Notre culture nous ment sur ce qui est important et comment vivre mieux
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0:01 - 0:04Nous traversons tous
des hivers froids dans nos vies. -
0:04 - 0:06Le mien fut en 2013.
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0:06 - 0:08La fin de mon mariage.
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0:08 - 0:10Je me sentais humilié par
l'échec de mon engagement. -
0:10 - 0:13Mes enfants avaient quitté
la maison ou étaient sur le départ. -
0:14 - 0:16j'ai grandi dans un milieu
assez conservateur, -
0:16 - 0:18mais le conservatisme avait changé.
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0:18 - 0:20J'ai donc perdu aussi beaucoup d'amis.
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0:20 - 0:23Alors, ce que j'ai géré ça en vivant
seul dans un appartement -
0:23 - 0:25et en me plongeant dans le travail.
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0:25 - 0:29Quand on ouvrait les tiroirs de cuisine,
à la place des ustensiles, -
0:29 - 0:30il y avait des Post-it.
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0:31 - 0:34Dans le vaisselier,
à la place des assiettes, -
0:34 - 0:36j'y rangeais des enveloppes.
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0:36 - 0:39j'avais des amis de travail, en semaine,
mais aucun le week-end. -
0:40 - 0:44Mes week-ends se résumaient donc
à de longs silences perçants. -
0:44 - 0:46Je me sentais seul.
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0:46 - 0:50De façon inattendue, la solitude
est venue à moi sous forme de... -
0:50 - 0:53Je l'ai ressentie comme de la peur,
une douleur à l'estomac, -
0:53 - 0:56qui ressemblait un peu à l'ivresse,
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0:56 - 1:01causée par de mauvaises décisions,
la fluidité, le manque de solidité. -
1:02 - 1:05Il m'était particulièrement
insupportable de réaliser -
1:05 - 1:10que le vide de mon appartement
était le reflet de mon vide intérieur, -
1:10 - 1:14et que j'avais cru à certains mensonges
dictés par notre culture. -
1:15 - 1:19Le premier est que réussir dans la vie
est source d'épanouissement. -
1:19 - 1:20J'ai eu une carrière fructueuse
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1:20 - 1:23mais ça m'évitait de ressentir
la honte que j'aurais ressentie -
1:23 - 1:25si j'avais pensé avoir échoué,
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1:25 - 1:28mais que ça ne m'avait pas été positif.
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1:28 - 1:32Le second mensonge consiste à nous faire
croire qu'on peut devenir heureux, -
1:32 - 1:35à condition de conquérir
une nouvelle victoire, -
1:35 - 1:38de perdre 7 kilos, de faire plus de yoga.
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1:38 - 1:39Et voilà, on sera heureux.
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1:40 - 1:42C'est le mensonge de l'autonomie.
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1:42 - 1:45Mais n'importe qui vous le dira
à ses derniers moments sur Terre, -
1:45 - 1:48ce sont les relations de la vie
qui rendent heureux, -
1:48 - 1:50la perte de l'autonomie.
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1:52 - 1:54La méritocratie est le troisième mensonge.
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1:56 - 1:59L'idée de la méritocratie est
vous êtes votre accomplissement. -
1:59 - 2:02Le mythe de la méritocratie,
c'est de gagner votre dignité -
2:02 - 2:04en s'associant avec
des marques prestigieuses. -
2:04 - 2:07l'émotion de la méritocratie
est l'amour conditionnel, -
2:07 - 2:09un amour que l'on « conquiert ».
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2:09 - 2:13L'anthropologie de la méritocratie est que
vous n'êtes pas un esprit à purifier, -
2:13 - 2:15mais bien un ensemble
de compétences à maximiser. -
2:15 - 2:17Et le malheur de la méritocratie
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2:17 - 2:20est que les personnes qui ont accompli
un peu plus que les autres -
2:20 - 2:22valent mieux que les autres.
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2:22 - 2:24Par conséquent, le prix
du péché est le péché. -
2:25 - 2:27Je pêchais donc par omission,
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2:27 - 2:29ne prenant pas de nouvelles,
étant absent pour mes amis, -
2:29 - 2:31je fuyais et évitais les conflits.
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2:32 - 2:35Bizarrement, alors que je m’enfonçais
dans cette vallée, -
2:35 - 2:36la vallée de l'isolement,
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2:36 - 2:38nous étions nombreux à agir semblablement.
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2:39 - 2:41C'est le secret de ma carrière
en deux mots : -
2:41 - 2:45la majorité des choses qui m'arrivent
arrivent souvent à beaucoup d'autres. -
2:45 - 2:49je suis une personne moyenne avec
des capacités de communication hors norme. -
2:49 - 2:49(Rires)
-
2:49 - 2:51Donc j'étais indifférent.
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2:51 - 2:55Et au même moment,
beaucoup d'autres étaient indifférents, -
2:55 - 2:57isolés et fragmentés les uns des autres.
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2:57 - 3:0035% des Américains souffrent
de solitude au-delà des 45 ans. -
3:00 - 3:04Seulement 8% disent avoir
de vraies conversations -
3:04 - 3:05avec leurs voisins.
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3:05 - 3:0832% des Américains disent
faire confiance à leurs voisins, -
3:08 - 3:10et seulement 18% des Millénials.
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3:10 - 3:12Le parti politique en vogue
est indépendant. -
3:12 - 3:15La communauté religieuse qui croît
la plus est indépendante. -
3:15 - 3:19Le nombre de gens dépressifs,
les problèmes de santé mentale augmentent. -
3:19 - 3:21Le taux de suicide a augmenté
de 30% depuis 1999. -
3:21 - 3:23Le taux de suicides chez les adolescents
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3:23 - 3:26a augmenté de 70% ces dernières années.
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3:27 - 3:3045 000 Américains mettent fin
à leur vie chaque année. -
3:30 - 3:3272 000 meurent de dépendance
à des opiacés. -
3:32 - 3:36L'espérance de vie diminue,
elle n'augmente pas. -
3:37 - 3:40Aujourd'hui, je suis venu vous dire
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3:40 - 3:43qu'une crise économique
et environnementale est là, -
3:43 - 3:44qu'une crise politique est là
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3:44 - 3:46et aussi une crise
sociale et relationnelle. -
3:46 - 3:49Bref, nous sommes dans la vallée,
séparés les uns des autres, -
3:49 - 3:52assaillis par des tonnes de mensonges
venus de Washington. -
3:52 - 3:53Nous sommes dans la vallée.
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3:53 - 3:55J'ai passé ces cinq dernières années...
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3:55 - 3:57Comment sortir de cette vallée ?
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3:57 - 4:00Les Grecs disaient :
« La sagesse vient de la souffrance. » -
4:01 - 4:05Depuis ses moments d'obscurité,
j'ai pris conscience de certaines choses. -
4:05 - 4:08La première est : la liberté, ça craint.
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4:09 - 4:12Rien à redire à la liberté
économique et politique. -
4:12 - 4:13C'est la liberté sociale qui craint.
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4:14 - 4:16Un homme sans racine
est un homme à la dérive. -
4:16 - 4:20Un homme sans racine tombera
dans l'oubli, faute d'engagement. -
4:21 - 4:24La liberté n'est pas un océan
où l'on souhaite nager. -
4:24 - 4:26C'est un fleuve à traverser,
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4:26 - 4:29qui nous permet de nous engager
et nous enraciner sur l'autre rive. -
4:29 - 4:31Ma deuxième leçon est que,
-
4:31 - 4:34quand vous traversez
un de ces moments pénibles -
4:34 - 4:35ils peuvent soit vous briser,
-
4:35 - 4:36soit vous ouvrir.
-
4:37 - 4:39Nous connaissons tous
des personnes brisées. -
4:39 - 4:42Elles ont subi la douleur, le deuil
et ça les diminue. -
4:42 - 4:44Elles sont en colère, aigries
et violentes. -
4:44 - 4:45Comme le dit le dicton :
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4:45 - 4:48« On transmet la douleur
que l’on ne transforme pas. » -
4:48 - 4:50Mais d'autres personnes s'ouvrent.
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4:51 - 4:54La souffrance a ce grand pouvoir
d'interrompre la vie, -
4:54 - 4:57de rappeler qu'on n'est pas
celui qu'on pense être. -
4:57 - 4:59Le théologien Pall Tillich disait
-
4:59 - 5:02que la souffrance se fraye un chemin
dans le fond de votre âme, -
5:02 - 5:03ce que vous pensiez être le fond.
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5:03 - 5:06Mais elle creuse ce fond
et fait apparaître une nouvelle cavité. -
5:06 - 5:09Elle creuse encore et ouvre
une nouvelle cavité. -
5:09 - 5:12Vous prenez conscience de profondeurs
jamais imaginées -
5:12 - 5:16que seule la nourriture spirituelle
et relationnelle peut combler. -
5:16 - 5:19Une fois parvenu au fond,
c'est possible d'abandonner son égo -
5:19 - 5:21et d'entrer dans le domaine du cœur,
-
5:21 - 5:23le cœur désirant.
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5:23 - 5:26L'idée est que nous aspirons au désir
et à l'amour l'un pour l'autre, -
5:26 - 5:29le genre de choses que Louis de Bernières
décrit dans son livre -
5:29 - 5:31« La Mandoline du Capitaine Corelli ».
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5:31 - 5:33Dans le roman, un homme parle à sa fille
-
5:33 - 5:35de sa relation avec sa femme défunte.
-
5:35 - 5:37Le vieil homme dit ceci :
-
5:37 - 5:40« L’amour vrai, c’est ce qui reste
quand on a cessé d’être amoureux -
5:40 - 5:43et c’est à la fois un art
et un heureux accident. -
5:44 - 5:45Ta mère et moi l'avons eu,
-
5:45 - 5:48nous avions des racines qui ont poussé
les unes vers les autres sous la terre -
5:48 - 5:51et quand toutes les jolies fleurs
sont tombées de nos branches, -
5:51 - 5:54nous avons compris que nous étions
un seul arbre et non deux. » -
5:54 - 5:56C'est ce que le cœur désire.
-
5:56 - 5:58La seconde chose que
vous découvrez est votre âme. -
5:59 - 6:02Je ne vous demande pas
de croire ou pas en Dieu, -
6:02 - 6:04mais je vous demande
de croire qu'une partie de vous -
6:04 - 6:07n'a ni forme, ni taille,
ni couleur ou poids -
6:07 - 6:09et que c'est elle qui vous donne
dignité et valeur infinies. -
6:09 - 6:12Les gens riches qui réussissent
n'en sont pas mieux pourvus -
6:12 - 6:14que ceux qui réussissent moins.
-
6:14 - 6:17L'esclavage est mal parce
qu'il s'agit de réifier une âme. -
6:17 - 6:20Le viol n'est pas qu'une attaque
contre un ensemble de particules. -
6:20 - 6:23C'est une tentative d'outrage
à l'âme d'une autre personne. -
6:23 - 6:26Or, l'âme désire la justice.
-
6:26 - 6:30Le cœur désire la fusion avec l'autre
et l'âme désire la justice. -
6:30 - 6:34Ça m'a conduit à la troisième réalisation,
empruntée à Einstein : -
6:34 - 6:36« Aucun problème ne peut être résolu
-
6:36 - 6:39du même niveau de conscience qui l’a créé.
-
6:39 - 6:43Il faut changer le niveau
de conscience qui l'a engendré. » -
6:43 - 6:44Alors, comment faire ?
-
6:44 - 6:47D'abord, vous vous jetez
dans les bras de vos amis -
6:47 - 6:50et vous avez des conversations
profondes comme jamais. -
6:50 - 6:52Ensuite,
-
6:52 - 6:54vous devez sortir seul dans la jungle.
-
6:54 - 6:57Vous devez rejoindre cet endroit
où il n'y a plus personne, -
6:57 - 6:59où l'égo n'a plus de sens
et où il se détériore. -
6:59 - 7:02Seulement à ce moment,
deviendrez-vous capable d'être aimé. -
7:02 - 7:05J'ai une amie qui disait
que quand sa fille est née, -
7:05 - 7:09elle a compris qu'elle l'aimait
bien plus que l'évolution ne le requérait. -
7:09 - 7:10(Rires)
-
7:10 - 7:12J'adore cette parole.
-
7:12 - 7:13(Applaudissements)
-
7:13 - 7:16Parce que ça parle d'une paix
située au plus profond de nous, -
7:16 - 7:18notre amour inexplicable
les uns pour les autres. -
7:19 - 7:22Quand on touche cela,
on est prêt à être sauvé. -
7:22 - 7:24La vérité brutale
quand on est dans la vallée, -
7:25 - 7:27c'est qu'il est impossible d'en sortir,
-
7:27 - 7:29on doit vous tendre la main
et vous en extirper. -
7:29 - 7:31C'est ce qui m'est arrivé.
-
7:31 - 7:34J'ai été, invité par chance
chez un couple d'amis, Kathy et David, -
7:34 - 7:35et ils étaient --
-
7:36 - 7:39Leur enfant, Santi, allait
à l'école publique à Washington. -
7:39 - 7:41Santi avait un ami qui
cherchait un logement -
7:41 - 7:43car sa mère avait des problèmes de santé.
-
7:43 - 7:46Et cet enfant avait un ami
et cet enfant avait un ami. -
7:46 - 7:48Quand je leur ai rendu visite il y 6 ans,
-
7:48 - 7:51je suis entré et il y avait 25 personnes
autour de la table, -
7:51 - 7:53dont un grand nombre dormait au sous-sol.
-
7:53 - 7:55J'ai voulu me présenter à un gamin,
-
7:55 - 7:58et il m'a dit :
« Nous ne nous serrons pas la main ici, -
7:58 - 8:00on se fait l'accolade. »
-
8:00 - 8:03Je ne suis pas le genre d'homme
à qui on fait une accolade -
8:03 - 8:07mais j'ai continué de me rendre
dans cette maison chaque jeudi soir -
8:07 - 8:09pour serrer dans mes bras tous ces gamins.
-
8:09 - 8:10Ils ont besoin d'intimité.
-
8:10 - 8:14Ils exigent de vous que
vous vous dévoiliez entièrement. -
8:14 - 8:16Ils montrent une nouvelle façon de vivre,
-
8:16 - 8:19le remède de toutes les maladies
de notre culture. -
8:19 - 8:22C'est une façon de --
de mettre la priorité sur les relations, -
8:22 - 8:25ce n'est pas un simple mot,
mais une réalité. -
8:26 - 8:30La bonne nouvelle, c'est que
ces communautés sont partout. -
8:30 - 8:33J'ai démarré un projet à l'Institut Aspen
intitulé « Tisser : le tissu social ». -
8:33 - 8:34Voici notre logo.
-
8:35 - 8:39Nous visitions des lieux divers
et nous y trouvons des tisseurs partout. -
8:39 - 8:42Nous rencontrons des personnes
comme Asiaha Butler, qui a grandi -- -
8:42 - 8:45qui a vécu à Chicago, à Englewood,
dans un voisinage violent. -
8:45 - 8:48Et elle était sur le point de partir
à cause du danger justement -
8:48 - 8:51mais de l'autre côté de la rue,
elle a vu deux petites filles -
8:51 - 8:53s'amusant sur un terrain vague
avec des tessons. -
8:53 - 8:56Elle s'est tournée vers son mari
et lui a dit : « On ne part pas. -
8:56 - 8:59Nous ne serons pas de ceux
qui les ont abandonnées. » -
8:59 - 9:01Elle a googlé : « bénévolat, Englewood ».
-
9:01 - 9:03Depuis, elle dirige R.A.G.E.,
-
9:03 - 9:04une grande communauté là-bas.
-
9:04 - 9:07Certaines de ces personnes
ont traversé des vallées arides. -
9:07 - 9:11J'ai rencontré Sarah dans l'Ohio,
qui a découvert en revenant de voyage -
9:11 - 9:16que son mari s'était suicidé
après avoir tué leurs deux enfants. -
9:16 - 9:19Elle gère une pharmacie gratuite
et elle est bénévole dans la communauté, -
9:19 - 9:23apportant soutien et enseignement
aux femmes victimes de la violence. -
9:23 - 9:25Elle m'a dit : « Cette expérience
m'a fait mûrir, car j'étais en colère. -
9:25 - 9:28J'allais me révolter contre
ce qu'il a voulu m'infliger -
9:28 - 9:30en faisant une différence dans le monde.
-
9:30 - 9:32Car il ne m'a pas tuée.
-
9:32 - 9:33Ma réponse est que
-
9:33 - 9:37quel que soit le mal qu'il m'ait réservé,
je l'emmerde et il n'y arrivera pas. » -
9:38 - 9:41Ces tisseurs ne vivent pas
une vie individualiste. -
9:41 - 9:45ils vivent une vie relationnelle
sur la base d'autres valeurs. -
9:45 - 9:46Leurs motivations sont morales.
-
9:46 - 9:49Leurs convictions sont sacerdotales
et ils se sont enracinés. -
9:49 - 9:51À Youngstown dans l'Ohio,
-
9:51 - 9:52un type tenait une pancarte :
-
9:52 - 9:54« Défendons Youngstown ! »
-
9:54 - 9:56Ils ont des similitudes radicales
-
9:56 - 9:59et sont des génies des relations.
-
9:59 - 10:01Mary Gordon, par exemple,
-
10:01 - 10:03gère une organisation :
« Racines de l'Empathie » -
10:03 - 10:06où ils accueillent des enfants de 4ème,
-
10:06 - 10:08et aussi une mère et son nourrisson.
-
10:08 - 10:11Les élèves doivent ensuite deviner
ce que le bébé pense, -
10:11 - 10:12pour enseigner l'empathie.
-
10:12 - 10:15Il y avait un enfant dans une classe
plus grand que les autres -
10:15 - 10:19car il avait redoublé et c'était aussi
un enfant mis sous tutelle -
10:19 - 10:21et il avait vu sa mère se faire tuer.
-
10:21 - 10:23Mais il voulait tenir le bébé.
-
10:23 - 10:25La mère était anxieuse
parce qu'il faisait peur. -
10:25 - 10:28Mais elle lui a permis de tenir son bébé.
-
10:28 - 10:30C'est ce qu'il a fait et avec brio.
-
10:31 - 10:34Il a rendu le bébé et a posé des
questions sur le rôle de parent. -
10:35 - 10:37Sa dernière question fut :
-
10:37 - 10:40« Pourrais-je devenir un bon père
même si personne ne m'a jamais aimé ? » -
10:41 - 10:42Et donc, Racines de l'Empathie
-
10:42 - 10:45va au fond de la vallée
et en sort les gens. -
10:45 - 10:47C'est ce que les tisseurs font.
-
10:49 - 10:51Certains d'entre eux changent de travail.
-
10:52 - 10:54Certains gardent leur travail.
-
10:55 - 10:57Ils partagent en commun l'intensité.
-
10:58 - 10:59J'ai lu ceci --
-
10:59 - 11:05E.O. Wilson a écrit « Naturaliste », un
très bon livre qui traite de son enfance. -
11:06 - 11:08Quand il avait 7 ans,
ses parents ont divorcé. -
11:09 - 11:12Ils l'ont envoyé à Paradise Beach
en Floride du Nord. -
11:12 - 11:14Il n'avait encore jamais vu l'océan.
-
11:15 - 11:17Il n'avait encore jamais vu une méduse.
-
11:17 - 11:19Il a écrit :
« La créature était incroyable. -
11:19 - 11:22Elle existait au-delà
de mon imagination. » -
11:22 - 11:23Un jour, il était assis sur un quai
-
11:23 - 11:26et il a vu une raie nager sous ses pieds.
-
11:26 - 11:28C'est à ce moment que
le naturaliste est né -
11:28 - 11:30issu de l'étonnement
et de l'émerveillement. -
11:30 - 11:33Il a fait cette observation :
-
11:33 - 11:34« Quand on est enfant,
-
11:34 - 11:38les animaux nous paraissent deux fois
plus grands que quand on est adulte. » -
11:38 - 11:40Cela m'a beaucoup impressionné,
-
11:40 - 11:45parce que, enfant, nous recherchons
cette intensité morale -
11:45 - 11:48de nous donner totalement à quelque chose
-
11:48 - 11:50et de trouver ce niveau de vocation.
-
11:50 - 11:52Quand on est aux côtés des tisseurs,
-
11:52 - 11:56on peut constater qu'ils voient
les autres en deux fois plus grand. -
11:56 - 11:57Ils percent leur profondeur
-
11:58 - 12:00et y découvrent de la joie.
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12:01 - 12:05Dans la première montée de notre vie,
quand nous démarrons notre carrière, -
12:05 - 12:07nous cherchons le bonheur.
-
12:08 - 12:11Le bonheur est très bien,
c'est l'expansion du soi. -
12:11 - 12:12Vous remportez une victoire,
-
12:12 - 12:16vous obtenez une promotion,
votre équipe gagne au Super Bowl, -
12:17 - 12:18vous êtes heureux.
-
12:18 - 12:22Mais la joie n'est pas l'expansion du soi,
c'est en fait sa dissolution. -
12:23 - 12:27C'est le moment du sevrage
entre une mère et son enfant. -
12:27 - 12:30C'est le moment où un naturaliste
se sent libre dans la nature. -
12:31 - 12:34C'est le moment où on est si plongé
dans son travail ou sa cause, -
12:34 - 12:36qu'on en oublie totalement son être.
-
12:37 - 12:39La joie est préférable au bonheur.
-
12:39 - 12:43Je collectionne les moments de joie
de personnes quand elles la perdent. -
12:43 - 12:45L'un de mes favoris
est celui de Zadie Smith. -
12:45 - 12:48En 1999, elle était dans une boîte
de nuit londonienne, -
12:48 - 12:51cherchant ses amis, se demandant
où était passé son sac à main. -
12:51 - 12:53Et soudainement, comme elle le relate :
-
12:53 - 12:57« un homme mince et sec
avec de gros yeux, m'a saisi la main -
12:57 - 12:58depuis une marée de corps.
-
12:58 - 13:02Il m'a répété la ma même question
encore et encore : « Tu la sens ? » -
13:02 - 13:06Mes talons ridicules me faisaient mal,
j'étais terrifiée à l'idée de mourir, -
13:06 - 13:08mais en même temps,
un plaisir immense m'a envahie. -
13:08 - 13:10le DJ passait le rap « Can I Kick It ? »
-
13:10 - 13:13à ce moment précis
dans l'histoire du monde, -
13:13 - 13:14la musique à fond,
-
13:14 - 13:16et glissait vers « Teen Spirit »
de Nirvana. -
13:16 - 13:19J'ai pris la main de l'homme,
et je me suis lâchée. -
13:19 - 13:23on a dansé, et dansé,
en s'abandonnant dans la joie. » -
13:24 - 13:27J'essaie de décrire ici
deux états d'esprit différents. -
13:28 - 13:30Le premier esprit est celui de la montée,
-
13:30 - 13:32le bonheur individuel,
une carrière fructueuse. -
13:32 - 13:35C'est un bon état d'esprit
et je n'ai rien à en redire. -
13:35 - 13:37Mais nous sommes dans la vallée nationale
-
13:37 - 13:40dépourvus d'un autre état d'esprit
pour le contrebalancer. -
13:40 - 13:43Nous ne perdons la sensation
de bien-être en tant que personne -
13:43 - 13:46et la foi qui définit
notre être dans l'avenir. -
13:46 - 13:50nous ne nous percevons plus profondément,
nous ne nous traitons plus aussi bien. -
13:50 - 13:52Nous avons besoin de nombreux changements.
-
13:52 - 13:55Nous avons besoin d'un changement
économique et environnemental. -
13:55 - 13:58Nous avons aussi besoin d'une révolution
culturelle et relationnelle. -
13:58 - 14:02Nous avons besoin d'appeler la langue
d'une société retrouvée. -
14:03 - 14:05Et pour moi, les tisseurs
ont trouvé cette langue. -
14:06 - 14:09Ma théorie du changement social
est que la société change -
14:09 - 14:12quand un petit groupe de personnes
trouve une meilleure façon de vivre, -
14:12 - 14:13et le reste les imite.
-
14:14 - 14:16Ces tisseurs ont trouvé
une meilleure façon de vivre. -
14:16 - 14:18Inutile d'en faire une théorie.
-
14:18 - 14:22Ils sont là, les bâtisseurs
de nos communautés à travers le pays. -
14:22 - 14:25Nous avons besoin
d'ajuster un peu nos vies -
14:25 - 14:28afin de pouvoir dire : « Je suis,
nous sommes des tisseurs. » -
14:28 - 14:29Et si nous faisons cela,
-
14:30 - 14:32nous comblons le vide en nous,
-
14:32 - 14:35et plus important,
nous ravaudons l'unité sociale. -
14:35 - 14:36Merci beaucoup.
-
14:36 - 14:41(Applaudissements)
- Title:
- Notre culture nous ment sur ce qui est important et comment vivre mieux
- Speaker:
- David Brooks
- Description:
-
Notre société vit une crise sociale profonde, affirme David Brooks, journaliste, éditeur et auteur. Nous sommes piégés dans la vallée de l'isolement et de la fragmentation. Comment nous en échapper ? Les voyages de David Brooks à travers les États-Unis et ses rencontres avec un communauté de personnes exceptionnelle connues sous le nom de « tisseurs » ont construit sa vision d'une révolution culturelle qui nous rend autonomes et nous conduit à vivre une vie chargée de sens, d'objectif et de joie.
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 14:54
eric vautier approved French subtitles for The lies our culture tells us about what matters -- and a better way to live | ||
eric vautier edited French subtitles for The lies our culture tells us about what matters -- and a better way to live | ||
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Claire Ghyselen accepted French subtitles for The lies our culture tells us about what matters -- and a better way to live | ||
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