La Politique Budgétaire et l'Effet D'Éviction

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LES PRINCIPES DE L'ÉCONOMIE

LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
ET L'EFFET D'ÉVICTION

[Alex] Pour bien marcher,

une politique budgétaire doit être
opportune, ciblée, et temporaire,

comme nous l'avons vu
dans la vidéo précédente.

Mais une politique budgétaire
peut aussi être plus ou moins compensée

en fonction de la réaction
des banques centrales,

des entreprises, et des consommateurs
à cette politique budgétaire.

Premièrement : les banques centrales.

Quand un gouvernement
accroît ses dépenses,

la courbe de la demande agrégée
glisse au-dehors,

ce qui fait augmenter l'inflation.

Les banques centrales
cherchent souvent à stabiliser les prix.

Donc, si les dépenses fiscales poussent
la courbe de la demande agrégée

vers à l'extérieur,
faisant ainsi augmenter l'inflation,

la banque centrale peut décider
de réduire la masse monétaire.

Réduire la masse monétaire

ramène la courbe
de la demande agrégée à l'intérieur.

Autrement dit, la politique monétaire
peut compenser ou inverser

l'expansion de la politique budgétaire.

Lorsqu'une banque centrale réagit
à une politique budgétaire en expansion

par une masse monétaire restrictive,

il s'agit d'une compensation monétaire.

Mais les banques centrales
ne sont pas les seules à réagir

aux changements
de la politique budgétaire.

Les entreprises peuvent aussi
prendre des décisions

qui compensent partiellement
une relance budgétaire.

Par exemple, si le gouvernement
dépense plus en contractant des emprunts,

le taux d'intérêt aura tendance à croître
sur le marché des fonds prêtables.

Et si l'intérêt augmente,

les entreprises
pourraient réduire leurs investissements.

Rappelez-vous que le PIB réel c'est :

la consommation plus l’investissement,

plus les dépenses publiques
plus les exportations nettes.

Donc, si « G » augmente,

il peut y avoir une baisse de « I »,
l'investissement,

qui compense la relance budgétaire

et affaiblit les influences
de l'effet multiplicateur.

Les consommateurs peuvent, eux aussi,
réagir à la politique budgétaire

de façon à en réduire l'efficacité.

Si le gouvernement réduit les impôts
pour stimuler l'économie,

les gens peuvent décider
d'économiser la réduction d'impôt.

Il est très logique de faire des économies
avec des réductions d'impôts,

si l'on s'attend
à ce que ces réductions, aujourd'hui,

soient compensées
par des augmentations, demain.

Toutefois, si les gens économisent
la réduction d'impôts

au lieu de la dépenser,

la courbe de la demande agrégée
ne glissera jamais au-dehors.

L'effet multiplicateur sera de zéro,

et il n'y aura pas d'effets
systématiques macroéconomiques.

Parfois, on appelle ce cas de figure
une « équivalence ricardienne »,

d'après David Ricardo,
un économiste britannique du 19e siècle.

La plupart des économistes
sont d'avis qu'il est peu réaliste

de s'imaginer que
tout le monde est entièrement raisonnable

et qu'il prend en compte ses futurs impôts

quand on prend des décisions
sur l'épargne et les dépenses.

Tyler affirme
qu'il ne se comporte jamais ainsi,

mais j'en doute fort.

Il y a des gens, cependant,
qui pensent beaucoup à l'avenir.

Et la plupart des gens
pensent un petit peu à l'avenir

en prenant des décisions
concernant leurs dépenses.

Donc, l'équivalence ricardienne
est une description valable pour certains,

mais peut-être pas pour tous.

Dans tous les cas,

en supposant que l'équivalence ricardienne
représente la manière dont on planifie,

les réductions d'impôt seraient
moins efficaces comme relance budgétaire

qu'elles le seraient autrement.

Donc, pour résumer,
la politique budgétaire est compliquée,

parce qu'il ne s'agit pas
que d'augmenter les dépenses publiques,

on doit aussi prendre en compte
comment les banques centrales,

les investisseurs et les consommateurs
réagissent à la politique budgétaire.

En outre, cette réaction n'est mécanique.

Elle dépend de l'évaluation
de la situation économique

et des attentes par rapport à l'avenir.

Donc, la même politique budgétaire
peut avoir des effets différents

dans des contextes historiques différents.

Ainsi, une bonne politique économique
exige une connaissance des modèles,

mais doit être aussi fondée
sur la connaissance et la compréhension

de la situation présente.

La politique économique
est donc à la fois une science et un art.

LES PRINCIPES DE L'ÉCONOMIE

[Narrateur] Vous allez bientôt
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