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Euskaraz - 'Izan Pirata' dokumentala

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    Produit par les Pirates de Saint Sébastien.
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    Je suis très fier de voir autant de gens si heureux ce soir
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    Félicitations les pirates!
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    Si quelqu’un ne le sait pas, ça c’est du Ska.
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    Si quelqu’un nous avait demandé en ce mois d'août 2003
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    où en serait dix ans plus tard ce que nous étions en train de créer
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    nous n'aurions pas su quoi répondre.
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    Mais aujourd’hui la réponse est claire
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    La réponse est sous mes yeux
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    coups de rame après coups de rame, nous avons abordé Donostia
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    Félicitations à toutes et à tous!
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    Soyez Pirate
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    Nous sommes des Pirates car ils nous ont exclus du discours d'ouverture des fêtes
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    parce qu'ils nous ont condamnés à trouver le trésor par nos propres moyens
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    Ils nous avaient éjectés de l'Aste Nagusia (Grande Semaine des fêtes)
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    mais nous sommes de retour, avec l'intention de rester.
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    Soyez Pirate, allez à l'abordage de Donostia!
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    Pourquoi pirate?
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    Parce qu'il nous fallait quelqu'un de rebel,
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    parce que nous avions besoin d’une personne qui aurait un lien avec la mer
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    et donc avec Donostia,
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    qui aurait sa place dans la baie
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    et qui s'y exprimerait
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    et le Pirate réunissait parfaitement ces caractéristiques.
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    L'image des pirates a toujours été perçu d'un mauvais oeil
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    mais pour moi, c'est un symbole très fort
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    qui fait face aux devoirs, stéréotypes et rôles établis dans notre société
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    ou les change un peu en quelques sortes.
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    Cette lutte me semble légitime.
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    L'initiative qui commence à exploser au nez
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    des responsables de l'Aste Nagusia de 2003
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    a pour origine une question très simple,
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    et cette question est la suivante: qu’est ce qui se passe dans cette ville
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    pour que les fêtes du mois août soient comme elles sont?
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    L’Aste Nagusia que nous connaissons aujourd’hui
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    ne s’appelait pas « Aste Nagusia » en basque, mais 'Semana Grande', seulement en espagnol
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    et la programmation était restreinte.
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    l'événement le plus important comme toujours: les feux d'artifices.
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    Pour nous l’Aste Nagusia a été toujours quelque chose «  à voir »
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    manger un sandwich, se promener, regarder quelques défilés ou concerts, et c’est tout.
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    Voilà ce qu'était « notre fête ».
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    Elle a eu un modèle totalement mercantiliste
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    à vrai dire c’est comme ça qu'était née Aste Nagusia à la fin du XIXème siècle, dans les années 1880
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    c’est une fête créé à l’initiative de Jose Arana, originaire d’Eskoriatza
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    très jeune, il était venu vivre à Donostia
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    de Donosti il avait fait route à Madrid
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    il y avait remporté la loterie et était revenu à Donostia les poches pleines.
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    C'est alors qu'il commença à organiser des concerts et des corridas
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    toujours fidèle à son sens des affaires.
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    à la même époque Donostia commençait à se faire connaître
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    surtout parce que la reine d'Espagne Maria Cristina avait élu la plage de la Concha comme destination de vacance.
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    Toute l’aristocratie de Madrid et de ses alentours avait suivi Maria Cristina
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    C'est ainsi qu'au mois d'août ce qu'on appelait “Semana Grande” en castillan vit le jour
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    Je crois qu'avant ces fêtes avaient lieu en juillet
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    Mais bon, tous les commerçants et José Arana lui-même s'étaient rendu compte
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    que ce serait mieux pour le affaires de les organiser en août
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    Et bon, il faut dire ce qui est, pour ce faire,
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    bon nombre de fêtes populaires avaient été déplacées du centre de Donostia, d’Alde Zaharra (vieux quartier) à la périphérie
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    pour laisser le terrain libre à ce modèle de fêtes commercial et mercantiliste.
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    Ce modèle s’est reproduit d'années en années.
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    Durant le franquisme cette manière de fêter l’Aste Nagusia s’était beaucoup développée,
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    Franco mourut, et tous les gouvernements municipaux suivants
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    ont maintenu ce modèle à l'identique.
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    Ce modèle a été utilisé par certains pouvoirs de la ville
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    pour justifier l'image qu'ils voulaient donner de la cité
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    et cela en a été d'autant plus évident ces dernières années, avec le nombre croissant d’entreprises privées
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    s'immisçant dans l’Aste Nagusia, et même dans son organisation.
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    Et c’est comme ça que nous avons entamé les discussions avec le CAT (Centre de Loisir et de Tourisme)
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    et avec la Mairie
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    Nous avions crée la « Commission Populaire des Fêtes »,
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    Jai Herrikoi Batzordea en basque.
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    Pour, en quelque sorte, pouvoir faire avancer ces discussions et, ainsi, nos projets.
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    On ne prévoyait pas de place à Donostia pour une appréciation autonome des fêtes
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    tout était préparé de manière très réfléchie et calculée par la Mairie
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    et c'est de là qu'on décidait quel type de fête ça allait être.
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    Les gens n’étaient que de simples spectateurs de la fête que la mairie organisait.
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    Il y a eu toujours des tentatives pour changer cet état de "simples spectateurs"
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    d’ouvrir les voies à la participation populaire aux fêtes.
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    Il y a eu des tentatives pour installer des « Txozna » (comptoirs populaires),
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    des programmes alternatifs ont été organisées pour contrer les programmes imposés par la Mairie.
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    Tout ça, depuis la transition à nos jours, je ne parle même pas de l’époque de Franco,
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    mais toutes ces tentatives ont été systématiquement torpillés par la Mairie,
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    qui est évidemment contrôlée par la droite de la cité.
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    à partir de là, ils ont tenté de supprimer toute marge de manouvre des fêtes populaires.
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    Nous avons eu des débuts difficiles en 1983. Alkain était le maire alors,
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    Nous avions installé la « txozna » sur le Boulevard, il avait envoyé la police municipale et ils nous l'avaient enlevé.
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    Les années suivantes, en 1984, 1985 et 1986, nous avions continué à débattre avec la Mairie
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    et à aller de l'avant.
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    J’ai de bons souvenirs de 1986, nous étions arrivés à un certain accord avec le maire Labaien.
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    Ils nous avait donné toutes les autorisations et nous étions parvenus à réunir
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    jusqu'à 4.000-5.000 personnes dans les concerts organisés sur les quais.
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    à l’époque c’était presque inimaginable, un grand nombre.
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    Et c’est là que notre déclin a commencé.
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    Lorsque ceux de la mairie se sont rendus compte que nous étions en train de gagner de l'ampleur
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    et que nous faisions en quelque sorte de l’ombre à la programmation officielle
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    ils ont vu le risque.
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    Ils disaient que notre proposition alternative prenait le dessus sur le programme officiel.
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    Et une fois de plus ils ont opté pour l'interdiction.
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    Mais le moment le plus dur, le plus violent, le pire moment à eu lieu en 1988.
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    Albistur était alors le maire et l'objectif qu'ils s'étaient fixé était de ne pas nous laisser le port
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    ils nous l'ont interdit, ils nous ont dit que nous ne pouvions pas nous installer ici.
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    Nous pensions que, comme les années précédentes, ils feraient peut être marche arrière au dernier moment
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    et nous étiones venus installer notre comptoir, l’espace festif..
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    là exactement, sous cet édifice.
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    Et, du coup nous nous étions retrouvé face à une surprise inattendue.
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    Une quarataine d'agents de la police municipale sont apparus avec chiens, fusils à balles en caoutchouc, casques, boucliers
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    du jamais vu pour nous.
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    La police municipale prête à l’action anti-émeute en quelques sortes.
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    Et quand nous avons commencé à bouger pour tout installer.
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    Ils ont chargé sur nous et ici, à Portaletas il y a eu une grosse bagarre en face à face.
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    Il y a eu de nombreux blessés, des femmes ont reçu des tirs des balles en caoutchouc
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    d’autres jeunes ont eu le front ou le nez cassés par les coups de matraque
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    et ils ont dit aussi qu’il y a eu des policiers blessés
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    mais, finalement, cette bagarre était impressionnante
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    Jamais on n'avait connu à Donostia d'affrontements si violents entre les citoyens et la police municipale.
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    La répression qui a suivi en a été la conséquence.
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    12 membres de la commission ont reçu la menace
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    de condamnation de 16 mois de prison, finalement rejetée par le juge
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    Mais ce jour-là nous avions réussi à tenir, et nous avions installé la "txozna" là où nous voulions
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    nous avions réussi à maintenir le programme
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    mais finalement ce que nous cragnions à eu lieu.
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    Au matin les 'Beltzak' sont arrivés, je pense que ça a dû être leur toute première intervention à Donostia.
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    De nombreux fourgons de police sont arrivés, tous en mode anti-émeute
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    et nous, nous n’étions pas en mesure d'y faire face, ce n’était non plus notre objectif.
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    Ils nous ont obligé à tout démonter et nous ont confisqué tout le matériel.
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    Les jours suivants ont été assez mouvementés
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    Nous installions les comptoirs au Boulevard à 18h
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    et nous tenions jusqu’à 02h00-03h00 du matin
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    avant de tout démonter à toute vitesse pour ne pas perdre le matériel.
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    Tous les jours ainsi, à installer et à démonter.
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    C’était éreintant pour nous
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    mais nous avons réussi à tenir le drapeau avec fermeté
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    Mais nous avions réalisé que l'étape que la Mairie avait franchie, en non seulement interdisant
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    mais aussi en s’attaquant aux citoyens,
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    serait dorénavant difficile à surmonter.
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    La désillusion que cette situation avait amené
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    le fait qu'il n'y ait que ces quatre choses organisées par la mairie
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    les citoyens, qui s’organisaient dans d’autres domaines, étaient démoralisés en ce qui concernait l’Aste Nagusia,
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    conséquence de tout ce qui avait eu lieu.
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    Je comprends qu'au bout de quelques années, je ne peux pas dire quand exactement
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    en 1990 ou en 1992 il y a eu une certaine renaissance
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    de nouvelles personnes sont arrivées, avec de nouvelles idées.
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    Ils ont tenté avec les « koadrila » (groupe d’amis)
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    de mantenir ou de raviver l’esprit de la Commission Populaire des fêtes de l’Aste Nagusia
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    avec quelques résultats, et eux aussi ont pu tenir quelques années
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    et nous arrivons en quelques sortes à aujourd'hui.
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    La fête est importante pour que les gens puissent sortir de la routine
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    de la vie quotidienne, du travail, de ce qui représente une journée type d'un tout un chacun.
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    Pendant la semaine, nous avons en quelque sorte des relations « standard », très normalisées.
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    Les fêtes brisent la monotonie
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    les fêtes brisent la façon de voir la vie d’une manière ritualisée
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    la fête est importante, surtout pour servir de contrepoids à cette normalisation
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    à cette habitude qu'ont les pouvoirs politiques et économiques de standardiser notre mode de vie
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    la fête en est le contrepoids et l’hygiène mentale des personnes
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    elle nous sort de l’inertie de la vie de tous les jours et nous montre qu’il y a autre chose dans la vie.
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    Qu’on peut se rencontrer, parler tranquillement, sans tant de réglementations.
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    Ce que nous sommes en train voir en ce moment est pour les basques aussi important que la pelote
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    Ça c’est du Fandango, le fameux Fandango.
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    Dans les années 1990 il y a eu d'autres tentatives.
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    Il est vrai qu’à cette époque là les relations entre la Mairie et la Commission Populaire des Fêtes n’étaient pas bonnes du tout
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    et nous nous retrouvons à la fin des années 1990 et au début des années 2000
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    dans une situation très triste quant à l’Aste Nagusia.
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    Il y avait un sentiment très répandu, qui je crois a touché beaucoup de monde,
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    en l'an 2000 et à la fin des années 90,
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    sur le fait que l’Aste Nagusia était de très mauvaise qualité.
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    Avant, l’Aste Nagusia c’était une merde.
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    En conséquence, l’envie de rompre avec ce sentiment prend de l'ampleur
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    et plusieurs éléments convergent. J'aimerai surtout en exposer deux
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    d’une part, les commerçants des bars, c’est un collectif de l’Alde Zaharra (vieux quartier) qui ressentait ce mécontentement
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    parce que, je suppose qu'en tant que commerçants, ça avait de l’influence sur eux
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    mais aussi parce que c'étaient des personnes intégrées dans le mouvement populaire
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    et qu’ils voulaient que les fêtes de Donostia soient populaires, mais aussi avec de la personnalité.
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    C'est donc eux qui commenceront à préparer de petites activités : des repas, des jeux entre groupes d’amis,..
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    Lorsque les commerçants ont commencé à préparer ces activités, quand les jeunes ne faisaient pas encore partie du comité d'organisation,
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    nous avons commencé à les organiser à la rue Ikatz.
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    Ils nous ont dit que chaque bar devions organiser un jeu
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    marcher à quatre personnes sur des skis, récupérer des oeufs jetés en l'air, et des choses comme ça...
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    Nous, nous avons organisé « l’Euskal Bizikleta » (vélo basque) avec des vélos d’enfant.
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    Je me souviens qu'au début c’était quelque chose créé entre nous et les bars
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    et qu'apèrs, petit à petit, le travail en commun entre les assemblées de jeunes et les gaztetxe (locaux autogérés par des jeunes) avait motivé le projet des Pirates.
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    L'un des groupes de jeunes était très imaginatif, ils apportaient une bouffée d'air frais,
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    ils avaient ce sentiment sur les fêtes d'Aste Nagusia qui laissent à désirer ou sur l'impossibilité de faire la fête
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    et ils voulaient changer tout cela.
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    Alors ces deux éléments s’unissent et ainsi naissent les Pirates.
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    Il n’y a pas d’Aste Nagusia sans les donostiar (habitants de Donostia)
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    la mémoire et l’envie de faire la fête d’un peuple ne peuvent pas être réprimées.
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    Le trésor des fêtes est devant nos yeux et l’envie de le récupérer est de plus en plus forte.
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    Allons toutes et tous ensemble à l’abordage.
  • 17:13 - 17:20
    Faisons entre toutes et tous l’Aste Nagusia. Vive les Pirates!
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    Pour cela nous avions besoin d’un événement majeur, et cet événement a sans aucun doute été « l’Abordage »,.
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    Et nous nous jetons à l'eau.
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    Nous choisissons la mer comme terrain de bataille pour deux raisons principales.
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    D’une part, parce que si nous voulions commencer à changer les fêtes de Donostia
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    nous avions besoin d’un élément dans lequel les donostiar se retrouveraient
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    il nous paraissait évident que s'il y a bien quelque chose de spécifique à Donostia, c’est la mer.
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    Alors nous avons décidé que quoique nous organisions, ça devait être étroitement lié à la mer.
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    D’autre part, nous avions constaté que, d'un point de vue administratif, il y avait une faille bureaucratique en ce qui concernait la mer
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    surtout au niveau des concurrences entre la mairie, le gouvernement basque et d’autres administrations publiques
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    et oui, nous avons profité de cette faille pour développer tout notre projet.
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    Pour cela nous avons proposé l’abordage.
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    L’Abordage avait une logique très claire
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    nous avions besoin d’une activité qui réunirait la fête et la revendication
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    et qui se construirait sur trois piliers.
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    L’un était celui de la désobéissance, nous ne devrions pas avoir à demander la permission pour participer à la fête de notre ville
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    C’est pour cette raison que l'irrévocable décision était de pouvoir organiser cet événement sans demander aucune permission.
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    Le deuxième était celui de l’humour.
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    Lié à l’imagination, l’humour était nécessaire afin de propager notre message le plus possible
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    et pour pouvoir surmonter l’image de fermeture que représentait l’Aste Nagusia à ce moment.
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    Et le troisième était évidement celui de la participation.
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    Ça devait être un événement auquel le plus de personnes possible pourraient participer .
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    On a commencé avec cette humilité
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    Cette première année se sont réunis 10 radeaux, 15, 20, je ne me souviens pas exactement
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    je me rappelle que moi-même j’y étais.
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    C’était accrocheur, ça avait du succès.
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    C’était réussit, nous avions fait mouche dans l'esprit des gens.
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    "Sous la proue, l’ancre..."
  • 20:07 - 20:09
    Les Pirates sont des gens biens.
  • 20:09 - 20:16
    Je me souviens qu'au début on m'avait dit pour la première année que la police municipale était prête à faire des arrestations.
  • 20:16 - 20:21
    Je me souviens quand on avait terminé ce premier abordage à la plage de La Concha
  • 20:21 - 20:25
    la police municipale était venue nous demander nos papiers
  • 20:25 - 20:28
    nous leurs avions répondu que nous ne les avions pas
  • 20:28 - 20:33
    et ils nous avaient rétorqué que nous ne pouvions pas laisser là les déchets de nos radeaux.
  • 20:33 - 20:42
    Nous avons improvisée une assemblée et nous avons décidé d’amener tout le matériel et de le jeter devant la porte de la mairie en signe de protestation.
  • 20:42 - 20:46
    Le problème principale était de continuer dans cette dynamique
  • 20:46 - 20:52
    parce que la Mairie et le CAT nous mettaient des bâtons dans les roues
  • 20:52 - 20:56
    mais peu à peu quand les Assemblées de Jeunes ont pris la responsabilité de cette tâche
  • 20:56 - 21:02
    là oui nous avons réussi, avec une bonne organsiation, à mener cet événement à bien.
  • 21:02 - 21:06
    “Les responsables politiques et les notables à la rame dans les galères"
  • 21:06 - 21:13
    "Le drapeau pirate flotte sur le mât de la Mairie...”
  • 21:14 - 21:23
    Au début c’était un mouvement relativement peu sérieux, nous n'étions qu'un groupe d’amis.
  • 21:23 - 21:28
    Il y a eu une évolution, deuxième année, troisième année avec un certain développement
  • 21:28 - 21:32
    et on peut dire qu’en arrivant à la cinquième année ca à été la consacration.
  • 21:32 - 21:34
    La fête s’est totalement confirmé.
  • 21:55 - 22:02
    La fête suit son chemin, et chaque année les activités connaissent un succès croissant
  • 22:02 - 22:07
    et nous voyons que les donostiar,
  • 22:07 - 22:12
    ceux qui participent aux activités du Programme des Pirates de Donostia,
  • 22:12 - 22:17
    ont besoin d'une image, pour s’identifier à celle-ci.
  • 22:17 - 22:23
    En 2007 nous présentons pour la première fois celui qui deviendra le Capitaine Ezkila.
  • 22:23 - 22:27
    Afin de créer le personnage du Capitaine Ezkila nous repartons en arrière dans le temps
  • 22:27 - 22:31
    nous examinons et lisons l’histoire de Donostia
  • 22:31 - 22:34
    et nous nous rendons compte que Donostia, quelques siècles auparavant
  • 22:34 - 22:40
    avait été un port pirate important, ou du moins, un port corsaire important.
  • 22:40 - 22:48
    Nous commençons à nous intéresser aux personnages, et voilà que nous trouvons un pirate connu sous le nom de 'Campanario'
  • 22:48 - 22:53
    par un jeu de mots un peu maladroit, nous avons échangé le terme castillan "campanario" par le terme basque "ezkila"
  • 22:53 - 23:00
    et c’est comme ça que le « Capitaine Ezkila » devient l’image ou le symbole principal des Pirates de Donostia.
  • 23:00 - 23:05
    Au fil des ans, cette image est de plus en plus connue.
  • 23:05 - 23:07
    Felicitations!
  • 23:07 - 23:17
    Felicitations une fois de plus, pour avoir abordé Donostia, comme prévu samedi.
  • 23:17 - 23:20
    Felicitations pour tout le travail.
  • 23:20 - 23:25
    Un événement comme celui-ci demande une organisation quasi-profesionnelle
  • 23:25 - 23:38
    En janvier, on commence à faire le bilan de l’année précédente et à proposer des nouveautés pour l’année suivante,
  • 23:38 - 23:41
    à discuter, à se mettre d'accord ou à proposer.
  • 23:41 - 23:48
    L’énorme quantité de matériel utilisée, les déchets, toute la logistique amènent
  • 23:48 - 23:53
    à mobiliser quelques 200 personnes pour travailler ensemble toute la journée de l’Abordage.
  • 23:53 - 23:56
    À vrai dire, les bénévoles travaillent pendant près de 24 heures.
  • 23:56 - 24:03
    Peut-être que les postes les plus visibles pendant les fêtes sont celui d'être à servir au comptoir
  • 24:03 - 24:09
    ou celui d'être à la sécurité des concerts, mais à vrai dire, que ce soit avant l’Aste Nagusia
  • 24:09 - 24:13
    durant l’Aste Nagusiak ou après, il y a toujours beaucoup de travail à faire.
  • 24:13 - 24:20
    Par exemple, nous commençons avec le montage du chapiteau deux jours avant
  • 24:20 - 24:27
    une semaine avant nous faisons une réunion de tous les groupes d'amis pour faire la répartition des responsabilités et des taches
  • 24:27 - 24:33
    en plus des travaux les plus visibles, il y a beaucoup d'autres choses à faire quand les gens font la fête
  • 24:33 - 24:37
    il y a des plusieurs tours de travail pour le nettoyage, pour que tout soit prêt pour la journée suivante
  • 24:37 - 24:44
    quelques heures avant les concerts il faut faire les balances, préparer le diner des groupes
  • 24:44 - 24:50
    et après l’Aste Nagusia vient tout le démontage
  • 24:50 - 24:56
    il faut démonter tout le matériel, parce que les lieux doivent être laissés dans l'état où ils ont été trouvés, voir mieux si possible
  • 24:56 - 25:04
    après, il y a les réunions pour analyser les échecs, pour voir ce qui peut être amélioré
  • 25:04 - 25:09
    pour qu'il y ait des améliorations vis-à-vis des années à venir.
  • 25:09 - 25:14
    Avant de nous en rendre compte, nous avions une programmation de toute une semaine
  • 25:14 - 25:20
    et il faut savoir, qu'à cette époque là il y avait un débat au sein des Pirates autour du nouveau modèle d’organisation.
  • 25:20 - 25:28
    Avec ce nouveau model d’organisation, n’importe quelle personne ou groupe d’amis peut organiser ce qu’il veut.
  • 25:28 - 25:35
    Vu qu’il y a de plus en plus de groupes d’amis qui participent, cette année le moment est venu de créer une "confrérie",
  • 25:35 - 25:41
    de réunir tous les groupes d’amis et d'organiser des activités pour les jeunes,
  • 25:41 - 25:50
    et, avec ce nouveau model d’organisation, de prendre sa place et d'organiser un programme spécifique pour les jeunes.
  • 25:50 - 25:55
    Là, au début, dans ce coin de bar, on a créé quelque chose,
  • 25:55 - 25:59
    voir tout le chemin cette chose a parcouru est incroyable.
  • 25:59 - 26:03
    L’Abordage commence à 5h du matin
  • 26:08 - 26:12
    c’est une activité qui dure jusqu’à la nuit
  • 26:17 - 26:24
    Ça commence au port et pour maintenir un peu d’ordre
  • 26:24 - 26:30
    des bénévoles avec des gilets orange dirigent les participants.
  • 26:54 - 27:00
    Une fois les avoir passé, vous arrivez là où vous devez construire votre radeau
  • 27:00 - 27:08
    une fois le radeau construit, il y a des bénévoles pour vous aider l'amener à la mer.
  • 27:56 - 27:59
    Le plus jolie moment est celui de la sortie du Port vers La Concha
  • 27:59 - 28:02
    mais derrière tout cela il y a un « auzolana » (travail bénévole en commun)
  • 28:02 - 28:08
    et l'organisation est là pour donner de l'ordre à l’ensemble, il y a une heure pour le montage de chaque radeau
  • 28:08 - 28:15
    et des bénévoles sont présents afin de respecter l'horaire...
  • 28:15 - 28:24
    Après, dans l’eau, il y a d'autres bénévoles en néoprène, pour aider à l'organisation de tous les radeaux.
  • 28:24 - 28:29
    "Dans une demi heure Donostia sera notre..."
  • 28:30 - 28:39
    Et quand, au matin, certains commencent à préparer les radeaux, d'autres préparent le repas...
  • 28:43 - 28:47
    Lorsque l’abordage est lancé, les organisateurs commencent le ramassage
  • 28:47 - 28:52
    et ils continuent le ramassage jusqu'à ce que les radeaux arrivent à la Concha et que les gens s'en aillent .
  • 28:52 - 28:54
    A l’abordage!
  • 29:27 - 29:30
    "Sous la proue, l’ancre"
  • 29:30 - 29:33
    "Nous sommes tombés sur notre ville avec la force de 200 canons"
  • 29:33 - 29:36
    "Dans tout Donostia les rires de la tête de mort"
  • 29:36 - 29:38
    "Nous sommes tombés sur notre ville avec la force de 200 canons"
  • 29:38 - 29:41
    "Dans tout Donostia les rires de la tête de mort"
  • 30:07 - 30:14
    La sécurité est aussi très importante, nous travaillons avec la Croix Rouge et les pompiers.
  • 30:14 - 30:20
    "Le drapeau en faveur des fêtes populaires flotte dans les cieux avec les mouettes"
  • 30:20 - 30:26
    "la jambe de bois boiteuse parcourt la rue de sa danse endiablée"
  • 30:26 - 30:30
    "Le drapeau en faveur des fêtes populaires flotte dans les cieux avec les mouettes"
  • 30:30 - 30:35
    "la jambe de bois boiteuse parcourt la rue de sa danse endiablée"
  • 30:39 - 30:46
    Et même après avoir atteint la plage, jusqu'à la tombée de la nuit, on continue le ramassage.
  • 31:37 - 31:44
    L'organisation compte environ 200 personnes et sans ce travail collectif, "l'Abordage" n'existerait pas
  • 31:44 - 31:46
    Nous lançons la pierre
  • 31:46 - 31:52
    nous nous apercevons, dès le début, que tout le monde est absolument d'accord avec ce que nous proposons
  • 31:52 - 31:55
    à ce moment-là, nous avons une question en tête
  • 31:55 - 32:07
    Comment faire pour récupérer l'espace dérobé, peu à peu, aux fêtes et au peuple par la Municipalité et les différents pouvoirs mis en place.
  • 32:07 - 32:12
    Et une année, nous avons eu l'idée d'organiser "la Rigolade".
  • 32:12 - 32:19
    Au sujet de tant de choses faites par la Municipalité ou le maire au cours de l'année.
  • 32:19 - 32:25
    ou bien en parodiant les obstacles qu'on mettait sur notre chemin.
  • 32:25 - 32:30
    Que pensez-vous du programme des fêtes de cette année?
  • 32:31 - 32:35
    Odon! Odon! (Odon Elorza avait été maire de St Sébastien)
  • 32:35 - 32:42
    Les autorités essaient d'imposer les leurs en première file
  • 32:42 - 32:50
    Le curé, le militaire, le maire sont toujours au premier rang et le reste de la population participe ne sont que des figurants.
  • 32:50 - 32:53
    La fête populaire représente ce choc
  • 32:53 - 32:58
    ce coup de poussent que les gens tentent de donner à la fête dont ils en sont les participants.
  • 32:58 - 33:02
    Cela a provoqué beaucoup de contradictions vis-à-vis du modèle de fête qu'impose le pouvoir.
  • 33:02 - 33:07
    Par exemple, les déguisements de "géants" et de "grosses têtes" (personnages des fêtes populaires basques)
  • 33:07 - 33:11
    représente l'affrontement entre le peuple et le pouvoir
  • 33:11 - 33:14
    ainsi que la façon que ce dernier a de comprendre la fête.
  • 33:14 - 33:18
    Les gens tentaient de s'approcher des autorités, représentées par les géants
  • 33:18 - 33:25
    tandis que les "grosses têtes" tâchaient de maintenir l'ordre, en évitant que le peuple ne touche les géants et qu'il ne rompent le cortège du pouvoir.
  • 33:25 - 33:36
    Un autre exemple parmi tant d'autres serait la lutte populaire que l'on voit à l'occasion des fêtes.
  • 33:36 - 33:43
    Bonjour, je suis très heureux, des applaudissements s'il vous plaît. Saint Sébastien.
  • 33:49 - 33:51
    Vous êtes le bienvenu ici et très apprécié.
  • 33:51 - 33:54
    Voyons,s'il te plaît, vas vendre des glaces.
  • 33:54 - 33:56
    Por favor! Sofía, où es-tu?
  • 34:36 - 34:40
    Pendant les fêtes, on reproduit les luttes entre les modèles de la société
  • 34:40 - 34:46
    et on le voit très clairement dans certains rites établis par le pouvoir à l'occasion des fêtes.
  • 34:46 - 34:53
    Dans le cas de "Aste Nagusia", ce serait la procession connue sous le nom de "Salve".
  • 34:53 - 34:57
    Il sagit d'une tradition apparue sous Franco
  • 34:57 - 35:02
    que toutes, absoluement toutes les municipalités qui ont suivi ont maintenue.
  • 35:02 - 35:08
    Cette tradition est conservée depuis l'époque de Franco, la municipalité souhaitait la bienvenue à Franco lorsqu'il venait à Saint Sébastien.
  • 35:08 - 35:13
    elle lui souhaitait la bienvenue à la "Semana Grande" de Donostia qui portait le nom en espagnol
  • 35:13 - 35:20
    et on faisait une espèce de procession entre la Mairie et la Basilique de Santa María.
  • 35:20 - 35:22
    Ces rites se sont modifiés petit à petit.
  • 35:22 - 35:30
    Dans le cas de la Salve, c'est le peuple qui l'a fait disparaître
  • 35:30 - 35:34
    et nous voulons, dans la mesure du possible,
  • 35:34 - 35:40
    faire basculer toutes ces traditions tellement dépassées
  • 35:40 - 35:46
    ancrées dans l'Aste Nagusia, ou plutôt en espagnol dans la "Semana Grande".
  • 35:46 - 35:51
    Pour renverser ces rites, nous avons souvent dû nous en emparer nous aussi.
  • 35:51 - 35:58
    Nous avions le début de la fête, au travers de la lancée de la fusée lors de l'abordage
  • 35:58 - 36:02
    mais nous n'avions vraiment rien pour indiquer la fin.
  • 36:02 - 36:12
    Et c'est comme ça qu'on a crée cet acte pour rire de la procession connue auparavant comme la Salve.
  • 36:12 - 36:15
    Il s'agit de "Irrikitaldia" ou Rigolade.
  • 36:15 - 36:19
    "Saint Sébastien n'est pas une vitrine dans le ciel où les feux sont d'artifices"
  • 36:19 - 36:24
    "Saint Sébastien n'est pas une balustrade pour la photo de la baie de la Kontxa"
  • 36:25 - 36:31
    L'Aste Nagusia que nous connaissons conserve encore quelques penchants pour les rites de l'époque de Franco
  • 36:31 - 36:36
    mais aussi une attitude qui venait d'avant
  • 36:36 - 36:40
    qui tient son origine à la "Belle Epoque"
  • 36:40 - 36:45
    Nous, avec l'Irrikitaldia ou la Rigolade, nous nous moquons de tout cela
  • 36:45 - 36:53
    et nous en profitons pour cloturer la fête par l'ironie, en nous moquant du pouvoir.
  • 36:53 - 37:06
    Je pense qu'il faut erradiquer à la racine l' idée préconçue qui est
  • 37:08 - 37:16
    que la fête et la politique ne vont pas ensemble.
  • 37:18 - 37:21
    Quand je parle de politique, c'est du peuple que je parle
  • 37:21 - 37:30
    je parle des problèmes de société, des problèmes quotidiens, vivaces, que nous pouvons voir au jour le jour.
  • 37:30 - 37:33
    Je ne parle pas de la classe politique
  • 37:33 - 37:43
    Ceux qui disent qu'il faut rompre avec la politique sont justement ceux qui utilisent les fêtes pour se justifier
  • 37:43 - 37:53
    et ceux qui maintiennent que pendant las fêtes il ne doit pas y avoir de revendications, ni de dissidences.
  • 37:53 - 37:56
    Il faut en finir avec ça, parce que c'est faux.
  • 37:56 - 38:02
    Les fêtes appartiennent au peuple et celui-ci doit s'en servir pour ses revendications
  • 38:02 - 38:08
    et on ne va jamais jamais jamais laisser ceux qui ont le pouvoir politique rompre cet état de fait.
  • 38:33 - 38:38
    "Pirates, si nous vivons aujourd'hui, Révolution..."
  • 38:38 - 38:43
    "Liberté jusqu'au port, Révolution..."
  • 38:46 - 38:51
    Ça a été l'une des raisons pour créer Irrikitaldia
  • 38:51 - 39:03
    Je me souviens que pour nous c'était le plus beau jour car c'était le dernier et jour de congé pour ceux qui travaillions aux Pirates.
  • 39:03 - 39:14
    et qu'année après année, pour moi et pour ceux qui travaillent aux Pirates, ça restera le plus beau jour et ça le sera toujours.
  • 39:29 - 39:36
    Bon, il y a dix ans, Jon Tronbon m'a appelé pour me demander de composer une chanson pour les Pirates
  • 39:36 - 39:40
    parce qu'ils voulaient renforcer les Pirates à Saint Sébastien.
  • 39:40 - 39:44
    Là j'ai collaboré et qui aurait osé nous dire que la victoire nous appartenait!
  • 39:44 - 39:48
    La Victoire est à nous, aux Pirates! Donostia nous appartient!
  • 39:48 - 39:50
    Donne-moi une fois
  • 39:50 - 39:52
    Deux fois
  • 39:52 - 39:55
    Trois fois
  • 39:55 - 39:57
    Quatre fois
  • 40:56 - 40:59
    Merci aux Pirates de Saint Sébastien!
  • 41:00 - 41:05
    Le Pays Basque est une follie. Une vraie follie.
  • 41:05 - 41:14
    Ces dernières années, les Pirates pour se faire remarquer,ont également utilisé la musique.
  • 41:14 - 41:22
    Au début, les Pirates organisaient un concert à la Place de la Trinité
  • 41:22 - 41:34
    afin de récolter des fonds pour couvrir les frais de l'Aste Nagusia
  • 41:34 - 41:41
    Ma responsabilité pendant les 3-4 années où j'ai travaillé pour les Pirates était du domaine économique
  • 41:41 - 41:54
    je dois préciser que durant ces années-là le modèle suivi par les Pirates a été celui de l'autogestion
  • 41:54 - 42:01
    nous avions un modèle économique qui devait être viable autant dans la théorie que dans la pratique
  • 42:01 - 42:02
    et ça l'a été.
  • 42:02 - 42:09
    Nous n'avons pas reçu un seul euro des institutions publiques ni d'ailleurs; nous ne l'avons pas demandé non plus.
  • 42:09 - 42:17
    Nous voulions être cohérents vis-à-vis de nous-même et nous l'avons été.
  • 42:17 - 42:26
    Dès le début le modèle d'autogestion a été mis en place et tous les événements organisés n'ont pas rapporté un seul euro.
  • 42:26 - 42:30
    Nous n'avons rien gagné mais nous n'avons rien perdu non plus.
  • 42:30 - 42:41
    Nous avons maintenu cette cohérence et avons démontré que par l'autogestion ce modèle est viable.
  • 42:41 - 42:44
    Au début c'était des concerts d'une seule journée
  • 42:44 - 42:49
    et, par la suite, durant quelques années, il a été possible d'en faire pendant deux jours sur la place de la Trinité.
  • 42:49 - 42:54
    Avec ces concerts on a d'un côté fait un vrai pari
  • 42:54 - 43:02
    sur les groupes locaux de Saint Sébastien en leur laissant une date dans notre agenda
  • 43:02 - 43:12
    et d'un autre en essayant en même temps de faire jouer les groupes basques les plus en vogue à ce moment-là.
  • 43:12 - 43:18
    Je me souviens bien que l'estrade rentrait tout juste
  • 43:18 - 43:22
    mais tout était très bien organisé et le public était immense.
  • 43:22 - 43:28
    Avant de venir, nous avions nos doutes, nous ne savions pas quelle ambiance il y aurait à Saint Sébastien
  • 43:28 - 43:32
    et en fait l'ambiance était très bonne pour notre plus grande surprise.
  • 43:32 - 43:39
    Pendant ces premières années, nous avions obtenu l'autorisation d'utiliser la Place de la Trinité durant quelques jours
  • 43:39 - 43:45
    mais de nombreux événements se déroulaient dans différents "Gaztetxe" de Saint Sébastien
  • 43:45 - 43:49
    aussi bien à Letama, à Kortxoenea qu'à Ametsenea
  • 43:49 - 43:56
    A la fin on a décidé que par principe les événements organisés par les Pirates
  • 43:56 - 44:00
    et les fêtes en général devaient être gratuits.
  • 44:00 - 44:08
    Le fait d'avoir obtenu le site La Flamenka a été décisif pour pouvoir inclure diverses catégories de musiques
  • 44:08 - 44:12
    et toute la programmation dans son ensemble.
  • 44:12 - 44:16
    C'est évident que l'endroit lui-même doit porter un nom pirate
  • 44:16 - 44:21
    un nom pirate bien intégré gans l'histoire même de Saint Sébastien
  • 44:21 - 44:24
    et c'est par hasard qu'on a découvert le nom La Flamenka.
  • 44:24 - 44:31
    Au XVIIIème siècle, La Flamenka était un bar situé dans la rue Pueyo, aujourd'hui rue Fermin Kalbeton.
  • 44:31 - 44:37
    Tous les navigateurs, pirates et corsaires passaient par ce bar.
  • 44:37 - 44:40
    Dès qu'ils débarquaient à Saint Sébastien.
  • 44:40 - 44:48
    Nous, nous empruntons le nom et nous en baptisons notre site.
  • 44:48 - 44:53
    Finalement, nous sommes passés d'organiser un seul concert au tout début
  • 44:53 - 44:59
    à organiser l'ensemble de la programmation de toute l'Aste Nagusia.
  • 44:59 - 45:00
    Beaucoup mieux au Port.
  • 45:00 - 45:04
    Beaucoup mieux je pense, c'est plus large.
  • 45:04 - 45:08
    L'année passée, je suis allé à la Trini pour quelques concerts et on était vraiment à l'étroit.
  • 45:08 - 45:11
    Moi je trouve que c'est très bien pour jouer, c'est très beau.
  • 45:11 - 45:15
    Nous en avions vraiment envie et nous sommes très contents de jouer ici.
  • 45:15 - 45:26
    Toutefois, le travail le plus important mené par les Pirates d'un point de vue musical ne l'a pas été pendant les concerts en direct.
  • 45:26 - 45:32
    Il a été de qualité, mais le plus grand pari a été fait sur des groupes locaux plus petits
  • 45:32 - 45:36
    ou sur les moins connus pour la programmation.
  • 45:36 - 45:37
    Pirates, Pirates.
  • 45:37 - 45:40
    Pour nous, si le fait de jouer des concerts n'importe où est déjà génial
  • 45:40 - 45:48
    le fait de pouvoir le faire en faveur de fêtes organisées chez nous â Donostia, par notre peuple et pour notre peuple, c'est vraiment "le top`".
  • 45:48 - 45:53
    Et avec cette scène, c'est une super occasion pour que les gens voient ce qu'on a fait.
  • 45:53 - 45:59
    Entre autres il ne faut pas oublier que ça fait quelques années que nous organisons de veritables concours,
  • 45:59 - 46:06
    on expose dans les gaztetxes les choix de concerts, etc. faits au préalable
  • 46:06 - 46:12
    et les trois groupes choisis jouent lors de l'Aste Nagusia.
  • 46:12 - 46:20
    Après avoir lu les bases et rempli les formulaires
  • 46:20 - 46:25
    nous avons attendu pour voir ce qui se passait et,bon, nous sommes arrivés jusqu'en demi-finale.
  • 46:25 - 46:34
    De pouvoir permettre à ceux qui débutent de jouer devant 2000 ou 3000 personnes, c'est vraiment incroyable.
  • 46:34 - 46:41
    En définitive, tous ces groupes débutants d'ici ont besoin de ce coup de pouce.
  • 46:41 - 46:45
    En plus, de ce qu'on a vu cette année à La Flamenka
  • 46:45 - 46:53
    il a été possible d'intégrer des ambiances différentes et cette option est ouverte à tous les publics.
  • 47:14 - 47:19
    Les années passent, tout ce qu'on organise a de plus en plus de succès
  • 47:19 - 47:26
    Il arrive un moment où la Municipalité elle même ne peut plus nier l'évidence
  • 47:26 - 47:33
    elle se met en contacte avec nous et nous nous retrouvons en position de force pour imposer nos exigences.
  • 47:33 - 47:41
    Nous commençons à lui demander une zone pour la fête
  • 47:41 - 47:52
    et si au début c'était la Place de la Trinité, par la suite c'est la zone connue sous le nom de "La Flamenka" qui se crée au Port.
  • 47:52 - 47:55
    Que nous offre cette zone?
  • 47:55 - 48:02
    En plus de l'amplitude et de son positionnement, cette zone nous permet non seulement
  • 48:02 - 48:07
    un élargissement de l'offre d'un point de vue transversal et diagonal, mais aussi du point de vue du genre et de l'âge.
  • 48:07 - 48:10
    Petit à petit nous avons composé le programme de toute la semaine
  • 48:10 - 48:14
    mais il est arrivé un moment où nous avons décidé que nous devions l'ouvrir plus au peuple
  • 48:14 - 48:20
    et que pour cela, nous devions penser aux personnes âgées ainsi qu'aux enfants.
  • 48:20 - 48:25
    Il y a quelques années, nous avons mis au programme la Journée de la Romeria (un genre de pèlerinage), à la montagne d'Urgull
  • 48:25 - 48:31
    on avait commencé à organiser un plan formidable dans une ambiance familiale.
  • 48:33 - 48:37
    Année après année, le programme s'est agrandi
  • 48:40 - 48:45
    Ensuite la Journée des Seniors, pour qu'eux aussi puissent participer.
  • 48:45 - 48:51
    Nous sommes en accord avec la pensée des Pirates.
  • 48:51 - 48:54
    Faire des fêtes populaires, et que signifie fête populaire?
  • 48:54 - 49:00
    Etre basque et faire participer le peuple le plus possible
  • 49:00 - 49:08
    c'est aussi notre état d'esprit et c'est à ça que nous participons.
  • 49:08 - 49:13
    Nous pensons qu'il vaut mieux remplacer "Jour des Seniors" par "Jour Folk".
  • 49:16 - 49:21
    La danse, par exemple, n'a aucune raison d'être reliée aux parents, elle est d'ailleurs normalement associée aux jeunes.
  • 49:22 - 49:26
    De la même manière, le chant n'a pas à être automatiquement associé aux personnes âgées, les jeunes aussi chantent.
  • 49:27 - 49:30
    C'est pour ça qu'on s'est dit que "Jour des Seniors" était incorrect,
  • 49:30 - 49:37
    que le concept était archaïque, c'est pour ça qu'on a décidé de le renommer "Jour Folk".
  • 49:37 - 49:41
    Que comprend-on maintenant par "Jour Folk"?
  • 49:41 - 49:48
    Folk signifie la connaissance de la culture du peuple et je crois que ce mot vient de l'allemand
  • 49:48 - 49:50
    mais il est maintenant utilisé dans le monde entier
  • 49:50 - 50:00
    et c'est la connaissance des traditions et de la façon d'être d'un peuple.
  • 50:00 - 50:09
    Nous, nous avons toujours chanté la veille de la Saint Agathe, en décembre avec la Nativité aussi
  • 50:09 - 50:13
    par la suite, avec les danses basques, et toujours dans ce monde-là.
  • 50:13 - 50:18
    Mais ça s'arrête là. Toujours entre nous.
  • 50:18 - 50:29
    Nous voyions qu'il manquait quelque chose à Saint Sébastien et ce vide a été comblé par les Pirates.
  • 50:29 - 50:42
    Nous aussi, nous avons notre place. En temps que personnes plus âgées, nous avons nos activités comme la danse ou le chant.
  • 50:45 - 50:54
    Je pense qu'il faudrait attirer d'avantage de jeunes qui manquent vraiment ce jour-là.
  • 50:54 - 50:58
    Les autres jours, les génerations sont confondues et je pense que c'est très enrichissant.
  • 50:58 - 51:01
    A partir de là, l'Aste Nagusia a été totalement différente.
  • 51:01 - 51:09
    Et pour finir, le programme des enfants pour qu'ils commencent à être pirates dès leur plus jeune âge.
  • 51:29 - 51:34
    Les autorités ne nous apprécient pas parce que nous sommes libres et rebels.
  • 51:34 - 51:36
    Nous nous aimons beaucoup les pirates rebels et mâlins,
  • 51:36 - 51:42
    parce qu'ils ont de l'imagination, qu'ils sont joyeux et qu'ils savent se débrouiller.
  • 51:42 - 51:45
    Qu'est-ce qu'on apprend normalement aux enfants?
  • 51:45 - 51:52
    A de débrouiller tout seul. L'imagination, les valeurs, les facultés.
  • 51:52 - 51:55
    En grandissant les enfants deviennent des jeunes.
  • 51:55 - 52:04
    Et très souvent, nous nions toutes ces valeurs à ces jeunes-là et c'est pour ça qu'on aime les Pirates.
  • 52:04 - 52:10
    Parce qu'ils sont courageux et imaginatifs, c'est pour ça que nous aussi nous nous sentons Pirate.
  • 52:10 - 52:14
    Nous aimons faire les choses de nous même.
  • 52:14 - 52:21
    Comme c'est un mouvement passionné
  • 52:21 - 52:25
    les gens agissent de la sorte.
  • 52:25 - 52:31
    Par exemple, il y a quelques mois, lors des innondations au quartier Martutene de Donostia
  • 52:31 - 52:38
    nous avons reçu des centaines de mails sur notre site internet indiquant que nous devions nous mobiliser, nous les Pirates, et organiser quelque chose
  • 52:38 - 52:41
    pour donner un coup de main au quartier de Martutene.
  • 52:41 - 52:44
    Nous avons tout de suite contacté la Mairie,
  • 52:44 - 52:49
    la Municipalité avait effectivemnent pensé à mettre en place un protocole
  • 52:49 - 52:58
    et je crois que le travail accompli là-bas a été très positif , aussi bien au niveau personnel, qu'au niveau collectif.
  • 52:58 - 53:05
    Depuis, il y a eu pas mal de nouveautés au sein du mouvement
  • 53:05 - 53:10
    et l'une des nouveautés est, qu'à partir de maintenant, tous les ans, le Capitaine Ezkila aura un collaborateur: Matti.
  • 53:10 - 53:17
    Il s'agira d'un mouvement associatif, ou d'une personne, ou
  • 53:17 - 53:24
    de quelqu'un qui aura apporté quelque chose au peuple, pour que nous puissions nous aussi le féliciter.
  • 53:24 - 53:27
    Bonsoir Pirates!
  • 53:27 - 53:32
    En représentation de Matti et au nom des habitants de Martutene: Merci beaucoup Pirates!
  • 53:32 - 53:36
    Merci beaucoup pour cet hommage
  • 53:36 - 53:42
    Le fait d'avoir créer cette année la figure de Matti et d'avoir pensé à nous, nous touche profondèment.
  • 53:42 - 53:49
    Le fait de ne pas nous sentir seuls lors des innondations du mois de novembre dernier
  • 53:49 - 53:58
    nous a donné la force et le courage qu'il nous manquait pour surmonter cette épreuve.
  • 53:58 - 54:03
    Continuez comme ça. Vivent las Pirates de Saint Sébastien!
  • 54:03 - 54:09
    Vivent les fêtes populaires de Saint Sébastien!
  • 54:10 - 54:14
    J'étais en train de travailler, dans un bar, et Barela m'a appelé.
  • 54:14 - 54:20
    Je ne vais pas te mentir, j'en avais la chair de poule. Je ne m'y attendais pas.
  • 54:20 - 54:25
    Tu ne peux pas t'attendre à ce que quelqu'un te dise "on vas t'aider" sans même le connaître.
  • 54:25 - 54:29
    moi je ne connaissais personne, ni Barela , ni même les Pirates.
  • 54:29 - 54:33
    Tout d'un coup, que quelqu'un t'appelle en te disant qu'il veut t'aider
  • 54:33 - 54:41
    à nettoyer les fermes, ou quoi que ce soit; que 300 personnes que tu ne connais même pas viennent nettoyer
  • 54:41 - 54:44
    je te le dis vraiment, ça me touche.
  • 54:44 - 54:45
    Regarde, à nouveau maintenant.
  • 54:45 - 54:52
    Les années ont passé, nous qui étions plus jeunes avons mûri
  • 54:52 - 54:55
    et nous avons appris pas mal de choses.
  • 54:55 - 55:01
    Un mouvement de ce genre nous permet d'acquérir des connaissances au niveau des scènes, des groupes musicaux,
  • 55:01 - 55:08
    au niveau de l'électricité, des plans de sécurité, etc...
  • 55:08 - 55:14
    En définitive, je crois que ça nous a beaucoup apporté en général.
  • 55:14 - 55:21
    Très souvent, nous pensons qu'une personne donne beaucoup lors d'un processus de ce type-là
  • 55:21 - 55:26
    mais nous ne pensons pas ce que ça nous rapporte en même temps.
  • 55:26 - 55:30
    C'est une situation à double sens.
  • 55:30 - 55:34
    Moi, j'ai beaucoup donné au groupe à mon époque
  • 55:34 - 55:39
    mais, avec un peu de recul, je me souviens que le groupe m'a aussi beaucoup apporté.
  • 55:39 - 55:47
    Et le deuxième aspect que je veux souligner est celui du concept de participation
  • 55:47 - 55:49
    que nous utilisons souvent dans différents domaines
  • 55:49 - 55:53
    nous parlons toujours du fait qu'il faille participer
  • 55:53 - 55:57
    mais à la fin, ce n'est pas très facile à appliquer.
  • 55:57 - 56:07
    Je crois que le modèle des Pirates concrétise bien ce concept
  • 56:07 - 56:13
    et en plus d'une façon agréable et tout à fait possible.
  • 56:20 - 56:23
    A vrai dire les Pirates représentent beaucoup pour moi.
  • 56:23 - 56:24
    Je ne sais pas comment m'expliquer.
  • 56:24 - 56:28
    Moi j'avais 15-16 ans. J'avais déjà participé aux jeux auparavant
  • 56:28 - 56:33
    avec ceux du quartier, "allez viens , on va aux jeux" et on allait à ceux d'Aste Nagusia
  • 56:33 - 56:36
    j'ai participé à quelques activités des Pirates mais sans plus.
  • 56:36 - 56:40
    Un jour, quand j'avais 15-16 ans, au Vieux Quartier, on me dit:
  • 56:40 - 56:44
    "Onintza , il y a une réunion pour les groupes (Cuadrillas), viens vendredi"
  • 56:44 - 56:46
    et j'y suis allée sans trop savoir
  • 56:46 - 56:50
    A l'Association Kresala. C'est là qu'on s'est réuni et c'est de là qu'est partie mon aventure avec les Pirates.
  • 56:50 - 56:56
    Au début, c'était essentiellement pour organiser des jeux
  • 56:56 - 57:00
    et j'ai fait de plus en plus de choses et pour moi les Pirates c'est beaucoup à la fois
  • 57:00 - 57:03
    Ça a été ma première expérience dans un mouvement de ce genre.
  • 57:03 - 57:08
    A 15 ans tu es dans un monde à toi et tout d'un coup tu découvres un autre monde
  • 57:08 - 57:13
    pour avoir participé à un mouvement; j'ai rencontré énormèment de monde depuis, en travaillant pour les Pirates
  • 57:13 - 57:19
    Je n'aurais pas eu d'expériences si enrichissantes si je n'avais pas été aux Pirates.
  • 57:19 - 57:27
    C'était une première pour moi, tu te rends compte qu'en t'investissant à fond tu parviens toujours à tes fins.
  • 57:27 - 57:30
    Nous voyions qu'aux Pirates, nos travaux portaient leurs fruits
  • 57:30 - 57:35
    et par la suite, je pense que ça m'a beaucoup aider dans mille projets.
  • 57:42 - 57:50
    Nous avons toujours dit que c'est un mouvement paritaire, populaire eta participatif
  • 57:50 - 57:57
    et souvent, sans même le dire, on voit bien que c'est un mouvement très humain.
  • 57:59 - 58:04
    Ce mouvement a trouvé sa place dans une ville aussi difficile que Saint Sébastien.
  • 58:04 - 58:16
    Nous sommes parvenus à trouver une place pour un mouvement aussi voyou et à nous y installer.
  • 58:18 - 58:22
    Être Pirate c'est dormir peu et rêver beaucoup.
  • 58:25 - 58:33
    Ces 10 dernières années, c'est un des seuls bol d'oxygène qu'on ait reçu.
  • 58:33 - 58:41
    D'une façon presque souterraine, la logique qu'imposait le pouvoir à l'occasion des fêtes de Saint Sébastien commençait à être renversée.
  • 58:41 - 58:50
    Il est évident que le peuple veut vraiment des fêtes participatives
  • 58:50 - 58:56
    et en plus, avec le processus de privatisation que nous avons subi, plutôt que de perdre des partisans
  • 58:56 - 59:04
    avec la privatisation de la rue et de la fête, la commercialisation de la fête,
  • 59:04 - 59:13
    on a pu rompre avec cette logique de la fête et avons pu édifier une fête totalement participative.
  • 59:19 - 59:25
    Je pense que le changement le plus marquant qu'ait connu Saint Sébastien ces dernières années
  • 59:25 - 59:31
    du point de vue de la langue basque et de la culture basque, est que toute l'organisation des Pirates fonctionne en basque.
  • 59:31 - 59:34
    C'est à dire que les Pirates fonctionnent en basque.
  • 59:34 - 59:41
    Le plus grand changement a été fait au niveau du processus de la normalisation de la langue à Saint Sébastien.
  • 59:47 - 59:53
    Heureusement, positif, populaire, plein d'espoir,
  • 59:53 - 60:03
    et nous, ceux du tout début, nous sommes satisfaits de voir qu'on a atteint nos buts
  • 60:03 - 60:09
    et que l'esprit est là. C'est ça pour nous le plus important.
  • 60:09 - 60:11
    Le but est atteint.
  • 60:11 - 60:16
    Le fait d'être une Aste Nagusia alternative et participative
  • 60:16 - 60:21
    nous nous plaignions toujours parce que notre Aste Nagusia était une merde
  • 60:21 - 60:30
    et petit à petit, grâce au travail des gens, nous avons obtenu cette Aste Nagusia.
  • 60:40 - 60:46
    De voir la croissance de l'intérieur a été une expérience très intéressante.
  • 60:46 - 60:50
    Nous avons beaucoup travaillé et grâce à ça l'Aste Nagusia a changé.
  • 60:50 - 60:54
    Sinon, ça aurait continué à être toujours pareil: voir les feux d'artifices et manger une glace.
  • 60:59 - 61:07
    Nous pouvons dire qu'aujourd'hui le mouvement des Pirates qui a surgi de rien... bon de rien ou de tout
  • 61:07 - 61:16
    au final l'imagination et le travail de groupe de plein de gens, tout cela a été pour les Pirates.
  • 61:16 - 61:19
    C'est de là qu'est né tout le mouvement.
  • 62:02 - 62:09
    Pour moi, être Pirate ou vouloir être Pirate c'est vouloir faire quelque chose en faveur des fêtes
  • 62:09 - 62:15
    et moi normalement comme je travaille pour les photos des concerts, c'est comme ça que j'ai pris contact avec eux
  • 62:15 - 62:20
    et je suis super fier d'y participer.
  • 62:20 - 62:22
    Voilà, c'est tout.
  • 62:22 - 62:27
    Au début, il y a dix ans, ceux qui ont commencé à s'occuper de la communication,
  • 62:27 - 62:29
    à faire des affiches, devaient tout faire à la main,
  • 62:29 - 62:33
    et aujourd'hui il y a d'autres instruments, la technologie avance.
  • 62:33 - 62:41
    on utilise les réseaux sociaux, les applications, les directs, les photos, les vidéos...
  • 62:41 - 62:49
    En définitive, notre travail consiste à transmetrre les valeurs du mouvement au public le plus large possible, de la façon la plus positive.
  • 62:56 - 63:02
    Je pense qu'étant donné que nous travaillons chaque jour pour un modèle différent
  • 63:02 - 63:05
    pour le Pays Basque, pour Saint Sébastien, nous devons
  • 63:05 - 63:10
    et voulons faire la même chose à l'occasion des fêtes.
  • 63:10 - 63:16
    Je crois que Sara, avant même de naître, était Pirate
  • 63:16 - 63:20
    et elle était là à l'Aste Nagusia de l'année dernière.
  • 63:20 - 63:28
    "L'Abordage des Petits", bien sûr à la Romeria, la Rigolade et l'Abordage sont pour moi pour le moment,
  • 63:28 - 63:35
    mais il est clair qu'on est Pirate pour tout ce que suppose le fait dêtre Pirate.
  • 63:35 - 63:45
    Sois Pirate et met les voiles contre le vent
  • 63:45 - 63:56
    Sois Pirate et traverse autant de mers
  • 63:56 - 64:05
    Sois Pirate et lutte contre les marées
  • 64:05 - 64:14
    Sois Pirate, ne t'arrête jamais et ne jette pas l'ancre
  • 64:14 - 64:24
    Sois Pirate car il y a toute une ville à aborder.
  • 66:19 - 66:27
    Production, Réalisation et Edition: Joseba San Sebastian et Peru Isasi.
  • 66:28 - 66:37
    Caméras
  • 66:38 - 66:54
    Participants
  • 66:56 - 67:16
    Sois Pirate!
  • 67:17 - 67:19
    Nous sommes sortis du port un jour de brouillard
  • 67:19 - 67:22
    Avec un drapeau multicolore placé sur le mât
  • 67:22 - 67:24
    Le vent et les rochers surveillant de près
  • 67:24 - 67:26
    Depuis, nous n'avons cessé d'aborder St Sébastien
  • 67:26 - 67:29
    Soyons voyous,soyons Pirate
  • 67:29 - 67:32
    Couvre l'oeil et chante le jour qui se lève
  • 67:32 - 67:34
    En déployant les voiles et tous
  • 67:34 - 67:37
    Nous avons dans nos coeurs la carte d'un nouveau monde.
  • 67:37 - 67:40
    Soyons Pirate!
  • 67:42 - 67:48
    Nous avons déployé les voiles, rassemblé nos forces
  • 67:48 - 67:53
    Venez et détachons les amarres
  • 67:53 - 67:58
    Nous avons déployé les voiles, rassemblé nos forces
  • 67:58 - 68:03
    Venez et détachons les amarres
  • 68:03 - 68:13
    Dix! Nous avons rassemblé nos forces! Obtenu! la carte d'un nouveau monde!
  • 68:13 - 68:24
    Dix! Nous avons rassemblé nos forces! Obtenu! la carte d'un nouveau monde!
  • 68:42 - 68:44
    Viens, allons vers de nouvelles mers
  • 68:44 - 68:47
    Viens, installe ton drapeau sur le mât
  • 68:47 - 68:49
    Viens bateau basque, vers ton semblable
  • 68:49 - 68:52
    Au bout de dix ans, nous sommes de plus en plus nombreux
  • 68:52 - 68:54
    Soyons voyou, soyons Pirate
  • 68:54 - 68:57
    Couvre l'oeil et chante le jour qui se lève
  • 68:57 - 68:59
    Nous avons déployé les voiles et tous
  • 68:59 - 69:03
    Nous avons dans nos coeurs la carte d'un nouveau monde.
  • 69:03 - 69:07
    Soyons Pirate!
  • 69:09 - 69:15
    Pirates, Merci beaucoup Pirates!
  • 69:15 - 69:21
    Donosti n'est plus maintenant "Ñoñosti" mais bien Donostia
  • 69:21 - 69:23
    Merci, merci beaucoup!
  • 69:23 - 69:29
    Venez et détachons les amarres
  • 69:29 - 69:39
    Dix! Rassemblons nos forces! Obtenu! La carte d'un nouveau monde!
  • 69:39 - 69:48
    Dix! Rassemblons nos forces! Obtenu! La carte d'un nouveau monde!
  • 70:14 - 70:19
    Nous avons déployé les voiles, rassemblé nos forces
  • 70:19 - 70:24
    Venez et détachons les amarres
  • 70:24 - 70:28
    Nous avons déployé les voiles, rassemblé nos forces
  • 70:28 - 70:34
    Venez et détachons les amarres
  • 70:36 - 70:42
    La carte d'un nouveau monde
  • 70:42 - 70:47
    Rassemblons nos forces
  • 70:47 - 70:50
    La carte d'un nouveau monde
  • 70:51 - 70:55
    Et pour tous ceux qu'on aurait oubliés, qui ont mis en ligne les images et les sons que nous avons utilisés
  • 70:55 - 70:58
    à vous tous qui nous avez aidé
  • 70:58 - 71:00
    vous qui avez eu autant de patience avec ce long travail
  • 71:00 - 71:02
    à la force de la rage.
  • 71:02 - 71:04
    Aux amis du bar Ilargi.
  • 71:04 - 71:05
    A Eli, Joseba et à tous les Pirates qui sont avec nous.
  • 71:05 - 71:07
    Grâce à vous, tout est possible dans le Saint Sébastien Pirate.
  • 71:10 - 71:15
    Les Pirates de Saint Sébastien. 2013. Saint Sébastien. Pays Basque
  • 71:16 - 71:32
    Creative Comnons.
Title:
Euskaraz - 'Izan Pirata' dokumentala
Description:

Izan Pirata dokumentalaren transkripzioa euskaraz.

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Video Language:
Spanish

French subtitles

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