END:CIV - Resist or Die - WWW.ENDCIV.COM
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0:08 - 0:13À la mémoire de Qwatsinas
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0:13 - 0:16subMedia présente
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0:18 - 0:21un film de Franklin López
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0:23 - 0:27inspiré de « Endgame » Volumes 1 & 2
par Derrick Jensen -
0:31 - 0:40END:CIV
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0:48 - 0:51- Les gens disent qu'il y a
une guerre contre la nature, -
0:51 - 0:54qu'il s'agit de la
troisième guerre mondiale. -
0:57 - 1:00- Ça devient brutal;
c'est de pire en pire et -
1:00 - 1:03le changement s'accélère,
que nous parlions de -
1:03 - 1:08l'extinction des espèces ou de
l'omniprésence de la techno-culture. -
1:10 - 1:14- Le monde devient franchement effrayant.
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1:14 - 1:18Je trouve que ce qu'on appelle
la civilisation industrielle, -
1:18 - 1:22est, si je puis dire, extraordinairement «incivilisée»
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1:22 - 1:24voire barbare.
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1:28 - 1:31- Il n'est pas exagéré de dire que nous
-
1:31 - 1:35vivons une apocalypse écologique.
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1:36 - 1:39- Entre 1980 et 2045
-
1:39 - 1:41le monde perdra plus d'espèces
de plantes et d'animaux -
1:41 - 1:44qu'au cours des dernières
65 millions d'années. -
1:48 - 1:52Nous sommes confrontés à deux
facteurs historiques qui invitent -
1:52 - 1:55à agir avec beaucoup plus
d'urgence que nous le faisons. -
1:55 - 1:58L'un de ces facteurs est le pic pétrolier
-- l'effondrement des ressources, -
1:58 - 2:01et l'autre est le réchauffement planétaire débridé.
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2:02 - 2:05- Je crois que la plupart des gens
et la plupart des scientifiques -
2:05 - 2:08ne se rendent toujours pas compte
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2:08 - 2:11à quel point nous sommes déjà avancés
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2:11 - 2:13sur le chemin de la catastrophe climatique.
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2:13 - 2:15- En général, nous l'ignorons, nous
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2:15 - 2:17fermons les yeux, nous ne
voulons pas en entendre parler. -
2:18 - 2:21- Ce qui m'effraie le plus,
c'est la possibilité d'une -
2:21 - 2:25immense mobilisation visant
à soutenir l'insoutenable. -
2:26 - 2:28- Aujourd'hui, les scientifiques
estiment que la température -
2:28 - 2:30de la Terre pourrait encore
augmenter d'au moins 10 degrés. -
2:30 - 2:33À ce point là, il se pourrait qu'il
n'y ait même plus de bactéries. -
2:34 - 2:37- Quand le pétrole et les autres
ressources viendront à manquer, -
2:37 - 2:40ceux qui sont au pouvoir
devront établir leur domination -
2:40 - 2:42sur d'autres fondements.
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2:42 - 2:45Je crois qu'ils vont
utiliser des méthodes plus -
2:45 - 2:48brutales et cruelles
pour maintenir leur emprise. -
2:50 - 2:52- Tout le climat est
en train de changer: -
2:52 - 2:55vents, courants marins, ouragans,
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2:55 - 2:57chutes de neige, fonte des glaciers,
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2:57 - 2:59inondations, sécheresses.
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3:07 - 3:11GAME OVER
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3:17 - 3:20Quelque part dans le nord de la Californie
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3:28 - 3:31- La vitesse à laquelle la destruction
progresse est stupéfiante. -
3:40 - 3:44Chaque jour qui passe,
le monde se détériore. -
3:46 - 3:49'Cet homme à l'air triste
s'appelle Derrick Jensen. -
3:49 - 3:53Jensen est l'auteur
de plusieurs livres, -
3:53 - 3:57dont «A Language Older than Words»
et «The Culture of Make Believe». -
3:57 - 4:02Ses livres traitent de sujets comme la surveillance,
la violence faite aux enfants, l'environnement -
4:02 - 4:05et quelque chose qu'il appelle «la civilisation».
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4:18 - 4:22Mais ce sont des déclarations comme
celles-ci qui le rendent controversé:' -
4:22 - 4:25Ils envisagent d'agrandir
le barrage Shasta en Californie, -
4:25 - 4:29et la raison que
le sénateur Feinstein a donnée est... -
4:29 - 4:33«le droit divin des californiens d'arroser leur pelouse».
-
4:35 - 4:39Vous savez, on ne peut pas
vraiment contester un tel argument... -
4:39 - 4:42...sauf avec des explosifs.
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4:44 - 4:50'C'était M. Jensen en 2006, l'année où il a publié
un ouvrage en deux volumes intitulé « Endgame ». -
4:51 - 4:55Dans « Endgame », il insiste sur
l'urgence d'en finir avec la civilisation.' -
5:01 - 5:03- Si les gens s'étaient débarrassé
de la civilisation il y a cent ans, -
5:03 - 5:06les habitants du Nord-ouest Pacifique
pourraient encore manger du saumon. -
5:06 - 5:08Des gens seront assis sur les berges
de la rivière Columbia dans 50 ans -- -
5:08 - 5:11ils seront fluorescents
et affamés, -
5:11 - 5:13et ils diront:
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5:13 - 5:17«Je meurs de faim, parce que vous
n'avez pas fait sauté les barrages... -
5:17 - 5:21...qui ont tué les saumons, ces
barrages qui ont servi aux bateaux -
5:21 - 5:24et à l'électricité, aux alumineries
pour faire des cannettes de bière, -
5:27 - 5:29alors allez vous faire foutre».
-
5:29 - 5:33Il développe son plaidoyer contre la
civilisation en énumérant vingt prémisses. -
5:35 - 5:37Dû à des contraintes de temps
et au fait que la majorité des gens -
5:37 - 5:40ne tolèreraient pas un film de
vingt heures, nous explorerons -
5:40 - 5:42quatre de ces prémisses,
et les illustrerons -
5:42 - 5:44par des exemples concrets.
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5:44 - 5:47Prémisse I
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5:48 - 5:51La civilisation industrielle, la civilisation elle-même,
mais en particulier la civilisation industrielle -
5:51 - 5:53n'est pas, ne peut être
et ne sera jamais viable. -
5:54 - 5:58Ça ne prend pas un génie pour comprendre
que n'importe quel mode de vie fondé -
5:58 - 6:01sur l'utilisation de ressources
non renouvelables ne peut pas durer. -
6:04 - 6:08Mais qu'est-ce que la civilisation?
-
6:09 - 6:13La civilisation est un mode de vie
caractérisé par le développement des villes. -
6:14 - 6:18- Vous avez des populations
d'une densité si imposante que -
6:18 - 6:20le territoire ne peut plus les soutenir.
-
6:20 - 6:22Ça signifie que vous devez trouver
-
6:22 - 6:24vos ressources vitales ailleurs
-
6:24 - 6:26parce que vous les avez épuisées là où vous vivez.
-
6:27 - 6:29Donc vous allez devoir sortir
de la ville pour trouver -
6:29 - 6:32ce dont vous avez besoin,
et tout ramener chez vous. -
6:53 - 6:56Si vous avez besoin d'importer des ressources,
-
6:56 - 6:59cela signifie que vous avez dépouillé
le territoire de ces mêmes ressources. -
7:00 - 7:02Île de Manhattan en 1609
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7:02 - 7:04Île de Manhattan aujourd'hui
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7:05 - 7:11Manhattan aujourd'hui Manhattan en 1609
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7:11 - 7:13- Il est impossible, à long terme, de continuer
-
7:13 - 7:17à détruire la terre qui nous nourrit,
-
7:17 - 7:19et l'eau potable dont on a besoin,
-
7:19 - 7:21et de s'attendre à survivre encore longtemps.
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7:23 - 7:28- La civilisation industrielle
requiert de plus en plus -
7:28 - 7:30d'énergie et de plus
en plus de territoires, -
7:30 - 7:33de plus en plus de
ressources de toutes sortes -
7:33 - 7:35afin de se perpétuer,
-
7:35 - 7:37afin de continuer à s'étendre,
-
7:37 - 7:39afin de simplement se maintenir.
-
7:39 - 7:41Nous vivons sur une planète aux ressources limitées,
-
7:41 - 7:44où toutes ces choses ne sont pas infinies.
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7:44 - 7:47Malheureusement pour nous et la plupart des créatures vivantes,
-
7:47 - 7:51cette culture ne s'arrêtera pas avant
d'avoir consommé tout ce qui peut l'être, -
7:51 - 7:54à moins, bien sûr, que nous l'arrêtions nous-mêmes.
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8:10 - 8:13- Si vous avez une quantité limitée d'une ressource donnée,
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8:13 - 8:17si vous commencez à l'exploiter,
éventuellement il n'y en aura plus. -
8:20 - 8:24Si votre culture toute entière
repose sur une ressource particulière, -
8:24 - 8:28disons, au hasard...
le pétrole... -
8:30 - 8:33...dans ce cas, vous devez
réfléchir à ce qui -
8:33 - 8:35se produira quand le pétrole sera épuisé.
-
8:36 - 8:38- Nous avons découvert des ressources énergétiques
-
8:38 - 8:40qui nous ont permis d'éviter
-
8:40 - 8:42certaines des limites
-
8:42 - 8:44auxquelles les cultures précédentes
-
8:44 - 8:46se sont heurtées beaucoup plus rapidement.
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8:47 - 8:50Elles ont eu tendance à s'effondrer
avec l'épuisement de leurs -
8:50 - 8:52ressources facilement accessibles.
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8:52 - 8:54Elles étaient limitées par la distance qui pouvait
-
8:54 - 8:56être parcourue par les chevaux,
-
8:56 - 8:59ou d'autres animaux de trait.
Tout a changé avec le début -
8:59 - 9:02de l'ère des carburants fossiles; maintenant,
on peut aller partout sur la planète -
9:02 - 9:04et y prendre ce qu'on veut.
La globalisation -
9:04 - 9:07a formidablement accéléré
ce processus destructeur. -
9:08 - 9:11- Toutes nos richesses ont été investies
-
9:11 - 9:14dans l'infrastructure d'un mode de vie
-
9:14 - 9:16qui n'a aucun avenir. Je crois que
-
9:16 - 9:19le problème du pétrole va s'intensifier
-
9:19 - 9:24au cours des trois à cinq prochaines
années, voire même plus tôt. -
9:24 - 9:28Les chiffres indiquent que nous avons
déjà atteint le pic de production mondiale. -
9:33 - 9:36- Comment rompre avec ce processus?
-
9:36 - 9:38C'est comme une machine géante
-
9:38 - 9:40qui va irrémédiablement de l'avant.
-
9:40 - 9:43Le progrès technologique, par exemple, n'admet aucun recul.
-
9:43 - 9:46Cette «chose» continue
d'évoluer comme un cancer. -
9:46 - 9:49- Je ne connais aucune civilisation
qui ait été viable, -
9:49 - 9:51Je ne crois pas qu'une seule ait perduré.
-
9:51 - 9:54La technologie, fondamentalement,
est l'élément déterminant de -
9:55 - 9:57notre culture.
-
9:57 - 9:59Cette réalité, dont les racines sont philosophiques
-
9:59 - 10:01et historiques, nous condamne à devenir
-
10:01 - 10:04toujours plus, inexorablement
technologiques. -
10:09 - 10:12- Aucune alternative «verte» ne peut
-
10:12 - 10:15maintenir le niveau de vie
auquel l'industrialisation -
10:15 - 10:18nous a habitués.
Ce mode de vie est FOUTU. -
10:18 - 10:23- Les civilisations
courent à leur perte, -
10:23 - 10:26manifestement, ouvertement...
mais elles ne s'arrêtent jamais. -
10:26 - 10:30- Chaque civilisation est définie par un orgueil démesuré,
-
10:30 - 10:32par un profond déni, un refus
-
10:32 - 10:35de reconnaître qu'elle
fait partie du monde naturel. -
10:35 - 10:38En fait, chaque civilisation,
dans son mensonge fondateur, -
10:38 - 10:40s'élève au-dessus de la nature
-
10:40 - 10:43et prétend pouvoir
contrôler le monde entier. -
10:51 - 10:56Figure 1
-
10:58 - 11:02- Le premier mythe écrit de cette culture
est celui de Gilgamesh rasant les plaines -
11:02 - 11:04et les collines de l'Iraq.
Lorsque les gens pensent à l'Iraq, -
11:04 - 11:07quelle est la première chose qui leur vient
à l'esprit? Des forêts de cèdre si denses -
11:07 - 11:09que la lumière du soleil ne
parvient pas jusqu'au sol? -
11:09 - 11:11C'était comme ça avant
l'arrivée de cette culture. -
11:11 - 11:16Coupes à blanc
-
12:07 - 12:12En tant que militant écolo
de longue date -
12:12 - 12:16et en tant que créature vivante à l'ère
des convulsions terminales de la civilisation -
12:16 - 12:19je suis intimement familier
avec le paysage de la perte -
12:19 - 12:23et je suis habitué à porter
le fardeau quotidien du désespoir. -
12:23 - 12:26J'ai traversé des coupes à blanc
qui enveloppent des montagnes -
12:26 - 12:28et descendent dans les vallées
et remontent jusqu'aux crêtes -
12:28 - 12:32et fragmentent les bassins versants,
et je me suis assis, silencieux, -
12:32 - 12:35près de cours d'eau presque vides où,
il y a à peine deux générations, -
12:35 - 12:38d'innombrables saumons frétillants
se débattaient dans le courant -
12:38 - 12:40pour revenir à leur lieu de naissance
y déposer leurs oeufs et mourir. -
12:40 - 12:43- Ici en Colombie-Britannique, et un peu partout en Amérique du Nord,
-
12:43 - 12:45lorsqu'ils font de la coupe
industrielle, ils enlèvent littéralement -
12:45 - 12:48tous les arbres.
Ils nivellent tout, -
12:48 - 12:51ils ne laissent rien que des souches
et des piles de débris forestiers, -
12:51 - 12:54et ils brûlent les piles de débris
et ils retirent tout le bois -
12:54 - 12:56et tout ce qui reste est un paysage ravagé,
-
12:56 - 12:59et c'est comme s'ils prenaient une forêt
tropicale et la transformaient en désert. -
12:59 - 13:01C'est ce qu'est une coupe à blanc.
-
13:12 - 13:15Ils les utilisent pour faire de la
pâte à papier; ils exportent le rondin -
13:15 - 13:17vers les États-Unis et le Japon.
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13:17 - 13:20On ne fait presque plus de transformation
en Colombie-Britannique, -
13:20 - 13:23le bois est exporté pour produire des pâtes et papiers,
-
13:23 - 13:26des panneaux de fibres, du contreplaqué et tout le reste.
-
13:26 - 13:29Pas beaucoup de valeur ajoutée.
-
13:31 - 13:35Cet arbre a été
sélectionné pour être coupé, -
13:36 - 13:39normalement la compagnie ne fait que des coupes à blanc
-
13:39 - 13:43mais cet arbre est dans ce qu'ils appellent
-
13:43 - 13:45une «zone de sélection riveraine».
-
13:45 - 13:48Ils l'ont marqué en bleu, parce que
c'est une «zone de sélection». -
13:48 - 13:51Dans une coupe à blanc, ils ne marquent pas les arbres
-
13:51 - 13:53qu'ils vont abattre.
-
13:53 - 13:56Ils ne marquent que les arbres
qu'ils vont laisser. -
14:13 - 14:16- Il y a toujours une grosse pression pour récolter
-
14:16 - 14:19le plus grand nombre possible de
cèdre rouge occidental. -
14:19 - 14:22Ils font venir de gros hélicoptères
pour extraire les arbres. -
14:22 - 14:25Et ils sont de plus en plus exigeants...
-
14:25 - 14:29...ils ne gardent que le meilleur,
les spécimens de qualité supérieure, -
14:29 - 14:31et ils laissent le reste empilé là...
-
14:32 - 14:34...dans des tas.
-
14:36 - 14:39Alors c'est pour ça qu'on continue,
-
14:39 - 14:41vous savez, à se battre.
-
14:46 - 14:49Je pense que la goutte qui a fait déborder le vase
-
14:50 - 14:52est lorsqu'ils ont voulu bûcher la Vallée Itsa,
-
14:52 - 14:55à cause de sa signification historique
-
14:55 - 14:58et spirituelle pour notre peuple.
-
14:58 - 15:03Mais ils ont bûché malgré tout, vous savez,
-
15:03 - 15:05juste pour marquer des points
-
15:05 - 15:07contre notre résistance,
-
15:07 - 15:10contre notre position générale
-
15:10 - 15:12en ce qui concerne les traités
-
15:12 - 15:15et l'empiétement du développement industriel
-
15:15 - 15:18sur nos territoires.
-
15:22 - 15:25- Dans plusieurs de ces aires,
comme dans cet abattis derrière moi -
15:25 - 15:29là-haut sur la colline, on peut
voir que le sol est exposé, -
15:29 - 15:33les ultraviolets tuent
toutes les mousses -
15:33 - 15:37et les champignons qui
retiennent le sol ensemble. -
15:37 - 15:40Quand les souches pourrissent
et les racines meurent, -
15:40 - 15:42les flancs de colline glissent
-
15:42 - 15:45et la repousse est faible,
la forêt ne se régénère pas. -
15:45 - 15:47Ils font du replantage --
-
15:47 - 15:50mais ça ne fonctionne pas toujours
parce qu'il n'y a plus de sol: -
15:50 - 15:52le sol a glissé dans les sources,
tué les saumons, -
15:52 - 15:54rempli les réservoirs et
-
15:54 - 15:57entraîné toutes sortes de dommages en aval.
-
15:58 - 16:02- Ça, c'est du terrorisme.
Arracher tous les arbres, -
16:02 - 16:05déraciner tous les
arbres de la forêt... -
16:05 - 16:08...et maintenant ils vont éventrer
-
16:08 - 16:10la terre
-
16:10 - 16:13pour chercher le cuivre et l'or.
-
16:14 - 16:15Et...
-
16:17 - 16:20... les gens doivent ouvrir les yeux...
-
16:21 - 16:25...et se rendre compte de
l'injustice envers notre peuple, -
16:25 - 16:28l'injustice envers la
terre, envers l'eau, -
16:28 - 16:31la faune et la flore;
l'injustice envers -
16:31 - 16:33la vie marine et les saumons...
-
16:33 - 16:37Et l'injustice envers ceux qui
se lèvent pour résister. -
16:39 - 16:42- Quand nous avons barré la route --
-
16:42 - 16:44Ces arbres ont une valeur inestimable
-
16:44 - 16:46et les lois servent la quête de
profit, elles sont déterminées par -
16:46 - 16:48les compagnies, la police est là pour
-
16:48 - 16:51imposer le droit des compagnies de couper,
-
16:51 - 16:54pas pour défendre notre
droit de les en empêcher -
16:54 - 16:57ou de protéger l'écosystème. Il reste
-
16:57 - 16:59si peu de forêts anciennes comme
-
16:59 - 17:01celles qu'on voit sur ces flancs
-
17:01 - 17:04que les gens sont prêts à
se mettre physiquement en danger, -
17:04 - 17:06ils sont prêts à faire
d'immenses sacrifices personnels -
17:06 - 17:09pour empêcher le sacrifice des forêts,
-
17:09 - 17:11et de l'eau, et de l'air,
-
17:11 - 17:13et du climat global.
-
17:26 - 17:33Prémisse II
-
17:44 - 17:46Les communautés traditionnelles ne cèdent
-
17:46 - 17:48ni ne vendent
volontairement les ressources -
17:48 - 17:50dont elles dépendent,
à moins que -
17:50 - 17:53ces communautés
ne soient détruites. -
17:54 - 17:56Elles ne consentent pas
non plus à ce que -
17:56 - 17:58leur territoire soit endommagé
pour permettre l'extraction -
17:58 - 18:02d'autres ressources
comme l'or, le pétrole, etc. -
18:03 - 18:07Il s'ensuit que ceux qui veulent ces
ressources vont faire tout leur possible -
18:07 - 18:10pour détruire les communautés traditionnelles.
-
18:16 - 18:21- Notre peuple vit ici
depuis des temps immémoriaux. -
18:21 - 18:24- Avant l'invasion,
-
18:24 - 18:27la conquête et la colonisation,
-
18:27 - 18:31les terres d'Amérique du Nord étaient peuplées
-
18:31 - 18:33par des gens qui avaient
une relation fondamentalement -
18:33 - 18:35différente avec la terre.
-
18:35 - 18:38- Ils habitent avec la terre,
toutes les cérémonies -
18:38 - 18:40sont élaborées et existent pour
-
18:40 - 18:43célébrer le renouveau des saisons
-
18:43 - 18:46et de la vie et affirmer tout ça.
-
18:46 - 18:49- Une des caractéristique des peuples autochtones est
-
18:49 - 18:51cette idée, toujours présente,
qu'il faut vivre -
18:51 - 18:53en équilibre, émotionnellement,
-
18:53 - 18:55physiquement et spirituellement,
-
18:55 - 18:58il faut être équilibré,
donc cette même -
18:58 - 19:01philosophie s'est appliquée au monde
naturel dans lequel ils vivaient. -
19:03 - 19:06- Les Tolowas, sur les terres desquels je vis maintenant,
-
19:06 - 19:08n'étaient pas civilisés,
ils ne vivaient pas dans des villes, -
19:08 - 19:10n'avaient pas besoin
d'importer des ressources, -
19:10 - 19:11ils vivaient dans des villages, des campements...
-
19:11 - 19:14...et ont habité là pendant 12 500 ans
si on en croit les mythes de la science. -
19:14 - 19:17Si on se fie plutôt aux mythes des Tolowas,
ils habitaient là depuis le début des temps. -
19:18 - 19:20- Je crois que ce que nous avons
-
19:20 - 19:23depuis toujours dans les sociétés autochtones
-
19:23 - 19:25est une sorte de bon sens, une approche
-
19:25 - 19:28pratique de l'importance
-
19:28 - 19:30de bien traiter le monde qui nous entoure,
-
19:30 - 19:33de bien traiter le monde naturel.
-
19:34 - 19:37- Notre peuple n'a jamais exploité
plus que nous en avions besoin. -
19:37 - 19:40Nous respectons la terre, nous respectons les animaux,
-
19:40 - 19:42nous respectons l'eau, nous respectons l'air,
-
19:42 - 19:45le vent, le feu, tous les éléments sacrés.
-
19:45 - 19:48Et nous croyons que ce sont toutes
-
19:48 - 19:51des choses vivantes, alors...
-
19:51 - 19:55...J'ai l'impression que c'était
comme ça avant le contact. -
19:56 - 19:58- Nos histoires qui parlent
-
19:58 - 20:00de nos rapports avec les autres
-
20:00 - 20:03et avec la terre,
et des aspects spirituels -
20:03 - 20:06et des divinités, viennent de notre relation
-
20:06 - 20:08avec la terre.
-
20:08 - 20:10Les saumons étaient considérés comme nos
-
20:10 - 20:15mentors, nos protecteurs, donneurs de vie.
-
20:15 - 20:17Ils étaient nos égaux, en fait,
-
20:17 - 20:20toutes les choses qui ont
forme étaient égales à nous. -
20:20 - 20:22Nous n'avions aucun intérêt à dominer.
-
20:24 - 20:27- La relation spirituelle
que notre peuple avait -
20:27 - 20:30avec toute la Création,
-
20:30 - 20:33avant l'invasion, reconnaissait que
-
20:33 - 20:36tous les êtres ont une essence spirituelle,
-
20:36 - 20:39une entité spirituelle.
Si nous voulons -
20:39 - 20:42bien vivre dans cet univers,
-
20:42 - 20:45il est absolument essentiel
que nous apprenions à -
20:45 - 20:47maintenir des relations respectueuses
-
20:47 - 20:49avec toute la Création.
-
21:00 - 21:02Ils nous ont fait beaucoup de promesses,
-
21:02 - 21:05plus que je ne puis me rappeler,
mais ils n'en ont jamais tenu qu'une: -
21:05 - 21:09ils ont promis de prendre notre terre,
et ils l'ont prise.
- Red Cloud -
21:16 - 21:19Quand les Européens sont arrivés ici,
-
21:19 - 21:22leur appétit...
-
21:22 - 21:26leur appétit était tellement féroce
-
21:26 - 21:30qu'il ne l'ont toujours pas rassasié de nos jours.
-
21:33 - 21:35- Ils ont apporté le christianisme,
-
21:35 - 21:37ils ont apporté la colonisation,
-
21:37 - 21:40et, certainement,
ils ont apporté la civilisation. -
21:41 - 21:44- Ils sont arrivés, et ils
étaient chargés de cette -
21:44 - 21:47mission, apparrement,
de dominer ce territoire, -
21:47 - 21:50il leur était si facile de le prendre --
les gens acceptaient -
21:50 - 21:54des perles, ou
s'écartaient de leur chemin, -
21:54 - 21:57et, bien sûr, les colons avaient
une puissance de feu supérieure. -
21:58 - 22:01- Dès le tout début,
depuis que Christophe Colomb -
22:01 - 22:03a atterri dans les Caraïbes,
où se trouvent -
22:03 - 22:05aujourd'hui Haïti et
la République Dominicaine, -
22:05 - 22:08ils ont presque immédiatement
déclenché un génocide -
22:08 - 22:11qui a presque entièrement
décimé les peuples -
22:11 - 22:13Tainos
et Arawak. -
22:13 - 22:16Un des facteurs déterminants
a été l'introduction -
22:16 - 22:20de maladies, ce qui était
en fait une guerre biologique. -
22:20 - 22:22- La petite vérole était répandue dans
-
22:22 - 22:25le tabac et les couvertures
-
22:25 - 22:27et transmise aux autochtones.
-
22:28 - 22:31Ils ont été décimés très rapidement
-
22:31 - 22:35car ils étaient purs.
-
22:35 - 22:38Et la petite vérole était
virulente, très virulente. -
22:38 - 22:40- Quand les Européens sont
arrivés, tout ce qui les -
22:40 - 22:44intéressait était
l'exploitation rapide des ressources. -
22:44 - 22:47Ils voulaient s'enrichir
dans le Nouveau Monde. -
22:47 - 22:50Dans leur quête de richesses,
-
22:50 - 22:52ils ont manipulé les nations
autochtones pour ébranler -
22:52 - 22:55les économies traditionnelles
et miner les -
22:56 - 22:58relations que les populations
autochtones entretenaient avec -
22:58 - 23:00la terre, et ainsi faire en sorte
que les autochtones se chargent -
23:00 - 23:04eux-mêmes de l'exploitation et
de l'extraction des ressources -
23:04 - 23:07pour le compte des Européens,
afin que ceux-ci s'enrichissent. -
23:08 - 23:10- En imposant ces choses
aux autochtones, évidemment, -
23:10 - 23:13ils ont détruit ces peuples,
leurs nations et leurs -
23:13 - 23:16modes de vie. Les peuples
autochtones en général ont subi -
23:16 - 23:20un taux de dépeuplement de 90% et plus
-
23:20 - 23:23suite au contact avec les Européens.
-
23:23 - 23:26C'était un génocide, une guerre territoriale,
-
23:26 - 23:29parce que les Européens
voulaient s'emparer des ressources. -
23:37 - 23:40- La société colonisatrice s'est efforcé de détruire
-
23:40 - 23:42ce dont elle a pourtant besoin pour survivre,
-
23:42 - 23:44c'est suicidaire.
Il est impossible -
23:44 - 23:48qu'une telle mission-suicide
soit viable à long terme. -
23:56 - 24:03Prémisse III
-
24:04 - 24:06- J'ai donné une conférence en Oregon il y a quelques années
-
24:06 - 24:08et à la fin quelqu'un m'a dit:
«Vous savez, vous parlez beaucoup du fait que -
24:08 - 24:11cette culture est fondée sur la
violence, mais je ne la vois pas, -
24:11 - 24:13vous savez, je ne suis pas violent».
-
24:13 - 24:16J'ai dit: «O.k. Où a été fabriqué ton chandail?»
Il a regardé, il était fabriqué au Bangladesh. -
24:16 - 24:18J'ai dit:
«Bon, est-il même nécessaire qu'on en discute?» -
24:18 - 24:20- Il fait semblant d'être mort!
-
24:20 - 24:22- Ouais, il respire.
-
24:22 - 24:24- Il fait semblant d'être mort!
-
24:25 - 24:26COUP DE FEU
-
24:27 - 24:29- Maintenant, il est mort.
-
24:29 - 24:32- Notre mode de vie,
la civilisation industrielle, est fondée sur -
24:32 - 24:35une violence continuelle et généralisée
et s'effondrerait très rapidement -
24:35 - 24:39sans cette violence.
-
24:41 - 24:43- Une grosse explosion! Une grosse explosion!
-
24:45 - 24:46- Wow.
-
24:48 - 24:51- Je vais prendre quelques oeufs. Combien en veux-tu?
-
24:51 - 24:53- Deux, deux c'est bien.
D'accord. Et ensuite? -
24:53 - 24:55- Du jambon, des tomates.
-
24:55 - 24:57- Des tomates, d'accord.
Comme ça? -
24:57 - 24:59- D'accord, des oignons.
Ooh, et du fromage! -
24:59 - 25:03- Donc vous voulez de tout.
Je vois. -
25:03 - 25:06On remet le couvercle. Maintenant regardez!
-
25:06 - 25:08Je coupe le jambon et les légumes,
je râpe le fromage, -
25:08 - 25:10je fouette les oeufs, le tout...
-
25:10 - 25:12en trois secondes!
La machine qui vient juste de faire -
25:12 - 25:17ces laits frappés pour Verna et Fred,
peut aussi faire une omelette. -
25:18 - 25:21Il vous reste peu de temps pour acheter
ce magnifique collier de diamants Hope, -
25:21 - 25:23moins de 50 secondes. Gillian?
-
25:23 - 25:26- Absolument, John, vous devez
nous appeler pour acquérir -
25:26 - 25:28ce magnifique collier de diamants Hope.
-
25:28 - 25:31C'est un diamant de
45.52 carats entouré de -
25:31 - 25:3316 diamants blancs.
-
25:33 - 25:36La chaîne de platine est
sertie de 46 AUTRES diamants. -
25:37 - 25:40- Voici douze poitrines de poulet barbecue
-
25:40 - 25:42de quatre onces chacune.
-
25:44 - 25:46Ces poitrines de poulet
Stuffin Gourmet®, fraîches de la ferme, -
25:46 - 25:49passent de la basse-cour
à votre cour arrière. -
25:49 - 25:52Elles sont admirablement marinées,
tendres, juteuses, -
25:52 - 25:56et carrément délicieuses, c'est garanti.
-
25:56 - 25:58- Réajustez vos mensurations,
nous les sauvegardons. -
25:58 - 26:00Elles sont enregistrées
dans notre ordinateur. -
26:00 - 26:03Retournez dans la section
des commandes -
26:03 - 26:06et réajustez vos
mensurations pour nous. -
26:06 - 26:08Ensuite, nous pourrons
vous envoyer -
26:08 - 26:10un autre jean personnalisé.
-
26:10 - 26:13Nous croyons qu'il
vous ira parfaitement. -
26:15 - 26:18- Comptons à rebours,
-
26:18 - 26:20à partir de 5.
-
26:20 - 26:22Tout le monde, aidez-moi:
-
26:22 - 26:235,
-
26:23 - 26:244,
-
26:24 - 26:253,
-
26:25 - 26:262,
-
26:26 - 26:271
-
26:27 - 26:28(explosion)
-
26:28 - 26:30Ho!
-
26:34 - 26:36Ça a marché!
-
26:47 - 26:49Ensuite, je lui ai demandé:
«O.K., tu paies un loyer?» -
26:50 - 26:52Il me dit: Ouais...»
-
26:53 - 26:55Je lui demande: «Pourquoi?»
-
26:55 - 26:57Il me dit: «Parce que je ne suis pas propriétaire.»
-
26:57 - 27:00Je lui dis: «Non, je veux dire, qu'arriverait-il
si tu ne payais pas le loyer?» -
27:00 - 27:02Il me dit:
«Eh bien, la police viendrait m'expulser.» -
27:02 - 27:04Je lui dis: «Je ne vois pas ce que tu veux dire.
Qu'arriverait-il?» -
27:04 - 27:07Il me dit: «Bien, la police viendrait
et cognerait à la porte...» -
27:07 - 27:09Je lui dis: «O.K., et qu'arrive-t-il
si tu ouvres la porte... -
27:10 - 27:13et dis,
"Hé! Je viens juste de préparer le dîner. -
27:13 - 27:15Vous en voulez?"
-
27:15 - 27:18Et le shérif s'assoit à ta table,
tu le nourris, tu ne l'empoisonne pas. -
27:21 - 27:23Et ensuite, après le dîner, tu dis:
-
27:23 - 27:27"Votre compagnie est assez agréable,
mais pas tant que ça, -
27:27 - 27:29alors j'aimerais que vous quittiez
ma maison maintenant." Qu'arriverait-il?» -
27:29 - 27:31Il me dit: «Eh bien, le shérif
sortirait son pistolet en disant: -
27:31 - 27:33"Je suis ici pour t'expulser,
parce que tu n'a pas payé ton loyer".» -
27:33 - 27:37Je lui dis: «Aah. Alors, la raison pour
laquelle tu paies ton loyer est que sinon, -
27:37 - 27:40quelqu'un avec un pistolet
viendra et t'emmènera.» -
27:40 - 27:43Il me dit: «Je crois que je saisis.»
-
27:43 - 27:44Je lui dis: «Continuons.
-
27:44 - 27:47Qu'arrive-t-il si tu as faim,
et que tu vas à l'épicerie -
27:47 - 27:49et que tu commences simplement à manger.
Qu'arrivera-t-il?» -
27:49 - 27:50«Quelqu'un va appeler la police.»
-
27:50 - 27:53Je lui dis: «Oui, la même personne qui viendra
armée d'un pistolet et t'emmènera. -
27:53 - 27:54C'est un vrai trou du cul, non?»
Donc, une des raisons pour laquelle -
27:54 - 27:56nous ne voyons pas beaucoup cette
violence est qu'elle est exportée. -
27:56 - 27:58Une autre raison pour laquelle nous
voyons peu de cette violence est -
27:58 - 28:00que nous sommes tellement
métabolisés dans le système -
28:00 - 28:03que nous adhérons à cette idée
étrange selon laquelle il est normal -
28:03 - 28:06de devoir payer pour exister sur cette planète.
-
28:06 - 28:08Ça, c'est vraiment, vraiment bizarre.
-
28:08 - 28:10Alors si vous ne payez pas,
un type avec un pistolet va venir -
28:10 - 28:12et il pourrait vous causer du tort.
-
28:12 - 28:17Figure II
-
28:27 - 28:29Il y a quelques années,
j'ai reçu un appel d'une amie, -
28:29 - 28:31une militante écologiste.
-
28:31 - 28:33Elle pleurait, et elle m'a dit,
-
28:33 - 28:36«Ce travail va me tuer,
ça me brise le coeur.» -
28:37 - 28:39J'ai dit, «Oui, je sais. C'est ce que ça fait.»
-
28:40 - 28:42Puis, elle a dit,
-
28:42 - 28:44«La culture dominante
déteste tout ce qui existe, n'est-ce pas?» -
28:44 - 28:46J'ai répondu, «Oui, elle déteste tout, incluant elle-même.»
-
28:46 - 28:49Elle a dit, «Elle a une pulsion de mort, non?»
J'ai répondu, «Oui, c'est ça.» -
28:49 - 28:51Elle a dit, «À moins qu'on ne l'arrête,
elle vatout détruire sur la planète, non?» -
28:51 - 28:53J'ai répondu, «Oui, à moins qu'on ne l'arrête.»
-
28:54 - 28:56Puis, elle a dit,
«Nous n'allons pas nous réveiller -
28:56 - 28:58devant un avenir
radieux, n'est-ce pas?» -
29:06 - 29:12Vert, c'est la couleur de l'argent
-
29:16 - 29:19- 98% des forêts anciennes ont disparu.
-
29:19 - 29:2299% des prairies ont disparu.
-
29:22 - 29:2780% des rivières de cette planète
ne sont plus favorables à la vie. -
29:27 - 29:29Il y a de moins en moins d'espèces, on manque de sol,
-
29:29 - 29:31et on manque de temps.
-
29:31 - 29:33Et ce qu'on se fait dire
-
29:33 - 29:35par la majorité des mouvements écologistes
-
29:35 - 29:38est que la façon de stopper tout cela
-
29:38 - 29:40est de faire de meilleurs choix personnels de consommation.
-
29:41 - 29:43- Simplement en achetant nos produits,
-
29:43 - 29:46le consommateur peut faire un premier
pas vers une planète plus verte. -
29:46 - 29:48Donc, en prenant ce rouleau
et en achetant -
29:48 - 29:50ce rouleau, vous pouvez aider
à sauver des millions d'arbres. -
29:51 - 29:55- Je crois que nous n'avons qu'à examiner l'histoire
-
29:55 - 29:57du mouvement écologiste pour se faire une idée
-
29:57 - 29:59des raisons de son échec.
-
29:59 - 30:03Il y a eu beaucoup de mouvements écologistes
plutôt militants et radicaux, -
30:03 - 30:06en particulier dans les
années 1970 et 1980. -
30:06 - 30:09À plusieurs égards, ça a été une sorte
d'âge d'or pour l'écologisme. -
30:09 - 30:11Par exemple, Greenpeace a été fondé.
-
30:11 - 30:15C'est devenu très courant, dans certains
milieux, de se dire écologiste. -
30:15 - 30:18Et il y a aussi eu un
changement à cette époque quand... -
30:18 - 30:20les entreprises se sont rendu compte qu'elles pouvaient vendre
-
30:20 - 30:23beaucoup de produits en les appelant «verts».
-
30:24 - 30:26- Le greenwashing, ou écoblanchiment,
est la pratique des entreprises -
30:26 - 30:31consistant à étiqueter leurs
activités d'une certaine façon -
30:31 - 30:33pour faire appel à
la sensibilité des gens -
30:33 - 30:36et à leur souci pour
l'environnement et l'écologie. -
30:39 - 30:42- Pour la grande majorité
des gens dans notre société, -
30:42 - 30:46il y a un profond sentiment
de déni, de détachement -
30:46 - 30:50entre ce qu'ils croient
être bien et bon -
30:50 - 30:55et leurs actions en tant que
société ou civilisation, -
30:55 - 30:58particulièrement en ce qui
concerne le monde naturel. -
31:00 - 31:05- J'ai un gros problème avec la plupart
des « solutions » qui sont proposées -
31:05 - 31:08parce qu'elles confondent ce qui est
réel et ce qui ne l'est pas. -
31:08 - 31:12Ces solutions tiennent
l'économie industrielle pour acquis. -
31:12 - 31:18«Comment peut-on sauver l'économie industrielle... et
incidemment ce serait bien de sauver aussi la planète.» -
31:20 - 31:23- Ça ne fait aucune différence d'acheter
-
31:23 - 31:26du savon de chanvre si
l'effet de serre est effréné -
31:26 - 31:28et si la planète devient inhabitable.
-
31:28 - 31:30- Le mouvement écologiste
dominant des grandes -
31:30 - 31:32organisations environnementales --
-
31:32 - 31:35Greenpeace, Sierra Club,
et les autres -- -
31:35 - 31:39est enraciné dans le même mensonge culturel
-
31:39 - 31:42qui prétend que la nature est une ressource.
-
31:42 - 31:45La nature est faite de choses à utiliser et à gérer.
-
31:45 - 31:48La nature, comme le dit le philosophe
-
31:48 - 31:51Martin Heidegger,
n'est qu'une vaste station-service -
31:51 - 31:56que nous pouvons exploiter sans fin.
-
31:56 - 31:59Certains diront peut-être que
nous devons la gérer plus sagement, -
31:59 - 32:02mais tant qu'ils conserveront la mentalité que
-
32:02 - 32:05nous sommes les maîtres de la création et que
-
32:05 - 32:08cette création existe pour nous, sous forme
de ressources à transformer en marchandises -
32:08 - 32:11que nous vendons et achetons,
tant qu'ils garderont -
32:11 - 32:15cette perspective sur ce que ça
signifie d'être un écologiste, -
32:15 - 32:18alors ils continueront à travailler
pour cette même structure -
32:18 - 32:23autodestructrice dans laquelle
notre culture est embourbée. -
32:24 - 32:28En mai 2010, 21 compagnies forestières on signé un accord avec plusieurs grandes organisations
-
32:28 - 32:32environnementales, incluant Greenpeace
et la Fondation David Suzuki. -
32:32 - 32:36L'accord, appelé «Entente sur la forêt
boréale canadienne» , vise à faire taire -
32:36 - 32:39les critiques des pratiques
de coupes dans la forêt boréale. -
32:39 - 32:42Le marché deviendra aussi
très important. -
32:42 - 32:45Plusieurs consommateurs ont exigé
des changements dans la forêt boréale. -
32:45 - 32:47L'Association des produits forestiers
-
32:47 - 32:49et ses 21 compagnies membres
-
32:49 - 32:52répondent à la demande de produits plus «verts»,
-
32:52 - 32:55et le marché y sera
très attentif. -
32:55 - 32:58Si aucun changement n'est appliqué,
ils mettront de la -
32:58 - 33:00pression sur les parties qui
ont adhéré à l'entente -- -
33:00 - 33:03les groupes écologistes,
les compagnies forestières -- -
33:03 - 33:06pour qu'ils accomplissent
ce qu'ils s'étaient engagés à faire. -
33:06 - 33:09Et ils récompenseront les compagnies
-
33:09 - 33:11lorsque les pratiques seront appliquées
-
33:11 - 33:14et qu'un changement réel sera fait sur le terrain.
J'en suis persuadé. -
33:14 - 33:17- Un aspect intéressant est que,
-
33:17 - 33:21avec Greenpeace,
David Suzuki, Forest Ethics, -
33:21 - 33:24Parcs Canada et
Wilderness de notre côté, -
33:24 - 33:27si quelqu'un d'autre vient
et essaie de nous intimider, -
33:27 - 33:30l'accord exige en fait que
ces organisations viennent -
33:30 - 33:33à notre rescousse pour repousser l'attaque,
-
33:33 - 33:36et nous pourrons alors dire: «viens te battre contre moi et mes copains».
-
33:36 - 33:39- Personnellement, je n'ai aucune sympathie pour les grandes
-
33:39 - 33:42organisations environnementales institutionnalisées;
-
33:42 - 33:45je crois qu'elles sont davantage un problème qu'une aide.
-
33:45 - 33:47Ce sont des éco-bureaucraties.
-
33:47 - 33:49Et je n'en nommerai aucune,
parce que je n'aime pas dire du mal -
33:49 - 33:51des organisations, sauf pour une que je crois
-
33:51 - 33:53pouvoir critiquer, et c'est
Greenpeace. Et la raison -
33:53 - 33:57pour laquelle je peux le faire est que
je suis co-créateur de Greenpeace, -
33:57 - 34:01et par conséquent je me sens parfois comme
Dr. Frankenstein, et puisque j'ai contribué -
34:01 - 34:03à créer cette chose je peux certainement la critiquer.
-
34:03 - 34:05Je crois que Greenpeace est devenu
-
34:05 - 34:08le plus grand vendeur de bonne
conscience. Les gens y adhèrent -
34:08 - 34:12pour se sentir bien, pour se dire: «Je fais partie
de la solution et non du problème». -
34:12 - 34:15Greenpeace génère près de
300 millions de dollars par année, -
34:15 - 34:17et que font-ils avec cet argent?
-
34:17 - 34:19Ils génèrent plus d'argent. Et les gens qui sont
-
34:19 - 34:22au sommet de l'échelle maintenant
ne sont pas des écologistes -- -
34:22 - 34:24ce sont des collecteurs de fonds,
des comptables, -
34:24 - 34:26des avocats, des hommes
et des femmes d'affaires. -
34:27 - 34:29«Les gens votent avec leurs dollars
quand ils passent à la caisse. -
34:29 - 34:32Les sondages indiquent que le public est préoccupé d'environnement
-
34:32 - 34:34et en fin de compte, les entreprises se préoccupent
-
34:34 - 34:38de leur marge de profit et de leurs ventes.»
-
34:38 - 34:41En Colombie-Britannique, le mouvement écologiste
-
34:41 - 34:45s'est retrouvé dans une impasse.
-
34:45 - 34:51Leurs principaux leaders se sont compromis
-
34:51 - 34:53avec l'adversaire
-
34:53 - 34:55et ont trahi le mouvement.
-
34:56 - 35:00Dans les années 1990, la nation Nuxalk s'est engagée dans une campagne d'action directe pour stopper
-
35:00 - 35:05les coupes sur leurs terres ancestrales,
la Great Bear Rainforest. -
35:05 - 35:09Leur lutte a éventuellement été récupérée
par des groupes écologistes bien financés, -
35:09 - 35:15dont Greenpeace,
le Sierra Club et Forest Ethics. -
35:17 - 35:19-Il y a eu des actions directes,
des blocages de routes, -
35:19 - 35:21il y a eu une campagne internationale de boycott
-
35:21 - 35:23qui a mis beaucoup de pression sur les compagnies
-
35:23 - 35:25qui coupaient les arbres de la Great Bear Rainforest.
-
35:25 - 35:27Mais le résultat final a été que tout s'est décidé dans
-
35:27 - 35:30des négociations à huis clos avec
-
35:30 - 35:33Tzeporah Berman comme chef négociatrice
-
35:33 - 35:36du côté des défenseurs des ressources naturelles,
alors que plusieurs des groupes -
35:36 - 35:39qui faisaient le travail sur le terrain,
soit les actions directes, -
35:39 - 35:42et les campagnes de boycott,
ont été écartés du processus. -
35:42 - 35:45Ils ont éliminé la surveillance publique,
et les protocoles d'accord -
35:45 - 35:48conclus avec les Premières Nations,
et les autres groupes environnementaux -
35:48 - 35:50ont été essentiellement détournés.
-
35:50 - 35:53Les protocoles d'accord donnaient
-
35:53 - 35:55aux négociateurs le mandat
-
35:55 - 35:58d'exiger la protection de
40 à 60 % du territoire -
35:58 - 36:01mais ils se sont finalement
entendus pour n'en protéger que 20 %. -
36:01 - 36:03- Ça ne m'étonne pas vraiment
lorsque les gens me disent que -
36:04 - 36:06l'ex-président de Greenpeace
-
36:06 - 36:08travaille maintenant pour l'industrie forestière du Canada.
-
36:08 - 36:10L'ex-président de Greenpeace en Australie
-
36:10 - 36:12travaille maintenant pour l'industrie minière. L'ex-président
-
36:12 - 36:14de Greenpeace en Norvège travaille pour
-
36:14 - 36:18l'industrie de la pêche à la baleine.
Ils passent d'une compagnie à une autre. -
36:19 - 36:23En 1975, Greenpeace a lancé
sa campagne contre la pêche à la baleine, -
36:23 - 36:27pour confronter les flottes baleinières en haute mer.
-
36:29 - 36:33En juin 2010, Greenpeace a accepté
un accord qui permettrait -
36:33 - 36:37à certaines nations comme le Japon de continuer
de chasser les baleines pour des raisons commerciales. -
36:42 - 36:44Le seul critère sur lequel nous
seront jugés par ceux et celles -
36:44 - 36:47qui viendront après nous est
la santé du sol et -
36:47 - 36:49la santé de l'eau,
et la santé de la Terre. -
36:49 - 36:52Il se foutront de savoir
si nous avons fait du recyclage; -
36:52 - 36:55Il se foutront de savoir
que nous avons écrit à nos législateurs; -
36:55 - 36:57Il se foutront de savoir
à quel point nous avons essayé. -
36:57 - 37:00Ce qui leur importera, c'est
de pouvoir respirer l'air et boire l'eau, -
37:00 - 37:02et de savoir que la terre pourra les faire vivre.
-
37:02 - 37:04Et ils se foutront de savoir
que nous avons essayé de toutes nos forces, -
37:04 - 37:07ils se foutront de tout ça --
ce qui leur importera, -
37:07 - 37:11c'est de vivre sur une planète vivante.
-
37:17 - 37:23Figure III
-
37:27 - 37:29OK, alors...
-
37:36 - 37:40... J'ignore si vous êtes au courant, mais
-
37:40 - 37:44la version originale du film
«La Guerre des Étoiles» n'a pas -
37:44 - 37:47été écrite par Lucas.
-
37:47 - 37:50La version originale a été écrite
par des environnementalistes -
37:50 - 37:53et elle est un peu différente.
-
37:59 - 38:01Pour commencer, le film ne s'appelait
pas «La Guerre des Étoiles». -
38:03 - 38:06Il s'appelait «La Désobéissance civile
non-violente des Étoiles». -
38:06 - 38:09Mais l'intrigue de la Guerre des Étoiles,
pour ceux qui ont oublié, est que -
38:09 - 38:13l'Empire a créé une immense
machine, l'Étoile Noire. -
38:13 - 38:17C'est une machine qui est capable
de détruire des planètes entières. -
38:17 - 38:21Dans le film, les rebelles trouvent
un moyen de détruire l'Étoile Noire, -
38:21 - 38:23et à la toute fin, Luke Skywalker
-
38:23 - 38:25se sert de la Force pour déjouer tous les
-
38:25 - 38:28« chasseurs TIE » et tirer une torpille
dans un tunnel d'aération, -
38:28 - 38:31pour faire sauter l'Étoile Noire.
-
38:33 - 38:35Encore une fois, la première
version du film écrite par -
38:35 - 38:37des environnementalistes était
un peu différente: les rebelles -
38:37 - 38:41ne faisaient pas sauter
l'Étoile Noire. Au lieu de ça, ils -
38:41 - 38:45utilisaient d'autres méthodes pour stopper
la marche intergalactique de l'Empire. -
38:45 - 38:49Par exemple, ils créaient des programmes pour
que les habitants des planètes condamnées -
38:49 - 38:52produisent des articles de luxe comme des
balles «aki» en chanvre et du café bio -
38:52 - 38:54pour vendre aux habitants de l'Étoile Noire.
-
38:54 - 38:56Le public sera aussi
informé des projets -
38:56 - 38:58visant à encourager les soldats
et autres citoyens de l'Empire -
38:58 - 39:00à faire de l'écotourisme sur les planètes condamnées.
-
39:00 - 39:03Le but est de démontrer que ces planètes
sont économiquement importantes -
39:03 - 39:05pour l'Empire et ne devraient donc pas être détruites.
-
39:05 - 39:09Dans un revirement de situation qui
va sûrement mettre le public en haleine, -
39:09 - 39:11un autre groupe de rebelles enclenche
des poursuites judiciaires contre l'Empire, -
39:11 - 39:14tentant de démontrer que la Déclaration
sur l'Impact Environnemental que Darth Vader -
39:14 - 39:17devait déposer ne corroborait pas
adéquatement «l'absence d'impacts significatifs» -
39:17 - 39:20de son projet visant à
faire exploser ces planètes. -
39:20 - 39:22Les spectateurs seront électrisés par
les projets de boycott des articles produits -
39:22 - 39:24par les entreprises qui comptent Darth Vader
sur leur conseil d'administration, -
39:25 - 39:27et se lèveront de leur siège
dans les cinémas du monde entier -
39:27 - 39:31quand ils verront des sacs remplis de lettres,
écrites directement à M. Vader, -
39:31 - 39:33demandant qu'il cesse de faire
sauter des planètes, s'il vous plaît. -
39:33 - 39:36Bon, nous savons que tout ça serait
déjà suffisant pour non seulement -
39:36 - 39:39mettre à genoux l'Empire, mais aussi
pour faire un film vraiment passionnant. -
39:39 - 39:41Mais voilà: il y a plus.
-
39:41 - 39:44Des milliers de rebelles renégats,
mécontents de ce qu'ils -
39:44 - 39:47perçoivent comme du léchage de bottes
de la part des rebelles traditionnels, -
39:47 - 39:50décident, dans une scène qui mettra
les larmes aux yeux des spectateurs -
39:50 - 39:52les plus endurcis,
de se rendre -
39:52 - 39:56sur les planètes condamnées, bras dessus,
bras dessous, et de chanter «Give Peace a Chance». -
39:56 - 39:59Ils envoient des DVD de ça
à Darth Vader et à son -
39:59 - 40:01patron le Grand Moff Tarkin, à qui ils envoient
-
40:01 - 40:03aussi des vibrations d'amour et de gentillesse.
-
40:03 - 40:05Quelques rebelles se faufilent dans
l'Étoile Noire et s'enchaînent -
40:05 - 40:07à différentes pièces d'équipement.
Des débats vigoureux -
40:07 - 40:10ont lieu à l'écran à savoir
si les rebelles devraient -
40:10 - 40:12se rendre volontairement à
l'approche des soldats, ou s'ils -
40:12 - 40:14devraient plutôt demeurer enchaînés jusqu'à la fin.
-
40:15 - 40:18Et dans une brillante et
courageuse touche d'authenticité, -
40:18 - 40:21les rebelles ne parviennent
jamais au consensus. -
40:21 - 40:24Mais il y a plus. À l'intérieur de l'Étoile
Noire, un groupe dissident se détache: -
40:24 - 40:28ils brûlent quelques transporteurs,
et taggent «Front de Libération de la Galaxie». -
40:28 - 40:31Puis, un autre groupe rompt
avec ce dernier et -
40:31 - 40:34parvient finalement aux
quartiers privés de Vader. Et quand -
40:34 - 40:36enfin ils sont rendus, ils se faufilent derrière lui
-
40:36 - 40:38et lui écrasent au visage une
tarte à la crème végétalienne. -
40:38 - 40:41Les réalisateurs ont décidé
de couper ce passage parce que -
40:41 - 40:43ça ressemblait trop à
-
40:43 - 40:45une scène d'un autre film qu'ils
développaient en même temps -
40:45 - 40:47intitulé «Le Complot pour entarter Hitler».
-
40:47 - 40:49Comme l'Étoile Noire approche dangereusement,
quelques-uns des rebelles -
40:49 - 40:52proposent de prendre les armes et de riposter.
-
40:52 - 40:54Ces rebelles sont
décriés sans ménagement par -
40:54 - 40:56les rebelles pacifistes, qui maintiennent qu'attaquer
-
40:56 - 40:58ceux qui gèrent l'Étoile
Noire est «un autre -
40:58 - 41:00exemple de la philosophie préjudiciable de l'Empire
-
41:00 - 41:02qui entre par la porte d'en arrière».
-
41:02 - 41:04«Si nous voulons changer
Darth Vader», disent-ils, -
41:04 - 41:06«nous devons d'abord incarner
ce changement nous-mêmes. -
41:06 - 41:08Pour changer le coeur de Darth Vader,
nous devons d'abord changer le nôtre. -
41:08 - 41:11Nous devons, plus que tout,
avoir de la compassion pour -
41:11 - 41:15Darth Vader, et se rappeler que
lui aussi était autrefois un enfant.» -
41:15 - 41:18Finalement, Léia, Luke, Han, Chewbacca
et une paire de robots arrivent -
41:18 - 41:21et annoncent aux autres qu'ils savent
comment détruire l'Étoile Noire. -
41:21 - 41:23Les autres rebelles,
bien sûr, sont horrifiés. -
41:23 - 41:26Une bagarre éclate entre Léia,
Luke, Han, Chewbacca et les deux -
41:26 - 41:28robots d'un côté et les
pacifistes de l'autre. -
41:28 - 41:30Les pacifistes les chassent
de la salle et du film, -
41:30 - 41:32ce qui n'est pas très grave car
ce sont des personnages secondaires. -
41:32 - 41:34Mais bon, la conclusion
du film est que -
41:34 - 41:36l'Étoile Noire se rapproche
de plus en plus et on voit -
41:36 - 41:38l'Étoile Noire, puis
on voit la planète, -
41:38 - 41:40puis on voit l'Étoile Noire,
puis on voit la planète, -
41:40 - 41:43puis on voit l'Étoile Noire
et on voit le laser qui commence à rougeoyer -
41:43 - 41:45d'une lueur infernale, et
on voit encore la planète, -
41:45 - 41:47et on voit une petite lumière --
-
41:47 - 41:50et ça, c'est les environnementalistes
qui s'enfuient avant que la planète n'explose. -
41:50 - 41:52Puis on voit encore l'Étoile
Noire et elle -
41:52 - 41:54fait exploser la planète,
et ensuite, le tout dernier -
41:54 - 41:57plan du film, qui révèle
le triomphe éclatant des rebelles, -
41:57 - 41:59est une photo montrant
-
41:59 - 42:02un article dans le coin inférieur gauche
de la page 43 du New Empire Times -
42:02 - 42:05qui consacre trois phrases
à la destruction de la planète. -
42:05 - 42:07«Super! Les médias parlent de nous!»
-
42:09 - 42:14Prémisse IV
-
42:17 - 42:20La culture dans son ensemble, ainsi que la plupart
-
42:20 - 42:26de ses membres,
est insensée. -
42:28 - 42:31La culture est guidée par une pulsion de mort,
-
42:31 - 42:36une pulsion de destruction du vivant.
-
42:59 - 43:02- Le public doit
comprendre qu'aucune combinaison -
43:02 - 43:07de carburants alternatifs miraculeux,
de biodiesel, d'éthanol, -
43:07 - 43:12de nucléaire, d'énergie solaire
ou d'huile de patates frites, -
43:12 - 43:17aucune combinaison de ces choses ne permettra
à cette joyeuse culture motorisée de perdurer. -
43:18 - 43:22- Nous utilisons déjà toutes les
sources d'énergies facilement accessibles, -
43:22 - 43:26et avons mis au point un mode de vie reposant
essentiellement sur le pétrole bon marché. -
43:28 - 43:32- Le monde tel que nous le connaissons,
qui dépend entièrement du pétrole, -
43:32 - 43:35tire à sa fin.
-
43:36 - 43:40- Nous allons vers l'effondrement.
Ce pétrole ne reviendra pas. -
43:58 - 44:07Fort McMurray
Alberta, Canada -
44:14 - 44:17- L'exploitation des sables bitumineux est
probablement l'un des plus grands projets -
44:17 - 44:19industriel de l'histoire.
-
44:20 - 44:22- L'exploitation des sables bitumineux est l'entreprise
-
44:22 - 44:25la plus destructrice de l'environnement
sur la planète actuellement. -
44:28 - 44:30- C'est de l'extraction pétrolière,
-
44:30 - 44:33c'est le pétrole le plus sale sur la planète,
-
44:33 - 44:36celui qui requiert le plus
d'énergie pour l'extraire, -
44:36 - 44:40et la raison pour laquelle nous exploitons
-
44:40 - 44:42ce type particulier de pétrole très sale
-
44:42 - 44:45est qu'il n'y a plus d'autre pétrole à extraire.
-
44:45 - 44:47- Les sables bitumineux ne sont pas exactement du pétrole.
-
44:47 - 44:49En fait, le processus par lequel
-
44:49 - 44:51les sables bitumineux sont minés et raffinés
-
44:51 - 44:54équivaut à précipiter des centaines
de millions d'années de développement -
44:54 - 44:56par un processus synthétique.
-
44:56 - 44:58Les sables bitumineux,
qui couvrent un territoire -
44:58 - 45:01aussi grand que l'état de New York,
ou plus grand que l'Angleterre, -
45:01 - 45:03sont déjà considérés comme le plus important projet industriel
-
45:03 - 45:05de toute l’histoire de l’humanité, et ce n’est que le début.
-
45:07 - 45:10- Ils séparent le pétrole du sable avec
-
45:10 - 45:13de la vapeur d'eau,
en le faisant bouillir... -
45:13 - 45:18...pour que le pétrole se dépose au-dessus de l’eau comme une écume,
-
45:18 - 45:21ensuite ils le ramassent, ce qui donne du bitume.
-
45:22 - 45:26- Il y a des procédés miniers
et des procédés in situ, -
45:26 - 45:28et chacun de ces procédés vise
en somme à extraire -
45:28 - 45:30le bitume du sable.
-
45:31 - 45:34- Pour produire un baril de pétrole,
-
45:34 - 45:36vous devez d’abord
dégager le sol, raser -
45:36 - 45:38tous les arbres
et ensuite creuser un cratère, -
45:38 - 45:41qui peut aller jusqu’à 60 mètres de profondeur.
-
45:41 - 45:43Pour chaque baril de pétrole,
on utilise quatre barils d’eau -
45:43 - 45:45dans un processus de centrifugation où
-
45:45 - 45:47l'on fait tourner la boue à très haute vélocité,
-
45:47 - 45:49avec de l’eau à
très haute température, -
45:49 - 45:52afin de séparer le bitume,
qui est une forme de pétrole pré-synthétique, -
45:52 - 45:55du sable et de l'argile
et de la vase. -
45:55 - 45:57Mais ça c'est seulement
après avoir excavé -
45:57 - 45:59des centaines de tonnes de terre.
-
46:01 - 46:05- L'énergie requise par ce processus
est approximativement... -
46:05 - 46:07on estime que pour chaque baril de pétrole,
-
46:07 - 46:10il faut un demi baril en énergie.
-
46:10 - 46:12Donc, pour chaque baril d’apport énergétique,
-
46:12 - 46:14deux barils de pétrole sont produits,
-
46:14 - 46:16tandis qu’avec le brut conventionnel le besoin
-
46:16 - 46:18en énergie pour extraire le pétrole
-
46:18 - 46:21était beaucoup moins grand.
-
46:21 - 46:24Le ratio qu'il faut retenir
est celui utilisé -
46:24 - 46:28dans un pays comme l’Irak, où pour
chaque baril de pétrole que vous utilisez -
46:28 - 46:32à des fins d'extraction, vous obtenez
environ cent barils en retour. -
46:36 - 46:41Fort Chipewyan
Alberta, Canada -
46:51 - 46:54- La rivière Athabasca, qui traverse
le nord de l’Alberta, -
46:54 - 46:58et dont les berges sont habitées par
plusieurs communautés autochtones, -
46:58 - 47:03est en train d’être vidée de son eau afin
d’alimenter l'exploitation des sables bitumineux. -
47:05 - 47:08- L'eau est contaminée
-
47:08 - 47:11par les sables bitumineux, qui déversent
-
47:11 - 47:14du pétrole, des graisses et des
-
47:14 - 47:16eaux d'égouts non traitées,
-
47:16 - 47:18et il y a parfois des accidents,
-
47:18 - 47:20des fuites de produits chimiques toxiques
-
47:20 - 47:23directement dans la rivière Athabasca.
-
47:25 - 47:27- La communauté de Fort Chipewyan,
constituée des Premières Nations -
47:27 - 47:30Cris Mikisew et Dene Chipewyan,
-
47:30 - 47:32s'est battue et est
montée au front -
47:32 - 47:34afin de sonner l’alarme sur ce qui se passe.
-
47:34 - 47:37Leur communauté a connu une hausse hors du commun
-
47:37 - 47:41des cancers rares, des maladies auto-immunes,
-
47:41 - 47:45de l’arsenic dans la terre et
dans la viande d’orignal; les poissons -
47:45 - 47:48présentent aussi des taux élevés
de métaux lourds, de mercure, -
47:48 - 47:52en fait, tout l’environnement
là-bas est contaminé. -
47:54 - 47:56- Cela affecte ma communauté dans la mesure où
-
47:56 - 47:59c’est en train de tuer les gens de Fort Chipewyan.
-
47:59 - 48:03C’est ce que j’ai nommé plus tôt
«un génocide industriel à petit feu». -
48:03 - 48:05J’ai enterré ma tante,
-
48:05 - 48:08J’ai enterré mon oncle, j’ai une
tante qui vit avec le cancer. -
48:08 - 48:11C'est une guerre pour notre survie,
-
48:11 - 48:13parce que le gouvernement laisse
-
48:13 - 48:16les gens de Fort Chip mourir.
-
48:16 - 48:18- Les sables bitumineux sont non seulement en train d’alimenter
-
48:18 - 48:22la deuxième déforestation la plus rapide
-
48:22 - 48:24en-dehors du bassin
du fleuve Amazone, -
48:24 - 48:26ils sont déjà le deuxième plus important facteur
-
48:26 - 48:28de changements climatiques
en Amérique du Nord. -
48:28 - 48:31Avec les objectifs de production qu'ils
se sont fixés, les émissions de CO2 -
48:31 - 48:33seront si élevées que le seul moyen
-
48:33 - 48:36d'égaler la contribution des sables
bitumineux aux changements climatiques -
48:36 - 48:38en Amérique du Nord
serait de combiner -
48:39 - 48:41toutes les centrales au charbon
-
48:41 - 48:44comprises entre l'Alberta et l'Arizona, inclusivement.
-
48:45 - 48:47- Je pense que les sables
bitumineux démontrent l’absurdité -
48:47 - 48:50de notre désir d’obtenir toujours plus de pétrole
-
48:50 - 48:52lorsque nous savons très bien
-
48:52 - 48:54que, par exemple, l’eau fraîche constitue
-
48:54 - 48:56un élément indispensable de l'existence humaine.
-
48:56 - 48:58Pourtant, ils poursuivent à toute vapeur
-
48:58 - 49:01l’extraction de ces dernières petites gouttes de pétrole
-
49:01 - 49:03afin que perdure cette culture de plastique,
-
49:03 - 49:05cette civilisation de plastique,
-
49:05 - 49:08jusqu’à la destruction complète
de l’environnement qui nous donne la vie. -
49:10 - 49:12- C’est comme si le monde entier
était accro au crack, -
49:12 - 49:16et que la forme de crack
la plus sale et la plus dégoûtante -
49:16 - 49:18permettait d'alimenter la dépendance
encore un peu plus longtemps. -
49:18 - 49:20C’est exactement ce que c’est.
-
49:20 - 49:23C’est la démarche la plus insensée
qu'on puisse imaginer. -
49:29 - 49:31- Nous sommes probablement d’accord que la civilisation
-
49:31 - 49:34va s’effondrer,
que nous l’aidions ou pas. -
49:34 - 49:37Si vous n’êtes pas d’accord avec ça,
nous n’avons probablement rien à nous dire. -
49:37 - 49:40Nous sommes probablement aussi d’accord que
cet effondrement sera chaotique. -
49:40 - 49:45Nous sommes aussi d’accord que, puisque la
civilisation industrielle détruit systématiquement -
49:45 - 49:47l’infrastructure écologique de la planète...
-
49:47 - 49:50...plus tôt s’effondrera la civilisation,
et ce, que nous l'aidions ou pas, -
49:50 - 49:53plus il restera de vie par la suite
pour supporter les humains et les non humains. -
49:55 - 50:00Figure IV
-
50:04 - 50:07- La genèse du livre Endgame
-
50:07 - 50:10est une série de conférences que j'ai données
-
50:10 - 50:13sur la possibilité de riposter.
-
50:13 - 50:16La réponse du public
était vraiment prévisible. -
50:16 - 50:19Si l’auditoire était composée de militants
environnementalistes traditionnels -
50:19 - 50:21et de militants pour la paix et la justice sociale,
-
50:21 - 50:25ceux-ci levaient régulièrement ce que
j’ai appelé le «bouclier de Gandhi». -
50:25 - 50:28Cela consiste à répéter les noms
«Martin Luther King», «Dalai Lama» et «Gandhi» -
50:28 - 50:31encore et encore, aussi vite que possible,
afin d'écarter toutes les mauvaises pensées. -
50:32 - 50:35Si c’était des écologistes de la base,
-
50:35 - 50:37ils faisaient la même chose,
mais ils venaient ensuite -
50:37 - 50:39me voir à la fin pour me dire,
-
50:39 - 50:42en CHUCHOTANT «Merci beaucoup
d’avoir soulevé ce point». -
50:42 - 50:46Pacifier la résistance
-
50:47 - 50:50- Particulièrement en Amérique du Nord,
les adeptes du pacifisme et de -
50:50 - 50:54la non-violence ont joué un rôle déterminant
-
50:54 - 50:56dans la censure et le contrôle de
-
50:56 - 50:58la participation populaire
-
50:58 - 51:02au sein des luttes sociales.
-
51:02 - 51:05Et leur influence
sur les luttes sociales -
51:05 - 51:08a permis à l’État d'exercer
-
51:08 - 51:10un contrôle accru sur ces mouvements.
-
51:10 - 51:13La non-violence a une fonction
-
51:13 - 51:15de récupération des luttes sociales,
-
51:15 - 51:18en les dégriffant
pour les rendre inoffensives, -
51:18 - 51:23pour qu’elles ne puissent exister que dans
le cloaque de la pluralité démocratique. -
51:25 - 51:28- Je me demande ce qui advient
de cette énergie, -
51:28 - 51:32cet idéalisme ou cette optimisme que
quelque chose est sur le point de changer -
51:32 - 51:35lorsqu'il est évident que rien du tout n'est en train de changer?
-
51:37 - 51:39- Quels sont les faux espoirs qui
nous maintiennent attachés au système? -
51:39 - 51:41Quels sont les faux espoirs
qui nous lient à -
51:41 - 51:44des situations invivables et nous
rendent aveugles aux possibilités réelles? -
51:44 - 51:47Quelqu’un croit-il vraiment que
Weyerhauser va arrêter de -
51:47 - 51:49raser la forêt parce que nous le leur demandons poliment,
-
51:49 - 51:52que Monsanto va arrêter de faire ce que Monsanto fait
parce que nous le leur demandons poliment? -
51:52 - 51:54Je parlais à quelqu'un aux États-Unis
il y a quelques années et elle m’a dit -
51:54 - 51:57«Si seulement nous pouvions placer un Démocrate
à la Maison Blanche, les choses s'arrangeraient». -
51:59 - 52:01- Il y a quelques mythes
de gauche que j’aimerais -
52:01 - 52:04VRAIMENT nous encourager à dépasser.
-
52:04 - 52:07Le premier est que le changement social
se produit par la persuasion morale. -
52:07 - 52:10Ça ne fonctionne pas comme ça. Ça se produit par la force.
-
52:12 - 52:15- Le problème avec la stratégie
de la persuasion est qu'elle -
52:15 - 52:18ne fonctionne qu’avec les personnes qui peuvent réellement
-
52:18 - 52:21être convaincues, et sur qui l'on peut
-
52:21 - 52:23compter pour agir, à partir de leur position,
-
52:23 - 52:25après une transformation de leur mentalité.
-
52:25 - 52:28Le problème est que nous n'avons pas affaire à
-
52:28 - 52:30des individus qui peuvent être convaincus ou persuadés;
-
52:30 - 52:33nous avons surtout affaire à de grosses
-
52:33 - 52:37organisations sociales abstraites
et à des compagnies, qui sont -
52:37 - 52:41des sociopathes, composées
d’un grand nombre de personnes. -
52:43 - 52:46- On ne peut pas discuter avec des psychopathes,
on ne peut pas discuter avec des fascistes -
52:46 - 52:48et on ne peut pas discuter avec ceux
-
52:48 - 52:52qui tirent profit d’un système économique.
-
52:52 - 52:54Tu dois les arrêter par le recours à
une forme ou une autre de force, -
52:54 - 52:56et cette force peut être violente ou non-violente.
-
52:56 - 52:59Aurait-on pu arrêter Ted Bundy
par des moyens pacifiques? -
53:02 - 53:05- La Gauche, inconsciemment en grande partie,
-
53:05 - 53:07a comme rôle premier
-
53:07 - 53:10de rendre la résistance inoffensive.
-
53:10 - 53:13Les États ont reconnu que
-
53:13 - 53:16la résistance ne disparaîtrait jamais,
que les luttes ne cesseraient jamais. -
53:16 - 53:19Dans le passé, ils ont tenté
de réprimer les luttes -
53:19 - 53:23dès qu’elles voyaient le jour,
dès qu’il y avait -
53:23 - 53:25une indication qu’elles existaient,
et cette tactique s'est avérée inefficace. -
53:25 - 53:28De nos jours, la façon dont
les États règnent repose sur -
53:28 - 53:31l’acceptation de l’inévitabilité
du conflit et de la résistance, -
53:31 - 53:34et la gestion permanente de ceux-ci.
-
53:34 - 53:37«Continuez de marcher,
il ne se passe rien ici! -
53:37 - 53:40Il ne se passe rien,
juste une autre ligne de police, -
53:40 - 53:43alors veuillez s.v.p continuer de marcher!»
-
53:44 - 53:47- Les mouvements sociaux en Amérique du Nord sont enfermés
-
53:47 - 53:51dans cette doctrine pacifiste qui est imposée par
-
53:51 - 53:53les réformistes de la classe moyenne
-
53:53 - 53:56qui veulent contrôler
le mouvement et dicter -
53:56 - 53:59comment il doit se comporter.
-
54:02 - 54:05- Les adeptes de la non-violence
disent fréquemment que la non-violence -
54:05 - 54:07fonctionne, et les principaux exemples
qu’ils utilisent sont ceux -
54:07 - 54:10de Gandhi en Inde et de
Martin Luther King aux États-Unis. -
54:10 - 54:13Le problème est que cela
constitue une véritable -
54:13 - 54:17révision historique,
puisqu’en fait, la résistance en -
54:17 - 54:19Inde était incroyablement
diversifiée, et si Gandhi était -
54:19 - 54:21effectivement une figure
importante de la résistance, -
54:21 - 54:25celle-ci n’était absolument
pas exclusivement pacifiste. -
54:26 - 54:29- Gandhi est utilisé comme
argument pour clore le débat. -
54:31 - 54:34- Particulièrement en Occident,
on utilise Gandhi pour -
54:34 - 54:36étouffer toutes les discussions portant
-
54:36 - 54:39sur l'action directe, sur ce qui est
perçu comme de la violence -
54:39 - 54:41ou tout ce qui va au-delà des
-
54:44 - 54:48moyens pacifistes ou paisibles de résistance.
-
54:48 - 54:51- Pendant des années, j’ai vraiment gobé
-
54:51 - 54:54le mythe Gandhien qui est
-
54:54 - 54:58inculqué de force aux militants
des États-Unis, -
54:58 - 55:01et ce qui m’a désabusé
de ce mythe -
55:01 - 55:03a été ma rencontre avec
des Indiens. -
55:03 - 55:06Les gens auxquels j’ai parlé
ne le déifiaient certainement pas -
55:06 - 55:09et plusieurs d’entre eux le méprisaient.
-
55:09 - 55:12Ils le perçoivent comme un
collaborateur et quelqu’un -
55:12 - 55:14avec qui les Britanniques pouvaient négocier.
-
55:18 - 55:20- Gandhi est vraiment bien connu en Occident,
-
55:20 - 55:23mais lorsque tu vas en Inde, il y a
un insurgé, un leader révolutionnaire -
55:23 - 55:25du nom de Bhagat Singh,
-
55:25 - 55:29qui est probablement presque
aussi connu que Gandhi en Inde. -
55:29 - 55:31Il faisait partie du
-
55:31 - 55:34mouvement d’indépendance
et en était en fait un leader. -
55:34 - 55:38Par contre en Occident, la plupart des gens
n’ont jamais entendu parler de lui. -
55:38 - 55:41La raison en est qu’il a utilisé
-
55:41 - 55:43des tactiques d’action directe.
-
55:43 - 55:46Il y a eu des assassinats
de généraux de l’armée britannique; -
55:46 - 55:49il y a eu l’explosion d’une bombe
au Parlement britannique -
55:49 - 55:52essentiellement pour attirer
l’attention du public; -
55:52 - 55:56on s'emparait aussi des armes
dans les wagons de trains. -
55:59 - 56:01- Avec Gandhi et le
Parti du Congrès Indien, -
56:01 - 56:04où il y avait des modérés
et des extrémistes, -
56:04 - 56:07les modérés étaient légaux;
les réformes constitutionnelles -
56:07 - 56:09étaient leur seule méthode,
-
56:09 - 56:13et on leur reprochait
d’être une clique de classe moyenne, -
56:13 - 56:17d’être trop lent,
trop légaliste -
56:17 - 56:19et finalement inefficace.
-
56:19 - 56:22Quant aux extrémistes,
ils étaient accusés d’être -
56:22 - 56:26trop agressifs, trop rapides,
trop imprudents et irresponsables. -
56:27 - 56:30- Gandhi a eu le droit de négocier
-
56:30 - 56:34parce qu'il y avait
d’autres figures dans la lutte -
56:34 - 56:37qui étaient davantage menaçantes
pour la domination britannique. -
56:37 - 56:40Alors, les Britanniques ont
spécialement choisi de dialoguer avec -
56:40 - 56:43Gandhi parce qu’il était
pour eux la moins -
56:43 - 56:46menaçante des principales
figures de la résistance. -
56:46 - 56:50- Gandhi a agi comme
entremetteur. -
56:50 - 56:53Sa théorie de la résistance
passive non-violente -
56:53 - 56:57s'est présentée comme un pont entre
les extrémistes et les modérés. -
56:57 - 57:00- Les Britanniques étaient saignés à blanc après la 2e Guerre Mondiale,
-
57:00 - 57:03ils n'avaient plus le
moral pour une autre -
57:03 - 57:06grande bataille et ils ont
préféré choisir quelqu’un -
57:06 - 57:08avec qui ils pouvaient travailler.
-
57:08 - 57:12Ils savaient qu’une révolution se préparait et
ils ont voulu l’étouffer autant que possible. -
57:12 - 57:15- L’Inde est passée
d’une colonie à une néo-colonie. -
57:15 - 57:18Les Britanniques ont été capables de maintenir
leurs intérêts, moins directement, -
57:18 - 57:24en cédant aux Indiens
les postes de gestionnaires. -
57:29 - 57:31- Je n’ai aucun problème avec
-
57:31 - 57:35les gens qui posent des actions non-violentes,
cela n’a jamais été le problème -- -
57:35 - 57:37je répète constamment qu'il faut
déployer toutes les tactiques. -
57:37 - 57:40Le problème que j'ai, c’est que bien
-
57:40 - 57:44trop de pacifistes,
particulièrement aux États-Unis, -
57:44 - 57:48finissent par ne pas soutenir
-
57:48 - 57:50le travail plus radical ou militant.
-
57:52 - 57:55- Le problème, lorsque ce
débat est soulevé, est qu'on -
57:55 - 57:59ne peut pas tenir pour acquis
que les personnes qui -
57:59 - 58:02résistent et utilisent
certains moyens de résistance -
58:02 - 58:05n’ont pas bien réfléchi à
ce qu’ils font. Et je pense -
58:05 - 58:07que ceci est souvent le problème.
Lorsque des gens -
58:07 - 58:10décident de passer à un certain
type d’action, qu'ils disent -
58:10 - 58:12«vous savez quoi,
nos manifs ne suffisent pas», -
58:12 - 58:14ou qui posent elle ou telle action,
-
58:14 - 58:16il y a cette présomption
de la part de ceux qui -
58:16 - 58:20se conforment à la ligne de Gandhi et qui disent
«Oh, ils n’y ont pas bien réfléchi». -
58:21 - 58:24- Ce que la plupart des États vont choisir
de faire dans des circonstances similaires -
58:24 - 58:27est de chercher les éléments
de la résistance -
58:27 - 58:30qui sont les plus faciles
à manipuler et à assimiler, -
58:30 - 58:34de négocier avec eux et d'ensuite
LEUR transférer le pouvoir dans le but -
58:34 - 58:37de perpétuer le système en place.
-
58:40 - 58:42- Alors, encore une fois,
l’État fait la même chose avec -
58:42 - 58:45le mouvement environnemental qu’il
avait fait avec Gandhi et -
58:45 - 58:48Martin Luther King. Il invite
les chefs responsables -
58:48 - 58:51du mouvement environnemental
à participer aux enquêtes, -
58:51 - 58:55aux commissions parlementaires et
aux débats. Il les reconnaît -- -
58:55 - 58:57ils sont les chefs légitimes --
parce qu'encore une fois, -
58:57 - 59:02il ne veut pas que le mouvement commence à
adopter des tactiques de résistance plus militantes. -
59:02 - 59:05- Les puissants ne cèdent jamais
sans livrer bataille. -
59:05 - 59:07C’est une phrase célèbre
de Frederick Douglass -
59:07 - 59:10qui dit: «Le pouvoir ne concède rien
sans qu'on l'exige. -
59:10 - 59:12Il ne l'a jamais fait et ne le fera jamais».
-
59:20 - 59:24Figure V
-
59:26 - 59:30En utilisant des appareils électroménagers
-
59:30 - 59:32à haut rendement énergétique, nous pouvons réduire ceci
-
59:32 - 59:35de la pollution reliée au réchauffement climatique
-
59:35 - 59:38qui serait autrement
rejetée dans l’atmosphère. -
59:38 - 59:41En utilisant d’autres produits
à haut rendement, nous économisons ceci. -
59:41 - 59:44En choisissant des automobiles qui font plus
de kilomètres par litre d’essence, ceci. -
59:44 - 59:46Et tout ceci commence à s’accumuler:
-
59:46 - 59:49d’autres moyens de transport plus écoénergétiques,
des technologies renouvelables. -
59:49 - 59:52Nous avons tout ce dont nous avons besoin,
-
59:52 - 59:55sauf, peut-être, la volonté politique.
-
59:55 - 59:58Mais vous savez quoi?
En Amérique, la volonté politique -
59:58 - 60:00est une ressource renouvelable.
-
60:03 - 60:05- Lorsque nous regardons les solutions,
toutes les prétendues solutions -
60:05 - 60:07mises de l’avant pour contrer
le réchauffement climatique, -
60:07 - 60:09ce qu’elles ont en commun
est qu’elles considèrent -
60:09 - 60:12la civilisation industrielle
comme une variable indépendante, -
60:12 - 60:16et le monde naturel comme
une variable dépendante. -
60:16 - 60:18Elles visent à sauver la civilisation.
-
60:18 - 60:20Elles inversent la logique,
-
60:20 - 60:23qui devrait plutôt être
de faire tout ce que -
60:23 - 60:27nous pouvons pour sauver
la vie sur la planète. -
60:29 - 60:31- Dans les prochaines 40 à 50 années,
nous allons assister à -
60:31 - 60:34l’extinction de plus d’espèces
que nous en avons perdu depuis -
60:34 - 60:3665 millions d’années.
-
60:36 - 60:39Pour moi, c'est un avertissement sérieux,
-
60:39 - 60:43et une sirène qui se met à sonner
comme un appel -
60:43 - 60:45à couper le superflu et
-
60:45 - 60:47à faire tout ce qui est nécessaire
pour protéger la Terre -
60:47 - 60:50ici, maintenant, et
pour les générations futures. -
60:50 - 60:52C’est vous qui allez
devoir répondre à vos -
60:52 - 60:54enfants, dans 50 ou 75 ans,
-
60:54 - 60:57lorsqu'ils vous demanderons ce que vous
faisiez durant les guerres écologiques. -
60:57 - 61:00En ce sens,
-
61:00 - 61:03chacun d’entre nous doit vivre sa vie
-
61:03 - 61:06dans le présent, en ce moment même, en posant les actions
-
61:06 - 61:09que nous serions fiers de relater à nos ancêtres.
-
61:10 - 61:12Si nous voulons sérieusement sauver la vie sur Terre,
-
61:12 - 61:15nous devons commencer à riposter
-
61:15 - 61:19à la manière des personnes
qui réalisent qu’elles doivent -
61:19 - 61:21former un mouvement de résistance sérieux.
-
61:22 - 61:25- La plupart des peuples autochtones
qui maintiennent moindrement -
61:25 - 61:28une vision traditionnelle du monde
-
61:28 - 61:32savent que le mode de vie que la
-
61:32 - 61:35société des colons a imposé sur cette
-
61:35 - 61:37terre n’est pas viable.
-
61:37 - 61:40Et pourtant, il y a comme un sentiment
-
61:40 - 61:42que nous devons, d'une certaine façon,
-
61:42 - 61:44attendre que tout s’effondre,
-
61:44 - 61:47ou qu’ils achèvent de faire ce qu’ils font,
-
61:47 - 61:49ou qu’ils atteignent leur
limite et ne soient plus en mesure -
61:49 - 61:52de continuer de la sorte,
l'idée qu'il faille -
61:52 - 61:54faire preuve de patience.
-
61:55 - 62:01Fuck la patience
-
62:09 - 62:12Je pense que le vrai problème est le pouvoir
-
62:12 - 62:14et c’est une question que les libéraux
ont beaucoup de difficulté à -
62:14 - 62:16examiner et à comprendre.
-
62:16 - 62:18Le problème est que
cette culture a une -
62:18 - 62:21hiérarchie clairement définie.
Il y a des personnes -
62:21 - 62:24qui sont clairement au pouvoir
et qui en tirent profit, -
62:24 - 62:26qui tirent profit de la
destruction de la planète, -
62:26 - 62:29qui tirent profit de
l’exploitation d'autres personnes, -
62:29 - 62:31et elles le font
depuis très longtemps. -
62:31 - 62:35Leur pouvoir est plus important
pour eux que n’importe quoi. -
62:35 - 62:38- Aucun choix
de consommation personnel -
62:38 - 62:41ne pourra démanteler les systèmes de
-
62:41 - 62:44pouvoir qui sont derrière la
destruction de notre planète. -
62:44 - 62:47Ce dont nous avons besoin est d'une
résistance politique organisée. -
62:47 - 62:49- On ne peut pas se contenter
de demander des réformes à l’État, -
62:49 - 62:51ni aucune autre forme de gains ou de concessions,
-
62:51 - 62:53on doit le forcer.
-
62:53 - 62:55C'est le pouvoir de la perturbation.
-
62:56 - 62:58Ce fut une journée sanglante dans la communauté autochtone
-
62:58 - 63:00Mohawk d’Oka, au Québec, près de Montréal.
-
63:00 - 63:02«Les policiers provinciaux, en habit anti-émeute, ont chargé
-
63:02 - 63:04les barricades que les Mohawks avaient érigées.
-
63:04 - 63:07Il y a eu des nuages de gaz
lacrymogènes, une pluie de balles et -
63:07 - 63:09au cours de la bataille, un policier
-
63:09 - 63:12a été tué. Tout cela à cause
-
63:12 - 63:15d’une dispute au sujet d’une portion de
forêt que les Indiens revendiquent -
63:15 - 63:18et que le conseil de ville souhaite raser
-
63:18 - 63:20afin d’agrandir le terrain de golf local.»
-
63:20 - 63:22«La police s’est retirée aussi
vite qu’elle était arrivée, -
63:22 - 63:25abandonnant les auto-patrouilles.
Ils ont aussi abandonné -
63:25 - 63:27une pelle mécanique que les Mohawks
-
63:27 - 63:29ont immédiatement récupérée.
-
63:29 - 63:31Les auto-patrouilles, écrasées et inutilisables,
-
63:31 - 63:33ont été transformées en barricades.»
-
63:34 - 63:37Nous traitons ces arbres et
la terre comme notre mère. -
63:37 - 63:40Ces gens sont en train de violer notre mère.
-
63:40 - 63:43Que feriez-vous si
ils violaient votre mère? -
63:45 - 63:47- Ces politiciens sont des serviteurs du système;
-
63:47 - 63:50c’est leur boulot de perpétuer
le système, c’est leur boulot -
63:50 - 63:52de générer des profits
pour la classe dirigeante. -
63:52 - 63:55Ils n'agiront jamais, mais jamais, en fonction
-
63:55 - 63:58des intérêts du peuple, ou en fonction des intérêts de la planète.
-
63:58 - 64:00Peu importe ce que nous disons,
-
64:00 - 64:02le seul langage qu'ils
comprennent, c’est la -
64:02 - 64:04force et la menace d’une
perturbation sociale. -
64:04 - 64:07Si nous leur permettons de rester au pouvoir,
-
64:07 - 64:09ils reprendront toujours les quelques gains
-
64:09 - 64:11que nous aurons réussi à leur arracher.
-
64:11 - 64:13- Il est vraiment important
de reconnaître -
64:13 - 64:15qu'aucune lutte n'est vraiment achevée,
-
64:15 - 64:17qu’il n’y a aucune possibilité
-
64:17 - 64:20de victoire durable tant et
aussi longtemps que l’État -
64:20 - 64:22continue d’exister, mais nous pouvons
clairement voir dans les histoires -
64:22 - 64:24de la lutte les petits gains qui ont été remportés,
-
64:24 - 64:26et les moyens par lesquels
nous nous sommes renforcés -
64:26 - 64:28en utilisant toutes les tactiques, et je pense
-
64:28 - 64:31qu'il est inutile de
-
64:31 - 64:34dire qu'une tactique particulière est
-
64:34 - 64:36violente ou non, car ce n'est rien d'autre
-
64:36 - 64:39qu'une catégorie morale
ayant pour objectif de restreindre l’action. -
64:39 - 64:41Je pense qu'il est plus important de déterminer
-
64:41 - 64:44quelles tactiques servent à nous renforcer,
-
64:44 - 64:46sont libératrices et sont vraiment utiles.
-
64:50 - 64:53- Les moyens purement légaux et visibles
sont conçus pour -
64:53 - 64:56faciliter l’expansion
du capitalisme mondial. -
64:57 - 64:59- Ce sont des structures de pouvoir très sérieuses
-
64:59 - 65:01qui accumulent de vastes sommes d’argent.
-
65:01 - 65:03Elles sont soutenues par
-
65:03 - 65:05le pouvoir de l’État armé,
de toutes les façons imaginables. -
65:05 - 65:07Elles ont les armées de
leur côté, elles possèdent -
65:07 - 65:10les médias de masse, les banques,
tout l’argent est de leur côté. -
65:10 - 65:13- S’il subsiste un seul doute
quant au leadership de -
65:13 - 65:16notre armée, vous n’avez
qu’à jeter un coupe d'oeil à ce -
65:16 - 65:18chasseur F-18
-
65:18 - 65:21et au véhicule blindé léger juste derrière.
-
65:22 - 65:24L’armée et le corps
des Marines ont testé -
65:24 - 65:28ce véhicule avec un mélange de biodiesel
-
65:28 - 65:31et ce chasseur de la marine,
-
65:31 - 65:34justement surnommé le "Green Hornet",
-
65:34 - 65:37connaîtra son baptême de l'air dans
-
65:37 - 65:39quelques jours, lors de la Journée de la Terre.
-
65:39 - 65:42- Crazy Horse un-huit,
demande la permission d’attaquer. -
65:42 - 65:44- Ils ramassent les blessés?
-
65:44 - 65:46- Oui, nous essayons
d’obtenir la permission d’attaquer. -
65:47 - 65:49- Allez, laissez-nous tirer!
-
65:50 - 65:52- Bushmaster, Crazy Horse un-huit.
-
65:55 - 65:57- Ils le ramassent.
-
65:58 - 66:00- Bushmaster, Crazy Horse un-huit.
-
66:02 - 66:04- Ceci est Bushmaster sept, allez-y.
-
66:04 - 66:08- Roger. Nous avons une
fourgonnette Bongo qui -
66:08 - 66:10ramasse les corps. Je demande la
permission d’attaquer. -
66:13 - 66:17- Bushmaster sept, roger. Ceci est
Bushmaster sept, roger. Attaquez. -
66:17 - 66:19- Un-huit, on attaque. Clear.
-
66:19 - 66:21- Allez!
-
66:23 - 66:25- Clear.
-
66:42 - 66:44Alors, si la loi ne
fait pas ce qui est juste, -
66:44 - 66:47d'autres devront
le faire, -
66:47 - 66:49et ils devront faire ce qui est juste en
-
66:49 - 66:51brisant la loi. Et ce
-
66:51 - 66:53précédent a été établi plusieurs fois
-
66:53 - 66:55au cours de notre histoire: les personnes
-
66:55 - 66:57qui ont sauvé les Juifs
des Nazis allemands -
66:57 - 67:00ont brisé la loi en vertu
d'une raison éthique supérieure. -
67:00 - 67:02Ceux et celles qui ont libéré des esclaves dans notre
-
67:02 - 67:05pays par la voie du réseau
de chemin de fer clandestin, -
67:05 - 67:08pour les mettre à l'abri des esclavagistes et d’une
-
67:08 - 67:11loi vraiment barbare
aux États-Unis à cette époque. -
67:11 - 67:13Ils ont fait ce qui est juste.
Ils ont brisé la loi -
67:13 - 67:15pour une raison éthique supérieure.
-
67:18 - 67:20- Nous devons commencer à agir dans le monde réel
-
67:20 - 67:25et dépasser le fait de cliquer sur «j’aime» dans
Facebook et de signer des pétitions en ligne. -
67:25 - 67:28Nous devons être présent
dans le monde réel et riposter. -
67:29 - 67:31- Je pense qu’une des choses
que nous devons vraiment accepter -
67:31 - 67:34et intérioriser est que
la majorité des institutions -
67:34 - 67:36et la majorité des personnes
-
67:36 - 67:38ne seront jamais de notre côté.
-
67:39 - 67:41Alors, nous devons nous asseoir --
-
67:41 - 67:43en tant que militants et militantes
-
67:43 - 67:45et en tant que communautés de résistance,
-
67:45 - 67:47en tant que culture de résistance --
et nous devons nous poser la question suivante: -
67:47 - 67:51«Que devons-nous faire pour empêcher
cette culture de détruire la planète?» -
67:51 - 67:53Vous savez, une partie de la
réponse est évidemment que -
67:53 - 67:56la persuasion n’a pas fonctionné et que la persuasion
-
67:56 - 67:59ne fonctionnera pas.
Si nous voulons obtenir... -
67:59 - 68:02...du succès, nous devons
étudier ce que les mouvements -
68:02 - 68:05de résistance du passé ont fait,
ce qu’ils ont appris -
68:05 - 68:07et les différentes phases
-
68:07 - 68:09qu’ils ont traversées
en tentant de -
68:09 - 68:12s’affirmer et de vaincre.
-
68:13 - 68:15- Lorsque je parle d'une
«résistance politique organisée», -
68:15 - 68:17je veux dire que nous devons
affronter le pouvoir de front. -
68:17 - 68:19Une fois qu'on a nommé le pouvoir,
-
68:19 - 68:21on se rend compte qu'il
est sociopathe, -
68:21 - 68:23que les personnes au
pouvoir feront tout ce -
68:24 - 68:26qu’ils pourront pour nous faire taire.
-
68:27 - 68:29- Lorsqu'on
entre dans une -
68:29 - 68:31période de conflit social exacerbé,
-
68:31 - 68:34ce qu'il faut éviter
est de promouvoir -
68:34 - 68:36la non-violence, parce que
cela désarme -
68:36 - 68:39le peuple – cela
nous désarme face à -
68:39 - 68:41un ennemi agressif
et face à -
68:41 - 68:43des conditions sociales difficiles.
-
68:43 - 68:46Ce qu'il nous faut est
un état d’esprit combatif -
68:46 - 68:48parce que sans un esprit combatif,
-
68:48 - 68:50il vous manque la volonté de résister.
-
68:54 - 68:56- La chose la plus intelligente que les Nazis ont fait a été
-
68:56 - 68:58de s'assurer qu’à chaque étape
du parcours, il était dans -
68:58 - 69:00l'intérêt rationnel du Juif de ne pas résister.
-
69:00 - 69:02Voulez-vous recevoir une carte d’identité
-
69:02 - 69:04ou voulez-vous plutôt résister
et possiblement vous faire tuer? -
69:04 - 69:06Voulez-vous déménager dans le ghetto
-
69:06 - 69:08ou plutôt résister
et possiblement vous faire tuer? -
69:08 - 69:10Voulez-vous embarquer dans un wagon à bétail
-
69:10 - 69:12ou plutôt résister
et possiblement vous faire tuer? -
69:12 - 69:14Voulez-vous prendre une douche
-
69:14 - 69:16ou plutôt résister
et possiblement vous faire tuer? -
69:16 - 69:18À chaque étape du parcours,
il était dans leur -
69:18 - 69:20intérêt personnel rationnel
de ne pas résister. -
69:21 - 69:23Mais je vais vous dire
une chose très importante: -
69:23 - 69:26les Juifs qui ont participé
au soulèvement du Ghetto de Varsovie -
69:26 - 69:29ont connu un plus haut taux de survie
que ceux qui se sont soumis aux ordres. -
69:30 - 69:34- Je crois que si nous étions vivants
en Allemagne Nazi maintenant, -
69:34 - 69:37nous saurions exactement ce qu’un
mouvement de résistance doit faire. -
69:37 - 69:39Il nous faut considérer
-
69:39 - 69:42la culture de la civilisation industrielle
-
69:42 - 69:45comme une culture d’occupation,
-
69:45 - 69:47car c'est ce qu'elle est.
-
70:04 - 70:09Figure VI
-
70:19 - 70:22- Si les Nazis ou d'autres fascistes
prenaient le pouvoir en Amérique du Nord, -
70:25 - 70:27que ferions nous?
-
70:29 - 70:32Que ferions nous s’ils implantaient
le fascisme selon Mussolini: -
70:32 - 70:34«Il serait plus adéquat
de dire corporatisme que fascisme, -
70:34 - 70:36puisqu'il s'agit en fait d'une fusion
du pouvoir étatique et du pouvoir corporatif». -
70:46 - 70:48Et si ce pays occupé se donnait
le nom de démocratie, -
70:48 - 70:51mais que la plupart des gens percevait
la farce électorale pour ce qu'elle est, -
70:51 - 70:54si les citoyens n'avaient le choix qu'entre
différentes factions d'un Parti fasciste unique, -
70:54 - 70:56(ou corporatiste, selon Mussolini).
-
70:57 - 71:00Et si les activités anti-gouvernementales étaient écrasées
par des militaires d’élite et une police secrète? -
71:00 - 71:02Seriez-vous prêts à vous battre?
-
71:02 - 71:05S’il existait déjà un mouvement
de résistance, le rejoindriez-vous? -
71:07 - 71:11Résisteriez-vous si les fascistes irradiaient
la campagne, empoisonnaient les vivres, -
71:11 - 71:13rendaient les rivières impropres
à la baignade et tellement sales -
71:13 - 71:15que vous ne songeriez même plus
à boire de leur eau? -
71:17 - 71:20Si les fascistes entamaient une déforestation
systématique du continent, rejoindriez-vous -
71:20 - 71:23une armée de résistance clandestine,
en prenant le maquis, pour ensuite -
71:23 - 71:26attaquer les conseils d’administration et les
corridors du Reichstag afin d'en déloger les défricheurs -
71:26 - 71:29et, surtout, attaquer ceux qui
leur donnent les ordres? -
71:35 - 71:37Quel est votre seuil de tolérance.
Indiquez-moi le point exact -
71:37 - 71:39où vous vous déciderez enfin à vous défendre.
-
71:39 - 71:43Et si vous ne pouvez ou n'osez pas
définir ce seuil... demandez-vous pourquoi. -
71:45 - 71:50Réalisé, filmé, produit et monté
par Franklin López -
71:50 - 71:54Inspiré de Endgame
Volumes I et II par Derrick Jensen -
71:55 - 71:57PAROLES: Quand je fais face à la page,
je place la rage, -
71:57 - 72:00la place dans la stase
je ne l'efface pas. -
72:00 - 72:02C’est la base
couvre toutes tes bases, -
72:02 - 72:05fais gaffe à c'que tu dis,
ils te suivent à la trace. -
72:05 - 72:07Cartes sur table
t'attends pas à des as, -
72:07 - 72:10les yeux d'la caméra t'épient
en public, sur la place, -
72:10 - 72:12et je déteste ça,
alors je prends -
72:12 - 72:14ce micro et j’écris
ces mots, -
72:14 - 72:16et mes jambes me portent, pas à pas,
-
72:16 - 72:19les gens courent après tout ce qui brille, mais moi j’ai vu les sommets.
-
72:19 - 72:21Mon temps n’est pas perdu, je trace le ciel,
-
72:21 - 72:23je lis toute la fumée
que j'fume pour trouver -
72:23 - 72:25à temps tous les espaces de la pensée.
-
72:25 - 72:28Regarde, c'est comme ça,
c'est ma vie, -
72:28 - 72:30et c’est pour ça que je ne me
presse pas vers la ligne d’arrivée. -
72:30 - 72:32Viendra le temps, le moment choisi
-
72:32 - 72:34pour briller, je ne vais pas le manquer.
-
72:34 - 72:37Alors je prends mon temps, le broie et le casse,
-
72:37 - 72:39le roule très fin, l'allume et le brûle.
-
72:39 - 72:41Fumer des blunts, je fume,
pour la fin des temps -
72:41 - 72:43on s'entraîne à fond en attendant.
-
72:43 - 72:45Serre ton point et lève-le au ciel.
-
72:45 - 72:47Vois le feu dans ses yeux.
-
72:47 - 72:49Tu l'fais ou tu l'fais pas; ça n'suffit pas d'essayer.
-
72:49 - 72:52C’est dur de trouver la vérité, c'est pas une vie.
-
72:52 - 72:54Ils t'ont coupé les ailes, comment vas-tu voler?
-
72:54 - 72:57Tu vas mentir?
Tu vas mourir? -
72:57 - 72:59alors d'ici là,
vas-tu te risquer? -
72:59 - 73:01Un à un
on se multiplie. -
73:01 - 73:04Les yeux tournés vers le soleil,
laisse-le briller. -
73:04 - 73:07Maintenant, agis maintenant
-
73:07 - 73:09Maintenant, choisis
ton camp -
73:09 - 73:11Il faut
le faire, -
73:11 - 73:13C'est le temps
c’est MAINTENANT! -
73:14 - 73:17Maintenant, agis maintenant
-
73:17 - 73:18Maintenant, change
ta vie -
73:18 - 73:21C’est à toi
de le faire -
73:21 - 73:23C'est le temps
c’est MAINTENANT! -
73:32 - 73:34Encore plus de pollution
et tu vas frire, -
73:34 - 73:37alors commence à agir,
agir ou mourir. -
73:37 - 73:39Sans actions, des factions
du groupe vont se séparer, -
73:39 - 73:42mais tu ne peux pas déconner
si tu choisis d'y aller. -
73:42 - 73:44Et tu ne peux pas hésiter,
tu dois choisir ton côté. -
73:44 - 73:46Tu peux continuer d'obéir
ou faire ce qui est juste. -
73:46 - 73:49Vas-tu te laisser piétiner
ou vas-tu te battre? -
73:49 - 73:51Pas de justice, pas de paix,
la guerre est pour ce soir, -
73:51 - 73:54et je suis un poltergeist,
tu sais, un esprit violent, -
73:54 - 73:57le produit d’un monde
beaucoup trop violent. -
73:57 - 74:00Tellement de personnes, d’arbres,
d’animaux meurent en une minute. -
74:00 - 74:02À quoi bon leur demander d’arrêter,
ils n’essaient même pas d’écouter. -
74:02 - 74:04Tant qu'on ne fera rien,
ils ne craindront rien. -
74:04 - 74:07Aller en guerre contre la machine,
tout faire pour la détruire. -
74:07 - 74:09Jusqu’à ce qu’elle soient anéantie,
chaque jour sera un jour violent. -
74:09 - 74:12Et ils attendent de toi
que tu protestes en silence, -
74:12 - 74:14que tu restes pacifique et inefficace
tandis qu’on meurt dans la déchéance. -
74:14 - 74:17Il faut se soulever,
fuck les prières, agenouillés. -
74:17 - 74:19Curés et enseignants
nous induisent en erreur, -
74:19 - 74:21politiciens et policiers
tous ce qu’ils ont à dire c’est: -
74:21 - 74:24«Obéissez à vos maîtres d'entreprise,
achetez tout ce qu’ils ont à offrir». -
74:24 - 74:27Arrêtez d’acheter leur merde
et commencez à les faire payer. -
74:27 - 74:29Assez de leur petit jeu --
nous ne voulons plus jouer. -
74:29 - 74:32Combattons-les jusqu’à la mort
ou au prix de la liberté. -
74:32 - 74:34Commencez à leur lancer des molotovs,
arrêtez de leur lancer des bouquets. -
74:34 - 74:37Faites-les payer ces bâtards
comme l’a fait Ted Kaczynski. -
74:37 - 74:39Sabotez leurs machines
et rédigez des communiqués -
74:39 - 74:42sur les murs à la bombe
juste des gros A cerclés! -
74:42 - 74:44Maintenant, agis maintenant
-
74:44 - 74:47Maintenant, choisis ton camp
-
74:47 - 74:49Il faut le faire
-
74:49 - 74:52C’est le temps, c'est MAINTENANT!
-
74:52 - 74:54Maintenant, agis maintenant
-
74:54 - 74:57Maintenant, change ta vie
-
74:57 - 74:59C’est à toi
de le faire -
74:59 - 75:01C’est le temps, c'est MAINTENANT!
- Title:
- END:CIV - Resist or Die - WWW.ENDCIV.COM
- Description:
-
http://endciv.com
END:CIV examines our culture's addiction to systematic violence and environmental exploitation, and probes the resulting epidemic of poisoned landscapes and shell-shocked nations. Based in part on Endgame, the best-selling book by Derrick Jensen, END:CIV asks: "If your homeland was invaded by aliens who cut down the forests, poisoned the water and air, and contaminated the food supply, would you resist?"The causes underlying the collapse of civilizations are usually traced to overuse of resources. As we write this, the world is reeling from economic chaos, peak oil, climate change, environmental degradation, and political turmoil. Every day, the headlines re-hash stories of scandal and betrayal of the public trust. We don't have to make outraged demands for the end of the current global system — it seems to be coming apart already.
But acts of courage, compassion and altruism abound, even in the most damaged places. By documenting the resilience of the people hit hardest by war and repression, and the heroism of those coming forward to confront the crisis head-on, END:CIV illuminates a way out of this all-consuming madness and into a saner future.
Backed by Jensen's narrative, the film calls on us to act as if we truly love this land. The film trips along at a brisk pace, using music, archival footage, motion graphics, animation, slapstick and satire to deconstruct the global economic system, even as it implodes around us. END:CIV illustrates first-person stories of sacrifice and heroism with intense, emotionally-charged images that match Jensen's poetic and intuitive approach. Scenes shot in the back country provide interludes of breathtaking natural beauty alongside clearcut evidence of horrific but commonplace destruction.
END:CIV features interviews with Paul Watson, Waziyatawin, Gord Hill, Michael Becker, Peter Gelderloos, Lierre Keith, James Howard Kunstler, Stephanie McMillan, Qwatsinas, Rod Coronado, John Zerzan and more.
- Video Language:
- English
- Duration:
- 01:15:51
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