Donnez le pire de vous-même... créez le meilleur | Ryan Hildebrandt | TEDxWindsor

Pourquoi le conseil du « premier brouillon nul » est-il mauvais ? Comment les gens commencent-ils des créations ?

Après avoir passé des années à interviewer des créateurs et designers, Ryan s'est rendu compte qu'ils concevaient le processus de création de façon inhabituelle. Cette tendance se confirme chez des créateurs de tous horizons, allant d'entreprises en ligne à des jeux de société en passant par des robes-ballons. Si vous vous considérez comme un apprenti créateur, concepteur de produits, entrepreneur ou initiateur de changement, cette conférence vous offrira un nouveau cadre pour commencer.

Dans cette conférence, Ryan présente une approche paradoxale à la création de votre prochain projet, qu'il s'agisse de publier un livre, une application, monter une organisation à but non lucratif, ou quelque soit la façon dont vous voulez changer le monde. Pour plus d'informations sur Ryan, veuillez consulter http://ryanhildebrandt.com et son compte Instagram @rmhildebrandt

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

Il y avait un groupe d'étudiants
dans un cours de poterie,

et, sans le savoir,
ils participaient à une expérience.

La moitié de la classe devait
faire le meilleur pot possible.

Leur note pour le semestre serait basée

sur la qualité de ce pot.

L'autre moitié devait juste
faire le plus de pots possible.

« La qualité importe peu.
Faites-en autant que possible. »

Sans surprise, la deuxième moitié a fait
bien plus de pots que la première.

Si vous pensez qu'ils ont fait
de mauvais pots, vous n'auriez pas tort,

mais juste au début.

En fait, à la fin du semestre,

la deuxième moitié avait aussi
produit les meilleurs pots.

Ma question est : Pourquoi ?

Ça n'a pas de sens.

On pourrait dire : « C'est en forgeant
qu'on devient forferon. »

mais ce groupe ne cherchait pas
à faire un bon pot.

En fait, faire un bon pot aurait pris
plus de temps, pas moins,

donc je pense qu'il s'agit d'autre chose.

Il est plutôt bien ancré que nous avons
un besoin inné de créer.

Freud l'appelait « eros »,
ou la « force vitale ».

Selon lui, notre désir de créer
vient du même endroit en nous

que notre désir d'enfants,
ou même de survie.

Et M. Max-Neef,
et son nom difficilement prononçable,

pensait que le désir de créer était
l'une de nos forces humaines principales,

avec d'autres comme l'affection, ou
la compréhension du monde qui nous entoure

ou bien être libre.

Ainsi, cela explique pourquoi
on va à un cours de poterie, non ?

Ou pourquoi on veut publier des livres,
écrire des chansons, créer des apps.

Créer des choses
fait partie de notre nature.

C'est naturel. C'est une partie de nous.

Vous voyez, je crois que créer des choses
est notre façon de contribuer au monde.

Il y a un côté magique
dans la création de quelque chose

qui vit en dehors de nous
et peut être apprécié par d'autres,

même à l'autre bout de la Terre,
ou dans notre communauté.

Des pyramides, un food truck,

des choses abstraites, un parti politique,
un mouvement culturel, une bonne œuvre,

le bâtiment dans lequel on se trouve,
la chaise sur laquelle vous êtes assis,

cette conférence, même ...

Tout a été créé par quelqu'un, pour vous,

que vous le connaissiez ou non.
Probablement pas, d'ailleurs.

C'est dans notre nature de vouloir créer.

Mais faire des choses ne suffit pas.

On veut faire quelque chose
dont on est fier.

On veut laisser derrière nous
un bon héritage.

Quand on commence, qu'on est tout nouveau,

c'est inévitable, on n'est pas bon.

C'est inévitable, n'est-ce pas ?

C'est sûrement en partie pour ça
qu'on adore les histoires inspirantes

des hommes d'affaires multi-millionaires

qui ont démarré dans leur garage,

ou l'auteur à succès connu
dans le monde entier,

qui écrivait dans un café
et a eu un éclair de génie.

Ces histoires nous promettent que,
si on est patient,

on aura peut-être une bonne idée,

et que pour cette idée,
on n'aura pas à être un débutant.

On peut juste passer la phase
« premier brouillon nul »,

être bon dès le début.

Mais c'est un peu une fausse promesse.

Peut-être que vous avez un ami,

ou que vous connaissez quelqu'un
qui attend ce moment,

qui veut publier un livre,

mais qui veut que son premier roman
soit un best-seller du New York Times,

alors que l'idée est toujours
dans leur tête.

Ou il veut monter une entreprise,
ou publier une application,

et il sait juste qu'elle sera
le prochain Google ou Facebook,

sans avoir encore rien fait,
mais il attend cette idée.

Il sait que ça va venir
au bout d'un moment.

Parfois, c'est drôle de se moquer
de cette façon de penser,

mais je pense que c'est plutôt sain

car les créateurs qui veulent
vraiment changer le monde,

qui veulent faire quelque chose de bien,
donner le meilleur d'eux-mêmes,

ils ne sont pas paresseux.

Là, ils attendent
parce qu'ils sont fiers de leur travail.

Ils veulent faire quelque chose
de bien pour le monde,

donc ils attendent cette bonne idée.

Et je pense que c'est pour ça
qu'il y a tant d'insistance

ou de discussions sur l'idée ou
le concept du premier brouillon nul.

Vous en avez peut-être
déjà entendu parler ?

C'est basé sur la citation d'Hemingway -
« The first draft of everything is shit »

Ainsi, les gens disent : « Bah tu devrais
faire ce premier brouillon nul. »

Et pour quelqu'un de créatif
et qui veut faire quelque chose de bien,

c'est un peu insultant.

Si vous êtes en couple,
et quelqu'un vous dit :

« Ça va. Si tu vas à ce rendez-vous,
tu le trouveras peut-être répugnant.

Mais ça va, ça passera,
et plus tard, ça ira mieux. »

Vous n'iriez jamais au rendez-vous, non ?

Vous attendez comme ça,

parce que, même si ça va
si vous êtes repoussé par cette personne,

c'est mieux si vous ne l'êtes pas.

Et même si c'est bien
de produire un brouillon nul,

si vous vous voyez comme une personne
qui veut faire de son mieux,

produire votre meilleure œuvre,

c'est clairement mieux si
votre premier brouillon nul n'est pas...

si nul.

Par conséquent,

cette idée, ou ce conseil,
crée un conflit.

D'un côté, les gens savent
que vous êtes débutant, c'est inévitable.

Ça semble être une conclusion
plutôt évidente.

Et on nous dit :
« Ne sois pas perfectionniste. »

Ça paraît logique, non ?

Et en même temps,
on veut faire de notre mieux,

et on veut être fier de ce qu'on fait.

Donc même si ce n'est pas parfait,

on veut au moins faire le plus d'effort
et tout donner.

Mais ces deux concepts
sont contradictoires.

Comment peut-on faire de notre mieux,

sans être perfectionniste ?

Ensemble, ça n'a pas de sens.

Dans la tête d'un créateur,

ou si vous avez une idée
de quelque chose que vous voulez créer,

cette idée génère un point mort intérieur.

Rien ne se passe.

La plupart des créateurs
qui veulent faire quelque chose,

du fait de cette idée,

ne commencent jamais.

Ils sont perdants dès le début,

et c'est particulièrement vrai

quand les gens les placent face à
des attentes de plus en plus élevées.

Et ce qui est nul est
que ce sont ces créations

dont nous avons le plus besoin,
n'est-ce pas ?

Et nous avons besoin de personnes
qui ont de grandes ambitions.

Vous êtes créateurs.

Je suis sûr que vous avez des idées,
des choses que vous aimeriez créer.

Un café, une œuvre de charité,
un bourse d'études.

Que se passerait-il si
ces choses n'étaient jamais créées ?

Ce serait nul, non ?

C'est nul de penser que l'on va mourir

avec le regret de n'avoir
jamais concrétisé ce projet

dont vous avez toujours rêvé.

Si la créativité est notre façon
de contribuer au monde autour de nous,

si la créativité est la façon
dont notre civilisation a été construite,

les autres n'en manquent pas non plus.

Si cette conférence n'avait jamais
eu lieu, nous ne serions pas là.

Et nous sommes dans ce moment,
n'est-ce pas ?

Nous avons déjà manqué
un nombre incalculable de créations

d'individus qui viennent juste de mourir,

des milliards d'entre eux.

Que se serait-il passé si la voiture
n'avait jamais été inventée ?

Que se serait-il passé si nous
n'avions pas de remède contre la polio ?

Que se serait-il passé
si n'avions pas d'iPhone ?

Je suis assez vieux
pour me souvenir que c'était nul !

Devoir entrer nos contacts à la main,

c'était terrible !

Les décisions que l'on prend aujourd'hui,
les gens qui sont en vie aujourd'hui,

ce qu'ils créent ou non

formera notre civilisation à venir.

Je m'inquiète du fait que
« c'est bien de faire un brouillon nul »,

maintient notre civilisation en retrait.

Si dire à des gens
« Fais ton premier brouillon nul »

crée un tel conflit intérieur,

que devons-nous faire ?

J'ai passé ces quelques dernières années
à étudier des créateurs,

de défilés de mode, de robes ballons
aux ceintures en cuir,

en passant par tout entre les deux,

et j'ai appris

qu'ils envisagent
le début du processus créatif

de façon complètement inverse
par rapport aux autres,

ou par rapport à ce qu'on pense.

Il y a quelques années,
j'ai eu une idée pour une app,

j'ai esquissé quelques idées
sur le design des écrans,

et je les ai envoyées
à un graphiste professionnel.

J'avais les moyens de rendre ça esthétique

et c'est ce que j'allais faire.

Je les ai postés sur Facebook et
ai demandé leur avis à des amis ;

c'est ce qui se fait, non ?

C'est la logique des choses - du moins ce
que je pensais être la meilleure méthode.

Et j'ai reçu plein de très bonnes idées

pour améliorer mon application.

Une des personnes ayant fait
des suggestions

était un de mes camarades d'université,

un gars très intelligent

qui travaille pour Google.

Je m'attendais à des conseils et
des suggestions du niveau de Google

pour faire de mon app
la meilleure possible.

J'imaginais une version plus avancée
que ce que j'avais envoyé à mes amis.

Mais ce n'est pas ce qui s'est passé.

Mon ami m'a dit
que mon app était trop bien.

Et on ne m'avait jamais dit ça avant.

Durant les années passées à rendre des
projets à des professeurs et des patrons,

on ne m'a jamais dit :

« C'est excellent, on adore,

mais c'est trop bien, dégrade-le. »

Ce n'est pas comme ça
que les choses marchent, non ?

J'ai fait de mon mieux pendant
toutes mes années à l'école et au travail,

et c'était complètement l'opposé

de ce que j'attendais d'une des personnes
les plus intelligentes que je connais.

Je n'ai pas compris.

Mon ami m'a expliqué qu'en rendant
mon app esthétique,

impeccable, avec des graphismes raffinés,
etc.,

j'indiquais inconsciemment aux gens

que j'étais déjà bien avancé
dans le processus,

que j'avais déjà fait tout le travail.

Je ne cherchais pas vraiment d'opinion
sur ce qu'était l'app,

mais plutôt sur son design,
les touches finales.

Du coup, je risquais
de créer quelque chose

de très beau,

mais d'inutile pour les gens,

ce qui est l'inverse de ce que je voulais.

Même si je demandais des opinions,

j'indiquais que je n'en voulais pas.

Je pensais faire ce qu'il fallait.

Je pensais que je faisais
ce qu'on attendait de moi,

ce qu'on m'avait toujours appris,

ce que mon ego voulait
pour être fier de mon travail.

Et en fait, je repoussais les avis

dont j'avais le plus besoin.

Et en étudiant
de plus en plus de créateurs,

des gens qui ont créé des entreprises
en ligne, des jeux de société, etc.,

j'ai vu la même chose
se produire encore et encore.

Ces gens

utilisaient le fait de faire
quelque chose un peu nul,

non pas comme une façon rapide
de lancer quelque chose,

mais comme un outil intentionnel
pour recevoir des avis

et tester le cœur de leur création.

J'ai découvert

que si vous voulez votre meilleure œuvre
sur le long terme,

c'est un peu bizarre,

je pense que vous devez commencer
par votre pire création,

volontairement,

même si vous pouvez déjà l'améliorer.

Et je sais que ça sonne paradoxal,

ça semble étrange,

on dirait que vous allez
détruire le monde,

les gens seraient gênés et
rien ne fonctionnerait

si on le faisait tous.

Ce serait le chaos, n'est-ce pas ?

La bonne nouvelle, c'est qu'on a
un très bon exemple

où ça marche très bien,

et ce n'est pas une question de personne,
mais de nature.

Si on réfléchit à un arbre,

tous les arbres sur Terre
commencent par une graine,

et si vous prenez une graine,

ce serait sûrement l'arbre le plus laid.

Ça ne ressemble en rien à un arbre.

Et c'est le but.

Vous voyez, un arbre peut pousser
à ciel ouvert ou au bord d'une falaise,

mais ce n'est possible que
parce qu'il commence petit,

et qu'il s'adapte à son environnement.

L'arbre ne pousse et n'est pas créé
seulement par la graine.

C'est une collaboration
avec l'environnement

car il doit vivre en lui.

Pareil pour les animaux.
Pareil pour les gens.

Au début, on est tous des versions
un peu petites et nulles de notre futur,

et on est créé de façon

à engager la collaboration avec
et en réponse à l'environnement.

Votre travail en tant que créateur,

si vous voulez faire quelque chose
de bien pour le monde,

quoi que ce soit,

vous n'êtes pas obligé
d'être sûr dès le début,

de savoir ce que cela va devenir
sur le long terme.

Le mécanisme de pensée qui nous fait dire
« Oh, je n'ai pas encore la bonne idée.

J'ai encore besoin de trouver les grandes
lignes, un titre, une couverture »

quel que soit le cas,

ce n'est pas votre travail.

Si votre création doit exister,

votre seul travail est de sortir une
petite chose, incomplète, mauvaise, laide

de votre tête et l'offrir au monde,

de collaborer avec ceux qui vous entourent
et de recevoir leurs avis

pour définir exactement
ce que va devenir votre création,

comme dans la nature.

Pour faciliter ce processus,

il faut commencer avec
quelque chose de plutôt mauvais.

L'aspect positif est

que je pensais que je m'imposais
vraiment quand je demandais un avis.

« S'il te plaît, rends-moi service !

Peux-tu me donner ton avis sur mon app ?
J'en serais très reconnaissant ! »

Mais l'inverse est vrai.

Vous voyez,

je suis sûr que
vous connaissez tous IKEA ;

le magasin de meubles ?

Il y a quelque chose
qui s'appelle l'effet IKEA.

Pendant mes recherches
pour cette conférence,

ça a solidifié mes observations :

quand on demande un avis,

les gens adorent le processus.

C'est l'effet IKEA :

des études montrent que
quand on intervient dans un processus,

on lui donne plus de valeur,

que quand le travail est fait pour nous.

Et votre petit meuble IKEA
en est un exemple, d'où le nom.

Quand vous créez quelque chose
et demandez des avis,

non pas sur comment corriger vos erreurs,

mais de véritables conseils sur
ce que pourrait devenir votre création,

que ce soit le nom, le titre, la structure

ou les couleurs de votre app,

ça n'a pas d'importance,

vous les impliquez dans
votre processus de création.

Vous leur donnez une chance
de satisfaire leur propre envie de créer.

Et si cela manquait à quelqu'un,
s'ils n'ont pas cela dans leur vie,

c'est une grande chance pour eux,
et ils adorent ce processus.

Essayez. Demandez à quelqu'un des conseils

et voyez quelle est sa réaction.

C'est merveilleux.

Quand vous faites cela,
quand vous commencez par le pire,

vous gagnez non seulement de meilleurs
avis sur le noyau de votre création,

mais vous construisez votre fanbase.

Les gens adorent ça.

C'est génial.

Je sais qu'on vous a dit toute votre vie
de faire de votre mieux.

Tout le monde le sait : « Fais de
ton mieux. Fais toujours de ton mieux. »

Pour vos professeurs, vos patrons,
et même le monde.

Et j'en conviens.

Quand vous rendez un projet
à un professeur ou votre patron,

que vous publiez une chanson,
une app ou un livre,

c'est une bonne stratégie.

Je le pense vraiment.

Mais quand vous commencez
quelque chose de nouveau

et que vous créez
quelque chose pour le monde,

sans être sûr d'avoir la bonne idée,
ou même une idée précise,

ou d'avoir les bonnes compétences,
ou autre,

quand vous êtes à ce niveau
et que vous voulez un avis,

et que vous voulez
construire cette équipe,

je pense qu'il vaut mieux
commencer par le pire.

Commencez par quelque chose de mauvais.

Ainsi, vous construisez une équipe,
vous recevez de meilleurs avis,

et nous sommes configuré pour aimer
vous voir faire évoluer votre création.

C'est notre nature,

comme les adultes du cours de poterie.

Je vais conclure par quelques stratégies
pour votre prochain projet,

quelques commentaires pour commencer.

D'abord, rendez votre création moche

volontairement.

C'est dur à entendre pour les gens qui
ont l'habitude de faire de belles choses.

Si vous êtes comme moi
et que vous ne pouvez rien faire de beau,

c'est parfait.

Mais si vous êtes capable
de le rendre beau,

abstenez-vous, d'accord ?

Gardez quelques fautes de frappe,
laissez de côté les beaux graphismes,

faites-le en carton si besoin.

Quand vous le faites volontairement,

vous indiquez aux gens

que vous êtes encore au début du processus

et que vous êtes toujours
en train de le définir.

Quand vous faites le pire,
vous obtiendrez des avis plus réels.

Ensuite, ne créez pas seul.

Si votre création doit exister,

si elle n'est pas conçue
pour l'expérience des autres,

ça n'a pas de sens de créer
en étant isolé de l'environnement

dans lequel elle existera.

Vous avez besoin des avis,

et les gens adorent en donner.

Nous avons besoin de votre désir de créer.

Quand vous faites le pire

et que vous le partagez avec d'autres
et demandez des conseils,

nous aimons vous aider.

Essayez.

Enfin,

concentrez-vous sur la quantité,
et non la qualité.

La nature de tout projet créatif

fait que vous ne savez jamais vraiment
ce qui va marcher, ou non,

quand l'idée est encore dans votre tête.

Vous ne savez pas.

Et comme les arbres
font beaucoup de graines,

vous ne savez pas laquelle va germer.

Réalisez beaucoup de projets.

Je vous garantis

que ce vous pouvez créer,
qui deviendra génial sur le long terme,

sera aimé des gens même en étant
vraiment moche et très mauvais.

Quand vous faites « de votre pire »,

vous vous donnez plus de chances de
trouver les choses que vous pourriez créer

et qui se transformeront
en votre meilleur.

Merci beaucoup.

(Applaudissements)