-
« Bien loin là-haut sur la montagne,
-
Au milieu de chaque pâturage,
-
Dans l’herbe fraîche et les gentianes,
-
Vous trouverez une petite maison.
-
Le "védelièr", le "cantalés",
Avec le berger,
-
Y poussent de fiers cris,
-
Vous l’avez là votre buron.
-
Quand vous entrerez dans la cuisine,
-
Vous y verrez comme mobilier,
-
Autour d’une table peu mise,
-
Les petites chandelles et les colliers.
-
Et sur l'arrière dans le terrier,
-
La bonne cave,
-
Dans la fraîcheur et dans l'obscurité,
-
Elle garde la fourme du buron.
-
Et tout en haut sous la toiture,
-
À côté du foin pour les petits veaux,
-
Chacun enveloppé dans sa couverture,
-
Les hommes ferment les yeux.
-
Quand dans la nuit souffle en hurlant,
-
Le vent du Cantal,
-
Caché derrière le parc,
-
S’endort le troupeau du buron.
-
Et le matin, bien réveillés,
-
Dans la gelée blanche et les pieds nus,
-
Avec le tabouret et le seau,
-
S’en vont les hommes du buron.
-
Quand les veaux ont quelque peu
Tété,
-
Chaque tétine sur le seau,
-
Est une belle fontaine de lait.
-
Quand à la fin d’un repas,
-
Vous goûterez la fourme d’Aubrac,
-
Vous penserez que soir et matin,
-
Les "cantalés" ont trimé,
-
Pour vous donner comme dessert,
-
Le bon fromage,
-
Et vous crierez dans un "aüc" :
-
“Vive les hommes du buron !”
-
Vive tous les "cantalés",
-
Qui font la fourme et le fromage,
-
Et les bergers des pâturages,
-
Au milieu de leur troupeau d'aubracs,
-
Vive le "rol", le "vedelièr",
-
De la montagne,
-
Et que toujours sur chaque sommet,
-
Restent dressés les burons. »