FOMO - La peur de manquer quelque chose | Bobby Mook | TEDxUNC

Un de nos orateurs étudiant, Bobby Mook, appelé Chapel Hill, nous interpelle à propos d'un syndrome dont souffre actuellement notre société appelé FOMO- la peur de manquer quelque chose. La FOMO nous empêche de réaliser nos objectifs, et la question : « Suis-je important ? » en est la perturbation sous-adjacente. Bobby nous invite à réévaluer notre confiance en la technologie et à vivre le moment présent.

Imaginez...

vous êtes bien installés dans votre lit,
un livre ouvert entre vos mains,

enveloppé dans vos couvertures
bien chaudes.

Vous êtes vraiment heureux,

parce que vous avez eu
une longue semaine de travail,

de tâches journalières et d'activités,

et pour être honnête,

vous ne pourriez pas être
mieux que dans votre lit.

Et au moment où vous tournez la page,
un ami vous envoie une vidéo.

Et aussitôt que vous pressez votre
misérable doigt sur le bouton lecture,

votre téléphone balance de la musique.

Et alors que la musique s'abaisse,
la caméra se tourne vers la foule,

et vous voyez tous vos meilleurs amis
à une soirée avec beaucoup de monde

passer la meilleure soirée de leur vie.

Et là, une grosse vague de
« FOMO » vous submerge.

(Rires)

Alors que l'instant d'avant vous étiez
parfaitement heureux dans votre lit,

maintenant, vous vous sentez
à côté de la plaque,

assis dans votre chambre à 22 heures,
un vendredi soir, en pyjama.

(Rires)

« FOMO » est un acronyme pour
peur de manquer quelque chose.

Ce n'est pas une expérience
humaine nouvelle,

toutefois, la société d'aujourd'hui
a plus de moyens que jamais

pour attiser cette peur.

Mais ce n'est pas forcément
quelque chose de mauvais.

Quand on la comprend
et qu'on la reconnait,

ça peut nous aider.

Tout le monde ici peut se rappeler
avoir été en famille ou avec des amis,

et avoir été distrait parce que votre
téléphone vibrait dans votre poche

à cause d'un message ou d'un appel.

Ou même pire,

passer un moment où vous êtes assis
dans un silence total et dérangeant,

alors que tout le monde autour de la table
a la tête baissée et envoie des SMS.

Alors, la peur de passer à côté

nous empêche d'entrer
en contact avec le monde,

mais elle fait bien plus que ça.

Pensez au jour, où dès que
vous êtes sorti de votre lit,

vous étiez à fond,
habillé, un granola pour la route,

vous courez entre les rendez-vous et
prenez des rendez-vous entre les appels,

et finalement, vous décidez de faire
une pause café pour vous reposer.

Mais même quand on essaie
de se reposer, on n'y arrive pas.

On a le sentiment d'avoir
besoin de faire quelque chose,

parler à quelqu'un,
ou jouer avec notre téléphone.

On galère vraiment à faire comme si
on buvait un café tout seul à une table.

Donc la peur de rater quelque chose,
ne fait pas que nous déconnecter du monde,

mais elle nous empêche aussi
d'apprécier le moment présent.

Et le dernier effet
de la peur de rater quelque chose,

est qu'elle nous empêche
de réaliser nos objectifs.

À un moment donné, nous avons
tous tergiversé sur un objectif.

Vous savez, ces moments où l'on sait
qu'on devrait faire quelque chose

pour respecter une date limite,

mais au lieu on décide de faire
quelque chose d'autre,

comme par exemple, traîner avec
les potes et regarder un match.

Et invariablement,
lors d'une des ces nuits,

on a un moment où l'on réalise
que l'on a fait une terrible erreur.

Et ce moment, généralement,
arrive comme ça :

vous êtes avec vos amis,
vous passez un bon moment,

vous vous rappelez que vous avez
une date limite qui approche très vite...

Et vlan ! Vous vous retrouvez avec une
grosse boule de stress dans l'estomac,

et après ça, vous ne pouvez
plus apprécier quoique ce soit.

Tout ce à quoi vous pensez, ce sont,
les choses que vous auriez dû faire,

les choses que vous devriez
être entrain de faire,

et la terrible pensée de l’échec.

A partir de là, vous êtes
distraits de vos amis,

vous ne pouvez pas apprécier
l'endroit où vous êtes,

et vous surestimez vos objectifs.

Et ces effets ne sont pas nouveaux.

Exactement comme Drake
désigne Carpe Diem,

sous son horrible acronyme YOLO,
(Rires)

FOMO est un nouveau mot,

pour quelque chose qui a
toujours affecté les humains.

Par exemple, les Romains
souffraient de FOMO chronique,

et peut-être que personne n'en a
plus souffert que Marcus Tullius Cicero.

Cicero avait une telle mauvaise FOMO,

qu'il était horrifié de passer
à côté de quelque chose,

à chaque fois qu'il quittait la capitale.

Et comme il n'avait aucun moyen
de substitution comme Facebook...

(Rires)

il avait besoin de trouver une nouvelle
solution pour faire face à sa FOMO.

Alors, il s'est arrangé pour recevoir
des lettres de la capitale,

lui relatant tout ce qui se passait,
de la politique,

à ce qui est probablement plus important,
à savoir les rumeurs et les scandales.

Et la peur de manquer quelque chose
devient encore plus intéressante,

dans le contexte de la recherche moderne.

En 1938, une étude connue
sous le nom de Harvard Grant study,

qui est l'une des études les plus
significatives que l'on ait jamais faites

sur les raisons de la joie,

a commencé par cartographier
la santé physique et émotionnelle

de 250 étudiants mâles,

et ils les ont suivis à travers toutes
les phases de leur développement :

en tant que jeunes adultes,
moyens adultes et à la maturité.

Et après 75 ans, l'étude a révélé
que dans l'ensemble,

les clefs du bonheur sont
la connectivité et l'accomplissement.

Et si nous repensons aux effets
de la peur de passer a coté,

elle nous empêche de nous
connecter et d'accomplir.

Il faut donc faire quelque chose.

Mais premièrement,

nous devons parler du rôle que
la technologie joue dans tout ça.

Ne me méprenez pas. Se connecter
à travers la technologie est incroyable.

Nous avons l’habilité de nous
connecter avec des amis

instantanément,
et n'importe où dans le monde.

Mais le nombre de connections est limité,

et lorsque nous nous connectons
un peu trop, on se sent fatigué.

Des études montrent
que l'usage trop fréquent

des médias sociaux ou du portable,

engendre une importante anxiété
et une mauvaise performance.

Mais ce ne devrait être
une surprise pour personne.

Une fausse obligation d'avoir
une complète et constante remise à jour

de la représentation sociale
et médiatique de nous même,

peut nous apporter du stress.

Et les SMS des amis, quelques
appels manqués des collègues,

des e-mails de tout le monde,
et 1 ou 2 messages sur votre messagerie,

comme ma mère qui ne comprend pas

que plus personne ne laisse
de messages vocaux de nos jours...

(Rires)

peuvent provoquer du stress.

Ceci étant dit, c'est assez facile
de faire quelque chose.

Si vous êtes à table avec vos amis,
où que vous travaillez sur un projet,

où que vous essayez de vous reposer,

atteignez vos distractions technologiques.

Faire cela va vous aider, mais
ça ne va pas résoudre le problème,

parce que la technologie
n'est pas la raison pour laquelle

on ressent la peur
de manquer quelque chose.

C'est juste un symptôme.

Nous utilisons aussi
la technologie pour faire face.

On fait des trucs, comme changer
notre photo de profil sur Facebook,

en espérant qu'elle ait
beaucoup de j'aime,

Ou envoyer un SMS à un ami
disant : « Hey, quoi de neuf ?

Ça fait trop longtemps
que je ne t'ai pas vu. »

Sachant qu'on a vraiment
besoin d'une réponse.

Et ne vous détrompez pas.

Il est normal de vous sentir bien

si votre photo de profil
a plus de cent j'aime.

En fait, c'est super.
C'est sûrement une photo géniale.

(Rires)

Mais cela ne vous fera vous sentir
bien, que pour un court instant,

parce que ça ne traite pas vraiment
votre peur de manquer quelque chose.

La raison pour laquelle
on ressent cette peur,

c'est notre lutte à répondre
aux questions essentielles de la vie.

Est-ce-que l'on se rappellera de moi ?

Est-ce que ce que je ferai sera
important pour quelqu'un ?

Suis-je aimé ?

Est-ce-que ma famille m'aime ?

Est-ce-que mes amis m'aiment ?

Est-ce-que je vaux la peine d’être aimé ?

Ou résumé en une terrible
mais simple question :

Suis-je important ?

Et des fois on ne connait
tout simplement pas la réponse.

Suis-je important ?

Ça c'est la raison de notre
peur de manquer quelque chose.

Mais j'ai une super nouvelle.

Nous ne serons jamais capables
de surmonter cette peur.

(Rires)

C'est une super nouvelle.
Ça l'est vraiment.

Ce n'est pas possible de surmonter
cette peur humaine fondamentale.

Et oui, c'est une super nouvelle.

La FOMO nous emmène à mieux aimer,

à réussir plus grandement
et à vivre mieux,

La question que nous
ne devrions pas nous poser,

c'est comment surmonter cette peur
de manquer quelque chose.

La question qu'il faut que
nous nous posions est :

qu'est-ce que ma peur essaie de me dire ?

Et lorsque nous comprenons la raison
pour laquelle nous ressentons cette peur,

ça peut nous aider
à vivre notre vie pleinement.

La FOMO est notre alarme naturelle.

On peut s'en servir pour prendre
de meilleures décisions.

Comprenez votre peur
et faites ce qui vous rend heureux.

Merci.

(Applaudissements)