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Un espoir douloureux | Ali Abu Awwad | TEDxJerusalem

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    C'est l'histoire d'un être humain,
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    l'acte d'un survivant,
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    et c'est la vision d'un leader.
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    Je suis né réfugié,
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    dans une famille palestinienne
    très politisée.
  • 0:27 - 0:29
    Ma mère a rejoint l'OLP,
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    elle est devenue un leader du Fatah.
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    Elle a mené beaucoup
    d'actions contre Israël
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    en tant que combattante de la liberté.
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    J'ai grandi dans un environnement
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    où mon enfance était interdite,
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    dans un endroit où mes rêves
    étaient encerclés
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    et mes droits absents.
  • 0:59 - 1:03
    Il ne m'a pas fallu une minute
    pour prendre part à la première intifada,
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    la première révolte palestinienne en1987.
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    Les gens me demandent parfois
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    « pourquoi les Palestiniens
    éduquent leurs enfants à haïr ? »
  • 1:13 - 1:17
    Hé, si vous grandissez
    dans un tel environnement,
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    avez vous vraiment besoin
    d'un C.V spécifique pour la haine ?
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    Ça vous va.
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    Je suis devenu militant, combattant,
    j'ai été arrêté avec ma mère.
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    On a passé 4 ans
    dans une prison israélienne.
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    En fait, j'ai fait ma première rencontre
    avec la non-violence
  • 1:38 - 1:40
    dans cette prison.
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    Après 3 ans là-bas, j'ai voulu la voir.
  • 1:46 - 1:48
    Elle était dans une autre prison,
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    alors nous avons tous deux fait
    une grève de la faim, durant 17 jours,
  • 1:54 - 1:56
    pour avoir le droit de se voir.
  • 1:56 - 2:00
    Et pour la première fois
    de ma vie, en 1993,
  • 2:01 - 2:05
    j'ai pu obtenir
    quelque chose des israéliens
  • 2:05 - 2:08
    en agissant pacifiquement.
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    Comme j'étais très éduqué en prison,
  • 2:12 - 2:17
    les prisonniers politiques palestiniens
    ont réussi à contruire un système
  • 2:17 - 2:21
    et créer 5 comités pour diriger
    et gérer leur vie quotidienne.
  • 2:22 - 2:28
    Je ne savais pas que j'allais
    dans la meilleure université imaginable.
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    Puis j'ai été libéré,
    quand les accords d'Oslo ont été signés.
  • 2:32 - 2:36
    Puis je voulais, les leaders voulaient,
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    que nous transformions
    la nation palestinienne,
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    les autorités palestiniennes
    voulaient que nous la transformions,
  • 2:43 - 2:47
    passant d'un lieu de révolution,
    comme identité
  • 2:47 - 2:52
    à un lieu de citoyenneté ; devenir
    un citoyen pour la première fois.
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    Mais nous étions perdus et défiés
  • 2:55 - 2:59
    par la poursuite
    de l'occupation israélienne
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    et beaucoup, beaucoup d'autres
    problèmes domestiques.
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    Finalement, la seconde intifida débuta.
  • 3:07 - 3:11
    En conséquence,
  • 3:12 - 3:14
    je fus gravement blessé par un colon
  • 3:14 - 3:19
    et mon frère fut très violemment assassiné
  • 3:19 - 3:23
    par des soldats israéliens dans
    mon village Beit Ummar, près de Hébron.
  • 3:23 - 3:26
    Alors, que faites-vous
    quand il vous arrive ça ?
  • 3:26 - 3:30
    Vous n'êtes plus la même personne,
    ce n'est plus la même vie.
  • 3:30 - 3:32
    Ce ne sont plus les mêmes ennemis.
  • 3:33 - 3:39
    J'avais ce conflit entre mon esprit
    non-violent, politique,
  • 3:40 - 3:42
    et mon cœur qui saignait.
  • 3:43 - 3:49
    Vous vous dites : combien d'Israéliens
    dois-je tuer pour guérir cette douleur ?
  • 3:50 - 3:53
    Combien de mères israéliennes
    doivent pleurer
  • 3:53 - 3:59
    pour ressentir le goût salé
    des larmes de ma mère ?
  • 4:00 - 4:05
    Combien de morts faut-il
  • 4:06 - 4:10
    et combien de tombes doivent-elles
    avaler des corps israéliens
  • 4:12 - 4:13
    pour dire à Israël
  • 4:13 - 4:18
    que mon frère ne méritait pas
    de mourir ?
  • 4:20 - 4:21
    Puis, je ne pouvais plus rien faire.
  • 4:21 - 4:24
    Penser à la vengeance,
    c'est facile, c'est normal,
  • 4:24 - 4:27
    mais quoi que je fasse,
    il ne reviendra pas.
  • 4:28 - 4:31
    La vengeance n'a pas de limites.
  • 4:32 - 4:36
    La punition à laquelle vous pensez,
    en tant que victime,
  • 4:36 - 4:38
    ne peut amener aucun avenir.
  • 4:38 - 4:44
    J'étais coincé, puis j'ai rencontré
    un groupe de familles juives en deuil.
  • 4:44 - 4:47
    J'ai alors réalisé qu'Israël
    avait un second visage.
  • 4:49 - 4:52
    Israël avait réussi à me montrer
  • 4:52 - 4:54
    des forces aériennes, des tanks,
    des postes de contrôle,
  • 4:54 - 4:57
    des comportements agressifs.
  • 4:57 - 5:03
    Mais il a fallu 32 ans à Israël
    pour me montrer des larmes juives.
  • 5:04 - 5:08
    Je ne pouvais imaginer que les Juifs
    avaient des larmes ou des sentiments.
  • 5:09 - 5:12
    Puis, soudain, vous voyez une victime.
  • 5:13 - 5:16
    et vous réalisez que vous n'êtes pas
    la seule victime.
  • 5:17 - 5:20
    Ça a changé ma vie.
  • 5:20 - 5:24
    Je suis devenu un militant
    de la non violence et la réconciliation.
  • 5:25 - 5:30
    J'ai réalisé que mon véritable ennemi
    n'est pas le peuple juif,
  • 5:30 - 5:35
    mais sa peur. La peur des Juifs
    est notre plus grand ennemi.
  • 5:36 - 5:41
    La souffrance quotidienne des Palestiniens
    sous l'occupation militaire
  • 5:41 - 5:44
    est le plus grand ennemi d’Israël.
  • 5:44 - 5:48
    Alors, pour surmonter ça,
    nous avons une mission.
  • 5:49 - 5:52
    Je ne parle pas de manifestations
    pour la paix, de dialogues
  • 5:52 - 5:55
    et de conférences pour la paix
    dans des hôtels 5 étoiles
  • 5:55 - 5:59
    où des millions de dollars sont gaspillés.
  • 5:59 - 6:02
    On peut se prendre dans les bras
    et manger du houmous pour toujours.
  • 6:02 - 6:03
    (Rires)
  • 6:03 - 6:06
    Je parle d'action.
  • 6:06 - 6:08
    Je parle de stratégie.
  • 6:08 - 6:11
    Je parle d'une vision.
  • 6:11 - 6:15
    Chaque partie doit arriver à la conclusion
  • 6:15 - 6:18
    et mettre fin à cette compétition
    de souffrance.
  • 6:18 - 6:20
    On est très forts pour ça.
  • 6:20 - 6:22
    On la collectionne même.
  • 6:22 - 6:23
    (Applaudissements)
  • 6:26 - 6:32
    On pousse même le monde entier
    à être pro ceci ou pro cela.
  • 6:32 - 6:35
    Je parlais à la Chambre des Lords,
    pro-Israël et pro-Palestine,
  • 6:35 - 6:38
    deux groupes de lords, et je leur ai dit :
  • 6:38 - 6:41
    « vous ne pourriez pas
    être pro solutions ?
  • 6:41 - 6:45
    Qu'est-ce que vous attendez ?
    Que l'un d'entre nous disparaisse ? »
  • 6:45 - 6:50
    Alors voici ma voix et voici mon appel.
    (Applaudissements)
  • 6:50 - 6:54
    Et pour faire tout ça, vous savez,
    c'est sympathique, mais pour faire tout ça
  • 6:54 - 6:56
    j'ai 3 missions dans ma vie maintenant.
  • 6:56 - 6:59
    Premièrement mon livre,
    « Un espoir douloureux ».
  • 6:59 - 7:02
    Avoir de l'espoir dans cette terre
    est une problématique douloureux.
  • 7:02 - 7:07
    Deuxièmement, j'ai emménagé
    au milieu de six colonies,
  • 7:07 - 7:09
    sur la terre de ma famille,
  • 7:09 - 7:13
    et j'ai commencé à construire
    un centre palestinien de non violence
  • 7:13 - 7:18
    où j'ai découvert que des colons
    venaient débattre
  • 7:19 - 7:22
    alors j'ai dit « Voyons, on ne débat pas
    avec des colons ».
  • 7:23 - 7:26
    Vous savez, c'est le grand slogan
    des gauchistes
  • 7:26 - 7:29
    dans les beaux cafés paisibles
    de Tel Aviv.
  • 7:29 - 7:32
    Les gens disent : « Ali, t'es gentil,
    on ne parle pas aux colons. »
  • 7:32 - 7:35
    Qu'est-ce que ça veut dire ?
    Dois-je parler aux colons ?
  • 7:35 - 7:37
    Qui va inclure ces gens ?
  • 7:37 - 7:41
    Plus de 600 000 personnes. On ne peut pas
    juste les mettre de côté et voilà.
  • 7:41 - 7:44
    Ce ne sont pas des Gandhis, ça c'est sûr!
  • 7:44 - 7:45
    (Rires)
  • 7:45 - 7:51
    Je crois que le dialogue est le lieu sûr
    pour les discussions.
  • 7:51 - 7:53
    Pas exactement pour les accords.
  • 7:53 - 7:59
    Mais si on ne dialogue pas avec les gens
    avec qui on n'est pas d'accord
  • 7:59 - 8:01
    comment pouvons-nous
    arriver à des solutions ?
  • 8:01 - 8:03
    Je ne veux pas convaincre les convaincus.
  • 8:03 - 8:05
    Les convaincus sont sympathiques
  • 8:05 - 8:09
    mais nous voulons activer le rêve.
  • 8:10 - 8:13
    Je suis l'esclave de mon rêve.
  • 8:13 - 8:18
    Le rêve que les deux parties
    arrivent à la conclusion
  • 8:20 - 8:22
    que peu importe le prix de la paix,
  • 8:23 - 8:26
    c'est bien moins cher
    que le prix de la guerre.
  • 8:26 - 8:29
    Nous devons accepter cela.
  • 8:29 - 8:36
    Et ce n'est pas un chemin facile
    où tout est magnifique
  • 8:36 - 8:40
    Ma vie est devenue plus difficile
    et compliquée
  • 8:40 - 8:44
    Et la troisième chose,
    c'est le changement.
  • 8:44 - 8:48
    Nous créons un mouvement national
    palestinien non violent
  • 8:48 - 8:51
    pour nous construire une identité
  • 8:51 - 8:57
    parce que pour moi, la non violence,
    c'est l'art d'être un être humain.
  • 8:57 - 9:00
    C'est une célébration.
    (Applaudissements)
  • 9:03 - 9:07
    C'est la célébration de mon existence.
  • 9:07 - 9:10
    Celui qui a assassiné mon frère
  • 9:10 - 9:14
    voulait enterrer mon humanité
    dans la même tombe.
  • 9:14 - 9:17
    Mais j'ai dit non.
    Je ne suis plus une victime.
  • 9:17 - 9:20
    Pourquoi ?
    Parce que je ne suis pas en peine.
  • 9:20 - 9:24
    Pas parce que je peux effacer le passé,
  • 9:24 - 9:29
    les catastrophes, les désastres de la vie,
  • 9:29 - 9:32
    mais parce que j'appartiens
  • 9:33 - 9:36
    et je sais comment servir
    cette appartenance.
  • 9:36 - 9:38
    J'ai raison.
  • 9:38 - 9:42
    Si les Juifs ont le droit d'être ici,
    nous avons aussi le droit d'être ici.
  • 9:42 - 9:49
    La paix est un lieu où il y a de la place
    pour les deux vérités, ensembles.
  • 9:49 - 9:52
    Gandhi a dit un jour :
  • 9:52 - 9:56
    D'abord, ils vous ignorent,
  • 9:56 - 9:59
    Deuxièmement, ils se moquent de vous,
  • 9:59 - 10:02
    Troisièmement, ils vous attaquent,
  • 10:02 - 10:04
    Quatrièmement, vous gagnez.
  • 10:04 - 10:06
    Nous allons gagner.
  • 10:06 - 10:07
    (Applaudissements)
  • 10:09 - 10:10
    Merci beaucoup.
  • 10:10 - 10:11
    (Applaudissements)
  • 10:13 - 10:14
    Merci.
  • 10:14 - 10:15
    (Applaudissements)
Title:
Un espoir douloureux | Ali Abu Awwad | TEDxJerusalem
Description:

Cette conférence a été donnée lors d'un événement local TEDx, organisé indépendamment des conférences TED..

Un palestinien endeuillé, ancien prisonnier et activiste non violent, parle de son travail pour la paix et de ses activités pour trouver une solution non violente au conflit israelo-palestinien.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
10:21
  • aïe aïe aïe c'est déjà tout rouge ! J'espère que le texte ne fait pas des sauts de ligne bizarres à la fin, je suis désolée j'ai fait une fausse manipulation avec mon portable, je ne voulais pas déjà l'envoyer. Et j'ai mais litteralement oublié la ponctuation, je suis désolée ! Merci en tout cas !

French subtitles

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