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Les prisons sont l'un des piliers centraux de l’État.
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En plus d'être de véritables entrepôts de misère humaine, elles constituent une menace qui
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se fait sentir bien au-delà de leurs murs, et nous conditionnent, dès le plus jeune âge, à accepter une vie
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de soumission, sur les plans économiques, sociaux et politiques.
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Elles sont un avertissement permanent qui nous contraignent à faire ce qu'on nous ordonne.
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Ou bien le contraire.
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C'est assurément un environnement anormal pour un être humain.
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Vous voyez...ce sont des cages, fondamentalement.
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Imaginer que l'on doive y rester 23h par jour, n'en sortir qu'1h par jour...
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C'est accablant.
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Les prisons, sous une forme ou sous une autre, existent depuis le développement des premiers États.
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La plupart du temps, elles servaient à enfermer les criminels qui attendaient
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leur véritable punition - généralement une forme de torture publique, l’exécution ou une lourde servitude.
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Cela a changé progressivement au milieu du 18ème siècle, lorsque le système carcéral moderne a commencé
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à prendre forme avec l'émergence du capitalisme industriel.
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A cette époque, les villes principales d'Europe et d'Amérique du Nord étaient des lieux grouillant
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de misère concentrée, de désespoir et d'inégalités - ce qui en faisait des foyers de criminalité.
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Nourries par l'hystérie de la classe dirigeante,
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des lois sévères transformèrent une infraction relativement mineure, telle que le vol d'une montre de poche,
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en un crime passible de pendaison publique.
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Dans ce contexte, des groupes chrétiens progressifs, comme les Quaker, proposèrent une réforme carcérale
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comme alternative plus humaine aux exécutions de masse.
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Ces premiers avocats de l'incarcération invoquaient l'idée selon laquelle une longue période d'isolement donnerait la possibilité
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aux pécheurs de méditer sur leurs mauvaises actions et de se repentir devant Dieu.
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C'est pourquoi ils nommèrent ces nouvelles structures des pénitenciers.
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Il ne fallut pas longtemps pour que les dirigeants virent le potentiel des prisons pour le maintien
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des hiérarchies sociales sous la dénomination de "sécurité publique".
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Aux Etats-Unis, la construction de prisons connut très tôt une explosion dans les années qui suivirent
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la Guerre Civile, alors que l'Amérique s'efforçait de reconstruire l’échafaudage de la suprématie blanche
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qui avait été mise à mal par l'abolition formelle de l'esclavage.
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Ce système raciste d'incarcération massive s'étendit à nouveau durant la décennie suivant
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la défaite du mouvement Black Power, et d'autres mouvements de libération des années 70,
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ce qui a contribué à donner naissance à sa forme moderne et tentaculaire : le complexe industriel carcéral.
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Durant les prochaines 30 minutes, nous parlerons à des individus qui partageront
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leur expérience personnelle de cette bête, et les défis cruciaux qu'elle implique.
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Puis nous discuterons de certaines actions menées par des prisonniers
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et des abolitionnistes qui cherchent à abattre les barrières de l'isolement imposé par l'Etat, à secouer la cage...
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et à causer beaucoup de désordre.
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Le Panoptique était un projet de prison, élaboré par Jérémy Bentham à la fin des années 1700.
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Au centre du bâtiment, il y a une tour de contrôle.
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Les prisonniers sont disposés dans des cellules de sorte que le garde au centre puisse surveiller
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n'importe lequel à tout moment.
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Dans les sociétés disciplinaires, le sujet intériorise le sentiment d'être regardé en permanence,
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et s'impose une pratique d'autodiscipline.
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La simple possibilité d'être vu conduit le sujet à adapter son comportement
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à ce qu'il pense être les attentes de ceux qui pourraient le regarder.
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La prison, c'est l'Etat militarisant le cours du temps.
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C'est une usine de production de tristesse et de soumission.
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C'est une structure intérieurement très hiérarchisée, fondée sur l'ennui et la surveillance.
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C'est le sentiment, profondément ancré en nous, que, peu importe à quel point nos vies sont pourries,
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l'Etat peut encore nous enlever quelque chose.
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La prison est comme une menace permanente qui pèse sur toutes les relations d'échange et de domination.
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Ainsi la prison affecte chacun d'entre nous à travers chacune de nos interactions routinières au sein du capitalisme.
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Même si nous n'y mettions jamais un pied.
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Je dirais que le système carcéral industriel est quelque chose qui s'est développé indépendamment
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de l'idée du droit pénal.
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Il est devenu une machine autonome.
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Au service des intérêts économiques d'entreprises.
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Pour d'autres buts également poursuivis par ce système, comme des motifs démographiques.
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Politiquement, ceux qui ont le plus intérêt à changer les choses sont ceux
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qui sont empêtrés dans le système.
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Il sert ainsi ce type de but politique.
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Il sert un but démographique.
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Et il sert d'outil de contrôle.
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L'économie politique des prisons est aussi liée à l'histoire de la désindustrialisation.
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Aux États-Unis, il y eut des vagues de migrations, principalement d'Afro-américains,
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vers les centres urbains comme Chicago, Oakland, Philadelphie, Detroit.
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Lorsque les emplois se déplacèrent vers les banlieues et à l'étranger sous l'effet de la mondialisation,
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cela créa des zones de concentration de pauvreté dans les villes.
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Les prisons absorbèrent alors ceux qui furent exclus
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du marché du travail.
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Alors vous voyez...dans des lieux comme Detroit ou Chicago, ceux qui sont considérés comme superflus
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pour les besoins du capital sont alors parqués dans les prisons.
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L'idée c'est vraiment d'extraire de la société des individus précis.
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Votre race, votre pauvreté, votre histoire coloniale, la maladie mentale, le handicap : toutes ces choses
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se recoupent dans le système carcéral.
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Il devient l'endroit où on met ceux dont on pense qu'ils
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ne sont pas des citoyens honnêtes, égaux, utiles.
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Et on les jette en prison.
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Le contrôle et la détention de l'immigration impliquent une constellation de plusieurs agences, dont
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L'Agence des Services de la Frontière canadienne, qu'on peut comparer à ICE (équivalent aux US).
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Depuis très longtemps, des gens sont déportés depuis le Canada.
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Depuis des décennies, des gens sont rentenus dans des cellules ordinaires puis
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expulsés du Canada.
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Mais maintenant, des gens sont incarcerés soit dans des prisons de province,
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ou dans ce qu'on appelle des Centres de Détentions de l'Immigration ou des Centre de Prévention de l'Immigration - mais ce sont en fait
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seulement des prisons spécifiques pour les migrants.
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Au Canada, le temps d'incarcération des migrants est indéfini, ce qui veut dire qu'on peut être retenu
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pour toujours.
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Il y a ainsi des gens incarcérés depuis huit ans.
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Il y a de nombreux morts dans les prisons migratoires - dont nous ne connaissons
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même pas le nom ni le numéro, car ils ne sont pas répertoriés.
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Alors quand des gens regardent de l'autre côté de notre frontière et disent : " Oh Trump emprisonne des enfants,
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et met des gosses dans des cages"...nous faisons la même chose.
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Nous détenons des enfants dans des prisons migratoires aussi.
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Beaucoup de monde est conscient qu'il y a une sur-incarcération des Indigènes au Canada.
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Aujourd'hui, près de 40% des femmes incarcérées sont des femmes indigènes au Canada.
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A Saskatchewan, 99% des filles incarcérées sont des Indigènes.
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Plus de 50% des jeunes incarcérés au Canada sont Indigènes.
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Bien qu'il soit vrai que les Etats-Unis surpassent tout le monde en terme d'incarcération
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des gens, surtout des Noirs, le Canada a lui aussi un problème relatif à l'incarcération des Noirs
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et à l'incarcération de masse en général.
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Il est très clair que la prison, et le système judiciaire, sont destinés à maintenir
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une classe permanente de gens qui commette des crimes, qui doit être gérée par la police
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et par les prisons.
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Une façon de procéder à cela est de reproduire des genres de cycles traumatiques
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sur les gens.
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Presque tous ceux que j'ai rencontré en prison avaient des histoires horribles
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de sales trucs qui leur étaient arrivés, qui remontaient à l'époque où ils étaient gosses.
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Et ce genre de trauma avait conduit ces gens aux situations dans lesquelles ces traumas étaient réactivés.
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Et la prison joue consciemment sur ces choses, n'est-ce pas ?
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Comme presque tout le monde a ce genre d'histoire de violence sexuelle.
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Ainsi la prison donne le pouvoir à n'importe quel garde de vous fouiller au corps
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à n'importe quel moment.
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Les gens s'y habituent.
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Mais le fait de s'y habituer, d'atteindre un point où ça n'a plus aucune importance
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peu importe le nombre de fois où vous faites palper implique une forme de porte, une internalisation
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de la douleur.
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Et ainsi l'abandon de soi au contrôle extérieur rend les gens plus vulnérables.
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La vie en prison est une routine très structurée.
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Cela est vrai, que vous vous trouviez dans un pénitencier fédéral de basse sécurité, ou
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dans l'aile administrative séparée d'un super complexe de sécurité maximale.
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Les prisons sont une expérimentation sociale en cours du totalitarisme.
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Mets tes mains derrière ton dos !
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Nous avons envoyé des camarades de cellule à l'hôpital.
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Des crânes cassés, fracturés, des bras cassés, des côtes cassées.
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Des oreilles déchirées.
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Orbite cassé.
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Cela arrive.
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Ils utilisent une règlementation importante, les hiérarchies internes, la privation sensorielle et l'ennui comme outil
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de conditionnement psychologique.
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Ces pratiques visent à user les gens, ce qui limite le besoin d'user de violence coercitive directe,
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et visent à convaincre les autres d'accepter finalement l'autorité de l'institution.
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Ma santé mentale diminuait.
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Doucement mais surement.
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Ce serait le cas pour n'importe qui.
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J'ai tenu un moment...maintenant je me dis juste "tant pis".
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IL n'y a rien de naturel dans le fait d'être enfermé dans des cages et retenu contre ta volonté.
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Toute la routine du monde ne peut rien y changer.
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Les jours sont tous plus ou moins semblables.
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Des rais des lumières fluorescentes en guise d'aurore.
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On quitte sa cellule le matin, on va dans une sorte de grande salle.
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On attend là que le charriot des repas arrive.
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Les gens sont pris d'une sorte de frénésie d'échange, du lait contre du jus d'orange par exemple
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ou d'autres choses comme ça.
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On a environ quinze minutes pour manger, avant que les gardes enlèvent
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les charriots, parce que leurs pauses sont programmées au moment de nos repas.
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Ensuite on est dans la salle commune pour la journée.
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Il n'y a pas grand chose à faire ici... parfois la télé est allumée.
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Au bout de trois heures, le déjeuner arrive.
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De nouveau, il arrive sur un charriot, sur des plateaux en plastique.
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Tout le monde fait ses échanges.
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Après le déjeuner on est enfermés pour que les gardes puissent prendre leur pause.
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Si on a de la chance, on est deux par cellule.
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Dans beaucoup de prisons provinciales, on est trois.
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Il y a alors une personne dont le lit est sur le sol.
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Il n'y a alors aucun espace pour marcher, sauf peut-être un très étroit
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passage pour aller aux toilettes.
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Et finalement, après peut-être deux ou trois heures, on est relâchés.
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On est de retour dans la grande salle...il ne se passe toujours rien.
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On peut retrouver des potes auxquels on a pas parlé depuis la veille,
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à cette heure, et leur raconter des histoires à propos de tout le rien qui nous est arrivé.
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On a pas vraiment le sens de l'heure qu'il est, on se tient informé par ce qu'il y a à la télé
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vous voyez ?
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Et on devient un peu comme...
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Maury O Clock.
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Il y a aussi le Dr. Phil O Clock.
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Et puis Ellen O'Clock veut dire que c'est l'heure du dîner, parce qu'on mange à 4h, pour
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coller avec la durée du changement d'équipe des gardes.
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Après le dîner, on est à novueau enfermés pendant deux nouvelles heures.
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Avec nos compagnons de cellule.
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On a peut être amené un livre cette fois...(?) des livres de poches
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qui ont trainé dans la prison depuis toujours, couverts de sang et de morve
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et qui ne sont jamais vraiment remplacés.
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Puis on sort deux heures le soir.
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Les programmes du soir sont plus variés que ceux de la journée, vous savez, alors ça peut être
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comme le show où des célébrités font du lip-sync.
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Puis on est de nouveau enfermés pour la nuit, qui commence probablement vers 20h.
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Les lumières sont allumées pendant deux heures.
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De même, on ne fait que tuer le temps.
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Après l'extinction des feux, on doit essayer de rester silencieux.
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Plus de chasse d'eau des toilettes jusqu'au lendemain matin, parce ce sont des chasses d'eau industrielles
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ultra puissantes qui font énormément de bruit.
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Et puis on se lève quand les lumières fluorescentes s'allument, tout le truc recommence
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à nouveau.
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Quand on rentre là dedans, ces gens sont très attentionnés et
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demandent à voir tes documents administratifs juste pour être sûrs que tu les a sur toi.
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Puis on passe à travers un détecteur de métal.
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Ce n'est pas effrayant...tout va bien se passer.
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J'avais 16 ans quand mon frère a été incarcéré.
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Mon frère avait 17 ans et il avait écopé d'une peine de prison à vie sans sursis.
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Une peine qui n'existe qu'aux Etats-Unis.
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A vivre avec un parent incarcéré, on devient conscient du coût que représente
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le simple fait d'exister en prison.
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Je suis continuellement en train de charger de l'argent sur le compte de mon frère pour qu'il puisse acheter
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des produits de l'épicerie carcérale.
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Toute forme de communication entre les prisonniers et les membres de leur famille sont médiatisés
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par une compagnie qui escroque les prisonniers.
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Les téléphones par exemples.
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Il y a une tendance à remplacer les visites en personne par
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des visites digitales.
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Il y a ainsi deux compagnies de télécommunication carcérale qui dominent l'industrie aux Etats-Unis :
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Global Tel Link et Securus Technologies.
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Ces compagnies vont parfois exiger, dans leurs contrats, que la prison
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à laquelle elles offrent leurs services, bannissent les visites en personne et les remplacent par des visites digitales.
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Au fond elles exploitent le besoin des prisonniers de rester socialement liés à leur famille et
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à leurs êtres chers.
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Burnside, ou Central Nova SCotia Correctional Facility, est la prison de la région d'Halifax.
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Il y a environ 400 hommes, et environ 40 femmes...ça dépend des jours.
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On ne peut jamais s'imaginer la capacité de ces prisons.
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Car ce qu'ils font quand ils ont atteint les limites de leurs capacités d'accueil, c'est dire qu'il pourrait y avoir plus de monde.
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Burnside est actuellement peuplée aux deux tiers et jusqu'à 80% de détenus provisoires, c'est à dire des gens
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qui n'ont été reconnus coupables d'aucun crime.
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Ils attendent un jugement, ou sont en situation irrégulière, ou n'ont pas eu de caution.
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Ils ont lutté contre l'incarcération.
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Donc en gros ils ne sont pas vraiment sortis depuis août.
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Ce qu'on observe, pas seulement à Burnside, mais dans tout le pays, c'est
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que ces faits deviennent la norme.
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Etre enfermé ainsi, c'était plutôt rare avant.
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Ca n'arrivait que lorsqu'on cherchait quelqu'un, lorsqu'il s'agissait d'un incident extrêmement violent.
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Maintenant c'est devenu la nouvelle normalité.
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Et quand je dis enfermé, qu'il soit clair ici que ce dont nous parlons,
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c'est dans des conditions de confinement solitaire étendues à la norme pour la prison toute entière.
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Les anciens soit-disant "gangs" qui contrôlaient tout - Les Bloods, les Crips, Gangster Disciples,
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les Aryan Brotherhood - apparaissent comme des dinosaures de nos jours.
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Il y a des groupes plus jeunes qui sont organisés un peu différemment.
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Ils sont moins basés sur des liens de race comme l'étaient les vieux gangs.
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Les lignes sont plus floues.
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Si on arrive en prison et qu'on est pas membre d'un gang,
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on va vous trouver un lien pour vous enrôler de toute façon, parce que ça augmente la somme d'argent qu'ils obtiennent.
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Donc oui, c'est une vraie vache à lait.
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J'ai passé du temps à la fois dans des prisons provinciale d'hommes et de femmes jusqu'ici.
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C'est un phénomène nouveau.
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Je ne m'y attendais pas.
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La ségrégation de genre est l'un des aspects de la prison les plus poignants,
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car c'est l'un des sites où la société sépare les gens le plus brutalement
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et leur dit quel est leur genre, et ce qu'il signifie.
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Cette forme de ségrégation genrée et de contrôle différencié modèle le comportement des gens
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très profondément.
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Puisque les gens passent des mois, des années dans conditions extrêmement restrictives
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dans lesquelles les gens se surveillent les uns les autres,
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s'imposent mutuellement des comportements.
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Par la suite, cela se répand en retour dans la communauté, et c'est de cette façon
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que la prison se diffuse.
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Il n'y a pas que les murs qui contiennent physiquement les gens.
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C'est tout un ensemble d'institutions et de formes sociales de contrôle qui modèlent profondément
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le comportement.
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Cela signifie que la culture des prisonniers - qui est toxique et répugnante, et je ne pense pas
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que nous devions la valoriser, est ainsi exportée dans ces espaces également.
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Ainsi, ces dynamiques autour de la violence et de la surveillance sont reproduites
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et favorisent le retour des gens en prison.
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Ainsi, avec le temps, on assiste une sorte de reproduction de la classe des criminels.
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De ceux dont le rôle est d'être en permanence géré par la système carcéral.
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L'émeute de la prison d'Attica Prison démarra le 9 septembre 1971, deux semaines après que
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le révolutionnaire noir incarcéré, George Jackson, fut assassiné en essayant de s'échapper de San Quentin.
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Durant les quatre jours de l'insurerction, presque 1300 prisonniers prirent le contrôle de la prison
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et prirent 43 gardes en otage.
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Ils revendiquèrent une série de mesures pour améliorer les conditions de vie des détenus.
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Mais au lieu de négocier avec les insurgés, le gouverneur de New York, Nelson Rockfeller
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envoyer une armée de 550 soldats et de 74 officiers de correctionnel pour ravager la prison
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et la reprendre par la force.
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43 personnes sot mortes au cours du massacre qui en a résulté, dont 10 gardes et 33 prisonniers.
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A la suite de l'indignation qui s'en suivit, des réformes furent passées pour améliorer les conditions dans
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le système carcéral de New York.
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45 ans plus tard, le 9 septembre 2016, des prisonniers de 12 états des Etats-Unis lancèrent ce qu'on a appelé
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"la plus grande grève des prisons de l'histoire".
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Leur première demande était la fin de l'esclavage carcéral - en référence à la sur-exploitation du travail des prisonniers
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et la dénonciation d'une faille dans le 13ème amendement de la constitution qui
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interdit formellement l'esclavage "sauf dans le cas du châtiment d'un crime."
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La force de travail carcérale aux Etats-unis comprend 800 000 prisonniers dans l'ensemble du pays.
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Le salaire moyen est actuellement de 86 centimes par
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heure.
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En Louisiane, les prisonniers gagnent 4 centimes par heure.
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Et en Alabama, en Arkansas, en Floride, en Georgia, et au Texas, les prisonniers ne sont pas du tout payés.
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Une deuxième grève coordonnée, qui tenu trois semaines en 2018, provoqua des manifestations, des grèves de la faim
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et des débrayages par les prisonniers dans 17 états, ainsi qu'à
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la prison de Burnside, située dans la province canadienne de Nova Scotia.
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Les grèves de 2016 et de 2018 étaient toute deux orchestrées avec une aide extérieure
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de la part de ceux qui les soutenaient.
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Et bien qu'ils n'aient pas atteint leurs objectifs, ils avaient permis de lancer
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une discussion plus large sur les conditions de l’incarcération de masse aux Etats-Unis.
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Les prisonniers utilisent des téléphones portables pour se rassembler derrière une cause commune, pour contrer le système.
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A Hayes, où les prisonniers surpassent en nombre les officiers de 5 pour un, c'est une menace sérieuse.
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Si 1700 prisonniers disent : "Je ne veux plus être là" et commencent simplement à marcher
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vers la barrière, vous croyez que 40-50 policiers vont pouvoir faire quelque chose...
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Qu'est ce qu'ils pourraient bien faire..?!
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La grève dans la la prison de Burnside est née en tandem avec la greve des prisons aux Etats-Unis
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Le 21 août et le 9 septembre ont été choisis car des émeutes très marquantes
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s'étaient déroulées ces jours là.
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Aux Etats-Unis, la grève des prisons fut une vraie grève parce qu'elle était fondée sur le retrait
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de la force de travail carcérale.
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Nous voulons être payés et non travailler gratuitement dans ces groupes de prisonniers enchaînés ensemble !
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Là, on a marre, on laisse tomber mec !
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Vous allez tous devoir gagner vous mêmes votre thune, on en a assez de cette merde !
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Bien sûr, dans le contexte provincial, dans une prison de province, il n'y a pas autant de travailleurs, mais Burnside
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voulait aussi lutter pour leurs conditions.
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Nous étions en lien avec le Comité Organisé des Travailleurs Incarcérés et on travaillait avec
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les gens qui travaillaient avec les grévistes dans les états, il y avait cette communication
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dans les deux sens.
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On ne sait pas quelles répercussions cela a eu sur ceux qui ont pu lutter pour leurs droits
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et prendre la tête de l'organisation, mais avec le temps je pense
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qu'on en verra de plus en plus.
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Je pense qu'il y a beaucoup d'espoir chez les gens dans les organisations extérieures qui s'organisent directement avec les prisonniers
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car ce qui se passe c'est que, quand quelqu'un à l'intérieur est engagé dans l'organisation d'une activité,
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il sera souvent soumis à une forme très sévère de répression.
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Quand ils accusent l'un de nous d'être les meneurs de la rébellion de l'armée des 12 singes,
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ils se lancent dans une entreprise de torture à grande échelle...
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Vous savez, nous étions dans le froid glacial tout l'hiver.
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Ils venaient toutes les 15 minutes et secouaient les portes pour nous garder éveillés,
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et que nous ne puissions dormir.
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Quand nous sommes partis après un an, nous avions tous perdu à peu près 35 % de notre
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masse corporelle.
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L'une des choses que les gens font pour d'essayer d'isoler un espace afin d'avoir une forme d'autonomie
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en prison c'est de trouver les endroits où ils ne pourront pas être très surveillés.
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Cela veut dire que certaines choses n'arrivent que dans les douches, car même
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si n'importe quel garde peut vous contraindre à enlever vos vêtements à n'importe quel moment, on ne vous filme pas dans les douches
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et la plupart du temps on ne vous filme pas dans les cellules non plus, à moins que vous soyez sous un régime spécial,
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comme une garde anti suicide par exemple.
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Pendant le temps où les cellules des portes ne sont pas fermées à clef, ces lieux deviennent des endroits où on
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peut avoir des conversations privées ou échanger des choses, ou régler ses compte, par exemple.
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Ces espaces sont à comprendre comme une manière par laquelle les gens reprennent la maîtrise de leur capacité
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à faire les choses comme ils l'entendent.
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Ce bâtiment sert à rappeler constamment les 18h de siège au cours duquel les prisonniers
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prirent le pouvoir sur les matons, prenant trois d'entre eux en otage, ainsi qu'un conseiller et
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d'autres prisonniers.
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Cet incident conduisit à la mort du lieutenant Steven Floyd.
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Il y a déjà une prison pour migrants à Laval, elle tombe en ruine, et le bâtiment est
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plein d'amiante, et le gouvernement doit absolument la fermer mais
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nous ne devrions pas pour autant les laisser en ouvrir une autre à la place.
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Il y a deux cabinet d'architectes auxquels on a attribué le contrat de contruction, l'un s'appelle
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Lemay, il est à Montréal.
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Et l'autre est Group A, à Québec.
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Il y a un an environ, un communiqué a revendiqué une action qui impliquait un lâcher de criquets
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dans le quartier général de Lemay.
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A l'automne 2018, des ateliers ont démarré, des réunions d'information et des discussions
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à et autour de Montréal au sujet de la prison expliquant pourquoi les gens devaient l'arrêter.
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Il y avait un poster de campagne.
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Il y a eu quelques magazines consacrés au projet.
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Les bureaux de Loiselle, l'une des compagnies impliquées dans la réparation des sols,
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ont été tagués et quelqu'un a peint un slogan contre la prison sur leurs murs.
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En février, il y a eu une manifestation sur Saint Henri pendant laquelle les gens sont allés au QG de Lemay.
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En février aussi, des gens ont été à Laval pour bloquer une visite
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des entrepreneurs principaux, qui fut un succès.
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Aucun des investisseurs qui sont venus ce jour là ne parvint à atteindre le lieu où
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ils devaient aller et un certain nombre d'entre eux rentrèrent chez eux.
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Pendant tout le mois de mars, il y a eu une campagne contre les investisseurs, on demandait aux gens
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d'appeler les compagnies et de leur dire de ne pas accepter le contrat de construction de la prison.
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Une rumeur prétendait que quelqu'un a eu une entreprise au téléphone qui lui a demandé "pourquoi notre
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numéro est-il sur internet ?
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Pourquoi les gens n'arrêtent pas de nous appeler ?
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Arrêtez de nous appeler !
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On ne va pas investir dans la prison."
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Un communiqué a dit que les gens avaient explosé les vitres du bureau de Lemay
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à cause de leur projet de construction d'une copropriété et qu'ils avaient peint tout autour deux tours du projet du groupe d'immeubles qui
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étaient pilotées par Lemay.
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Si tu as accès à une station radio locale, je recommande chaudement de mettre en place une sorte
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d'émission de radio dédiée à la prison, dans laquelle ils peuvent choisir la musique,
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leur faire parvenir l'info.
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Des lignes carcérales.
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Ils informent dans les prisons qu'ils ont une ligne et qu'elle est ouverte l'après-midi
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et les gens peuvent les appeler, et c'est comme ça qu'on commence à construire des relations.
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Rien que de pouvoir parler avec des gens, établir un lien, recevoir de l'empathie et de la compréhension mutuelle.
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Offrir un support pratique à propos des manières de gérer le rapport à la loi, les mettre en relation
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avec des avocats, les aider à relayer des appels.
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Autant de moyens utiles pour subvertir l'aliénation en prison.
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Dans les mois qui virent l'élection présidentielle de Trump, le financement
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des deux plus grosses entreprises carcérales privées du monde, CoreCivic et Geo Group,
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fut doublé.
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Les investisseurs avaient parié que le trident anti-migrants de Trump, sa rhétorique de camapgne de tolérance zéro pour la criminalité,
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mènerait à des contrats publics plus profitables à la construction
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de nouveaux centres de détention.
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Quand le Mexique nous envoie son peuple, il n'envoie pas ses meilleurs éléments.
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Ils amènent de la drogue.
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Ils amènent le crime.
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ce sont des violeurs.
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Et une fois au pouvoir, Trump ne les a pas déçus.
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Nous allons prendre les criminels, et ceux qui ont des antécédents criminels...
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nous allons les expulser ou les incarcérer.
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Des millions d'Américains ont reculé d'horreur devant la barbarie des pratiques de Trump.
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Cela fut particulièrement vrai à propos des images virales des enfants
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arrachés à des bras de leurs parents et jetés dans des centres de détention construits à leur intention et
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surnommées de manière grotesque "prisons pour bébés".
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Mais tandis que les images et les détails de la "tolérance zéro"
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suscitaient la rage, ce phénomène des familles séparées de force n'est certainement pas
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nouveau.
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Il est une composante intégrale, bien que souvent invisible, de la pratique de l'incarcération de masse.
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Néanmoins, la résistance à ces images fut vive.
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Des bureaux de ICE et des centres pénitenciers furent ciblés par des occupations à travers les Etats-unis
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forçant de nombreux bureaux à fermer de manière temporaire.
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Et alors que les occupations furent finalement délogées, et que l'indignation s'éteignait, cela
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nous a donné l'idée de ce à quoi un mouvement plus large et plus durable contre la prison
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pourrait ressembler.
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Construire un pratique qui s'oppose à la prison est l'une des choses les plus importantes que nous
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pouvons faire en tant qu'anarchistes.
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Je pense que pour cela, nous devons commencer par changer la façon dont on voit la société,
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pour apprendre à y voir la prison.
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Parce que trop souvent la prison produit le silence, l'invisibilité
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en enfermant la voix et les corps là où on ne peut les voir.
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Alors, commencer à regarder, "où sont les prisons dans cet espace ?"
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Y aller physiquement, les regarder, marcher autour, manifester devant elles, envoyer des feux d'artifice.
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Et ensuite, comprendre comment la prison affecte notre vie, même si on
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n'y a jamais été, et se demander "de quoi ai-je peur ?"
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"Quand ai-je peur ?"
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"Quel genre d'interactions reposent sur l'autorité et la violence des prisons
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pour les imposer ?"
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Parlez de cela avec vos amis, demandez vous si vous pouvez mettre en place des pratiques qui permettent
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de diminuer un peu cette peur ou de reconnaître que l'on a plus de choix que
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ce qu'on croyait.
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Par exemple : pourquoi payer mon loyer ?
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Pourquoi obéir à mon patron ?
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Pourquoi payer pour de la nourriture lorsque vous avez besoin de nourriture ?
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Brise tout cela.
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Parce que se tenir derrière toutes ces figures d'autorité c'est se tenir derrière des murs, des fils barbelés
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et des portes fermées.
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Je crois qu'apprendre à voir peut nous donner plus de pouvoir d'y résister.
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Presque pire que la prison est la peur de la prison, et c'est l'une des voies principales par laquelle
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la prison se projette elle-même dans la société et contrôle notre comportement même si on a jamais
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entendu le claquement d'une porte de cellule qui se referme.
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Je dirais donc qu'en tant qu'anarchistes, en tant que personnes qui aiment la liberté et sont préparées
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à agir pour elle, que nous avons besoin d'être en quelque sorte préparés à passer quelques temps en prison.
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Gardez en tête que ce qu'on imagine être les choses est souvent pire que ce
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qu'elles sont vraiment.
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Vous allez vous sentir inquiets, vous allez vous sentir effrayés.
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Cela aide toujours d'avoir des gens de l'extérieur, car j'ai passé à peu près 27 ans enfermé
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et je les ai passés la plupart du temps avec la tête de l'autre côté de la barrière.
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C'est bien de ne pas être aspiré par un endroit pareil.
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Une fois que la tête est à l'intérieur et qu'on commence à penser à la politique interne
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à ce qui se passe, cela peut vraiment miner.
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Donc si on garde la tête de l'autre côté, autant que faire se peut,
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c'est toujours mieux.
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Aussi, c'est un principe avec lequel je vivais...
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J'aime continuer à être qui je suis, là et maintenant.
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Parce que le " là et maintenant", c'est vraiment tout ce que nous avons.
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On peut trouver des moyens..si on a de l'imagination, on trouve des moyens de faire compter le temps
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que l'on a à présent.
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Vous pouvez élaborer des projets qui comptent.
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Et vous pouvez continuer à changer le monde où que vous soyez.
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Qu'est-ce que vous feriez à ma place ?
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Pensée suicidaires. Mais pour mes gamins j'ai choisi
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de survivre à l'enfer sur terre, parce que c'est l'enfer, je vous jure
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qui que soit qui l'ait crée.
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Ils auraient dû l'essayer d'abord !
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Ils auraient senti comment marche leur merde.
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La malveillance est mauvaise.
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L'ignorance est pire.
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Il n'y a pas de fils barbelés, beaucoup d'espaces verts et de l'étonnant art contemporain.
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Les prisonniers ont de belles vues depuis leurs fenêtres de cellules.
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Cela fait partie d'un plan visant à rendre les prisons plus humaines.
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Demandez vous de quelle façon la prison change dans votre coin.
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Comment les choses se développent ?
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dans la région où nous sommes, il y a une tendance à abandonner l'usage de la réclusion
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en faveur de formes variées de peines à l'intérieur de la communauté.
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En étudiant l'histoire des prisons, vous verrez que les réformateurs sont actuellement ceux qui
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plantent les graines du prochain régime de contrôle social.
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Et je pense que quels que soient les changements, il faudrait toujours s'y opposer.
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Qu'il s'agisse de la construction d'un nouveau centre pénitentiaire, du changement
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des lois permettant des peines plus surveillées au lieu de l'incarcération.
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Plus vous êtes engagé avec des prisonniers, plus subversive est l'activité que vous entreprenez avec eux,
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plus vous libérez
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non seulement les prisonniers du complexe carcéral, mais plus vous répandez l'émancipation
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dans la zone libre au dehors.
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Etant donné le nombre de gens enfermés, il y a autant de gens
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prêts à des actions variées.
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Il faut commencer par une relation de confiance, qui se construit avec du temps.
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La plupart des choses que l'on a accomplies ont été possibles grâce à ces relations.
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Nous communiquons, quotidiennement, avec des gens à l'intérieur, et nous répondons à des besoins élémentaires.
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Cela peut-être mettre de l'argent sur leur téléphone, pour la cantine, amener en voiture
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la mère de l'un d'eux pour une visite.
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Une chose très importante à organiser et pour laquelle il faut se mobiliser est le droit des prisonniers à rester
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en contact avec leurs êtres chers par un contact physique et par des moyens libres de communication.
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Vous entendrez parler des conséquences qui en découleront.
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Comme je le disais, la grève des prisons émergea spontanément à partir de nos speach à la radio
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puis nous avons reçus des coups de fil à propos de nos conditions de vie.
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Partout où une prison se construit, nous devons essayer de l'arrêter.
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Ne laissons pas l'Etat se doter de davantage d'infrastructures pour exercer sa répression
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sur nous et nos communautés.
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je recommande la lecture des écrits de ceux qui
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sont déjà passés par là.
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Cela inclut les groupe comme Critical resistance en Californie, des anarchistes à Bruxelles,
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il y a eu aussi un group appelé End the Prison Industrial Complex à Kingston, Ontario, qui luttait
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contre l'expansion de la prison dans leur ville.
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Et ces groupes ont tous écrit leurs réflexions à propos de leurs luttes,
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que l'on peut trouver sur internet.
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Beaucoup de gens ont lutté contre les prisons depuis des années,
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et je conseille la lecture de leurs réflexions.
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La prison nous affecte tous, même si nous n'y avons jamais été.
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C'est un combat qui appartient à tous.
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Réflechis et prends parti.
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La prison ne règle aucun problème.
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Elle n'améliore rien. Elle ne fait qu'aggraver les situations.
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Quand les gens défendent les prisons, je peux leur dire sans exagération que
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si on se débarassait aujourd'hui de la prison, c'est à dire si les matons étaient virés, tous les officiers de police virés,
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si les bâtiments étaient rendus aux pigeons et à la pluie,
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cela rendrait immédiatement le monde meilleur.
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Il y a plus de monde incarcéré aujourd'hui que dans n'importe quelle autre période de l'histoire de l'humanité.
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Une étude récente estime le nombre de détenu à 11 millions dans le monde.
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Et étant donnée la tendance à l'accélération du taux de femmes incarcérées, des pics massifs de la population carcérale
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en Amérique du sud et en Amérique centrale, de l'accroissement de l'immigration, et le déplacement mondial
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des gouvernements vers des formes de plus en plus autoritaires et nationalistes...malheureusement, cette tendance
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semble destinée à continuer.
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Alors que nous dérivons vers des niveaux toujours plus profond de conflits sociaux et de répression étatique,
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il est d'une importance vitale que nos mouvement développent des liens plus forts avec ces camarades
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qui ont été capturés et kidnappés par l'Etat.
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Pas simplement dans l'intérêt de ceux qui sont derrière les barreaux, aussi important cela soit-il , mais
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aussi dans le but de démystifier la prison pour ceux d'entre nous qui sont dehors, afin
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d'affûter nos capacités de résistance.
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Nous vous rappelons que Trouble est fait pour être regardé en groupe,
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et pour servir de ressource afin de susciter la discussion et l'organisation collective.
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Êtes vous prêt à démarrer une correspondance régulière avec des prisonniers politiques, à procurer
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un support matériel à ceux qui s'organisent à l'intérieur ou qui luttent contre la construction
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d'un nouveau centre de détention dans votre ville ?
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Pensez à vous réunir avec des camarades, à organiser la projection de ce film et à discuter
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d'un point de départ.
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Intéressé par l'organisation régulière de visionnage de Trouble sur votre campus, centre associatif
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ou simplement à la maison avec des amis ?
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Devenez un Fauteur de Troubles !
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Pour 10 balles par mois, on vous envoie en avance une copie de l'épisode et
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un kit avec des ressources supplémentaires et des des questions que vous pouvez utiliser pour lancer
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la discussion.
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Si vous n'avez pas les moyens, pas de soucis !
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Vous pouvez regarder en streamming, télécharger tout notre contenu gratuitement à partir de notre site web : sub.media/trouble.
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Si vous avez des suggestions de thème d'épisode, ou si vous voulez juste entrer en contact avec nous, écrivez nous
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à trouble@sub.media.
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Just un mot : rapidement après avoir été interviewé pour ce film, Sean Swain fut transféré
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de l'Ohio State Penitentiary au Nottoway Correctional Center, en Virginie.
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Vous pouvez lui écrire à sa nouvelle adresse :
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Pour des ressources additionnelles concernant la correspondance avec des prisonniers politiques, regardez le kit de visionnage
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pour cet épisode, disponible sur notre site web.
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Cet épisode n'aurait pas té possible sans le généreux support de Bursts et
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iZrEAL Media Arts.
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Nous allons faire une pause d'un mois pour travailler sur un autre projet, mais après cela,
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restez connectés pour Trouble#21, où nous examinerons attentivement les approches anarchistes
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des luttes anti coloniales et anti impérialistes.
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Maintenant, sors d'ici... et cause du désordre !