, le multimédia et la vidéo. Ses œuvres se trouvent au St Paul Union Depot, à l'aéroport de Minneapolis/St Paul et dans les collections privées de General Mills, de l'université du Minnesota et des écoles publiques de Minneapolis. En 2017, elle a commencé à partager des vidéos de sa pratique artistique quotidienne sur Instagram, suscitant une conversation sur ce qu'est (et n'est pas) l'art sur Internet. À ce jour, ses vidéos ont été visionnées plus d'un milliard de fois et son audience sur les médias sociaux a atteint plus de 1,3 million d'adeptes.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx

Je suis une artiste.

Je fais des vidéos de mon travail.

Sur Internet, mes vidéos ont eu
plus d'un milliard de vues.

(Acclamations)

Mon travail a un aspect
arc-en-ciel, lumineux,

coloré et joyeux,

mais je l'ai créé depuis la période
la plus sombre de ma vie.

J'ai fait ce travail pour gérer mon deuil
lorsque mon bébé est décédé.

Il a fallu une énorme tragédie personnelle

pour que je change totalement
ma façon de faire de l'art.

Et comme un sous-produit accidentel,

j'ai découvert un phénomène qui résonnait
avec des millions de personnes.

Il est devenu évident que pour moi,
le processus de création artistique

est bien plus important que les résultats.

Il y a quelques années,

j'étais dans une phase de transition
magique mais aussi difficile.

J'étais une jeune mariée
et une jeune maman.

Je m'ajustais à la vie de famille

tout en essayant de faire avancer
une carrière artistique

qui me semblait de plus en plus terne.

J'avais été une artiste toute ma vie.

J'ai fait toutes les choses
que « vous êtes censé faire »

pour réussir une carrière artistique.

Je suis allée à l'université
et j'ai obtenu un Master des Beaux-Arts,

j'exposais des œuvres d'art,
je vendais des œuvres d'art,

mais quelque chose n'allait pas.

Je n'avais pas l'impression
d'être en résonance avec mon public.

Sur un plan plus personnel, après
la naissance de notre première fille,

mon mari et moi avons décidé
d'agrandir notre famille.

Et je suis tombée dans plusieurs années
de fausses couches dévastatrices.

Notre fille Esther est mort-née,

et puis j'ai pris la décision
la plus terrifiante d'essayer à nouveau,

et j'ai fait quatre fausses couches.

Il existe un parallèle entre
la création d'une vie humaine

et la création
d'une expression artistique.

Et pour moi, j'avais l'impression
que ma vie professionnelle insatisfaite

reflétait mon incapacité
à mener une grossesse à terme.

Dons après quelques années de pertes,
de déceptions et de chagrin,

j'ai arrêté.

J'ai abandonné.

J'ai renoncé à essayer
d'avoir un autre enfant

et j'ai abandonné ma carrière artistique.

J'ai arrêté de faire des travaux
que je pensais être « important »,

soit pour soutenir
ma carrière artistique de pointe

ou même juste quelque chose
de sympa à accrocher au mur.

Mais, je n'ai pas arrêté de créer.

Je me suis trouvée dans l'obligation
de faire de l'art juste pour survivre.

Je me suis rendue compte que
lorsque je travaillais très simplement,

juste avec des couleurs
et des formes répétées,

c'était le seul moment
où je me sentais normale.

Ce n'était rien comparé

au sentiment de soulagement
que j'avais lorsque je peignais.

L'effet était si puissant
que ça frôlait la pharmacologie

parce que j'avais l'impression de planer.

C'était comme un état second.

Je n'avais aucune idée
de ce qui se passait.

Comme nous le faisons souvent
en période de troubles et de confusion,

je me suis tournée vers Internet.

(Rires)

Et Internet m'a menée
à certains articles savants,

qui m'ont menée à d'excellent livres,

et j'ai trouvé que ce que je vivais
était quelque chose appelé « flow ».

Le flow est un état de plaisir
de concentration intense.

C'est une concentration accrue.

C'est un état neurologique documenté.

Des changements peuvent survenir

dans votre cerveau pendant le flow.

Il y a une étude fascinante sur le flow

faite par Mihaly Csikszentmihalyi
de l'université de Chicago.

Ce que nous dira Csikszentmihalyi,
c'est que nous saurons

que nous avons été en flow
quand nous perdons la notion du temps.

Avez-vous déjà été absorbé
par quelque chose et découvrir,

à votre surprise,
que quatre heures se sont écoulées,

et vous avez mal au coup,
vous avez faim et vous devez faire pipi ?

Félicitations, vous venez d'être en flow.

Chacun trouve le flow
de différentes façons.

Il y a autant de canaux de flow différents
qu'il y a d'individus uniques.

Pour moi, la peinture m'y amène.

Pour certaines personnes, cela peut être
la broderie ou le snowboard.

Cela peut être la comptabilité
cela peut être la réparation des voitures.

J'ai même entendu dire, on me l'a dit,

bien que cela ne me soit
certainement jamais arrivé,

que la cuisine est un canal de flow
courant pour les gens.

(Applaudissements)

Il y a des changements incroyables
dans le cerveau pendant le flow.

On m'a fait un scanner du cerveau,

et l'équipe médicale m'a dit

que j'avais un problème très courant
mais souvent sous-diagnostiqué.

Vous l'avez peut-être aussi.

(Rires)

Cela s'appelle l'écervellement.

(Rires)

Pour de vrai, je vais vous donner
un petit cours d'anatomie du cerveau.

Il y a une partie de notre cerveau
appelée le cortex préfrontal.

On l'appelle souvent le cerveau exécutif.

Il est responsable de trucs
d'humain de haut niveau.

Nous en avons besoin :
il est très important.

Il est chargé du jugement,
de la conscience de soi

et de l'organisation de haut niveau.

J'aime penser que cette partie du cerveau
est la bibliothécaire coincée du cerveau.

Elle est hyper-consciente,
super méticuleuse ;

c'est une grande fan des listes
et de la gestion du temps.

Elle est aussi notre critique interne.

Elle veux que nous restions convergents,
conventionnels et insignifiants

parce que c'est la voie la plus sûre.

C'est notre cerveau sans le flow.

Mais, voici la magie du flow.

Quand vous expérimentez
les changements du flow dans le cerveau,

la bibliothécaire coincée disparaît.

Elle devient silencieuse.

Le docteur Arne Dietrich,
de l'université américaine de Beyrouth,

appelle cela l'hypofrontalité transitoire.

C'est un marqueur du flow
bien connu, très documenté.

Ce qu'il se passe c'est que
lorsque vous êtes en flow,

l'activité dans votre cortex
préfrontal ralentit,

il s'éclipse et d'autres parties
du cerveau s'illuminent.

Ce que cela signifie
pour moi, concrètement,

c'est que le fil d'actualité de Twitter
qui ne cesse de parler

de peurs, de listes de courses,
de soucis et de choses à faire,

et qui rabâche la chose stupide
que j'ai dite à une fête

il y a quatre mois, se dispersent.

Dans le flow, je fait
l'expérience du hors soi.

C'est une perte totale d'égo.

Et laissez-moi vous dire,
c'est un changement bienvenu.

J'apprécie profondément de pouvoir
faire une pause avec moi-même.

J'avais toujours aimé le flow
en tant qu'artiste,

mais je n'en avais pas eu besoin
jusqu'à la mort de mon bébé.

J'avais une amie qui souffrait
d'une grande perte,

et elle était très offensée

quand quelqu'un lui a suggéré
de « faire de l'artisanat »

pour gérer sa douleur.

Et effectivement, les travaux manuels,
l'aquarelle ou la sculpture

semblent complétement banals comme moyen
de gérer l'horreur de la perte de la vie.

Ce que je peux vous offrir,
c'est mon expérience vécue

qui a permis de trouver le flow
à travers la peinture,

de créer un espace de guérison
que rien d'autre ne pouvait offrir.

Le flow est aussi addictif.

Les qualités agréables du flow

nous donne envie d'y retourner
encore et encore.

Lorsque quelqu'un réalise
quelque chose d'extraordinaire,

nous aimons à penser qu'ils doivent avoir
une remarquable autodiscipline.

Mais je pense qu'ils ont trouvé
leur état de flow,

et ils feront n'importe quoi
pour y rester.

La réussite est un sous-produit naturel
d'une addiction au flow.

Cependant, dans mes heures sombres,
je ne me souciais pas de la réussite.

Je me souciais de la survie.

Quand je traversais ces années de pertes,

j'ai dû revenir à ma pratique de l'art

en me limitant aux exercices
les plus simples possibles

de couleurs et de motifs,

parce que c'était tout
ce que j'avais en moi.

Il ne s'agit pas seulement
d'essayer de se vider l'esprit.

Un certain niveau d'engagement actif
est nécessaire pour entrer en flow.

Alors, désolé, Netflix ne suffit pas.

(Rires)

Le flow demande une difficulté modérée,

mais, le défi doit être
dans vos capacités.

Steven Kotler du « Flow Genome Project »

a calculé un pourcentage exact
de difficulté « induisant le flow ».

[0%, ENNUI]

Si votre difficulté -

(Rires)

Si votre difficulté est de 0%,

vous vous ennuierez -
vous ne serez pas dans le flow.

Si votre difficulté est de 100%,

vous serez très frustré,
en colère et enragé.

Nous sommes tous passé par là.

Quand je demande aux gens
de combien cette difficulté pourrait être,

les gens disent généralement 50%, 60, 85 ?

Mais il s'avère que c'est quatre !

(Rires)

[FLOW ! 4%]

Quatre pour cent de difficulté, les amis !

C'est le niveau que nous visons
pour nous mettre en flow.

Si vous faites quelque chose
et que vous êtes frustré,

vous tournez probablement autour
de 10 ou 11% de difficulté,

et vous devez le réduire !

Mon amie dit que la seule différence

entre le lutte et la danse,
c'est la coopération.

(Rires)

La coopération est ce qui
est nécessaire dans le flow.

Si vous êtes à 15% de difficulté,
vous êtes probablement en train de lutter.

Il y a quelques années, j'avais
une centaine de followers sur Instagram,

que je connaissais tous personnellement.

J'ai posté une vidéo simple en accéléré

où je peignais, en espérant
qu'elle serait vue 37 fois.

À ma surprise, elle a eu 20 000 vues !

J'ai pensé que c'était un coup de chance.

Alors, j'en ai posté une autre,
et la même chose s'est produite.

Et puis j'ai commencé à poster
une vidéo tous les jours.

Et aujourd'hui, plus d'un milliard
de vues plus tard,

je suppose qu'on peut dire
que j'étais sur une piste.

Quand les gens regardent mes vidéos,

ils me disent qu'ils perdent
la notion du temps.

Ils se perdent dans mon profil,
leur anxiété diminue.

En fait, les gens qui regardent mes vidéos
montrent tous les marqueurs du flow,

juste en regardent mes vidéos du flow.

J'entends aussi que mes vidéos
donne le courage aux gens

de suivre leur rêve
minuscule et terrifiant

de poursuivre leur propre
étincelle créative.

Mes vidéos semblent présenter
aux gens leur propre cœur créatif.

J'ai aussi ce que je considère comme
le summum du succès sur internet.

Autrement dit : j'ai des haters !

(Rires)

La principale plainte de mes haters

semble être que je gaspille
les fournitures artistiques.

(Rires)

(Applaudissements)

Et que je m'y « prend mal ».

(Rires)

Ce qui est le plus intéressant
à propos des haters -

au fait, j'adore les haters.

Je ne pleure pas chaque nuit ;
je les invite à venir.

J'aime la différence d'opinion.

Mais ce qui est le plus intéressant
à propos des haters,

c'est que les choses qu'ils me disent

ressemblent beaucoup
à ce que nous nous disons

lorsque nous envisageons
un risque créatif.

Hmmm ? Hmmm ? Hmmm ?

Nous sommes élevés pour être des personnes
qui obtiennent des résultats

dans une société fondée sur le mérite.

Quand nous commençons
quelque chose de nouveau,

et que nous apprenons
une nouvelle compétence,

les résultats seront
en quelque sorte boiteux.

Quand nous sommes si concentrés
sur les résultats,

nous perdons immédiatement courage
lorsque les résultats sont médiocres.

Quand nous nous sentons
mal à l'aise et perfectionnistes,

il est important de se rappeler

que c'est la bibliothécaire
coincée à l’œuvre.

Elle est ici pour nous rappeler

que nous n'avons pas de temps
pour ces entourloupettes,

et que dès que quelqu'un verra
ce que nous faisons,

nous serons révélés comme
des imposteurs complets.

C'est son travail et elle le fait bien.

Nous ne pouvons pas
nous contenter d'éteindre

la bibliothécaire coincée
avec de la volonté,

mais nous pouvons la bercer avec du flow.

Nous pouvons calmer et apaiser
le cortex préfrontal en flow.

Quand nous sommes en flow,

nous arrêterons de surveiller
nos « progrès »

et nous nous perdons dans le processus.

Nous pourrons alors accéder à notre nous
créatif, intuitif et spirituel,

et nous serons aussi capable de guérir.

Mystérieusement, comme une blessure
couverte par un pansement,

guérir le traumatisme
du deuil et de la perte

est possible en arrière-plan du flow.

Pour moi, la guérison
s'est faite progressivement

alors que je cherchais continuellement
ce point idéal de 4 %

tout en explorant
les couleurs et les motifs.

Nous n'avons pas besoin de produire
quelque chose de durable et permanent

à chaque seconde de la journée.

Nous n'avons pas non plus besoin
d'être « pragmatique » tout le temps.

Parfois, la valeur réside dans les minutes
que nous nous donnons au flow.

Je pense que le flow est le mécanisme

qui nous permet de nous présenter
à notre nous plus profond.

Je dirais que ces moments
éphémères dans le flow

sont parmi les plus satisfaisants
et les plus précieux de notre vie.

Merci.

(Applaudissements) (Acclamations)