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Produit par les Pirates de Saint Sébastien.
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Je suis très fier de voir autant de gens si heureux ce soir
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Félicitations les pirates!
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Si quelqu’un ne le sait pas, ça c’est du Ska.
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Si quelqu’un nous avait demandé en ce mois d'août 2003
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où en serait dix ans plus tard ce que nous étions en train de créer
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nous n'aurions pas su quoi répondre.
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Mais aujourd’hui la réponse est claire
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La réponse est sous mes yeux
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coups de rame après coups de rame, nous avons abordé Donostia
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Félicitations à toutes et à tous!
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Soyez Pirate
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Nous sommes des Pirates car ils nous ont exclus du discours d'ouverture des fêtes
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parce qu'ils nous ont condamnés à trouver le trésor par nos propres moyens
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Ils nous avaient éjectés de l'Aste Nagusia (Grande Semaine des fêtes)
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mais nous sommes de retour, avec l'intention de rester.
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Soyez Pirate, allez à l'abordage de Donostia!
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Pourquoi pirate?
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Parce qu'il nous fallait quelqu'un de rebel,
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parce que nous avions besoin d’une personne qui aurait un lien avec la mer
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et donc avec Donostia,
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qui aurait sa place dans la baie
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et qui s'y exprimerait
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et le Pirate réunissait parfaitement ces caractéristiques.
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L'image des pirates a toujours été perçu d'un mauvais oeil
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mais pour moi, c'est un symbole très fort
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qui fait face aux devoirs, stéréotypes et rôles établis dans notre société
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ou les change un peu en quelques sortes.
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Cette lutte me semble légitime.
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L'initiative qui commence à exploser au nez
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des responsables de l'Aste Nagusia de 2003
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a pour origine une question très simple,
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et cette question est la suivante: qu’est ce qui se passe dans cette ville
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pour que les fêtes du mois août soient comme elles sont?
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L’Aste Nagusia que nous connaissons aujourd’hui
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ne s’appelait pas « Aste Nagusia » en basque, mais 'Semana Grande', seulement en espagnol
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et la programmation était restreinte.
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l'événement le plus important comme toujours: les feux d'artifices.
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Pour nous l’Aste Nagusia a été toujours quelque chose « à voir »
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manger un sandwich, se promener, regarder quelques défilés ou concerts, et c’est tout.
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Voilà ce qu'était « notre fête ».
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Elle a eu un modèle totalement mercantiliste
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à vrai dire c’est comme ça qu'était née Aste Nagusia à la fin du XIXème siècle, dans les années 1880
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c’est une fête créé à l’initiative de Jose Arana, originaire d’Eskoriatza
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très jeune, il était venu vivre à Donostia
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de Donosti il avait fait route à Madrid
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il y avait remporté la loterie et était revenu à Donostia les poches pleines.
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C'est alors qu'il commença à organiser des concerts et des corridas
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toujours fidèle à son sens des affaires.
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à la même époque Donostia commençait à se faire connaître
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surtout parce que la reine d'Espagne Maria Cristina avait élu la plage de la Concha comme destination de vacance.
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Toute l’aristocratie de Madrid et de ses alentours avait suivi Maria Cristina
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C'est ainsi qu'au mois d'août ce qu'on appelait “Semana Grande” en castillan vit le jour
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Je crois qu'avant ces fêtes avaient lieu en juillet
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Mais bon, tous les commerçants et José Arana lui-même s'étaient rendu compte
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que ce serait mieux pour le affaires de les organiser en août
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Et bon, il faut dire ce qui est, pour ce faire,
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bon nombre de fêtes populaires avaient été déplacées du centre de Donostia, d’Alde Zaharra (vieux quartier) à la périphérie
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pour laisser le terrain libre à ce modèle de fêtes commercial et mercantiliste.
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Ce modèle s’est reproduit d'années en années.
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Durant le franquisme cette manière de fêter l’Aste Nagusia s’était beaucoup développée,
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Franco mourut, et tous les gouvernements municipaux suivants
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ont maintenu ce modèle à l'identique.
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Ce modèle a été utilisé par certains pouvoirs de la ville
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pour justifier l'image qu'ils voulaient donner de la cité
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et cela en a été d'autant plus évident ces dernières années, avec le nombre croissant d’entreprises privées
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s'immisçant dans l’Aste Nagusia, et même dans son organisation.
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Et c’est comme ça que nous avons entamé les discussions avec le CAT (Centre de Loisir et de Tourisme)
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et avec la Mairie
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Nous avions crée la « Commission Populaire des Fêtes »,
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Jai Herrikoi Batzordea en basque.
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Pour, en quelque sorte, pouvoir faire avancer ces discussions et, ainsi, nos projets.
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On ne prévoyait pas de place à Donostia pour une appréciation autonome des fêtes
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tout était préparé de manière très réfléchie et calculée par la Mairie
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et c'est de là qu'on décidait quel type de fête ça allait être.
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Les gens n’étaient que de simples spectateurs de la fête que la mairie organisait.
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Il y a eu toujours des tentatives pour changer cet état de "simples spectateurs"
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d’ouvrir les voies à la participation populaire aux fêtes.
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Il y a eu des tentatives pour installer des « Txozna » (comptoirs populaires),
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des programmes alternatifs ont été organisées pour contrer les programmes imposés par la Mairie.
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Tout ça, depuis la transition à nos jours, je ne parle même pas de l’époque de Franco,
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mais toutes ces tentatives ont été systématiquement torpillés par la Mairie,
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qui est évidemment contrôlée par la droite de la cité.
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à partir de là, ils ont tenté de supprimer toute marge de manouvre des fêtes populaires.
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Nous avons eu des débuts difficiles en 1983. Alkain était le maire alors,
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Nous avions installé la « txozna » sur le Boulevard, il avait envoyé la police municipale et ils nous l'avaient enlevé.
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Les années suivantes, en 1984, 1985 et 1986, nous avions continué à débattre avec la Mairie
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et à aller de l'avant.
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J’ai de bons souvenirs de 1986, nous étions arrivés à un certain accord avec le maire Labaien.
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Ils nous avait donné toutes les autorisations et nous étions parvenus à réunir
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jusqu'à 4.000-5.000 personnes dans les concerts organisés sur les quais.
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à l’époque c’était presque inimaginable, un grand nombre.
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Et c’est là que notre déclin a commencé.
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Lorsque ceux de la mairie se sont rendus compte que nous étions en train de gagner de l'ampleur
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et que nous faisions en quelque sorte de l’ombre à la programmation officielle
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ils ont vu le risque.
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Ils disaient que notre proposition alternative prenait le dessus sur le programme officiel.
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Et une fois de plus ils ont opté pour l'interdiction.
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Mais le moment le plus dur, le plus violent, le pire moment à eu lieu en 1988.
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Albistur était alors le maire et l'objectif qu'ils s'étaient fixé était de ne pas nous laisser le port
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ils nous l'ont interdit, ils nous ont dit que nous ne pouvions pas nous installer ici.
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Nous pensions que, comme les années précédentes, ils feraient peut être marche arrière au dernier moment
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et nous étiones venus installer notre comptoir, l’espace festif..
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là exactement, sous cet édifice.
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Et, du coup nous nous étions retrouvé face à une surprise inattendue.
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Une quarataine d'agents de la police municipale sont apparus avec chiens, fusils à balles en caoutchouc, casques, boucliers
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du jamais vu pour nous.
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La police municipale prête à l’action anti-émeute en quelques sortes.
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Et quand nous avons commencé à bouger pour tout installer.
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Ils ont chargé sur nous et ici, à Portaletas il y a eu une grosse bagarre en face à face.
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Il y a eu de nombreux blessés, des femmes ont reçu des tirs des balles en caoutchouc
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d’autres jeunes ont eu le front ou le nez cassés par les coups de matraque
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et ils ont dit aussi qu’il y a eu des policiers blessés
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mais, finalement, cette bagarre était impressionnante
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Jamais on n'avait connu à Donostia d'affrontements si violents entre les citoyens et la police municipale.
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La répression qui a suivi en a été la conséquence.
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12 membres de la commission ont reçu la menace
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de condamnation de 16 mois de prison, finalement rejetée par le juge
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Mais ce jour-là nous avions réussi à tenir, et nous avions installé la "txozna" là où nous voulions
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nous avions réussi à maintenir le programme
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mais finalement ce que nous cragnions à eu lieu.
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Au matin les 'Beltzak' sont arrivés, je pense que ça a dû être leur toute première intervention à Donostia.
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De nombreux fourgons de police sont arrivés, tous en mode anti-émeute
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et nous, nous n’étions pas en mesure d'y faire face, ce n’était non plus notre objectif.
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Ils nous ont obligé à tout démonter et nous ont confisqué tout le matériel.
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Les jours suivants ont été assez mouvementés
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Nous installions les comptoirs au Boulevard à 18h
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et nous tenions jusqu’à 02h00-03h00 du matin
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avant de tout démonter à toute vitesse pour ne pas perdre le matériel.
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Tous les jours ainsi, à installer et à démonter.
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C’était éreintant pour nous
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mais nous avons réussi à tenir le drapeau avec fermeté
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Mais nous avions réalisé que l'étape que la Mairie avait franchie, en non seulement interdisant
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mais aussi en s’attaquant aux citoyens,
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serait dorénavant difficile à surmonter.
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La désillusion que cette situation avait amené
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le fait qu'il n'y ait que ces quatre choses organisées par la mairie
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les citoyens, qui s’organisaient dans d’autres domaines, étaient démoralisés en ce qui concernait l’Aste Nagusia,
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conséquence de tout ce qui avait eu lieu.
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Je comprends qu'au bout de quelques années, je ne peux pas dire quand exactement
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en 1990 ou en 1992 il y a eu une certaine renaissance
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de nouvelles personnes sont arrivées, avec de nouvelles idées.
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Ils ont tenté avec les « koadrila » (groupe d’amis)
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de mantenir ou de raviver l’esprit de la Commission Populaire des fêtes de l’Aste Nagusia
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avec quelques résultats, et eux aussi ont pu tenir quelques années
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et nous arrivons en quelques sortes à aujourd'hui.
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La fête est importante pour que les gens puissent sortir de la routine
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de la vie quotidienne, du travail, de ce qui représente une journée type d'un tout un chacun.
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Pendant la semaine, nous avons en quelque sorte des relations « standard », très normalisées.
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Les fêtes brisent la monotonie
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les fêtes brisent la façon de voir la vie d’une manière ritualisée
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la fête est importante, surtout pour servir de contrepoids à cette normalisation
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à cette habitude qu'ont les pouvoirs politiques et économiques de standardiser notre mode de vie
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la fête en est le contrepoids et l’hygiène mentale des personnes
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elle nous sort de l’inertie de la vie de tous les jours et nous montre qu’il y a autre chose dans la vie.
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Qu’on peut se rencontrer, parler tranquillement, sans tant de réglementations.
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Ce que nous sommes en train voir en ce moment est pour les basques aussi important que la pelote
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Ça c’est du Fandango, le fameux Fandango.
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Dans les années 1990 il y a eu d'autres tentatives.
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Il est vrai qu’à cette époque là les relations entre la Mairie et la Commission Populaire des Fêtes n’étaient pas bonnes du tout
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et nous nous retrouvons à la fin des années 1990 et au début des années 2000
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dans une situation très triste quant à l’Aste Nagusia.
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Il y avait un sentiment très répandu, qui je crois a touché beaucoup de monde,
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en l'an 2000 et à la fin des années 90,
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sur le fait que l’Aste Nagusia était de très mauvaise qualité.
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Avant, l’Aste Nagusia c’était une merde.
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En conséquence, l’envie de rompre avec ce sentiment prend de l'ampleur
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et plusieurs éléments convergent. J'aimerai surtout en exposer deux
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d’une part, les commerçants des bars, c’est un collectif de l’Alde Zaharra (vieux quartier) qui ressentait ce mécontentement
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parce que, je suppose qu'en tant que commerçants, ça avait de l’influence sur eux
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mais aussi parce que c'étaient des personnes intégrées dans le mouvement populaire
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et qu’ils voulaient que les fêtes de Donostia soient populaires, mais aussi avec de la personnalité.
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C'est donc eux qui commenceront à préparer de petites activités : des repas, des jeux entre groupes d’amis,..
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Lorsque les commerçants ont commencé à préparer ces activités, quand les jeunes ne faisaient pas encore partie du comité d'organisation,
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nous avons commencé à les organiser à la rue Ikatz.
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Ils nous ont dit que chaque bar devions organiser un jeu
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marcher à quatre personnes sur des skis, récupérer des oeufs jetés en l'air, et des choses comme ça...
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Nous, nous avons organisé « l’Euskal Bizikleta » (vélo basque) avec des vélos d’enfant.
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Je me souviens qu'au début c’était quelque chose créé entre nous et les bars
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et qu'apèrs, petit à petit, le travail en commun entre les assemblées de jeunes et les gaztetxe (locaux autogérés par des jeunes) avait motivé le projet des Pirates.
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L'un des groupes de jeunes était très imaginatif, ils apportaient une bouffée d'air frais,
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ils avaient ce sentiment sur les fêtes d'Aste Nagusia qui laissent à désirer ou sur l'impossibilité de faire la fête
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et ils voulaient changer tout cela.
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Alors ces deux éléments s’unissent et ainsi naissent les Pirates.
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Il n’y a pas d’Aste Nagusia sans les donostiar (habitants de Donostia)
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la mémoire et l’envie de faire la fête d’un peuple ne peuvent pas être réprimées.
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Le trésor des fêtes est devant nos yeux et l’envie de le récupérer est de plus en plus forte.
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Allons toutes et tous ensemble à l’abordage.
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Faisons entre toutes et tous l’Aste Nagusia. Vive les Pirates!
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Pour cela nous avions besoin d’un événement majeur, et cet événement a sans aucun doute été « l’Abordage »,.
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Et nous nous jetons à l'eau.
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Nous choisissons la mer comme terrain de bataille pour deux raisons principales.
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D’une part, parce que si nous voulions commencer à changer les fêtes de Donostia
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nous avions besoin d’un élément dans lequel les donostiar se retrouveraient
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il nous paraissait évident que s'il y a bien quelque chose de spécifique à Donostia, c’est la mer.
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Alors nous avons décidé que quoique nous organisions, ça devait être étroitement lié à la mer.
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D’autre part, nous avions constaté que, d'un point de vue administratif, il y avait une faille bureaucratique en ce qui concernait la mer
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surtout au niveau des concurrences entre la mairie, le gouvernement basque et d’autres administrations publiques
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et oui, nous avons profité de cette faille pour développer tout notre projet.
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Pour cela nous avons proposé l’abordage.
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L’Abordage avait une logique très claire
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nous avions besoin d’une activité qui réunirait la fête et la revendication
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et qui se construirait sur trois piliers.
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L’un était celui de la désobéissance, nous ne devrions pas avoir à demander la permission pour participer à la fête de notre ville
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C’est pour cette raison que l'irrévocable décision était de pouvoir organiser cet événement sans demander aucune permission.
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Le deuxième était celui de l’humour.
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Lié à l’imagination, l’humour était nécessaire afin de propager notre message le plus possible
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et pour pouvoir surmonter l’image de fermeture que représentait l’Aste Nagusia à ce moment.
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Et le troisième était évidement celui de la participation.
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Ça devait être un événement auquel le plus de personnes possible pourraient participer .
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On a commencé avec cette humilité
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Cette première année se sont réunis 10 radeaux, 15, 20, je ne me souviens pas exactement
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je me rappelle que moi-même j’y étais.
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C’était accrocheur, ça avait du succès.
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C’était réussit, nous avions fait mouche dans l'esprit des gens.
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"Sous la proue, l’ancre..."
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Les Pirates sont des gens biens.
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Je me souviens qu'au début on m'avait dit pour la première année que la police municipale était prête à faire des arrestations.
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Je me souviens quand on avait terminé ce premier abordage à la plage de La Concha
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la police municipale était venue nous demander nos papiers
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nous leurs avions répondu que nous ne les avions pas
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et ils nous avaient rétorqué que nous ne pouvions pas laisser là les déchets de nos radeaux.
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Nous avons improvisée une assemblée et nous avons décidé d’amener tout le matériel et de le jeter devant la porte de la mairie en signe de protestation.
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Le problème principale était de continuer dans cette dynamique
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parce que la Mairie et le CAT nous mettaient des bâtons dans les roues
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mais peu à peu quand les Assemblées de Jeunes ont pris la responsabilité de cette tâche
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là oui nous avons réussi, avec une bonne organsiation, à mener cet événement à bien.
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“Les responsables politiques et les notables à la rame dans les galères"
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"Le drapeau pirate flotte sur le mât de la Mairie...”
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Au début c’était un mouvement relativement peu sérieux, nous n'étions qu'un groupe d’amis.
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Il y a eu une évolution, deuxième année, troisième année avec un certain développement
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et on peut dire qu’en arrivant à la cinquième année ca à été la consacration.
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La fête s’est totalement confirmé.
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La fête suit son chemin, et chaque année les activités connaissent un succès croissant
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et nous voyons que les donostiar,
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ceux qui participent aux activités du Programme des Pirates de Donostia,
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ont besoin d'une image, pour s’identifier à celle-ci.
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En 2007 nous présentons pour la première fois celui qui deviendra le Capitaine Ezkila.
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Afin de créer le personnage du Capitaine Ezkila nous repartons en arrière dans le temps
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nous examinons et lisons l’histoire de Donostia
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et nous nous rendons compte que Donostia, quelques siècles auparavant
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avait été un port pirate important, ou du moins, un port corsaire important.
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Nous commençons à nous intéresser aux personnages, et voilà que nous trouvons un pirate connu sous le nom de 'Campanario'
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par un jeu de mots un peu maladroit, nous avons échangé le terme castillan "campanario" par le terme basque "ezkila"
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et c’est comme ça que le « Capitaine Ezkila » devient l’image ou le symbole principal des Pirates de Donostia.
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Au fil des ans, cette image est de plus en plus connue.
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Felicitations!
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Felicitations une fois de plus, pour avoir abordé Donostia, comme prévu samedi.
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Felicitations pour tout le travail.
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Un événement comme celui-ci demande une organisation quasi-profesionnelle
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En janvier, on commence à faire le bilan de l’année précédente et à proposer des nouveautés pour l’année suivante,
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à discuter, à se mettre d'accord ou à proposer.
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L’énorme quantité de matériel utilisée, les déchets, toute la logistique amènent
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à mobiliser quelques 200 personnes pour travailler ensemble toute la journée de l’Abordage.
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À vrai dire, les bénévoles travaillent pendant près de 24 heures.
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Peut-être que les postes les plus visibles pendant les fêtes sont celui d'être à servir au comptoir
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ou celui d'être à la sécurité des concerts, mais à vrai dire, que ce soit avant l’Aste Nagusia
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durant l’Aste Nagusiak ou après, il y a toujours beaucoup de travail à faire.
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Par exemple, nous commençons avec le montage du chapiteau deux jours avant
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une semaine avant nous faisons une réunion de tous les groupes d'amis pour faire la répartition des responsabilités et des taches
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en plus des travaux les plus visibles, il y a beaucoup d'autres choses à faire quand les gens font la fête
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il y a des plusieurs tours de travail pour le nettoyage, pour que tout soit prêt pour la journée suivante
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quelques heures avant les concerts il faut faire les balances, préparer le diner des groupes
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et après l’Aste Nagusia vient tout le démontage
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il faut démonter tout le matériel, parce que les lieux doivent être laissés dans l'état où ils ont été trouvés, voir mieux si possible
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après, il y a les réunions pour analyser les échecs, pour voir ce qui peut être amélioré
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pour qu'il y ait des améliorations vis-à-vis des années à venir.
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Avant de nous en rendre compte, nous avions une programmation de toute une semaine
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et il faut savoir, qu'à cette époque là il y avait un débat au sein des Pirates autour du nouveau modèle d’organisation.
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Avec ce nouveau model d’organisation, n’importe quelle personne ou groupe d’amis peut organiser ce qu’il veut.
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Vu qu’il y a de plus en plus de groupes d’amis qui participent, cette année le moment est venu de créer une "confrérie",
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de réunir tous les groupes d’amis et d'organiser des activités pour les jeunes,
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et, avec ce nouveau model d’organisation, de prendre sa place et d'organiser un programme spécifique pour les jeunes.
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Là, au début, dans ce coin de bar, on a créé quelque chose,
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voir tout le chemin cette chose a parcouru est incroyable.
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L’Abordage commence à 5h du matin
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c’est une activité qui dure jusqu’à la nuit
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Ça commence au port et pour maintenir un peu d’ordre
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des bénévoles avec des gilets orange dirigent les participants.
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Une fois les avoir passé, vous arrivez là où vous devez construire votre radeau
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une fois le radeau construit, il y a des bénévoles pour vous aider l'amener à la mer.
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Le plus jolie moment est celui de la sortie du Port vers La Concha
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mais derrière tout cela il y a un « auzolana » (travail bénévole en commun)
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et l'organisation est là pour donner de l'ordre à l’ensemble, il y a une heure pour le montage de chaque radeau
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et des bénévoles sont présents afin de respecter l'horaire...
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Après, dans l’eau, il y a d'autres bénévoles en néoprène, pour aider à l'organisation de tous les radeaux.
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"Dans une demi heure Donostia sera notre..."
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Et quand, au matin, certains commencent à préparer les radeaux, d'autres préparent le repas...
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Lorsque l’abordage est lancé, les organisateurs commencent le ramassage
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et ils continuent le ramassage jusqu'à ce que les radeaux arrivent à la Concha et que les gens s'en aillent .
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A l’abordage!
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"Sous la proue, l’ancre"
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"Nous sommes tombés sur notre ville avec la force de 200 canons"
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"Dans tout Donostia les rires de la tête de mort"
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"Nous sommes tombés sur notre ville avec la force de 200 canons"
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"Dans tout Donostia les rires de la tête de mort"
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La sécurité est aussi très importante, nous travaillons avec la Croix Rouge et les pompiers.
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"Le drapeau en faveur des fêtes populaires flotte dans les cieux avec les mouettes"
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"la jambe de bois boiteuse parcourt la rue de sa danse endiablée"
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"Le drapeau en faveur des fêtes populaires flotte dans les cieux avec les mouettes"
-
"la jambe de bois boiteuse parcourt la rue de sa danse endiablée"
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Et même après avoir atteint la plage, jusqu'à la tombée de la nuit, on continue le ramassage.
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L'organisation compte environ 200 personnes et sans ce travail collectif, "l'Abordage" n'existerait pas
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Nous lançons la pierre
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nous nous apercevons, dès le début, que tout le monde est absolument d'accord avec ce que nous proposons
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à ce moment-là, nous avons une question en tête
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Comment faire pour récupérer l'espace dérobé, peu à peu, aux fêtes et au peuple par la Municipalité et les différents pouvoirs mis en place.
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Et une année, nous avons eu l'idée d'organiser "la Rigolade".
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Au sujet de tant de choses faites par la Municipalité ou le maire au cours de l'année.
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ou bien en parodiant les obstacles qu'on mettait sur notre chemin.
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Que pensez-vous du programme des fêtes de cette année?
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Odon! Odon! (Odon Elorza avait été maire de St Sébastien)
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Les autorités essaient d'imposer les leurs en première file
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Le curé, le militaire, le maire sont toujours au premier rang et le reste de la population participe ne sont que des figurants.
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La fête populaire représente ce choc
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ce coup de poussent que les gens tentent de donner à la fête dont ils en sont les participants.
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Cela a provoqué beaucoup de contradictions vis-à-vis du modèle de fête qu'impose le pouvoir.
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Par exemple, les déguisements de "géants" et de "grosses têtes" (personnages des fêtes populaires basques)
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représente l'affrontement entre le peuple et le pouvoir
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ainsi que la façon que ce dernier a de comprendre la fête.
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Les gens tentaient de s'approcher des autorités, représentées par les géants
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tandis que les "grosses têtes" tâchaient de maintenir l'ordre, en évitant que le peuple ne touche les géants et qu'il ne rompent le cortège du pouvoir.
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Un autre exemple parmi tant d'autres serait la lutte populaire que l'on voit à l'occasion des fêtes.
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Bonjour, je suis très heureux, des applaudissements s'il vous plaît. Saint Sébastien.
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Vous êtes le bienvenu ici et très apprécié.
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Voyons,s'il te plaît, vas vendre des glaces.
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Por favor! Sofía, où es-tu?
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Pendant les fêtes, on reproduit les luttes entre les modèles de la société
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et on le voit très clairement dans certains rites établis par le pouvoir à l'occasion des fêtes.
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Dans le cas de "Aste Nagusia", ce serait la procession connue sous le nom de "Salve".
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Il sagit d'une tradition apparue sous Franco
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que toutes, absoluement toutes les municipalités qui ont suivi ont maintenue.
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Cette tradition est conservée depuis l'époque de Franco, la municipalité souhaitait la bienvenue à Franco lorsqu'il venait à Saint Sébastien.
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elle lui souhaitait la bienvenue à la "Semana Grande" de Donostia qui portait le nom en espagnol
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et on faisait une espèce de procession entre la Mairie et la Basilique de Santa María.
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Ces rites se sont modifiés petit à petit.
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Dans le cas de la Salve, c'est le peuple qui l'a fait disparaître
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et nous voulons, dans la mesure du possible,
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faire basculer toutes ces traditions tellement dépassées
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ancrées dans l'Aste Nagusia, ou plutôt en espagnol dans la "Semana Grande".
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Pour renverser ces rites, nous avons souvent dû nous en emparer nous aussi.
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Nous avions le début de la fête, au travers de la lancée de la fusée lors de l'abordage
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mais nous n'avions vraiment rien pour indiquer la fin.
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Et c'est comme ça qu'on a crée cet acte pour rire de la procession connue auparavant comme la Salve.
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Il s'agit de "Irrikitaldia" ou Rigolade.
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"Saint Sébastien n'est pas une vitrine dans le ciel où les feux sont d'artifices"
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"Saint Sébastien n'est pas une balustrade pour la photo de la baie de la Kontxa"
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L'Aste Nagusia que nous connaissons conserve encore quelques penchants pour les rites de l'époque de Franco
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mais aussi une attitude qui venait d'avant
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qui tient son origine à la "Belle Epoque"
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Nous, avec l'Irrikitaldia ou la Rigolade, nous nous moquons de tout cela
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et nous en profitons pour cloturer la fête par l'ironie, en nous moquant du pouvoir.
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Je pense qu'il faut erradiquer à la racine l' idée préconçue qui est
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que la fête et la politique ne vont pas ensemble.
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Quand je parle de politique, c'est du peuple que je parle
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je parle des problèmes de société, des problèmes quotidiens, vivaces, que nous pouvons voir au jour le jour.
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Je ne parle pas de la classe politique
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Ceux qui disent qu'il faut rompre avec la politique sont justement ceux qui utilisent les fêtes pour se justifier
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et ceux qui maintiennent que pendant las fêtes il ne doit pas y avoir de revendications, ni de dissidences.
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Il faut en finir avec ça, parce que c'est faux.
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Les fêtes appartiennent au peuple et celui-ci doit s'en servir pour ses revendications
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et on ne va jamais jamais jamais laisser ceux qui ont le pouvoir politique rompre cet état de fait.
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"Pirates, si nous vivons aujourd'hui, Révolution..."
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"Liberté jusqu'au port, Révolution..."
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Ça a été l'une des raisons pour créer Irrikitaldia
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Je me souviens que pour nous c'était le plus beau jour car c'était le dernier et jour de congé pour ceux qui travaillions aux Pirates.
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et qu'année après année, pour moi et pour ceux qui travaillent aux Pirates, ça restera le plus beau jour et ça le sera toujours.
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Bon, il y a dix ans, Jon Tronbon m'a appelé pour me demander de composer une chanson pour les Pirates
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parce qu'ils voulaient renforcer les Pirates à Saint Sébastien.
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Là j'ai collaboré et qui aurait osé nous dire que la victoire nous appartenait!
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La Victoire est à nous, aux Pirates! Donostia nous appartient!
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Donne-moi une fois
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Deux fois
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Trois fois
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Quatre fois
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Merci aux Pirates de Saint Sébastien!
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Le Pays Basque est une follie. Une vraie follie.
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Ces dernières années, les Pirates pour se faire remarquer,ont également utilisé la musique.
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Au début, les Pirates organisaient un concert à la Place de la Trinité
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afin de récolter des fonds pour couvrir les frais de l'Aste Nagusia
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Ma responsabilité pendant les 3-4 années où j'ai travaillé pour les Pirates était du domaine économique
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je dois préciser que durant ces années-là le modèle suivi par les Pirates a été celui de l'autogestion
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nous avions un modèle économique qui devait être viable autant dans la théorie que dans la pratique
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et ça l'a été.
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Nous n'avons pas reçu un seul euro des institutions publiques ni d'ailleurs; nous ne l'avons pas demandé non plus.
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Nous voulions être cohérents vis-à-vis de nous-même et nous l'avons été.
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Dès le début le modèle d'autogestion a été mis en place et tous les événements organisés n'ont pas rapporté un seul euro.
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Nous n'avons rien gagné mais nous n'avons rien perdu non plus.
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Nous avons maintenu cette cohérence et avons démontré que par l'autogestion ce modèle est viable.
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Au début c'était des concerts d'une seule journée
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et, par la suite, durant quelques années, il a été possible d'en faire pendant deux jours sur la place de la Trinité.
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Avec ces concerts on a d'un côté fait un vrai pari
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sur les groupes locaux de Saint Sébastien en leur laissant une date dans notre agenda
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et d'un autre en essayant en même temps de faire jouer les groupes basques les plus en vogue à ce moment-là.
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Je me souviens bien que l'estrade rentrait tout juste
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mais tout était très bien organisé et le public était immense.
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Avant de venir, nous avions nos doutes, nous ne savions pas quelle ambiance il y aurait à Saint Sébastien
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et en fait l'ambiance était très bonne pour notre plus grande surprise.
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Pendant ces premières années, nous avions obtenu l'autorisation d'utiliser la Place de la Trinité durant quelques jours
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mais de nombreux événements se déroulaient dans différents "Gaztetxe" de Saint Sébastien
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aussi bien à Letama, à Kortxoenea qu'à Ametsenea
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A la fin on a décidé que par principe les événements organisés par les Pirates
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et les fêtes en général devaient être gratuits.
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Le fait d'avoir obtenu le site La Flamenka a été décisif pour pouvoir inclure diverses catégories de musiques
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et toute la programmation dans son ensemble.
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C'est évident que l'endroit lui-même doit porter un nom pirate
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un nom pirate bien intégré gans l'histoire même de Saint Sébastien
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et c'est par hasard qu'on a découvert le nom La Flamenka.
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Au XVIIIème siècle, La Flamenka était un bar situé dans la rue Pueyo, aujourd'hui rue Fermin Kalbeton.
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Tous les navigateurs, pirates et corsaires passaient par ce bar.
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Dès qu'ils débarquaient à Saint Sébastien.
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Nous, nous empruntons le nom et nous en baptisons notre site.
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Finalement, nous sommes passés d'organiser un seul concert au tout début
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à organiser l'ensemble de la programmation de toute l'Aste Nagusia.
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Beaucoup mieux au Port.
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Beaucoup mieux je pense, c'est plus large.
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L'année passée, je suis allé à la Trini pour quelques concerts et on était vraiment à l'étroit.
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Moi je trouve que c'est très bien pour jouer, c'est très beau.
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Nous en avions vraiment envie et nous sommes très contents de jouer ici.
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Toutefois, le travail le plus important mené par les Pirates d'un point de vue musical ne l'a pas été pendant les concerts en direct.
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Il a été de qualité, mais le plus grand pari a été fait sur des groupes locaux plus petits
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ou sur les moins connus pour la programmation.
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Pirates, Pirates.
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Pour nous, si le fait de jouer des concerts n'importe où est déjà génial
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le fait de pouvoir le faire en faveur de fêtes organisées chez nous â Donostia, par notre peuple et pour notre peuple, c'est vraiment "le top`".
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Et avec cette scène, c'est une super occasion pour que les gens voient ce qu'on a fait.
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Entre autres il ne faut pas oublier que ça fait quelques années que nous organisons de veritables concours,
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on expose dans les gaztetxes les choix de concerts, etc. faits au préalable
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et les trois groupes choisis jouent lors de l'Aste Nagusia.
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Après avoir lu les bases et rempli les formulaires
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nous avons attendu pour voir ce qui se passait et,bon, nous sommes arrivés jusqu'en demi-finale.
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De pouvoir permettre à ceux qui débutent de jouer devant 2000 ou 3000 personnes, c'est vraiment incroyable.
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En définitive, tous ces groupes débutants d'ici ont besoin de ce coup de pouce.
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En plus, de ce qu'on a vu cette année à La Flamenka
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il a été possible d'intégrer des ambiances différentes et cette option est ouverte à tous les publics.
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Les années passent, tout ce qu'on organise a de plus en plus de succès
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Il arrive un moment où la Municipalité elle même ne peut plus nier l'évidence
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elle se met en contacte avec nous et nous nous retrouvons en position de force pour imposer nos exigences.
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Nous commençons à lui demander une zone pour la fête
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et si au début c'était la Place de la Trinité, par la suite c'est la zone connue sous le nom de "La Flamenka" qui se crée au Port.
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Que nous offre cette zone?
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En plus de l'amplitude et de son positionnement, cette zone nous permet non seulement
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un élargissement de l'offre d'un point de vue transversal et diagonal, mais aussi du point de vue du genre et de l'âge.
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Petit à petit nous avons composé le programme de toute la semaine
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mais il est arrivé un moment où nous avons décidé que nous devions l'ouvrir plus au peuple
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et que pour cela, nous devions penser aux personnes âgées ainsi qu'aux enfants.
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Il y a quelques années, nous avons mis au programme la Journée de la Romeria (un genre de pèlerinage), à la montagne d'Urgull
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on avait commencé à organiser un plan formidable dans une ambiance familiale.
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Année après année, le programme s'est agrandi
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Ensuite la Journée des Seniors, pour qu'eux aussi puissent participer.
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Nous sommes en accord avec la pensée des Pirates.
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Faire des fêtes populaires, et que signifie fête populaire?
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Etre basque et faire participer le peuple le plus possible
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c'est aussi notre état d'esprit et c'est à ça que nous participons.
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Nous pensons qu'il vaut mieux remplacer "Jour des Seniors" par "Jour Folk".
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La danse, par exemple, n'a aucune raison d'être reliée aux parents, elle est d'ailleurs normalement associée aux jeunes.
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De la même manière, le chant n'a pas à être automatiquement associé aux personnes âgées, les jeunes aussi chantent.
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C'est pour ça qu'on s'est dit que "Jour des Seniors" était incorrect,
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que le concept était archaïque, c'est pour ça qu'on a décidé de le renommer "Jour Folk".
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Que comprend-on maintenant par "Jour Folk"?
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Folk signifie la connaissance de la culture du peuple et je crois que ce mot vient de l'allemand
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mais il est maintenant utilisé dans le monde entier
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et c'est la connaissance des traditions et de la façon d'être d'un peuple.
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Nous, nous avons toujours chanté la veille de la Saint Agathe, en décembre avec la Nativité aussi
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par la suite, avec les danses basques, et toujours dans ce monde-là.
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Mais ça s'arrête là. Toujours entre nous.
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Nous voyions qu'il manquait quelque chose à Saint Sébastien et ce vide a été comblé par les Pirates.
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Nous aussi, nous avons notre place. En temps que personnes plus âgées, nous avons nos activités comme la danse ou le chant.
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Je pense qu'il faudrait attirer d'avantage de jeunes qui manquent vraiment ce jour-là.
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Les autres jours, les génerations sont confondues et je pense que c'est très enrichissant.
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A partir de là, l'Aste Nagusia a été totalement différente.
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Et pour finir, le programme des enfants pour qu'ils commencent à être pirates dès leur plus jeune âge.
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Les autorités ne nous apprécient pas parce que nous sommes libres et rebels.
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Nous nous aimons beaucoup les pirates rebels et mâlins,
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parce qu'ils ont de l'imagination, qu'ils sont joyeux et qu'ils savent se débrouiller.
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Qu'est-ce qu'on apprend normalement aux enfants?
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A de débrouiller tout seul. L'imagination, les valeurs, les facultés.
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En grandissant les enfants deviennent des jeunes.
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Et très souvent, nous nions toutes ces valeurs à ces jeunes-là et c'est pour ça qu'on aime les Pirates.
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Parce qu'ils sont courageux et imaginatifs, c'est pour ça que nous aussi nous nous sentons Pirate.
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Nous aimons faire les choses de nous même.
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Comme c'est un mouvement passionné
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les gens agissent de la sorte.
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Par exemple, il y a quelques mois, lors des innondations au quartier Martutene de Donostia
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nous avons reçu des centaines de mails sur notre site internet indiquant que nous devions nous mobiliser, nous les Pirates, et organiser quelque chose
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pour donner un coup de main au quartier de Martutene.
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Nous avons tout de suite contacté la Mairie,
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la Municipalité avait effectivemnent pensé à mettre en place un protocole
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et je crois que le travail accompli là-bas a été très positif , aussi bien au niveau personnel, qu'au niveau collectif.
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Depuis, il y a eu pas mal de nouveautés au sein du mouvement
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et l'une des nouveautés est, qu'à partir de maintenant, tous les ans, le Capitaine Ezkila aura un collaborateur: Matti.
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Il s'agira d'un mouvement associatif, ou d'une personne, ou
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de quelqu'un qui aura apporté quelque chose au peuple, pour que nous puissions nous aussi le féliciter.
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Bonsoir Pirates!
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En représentation de Matti et au nom des habitants de Martutene: Merci beaucoup Pirates!
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Merci beaucoup pour cet hommage
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Le fait d'avoir créer cette année la figure de Matti et d'avoir pensé à nous, nous touche profondèment.
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Le fait de ne pas nous sentir seuls lors des innondations du mois de novembre dernier
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nous a donné la force et le courage qu'il nous manquait pour surmonter cette épreuve.
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Continuez comme ça. Vivent las Pirates de Saint Sébastien!
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Vivent les fêtes populaires de Saint Sébastien!
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J'étais en train de travailler, dans un bar, et Barela m'a appelé.
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Je ne vais pas te mentir, j'en avais la chair de poule. Je ne m'y attendais pas.
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Tu ne peux pas t'attendre à ce que quelqu'un te dise "on vas t'aider" sans même le connaître.
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moi je ne connaissais personne, ni Barela , ni même les Pirates.
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Tout d'un coup, que quelqu'un t'appelle en te disant qu'il veut t'aider
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à nettoyer les fermes, ou quoi que ce soit; que 300 personnes que tu ne connais même pas viennent nettoyer
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je te le dis vraiment, ça me touche.
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Regarde, à nouveau maintenant.
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Les années ont passé, nous qui étions plus jeunes avons mûri
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et nous avons appris pas mal de choses.
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Un mouvement de ce genre nous permet d'acquérir des connaissances au niveau des scènes, des groupes musicaux,
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au niveau de l'électricité, des plans de sécurité, etc...
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En définitive, je crois que ça nous a beaucoup apporté en général.
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Très souvent, nous pensons qu'une personne donne beaucoup lors d'un processus de ce type-là
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mais nous ne pensons pas ce que ça nous rapporte en même temps.
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C'est une situation à double sens.
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Moi, j'ai beaucoup donné au groupe à mon époque
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mais, avec un peu de recul, je me souviens que le groupe m'a aussi beaucoup apporté.
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Et le deuxième aspect que je veux souligner est celui du concept de participation
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que nous utilisons souvent dans différents domaines
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nous parlons toujours du fait qu'il faille participer
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mais à la fin, ce n'est pas très facile à appliquer.
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Je crois que le modèle des Pirates concrétise bien ce concept
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et en plus d'une façon agréable et tout à fait possible.
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A vrai dire les Pirates représentent beaucoup pour moi.
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Je ne sais pas comment m'expliquer.
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Moi j'avais 15-16 ans. J'avais déjà participé aux jeux auparavant
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avec ceux du quartier, "allez viens , on va aux jeux" et on allait à ceux d'Aste Nagusia
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j'ai participé à quelques activités des Pirates mais sans plus.
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Un jour, quand j'avais 15-16 ans, au Vieux Quartier, on me dit:
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"Onintza , il y a une réunion pour les groupes (Cuadrillas), viens vendredi"
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et j'y suis allée sans trop savoir
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A l'Association Kresala. C'est là qu'on s'est réuni et c'est de là qu'est partie mon aventure avec les Pirates.
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Au début, c'était essentiellement pour organiser des jeux
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et j'ai fait de plus en plus de choses et pour moi les Pirates c'est beaucoup à la fois
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Ça a été ma première expérience dans un mouvement de ce genre.
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A 15 ans tu es dans un monde à toi et tout d'un coup tu découvres un autre monde
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pour avoir participé à un mouvement; j'ai rencontré énormèment de monde depuis, en travaillant pour les Pirates
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Je n'aurais pas eu d'expériences si enrichissantes si je n'avais pas été aux Pirates.
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C'était une première pour moi, tu te rends compte qu'en t'investissant à fond tu parviens toujours à tes fins.
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Nous voyions qu'aux Pirates, nos travaux portaient leurs fruits
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et par la suite, je pense que ça m'a beaucoup aider dans mille projets.
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Nous avons toujours dit que c'est un mouvement paritaire, populaire eta participatif
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et souvent, sans même le dire, on voit bien que c'est un mouvement très humain.
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Ce mouvement a trouvé sa place dans une ville aussi difficile que Saint Sébastien.
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Nous sommes parvenus à trouver une place pour un mouvement aussi voyou et à nous y installer.
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Être Pirate c'est dormir peu et rêver beaucoup.
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Ces 10 dernières années, c'est un des seuls bol d'oxygène qu'on ait reçu.
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D'une façon presque souterraine, la logique qu'imposait le pouvoir à l'occasion des fêtes de Saint Sébastien commençait à être renversée.
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Il est évident que le peuple veut vraiment des fêtes participatives
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et en plus, avec le processus de privatisation que nous avons subi, plutôt que de perdre des partisans
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avec la privatisation de la rue et de la fête, la commercialisation de la fête,
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on a pu rompre avec cette logique de la fête et avons pu édifier une fête totalement participative.
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Je pense que le changement le plus marquant qu'ait connu Saint Sébastien ces dernières années
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du point de vue de la langue basque et de la culture basque, est que toute l'organisation des Pirates fonctionne en basque.
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C'est à dire que les Pirates fonctionnent en basque.
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Le plus grand changement a été fait au niveau du processus de la normalisation de la langue à Saint Sébastien.
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Heureusement, positif, populaire, plein d'espoir,
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et nous, ceux du tout début, nous sommes satisfaits de voir qu'on a atteint nos buts
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et que l'esprit est là. C'est ça pour nous le plus important.
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Le but est atteint.
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Le fait d'être une Aste Nagusia alternative et participative
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nous nous plaignions toujours parce que notre Aste Nagusia était une merde
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et petit à petit, grâce au travail des gens, nous avons obtenu cette Aste Nagusia.
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De voir la croissance de l'intérieur a été une expérience très intéressante.
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Nous avons beaucoup travaillé et grâce à ça l'Aste Nagusia a changé.
-
Sinon, ça aurait continué à être toujours pareil: voir les feux d'artifices et manger une glace.
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Nous pouvons dire qu'aujourd'hui le mouvement des Pirates qui a surgi de rien... bon de rien ou de tout
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au final l'imagination et le travail de groupe de plein de gens, tout cela a été pour les Pirates.
-
C'est de là qu'est né tout le mouvement.
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Pour moi, être Pirate ou vouloir être Pirate c'est vouloir faire quelque chose en faveur des fêtes
-
et moi normalement comme je travaille pour les photos des concerts, c'est comme ça que j'ai pris contact avec eux
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et je suis super fier d'y participer.
-
Voilà, c'est tout.
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Au début, il y a dix ans, ceux qui ont commencé à s'occuper de la communication,
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à faire des affiches, devaient tout faire à la main,
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et aujourd'hui il y a d'autres instruments, la technologie avance.
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on utilise les réseaux sociaux, les applications, les directs, les photos, les vidéos...
-
En définitive, notre travail consiste à transmetrre les valeurs du mouvement au public le plus large possible, de la façon la plus positive.
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Je pense qu'étant donné que nous travaillons chaque jour pour un modèle différent
-
pour le Pays Basque, pour Saint Sébastien, nous devons
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et voulons faire la même chose à l'occasion des fêtes.
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Je crois que Sara, avant même de naître, était Pirate
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et elle était là à l'Aste Nagusia de l'année dernière.
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"L'Abordage des Petits", bien sûr à la Romeria, la Rigolade et l'Abordage sont pour moi pour le moment,
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mais il est clair qu'on est Pirate pour tout ce que suppose le fait dêtre Pirate.
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Sois Pirate et met les voiles contre le vent
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Sois Pirate et traverse autant de mers
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Sois Pirate et lutte contre les marées
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Sois Pirate, ne t'arrête jamais et ne jette pas l'ancre
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Sois Pirate car il y a toute une ville à aborder.
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Production, Réalisation et Edition: Joseba San Sebastian et Peru Isasi.
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Caméras
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Participants
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Sois Pirate!
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Nous sommes sortis du port un jour de brouillard
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Avec un drapeau multicolore placé sur le mât
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Le vent et les rochers surveillant de près
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Depuis, nous n'avons cessé d'aborder St Sébastien
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Soyons voyous,soyons Pirate
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Couvre l'oeil et chante le jour qui se lève
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En déployant les voiles et tous
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Nous avons dans nos coeurs la carte d'un nouveau monde.
-
Soyons Pirate!
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Nous avons déployé les voiles, rassemblé nos forces
-
Venez et détachons les amarres
-
Nous avons déployé les voiles, rassemblé nos forces
-
Venez et détachons les amarres
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Dix! Nous avons rassemblé nos forces! Obtenu! la carte d'un nouveau monde!
-
Dix! Nous avons rassemblé nos forces! Obtenu! la carte d'un nouveau monde!
-
Viens, allons vers de nouvelles mers
-
Viens, installe ton drapeau sur le mât
-
Viens bateau basque, vers ton semblable
-
Au bout de dix ans, nous sommes de plus en plus nombreux
-
Soyons voyou, soyons Pirate
-
Couvre l'oeil et chante le jour qui se lève
-
Nous avons déployé les voiles et tous
-
Nous avons dans nos coeurs la carte d'un nouveau monde.
-
Soyons Pirate!
-
Pirates, Merci beaucoup Pirates!
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Donosti n'est plus maintenant "Ñoñosti" mais bien Donostia
-
Merci, merci beaucoup!
-
Venez et détachons les amarres
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Dix! Rassemblons nos forces! Obtenu! La carte d'un nouveau monde!
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Dix! Rassemblons nos forces! Obtenu! La carte d'un nouveau monde!
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Nous avons déployé les voiles, rassemblé nos forces
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Venez et détachons les amarres
-
Nous avons déployé les voiles, rassemblé nos forces
-
Venez et détachons les amarres
-
La carte d'un nouveau monde
-
Rassemblons nos forces
-
La carte d'un nouveau monde
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Et pour tous ceux qu'on aurait oubliés, qui ont mis en ligne les images et les sons que nous avons utilisés
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à vous tous qui nous avez aidé
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vous qui avez eu autant de patience avec ce long travail
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à la force de la rage.
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Aux amis du bar Ilargi.
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A Eli, Joseba et à tous les Pirates qui sont avec nous.
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Grâce à vous, tout est possible dans le Saint Sébastien Pirate.
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Les Pirates de Saint Sébastien. 2013. Saint Sébastien. Pays Basque
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Creative Comnons.