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Que représente mon voile pour vous?

  • 0:02 - 0:06
    Quelqu'un comme moi
    passe à côté de vous dans la rue.
  • 0:07 - 0:09
    Vous demandez-vous si c'est une mère,
  • 0:09 - 0:10
    une réfugiée,
  • 0:10 - 0:12
    ou si elle est victime d'oppression ?
  • 0:12 - 0:14
    Ou pensez-vous qu'elle est cardiologue,
  • 0:14 - 0:15
    avocate,
  • 0:15 - 0:17
    ou politicienne dans votre ville ?
  • 0:18 - 0:20
    Me regardez-vous de haut en bas
  • 0:20 - 0:22
    en vous demandant si je suis sexy
  • 0:22 - 0:26
    ou si mon mari
    m'a forcée à m'habiller comme ça ?
  • 0:26 - 0:29
    Et si je portais mon foulard comme ça ?
  • 0:32 - 0:35
    Je peux marcher dans la rue
    habillée exactement pareil
  • 0:35 - 0:37
    et la façon dont je suis perçue et traitée
  • 0:37 - 0:41
    dépend de la manière
    dont je porte ce bout de tissu.
  • 0:41 - 0:44
    Mais je ne vais pas vous faire
    un énième monologue sur le hijab
  • 0:44 - 0:48
    parce que Dieu sait que les musulmanes
    sont bien plus qu'un bout de tissu
  • 0:48 - 0:52
    qu'elles choisissent ou non
    de mettre sur la tête.
  • 0:52 - 0:56
    Je veux que vous regardiez
    au-delà de vos préjugés.
  • 0:56 - 0:58
    Et si je vous croisais et que plus tard,
  • 0:58 - 1:02
    vous découvriez qu'en fait
    je conçois des voitures de course
  • 1:02 - 1:03
    que je m'en suis créé une et que à la fac,
  • 1:03 - 1:05
    j'ai été présidente
    de l'équipe de course ?
  • 1:05 - 1:07
    Parce que c'est la vérité.
  • 1:07 - 1:12
    Et si je vous disais que j'ai fait
    de la boxe pendant cinq ans ?
  • 1:12 - 1:14
    Parce que ça aussi, c'est vrai.
  • 1:14 - 1:17
    Est-ce que vous seriez surpris ?
  • 1:17 - 1:19
    Pourquoi ?
  • 1:19 - 1:21
    Mesdames et messieurs, au final
  • 1:21 - 1:24
    votre surprise et
    la réaction qui en découle
  • 1:24 - 1:27
    sont dues à ce que
    l'on appelle les préjugés inconscients
  • 1:27 - 1:28
    ou préjugés implicites.
  • 1:28 - 1:32
    Et ça se traduit par
    un manque ridiculement néfaste
  • 1:32 - 1:33
    de diversité dans nos entreprises
  • 1:33 - 1:36
    en particulier
    dans les secteurs influents.
  • 1:36 - 1:38
    N'est-ce pas,
    cher Cabinet Fédéral australien ?
  • 1:38 - 1:40
    (Applaudissements)
  • 1:40 - 1:43
    Laissez-moi éclaircir un point important.
  • 1:43 - 1:47
    Ne confondez pas préjugés inconscients
    et discrimination volontaire.
  • 1:47 - 1:50
    Je ne dis pas qu'en chacun de vous
    se cache un sexiste, un raciste,
  • 1:50 - 1:53
    ou un âgiste
    qui attend de pouvoir sortir.
  • 1:53 - 1:55
    Ce n'est pas ce que je dis.
  • 1:55 - 1:57
    Nous avons tous des préjugés.
  • 1:57 - 2:00
    Nous voyons le monde
    qui nous entoure à travers eux.
  • 2:00 - 2:02
    Je n'accuse personne.
  • 2:02 - 2:03
    Ce n'est pas un crime.
  • 2:03 - 2:06
    Nous devons seulement
    identifier nos préjugés,
  • 2:06 - 2:09
    en prendre conscience et les combattre.
  • 2:09 - 2:10
    Ils peuvent concerner la race
  • 2:10 - 2:12
    ou bien le sexe.
  • 2:12 - 2:15
    Et aussi la classe sociale,
    l'éducation ou le handicap d'une personne.
  • 2:15 - 2:18
    En fait, nous avons tous des préjugés
    sur ce qui est différent,
  • 2:18 - 2:21
    sur ce qui sort des normes sociales.
  • 2:21 - 2:24
    Le problème, c'est que
    si nous voulons vivre dans un monde
  • 2:24 - 2:27
    où les circonstances de notre naissance
  • 2:27 - 2:30
    n'influence pas notre avenir
  • 2:30 - 2:32
    et où l'égalité des chances
    est une évidence
  • 2:32 - 2:36
    alors chacun d'entre nous a
    un rôle à jouer
  • 2:36 - 2:39
    pour s'assurer qu'aucun préjugé
    inconscient ne dirigent nos vies.
  • 2:40 - 2:44
    Une célèbre expérience a été menée
    concernant les préjugés inconscients
  • 2:44 - 2:48
    portant sur le sexe dans les années 70-80.
  • 2:48 - 2:52
    Les orchestres à l'époque
    étaient constitués en majorité d'hommes
  • 2:52 - 2:54
    avec seulement 5% de femmes.
  • 2:54 - 2:58
    Apparemment, on pensait
    que les hommes jouaient différemment
  • 2:58 - 3:01
    probablement mieux... probablement.
  • 3:01 - 3:04
    Mais en 1952
    l'Orchestre Symphonique de Boston
  • 3:04 - 3:05
    entama une expérience.
  • 3:05 - 3:07
    Ils firent des auditions à l'aveugle.
  • 3:07 - 3:11
    Au lieu de faire face au jury
    le candidat jouait derrière un écran.
  • 3:11 - 3:12
    Curieusement,
  • 3:12 - 3:15
    aucun changement n'a été
    immédiatement observé
  • 3:15 - 3:18
    jusqu'à ce qu'on demande aux candidats
    de retirer leurs chaussures
  • 3:18 - 3:20
    avant d'entrer dans la pièce.
  • 3:20 - 3:22
    Parce que le claquement des talons
  • 3:22 - 3:24
    contre le parquet
  • 3:24 - 3:26
    suffisait à trahir l'identité des femmes.
  • 3:26 - 3:27
    Ecoutez ça :
  • 3:27 - 3:29
    les résultats de l'audition ont montré
  • 3:29 - 3:32
    qu'une femme avait 50% de chances en plus
  • 3:32 - 3:35
    de passer avec succès
    le premier stade des éliminatoires.
  • 3:35 - 3:40
    Et qu'elle avait
    trois fois plus de chance d'être prise.
  • 3:40 - 3:41
    Qu'est-ce que ça montre ?
  • 3:41 - 3:45
    Malheureusement pour les hommes
    ils ne jouent pas différemment,
  • 3:45 - 3:48
    mais on avait l'impression
    que c'était le cas.
  • 3:48 - 3:51
    Et c'était ce préjugé
    qui déterminait leur réussite.
  • 3:51 - 3:54
    Nous venons donc d'identifier
    et de reconnaître l'existence
  • 3:54 - 3:55
    d'un préjugé.
  • 3:55 - 3:57
    Et nous faisons tous ça.
  • 3:57 - 3:59
    Je vais vous donner un exemple.
  • 3:59 - 4:02
    Un père et son fils ont
    un horrible accident de voiture.
  • 4:02 - 4:04
    Le père meurt sur le coup
  • 4:04 - 4:08
    et le fils, qui est gravement blessé,
    est emmené en urgence à l'hôpital.
  • 4:08 - 4:11
    Le médecin regarde l'enfant
    quand il arrive
  • 4:11 - 4:14
    et déclare qu'il ne peut pas opérer.
  • 4:14 - 4:16
    Pourquoi ?
  • 4:16 - 4:19
    Parce que l'enfant est son fils.
  • 4:19 - 4:20
    Comment est-ce possible ?
  • 4:20 - 4:21
    Mesdames et Messieurs,
  • 4:21 - 4:24
    le médecin est la mère de l'enfant.
  • 4:24 - 4:26
    Maintenant levez la main sans honte,
  • 4:26 - 4:30
    levez la main si vous pensiez au départ
    que le médecin était un homme ?
  • 4:31 - 4:34
    Voici la preuve que
    les préjugés inconscients existent
  • 4:34 - 4:37
    mais nous devons tous
    nous en rendre compte
  • 4:37 - 4:40
    et chercher des moyens de les dépasser
  • 4:40 - 4:42
    pour pouvoir trouver des solutions.
  • 4:43 - 4:45
    Et parmis les choses intéressantes
  • 4:45 - 4:48
    concernant les préjugés inconscients
    on trouve le sujet des quotas.
  • 4:48 - 4:51
    C'est quelque chose dont on parle souvent.
  • 4:51 - 4:54
    Et parmi les critiques
    il y a l'idée de mérite.
  • 4:54 - 4:57
    Ecoutez, je ne veux pas être choisie
    parce que je suis une femme.
  • 4:57 - 4:59
    Je veux être choisie
    parce que je le mérite,
  • 4:59 - 5:02
    et que je suis la plus qualifiée
    pour ce job.
  • 5:02 - 5:05
    C'est un sentiment assez répandu
    parmi les femmes ingénieurs
  • 5:05 - 5:06
    avec qui je travaille et que je connais.
  • 5:06 - 5:08
    Je sais de quoi je parle, j'en suis une.
  • 5:08 - 5:11
    Mais si cette idée de mérite est vraie,
  • 5:11 - 5:15
    pourquoi, comme le montre une expérience
    organisée par l'université de Yale en 2012
  • 5:15 - 5:20
    pour des C.V. identiques envoyés pour
    un poste de technicien de laboratoire,
  • 5:20 - 5:23
    pourquoi une Jennifer serait-elle jugée
    moins compétente,
  • 5:23 - 5:25
    aurait-elle moins de chance
    d'obtenir le poste,
  • 5:25 - 5:29
    et serait-elle moins bien payée
    qu'un John ?
  • 5:30 - 5:32
    Le préjugé inconscient est là,
  • 5:32 - 5:34
    et nous devons
    trouver un moyen de le dépasser.
  • 5:34 - 5:36
    Et vous savez, c'est intéressant,
  • 5:36 - 5:38
    il y a des recherches qui expliquent ça,
  • 5:38 - 5:40
    pourquoi on appelle ça
    le paradoxe du mérite.
  • 5:40 - 5:43
    Dans ces organisations,
    et c'est assez ironique,
  • 5:43 - 5:47
    dans ces organisations qui parlent
    du mérite comme de leur vertu phare
  • 5:47 - 5:48
    quant à leurs embauches
  • 5:48 - 5:52
    ils sont plus susceptibles d'embaucher
    des hommes et de les payer plus
  • 5:52 - 5:55
    parce qu'apparemment
    le mérite est une qualité masculine.
  • 5:55 - 5:56
    Attendez !
  • 5:56 - 5:59
    Vous pensez que vous me connaissez bien
  • 5:59 - 6:02
    que vous savez ce qui se passe.
  • 6:02 - 6:06
    Pouvez-vous m'imaginer
    piloter un truc comme ça ?
  • 6:06 - 6:08
    Vous pouvez imaginer
    que j'arrive et que je fais
  • 6:08 - 6:11
    « Hé les gars, voilà ce qui se passe.
    C'est comme ça qu'on fait. »
  • 6:11 - 6:14
    Je suis contente que vous le puissiez.
  • 6:19 - 6:22
    (Applaudissements)
  • 6:25 - 6:28
    Parce que mesdames et messieurs,
    c'est mon boulot.
  • 6:28 - 6:31
    Ce qui est bien avec ce boulot
    c'est que c'est assez amusant.
  • 6:31 - 6:33
    En fait, en Malaisie
  • 6:33 - 6:35
    inutile de parler
    d'une musulmane sur une plateforme.
  • 6:35 - 6:37
    Il y en a trop.
  • 6:37 - 6:38
    Mais c'est marrant.
  • 6:38 - 6:40
    Je me revois dire à un des gars
  • 6:40 - 6:43
    « Hé, mec, j'ai vraiment envie
    d'apprendre à surfer. »
  • 6:43 - 6:45
    Il a dit : « Yassmin je ne vois pas
    comment tu peux surfer
  • 6:45 - 6:48
    avec tout ce barda sur toi,
  • 6:48 - 6:50
    et je ne connais pas
    de plages réservées aux femmes. »
  • 6:50 - 6:53
    Et puis le gars a trouvé
    une idée brillante
  • 6:53 - 6:55
    Il m'a dit : « Tu diriges
    cette organisation,
  • 6:55 - 6:57
    Jeunesse Sans Frontière, non ?
  • 6:57 - 7:01
    Pourquoi tu ne crées pas une ligne
    de vêtements de plage pour musulmanes ?
  • 7:01 - 7:04
    Tu peux l'appeler
    « Jeunesse Sans Short de Bain. »
  • 7:04 - 7:05
    (Rires)
  • 7:05 - 7:07
    Et j'étais là : « Merci les gars. »
  • 7:07 - 7:10
    Et je me rappelle d'un autre gars
    qui me disait que je devrais
  • 7:10 - 7:12
    manger autant de yaourt que possible
  • 7:12 - 7:15
    parce que c'était toute la culture
    que j'allais trouver là-bas.
  • 7:17 - 7:20
    Et le problème
    c'est que c'était assez vrai,
  • 7:20 - 7:24
    parce qu'on manque cruellement
    de diversité dans nos employés,
  • 7:24 - 7:26
    surtout à des postes influents.
  • 7:26 - 7:27
    En 2010,
  • 7:27 - 7:30
    l'Université Nationale australienne
    a fait un test
  • 7:30 - 7:33
    en envoyant 4 000 candidatures identiques
  • 7:33 - 7:37
    à des postes en bas de l'échelle
    pour la plupart.
  • 7:37 - 7:41
    Pour obtenir le même nombre d'entretiens
    que quelqu'un avec un nom anglo-saxon
  • 7:41 - 7:46
    vous devez envoyer 68% de candidatures
    en plus si vous êtes Chinois.
  • 7:46 - 7:48
    Si vous êtes du Moyen-Orient
    ...Abdel-Magied...
  • 7:48 - 7:50
    vous devez en envoyer 64% de plus
  • 7:50 - 7:53
    et si vous êtes Italien
    vous avez de la chance
  • 7:53 - 7:55
    vous ne devez en envoyer
    que 12% supplémentaires.
  • 7:55 - 7:58
    Dans la Silicon Valley
    ce n'est pas tellement mieux.
  • 7:58 - 8:00
    Des résultats de diversité
    sont sortis sur Google
  • 8:00 - 8:07
    et il y a 61% de Blancs, 30% d'Asiatiques
    et quelques 9% de Noirs, d'Hispaniques
  • 8:07 - 8:10
    et de tous les autres.
    Et ce n'est pas bien mieux
  • 8:10 - 8:13
    dans le reste du secteur de
    la technologie, ils l'ont admis,
  • 8:13 - 8:15
    mais je ne suis pas sûre
    qu'ils fassent grand chose.
  • 8:15 - 8:17
    Le truc,
    c'est que ça n'évolue pas au sommet.
  • 8:17 - 8:19
    Une étude réalisée par Green Park,
  • 8:19 - 8:23
    un fournisseur
    de cadres supérieurs en Grande-Bretagne,
  • 8:23 - 8:28
    montre que plus de la moitié
    des 100 plus grandes entreprises
  • 8:28 - 8:30
    n'ont que des directeurs blancs
    dans leurs rangs,
  • 8:30 - 8:32
    exécutifs ou non.
  • 8:32 - 8:36
    Et deux sur trois n'ont pas de cadres
  • 8:36 - 8:38
    issus d'une minorité.
  • 8:38 - 8:41
    Et la plupart de ceux
    qui ont réussi à atteindre ce niveau
  • 8:41 - 8:42
    sont des directeurs non-exécutifs.
  • 8:42 - 8:45
    Ils n'ont donc pas beaucoup d'influence.
  • 8:45 - 8:47
    Je vous ai dit pas mal de trucs horribles.
  • 8:47 - 8:49
    Vous vous dites :
  • 8:49 - 8:52
    « Mon dieu, c'est affreux !
    Qu'est-ce que je peux faire ? »
  • 8:52 - 8:54
    Heureusement,
  • 8:54 - 8:56
    nous avons vu qu'il y avait un problème.
  • 8:56 - 9:01
    Les opportunités manquent
    et c'est dû aux préjugés inconscients.
  • 9:02 - 9:04
    Mais vous vous dites peut-être:
  • 9:04 - 9:07
    « Je ne suis pas noir.
    Qu'est-ce que ça peut me faire ? »
  • 9:08 - 9:10
    Je vais vous le dire.
  • 9:10 - 9:12
    Comme je l'ai déjà dit,
  • 9:12 - 9:16
    nous vivons dans un monde
    où nous recherchons un idéal.
  • 9:16 - 9:17
    Et si nous voulons créer un monde
  • 9:17 - 9:20
    où nos origines
    n'ont pas d'importance
  • 9:20 - 9:22
    nous devons tous participer à la solution.
  • 9:22 - 9:25
    Et l'auteur de l'expérience
    sur les C.V. de laboratoire
  • 9:25 - 9:27
    a trouvé un début de solution.
  • 9:27 - 9:30
    Elle a dit que ce qui rassemblait
    les femmes qui ont réussi
  • 9:30 - 9:32
    l'unique chose qu'elles ont en commun
  • 9:32 - 9:35
    était qu'elles avaient de bons mentors.
  • 9:35 - 9:37
    Nous avons tous entendu parler de mentors
  • 9:37 - 9:40
    c'est chose courante.
  • 9:40 - 9:43
    Voici un nouveau défi pour vous.
  • 9:43 - 9:47
    Je vous défie tous et toutes
    de conseiller quelqu'un de différent.
  • 9:48 - 9:49
    Pensez-y.
  • 9:49 - 9:52
    Nous voulons tous conseiller
    quelqu'un qui nous semble familier,
  • 9:52 - 9:53
    qui nous ressemble,
  • 9:53 - 9:54
    avec qui on partage des choses.
  • 9:54 - 9:57
    Si je vois une musulmane mal se comporter
  • 9:57 - 9:59
    Je lui dis « Ça va ? On peut parler. »
  • 9:59 - 10:02
    Vous entrez dans une pièce
    où quelqu'un a été à l'école avec vous,
  • 10:02 - 10:03
    qui fait les mêmes sports,
  • 10:03 - 10:07
    il y a de fortes chances pour que
    vous vouliez aider cette personne.
  • 10:07 - 10:11
    Mais pour la personne dans la pièce
    qui n'a pas de point commun avec vous,
  • 10:11 - 10:13
    c'est très difficile
    de retrouver la même envie.
  • 10:13 - 10:16
    Trouver quelqu'un
    de différent à conseiller,
  • 10:16 - 10:19
    quelqu'un qui ne vient pas
    du même milieu que vous,
  • 10:19 - 10:20
    quel que soit ce milieu,
  • 10:20 - 10:23
    revient à ouvrir des portes
    aux gens qui ne pouvait même pas
  • 10:23 - 10:25
    atteindre la fichue entrée.
  • 10:26 - 10:30
    Parce que, Mesdames et Messieurs,
    le monde est injuste.
  • 10:30 - 10:32
    On ne naît pas
    tous avec les mêmes chances.
  • 10:32 - 10:35
    Je suis née dans l'une des plus pauvres
    villes du monde : Khartoum.
  • 10:35 - 10:37
    Je suis née noire, je suis une femme,
  • 10:37 - 10:41
    et je suis musulmane dans un monde
    où on se méfie de cette religion
  • 10:41 - 10:44
    pour des raisons que je ne contrôle pas.
  • 10:44 - 10:48
    Mais je reconnais aussi
    que je suis née avec des privilèges.
  • 10:48 - 10:50
    Mes parents sont géniaux,
  • 10:50 - 10:51
    j'ai reçu une bonne éducation,
  • 10:51 - 10:54
    et j'ai eu l'immense chance
    d'immigrer en Australie.
  • 10:54 - 10:57
    J'ai aussi eu la chance
    d'avoir des mentors géniaux
  • 10:57 - 11:00
    qui m'ont ouvert des portes
    dont j'ignorais jusqu'à l'existence.
  • 11:00 - 11:01
    Un mentor qui m'a dit
  • 11:01 - 11:03
    « Ton histoire est intéressante.
  • 11:03 - 11:06
    Écrivons quelque chose dessus
    pour que je puisse la partager. »
  • 11:06 - 11:07
    Un mentor qui m'a dit :
  • 11:07 - 11:10
    « Je sais que tu n'as vraiment
    rien à faire sur un derrick australien
  • 11:10 - 11:12
    mais viens quand même. »
  • 11:12 - 11:13
    Voilà où j'en suis, face à vous.
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    Et je ne suis pas la seule.
  • 11:14 - 11:17
    Il y a toutes sortes de gens
    dans ma communauté
  • 11:17 - 11:19
    que j'ai vus être aidés par des mentors.
  • 11:19 - 11:21
    Un jeune musulman à Sydney
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    qui a fini par se servir
    de l'aide de son mentor
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    pour commencer à faire du slam à Bankstown
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    et qui a aujourd'hui réussi.
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    Et il peut changer la vie
    de tellement d'autres jeunes.
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    Ou une femme à Brisbane,
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    une réfugiée afghane,
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    qui parlait à peine anglais
    en arrivant en Australie.
  • 11:38 - 11:40
    On lui a permis de devenir médecin
  • 11:40 - 11:43
    et elle a reçu le prix
    du Jeune Queenslander de l'année en 2008.
  • 11:43 - 11:46
    C'est un modèle.
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    Ce n'est vraiment pas facile.
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    C'est moi.
  • 11:57 - 12:00
    Mais je suis aussi la femme
    en tenue de travail orange,
  • 12:00 - 12:04
    et je suis aussi
    la femme en abaya du début.
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    Auriez-vous décidé de me conseiller
    si vous m'aviez vue
  • 12:07 - 12:09
    dans ces autres versions de moi-même ?
  • 12:09 - 12:11
    Parce que je suis la même personne.
  • 12:12 - 12:15
    Nous devons regarder
    au-delà de nos préjugés inconscients
  • 12:15 - 12:18
    trouver quelqu'un à conseiller
    qui est à l'opposé de notre univers,
  • 12:18 - 12:21
    car les changements profonds
    prennent du temps
  • 12:21 - 12:25
    et que je ne suis pas aussi patiente.
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    Si nous devons créer un changement,
  • 12:26 - 12:28
    si nous devons créer un monde,
  • 12:28 - 12:30
    où nous avons tous
    ce genre d'opportunités,
  • 12:30 - 12:33
    alors choisissez
    d'ouvrir la porte aux gens.
  • 12:33 - 12:36
    Parce que vous pensez peut-être
    que la diversité n'a rien à voir avec vous
  • 12:36 - 12:38
    mais nous appartenons tous au système.
  • 12:38 - 12:40
    Nous pouvons tous contribuer
    à la solution.
  • 12:40 - 12:43
    Si vous ne savez pas où trouver
    quelqu'un de différent,
  • 12:43 - 12:45
    allez là où vous n'allez jamais.
  • 12:45 - 12:47
    Si vous allez dans un lycée privé,
  • 12:47 - 12:48
    allez dans une école publique,
  • 12:48 - 12:52
    ou faites juste un saut dans votre
    centre local de soutien aux réfugiés.
  • 12:52 - 12:54
    Vous travaillez peut-être dans un bureau.
  • 12:54 - 12:57
    Invitez à sortir ce jeune diplômé
    qui n'a pas l'air à sa place...
  • 12:57 - 12:58
    exactement comme moi...
  • 12:58 - 12:59
    et ouvrez-lui des portes
  • 12:59 - 13:02
    pas juste pour la forme,
    nous ne sommes pas des victimes,
  • 13:02 - 13:04
    mais montrez-leur des opportunités,
  • 13:04 - 13:06
    parce qu'ouvrir votre monde
  • 13:06 - 13:09
    vous fera comprendre
    que vous avez accès à des portes
  • 13:09 - 13:11
    dont ils ignoraient l'existence même,
  • 13:11 - 13:14
    et dont vous ignoriez
    qu'ils n'y avaient pas accès.
  • 13:14 - 13:16
    Mesdames et Messieurs,
  • 13:16 - 13:20
    le manque d'opportunités est
    un problème pour notre communauté
  • 13:20 - 13:22
    surtout dû à des préjugés inconscients.
  • 13:22 - 13:26
    Mais chacun d'entre vous a
    le potentiel de changer ça.
  • 13:26 - 13:29
    Je sais que je vous ai lancé
    beaucoup de défis aujourd'hui
  • 13:29 - 13:32
    mais si vous pouviez prendre celui-ci
    et y pensez un peu différemment,
  • 13:32 - 13:36
    parce que la diversité est magique.
  • 13:36 - 13:40
    Et je vous encourage à regarder
    au-delà de vous premières impressions
  • 13:40 - 13:41
    parce que je vous parie
  • 13:41 - 13:43
    qu'elles sont probablement fausses.
  • 13:43 - 13:46
    Merci.
  • 13:49 - 13:53
    (Applaudissements)
Title:
Que représente mon voile pour vous?
Speaker:
Yassmin Abdel-Magied
Description:

Les préjugés inconscients sont des facteurs prévalents qui dominent notre culture, en nous poussant tous à faire des suppositions basées sur notre milieu et nos influences personnelles. Ces préjugés ont un impact sur tout ce qui nous entoure et il est temps pour nous d'être plus réfléchis, plus intelligents, meilleurs. Dans ce discours amusant et honnête, Yassmin Abdel-Magied choisit de nous surprendre pour tous nous défier de regarder au-delà des apparences.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
14:01

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