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Et si les pauvres prenaient part à l'urbanisme ?

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    Quelle est notre image des villes ?
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    Quand nous imaginons des villes,
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    nous les imaginons souvent
    ressemblant à ceci.
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    Et si ce que vous regardez
    n'était que la moitié du tableau,
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    et qu'il y avait une ville dans la ville.
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    Cette partie de la ville est souvent
    perçue comme des bidonvilles,
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    des squats, une partie informelle
  • 0:23 - 0:26
    et les gens qui y vivent
    sont dits être illégaux, informels,
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    des criminels, des assistés,
    des mendiants, etc.
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    Mais en réalité,
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    ce sont des gens pauvres
    n'ayant pas le choix.
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    La pauvreté est un cercle vicieux.
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    Si vous êtes né pauvre, cela peut prendre
    trois générations ou plus
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    pour en échapper.
  • 0:43 - 0:46
    Nombre sont contraints et forcés
    de prendre part à ce cycle sans choix,
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    de vie sur les trottoirs,
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    le long des voies ferrées,
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    dans des décharges,
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    le long des rivières,
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    dans des marécages
    et de nombreux autres endroits invivables,
  • 1:00 - 1:03
    sans eau potable,
    sans toilettes et sans logement.
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    Mais ces endroits ne me sont pas inconnus
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    car depuis l'âge de six ans,
    j'ai accompagné mon père, un médecin,
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    qui a traité des patients
    dans les bidonvilles de Bombay.
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    En grandissant, je l'aidais
    à porter ses sacs de médicaments
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    après mes cours --
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    j'adorais le faire.
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    Voulant faire quelque chose
    au sujet de ces habitats,
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    j'ai décidé de devenir architecte.
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    Mais assez tôt, j'ai réalisé
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    que la beauté de l'architecture
    était réservée aux riches.
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    Alors j'ai décidé de faire de l'urbanisme
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    et j'ai rejoint une ONG en Inde
    travaillant avec les pauvres des villes
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    qui s'organisent pour accéder
    à des services de base
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    comme l'eau, l'assainissement
    et le logement
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    pour les pauvres vivant dans des villes.
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    J'ai passé 10 ans de ma vie
    dans l'éducation professionnelle,
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    à apprendre,
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    puis j'ai passé cinq ans à désapprendre.
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    Car j'ai réalisé
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    que toute ma formation en architecture,
    en design et en urbanisme
  • 2:00 - 2:03
    ne tenait pas la route sur le terrain.
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    C'est là que j'ai appris
    le pouvoir du choix.
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    J'ai désappris de nombreuses choses,
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    mais il y a deux mythes
    au sujet des pauvres
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    auxquels nous croyons.
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    Le premier mythe est un sentiment
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    que la migration des gens pauvres
    vers les villes est un problème.
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    La migration est-elle vraiment un choix ?
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    Ma mentor Sheela Patel
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    demande à ceux qui voient cela
    comme un problème :
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    « Allez demander à votre grand-père
    d'où il vient. »
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    Que font les gens pauvres
    quand ils migrent dans les villes ?
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    Laissez-moi partager un exemple.
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    Voici l'aéroport international de Mumbai.
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    Ce que vous voyez en bleu,
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    ce sont de grands
    peuplements informels autour.
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    Près de 75 000 personnes y vivent.
  • 2:53 - 2:55
    Qui sont ces gens
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    qui travaillent en silence
    dans les hôtels, les restaurants
  • 2:59 - 3:02
    en tant que saisonniers,
    baby-sitters, aides à domicile
  • 3:02 - 3:04
    et d'innombrables autres emplois
  • 3:04 - 3:07
    dont nous avons besoin pour que les villes
    fonctionnent sans accroc ?
  • 3:07 - 3:09
    Et où vivent-ils ?
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    Dans la plupart des villes,
    ils vivent dans des bidonvilles.
  • 3:13 - 3:15
    Réfléchissons à nouveau.
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    Voulons-nous que les gens pauvres
    arrêtent de migrer dans nos villes ?
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    Et s'ils avaient le choix
    de ne pas le faire ?
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    Le second mythe
    est mon expérience personnelle.
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    C'est l'attitude que nous, professionnels,
    savons mieux que les autres.
  • 3:33 - 3:36
    Nous, professionnels, adorons
    faire des choix pour les autres,
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    en particulier pour les pauvres.
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    Laissez-moi partager une expérience.
  • 3:40 - 3:42
    Lors d'un séminaire
  • 3:42 - 3:45
    pour concevoir 250 nouvelles maisons
    pour des familles pauvres
  • 3:45 - 3:47
    issues d'un bidonville voisin,
  • 3:47 - 3:50
    différents matériaux de construction
    ont été présentés,
  • 3:50 - 3:54
    du papier-mâché au carton,
    structures alvéolées et ainsi de suite,
  • 3:54 - 3:56
    simplement du fait de leur prix abordable.
  • 3:57 - 4:00
    Mais il y a eu cette idée d'utiliser
    des conteneurs maritimes.
  • 4:01 - 4:03
    Nous l'avons immédiatement approuvée
  • 4:03 - 4:07
    car nous pensions que c'était
    durable, modulable, abordable.
  • 4:08 - 4:09
    Mais durant cette présentation,
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    une femme du bidonville
    s'est humblement exprimée.
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    Elle a demandé à l'intervenant :
  • 4:15 - 4:17
    « Choisiriez-vous d'y vivre ? »
  • 4:17 - 4:19
    (Rires)
  • 4:20 - 4:23
    « Sinon, pourquoi pensiez-vous
    que nous ferions ce choix ? »
  • 4:24 - 4:27
    Ce fut un moment personnel
    de désapprentissage pour moi
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    où j'ai réalisé que la pauvreté
    ne change que ce qui est abordable --
  • 4:30 - 4:32
    cela ne change pas les aspirations.
  • 4:33 - 4:37
    Les gens pauvres ont vécu toute leur vie
    dans des structures temporaires.
  • 4:37 - 4:39
    Ils passent d'un mur à un autre,
  • 4:39 - 4:41
    passant de la brique à la tôle.
  • 4:41 - 4:44
    Ils passent d'une construction
    à partir de bambou,
  • 4:44 - 4:46
    de bâches, de plastique,
    à du carton, à de la tôle,
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    aux briques et au ciment,
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    tout comme nous.
  • 4:50 - 4:54
    Quelque part, nous leur avons
    imposé nos choix.
  • 4:54 - 4:56
    Devrions-nous leur imposer nos choix
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    ou devrions-nous étoffer leurs choix ?
  • 5:00 - 5:03
    Et si l'opportunité de choisir
    était donnée aux gens ?
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    Voici des femmes qui vivaient
    sur les trottoirs d'un quartier de Mumbai.
  • 5:09 - 5:13
    Elles étaient constamment confrontées
    à des évictions et en réponse à cela,
  • 5:13 - 5:16
    elles ont organisé un réseau de femmes
    appelé Mahila Milan.
  • 5:17 - 5:20
    Non seulement elles luttaient
    contre les évictions
  • 5:20 - 5:21
    face à ceux au pouvoir,
  • 5:21 - 5:23
    économisaient de l'argent,
    achetaient du terrain,
  • 5:23 - 5:27
    mais elles ont aussi conçu
    et aidé à construire leurs maisons.
  • 5:28 - 5:31
    C'étaient des femmes illettrées,
    comment ont-elles fait cela ?
  • 5:33 - 5:37
    Elles ont utilisé des matelas de sol
    et des saris pour comprendre les mesures.
  • 5:37 - 5:42
    Un sari fait quatre mètres de long
    et 1,5 mètre de large.
  • 5:42 - 5:45
    Elles ont utilisé
    ces objets simples du quotidien
  • 5:45 - 5:47
    pour démontrer des modèles de maisons.
  • 5:47 - 5:50
    Elles ont même créé trois options
    parmi lesquelles choisir
  • 5:50 - 5:53
    et ont invité tous les autres résidents
    à venir y jeter un coup d’œil.
  • 5:53 - 5:55
    (Rires)
  • 5:55 - 5:59
    Tout le monde a adoré cette option
    où il y avait un loft,
  • 5:59 - 6:01
    simplement du fait de deux choses.
  • 6:01 - 6:05
    Un : elle accueillait
    de grandes familles pour dormir.
  • 6:05 - 6:08
    Deux : elle permettait
    du travail à domicile
  • 6:08 - 6:10
    comme la création de bracelets,
    la conception de bijoux,
  • 6:10 - 6:13
    la broderie, l'emballage d'articles, etc.
  • 6:14 - 6:18
    Elles ont aussi décidé de ne pas avoir
    de toilettes à l'intérieur
  • 6:18 - 6:21
    mais de les avoir à l'extérieur,
    dans les couloirs,
  • 6:21 - 6:24
    car cela leur donnait plus d'espace
    et que c'était moins cher.
  • 6:25 - 6:29
    Les professionnels n'auraient jamais pu
    penser à une telle chose.
  • 6:30 - 6:34
    Une conception plus formelle aurait
    nécessité des toilettes à l'intérieur.
  • 6:35 - 6:38
    Ce sont de petits exemples --
  • 6:38 - 6:40
    laissez-moi faire part
    d'un contexte plus large :
  • 6:41 - 6:43
    881 millions de personnes --
  • 6:43 - 6:47
    c'est environ un sixième du monde
    à l'heure actuelle --
  • 6:47 - 6:49
    vivent dans des bidonvilles
    et des peuplements informels.
  • 6:49 - 6:54
    Presque chaque ville des pays du Sud
    a de grands bidonvilles
  • 6:54 - 6:56
    faisant la taille de communes.
  • 6:56 - 6:58
    Kibera à Nairobi,
  • 6:59 - 7:01
    Dharavi à Mumbai,
  • 7:03 - 7:06
    Khayelitsha en Afrique du Sud,
    ce n'en sont que quelques-uns.
  • 7:07 - 7:10
    Initialement, ils étaient tous
    sur des terrains en friche ou abandonnés
  • 7:10 - 7:13
    qui n'avaient jamais intéressé les villes.
  • 7:13 - 7:14
    Les villes grandissant,
  • 7:14 - 7:17
    les gens pauvres ont commencé
    à bâtir sur ces terres
  • 7:17 - 7:19
    et au fil du temps,
    leur ont donné de la valeur.
  • 7:20 - 7:23
    Aujourd'hui, ces terres sont devenues
    des hauts lieux immobiliers
  • 7:23 - 7:26
    dont tout le monde veut un morceau.
  • 7:26 - 7:30
    Comment les villes et ceux au pouvoir
    décident-ils de gérer cela ?
  • 7:31 - 7:34
    Ils les démolissent, expulsent les gens
  • 7:34 - 7:37
    et les éloignent de leurs villes
    et de leurs économies
  • 7:37 - 7:40
    afin de construire
    de nouvelles infrastructures.
  • 7:41 - 7:44
    Ils les placent
    dans des habitats verticaux
  • 7:45 - 7:48
    qui ressemblent à ceci.
  • 7:49 - 7:51
    Construits en grande densité,
  • 7:51 - 7:53
    ils manquent de lumière et de ventilation
  • 7:53 - 7:55
    et cela mène souvent
    à des conditions malsaines.
  • 7:57 - 7:59
    D'un côté,
  • 7:59 - 8:02
    les gens pauvres ne sont pas impliqués
    pour participer à la conception
  • 8:02 - 8:05
    et la construction est de faible qualité.
  • 8:05 - 8:07
    Et d'un autre côté,
  • 8:07 - 8:10
    ils ne comprennent pas
    comment réaliser l'entretien,
  • 8:10 - 8:12
    conserver des factures,
    conserver des documents,
  • 8:12 - 8:13
    former des sociétés --
  • 8:13 - 8:15
    cela est toujours difficile pour eux.
  • 8:17 - 8:21
    Forcés à intégrer cette société formelle,
  • 8:21 - 8:24
    ils finissent par ressembler à cela
    en quelques années.
  • 8:25 - 8:27
    Car la formalisation n'est pas un produit,
  • 8:27 - 8:28
    c'est un processus.
  • 8:28 - 8:32
    Passer de l'informel au formel
    est un périple pour les gens pauvres.
  • 8:32 - 8:34
    Cela prend du temps
    d'accepter et de s'adapter.
  • 8:36 - 8:39
    Quand ce choix n'est pas offert,
  • 8:39 - 8:40
    cela évolue ainsi
  • 8:40 - 8:43
    et je crains qu'à l'avenir,
    cela ne devienne des bidonvilles.
  • 8:46 - 8:47
    Au lieu de faire cela,
  • 8:47 - 8:49
    et si nous accueillions les gens pauvres
  • 8:50 - 8:52
    et leur offrions le choix
    de faire partie de nos villes
  • 8:52 - 8:54
    et les développions là où ils se trouvent,
  • 8:54 - 8:57
    leur offrant des services de base
    comme sur cette photo ?
  • 8:59 - 9:02
    Que se passe-t-il si les villes
    et les gouvernements travaillent ensemble,
  • 9:02 - 9:05
    si les gouvernements
    reconnaissent les gens pauvres
  • 9:05 - 9:07
    et qu'ils peuvent construire ensemble ?
  • 9:07 - 9:09
    Ceci est Mukuru.
  • 9:10 - 9:12
    C'est un grand
    peuplement informel à Nairobi.
  • 9:12 - 9:15
    C'est l'un des plus grands
    peuplements en Afrique.
  • 9:15 - 9:17
    Il héberge 300 000 personnes
  • 9:17 - 9:20
    vivant sur un peu plus de 250 hectares.
  • 9:21 - 9:23
    Pour aider à comprendre l'échelle,
  • 9:23 - 9:25
    c'est comme faire tenir
    la population de Pittsburgh
  • 9:25 - 9:27
    dans Central Park, à New York.
  • 9:28 - 9:30
    C'est Mukuru.
  • 9:31 - 9:33
    Pour offrir un aperçu,
  • 9:33 - 9:35
    voici les conditions d'habitation.
  • 9:37 - 9:39
    Et voici ce qu'il y a entre les logements.
  • 9:41 - 9:44
    Brièvement, à quoi ressemble
    la vie à Mukuru ?
  • 9:45 - 9:49
    550 personnes utilisent
    un seul robinet d'eau
  • 9:49 - 9:51
    et payent neuf fois plus
  • 9:51 - 9:54
    que n'importe qui d'autre
    dans la ville ne paierait,
  • 9:54 - 9:56
    car il n'y a pas
    d'infrastructures hydrauliques
  • 9:56 - 9:57
    et que l'eau est vendue.
  • 9:59 - 10:03
    Nombre reviennent du travail et découvrent
    que leur maison n'existe plus
  • 10:03 - 10:05
    car elle a été détruite au bulldozer
  • 10:05 - 10:06
    ou brûlée.
  • 10:09 - 10:11
    Lassée de cette situation,
  • 10:11 - 10:14
    une fédération locale
    d'habitants du bidonville, Muungano,
  • 10:14 - 10:16
    a décidé de faire quelque chose.
  • 10:16 - 10:18
    En quatre ans,
  • 10:18 - 10:22
    ils ont organisé la collecte
    de données avec 20 000 résidents,
  • 10:22 - 10:25
    ont cartographié les structures
    et ont tout réuni.
  • 10:26 - 10:28
    Le projet était très simple,
  • 10:28 - 10:30
    ils n'avaient besoin que de quatre choses.
  • 10:30 - 10:32
    Ils voulaient de l'eau potable,
  • 10:32 - 10:34
    des toilettes, des routes décentes
  • 10:34 - 10:37
    et surtout, ne pas être expulsés.
  • 10:39 - 10:42
    Ils ont présenté cela
    au gouvernement de Nairobi.
  • 10:42 - 10:45
    Pour la première fois de l'histoire,
  • 10:45 - 10:47
    une ville a accepté de le faire.
  • 10:48 - 10:50
    La ville de Nairobi,
    le gouvernement du Kenya,
  • 10:50 - 10:53
    a déclaré Mukuru comme étant
    une zone d'urbanisme spéciale,
  • 10:53 - 10:56
    signifiant que les gens pouvaient
    proposer leur propre projet.
  • 10:56 - 11:00
    Les gens pouvaient décider d'inventer
    leurs propres normes et standards,
  • 11:00 - 11:03
    car les standards qui fonctionnent
    pour les citoyens formels
  • 11:03 - 11:06
    ne fonctionnent pas
    dans un environnement informel.
  • 11:06 - 11:09
    Qu'est-ce que cela signifie,
    pour partager un exemple ?
  • 11:10 - 11:11
    Si ce sont les routes à Mukuru,
  • 11:11 - 11:15
    vous voyez qu'il y a des maisons
    des deux côtés de la route.
  • 11:16 - 11:19
    Pour faire passer un bus urbain,
  • 11:19 - 11:20
    d'après les standards,
  • 11:20 - 11:24
    les urbanistes auraient choisi
    une route luxueuse de 25 mètres de large.
  • 11:25 - 11:29
    Cela reviendrait à déplacer
    25% des structures --
  • 11:29 - 11:31
    cela fait beaucoup de monde.
  • 11:32 - 11:36
    Au lieu de faire cela, nous avons proposé
    une route de 12 mètres de large
  • 11:36 - 11:39
    laissant les structures intactes
    et faisant passer un bus urbain
  • 11:39 - 11:41
    sans faire de compromis
    sur trop de services.
  • 11:42 - 11:46
    Pour un autre cas,
    parlons de toilettes communautaires.
  • 11:46 - 11:48
    Dans les zones à forte densité,
  • 11:48 - 11:51
    où il n'est pas question
    de toilettes individuelles,
  • 11:51 - 11:53
    comme les toilettes publiques
    que nous avons ici.
  • 11:54 - 11:57
    Nous choisirions une section hommes
    et une section femmes.
  • 11:58 - 12:00
    Mais imaginez cette situation.
  • 12:00 - 12:03
    Le matin, durant l'heure de pointe
    pour aller aux toilettes,
  • 12:03 - 12:06
    quand tout le monde
    a très envie de se soulager,
  • 12:06 - 12:09
    si vous faites la queue parmi 50 personnes
  • 12:09 - 12:12
    et qu'un enfant se tient
    derrière un adulte,
  • 12:12 - 12:13
    qui gagne ?
  • 12:14 - 12:16
    Les enfants finissent accroupis dehors.
  • 12:17 - 12:19
    C'est pourquoi les femmes ont décidé
  • 12:19 - 12:22
    de proposer une zone séparée
    où les enfants peuvent s'accroupir.
  • 12:22 - 12:24
    Qui aurait pensé à une telle chose ?
  • 12:25 - 12:27
    L'idée est que,
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    quand les gens pauvres choisissent,
  • 12:28 - 12:30
    ils choisissent mieux.
  • 12:30 - 12:32
    Ils choisissent ce qui marche pour eux.
  • 12:34 - 12:36
    Le choix, c'est tout.
  • 12:36 - 12:38
    Et le pouvoir fait les choix.
  • 12:38 - 12:42
    Nous avons besoin que ceux au pouvoir --
  • 12:42 - 12:44
    les politiciens, les dirigeants,
    les gouvernements,
  • 12:44 - 12:48
    les architectes, les urbanistes,
    les institutions, les chercheurs --
  • 12:48 - 12:52
    et nous tous dans notre vie quotidienne
    respections les choix.
  • 12:53 - 12:57
    Au lieu de choisir ce qui est bien
    pour les gens, pour les pauvres,
  • 12:57 - 13:00
    reconnaissons et mettons
    en œuvre leurs choix.
  • 13:00 - 13:02
    C'est ainsi que nous pourrons construire
  • 13:02 - 13:05
    des villes meilleures
    et inclusives pour demain,
  • 13:05 - 13:06
    parachevant l'image des villes
  • 13:06 - 13:09
    construites à travers les choix
    de leurs habitants.
  • 13:09 - 13:10
    Merci.
  • 13:10 - 13:14
    (Applaudissements)
Title:
Et si les pauvres prenaient part à l'urbanisme ?
Speaker:
Smruti Jukur Johari
Description:

Près d'un milliard de gens dans le monde vivent dans des communautés informelles et dans des bidonvilles, souvent sans infrastructures de base telles que de l'eau potable, des toilettes ou des routes adéquates. L'urbaniste Smruti Jukur Johari analyse les mythes sur ces communautés et partage des exemples de solutions simples et pleines de bon sens qui émergent quand les gouvernements et les architectes travaillent avec les résidents plutôt que malgré eux.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
13:27

French subtitles

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