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Pourquoi croyons-nous en des choses qui ne sont pas vraies ? | Philip Fernbach | TEDxMileHigh

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    Il y a quelques mois,
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    Internet a explosé quand un rappeur
    appelé Bobby Ray Simmons,
  • 0:20 - 0:22
    alias B.o.B,
  • 0:22 - 0:27
    a commencé à twitter pourquoi
    il pensait que le monde était plat.
  • 0:28 - 0:29
    (Rires)
  • 0:30 - 0:32
    L'histoire a vraiment décollé
  • 0:33 - 0:35
    quand Neil deGrasse Tyson,
    l'astrophysicien,
  • 0:35 - 0:39
    commença à lui répondre,
    expliquant les contradictions apparentes.
  • 0:39 - 0:41
    Mais devinez quoi ?
  • 0:41 - 0:44
    B.o.B est resté inflexible.
  • 0:44 - 0:46
    (Rires)
  • 0:47 - 0:48
    Il n'a pas cédé.
  • 0:49 - 0:53
    Il s'avère que B.o.B n'est pas le seul.
  • 0:54 - 0:58
    Croyez-le ou non, il existe bien
    une société de la Terre plate,
  • 0:59 - 1:02
    avec des racines remontant
    aux années 1800.
  • 1:03 - 1:06
    Leur modèle est incroyable.
  • 1:07 - 1:11
    « Nous prenons les armes
    contre l'oppression de la pensée
  • 1:11 - 1:14
    et les mensonges globularistes
    d'un nouvel âge. »
  • 1:14 - 1:15
    (Rires)
  • 1:15 - 1:18
    Au début, je croyais qu'il disait
    « mensonges mondialistes »
  • 1:18 - 1:21
    mais en fait c'est « globulariste, »
  • 1:21 - 1:25
    c'est-à-dire ces gens dingues qui pensent
    que la Terre est une sphère.
  • 1:25 - 1:26
    (Rires)
  • 1:27 - 1:29
    « Debout avec raison,
  • 1:29 - 1:32
    nous offrons une maison
    à ces penseurs entêtés
  • 1:32 - 1:35
    qui marchent courageusement
    avec raison et vérité
  • 1:35 - 1:40
    en reconnaissant
    la vraie forme de la Terre :
  • 1:40 - 1:42
    Plate ! »
  • 1:42 - 1:43
    (Rires)
  • 1:43 - 1:45
    Ce n'est pas un cas isolé.
  • 1:46 - 1:49
    B.o.B et les « platistes » croient
    vraiment que la Terre est plate,
  • 1:49 - 1:52
    malgré toutes les preuves du contraire.
  • 1:52 - 1:55
    Alors, pourquoi je vous montre ceci ?
  • 1:55 - 1:59
    Parce que votre réaction naturelle
    à cette histoire est mauvaise !
  • 1:59 - 2:03
    Votre premier instinct
    est de rire des « platistes »
  • 2:03 - 2:06
    et de supposer qu'ils doivent être
    incroyablement obtus ou fous,
  • 2:06 - 2:10
    mais en réalité, ils ne sont pas
    si différents de vous et moi.
  • 2:11 - 2:14
    En tant qu'humains, la fausse croyance
    est notre droit de naissance.
  • 2:14 - 2:17
    Elle se distingue
    des principes fondamentaux
  • 2:17 - 2:19
    qui gouvernent comment
    fonctionne notre esprit
  • 2:19 - 2:21
    et comment nous stockons
    les connaissances.
  • 2:21 - 2:22
    Voyez comme il est commun
  • 2:22 - 2:26
    pour des groupes de personnes de croire
    en des choses qui ne sont pas vraies.
  • 2:26 - 2:28
    Maintenant, en ce moment,
  • 2:28 - 2:31
    on a l'impression d'être
    au beau milieu d'une épidémie.
  • 2:31 - 2:34
    L'explosion des fake news
  • 2:34 - 2:37
    montre comment il est facile de faire
    croire aux gens tout et n'importe quoi,
  • 2:37 - 2:39
    et le déni de la science
    est devenu courant.
  • 2:40 - 2:42
    Des proportions significatives
    de la population
  • 2:42 - 2:45
    maintiennent des croyances contraires
    au consensus scientifique
  • 2:45 - 2:47
    sur des questions critiques comme
  • 2:47 - 2:49
    la vaccination,
    le réchauffement climatique
  • 2:49 - 2:52
    et la sécurité des OGM.
  • 2:52 - 2:55
    L'attitude du public face à ces problèmes
    détermine littéralement
  • 2:55 - 2:57
    si nous pouvons nous nourrir nous-mêmes,
  • 2:57 - 2:59
    si nous pouvons élever
    des enfants en bonne santé
  • 2:59 - 3:02
    et si nous pouvons prévenir
    une catastrophe climatique.
  • 3:02 - 3:04
    Les enjeux ne pourraient pas
    être plus élevés,
  • 3:04 - 3:06
    c'est pourquoi ce n'est pas suffisant
  • 3:06 - 3:08
    de mettre tout ça sur le compte
    de la folie ou la stupidité.
  • 3:08 - 3:12
    Des explications simplistes comme ça
    ne nous mènent nulle part.
  • 3:12 - 3:15
    Si nous voulons vraiment améliorer
    notre façon de relever ces défis,
  • 3:15 - 3:17
    nous devons aller plus loin,
  • 3:17 - 3:20
    nous devons comprendre
    comment notre façon de penser
  • 3:20 - 3:24
    peut nous rendre si susceptibles de croire
    des choses qui ne sont pas vraies.
  • 3:24 - 3:30
    Et cette explication commence
    par une observation assez surprenante.
  • 3:32 - 3:33
    En tant qu'individus,
  • 3:34 - 3:39
    nous n'en savons pas assez pour justifier
    tout ce que nous croyons.
  • 3:40 - 3:42
    Je sais que ça peut vous sembler fou,
  • 3:42 - 3:45
    mais pensons à quelques faits
    vraiment évidents.
  • 3:45 - 3:48
    Nous croyons tous que la Terre
    tourne autour du Soleil.
  • 3:48 - 3:51
    Évidemment, c'est la chose
    la plus fondamentale dans le monde.
  • 3:51 - 3:53
    Mais sur quelles bases ?
  • 3:53 - 3:56
    Pouvez-vous expliquer
    les observations astronomiques
  • 3:56 - 3:57
    qui soutiennent cette croyance ?
  • 3:57 - 3:59
    Je sais que je ne peux pas.
  • 4:00 - 4:01
    Qu'en est-il de fumer ?
  • 4:01 - 4:04
    Nous savons tous que c'est mauvais
    pour nous, pas vrai ?
  • 4:04 - 4:07
    Mais qu'est-ce qui est vraiment mauvais
    dans la fumée de cigarette ?
  • 4:07 - 4:09
    Et que fait-elle à notre corps
    et à nous-mêmes ?
  • 4:09 - 4:12
    Qu'est-ce qu'est vraiment le cancer ?
    Comment se forme-t-il ?
  • 4:13 - 4:16
    Ce ne sont pas des exemples isolés.
  • 4:16 - 4:18
    Une grande partie de ce que nous croyons
  • 4:18 - 4:21
    ne repose pas sur ce qu'il y a
    dans nos têtes,
  • 4:21 - 4:23
    et il y a une bonne raison à cela.
  • 4:23 - 4:25
    Il n'y a pas grand-chose dans nos têtes !
  • 4:25 - 4:27
    (Rires)
  • 4:27 - 4:29
    En tant qu'êtres humains,
  • 4:29 - 4:33
    nous ne sommes pas faits pour stocker
    beaucoup d'informations détaillées.
  • 4:34 - 4:40
    Dans les années 80, un psychologue nommé
    Thomas Landauer a entrepris d'estimer
  • 4:40 - 4:42
    la taille des connaissances
    d'un individu en octets,
  • 4:42 - 4:46
    la même unité utilisée pour mesurer
    les mémoires informatiques.
  • 4:46 - 4:50
    Une de ces approches a été d'analyser
    le résultat d'expériences de mémoire
  • 4:50 - 4:54
    où des gens devaient étudier des images,
    des mots, ou des morceaux de musique,
  • 4:54 - 4:57
    et ensuite il les testa pour voir
    s'ils pouvaient les reconnaître.
  • 4:57 - 5:00
    En utilisant ces données,
    il a été capable d'estimer
  • 5:00 - 5:02
    le rythme auquel nous acquérons
    des connaissances
  • 5:02 - 5:06
    ainsi que le rythme auquel
    nous oublions ce que nous apprenons.
  • 5:06 - 5:10
    Et il a extrapolé ces résultats
    à une durée de vie de 70 ans.
  • 5:10 - 5:13
    Alors, combien en savez-vous ?
  • 5:14 - 5:16
    L'estimation de Landauer :
  • 5:16 - 5:18
    1 gigaoctet.
  • 5:19 - 5:20
    (Rires)
  • 5:21 - 5:24
    Je pense que c'est un résultat incroyable,
  • 5:24 - 5:26
    vraiment hallucinant.
  • 5:26 - 5:28
    Un gigaoctet est une petite quantité !
  • 5:29 - 5:30
    Par comparaison,
  • 5:30 - 5:33
    vous pouvez acheter une clé USB sur Amazon
  • 5:33 - 5:35
    pour moins de 18 dollars,
  • 5:35 - 5:38
    qui contient 64 gigaoctets.
  • 5:38 - 5:39
    (Rires)
  • 5:40 - 5:44
    À ce stade, certains d'entre vous
    pourraient être un peu paniqués,
  • 5:44 - 5:46
    se sentant un peu inquiets.
  • 5:46 - 5:50
    Après tout, nous pensons tous que c'est
    la chose la plus importante au monde,
  • 5:50 - 5:53
    de connaître beaucoup de choses
    et d'avoir de bons souvenirs.
  • 5:53 - 5:56
    Mais vraiment, c'est une idée reçue.
  • 5:56 - 5:58
    Nous n'avons pas besoin de tout savoir
  • 5:58 - 6:01
    parce que nous ne sommes pas faits
    pour penser par nous-mêmes.
  • 6:02 - 6:06
    Il est naturel de penser à
    ce qui se passe entre vos oreilles,
  • 6:06 - 6:09
    mais ce n'est pas là
    que la magie opère.
  • 6:09 - 6:14
    Cette vidéo provient d'un psychologue
    du nom de Michael Tomasello
  • 6:14 - 6:16
    et ses collègues.
  • 6:16 - 6:20
    Ils étudient les capacités cognitives
    des enfants humains
  • 6:20 - 6:23
    en comparaison avec d'autres animaux
    comme les chimpanzés.
  • 6:24 - 6:28
    Le but est de comprendre
    ce qui nous rend vraiment spécial.
  • 6:28 - 6:31
    Quelles sont les compétences
    dans lesquelles nous excellons
  • 6:31 - 6:33
    que d'autres animaux ne peuvent
    tout simplement pas maîtriser ?
  • 6:33 - 6:37
    Vous voyez comment ce jeune enfant lit
    facilement l'esprit de l'expérimentateur
  • 6:37 - 6:41
    et trouve comment coordonner
    son comportement pour atteindre son but.
  • 6:41 - 6:43
    (Rires)
  • 6:43 - 6:45
    Il fait même un contact visuel à la fin
  • 6:45 - 6:47
    comme pour dire :
    « J'assure tes arrières, mec ! »
  • 6:47 - 6:48
    (Rires)
  • 6:48 - 6:51
    C'est tellement naturel pour nous
    que ça semble très facile,
  • 6:51 - 6:54
    mais c'est en fait
    incroyablement difficile
  • 6:54 - 6:58
    de concevoir un système cognitif
    capable de collaboration.
  • 6:58 - 7:00
    C'est vraiment le secret de notre succès,
  • 7:00 - 7:04
    c'est ce qui nous sépare de toutes
    les autres créatures qui pensent.
  • 7:04 - 7:08
    Les chimpanzés échouent
    systématiquement aux tâches
  • 7:08 - 7:10
    qui nécessitent le partage
    des connaissances
  • 7:10 - 7:12
    et travailler en équipe
    pour atteindre les objectifs,
  • 7:12 - 7:16
    des tâches que les jeunes enfants
    maîtrisent avec aisance.
  • 7:16 - 7:18
    Pour moi,
  • 7:20 - 7:22
    cette prise de conscience a été
    une vraie révélation.
  • 7:22 - 7:26
    Cela a vraiment changé ma perspective
    sur la nature de l'esprit.
  • 7:26 - 7:28
    Je suis un scientifique cognitif.
  • 7:29 - 7:32
    J'ai l'habitude d'étudier comment
    les individus prennent des décisions
  • 7:32 - 7:35
    ou résolvent des problèmes indépendamment.
  • 7:35 - 7:38
    Mais penser est un processus social.
  • 7:38 - 7:40
    Plutôt que de se passer dans votre tête,
  • 7:40 - 7:44
    ça émerge de vos interactions
    avec ceux qui vous entourent.
  • 7:45 - 7:48
    Les gens ressemblent plus à des abeilles
    que nous ne le pensons.
  • 7:48 - 7:52
    Dans une ruche, vous avez un groupement
    de comportements incroyablement complexes
  • 7:52 - 7:57
    qui sont réalisés, même si personne
    n'est responsable de tout ça.
  • 7:57 - 7:59
    La nourriture est collectée et stockée,
  • 7:59 - 8:01
    la ruche est protégée des intrus,
  • 8:01 - 8:03
    la diversité génétique est introduite.
  • 8:03 - 8:05
    La clé est la spécialisation :
  • 8:05 - 8:09
    chaque individu fait sa propre petite part
    et la complexité émerge.
  • 8:10 - 8:12
    La même chose est vraie avec les gens.
  • 8:12 - 8:15
    Pour notre part, aucun de nous
    n'en sait autant,
  • 8:15 - 8:17
    nous n'en avons pas besoin.
  • 8:17 - 8:20
    Nous avons chacun notre propre
    petite part d'expertise,
  • 8:20 - 8:24
    et nos esprits sont construits pour
    collaborer et partager les connaissances,
  • 8:24 - 8:28
    ce qui nous permet de poursuivre
    des objectifs incroyablement complexes
  • 8:28 - 8:32
    bien qu'aucun de nous n'ait suffisamment
    de connaissance pour tout comprendre.
  • 8:33 - 8:35
    Voici la cathédrale de Milan.
  • 8:36 - 8:39
    C'est l'une des grandes œuvres
    de l'humanité.
  • 8:40 - 8:42
    La construction a commencé en 1386,
  • 8:43 - 8:46
    et la façade a été achevée,
    écoutez bien,
  • 8:46 - 8:50
    sous Napoléon, dans les années 1800.
  • 8:50 - 8:53
    Il se trouve que les cathédrales
    ont une liste de petits travaux,
  • 8:53 - 8:55
    comme une rénovation de maison.
  • 8:56 - 8:59
    La liste de petits travaux a été complétée
  • 8:59 - 9:02
    quand ils ont consacré la porte finale
    dans les années 1960.
  • 9:02 - 9:05
    Six cents ans.
  • 9:05 - 9:06
    À l'époque,
  • 9:06 - 9:11
    il y avait 75 ingénieurs en chef
    responsables du projet
  • 9:11 - 9:14
    et des milliers et des milliers
    de personnes impliquées.
  • 9:14 - 9:16
    Aucune n'avait
  • 9:16 - 9:19
    les connaissances suffisantes
    pour tout comprendre,
  • 9:19 - 9:20
    loin de là.
  • 9:20 - 9:23
    Tout ce que nous faisons d'incroyable
    en tant qu'êtres humains
  • 9:23 - 9:27
    dépend de cette capacité à partager
    les connaissances et à collaborer.
  • 9:28 - 9:32
    Donc, c'est le côté positif de l'histoire
    du partage des connaissances.
  • 9:32 - 9:36
    Quand nous rassemblons nos esprits,
    nous pouvons faire des choses incroyables.
  • 9:37 - 9:39
    Mais il y a aussi un côté obscur.
  • 9:40 - 9:43
    Parce que nous sommes faits
    pour tirer de manière si transparente
  • 9:43 - 9:45
    des connaissances hors de nos têtes,
  • 9:45 - 9:50
    nous ne parvenons pas toujours à définir
    les limites de notre propre intelligence.
  • 9:50 - 9:52
    Permettez-moi de vous parler d'une étude
  • 9:52 - 9:55
    que mon collègue Steven Sloman
    a récemment menée.
  • 9:55 - 9:59
    Il a raconté à ses participants quelques
    nouvelles découvertes scientifiques
  • 9:59 - 10:01
    qu'il a complètement inventées.
  • 10:01 - 10:03
    Par exemple, une sorte de roche lumineuse.
  • 10:04 - 10:06
    Il a dit à un groupe de personnes
  • 10:06 - 10:10
    que les scientifiques n'avaient pas encore
    expliqué pourquoi les roches brillent,
  • 10:10 - 10:13
    et puis il leur a demandé :
    « Qu'avez-vous compris ? »
  • 10:13 - 10:16
    Sans surprise, ils ont dit
    qu'ils n'en avaient aucune idée !
  • 10:16 - 10:20
    C'est parfaitement normal,
    ils ne savaient rien des roches.
  • 10:20 - 10:22
    Le résultat le plus surprenant est survenu
  • 10:22 - 10:25
    lorsqu'il a raconté à un autre groupe
    la même découverte,
  • 10:25 - 10:27
    mais cette fois-ci en leur disant
  • 10:27 - 10:31
    que les scientifiques avaient expliqué
    exactement comment les roches brillaient.
  • 10:31 - 10:36
    Les participants ont prétendu d'eux-mêmes
    comprendre les roches un peu mieux,
  • 10:36 - 10:37
    ce qui est un peu bizarre
  • 10:37 - 10:40
    parce que, tout comme l'autre groupe,
    ils ne savaient rien des roches.
  • 10:40 - 10:44
    Comme si la connaissance scientifique
    leur avait été directement transmise,
  • 10:44 - 10:47
    même si cela n'a jamais été décrit.
  • 10:47 - 10:50
    Et il se trouve qu'une chose
    similaire se produit
  • 10:50 - 10:52
    lorsque vous surfez sur Internet.
  • 10:52 - 10:55
    Avoir accès à toutes ces informations
  • 10:55 - 10:58
    vous donne l'impression d'en savoir
    plus que ce que vous savez vraiment.
  • 10:59 - 11:03
    Ce sens de la compréhension
    est contagieux.
  • 11:03 - 11:05
    (Rires)
  • 11:05 - 11:10
    Et quand la compréhension contagieuse
    est associée à l'ignorance individuelle,
  • 11:10 - 11:12
    ça peut être une recette toxique.
  • 11:12 - 11:14
    (Rires)
  • 11:15 - 11:18
    Le danger est que je puisse exprimer
    une conviction forte
  • 11:18 - 11:20
    parce que j'ai l'impression de comprendre.
  • 11:20 - 11:22
    Mais mon sens de la compréhension
    est faussé.
  • 11:22 - 11:25
    Cela vient de ceux qui m'entourent,
    exprimant de fortes croyances,
  • 11:25 - 11:28
    parce qu'ils ont l'impression
    qu'ils comprennent.
  • 11:29 - 11:32
    Mais leur sens de la compréhension
    vient de ceux qui les entourent
  • 11:32 - 11:33
    et ainsi de suite.
  • 11:33 - 11:36
    Individuellement, aucun de nous
    n'en sait assez
  • 11:36 - 11:38
    pour dire ce qui est vrai
    et ce qui est faux.
  • 11:38 - 11:42
    Et pourtant, parce que nous pensons
    que nous sommes dans le vrai,
  • 11:42 - 11:44
    nous n'en faisons pas assez pour vérifier,
  • 11:44 - 11:49
    et c'est ainsi que des groupes entiers
    de gens peuvent venir à croire des choses
  • 11:49 - 11:51
    qui ne sont pas vraies.
  • 11:51 - 11:53
    Nous pouvons construire des cathédrales,
  • 11:53 - 11:57
    mais nous pouvons aussi construire
    des châteaux de cartes.
  • 11:59 - 12:03
    La vraie tragédie se produit dans la façon
    dont nous nous comportons face à des gens
  • 12:03 - 12:05
    qui ont des croyances différentes.
  • 12:05 - 12:07
    Nous vivons dans l'illusion
  • 12:07 - 12:11
    que nous sommes arrivés à nos propres
    positions via une analyse sérieuse
  • 12:11 - 12:14
    et que nous pouvons soutenir et justifier
    ce que nous croyons
  • 12:14 - 12:15
    grâce à ce que nous savons.
  • 12:15 - 12:18
    Par conséquent, lorsque quelqu'un
    ne croit pas ce que nous croyons,
  • 12:18 - 12:20
    il est évident que le problème est :
  • 12:20 - 12:23
    « Ils sont trop stupides
    pour voir la vérité ! »
  • 12:23 - 12:24
    (Rires)
  • 12:24 - 12:27
    Et vous n'avez pas vraiment tort
    lorsque vous pensez cela.
  • 12:27 - 12:28
    C'est vrai !
  • 12:28 - 12:31
    Ils ne sont pas arrivés à leurs positions
  • 12:31 - 12:34
    via un processus rationnel
    d'évaluation des preuves
  • 12:34 - 12:37
    et ils ne comprennent pas
    le problème en profondeur.
  • 12:37 - 12:39
    Mais vous non plus !
  • 12:39 - 12:41
    (Rires)
  • 12:41 - 12:43
    Pensez à la façon dont nous parlons
    d'un problème complexe
  • 12:43 - 12:45
    comme les soins de santé.
  • 12:45 - 12:46
    Si vous êtes libéral,
  • 12:46 - 12:49
    l'Affordable Care Act, c'est le top.
  • 12:49 - 12:54
    Si vous êtes un conservateur :
    « Il détruit l'Amérique. »
  • 12:54 - 12:55
    Mais la plupart du temps,
  • 12:55 - 12:59
    les arguments sur les mérites
    de la politique ont un peu plus de poids
  • 12:59 - 13:03
    que les ragots que nous avons entendus
    de quelqu'un d'autre.
  • 13:03 - 13:04
    En tant que non-experts,
  • 13:04 - 13:09
    nous ne pouvons pas faire justice à
    la complexité d'un problème comme ça.
  • 13:09 - 13:11
    Quand nous exprimons nos croyances,
  • 13:11 - 13:16
    nous ne faisons que canaliser
    nos communautés de connaissances.
  • 13:16 - 13:17
    C'est ce que nous faisons.
  • 13:18 - 13:21
    La connaissance n'est pas dans ma tête,
    ni dans la vôtre.
  • 13:21 - 13:23
    La connaissance est partagée,
  • 13:23 - 13:26
    et par conséquent, les choses
    qui comptent vraiment pour vous,
  • 13:26 - 13:28
    ces choses sont partagées aussi.
  • 13:28 - 13:34
    Le point n'est décidément pas
    que les gens sont stupides.
  • 13:35 - 13:38
    C'est vrai, nous sommes tous ignorants,
  • 13:38 - 13:40
    mais ce n'est pas quelque chose
    que nous devrions cacher.
  • 13:40 - 13:45
    Le monde est beaucoup trop complexe
    pour n'importe qui.
  • 13:45 - 13:50
    Ce qui nous rend spécial est la capacité
    de prospérer au milieu de cette complexité
  • 13:50 - 13:51
    en partageant la connaissance.
  • 13:51 - 13:57
    De notre ignorance individuelle
    peut surgir le génie collectif.
  • 13:57 - 14:02
    L'ignorance est une caractéristique
    de l'esprit humain, pas un bug,
  • 14:04 - 14:08
    mais nous n'avons pas à être aussi sûrs
    de choses que nous ne comprenons pas.
  • 14:09 - 14:10
    Bien sûr,
  • 14:10 - 14:13
    nous devons prendre position
    sur des problèmes
  • 14:13 - 14:14
    sans forcément tout y comprendre,
  • 14:14 - 14:18
    mais si nous avons de bonnes sources
    d'expertise dans nos communautés
  • 14:18 - 14:20
    et une culture qui valorise la vérité,
  • 14:20 - 14:23
    nous ferons les choses correctement
    plus souvent.
  • 14:23 - 14:28
    Mais quand nous traversons la vie
    en pensant avoir tout compris,
  • 14:29 - 14:33
    cela peut conduire à une vision
    déformée et simpliste du monde :
  • 14:33 - 14:38
    « Ma façon est parfaite,
    la tienne est folle ou mauvaise. »
  • 14:38 - 14:39
    En réalité,
  • 14:40 - 14:42
    la plupart des problèmes sont complexes
  • 14:42 - 14:46
    et la plupart des gens
    ont de bonnes intentions.
  • 14:46 - 14:48
    Ok, maintenant les mauvaises nouvelles :
  • 14:48 - 14:51
    nous ne pouvons pas éradiquer
    les fausses croyances.
  • 14:53 - 14:55
    C'est trop basique par rapport
    à notre façon de penser.
  • 14:56 - 14:58
    Ce que nous pouvons faire,
  • 14:58 - 15:01
    c'est pratiquer un peu plus
    l'humilité intellectuelle,
  • 15:01 - 15:03
    pour ouvrir nos esprits à la possibilité
  • 15:03 - 15:07
    que certaines de ces fausses croyances
  • 15:07 - 15:11
    résident probablement dans
    nos propres communautés.
  • 15:11 - 15:14
    Nous avons une formidable opportunité,
  • 15:14 - 15:18
    une opportunité d'améliorer
    la qualité de nos échanges
  • 15:19 - 15:22
    en reconnaissant les limites
    de notre compréhension
  • 15:22 - 15:24
    et en appréciant
  • 15:24 - 15:30
    combien ce que nous croyons
    dépend de ceux qui nous entourent.
  • 15:31 - 15:32
    Merci.
  • 15:32 - 15:34
    (Applaudissements)
Title:
Pourquoi croyons-nous en des choses qui ne sont pas vraies ? | Philip Fernbach | TEDxMileHigh
Description:

Il semble que nous vivions dans une épidémie de fausse croyance. De toute évidence, l'autre parti n'a tout simplement pas tous les faits, n'est-ce pas ? Ou sont-ils vraiment si stupides ? Dans ce discours fascinant et hilarant, le scientifique cognitif Philip Fernbach repousse les couches de ce que nous savons réellement et révèle quelques vérités surprenantes sur l'esprit humain.

Philip Fernbach est un scientifique cognitif et professeur à la Leeds School of Business de l'Université du Colorado à Boulder. Co-auteur de « The Knowledge Illusion : Why We Never Think Alone » (« L'illusion de la connaissance : Pourquoi nous ne pensons jamais seul »), les recherches de Philip se concentrent sur pourquoi nous pensons que nous en savons plus que ce que nous savons vraiment et les implications que cela a sur les individus et la société. Il habite à Boulder avec sa femme et ses deux enfants. Pendant son temps libre, il joue de la musique bluegrass et du hockey sur glace.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:51

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