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Le pouvoir de la gratitude : Florence Servan Schreiber at TEDxParisSalon

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    J'adore les réparateurs
    de machine à laver
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    parce que ils ont quelque chose
    de particulier.
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    Lorsqu'il y en a un qui
    vient chez moi,
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    j'éprouve, pour cette personne,
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    parce que je ne sais absolument
    pas faire ce qu'il sait faire,
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    un sentiment de reconnaissance
    extrêmement important.
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    Et quand je fais ça,
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    non seulement la machine à laver
    est réparée,
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    mais en fait je vis plus longtemps.
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    Je vis plus longtemps,
    mais comment je fais ça ?
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    Je vous présente David,
    David Servan Schreiber.
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    David Servan Schreiber
    était psychiatre
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    David Servan Schreiber
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    était mon cousin
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    et, il a été emporté,
    il y a un peu plus d'un an,
  • 0:42 - 0:44
    par un cancer au cerveau.
  • 0:44 - 0:47
    Lorsqu'il avait 30 ans,
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    on a détecté une première
    tumeur chez lui.
  • 0:49 - 0:51
    On ne peut pas dire que
    David est quelqu'un qui
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    statistiquement avait
    de la chance.
  • 0:54 - 0:57
    A partir de là,
    il a mobilisé
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    toutes ses connaissances,
    toute son énergie
  • 1:00 - 1:03
    pour essayer de voir comment,
  • 1:03 - 1:07
    il pourrait vivre,
    non seulement le plus longtemps possible
  • 1:07 - 1:10
    dans ces circonstances,
    mais surtout le mieux possible.
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    Alors ce que l'on sait de lui,
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    c'est qu'il a changé
    son régime alimentaire,
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    c'est qu'il a pratiqué
    la méditation,
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    c'est qu'il a fait de l'exercice
    physique, tous les jours.
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    Mais ce qu'on sait moins,
    parce qu'il ne l'a pas publié,
  • 1:23 - 1:27
    c'est l'attention qu'il a
    portée à l'ensemble
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    des détails et des petites
    choses de sa vie.
  • 1:31 - 1:35
    Jusqu'à son dernier souffle,
    David a été
  • 1:35 - 1:39
    un phénomène de gratitude.
  • 1:39 - 1:43
    La gratitude, c'est un sentiment
  • 1:43 - 1:47
    de reconnaissance
    que nous éprouvons
  • 1:47 - 1:52
    lorsque nous réalisons
    la saveur de ce que nous vivons.
  • 1:52 - 1:56
    C'est un rayon de soleil
    sur la joue, par exemple,
  • 1:56 - 1:59
    c'est l'odeur d'un bébé
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    surtout quand c'est le sien.
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    C'est le fait de se déplacer
    pour venir apprendre des choses
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    un soir.
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    C'est pour nous le plaisir absolu
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    d'avoir l'occasion de vous
    présenter ce qui nous passionne.
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    Pourquoi David m'a mis
    sur la voie de tout cela ?
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    Nous parlions beaucoup
    de psychologie ensemble.
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    C'est parce qu'il existe
  • 2:19 - 2:22
    des laboratoires entiers
    qui étudient
  • 2:22 - 2:27
    les circonstances et les conséquences
    de la gratitude.
  • 2:27 - 2:31
    Et notamment un monsieur qui s'appelle
    le Pr Robert Emmons
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    qui travaille à l'université
    de UC Davies en Californie,
  • 2:33 - 2:35
    il a beaucoup de chance,
  • 2:35 - 2:38
    qui, depuis 12 ans maintenant,
    dans le cadre
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    de cette psychologie positive
  • 2:39 - 2:42
    qui étudie l'épanouissement,
    essaie de comprendre
  • 2:42 - 2:45
    comment ça marche et
    l'effet que ça peut avoir sur nous.
  • 2:45 - 2:47
    Voilà ce dont il s'est rendu compte.
  • 2:47 - 2:49
    D'abord, sur le plan psychologique,
  • 2:49 - 2:53
    lorsque nous savons
    nous émerveiller
  • 2:53 - 2:54
    des toutes petites choses,
  • 2:54 - 2:56
    De ce que vous êtes en train
    de vivre là,
  • 2:56 - 2:58
    de la température qu'il fait
    dans la pièce,
  • 2:58 - 3:00
    du fait d'avoir pu arriver
    à l'heure, ne serait-ce que cela
  • 3:00 - 3:05
    eh bien, nous nous sentons plus heureux,
  • 3:05 - 3:12
    nous nous sentons
    plus reliés aux autres,
  • 3:12 - 3:14
    nous nous sentons
    plus alertes
  • 3:14 - 3:16
    et nous nous sentons
    plus vivants.
  • 3:16 - 3:18
    Ensuite, les bénéfices secondaires,
  • 3:18 - 3:20
    sur le plan relationnel,
  • 3:20 - 3:22
    sont, le tout premier,
    de nous sentir
  • 3:22 - 3:24
    beaucoup moins seuls.
  • 3:24 - 3:27
    Parce que la gratitude
    provient toujours
  • 3:27 - 3:29
    de quelque chose
    ou de quelqu'un
  • 3:29 - 3:30
    qui est à l'extérieur de nous.
  • 3:30 - 3:33
    C'est un sentiment
    qui nous rend humbles
  • 3:33 - 3:35
    C'est un sentiment qui nous
    donne envie
  • 3:35 - 3:37
    de donner à notre tour.
  • 3:37 - 3:39
    Mais tout ça, c'est rien.
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    Le plus étonnant, c'est
    ce dont on s'est aperçu
  • 3:41 - 3:43
    sur le plan physiologique,
    tout simplement
  • 3:43 - 3:45
    du fonctionnement du corps.
  • 3:45 - 3:47
    Là je vous parle d'une
    étude qui est faite
  • 3:47 - 3:50
    dans le Minnesota
    depuis 1986.
  • 3:50 - 3:52
    Un chercheur a émis
    l'hypothèse suivante,
  • 3:52 - 3:53
    il a posé cette question
  • 3:53 - 3:57
    il a dit, mais est-ce qu'il y
    aurait un lien entre
  • 3:57 - 3:58
    le fait d'éprouver de la
    gratitude
  • 3:58 - 4:02
    donc de savoir s'émerveiller,
    et la longévité ?
  • 4:02 - 4:04
    Alors comment on étudie
    un truc pareil ?
  • 4:04 - 4:08
    Il faut trouver des gens
    qui vivent exactement
  • 4:08 - 4:10
    de la même façon,
    qui mangent la même chose,
  • 4:10 - 4:12
    qui respirent le même air,
  • 4:12 - 4:14
    qui ont la même occupation,
  • 4:14 - 4:16
    qui auraient le même nombre d'enfants,
  • 4:16 - 4:18
    surtout si ce sont des femmes,
    c'est déterminant,
  • 4:18 - 4:19
    alors zéro c'est idéal.
  • 4:19 - 4:22
    Et puis alors si tout le monde peut être
    marié à la même personne,
  • 4:22 - 4:24
    là, c'est top !
  • 4:24 - 4:26
    Ils ont trouvé.
  • 4:26 - 4:29
    Ils ont trouvé dans un couvent.
  • 4:29 - 4:31
    Et dans un couvent dans lequel
  • 4:31 - 4:34
    il y a 150 ans d'archives.
  • 4:34 - 4:36
    Il se trouve que ces jeunes femmes,
  • 4:36 - 4:37
    lorsqu'elles arrivent au couvent
  • 4:37 - 4:38
    la première chose qu'on
    leur demande à l'âge de 20 ans,
  • 4:38 - 4:41
    c'est d'écrire une lettre
    qui les présente,
  • 4:41 - 4:42
    qui raconte leur vie,
  • 4:42 - 4:44
    elles refont la même chose
    à 40 ans,
  • 4:44 - 4:46
    elles refont la même chose
    à 70 ans.
  • 4:46 - 4:50
    On a 150 ans de lettres biographiques.
  • 4:50 - 4:54
    Mais on a aussi 150 ans
    de dossiers médicaux.
  • 4:54 - 4:57
    On remet ces lettres
    à des sémanticiens,
  • 4:57 - 5:00
    qui étudient donc
    la teneur du vocabulaire,
  • 5:00 - 5:04
    et on leur demande
    de quantifier la nature
  • 5:04 - 5:07
    des mots utilisés qui manifestent
  • 5:07 - 5:08
    de l'émerveillement,
    de l'optimisme,
  • 5:08 - 5:10
    ou de la gratitude.
  • 5:10 - 5:13
    Et ensuite, on a pu corréler
  • 5:13 - 5:17
    la densité de gratification
    de ces femmes
  • 5:17 - 5:20
    avec, non seulement leur état de santé,
  • 5:20 - 5:22
    mais la durée de leur vie.
  • 5:22 - 5:24
    Et on s'est aperçu
    que plus il y avait de termes,
  • 5:24 - 5:26
    mais dès l'âge de 20 ans,
  • 5:26 - 5:29
    qui manifestaient de la gratitude
    ou de l'émerveillement,
  • 5:29 - 5:31
    plus elles ont vécu longtemps.
  • 5:31 - 5:33
    On a même à tel point pu le quantifier
  • 5:33 - 5:34
    que l'on sait qu'elles ont gagné 7 ans
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    d'espérance de vie sur leurs sœurs.
  • 5:37 - 5:38
    On a reproduit évidemment
    la même chose
  • 5:38 - 5:41
    dans des contextes plus courants,
  • 5:41 - 5:42
    dans des milieux ouvriers,
  • 5:42 - 5:46
    on est arrivé exactement
    aux mêmes résultats.
  • 5:46 - 5:48
    Moi je suis comme certains
    d'entre vous ici,
  • 5:48 - 5:51
    je suis née à Paris,
    j'ai grandi à Paris,
  • 5:51 - 5:53
    il n'est pas du tout stylé
  • 5:53 - 5:57
    ici de parler de ce qui va bien
    et de ce qui nous émerveille.
  • 5:57 - 5:59
    Mais, à force de fréquenter David,
  • 5:59 - 6:02
    à force d'avoir lu
    toute cette documentation,
  • 6:02 - 6:05
    j'ai quand même eu
    envie d'essayer,
  • 6:05 - 6:06
    pour voir.
  • 6:06 - 6:09
    J'ai dû me tourner
    vers l'évidence,
  • 6:09 - 6:11
    vers Martin Seligman,
    fondateur
  • 6:11 - 6:14
    de la psychologie positive,
    chercheur à l'Université de Pennsylvanie, lui aussi,
  • 6:14 - 6:16
    décidément aujourd'hui
    on en parle beaucoup,
  • 6:16 - 6:20
    qui est arrivé à identifier ceci :
  • 6:20 - 6:24
    il suffit dans sa journée
  • 6:24 - 6:27
    de repérer 3 situations,
  • 6:27 - 6:29
    moments, interactions,
  • 6:29 - 6:31
    goûts, sensations,
  • 6:31 - 6:33
    qui nous on fait du bien
  • 6:33 - 6:35
    et pour lesquelles on a
    envie de dire,
  • 6:35 - 6:38
    "Alors là, merci";
  • 6:38 - 6:41
    pour faire progresser son niveau de bonheur
  • 6:41 - 6:45
    de façon durable au bout
    de 3 semaines seulement.
  • 6:45 - 6:48
    Je lis ça,
    je rentre à la maison
  • 6:48 - 6:50
    relativement excitée
    par l'information,
  • 6:50 - 6:54
    je passe à table, avec
    mon mari et mes 3 enfants,
  • 6:54 - 6:56
    qui à ce moment là ont
    entre 8 et 14 ans,
  • 6:56 - 6:58
    et je leur dis, voilà,
    j'ai lu un truc dément aujourd'hui,
  • 6:58 - 7:02
    qui dit que si on sait
    repérer dans sa journée
  • 7:02 - 7:04
    et au moment où je vais
    dire "voilà des moments, situations"
  • 7:04 - 7:06
    pour lequel, bon, bref,
  • 7:06 - 7:07
    ce que je leur ai dit,
  • 7:07 - 7:10
    c'est si on sait repérer
    3 kifs dans sa journée,
  • 7:10 - 7:12
    on vivra plus longtemps,
  • 7:12 - 7:15
    on vivra en meilleure santé,
    on sera plus heureux.
  • 7:15 - 7:17
    Et on s'est lancé.
  • 7:17 - 7:19
    C'est pas facile
    pour tout le monde.
  • 7:19 - 7:20
    C'est pas évident.
  • 7:20 - 7:23
    Notre niveau d'accès immédiat
    à la gratitude est un peu
  • 7:23 - 7:25
    différent d'une personne
    à l'autre.
  • 7:25 - 7:27
    Et notamment, pour Léon,
    le plus jeune,
  • 7:27 - 7:28
    c'était extrêmement difficile.
  • 7:28 - 7:30
    Il était comprimé,
    il n'avait pas envie,
  • 7:30 - 7:31
    il n'avait pas envie de jouer.
  • 7:31 - 7:33
    Une de mes grandes fiertés
    de maman,
  • 7:33 - 7:35
    c'est qu'aujourd'hui
    Léon a 14 ans,
  • 7:35 - 7:36
    il pourrait descendre cet escalier,
  • 7:36 - 7:38
    venir devant vous,
    vous dire
  • 7:38 - 7:41
    "voilà, moi mes 3 kifs
    c'est ça".
  • 7:41 - 7:43
    J'ai appris ça à mes enfants.
  • 7:43 - 7:44
    C'est une manière de faire.
  • 7:44 - 7:46
    Quand on fait ça
    avec des gens qu'on connaît,
  • 7:46 - 7:47
    des gens avec
    lesquels on vit,
  • 7:47 - 7:49
    des gens avec lesquels
    on travaille,
  • 7:49 - 7:50
    des gens que l'on ne
    connaît pas,
  • 7:50 - 7:51
    que l'on vient de rencontrer,
  • 7:51 - 7:53
    il se passe quelque chose
    de très particulier,
  • 7:53 - 7:54
    parce que c'est pas un
    sujet de conversation
  • 7:54 - 7:56
    extrêmement courant.
  • 7:56 - 7:59
    Si ça vous touche,
    ça me touche.
  • 7:59 - 8:03
    Quand je vous entend dire ce qui vous a
  • 8:03 - 8:04
    fait kiffer aujourd'hui,
    il y a une règle :
  • 8:04 - 8:06
    un kif, ça ne se commente pas,
    ça ne se critique pas,
  • 8:06 - 8:10
    si on le fait publiquement.
    On écoute le kif des autres,
  • 8:10 - 8:11
    on l'absorbe, en général,
  • 8:11 - 8:13
    çavous fait remarquer que
    vous aussi, vous aviez
  • 8:13 - 8:16
    ce Kif là et ça en rajoute
    à votre liste.
  • 8:16 - 8:17
    Ça c'est une manière de faire,
  • 8:17 - 8:19
    c'est le niveau zéro.
  • 8:19 - 8:21
    Ensuite, il y a le niveau 1
  • 8:21 - 8:22
    qui consiste, là aussi,
    si on n'a pas nécessairement
  • 8:22 - 8:24
    envie d'en parler, on
    peut tout à fait
  • 8:24 - 8:25
    commencer par là,
  • 8:25 - 8:27
    à avoir sur sa table de nuit,
  • 8:27 - 8:28
    ce que moi j'ai appelé
    un "carnet de kif"
  • 8:28 - 8:31
    qui dans les laboratoires
    s'appelle un "journal de gratitude"
  • 8:31 - 8:34
    et qui vous permet
    simplement de noter
  • 8:34 - 8:36
    avant de vous coucher,
    c'est la dernière chose
  • 8:36 - 8:37
    que vous faites avant
    de vous endormir,
  • 8:37 - 8:39
    au moment où vous éteignez l'iPad,
  • 8:39 - 8:41
    vous remplissez le carnet.
  • 8:41 - 8:43
    Le Dr Emmons s'est aperçu
  • 8:43 - 8:44
    que lorsqu'on fait ça,
    si c'est la dernière chose
  • 8:44 - 8:46
    qu'on fait dans sa journée,
  • 8:46 - 8:48
    le sommeil est plus profond,
  • 8:48 - 8:49
    le sommeil est plus long,
  • 8:49 - 8:51
    et si on souffre de douleurs chroniques,
  • 8:51 - 8:54
    ces douleurs se dissipent.
  • 8:54 - 8:58
    Alors ensuite, il y a le niveau suivant :
  • 8:58 - 9:00
    c'est la lettre de gratitude.
  • 9:00 - 9:03
    Voilà ce qui se passe
    dans notre cerveau
  • 9:03 - 9:04
    lorsque nous nous connectons
  • 9:04 - 9:07
    à ce sentiment de reconnaissance.
  • 9:07 - 9:09
    Le cerveau ne peut pas
    dans le même temps,
  • 9:09 - 9:12
    il lui est impossible
  • 9:12 - 9:15
    d'éprouver du ressentiment
    ou de la colère.
  • 9:15 - 9:17
    Donc le moment où
    vous vous asseyez
  • 9:17 - 9:19
    en disant "je vais
    écrire à quelqu'un",
  • 9:19 - 9:20
    c'est ramener les choses à soi
  • 9:20 - 9:22
    pour se rendre compte
    de la merveille
  • 9:22 - 9:24
    qu'on a en face de soi.
  • 9:24 - 9:26
    Pendant un an,
    je n'ai fait aucun cadeau ;
  • 9:26 - 9:29
    le seul cadeau que j'ai fait,
  • 9:29 - 9:31
    j'ai écrit pour les
    anniversaires de mes amis,
  • 9:31 - 9:33
    je leur ai écrit des lettres de gratitude.
  • 9:33 - 9:35
    J'ai donc visité, revisité
  • 9:35 - 9:37
    mes amitiés, mes relations,
  • 9:37 - 9:39
    et je me suis rendue
    compte de la chance
  • 9:39 - 9:41
    que j'avais.
  • 9:41 - 9:42
    C'est une lettre, en fait,
  • 9:42 - 9:46
    qui permet de dire
    "Si tu n'étais pas dans ma vie,
  • 9:46 - 9:48
    voilà ce que je ne serais pas,
  • 9:48 - 9:50
    voilà ce que je ne saurais pas"
  • 9:50 - 9:53
    Ça permet de mesurer
  • 9:53 - 9:55
    la relation et la profondeur
    de la relation
  • 9:55 - 9:57
    qu'on a avec les autres.
  • 9:57 - 10:00
    Alors ensuite, ce qu'a fait
    Martin Seligman,
  • 10:00 - 10:03
    c'est qu'il a envoyé
    des sujets en visite
  • 10:03 - 10:07
    de gratitude.
    Vous écrivez la lettre,
  • 10:07 - 10:09
    et au lieu de l'envoyer,
    vous prenez rendez-vous
  • 10:09 - 10:11
    avec la personne,
    vous ne lui dites pas,
  • 10:11 - 10:13
    pourquoi vous venez,
  • 10:13 - 10:16
    et vous venez lui lire cette lettre là.
  • 10:16 - 10:19
    J'en ai faite une,
    je vous l'avoue, pas plus.
  • 10:19 - 10:20
    C'est puissant,
  • 10:20 - 10:22
    ça m'a demandé pas mal de Kleenex pendant,
  • 10:22 - 10:26
    pas mal de Kleenex
    au moment de la restitution.
  • 10:26 - 10:30
    J'ai écrit une lettre
    de gratitude à mon mari.
  • 10:30 - 10:31
    Il est dans la salle ce soir,
  • 10:31 - 10:32
    je n'ai jamais dit ça devant lui,
    mais je vais le dire
  • 10:32 - 10:35
    même s'il est là.
  • 10:35 - 10:38
    Nous sommes ensemble
    depuis 25 ans.
  • 10:38 - 10:42
    En 25 ans de vie commune,
    la liste des reproches
  • 10:42 - 10:46
    est très facile à faire,
    extrêmement facile à faire.
  • 10:46 - 10:48
    Mais là il ne s'agissait pas de ça.
  • 10:48 - 10:50
    Il s'agissait de lui dire
    "Voilà, si tu n'étais pas dans ma vie,
  • 10:50 - 10:55
    si je ne t'avais pas rencontré,
    si je n'étais pas tombée sur toi ce jour-là,
  • 10:55 - 10:58
    voilà exactement tout ce que
    je ne serais jamais devenue."
  • 10:58 - 11:00
    Et je l'ai fait.
  • 11:00 - 11:02
    Et, je vais vous faire
    une confidence, Alex pardon,
  • 11:02 - 11:05
    Alex lit aux toilettes.
  • 11:05 - 11:08
    Lorsque je me suis
    assise pour écrire cette lettre,
  • 11:08 - 11:11
    j'ai réalisé que, jamais,
  • 11:11 - 11:13
    sans cette pile de magazines,
  • 11:13 - 11:15
    je n'aurais appris
    une quantité de choses
  • 11:15 - 11:16
    que je lui devais.
  • 11:16 - 11:19
    Et je me suis entendue le lui dire.
  • 11:19 - 11:20
    Je lui ai dit.
  • 11:20 - 11:23
    Voilà exactement à quoi ça sert, la gratitude.
  • 11:23 - 11:27
    C'est simplement à vivre
    exactement la même vie
  • 11:27 - 11:28
    mais en mieux.
  • 11:28 - 11:30
    Je ne change pas
    les personnages,
  • 11:30 - 11:32
    Je ne change pas
    le décor.
  • 11:32 - 11:37
    Et là où ça devient vraiment
    extraordinairement utile,
  • 11:37 - 11:39
    c'est lorsque ça ne va pas.
  • 11:39 - 11:41
    C'est lorsque la vie ne nous donne pas
  • 11:41 - 11:42
    ce que nous voulons,
  • 11:42 - 11:44
    lorsque la vie nous
    donne le contraire
  • 11:44 - 11:44
    de ce que nous voulons.
  • 11:44 - 11:48
    Lorsque le temps que
    nous avons passé,
  • 11:48 - 11:51
    à passer avec quelqu'un
    que l'on aime est compté,
  • 11:51 - 11:52
    que l'on réalise,
  • 11:54 - 11:57
    en appliquant ce filtre-là,
  • 11:57 - 12:00
    malgré tout cela,
  • 12:00 - 12:02
    la chance que l'on a.
  • 12:02 - 12:03
    Moi, ma chance à moi,
    c'est d'être là
  • 12:03 - 12:07
    au nom de nous tous,
  • 12:07 - 12:09
    d'être assis patiemment ici,
  • 12:09 - 12:10
    je vous remercie.
  • 12:10 - 12:14
    (Applaudissements)
Title:
Le pouvoir de la gratitude : Florence Servan Schreiber at TEDxParisSalon
Description:

Florence nous explique le pouvoir de la gratitude sur nos vies. Elle met en avant quelques exemples pour nous emmener avec elle dans ce beau voyage vers les autres.

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
12:17

French subtitles

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