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Démocratie en Crise.

  • 0:07 - 0:08
    Cet épisode de
  • 0:08 - 0:11
    "C'est-la-fin-du-monde-tel-que
    -nous-le-connaissons-et-je-me-sens-bien"
  • 0:11 - 0:14
    ..a été rendu possible grâce aux
    contributions d'esclaves comme toi!
  • 0:14 - 0:15
    Merci beaucul!
  • 0:16 - 0:18
    Jolie petite révolution que nous avons là.
  • 0:18 - 0:20
    Révolution? Quelle révolution?
  • 0:20 - 0:22
    S'il te plaît ... ne me parle pas de révolution.
  • 0:22 - 0:24
    Je sais tout sur les révolutions et
    la façon dont elles commencent.
  • 0:24 - 0:27
    Les gens qui lisent vont voir les gens
    qui ne lisent pas, les pauvres,
  • 0:27 - 0:30
    et leur disent que le temps
    du changement est arrivé, hein?
  • 0:30 - 0:31
    Shhhhhh!
  • 0:31 - 0:33
    Shhh-shhh-shhh ..
    putain de chut!
  • 0:33 - 0:37
    Je sais de quoi je parle
    quand je parle de révolutions.
  • 0:38 - 0:42
    Les gens qui lisent vont voir les gens
    qui ne lisent pas, les pauvres,
  • 0:42 - 0:44
    et ils disent qu'il faut un changement.
  • 0:44 - 0:46
    Alors, les pauvres font le changement.
  • 0:46 - 0:49
    Et puis les gens qui lisent s'assoient
    tous autour de grandes tables brillantes,
  • 0:49 - 0:52
    et parlent et parlent et parlent,
    et mangent et mangent et mangent ...
  • 0:52 - 0:54
    Mais ce qui est arrivé aux pauvres?
  • 0:56 - 0:57
    Ils sont morts!
  • 1:03 - 1:07
    Boooonnnjour les esclaves et bienvenue
    dans une nouvelle sédition de:
  • 1:07 - 1:10
    "C'est-la-fin-du-monde-tel-que
    -nous-le-connaissons-et-je-me-sens-bien"
  • 1:10 - 1:12
    le show où les athlètes sont
    aussi agents de voyage.
  • 1:12 - 1:16
    Nous avons entendu une star
    brésilienne de football, Rivaldo,
  • 1:16 - 1:19
    extrêmement célèbre, faire des
    commentaires très controversés ...
  • 1:19 - 1:25
    Rivaldo a demandé aux touristes de ne pas aller
    à Rio de Janeiro pour les Jeux Olympiques.
  • 1:25 - 1:30
    Et il a dit que les visiteurs internationaux
    devaient rester à l'écart des Jeux Olympiques.
  • 1:30 - 1:32
    Ils mettraient leur vie en danger s'ils venaient.
  • 1:32 - 1:34
    Euh .... Je ne vais pas y aller.
  • 1:35 - 1:38
    Je suis votre hôte le Stimulator, et il y a
    dix ans, les gauchistes du monde entier
  • 1:38 - 1:42
    célébraient la marée dite rose
    qui balayait l'Amérique latine.
  • 1:42 - 1:44
    Comme dans les cauchemars
    d'effet-domino communistes
  • 1:44 - 1:46
    qui empêchent Henry Kissinger de dormir, ..
  • 1:46 - 1:47
    L'HORREUR
  • 1:47 - 1:52
    .. pays après pays, des socialistes
    ont été élus chefs d'Etat,
  • 1:52 - 1:56
    promettant de libérer leur pays des
    programmes d'ajustement du FMI
  • 1:56 - 1:59
    et de mettre fin à la corruption
    des élites locales,
  • 1:59 - 2:03
    qui pendant des décennies avait pris
    l'habitude de traiter les budgets nationaux
  • 2:03 - 2:05
    comme leurs propres putain
    de tirelires personelles.
  • 2:05 - 2:07
    À bien des égards, ce gauchismo
    a été alimenté
  • 2:07 - 2:10
    par la croissance explosive des
    mouvements sociaux militants,
  • 2:10 - 2:13
    composés d'un mélange dynamique
    de prolos urbains,
  • 2:13 - 2:14
    de paysans sans terre,
  • 2:14 - 2:16
    et d'autochtones.
  • 2:16 - 2:21
    Maaaais bien que ces dix dernières années
    aient vu des acquis importants dans la région,
  • 2:21 - 2:24
    de la baisse des taux de pauvreté
    et d'analphabétisme,
  • 2:24 - 2:27
    aux augmentations massives
    de dépenses sociales ....
  • 2:27 - 2:31
    la réalité est que ces expériences
    de «socialisme du 21e siècle»
  • 2:31 - 2:33
    n'étaient qu'un putain de capitalisme,
  • 2:33 - 2:38
    et étaient financées par le prix élevé du
    pétrole et d'autres produits d'exportation.
  • 2:38 - 2:42
    Et maintenant que la fête est finie,
    le pendule rebascule à droite.
  • 2:43 - 2:47
    Alors que Dubya (GW Bush) et sa horde de
    vautours néo-conservateurs étaient trop distraits
  • 2:47 - 2:51
    par leur folle obsession de bombarder
    le Moyen-Orient au nom de la liberté,
  • 2:51 - 2:54
    l'administration Obama a travaillé dur,
  • 2:54 - 2:58
    réaffirmant la doctrine de Monroe sur la
    domination continentale américaine.
  • 2:58 - 3:03
    Du coup d'État orchestré par Hillary
    au Honduras en 2009,
  • 3:03 - 3:06
    à la réunion historique d'Obama
    avec Raul Castro
  • 3:06 - 3:10
    pour ouvrir les richesses et la culture
    de Cuba à la peste touristique américaine ....
  • 3:10 - 3:13
    les États-Unis sont fin prêts à capitaliser
  • 3:13 - 3:17
    sur le chaos économique et politique
    qui déstabilise actuellement la région.
  • 3:17 - 3:18
    Le fait est que ..
  • 3:18 - 3:22
    les US ne s’embarrasseront pas du passé.
  • 3:22 - 3:25
    Et leur tête de liste est le Venezuela,
  • 3:25 - 3:28
    une nation pétrolière actuellement
    secouée par l'hyper-inflation,
  • 3:28 - 3:31
    les pénuries de nourriture et
    de produits de base,
  • 3:31 - 3:35
    et une crise énergétique qui provoque
    des blackouts quotidiens.
  • 3:35 - 3:38
    Les scènes de pillage, et
    les affrontements violents
  • 3:38 - 3:42
    entre opposants et partisans
    du président Nicolas Maduro,
  • 3:42 - 3:46
    font baver les politiques américains et
    les compagnies pétrolières
  • 3:46 - 3:48
    à l'idée d'un effondrement
    imminent de l'Etat.
  • 3:48 - 3:52
    Pour sa part, Maduro a déclaré
    l'état d'urgence,
  • 3:52 - 3:57
    et a autorisé provisoirement les travailleurs
    à exproprier les usines fermées,
  • 3:57 - 4:01
    dans un effort désespéré pour
    regagner un soutien en berne,
  • 4:01 - 4:03
    et relancer l'économie.
  • 4:03 - 4:06
    Maduro fait face à la perspective
    d'un référendum de destitution,
  • 4:06 - 4:09
    un processus constitutionnel qu'il a dénoncé
  • 4:09 - 4:11
    comme un coup d'Etat
    soutenu par Washington,
  • 4:11 - 4:15
    faisant écho au langage de son ancienne
    camarade en chef, Dilma Rousseff,
  • 4:15 - 4:21
    qui a été écartée de ses fonctions suite à
    un vote du sénat brésilien, le 12 mai.
  • 4:21 - 4:25
    Je n'ai commis aucun crime envers
    la constitution et la loi
  • 4:25 - 4:27
    qui justifie une interruption de mon mandat.
  • 4:27 - 4:30
    Condamner quelqu'un pour un crime
    qu'il n'a pas commis,
  • 4:30 - 4:33
    c'est la plus grande violence
    qui peut être commise
  • 4:33 - 4:34
    à l'encontre de quiconque.
  • 4:34 - 4:37
    Les gauchistes et les soi-disant
    progressistes du monde entier
  • 4:37 - 4:39
    ont fidèlement fait écho à la ligne de Telesur,
  • 4:39 - 4:44
    décrivant cette prise de pouvoir de l'opposition
    au Brésil comme un coup d'Etat.
  • 4:44 - 4:48
    Maaaais ceux qui dénoncent
    vaillamment sur facebook
  • 4:48 - 4:50
    cette violation flagrante
    du processus démocratique,
  • 4:50 - 4:56
    semblent ignorer le fait que Dilma est
    devenue une figure largement détestée,
  • 4:56 - 5:00
    avec un taux d'approbation d'à peine 9%,
    et que des millions de brésiliens
  • 5:00 - 5:03
    descendent régulièrement dans les rues
    pour réclamer sa démission.
  • 5:03 - 5:08
    Ou qu'elle était présidente du C.A. de la
    compagnie pétrolière d'Etat Petrobras,
  • 5:08 - 5:13
    au moment où 33 milliards $
    se volatilisaient en corruption,
  • 5:13 - 5:18
    dans un putain de scandale géant qui implique
    plus de la moitié des politiciens en poste du pays,
  • 5:18 - 5:20
    y compris de nombreux membres de son propre parti.
  • 5:20 - 5:25
    Ou le sale caractère néolibéral
    de son propre gouvernement,
  • 5:25 - 5:29
    qui a planifié et supervisé la
    «pacification» violente des favelas
  • 5:29 - 5:32
    par les porcs ultra militarisés du BOPE,
  • 5:32 - 5:35
    et l'énorme gaspillage d'argent
    balancé dans une infrastructure inutile
  • 5:35 - 5:40
    pour préparer le pays à accueillir
    la coupe du monde en 2014,
  • 5:40 - 5:43
    et les CINQ RONDELLES DE LA MORT
    cet été ...
  • 5:43 - 5:46
    qui, d'ailleurs, sont partis pour être
    un putain de désastre épique.
  • 5:47 - 5:51
    Alors ... bien que la vieille garde politicienne
    latino-américaine soit corrompue,
  • 5:51 - 5:55
    soit un tas de merde néolibérale
    dans la poche de l'Oncle Sam,
  • 5:55 - 5:58
    cela fait longtemps que les commentateurs
    de gauche ont dépassé
  • 5:58 - 6:02
    leur rhétorique moralisatrice et
    hypocrite sur la démocratie,
  • 6:02 - 6:04
    et ont réalisé que la guerre de classe
    est un processus épuisant,
  • 6:04 - 6:08
    et que l'impulsion pour la transformation
    révolutionnaire vient d'en bas,
  • 6:08 - 6:14
    pas des structures de l'État, peu importe
    la prétention révolutionnaire du dirigeant.
  • 7:18 - 7:22
    Cette année marque le dixième anniversaire
    de la Commune de Oaxaca,
  • 7:22 - 7:26
    sept longs mois d'insurrection populaire
    au pays des tacos,
  • 7:26 - 7:28
    surnommée par certains commentateurs:
  • 7:28 - 7:31
    1ère révolution latino-américaine du 21e siècle.
  • 7:31 - 7:36
    Pour ceux qui ne connaissent pas ce chapitre
    épique des annales de la révolte,
  • 7:36 - 7:39
    l'insurrection de Oaxaca a débuté en mai 2006,
  • 7:39 - 7:44
    lorsque les membres de la fameuse
    Section 22 du syndicat des enseignants,
  • 7:44 - 7:49
    la CNTE, sont mis en grève et ont occupé
    la place centrale, ou Zócalo,
  • 7:49 - 7:52
    dans la capitale de l'état de Oaxaca,
  • 7:52 - 7:55
    exigeant que le gouvernement investisse
    plus dans l'éducation,
  • 7:55 - 7:58
    et en particulier dans les écoles situées
    dans des zones rurales reculées de l'Etat,
  • 7:58 - 8:03
    où la majorité des étudiants viennent de
    familles d'agriculteurs autochtones pauvres.
  • 8:03 - 8:06
    Maaaais plutôt que de leur filer
    une plus grosse part de gâteau,
  • 8:06 - 8:11
    le 14 Juin, ce putain de gouverneur fascisant
    de Oaxaca, Ulises Ruiz Ortiz,
  • 8:11 - 8:13
    a envoyé une armée de 3000 porcs
  • 8:13 - 8:15
    pour nettoyer violemment
    l'occupation des enseignants,
  • 8:15 - 8:18
    et fermer leur station de radio, Radio Planton,
  • 8:18 - 8:21
    qui avait diffusé les infos de la grève,
  • 8:21 - 8:23
    au côté d'interviews de parents et
    d'étudiants mobilisés.
  • 8:23 - 8:27
    Eh bien .. ce merdier lui a sauté à la gueule,
    c'était une putain de grosse erreur !
  • 8:27 - 8:29
    Répondant immédiatement à
    cet acte flagrant d'agression,
  • 8:29 - 8:31
    des centaines de milliers de gens
    sont descendus dans les rues,
  • 8:31 - 8:35
    ont foutu les porcs dehors, et
    se sont mit à monter des barricades.
  • 8:35 - 8:39
    À son apogée, la Commune de Oaxaca
    a compté plus de 3000 barricades,
  • 8:39 - 8:43
    qui ont complètement paralysé
    la capacité des porcs à bouger,
  • 8:43 - 8:46
    lancer des raids, ou se déployer
    où que ce soit en ville.
  • 8:46 - 8:49
    En d'autres mots ... pendant des mois,
    il n'y a eu aucune putain de police!
  • 8:53 - 8:54
    Dans ce vide du pouvoir,
  • 8:54 - 8:57
    une structure horizontale
    d'auto-gouvernance populaire,
  • 8:57 - 9:01
    appelé le Asamblea Popular de los
    Pueblos de Oaxaca, ou APPO,
  • 9:01 - 9:05
    a été formée pour prendre en charge
    la coordination de la légitime défense
  • 9:05 - 9:07
    et l'organisation de la vie
    quotidienne dans la commune.
  • 9:07 - 9:11
    La révolte s'est vite propagée,
    des étudiants occupant leurs universités,
  • 9:11 - 9:13
    et d'autres gens occupant les
    bâtiments du gouvernement,
  • 9:13 - 9:17
    et la formation d'assemblées populaires
    dans les villes et villages à travers l'état,
  • 9:17 - 9:20
    toutes ces assemblées émettant
    des demandes répétées
  • 9:20 - 9:22
    pour que le gouverneur dégage et
    aille se faire foutre.
  • 9:22 - 9:25
    Le 1er Août, une foule de
    femmes révolutionnaires
  • 9:25 - 9:28
    a pris les renes de stations de radio
    et de télévision publiques,
  • 9:28 - 9:32
    les transformant en centres vitaux
    de communication et de coordination,
  • 9:32 - 9:37
    de diffusion d'infos sur l'activité révolutionnaire
    régulière au sein de la zone libérée.
  • 9:37 - 9:40
    Les femmes ont joué un rôle de premier plan
    dans bien d'autres aspects de l'insurrection
  • 9:40 - 9:44
    de l'organisation de manifestations,
    à la défense de barricades,
  • 9:44 - 9:49
    et ce faisant ont pu se libérer temporairement
    de la division patriarcale du travail
  • 9:49 - 9:53
    qui les avaient traditionnellement relégués
    à des rôles d'aide domestiques.
  • 9:53 - 9:58
    Tragiquement, la Commune d'Oaxaca a vu
    son cœur battant arraché fin Octobre,
  • 9:58 - 10:03
    quand une armée de policiers fédéraux a réussi
    à nettoyer le Zócalo occupé à Oaxaca.
  • 10:03 - 10:06
    Bien qu'une résistance soutenue ait continué
    pendant encore deux mois,
  • 10:06 - 10:08
    ce fut de putains de jours sombres,
  • 10:08 - 10:11
    où de nombreux militants révolutionnaires
    ont été arrêtés et détenus
  • 10:11 - 10:12
    sur des accusations forgées de toutes pièces,
  • 10:12 - 10:16
    et des dizaines d'autres disparus ou assassinés
    par ces saloperies d'escadrons de la mort,
  • 10:16 - 10:19
    paramilitaires travaillant pour les
    forces de sécurité mexicaines.
  • 10:19 - 10:21
    Maaais alors que la Commune de Oaxaca
  • 10:21 - 10:25
    a finalement été écrasée par cette
    putain de vague sombre de répression,
  • 10:25 - 10:29
    l'esprit de révolte, qui l'a inspiré
    et provoqué, a survécu.
  • 10:29 - 10:33
    Aujourd'hui, Oaxaca reste un site
    de résistance militante
  • 10:33 - 10:36
    à la fuckerie néolibérale de l'État mexicain ...
  • 10:36 - 10:40
    et les enseignants de la section 22, qui ont
    fait basculer les choses il y a une décennie,
  • 10:40 - 10:43
    sont toujours à la pointe de cette résistance.
  • 10:43 - 10:48
    Depuis plusieurs années, ils se battent contre
    les tentatives du chef gringo du pays,
  • 10:48 - 10:51
    Enrique Pena Nieto, pour faire appliquer
    ses réformes capitalistes
  • 10:51 - 10:53
    sur le système éducatif de l'État.
  • 10:53 - 10:56
    Donc ... pour en apprendre un peu plus
    sur ce qui se passe là bas,
  • 10:56 - 10:59
    je récemment croisé Cesar Chavez,
    un enseignant de Oaxaca,
  • 10:59 - 11:03
    et membre de la section 22 de la CNTE.
  • 11:03 - 11:05
    Hey Cesar ... Comment vas-tu?
  • 11:05 - 11:09
    Eh bien ... nous travaillons dur.
    Nous sommes fatigués
  • 11:09 - 11:13
    Peu de temps après avoir été élu, l'actuel
    président du Mexique, Enrique Peña Nieto,
  • 11:13 - 11:17
    a adopté une série de réformes néolibérales
    appelée "Pacte pour le Mexique".
  • 11:17 - 11:21
    L'une de ces réformes était une refonte
    du système éducatif mexicain.
  • 11:21 - 11:24
    Pouvez-vous expliquer les motivations
    derrière ces réformes,
  • 11:24 - 11:27
    et pourquoi ils ont suscité la résistance
    des enseignants à Oaxaca?
  • 11:27 - 11:31
    En 2012, lors des élections
    présidentielles au Mexique,
  • 11:31 - 11:36
    le PRI est revenu au pouvoir, le parti
    qui a abusé du peuple mexicain
  • 11:36 - 11:38
    durant la plupart de ces 100 dernières années.
  • 11:38 - 11:40
    Le Pacte pour le Mexique est
    essentiellement un complot
  • 11:40 - 11:43
    visant à réformer diverses institutions
    gérées par le gouvernement,
  • 11:43 - 11:48
    ce qui nécessite des modifications de la
    Constitution mexicaine soutenus par les US.
  • 11:48 - 11:51
    Ils veulent privatiser tous les
    secteurs productifs du pays
  • 11:51 - 11:54
    - l'énergie, la main-d'œuvre, de la finance, même de l'eau -
  • 11:54 - 11:59
    et l'une des réformes traite spécifiquement
    du 3ème article de la Constitution mexicaine,
  • 11:59 - 12:04
    que le gouvernement doit changer afin de
    permettre la privatisation de l'éducation.
  • 12:04 - 12:07
    Donc, l'Etat cherche à échapper à son obligation
  • 12:07 - 12:10
    de garantir une éducation gratuite publique
    et non-religieuse,
  • 12:10 - 12:15
    qui, dans sa forme de base couvre
    les enfants de l'âge de 3 à 15 ans.
  • 12:15 - 12:20
    Et l'un des principaux obstacles est le droit
    des enseignants à des contrats permanents.
  • 12:20 - 12:23
    Donc, ils ont inventé une évaluation
  • 12:23 - 12:26
    qui leur permettra de licencier les enseignants
    sans aucun recours juridique,
  • 12:26 - 12:29
    et ils proposent ça comme
    modèle fédéral d'éducation.
  • 12:29 - 12:34
    Mais ici, à Oaxaca, nous, enseignants,
    continuons à lutter et à nous battre,
  • 12:34 - 12:38
    comme toujours, parce que nous sommes
    contre la privatisation des services éducatifs.
  • 12:38 - 12:41
    Les réformes proposées signifient que
    d'ici trois ans,
  • 12:41 - 12:44
    de nombreux enfants pauvres des barrios
    ne seront plus en mesure d'aller à l'école.
  • 12:44 - 12:49
    Sans offrir des services d'éducation basiques,
    ils vouent nos enfants à la misère.
  • 12:49 - 12:54
    Et il est clair que cela est un modèle imposé
    par la Banque mondiale et le FMI.
  • 12:54 - 12:57
    Ils imposent ce type de modèle
    en Amérique latine,
  • 12:57 - 13:00
    et ils l'ont déjà expérimenté dans d'autres
    pays d'Amérique du Sud,
  • 13:00 - 13:03
    et maintenant ils veulent le mettre
    en œuvre au Mexique.
  • 13:03 - 13:05
    Mais ici, à Oaxaca, nous allons résister.
  • 13:05 - 13:11
    Parce que les enfants méritent une éducation
    publique et non-religieux gratuite.
  • 13:11 - 13:13
    Quels types de tactiques ont utilisé les enseignants
  • 13:13 - 13:15
    pour résister aux changements
    proposés par le gouvernement?
  • 13:15 - 13:19
    Pour le moment, la résistance est civile,
    pacifique et organisée.
  • 13:19 - 13:23
    À Oaxaca, nous sommes en train de construire
    un projet éducatif anti-hégémonique.
  • 13:23 - 13:27
    Nous comprenons cela comme
    un projet contre l'imposition
  • 13:27 - 13:30
    d'un modèle de programme éducatif
    qui favorisera le secteur privé,
  • 13:30 - 13:32
    qui favorisera le capitalisme.
  • 13:32 - 13:35
    Nous avons un modèle basé sur notre
    propre diversité culturelle.
  • 13:35 - 13:38
    Nous sommes en partie des habitants
    originaires de cette terre.
  • 13:38 - 13:42
    Et ce que nous proposons est l'autonomisation
    de la culture de notre peuple ....
  • 13:42 - 13:45
    notre langue .... notre manière de vivre ...
    notre façon de nous organiser.
  • 13:45 - 13:50
    Nous essayons de créer un modèle dans les
    presque 13.000 écoles de l'État d'Oaxaca.
  • 13:50 - 13:53
    Et nous avons un projet général,
    mais chaque communauté,
  • 13:53 - 13:57
    chaque école en fonction de sa zone
    géographique, sa culture,
  • 13:57 - 14:00
    va adopter et créer ces modèles
    de résistance dans leurs écoles.
  • 14:00 - 14:02
    Nous y incluons des façons de travailler
    avec des manuels scolaires,
  • 14:02 - 14:04
    mais aussi avec l'histoire orale.
  • 14:04 - 14:06
    Et il ne comprend pas seulement les enseignants.
  • 14:06 - 14:07
    Il implique la communauté.
  • 14:07 - 14:11
    Il comprend les travailleurs, les paysans,
    les dames préparant des tortillas ...
  • 14:11 - 14:14
    parce que nous croyons que leur
    connaissance est aussi importante
  • 14:14 - 14:17
    et nous voulons valoriser
    ces types de connaissances.
  • 14:17 - 14:19
    Les enseignants au Mexique,
    en particulier dans les Etats du Sud,
  • 14:19 - 14:22
    ont été à l'avant-garde de nombreuses
    luttes populaires récentes,
  • 14:22 - 14:26
    et ont également été la cible principale
    de l'État et de la répression paramilitaire.
  • 14:26 - 14:31
    Un exemple dramatique récent: les 43 étudiants
    normalistes manquants dans l'État de Guerrero.
  • 14:31 - 14:34
    Pourquoi les luttes des enseignants
    résonnent si fortement
  • 14:34 - 14:36
    avec d'autres secteurs
    de la société mexicaine?
  • 14:36 - 14:39
    Et pourquoi l'État vous voit
    comme une telle menace?
  • 14:39 - 14:44
    La lutte des enseignants est en cours
    dans ce pays depuis les années 1960.
  • 14:44 - 14:48
    Et il a été très liée à la résistance des peuples
    d'origine - des peuples indigènes.
  • 14:48 - 14:51
    Et c'est la raison pour laquelle l'État nous
    considère comme une telle menace.
  • 14:51 - 14:54
    Nous avons parlé d'autres façons
    de faire de la politique,
  • 14:54 - 14:57
    en dehors de la politique
    parlementaire ou électorale,
  • 14:57 - 15:00
    et avons questionné les véritables rôles
    et fonctions des partis politiques.
  • 15:00 - 15:05
    Donc l'État essaie de détruire la résistance
    des professeurs d'éducation de Oaxaca.
  • 15:05 - 15:09
    Les disparitions dans notre pays ont eu
    une grosse couverture internationale
  • 15:09 - 15:11
    parce que ces jeunes, ces Normalistas,
  • 15:11 - 15:15
    sont formés pour se mettre au service
    de l'éducation de notre peuple.
  • 15:15 - 15:19
    Ils ont brutalement disparu, et
    c'est un acte tout à fait atroce,
  • 15:19 - 15:22
    mais nous devons insister sur le fait
    qu'ils ne sont pas seulement 43.
  • 15:22 - 15:26
    Après les 43, il y a eu d'autres meurtres
    dans l'État de Oaxaca.
  • 15:26 - 15:31
    Nous pouvons compter 260 enseignants tués,
    et d'autres qui ont disparu.
  • 15:31 - 15:35
    Et nous pouvons également dire que plus
    de 30 personnes ont dû partir en exil.
  • 15:35 - 15:37
    Ceci seulement pour l'état de Oaxaca.
  • 15:37 - 15:42
    En 2006, les enseignants se sont élevés
    contre l'ancien gouverneur Ulises Ruiz Ortiz.
  • 15:42 - 15:47
    Cette même année, le président Felipe Calderón
    a lancé la guerre du Mexique contre la drogue.
  • 15:47 - 15:50
    Ces années intermédiaires ont
    connu une brusque accélération
  • 15:50 - 15:52
    de la restructuration capitaliste néolibérale
  • 15:52 - 15:56
    et une militarisation accrue des forces
    de sécurité de l'État mexicain.
  • 15:56 - 16:00
    Comment ces changements ont affecté
    la situation sur le terrain à Oaxaca?
  • 16:00 - 16:03
    Le mouvement de 2006 a été
    un mouvement social massif
  • 16:03 - 16:05
    qui a impliqué de nombreux aspects de la société.
  • 16:05 - 16:08
    Le gouvernement fédéral immédiatement
    militarisée ces manifestations pacifiques,
  • 16:08 - 16:11
    comme ils sont maintenant en train
    de militariser l'État d'Oaxaca,
  • 16:11 - 16:14
    où il y a actuellement 25.000 policiers déployés.
  • 16:14 - 16:19
    Par comparaison, en 2006,
    ils ont avait déployé environ 14.000.
  • 16:19 - 16:22
    A ce moment, nous avons été confrontés à
    des niveaux incroyablement élevés de répression.
  • 16:22 - 16:26
    Il y a eu plus de 26 personnes tuées
    - 26 que nous pouvons confirmer -,
  • 16:26 - 16:29
    mais il y a des témoignages que des
    centaines de personnes ont disparu.
  • 16:29 - 16:32
    Ainsi, le gouvernement, avec les Narcos,
    a déclaré une guerre contre le peuple.
  • 16:32 - 16:36
    Il faut des hommes avec des esprits malades
    pour déclarer la guerre à un peuple tout entier.
  • 16:36 - 16:40
    Ce sont des décisions qui reflètent évidemment
    la logique d'un système plus large:
  • 16:40 - 16:42
    un système capitaliste international.
  • 16:42 - 16:45
    Donc, dans cette guerre, il y a eu
    plus de 200.000 disparitions.
  • 16:45 - 16:48
    Et c'est principalement des innocents,
    les fils et filles de paysans,
  • 16:48 - 16:51
    - qui sont très la pierre angulaire
    de leurs communautés -
  • 16:51 - 16:53
    qui sont captés par ces organisations -
  • 16:53 - 16:55
    par ces bandes criminelles
    de trafiquants de drogue.
  • 16:55 - 17:00
    Et tout ce temps, nous avons essentiellement
    vécu dans un état de siège élargi.
  • 17:00 - 17:04
    En 2010, le parti PRI au pouvoir a perdu
    les élections de l'État d'Oaxaca ...
  • 17:04 - 17:06
    la première fois en 80 ans.
  • 17:06 - 17:10
    Le gouverneur Ulises Ruiz a été remplacé
    par Gabino Cué Monteagudo,
  • 17:10 - 17:14
    un membre du Parti du citoyen
    prétendument aile gauche.
  • 17:14 - 17:18
    Maaais sous son règne, le rythme des réformes
    néolibérales a seulement augmenté.
  • 17:18 - 17:22
    Quel effet cela a t-il eu sur la foi des Mexicains
    réguliers dans le système électoral?
  • 17:22 - 17:28
    Bien .. oui ... après plus de 80 ans du PRI à Oaxaca,
    nous avons enfin un nouveau gouvernement.
  • 17:28 - 17:29
    Mais ce n'est pas seulement une affaire interne.
  • 17:29 - 17:33
    Nous croyons que cette situation est manipulée
    par les gringos à Washington
  • 17:33 - 17:36
    - et pas seulement pour cette partie du Mexique,
  • 17:36 - 17:37
    mais pour d'autres parties de l'Amérique latine,
  • 17:37 - 17:41
    où ils ont implanté, ou accordé, un
    soi-disant gouvernement de gauche
  • 17:41 - 17:45
    seulement pour contrôler et gérer le
    mécontentement général de ces populations.
  • 17:45 - 17:50
    Et au Mexique, ça a été présenté comme si
    cette alternative allait changer nos vies,
  • 17:50 - 17:53
    et d'atténuer les griefs des travailleurs et
    de la population en général.
  • 17:53 - 17:57
    Bien sûr, ce n'est pas le but du jeu,
    et dans le cas d'Oaxaca,
  • 17:57 - 17:59
    tout le monde comprend que ce soi-disant
    gouvernement de gauche,
  • 17:59 - 18:01
    ces six dernières années,
  • 18:01 - 18:03
    n'a pas été porté au pouvoir
    pour soutenir les travailleurs,
  • 18:03 - 18:07
    mais était plutôt juste une extension
    des partis dirigeants traditionnels.
  • 18:07 - 18:11
    Sur le plan politique, rien n'a changé et
    les gens ordinaires comprennent très bien.
  • 18:11 - 18:14
    Donc, à Oaxaca, il n'y a pas moins de
    36 grands projets capitalistes en cours
  • 18:14 - 18:18
    financés par la Banque mondiale,
    et le capital international.
  • 18:18 - 18:20
    Des capitaux canadiens sont investis
    dans l'exploitation minière à Oaxaca,
  • 18:20 - 18:25
    et leurs activités sont soutenues par ce
    nouveau gouvernement soi-disant de gauche.
  • 18:25 - 18:29
    Ces projets déplacent des communautés et
    contaminent nos ressources naturelles.
  • 18:29 - 18:31
    Notre eau est contaminée.
  • 18:31 - 18:34
    Voilà donc le genre de situation que
    nous vivons dans notre état ...
  • 18:34 - 18:36
    et nous essayons de résister et d'organiser.
  • 18:36 - 18:39
    Et nous voulons vraiment que les gens le sachent.
  • 18:39 - 18:42
    Quel est le niveau de coordination entre
    les révolutionnaires à Oaxaca
  • 18:42 - 18:45
    et d'autres mouvements populaires
    tels que les Zapatistes,
  • 18:45 - 18:48
    ou les forces d'auto-défense de Michoacán?
  • 18:48 - 18:51
    Eh bien ... il y a différentes
    organisations qui résistent.
  • 18:51 - 18:54
    Cela inclut des groupes comme
    les Zapatistes, ou EZLN,
  • 18:54 - 18:56
    et les insurgés dans Guerreo
  • 18:56 - 19:00
    et d'autres organisations qui ne se
    compromettent pas avec l'Etat.
  • 19:00 - 19:01
    Ils exigent l'autonomie.
  • 19:01 - 19:03
    Voici ce que ces luttes sont à peu près.
  • 19:03 - 19:07
    Ceci est la raison pour laquelle l'Etat veut
    militariser et para-militariser ces espaces.
  • 19:07 - 19:11
    Par exemple dans le Michoacan, dont
    on parle beaucoup à Oaxaca,
  • 19:11 - 19:14
    les gens ont décidé de se défendre
    contre des forces bien plus importantes
  • 19:14 - 19:17
    qui ont essayé d'imposer ces idées criminelles.
  • 19:17 - 19:20
    Et nous essayons de coordonner
    avec ces forces qui résistent.
  • 19:20 - 19:22
    Nous croyons que ça va être
    un processus long et difficile,
  • 19:22 - 19:25
    car il y a des conditions répressives
    qui font qu'il est difficile de s'organiser.
  • 19:25 - 19:29
    L'Etat ne donnera jamais ce dont nous avons
    besoin, ou ce que nous voulons, sans lutter,
  • 19:29 - 19:31
    donc nous avons besoin de faire
    de notre mieux pour nous défendre.
  • 19:31 - 19:35
    C'est ce que nous pensons faire, et
    voilà comment allons triompher.
  • 19:35 - 19:36
    Merci Cesar.
  • 19:36 - 19:38
    Et ce sera tout pour cette sédition de...
  • 19:38 - 19:41
    "C'est-la-fin-du-monde-tel-que
    -nous-le-connaissons-et-je-me-sens-bien"
  • 19:41 - 19:43
    Je voulais que vous sachiez tous
    que pendant les mois d'été,
  • 19:43 - 19:47
    nous allons ramener la sortie de nos vidéos
    d'une cadence de lance à incendie
  • 19:47 - 19:49
    à une confortable cadence de tuyau d'arrosage.
  • 19:49 - 19:51
    Cette métaphore a-t'elle un putain de sens?
  • 19:51 - 19:55
    De tout façon, vous ne devriez pas être assis devant
    votre ordinateur quand il fait chaud.
  • 19:55 - 19:57
    Vous devriez être en dehors de mettre le bordel.
  • 19:57 - 19:58
    Maaais ne vous inquiétez pas ..
  • 19:58 - 20:02
    cette merde devrait sortir environ toutes les
    trois semaines jusqu'en Août,
  • 20:02 - 20:05
    quand nous serons de retour en force
    avec plus de séditions,
  • 20:05 - 20:07
    de nouveaux courts "A pour Anarchie"
  • 20:07 - 20:10
    et des mini rapports de la putain
    de résistance mondiale.
  • 20:10 - 20:13
    Cela dit, un check de la main virtuel
    envoyé aux esclaves suivants,
  • 20:13 - 20:17
    qui nous ont donné un coup de main pour faire
    ce Soliloque de Sauvagerie Séditieuse.
  • 20:39 - 20:40
    Tlayudas!
  • 20:40 - 20:41
    Je tiens également à envoyer
    un accueil chaleureux
  • 20:41 - 20:45
    au nouveau membre
    de la Taconspiracy: Laura.
  • 20:45 - 20:46
    Mescalito!
  • 20:46 - 20:50
    Restez à l'écoute de subMedia.tv pour plus
    de nouvelles de la résistance globale!
  • 20:50 - 20:52
    Hasta la Pasta compañeras!
Title:
Démocratie en Crise.
Description:

Cette semaine, nous nous penchons sur les turbulences actuelles en Amérique du Sud, où la soi-disante "vague rose" commence à reculer au Venezuela et au Brésil, pendant les Etats-Unis cherchent à exploiter la crise politique et économique pour son gain géopolitique.

Pour la pause musicale, nous avons Calle 13 avec La Bala.

Ensuite, nous rendons hommage à la Commune de Oaxaca, dix ans plus tard .... et enfin nous terminerons sur une entrevue avec Cesar Chavez, un enseignant de Oaxaca de la section 22 de la CNTE.

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English

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