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Pourquoi je dois m'exprimer sur les discriminations raciales | Frederick Edwards Jr. | TEDxNDSU

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    Parlons-en.
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    Parlons de mon témoignage.
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    Parlons de ces pensées
    qui maintiennent mon esprit
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    dans cette impasse négative.
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    J'ai perdu 45 amis morts par arme à feu.
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    Parlons de ces nuits.
  • 0:29 - 0:32
    Parlons de cette douleur.
    Est-ce que vous m'écoutez ?
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    Vous ne m'entendez pas.
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    Vous n'entendez pas ma douleur.
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    Vous ne pouvez pas
    me faire me sentir mieux.
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    Et j'ai appris très jeune
    que ce n'était pas pour la thune.
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    J'ai tellement d'amis en prison pour cela,
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    et je ne peux même pas ravaler ma fierté
    et leur écrire une lettre.
  • 0:56 - 0:59
    Parlons de pourquoi ma communauté
    veut être aussi tape-à-l’œil
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    et satisfaire autant son confort.
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    Vous voyez, je ne vous blâme pas.
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    Mais vous m'avez traité de criminel
    avant que je sache ce qu'est la prison.
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    Vous m'avez traité d'inférieur
    avant que je sache lire et écrire.
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    Parlons de ces journées passées
    chez un ami où j'entendais :
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    « Que fait ce négro chez moi ? »
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    Parlons de mon premier meilleur ami
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    qui a cessé de me fréquenter en CM1
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    parce que « fréquenter des copains noirs
    lui attirera des ennuis ».
  • 1:30 - 1:32
    Parlons du fait que je dois retirer
    mes mains de mes poches
  • 1:32 - 1:37
    quand je vais dans n'importe quel magasin,
    pour ne pas paraître louche.
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    Parlons du fait que je dois
    changer de trottoir
  • 1:41 - 1:44
    si une femme se trouve du même
    côté de la rue que moi
  • 1:44 - 1:46
    de peur qu'elle ait peur.
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    Parlons de la fois
    où j'ai été gazé par erreur
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    lorsque j'ai éternué
    en passant à côté d'une femme
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    et peut-être qu'elle voulait me bénir,
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    mais à la place de l'eau bénite,
    elle n'avait qu'une lacrymo.
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    Parlons de cette illusion -
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    de cette confusion.
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    Vous ne me connaissez pas
    mais vous pouvez me juger ?
  • 2:10 - 2:11
    Mon proches sont perdus
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    et j'essaye encore de me trouver.
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    Je veux vous parler de l'origine
    de ces peurs irrationnelles
  • 2:19 - 2:21
    mais vous ne voulez pas en parler.
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    Au lycée, j'ai eu l'opportunité
    de raconter mon histoire.
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    Au sous-sol du lycée Washburn,
    dans une petite pièce peinte en noir,
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    j'ai découvert le concept
    du théâtre « boîte noire ».
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    Une femme du nom de Crystal Spring
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    confisqua nos téléphones
    et nous dit d'écrire des poèmes.
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    Elle nous dit d'inventer des histoires.
  • 2:40 - 2:43
    Elle nous donna l'opportunité de parler
    devant des centaines d'élèves
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    dans plusieurs écoles du Minnesota.
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    Mais l'élément essentiel
    que j'ai retenu de ce cours
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    était la banderole pendue aux murs :
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    « Une voix pour les sans-voix ».
  • 2:54 - 2:56
    C'est maintenant devenu mon but.
  • 2:56 - 3:00
    Mon but est d'être la voix de ceux
    qui souffrent de discrimination raciale
  • 3:00 - 3:03
    en parlant des expériences
    que j'ai traversées,
  • 3:03 - 3:06
    en remettant en question les préjugés
    du public sur l'ethnicité
  • 3:06 - 3:08
    et sur les conséquences du racisme,
  • 3:08 - 3:11
    et montrer qu'il est possible de soigner
    les blessures du mal.
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    Même avec ce que j'ai traversé,
  • 3:14 - 3:17
    je pense toujours qu'il est possible
    de mettre fin
  • 3:17 - 3:20
    aux discriminations
    systémiques et individuelles.
  • 3:21 - 3:24
    Mais si nous ne voulons pas
    changer notre vision,
  • 3:24 - 3:26
    nous ne faisons pas preuve
    d'esprit critique.
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    Sachez
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    que je suis votre frère,
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    je suis votre fils,
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    je suis ce gosse qui vit à côté
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    et vous n'avez pas à me prouver
    que vous n'êtes pas raciste.
  • 3:39 - 3:43
    Je suis quelqu'un qui vous aimera
    même si ce n'est pas réciproque.
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    Ceci étant dit,
    vous avez une grande responsabilité.
  • 3:47 - 3:51
    Certaines choses doivent cesser,
    doivent être transformées et réformées.
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    Il n'est pas question de pointer du doigt
    ce que les Blancs font de mal.
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    Les Noirs discriminent d'autres Noirs
  • 3:59 - 4:01
    et d'autres communautés ont des préjugés
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    et discriminent aussi des Noirs.
  • 4:03 - 4:04
    Nous devons tous abattre les barrières
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    des discriminations raciales
    individuelles et systémiques
  • 4:08 - 4:11
    qui ont été érigées il y a longtemps
    par la suprématie blanche.
  • 4:12 - 4:15
    Ceci étant dit, la culpabilité des Blancs
    ne sauve pas de vies.
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    Cessez d'avoir faussement pitié de moi.
  • 4:18 - 4:21
    Ne dites pas aux enfants
    qu'il n'y a pas de couleur.
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    Je sais que c'est pour ne pas
    avoir l'air raciste
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    mais ne pas voir la couleur décrédibilise
    mes expériences en tant qu'homme noir.
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    Si vous ne voyez pas la couleur,
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    regardez les inégalités flagrantes
    de ma communauté :
  • 4:32 - 4:36
    les inégalités scolaires,
    les opportunités économiques,
  • 4:36 - 4:38
    nos quartiers
    et nos conditions de travail.
  • 4:39 - 4:41
    Mais le plus frustrant,
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    c'est quand les gens
    ne comprennent pas mon vécu
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    et me demandent :
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    « Le racisme n'a pas changé ? »
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    Le racisme a changé.
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    Comme dirait ma mère :
    « On a édulcoré le racisme. »
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    Maintenant je peux travailler avec vous
    mais vous n'avez pas à approuver ma vie.
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    Je peux aller à l'école avec vous,
    jouer au football avec vous,
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    mais vous ne pouvez pas
    m'inviter chez vous.
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    Quand j'évoque mes plats préférés,
  • 5:07 - 5:09
    vous n'en avez jamais entendu parler.
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    Si je vous dis que je viens
    des quartiers nord de Minneapolis,
  • 5:13 - 5:15
    vous me demandez comment c'est
    de vivre dans un ghetto.
  • 5:16 - 5:17
    Je vois la spirale
  • 5:17 - 5:21
    involontaire, inconsciente, assimilée,
    et influencée par les médias
  • 5:21 - 5:23
    des idéologies racistes
    que vous avez contre moi.
  • 5:24 - 5:26
    Et je ne pense pas que tous les préjugés
  • 5:26 - 5:28
    que vous avez contre moi
    soient de votre seule faute.
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    Les Noirs sont toujours représentés
    à la télévision comme criminels,
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    dangereux, des voyous,
    des comiques ou des athlètes.
  • 5:35 - 5:37
    Nous sommes vus comme des ratés,
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    des rebelles, irrespectueux,
    violents et bruyants.
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    Mais surtout comme ceux
    qui terrorisent la nation.
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    Ces idéologies datent de l'époque
    de l'esclavage et de Jim Crow
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    et montraient les Noirs comme inférieurs,
  • 5:51 - 5:52
    et cela a fonctionné.
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    Et cela fonctionne toujours.
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    Même maintenant quand un Noir est abattu
  • 5:58 - 6:01
    à New York par un Blanc,
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    on parle de l'homme blanc
    comme étant bien habillé
  • 6:04 - 6:06
    et de l'homme noir
    comme ayant un casier judiciaire.
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    Sachez que même si vous avez ces préjugés
    contre moi,
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    et vous vous servirez peut-être des films
    et des médias pour vous justifier,
  • 6:20 - 6:24
    je veux que vous sachiez
    que je vous aime sincèrement.
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    Car bien que le racisme
    n'ait pas commencé avec nous,
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    il peut cesser avec nous.
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    On nous rappelle que si les Noirs
    étaient plus dociles,
  • 6:35 - 6:38
    ils ne mourraient pas
    sous les coups de la police.
  • 6:39 - 6:41
    Quel tableau vous a-t-on peint ?
  • 6:45 - 6:47
    Quel tableau vous a-t-on peint ?
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    Nous vivons des moments historiques,
  • 6:51 - 6:54
    et beaucoup de facteurs historiques
    vous entravent,
  • 6:54 - 6:56
    mais en tant que voisin, je dois vous dire
  • 6:56 - 6:59
    que mon quartier
    n'a rien à voir avec le vôtre.
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    J'ai vécu dans les quartiers nord
    presque toute ma vie.
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    J'ai vu des garçons jouer au basketball
    du matin au soir,
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    j'ai vu des filles s'asseoir dehors
    pour se faire coiffer,
  • 7:09 - 7:13
    j'ai vu des enfants faire du vélo
    d'un lampadaire à l'autre,
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    mais vous savez quoi ?
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    C'était les dealers qui payaient
    des glaces aux enfants,
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    c'était les gangsters qui veillaient
    à ce que l'on rentre chez nous,
  • 7:25 - 7:28
    c'était les mères indignes
    qui hébergeaient les enfants
  • 7:28 - 7:30
    qui étaient à la rue
  • 7:30 - 7:34
    et c'était sur les aires de jeux taguées
    que nous avons créé nos super-héros.
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    Je pensais que ma vie était normale,
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    que ce qu'il se passait dans ma communauté
    se passait partout.
  • 7:42 - 7:46
    J'ai rapidement découvert
    à quel point c'était faux.
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    Les descentes de police
    étaient mon quotidien.
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    N'autoriser que deux enfants
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    à entrer dans un magasin
    était mon quotidien.
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    Être un des rares gamins de la rue
    à connaître son père était mon quotidien.
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    Un enfant de cinq ans tué par balles
    à quelques rues de ma maison
  • 8:04 - 8:06
    alors qu'il dormait,
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    ça, ce n'était pas normal,
    mais ça s'est passé.
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    Même quand j'ai déménagé
    dans les quartiers sud,
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    j'ai vite réalisé qu'il y avait
    des ressemblances
  • 8:15 - 8:17
    entre les deux quartiers où j'ai vécu.
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    Donc j'ai une question pour vous :
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    si c'était mon quotidien,
    pourquoi n'était-ce pas le vôtre ?
  • 8:25 - 8:28
    Était-ce le rêve que Martin Luther King
    avait pour sa nation ?
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    Je vous demande aujourd'hui
    de vous servir de mes expériences.
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    J'ai un proverbe africain
    avec lequel je veux vous laisser :
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    « Si tu te tiens sur le dos d'un homme,
    tu verras plus loin et tu iras plus haut. »
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    Pouvez-vous tous vous tenir sur mon dos
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    en utilisant mes expériences pour dénoncer
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    et être la voix des sans-voix ?
  • 9:01 - 9:02
    Dieu vous bénisse.
Title:
Pourquoi je dois m'exprimer sur les discriminations raciales | Frederick Edwards Jr. | TEDxNDSU
Description:

« Parlons de ce qui me traverse en ces temps difficiles. » Frederick Edwards Jr. exprime ses inquiétudes sur les discriminations raciales de notre époque et sur la manière dont elles affectent tant de vies, dont la sienne. Regardez cette vidéo pour l'écouter parler de ses difficultés et de sa résilience en tant que militant contre les discrimination.

Frederick Edwards Jr. est un conférencier en motivation et un artiste originaire des quartiers nord de Minneapolis. Ce qu'il a dû traverser transparaît dans l'énergie qui émane de lui. Aider les autres à trouver leur force et leur potentiel intérieurs est aujourd'hui sa passion. Il a donné des conférences devant des centaines d'élèves d'universités, de lycées et de collèges et offre le témoignage de ses difficultés et de sa résilience. Avec neuf frères et sœurs, Frederick est le dixième et dernier enfant de la fratrie. Sa mère avait 0,0001% de chance de tomber enceinte après son neuvième enfant. Frederick était ce 0,0001%.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
09:08

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