L'art du lâcher prise | The Minimalists | TEDxFargo

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Comment votre vie pourrait-elle être meilleure avec moins ? Joshua Fields Millburn et Ryan Nicodemus, connu de leurs 4 millions de lecteurs sous le nom « Les Minimalistes », sont les producteurs exécutifs de MINIMALISME, le numéro 1 des documentaires indépendants de 2016. Ils sont intervenus à TEDxFargo pour parler des avantages de lâcher prise et de vivre une vie significative avec moins. Pour plus d'informations sur les minimalistes, rendez-vous sur http://theminimialists.com

Joshua : Je m'appelle
Joshua Fields Millburn

et voici Ryan Nicodemus.

Ensemble, nous gérons un site
appelé theminimalists.com

et nous avons promis
de démarrer l'après-midi

avec quelque chose d'inspirant,

(Rires)

quelque chose d'enthousiasmant.

(Encouragements)

J'aimerais parler
de quelque chose de motivant.

(Encouragements) (Applaudissements)

Parlons de la mort !

Si parler de la mort
met certains d'entre vous mal à l'aise,

c'est le moment de partir.

(Rires)

J'ai le pressentiment
que nous le reverrons dans un instant.

Oui, nous pourrions parler de la mort.

Il y a 7 ans,

j'avais 28 ans et jusque là,

j'avais accompli
tout ce que j'avais désiré :

le salaire à 6 chiffres,
les voitures de luxe,

les armoires pleines
de vêtements coûteux,

la grande maison en banlieue
avec plus de toilettes que de personnes

et toutes ces choses

qui remplissaient chaque recoin
de mon mode de vie de consommateur.

Je vivais le rêve américain !

Puis ma mère est morte.
Et mon mariage a pris fin.

Tous les deux le même mois.

Ces deux évènements
m'ont fait regarder autour,

remettre en question
ce qui était devenu l'objectif de ma vie.

Vous savez ce que j'ai réalisé ?

J'ai réalisé que j'étais si concentré

sur les soi-disant
« succès » et « accomplissements »,

en particulier l'accumulation de choses.

Je vivais le rêve américain

mais ce n'était pas mon rêve.

Il a fallu que j'obtienne
tout ce que je pensais vouloir

pour réaliser que ce que je voulais
n'était pas du tout ce que je voulais.

A peine un an plus tôt,

maman avait déménagé
de l'Ohio à la Floride

pour prendre sa retraite.

C'est ce qu'on fait
quand on vit dans le Midwest.

Quelques mois après qu'elle a déménagé,

elle a appris qu'elle avait
un cancer du poumon.

Quelque mois après cela,

elle était partie.

J'ai passé beaucoup de temps
avec elle en Floride,

alors qu'elle subissait
sa chimio et ses radiations.

Après son décès, j'ai réalisé
que je devais faire un dernier voyage

pour m'occuper de ses affaires.

Je suis allé de Dayton, en Ohio
à St. Pete Beach, en Floride.

A mon arrivée, j'ai trouvé environ
l'équivalent de 3 appartements de choses

entassées dans le petit T1 de maman.

Mais ne vous méprenez pas,
maman n'était pas une amasseuse,

oh non.

Je n'ai trouvé aucun chat mort
dans son frigo.

(Rires)

Mais elle possédait beaucoup de choses.

65 années d'accumulation.

Saviez-vous

que le foyer américain moyen
contient plus de 300 000 objets ?

300 000 !

Mais bien sûr, la majorité d'entre nous
ne sont pas des amasseurs.

Nous gardons juste beaucoup de choses.

Nous gardons toute une vie de souvenirs.

Maman le faisait.

J'ai donc fait ce que
tout bon fils ferait --

je pense que c'est moi, mal luné --

j'ai appelé un loueur de camions.

Je les ai appelés pour leur demander
le plus grand camion qu'ils avaient.

Il m'en fallait un si grand,

j'ai dû attendre un jour de plus
pour que celui de 8m3 soit disponible.

En attendant les déménageurs,

j'ai invité des amis de maman
à m'aider avec ses affaires.

Il y avait trop de choses
pour m'en occuper seul.

Son salon était plein
de meubles anciens,

de vieilles peintures

et d'innombrables napperons.

Elle adorait les napperons.

Sa cuisine était pleine
de centaines d'assiettes, de tasses,

de bols et d'ustensiles mal assortis.

Sa salle de bain était pleine

de produits d'hygiène, assez pour ouvrir
un petit salon de beauté.

Son armoire à linge,

on avait l'impression qu'un hôtel
tournait grâce à son armoire à linge

qui était pleine de serviettes de bain
et de plage non assorties,

de draps, de couvertures et de couettes.

Ne me parlez même pas de sa chambre.

Pourquoi maman avait-elle 14 manteaux
entassés dans son armoire ?

14 !

Elle vivait à St. Pete Beach, en Floride !

Autant dire que maman
possédait beaucoup de choses

et j'ignorais quoi en faire.

J'ai donc fait ce que
tout bon fils aurait fait :

j'ai loué un garde-meuble.

Quand j'ai appelé, j'ai demandé
le plus grand box possible.

Devinez ce qu'ils ont demandé.

« En voulez-vous un qui soit climatisé ? »

Climatisé, juste pour que
les affaires de maman soient à l'aise ?

Non, je n'en veux pas un
qui soit climatisé,

donnez-moi juste un grand box
avec un verrou dessus !

Je ne pouvais pas mélanger
les affaires de maman et les miennes,

j'avais déjà une grande maison
et un sous-sol pleins de choses.

Mais un garde-meuble ?
Oh, oui !

Un garde-meuble me permettrait
de tout conserver !

Au cas où j'en ai besoin, un jour,
dans un futur hypothétique non existant.

Vous savez, au cas où.

Au. Cas. Où.

[Au. Cas. Où.]

Les trois mots les plus dangereux
de la langue française.

Alors me voilà, essayant de finir
d'emballer les affaires de maman

quand soudain, je remarque
ces quatre boites.

Ces quatre boites
de papier pour imprimante.

Assez lourdes.

Fermées avec beaucoup de scotch.

Je les ai sorties une par une.

J'ai remarqué que chaque boite
était étiquettée

avec juste un numéro sur le côté,
écrit au marqueur noir.

Tout ce que je voyais c'était : un, deux,

trois, quatre.

Je me tenais là, regardant par terre,

me demandant ce qu'il pouvait
bien y avoir dans ces boites.

On est à la fin du temps imparti.
Profitez bien du reste de la conférence !

(Rires)

C'était mes vieux documents
datant de l'école primaire,

des classes de CP à CM1.

En ouvrant ces boites,
j'ai laissé libre cours à ma curiosité

et j'ai pensé :

« Pourquoi ma mère gardait-elle
ces stupides documents ? »

Puis tous ces souvenirs me sont revenus,

j'ai réalisé qu'elle s'accrochait
à un bout de moi,

elle s'accrochait à tous les souvenirs
contenus dans ces boites.

Attendez !

Ces boites étaient fermées
depuis plus de 20 ans,

ce qui, pour la première fois de ma vie,
m'a fait réaliser une chose importante :

nos souvenirs ne sont pas
dans nos affaires.

[Souvenirs]

Nos souvenis sont en nous.

Maman n'avait pas besoin
de garder ces boites

pour s'accrocher à un bout de moi.

Je n'ai jamais été dans ces boites.

Mais en considérant son appartement,

j'ai considéré toutes ses affaires

et j'ai réalisé que j'allais
faire la même chose.

Sauf qu'au lieu de conserver ses souvenirs
dans une boite chez moi,

j'allais les entasser
dans un grand box avec un verrou.

J'ai donc fait ce que
tout bon fils aurait fait,

j'ai appelé le loueur et annulé le camion.

Puis j'ai appelé et annulé
la location du garde-meuble.

J'ai passé les 12 jours suivants
à vendre et donner presque tout.

J'ai appris quelques leçons
très importantes au passage.

Non seulement ai-je appris

que nos souvenirs ne sont pas
dans nos affaires mais en nous,

mais j'en ai aussi beaucoup appris
sur la valeur, la valeur réelle.

Pour être honnête,

j'allais m'accrocher
égoïstement aux affaires de maman

mais je n'allais pas en tirer
une quelconque valeur

alors qu'elles étaient là,
enfermées à perpétuité.

La vérité est qu'en lâchant prise,

je pouvais ajouter de la valeur
à la vie d'autres gens.

J'ai donné la majorité de ses affaires
à ses amis, à des charités locales,

leur offrant une nouvelle maison.

Les choses que j'ai pu vendre,
j'ai pu en tirer de l'argent

et le donner aux organismes

qui l'ont aidée à traverser
sa chimio et ses radiations.

Quand je suis finalement retourné en Ohio,

je suis reparti avec juste
quelques objets sentimentaux :

une vieille peinture, quelques photos,
peut-être même un ou deux napperons.

La dernière leçon que j'ai apprise
était une leçon pratique.

Bien qu'il soit vrai que, parfois,
nos souvenirs soient dans nos objets,

il est aussi vrai que, parfois,

les choses que nous avons
peuvent déclencher des souvenirs

qui sont en nous.

Quand j'étais toujours en Floride,

j'ai pris des photos
des possessions de maman.

A mon retour en Ohio,

je suis rentré avec
quelques boites de photos,

que j'ai pu scanner
et conserver au format numérique.

Ces photos ont rendu cela
plus facile pour moi de lâcher prise

car j'ai réalisé que
je ne renonçais pas à mes souvenirs.

[Lâcher prise, aller de l'avant]

Finalement, j'ai dû lâcher prise
sur ce qui me pesait

avant de pouvoir aller de l'avant

et pour pouvoir aller de l'avant,
j'ai dû regarder dans le miroir

et faire l'inventaire ma vie.

Il s'avère que j'avais une vie organisée,

[Organisée]

mais en fait, je n'étais
qu'un amasseur bien organisé.

Tout avait l'air bien, c'est sûr,
mais ce n'était qu'une façade

et je savais que je devais
simplifier les choses.

C'est là que cette belle chose,
le « minimalisme », est entré dans ma vie.

Pour moi, tout a commencé
avec une question :

comment ma vie pouvait-elle
être meilleure avec moins ?

En répondant à cette question,

j'ai pu comprendre
l'objectif du minimalisme,

pas seulement comment faire,
mais pourquoi.

J'ai appris qu'en simplifiant ma vie,
j'aurais du temps pour ma santé,

pour mes relations,
mes finances, mes passions

et que je pouvais contribuer
au-delà de moi de façon significative.

J'ai pu comprendre
les intérêts du minimalisme

bien avant d'avoir fait le ménage
dans un dressing.

Quand le moment est venu pour moi
de désencombrer ma vie,

j'ai commencé modestement
en me posant une autre question :

si tu enlevais un bien matériel de ta vie
chaque jour durant un mois ?

Juste un. Que se passerait-il ?

Le résultat final :

je me suis débarrassé de bien plus
que de 30 objets les 30 premiers jours,

vraiment beaucoup plus.

C'est devenu un défi personnel,

découvrir ce dont
je pouvais me débarrasser.

J'ai parcouru mes pièces et placards,
armoires et couloirs, voiture et bureau,

à la recherche d'objets dont me séparer,

ne conservant que les choses
qui ajoutaient de la valeur à ma vie,

je soupesais chaque artefact,

demandant : « Cette chose
ajoute-t-elle de la valeur à ma vie ? »

Plus je posais cette question,
plus je gagnais en énergie.

Embrasser le minimalisme
est devenu plus simple chaque jour.

Plus vous le faites, plus vous êtes
libre, heureux et léger

et plus vous voulez jeter de choses.

Quelques chemises
m'ont poussé à vider une armoire,

quelques DVD à me débarrasser
d'une bibliothèque de disques.

Quelques objets décoratifs ont mené
à des tiroirs fourre-tout

qui ont perdu leur adjectif ;

c'est un cycle merveilleux.

Plus vous agissez, plus vous voulez agir.

Cependant, l'objectif du minimalisme

a à voir avec les avantages ressentis

une fois que nous avons
fini de désemcombrer.

De ce fait, ôter l'encombrement
n'est pas le résultat final,

ce n'est que la première étape.

Il est possible de rentrer chez soi,

se débarrasser de tout
ce qu'on possède et être malheureux,

rentrer dans une maison vide et bouder,
après avoir supprimé tous vos doudous.

Car la consommation n'est pas le problème.

La consommation imposée est le problème.

Nous pouvons changer cela

en étant plus intentionnel
dans nos décisions quotidiennes.

En huit mois, j'ai volontairement jeté

plus de 90% de mes biens matériels.

Cependant, si vous visitiez ma maison,
vous ne vous écrieriez pas :

« Mon dieu ! Ce mec est un minimaliste ! »

Vous diriez probablement :
« Wahou, il est ordonné. »

Vous demanderiez comment
je garde les choses si organisées

et je sourirais en disant
ne pas posséder grand chose

mais que ce que je possède
ajoute une réelle valeur à ma vie.

Chacun de mes biens, ma voiture,
mes vêtements, ma vaisselle, mes meubles,

a une fonction.

En tant que minimaliste, toute possession
a un but ou m'apporte de la joie.

Tout le reste est écarté.

Une fois l'encombrement déblayé,
j'ai posé des questions plus profondes,

des questions comme :

pourquoi ai-je donné
tant d'importance à mes affaires ?

Qu'est-ce qui est vraiment
important dans ma vie ?

Quand suis-je devenu si insatisfait ?

Qui veux-je devenir ?

Comment vais-je définir
mon propre succès ?

Des questions complexes
avec des réponses difficiles

mais qui se sont avérées plus importantes

que de jeter mon excès d'affaires.

Si nous ne répondons pas soigneusement,
rigoureusement à ces questions,

l'armoire que nous avons désencombrée
débordera de nouveaux achats

dans un futur pas si lointain.

En lâchant prise et en faisant face
aux questions complexes de la vie,

les choses se sont simplifiées

et les gens autour de moi
ont remarqué la différence.

Les gens au travail disaient :

« Tu as l'air moins stressé ! »
« Tu as l'air plus calme ! »

« Que se passe-t-il ?
Tu as l'air bien plus sympa ! »

Puis mon meilleur ami,
un mec du nom de Ryan Nicodemus,

que je connais depuis que nous étions
des petits gros en CM2,

est venu me voir pour me dire
qu'il avait remarqué que j'étais heureux.

Cela l'a ouvert à temps

aux concepts du minimalisme,
de vivre une vie significative avec moins.

Simplifier sa vie a fait de la place
à ces conversations plus profondes,

des conversations quant à comment
notre consommation effrénée

n'affectait pas que nos vies
mais infectait toute notre société.

Ryan : Plus nous consommons,
plus nous produisons de déchets.

Bien sûr, le contraire est aussi vrai.

Si nous consommons moins,
nous produisons moins de déchets.

Vous le savez peut-être,

si le monde entier consommait
comme les États-Unis,

il faudrait plus de 4 Terres pour subvenir
à notre consommation effrénée.

Comment nous, consommateurs américains,
pouvons-nous continuer à consommer ainsi ?

C'est assez simple :
nous augmentons notre dette !

Voilà comment.

[Dette]

Saviez-vous que l'Américain moyen

a 4 cartes de crédit
dans son portefeuille ?

Un Américain sur 10
a au moins 10 cartes de crédit actives.

Et la dette à la carte de crédit
moyenne est de plus de 16 000$.

La dette totale
des consommateurs américains

est de près de 12 000 milliards
de dollars.

12 000 milliards de dollars !

Laissez-moi replacer cela
dans son contexte.

Si vous dépensiez un dollar
chaque seconde,

il vous faudrait plus de 31 000 ans
pour dépenser mille milliards de dollars.

En fait, si vous dépensiez
un million de dollars par jour

depuis la naissance de Bouddah,

vous n'auriez pas encore dépensé
mille milliards de dollars aujourd'hui.

Et nous avons près
de 12 000 milliards de dollars de dette.

La seule façon de nous en sortir
est de lâcher prise.

En lâchant prise, nos actions
encouragent les autres à lâcher prise.

Il y a 6 ans, Josh et moi
avons renoncé nos affaires

afin de commencer à vivre une vie
en accord avec nos valeurs.

Nous consommons moins pour vivre plus.

Quand nos vies sont devenues
notre message,

nous avons lancé un blog pour partager
ce message avec d'autres.

Nous l'avons appelé
« theminimalists.com ».

Depuis, nous avons écrit des livres
sur comment vivre simplement

avons lancé un podcast
sur l'intentionnalité

et avons sorti un documentaire
appelé « Minimalisme ».

Tout cela dans le but d'ajouter
de la valeur à la vie des autres.

C'est pour cela que nous sommes
présents aujourd'hui,

nous espérons vraiment

pouvoir ajouter de la valeur
à toutes vos vies.

Si vous partez avec un seul message,

nous espérons que ce sera celui-ci :

aimez les gens et utilisez les objets,
car le contraire ne fonctionne jamais.

[Aimez les gens, utilisez les objects]

(Applaudissements)