< Return to Video

Zeitgeist: Moving Forward - ENG MultiSub [FULL MOVIE]

  • 0:04 - 0:08
    Dans une société décadente, l'Art,
  • 0:08 - 0:14
    s'il est véritable, doit aussi refléter ce déclin.
  • 0:14 - 0:20
    Et à moins qu'il ne veuille briser la foi dans sa fonction sociale,
  • 0:20 - 0:25
    l'Art doit montrer le monde comme ouvert au changement.
  • 0:25 - 0:29
    Et aider à le changer.
  • 0:29 - 0:32
    - Ernst Fischer
  • 0:32 - 0:34
    Emeutes meurtrières pendant le plan du gouvernement
  • 0:34 - 0:37
    pour éviter un défaut sur ses prêts...
  • 0:37 - 0:39
    c'est que le chômage ne cesse d'augmenter
  • 0:39 - 0:41
    et il doit continuer d'augmenter
  • 0:41 - 0:45
    simplement parce que nous avons un excès de biens...
  • 0:45 - 0:46
    tout ça n'est que de l'argent emprunté...
  • 0:46 - 0:50
    et cette dette est détenue par des banques dans d'autres pays...
  • 0:51 - 0:55
    de l'A-R-G-E-N-T, sous la forme d'un prêt personnel commode ...
  • 0:55 - 0:57
    ...un filtre de cigarette qui n'altère pas le goût...
  • 0:57 - 1:01
    Une liqueur de malt 45°... Ça vous excite ?!...
  • 1:01 - 1:04
    les Etats-Unis projettent de bombarder l'Iran...
  • 1:04 - 1:07
    ...l'Amérique parraine des attaques terroristes en Iran...
  • 1:08 - 1:10
    Ma grand-mère était une personne merveilleuse,
  • 1:10 - 1:14
    elle m'a appris à jouer au Monopoly.
  • 1:14 - 1:18
    Elle a compris que le but du jeu, c'est d'acquérir.
  • 1:18 - 1:19
    Qu'en accumulant tout ce qu'elle pourrait,
  • 1:19 - 1:23
    elle deviendrait "le maître du jeu".
  • 1:23 - 1:25
    Après quoi, elle me disait toujours la même chose.
  • 1:25 - 1:27
    Elle me regardait et disait :
  • 1:27 - 1:31
    "Un jour, tu apprendras à jouer".
  • 1:31 - 1:34
    Un été, j'ai joué au Monopoly presque chaque jour, toute la journée,
  • 1:34 - 1:37
    et cet été là, j'ai appris à jouer.
  • 1:37 - 1:40
    J'en suis venu à comprendre que la seule manière de gagner
  • 1:40 - 1:43
    est de se dévouer totalement à l'acquisition.
  • 1:43 - 1:45
    J'en suis venu à comprendre que l'argent et la possession
  • 1:45 - 1:48
    sont les moyens de marquer des points.
  • 1:48 - 1:49
    Et à la fin de cet été,
  • 1:49 - 1:52
    j'étais plus impitoyable que ma grand-mère.
  • 1:52 - 1:55
    J'étais prêt à détourner les règles s'il le fallait, pour gagner la partie...
  • 1:56 - 1:59
    Et je me suis assis avec elle pour jouer et la battre.
  • 1:59 - 2:02
    Je lui ai pris tout ce qu'elle avait. Je l'ai regardée
  • 2:02 - 2:04
    donner son dernier dollar et sombrer dans une défaite totale.
  • 2:06 - 2:11
    Et alors, elle avait une chose de plus à m'apprendre.
  • 2:11 - 2:14
    Ainsi, elle m'a dit :
  • 2:14 - 2:17
    "Maintenant tout retourne dans la boîte.
  • 2:20 - 2:23
    Toutes ces maisons et ces hôtels.
  • 2:23 - 2:26
    Tous les chemins de fer et entreprises de services publics...
  • 2:26 - 2:29
    Tous ces biens et tout cet argent merveilleux...
  • 2:30 - 2:33
    Maintenant tout retourne dans la boîte.
  • 2:35 - 2:37
    Rien de tout ça n'était vraiment à toi.
  • 2:38 - 2:41
    Tu étais excité par tout ça pendant un moment.
  • 2:42 - 2:45
    Mais c'était là, avant que tu prennes place à cette table
  • 2:46 - 2:50
    et ce sera là après ton départ - les joueurs viennent - les joueurs partent.
  • 2:52 - 2:54
    Maisons et voitures...
  • 2:55 - 2:57
    Titres et vêtements...
  • 2:57 - 2:59
    Même ton corps."
  • 3:00 - 3:04
    Car le fait est que tout ce que j'étreins, consomme et amasse
  • 3:04 - 3:07
    va retourner dans la boîte et je vais tout perdre.
  • 3:08 - 3:10
    Donc vous devez vous demander,
  • 3:10 - 3:12
    quand vous obtenez finalement l'ultime promotion,
  • 3:12 - 3:14
    quand vous avez fait l'achat ultime,
  • 3:14 - 3:15
    quand vous avez acheté l'ultime maison,
  • 3:15 - 3:17
    quand vous avez sécurisé vos économies
  • 3:17 - 3:20
    et grimpé les échelons du succès vers
  • 3:20 - 3:23
    les plus élevés que vous puissiez éventuellement atteindre...
  • 3:23 - 3:26
    Et que le frisson disparaît;
  • 3:26 - 3:28
    et il disparaîtra....
  • 3:29 - 3:32
    "Et après ?"
  • 3:32 - 3:34
    Quelle distance devez-vous parcourir sur cette route
  • 3:35 - 3:38
    avant de voir où cela mène ?
  • 3:40 - 3:42
    Vous devez surement vous rendre compte
  • 3:42 - 3:44
    que ça ne sera jamais assez.
  • 3:46 - 3:48
    Donc vous devrez vous poser la question :
  • 3:49 - 3:52
    Qu'est-ce qui importe ?
  • 4:49 - 4:50
    Elles sont attirantes !
  • 4:52 - 4:54
    Elles sont riches !
  • 4:56 - 4:58
    Et elles sont gâtées !
  • 5:03 - 5:05
    Le show américain n° 1 est de retour !
  • 5:31 - 5:38
    Gentle Machine Productions Présente
  • 5:43 - 5:51
    Un Film de Peter Joseph
  • 5:56 - 5:58
    Quand j'étais un jeune homme,
  • 5:58 - 6:00
    grandissant à New-York,
  • 6:00 - 6:03
    j'ai refusé de prêter serment d'allégeance au drapeau.
  • 6:05 - 6:08
    Évidemment j'ai été envoyé au bureau du principal.
  • 6:08 - 6:11
    Et il me demanda "Pourquoi ne veux-tu pas prêter allégeance ?
  • 6:11 - 6:13
    Tout le monde le fait."
  • 6:13 - 6:16
    Je répondis que tout le monde croyait autrefois que la Terre était plate
  • 6:16 - 6:18
    mais cela ne veut pas dire qu'elle l'était.
  • 6:18 - 6:22
    Je lui ai expliqué que l'Amérique devait tout ce qu'elle possède
  • 6:22 - 6:23
    à d'autres cultures
  • 6:23 - 6:25
    et à d'autres pays
  • 6:25 - 6:27
    et que je préférais plutôt prêter allégeance
  • 6:27 - 6:28
    à la Terre
  • 6:28 - 6:30
    et tous ses habitants.
  • 6:31 - 6:33
    Inutile de dire qu'il ne fallut pas longtemps
  • 6:33 - 6:35
    avant que je quitte complètement l'école
  • 6:36 - 6:38
    et que j'installe un laboratoire dans ma chambre.
  • 6:39 - 6:41
    Là, j'ai commencé à appréhender la science
  • 6:41 - 6:42
    et la nature.
  • 6:43 - 6:44
    J'ai alors réalisé
  • 6:44 - 6:46
    que l'Univers est régi par des lois
  • 6:46 - 6:48
    et que l'être humain,
  • 6:48 - 6:50
    ainsi que la société elle-même,
  • 6:50 - 6:53
    n'étaient pas exempts de ces lois.
  • 6:54 - 6:57
    Puis vint la crise de 1929
  • 6:57 - 6:59
    ou ce que nous appelons maintenant
  • 6:59 - 7:00
    "La Grande Dépression".
  • 7:01 - 7:04
    J'ai trouvé difficile de comprendre pourquoi des millions de gens
  • 7:04 - 7:07
    étaient sans travail, sans-abri, affamés
  • 7:07 - 7:10
    alors que toutes les usines étaient bien là,
  • 7:10 - 7:13
    les ressources n'avaient pas changé.
  • 7:13 - 7:15
    C'est alors que j'ai réalisé
  • 7:15 - 7:18
    que les règles du jeu économique
  • 7:18 - 7:20
    étaient intrinsèquement invalides.
  • 7:21 - 7:24
    Peu de temps après vint la Seconde Guerre mondiale
  • 7:24 - 7:27
    où les différentes nations se sont
  • 7:27 - 7:30
    systématiquement détruites les unes les autres.
  • 7:30 - 7:33
    Plus tard, j'ai calculé que toutes les destructions
  • 7:33 - 7:35
    et les ressources gaspillées,
  • 7:35 - 7:36
    consacrées à cette guerre,
  • 7:36 - 7:38
    auraient pu facilement répondre à l'ensemble
  • 7:38 - 7:42
    des besoins de chaque homme sur la planète.
  • 7:43 - 7:46
    Depuis ce temps-là, j'ai observé l'humanité
  • 7:46 - 7:50
    mettre en scène sa propre extinction.
  • 7:50 - 7:53
    J'ai constaté que les précieuses ressources finies
  • 7:53 - 7:56
    sont systématiquement gaspillées et détruites
  • 7:56 - 8:00
    au nom du profit et du marché libre.
  • 8:00 - 8:03
    J'ai vu les valeurs sociales réduites
  • 8:03 - 8:07
    aux notions factices du matérialisme
  • 8:07 - 8:10
    et de la consommation aveugle.
  • 8:10 - 8:13
    Et j'ai observé les pouvoirs monétaires
  • 8:13 - 8:16
    prendre le contrôle des structures politiques
  • 8:16 - 8:18
    des sociétés prétendument libres.
  • 8:20 - 8:22
    J'ai 94 ans maintenant.
  • 8:22 - 8:24
    et je crains que ma disposition
  • 8:24 - 8:26
    soit la même que ce qu'elle fût
  • 8:26 - 8:29
    il y a 75 ans.
  • 8:31 - 8:34
    Cette merde doit cesser.
  • 8:38 - 8:46
    [ ZEITGEIST ]
  • 8:46 - 8:53
    [ ZEITGEIST: ALLER DE L'AVANT ]
  • 9:00 - 9:03
    Ne doutez jamais qu'un petit groupe de
  • 9:03 - 9:06
    citoyens réfléchis et engagés puisse changer le monde.
  • 9:06 - 9:08
    En effet, rien d'autre n'y est jamais parvenu.
  • 9:08 - 9:09
    - Margaret Mead
  • 9:10 - 9:13
    [ Partie 1 - Nature Humaine ]
  • 9:13 - 9:16
    Alors vous êtes scientifique
  • 9:16 - 9:19
    et quelque part sur la route, s'encastre dans votre tête
  • 9:19 - 9:23
    l'inévitable dilemme "Nature contre Culture"
  • 9:23 - 9:25
    et c'est au moins aussi confus que Coca contre Pepsi
  • 9:25 - 9:27
    ou les Grecs contre les Troyens.
  • 9:27 - 9:31
    Donc "Nature contre Culture", cela
  • 9:31 - 9:34
    simplifie à l'excès la vision de
  • 9:34 - 9:36
    la portée de nos influences.
  • 9:36 - 9:40
    L'influence depuis la façon dont une cellule traite
  • 9:40 - 9:42
    une crise énergétique jusqu'à
  • 9:42 - 9:45
    ce qui fait de nous ce que nous sommes au niveau
  • 9:45 - 9:48
    le plus individualiste de la personnalité.
  • 9:48 - 9:51
    Vous êtes face à cette dichotomie complètement faussée,
  • 9:51 - 9:54
    construite autour du concept déterministe de la nature
  • 9:54 - 9:57
    qui serait à la base des causalités.
  • 9:57 - 10:00
    "La vie c'est l'ADN et le code des codes,
  • 10:00 - 10:04
    et le Saint-Graal, et tout est dirigé par lui..."
  • 10:04 - 10:06
    Et d'un autre côté, une perspective beaucoup plus
  • 10:06 - 10:07
    scientifique des sciences sociales qui est :
  • 10:08 - 10:09
    Nous évoluons comme des "organismes sociaux"
  • 10:09 - 10:13
    et que la biologie n'est qu'un bouillon de culture.
  • 10:13 - 10:16
    Les hommes sont libres de leur condition biologique
  • 10:16 - 10:19
    et bien évidement, ces deux vues sont des non-sens.
  • 10:19 - 10:21
    Ce qu'il faut voir,
  • 10:21 - 10:23
    c'est qu'il est virtuellement impossible de comprendre
  • 10:23 - 10:25
    la façon dont la biologie fonctionne
  • 10:25 - 10:27
    en dehors du contexte environnemental.
  • 10:28 - 10:30
    [C'est génétique]
  • 10:30 - 10:34
    Une des idées reçues les plus folles
  • 10:34 - 10:36
    mais cependant répandue
  • 10:36 - 10:38
    est la notion potentiellement dangereuse du :
  • 10:38 - 10:42
    "Oh, ce comportement est génétique".
  • 10:42 - 10:43
    Qu'est-ce que cela veut dire ?
  • 10:43 - 10:46
    Cela veut dire toutes sortes de choses subtiles,
  • 10:46 - 10:49
    si vous connaissez la biologie moderne, mais
  • 10:49 - 10:52
    pour la plupart des gens ça signifie :
  • 10:52 - 10:54
    Oh, une vision déterministe de la vie
  • 10:54 - 10:57
    enracinée dans la biologie et la génétique,
  • 10:57 - 11:00
    les gènes sont égale aux choses qui ne peuvent changer,
  • 11:00 - 11:03
    les gènes sont égale aux choses
  • 11:03 - 11:06
    inévitables et l'on ne devrait pas gaspiller
  • 11:06 - 11:08
    de ressources pour essayer de réparer ces choses.
  • 11:08 - 11:11
    Impossible également de mettre à disposition les énergies de la société
  • 11:11 - 11:15
    pour l'améliorer, parce que c'est inéluctable et impossible à changer...
  • 11:15 - 11:18
    et c'est un pur non-sens.
  • 11:21 - 11:23
    [Maladie]
  • 11:24 - 11:27
    Il est largement admis que les conditions
  • 11:27 - 11:29
    du trouble du déficit de l'attention sont génétiquement
  • 11:29 - 11:32
    programmées ainsi que les conditions de la schizophrénie.
  • 11:32 - 11:33
    La vérité est à l'opposé.
  • 11:33 - 11:35
    Rien n'est programmé génétiquement.
  • 11:35 - 11:37
    Il y a des maladies très rares
  • 11:37 - 11:39
    - une petite poignée -
  • 11:39 - 11:43
    extrêmement peu répandues dans la population
  • 11:43 - 11:46
    qui sont vraiment déterminées génétiquement.
  • 11:46 - 11:48
    Les conditions les plus complexes
  • 11:48 - 11:52
    pourraient avoir une prédisposition aux composantes génétiques
  • 11:52 - 11:56
    mais une prédisposition diffère d'une prédétermination.
  • 11:56 - 12:00
    L'ensemble des recherches sur l'origine des maladies dans le génome
  • 12:00 - 12:04
    étaient vouées à l'échec avant même que quiconque y pense
  • 12:04 - 12:08
    parce que la plupart des maladies ne sont pas génétiquement prédéterminées.
  • 12:08 - 12:11
    Les maladies cardiaques, cancers, accidents vasculaires cérébraux,
  • 12:11 - 12:17
    conditions rhumatoïdes, maladies auto-immunes en général,
  • 12:17 - 12:19
    problèmes de santé mentale, toxicomanie...
  • 12:19 - 12:21
    Aucune d'entre elles ne sont génétiquement déterminées.
  • 12:21 - 12:26
    Le cancer du sein, par exemple, sur 100 femmes atteintes du cancer du sein
  • 12:26 - 12:28
    seulement 7 portent les gènes du cancer du sein.
  • 12:28 - 12:30
    93 ne les ont pas
  • 12:30 - 12:33
    et sur 100 femmes qui ont les gènes
  • 12:33 - 12:36
    toutes, n'auront pas le cancer.
  • 12:37 - 12:39
    [Comportement]
  • 12:39 - 12:43
    Les gènes ne sont pas juste des choses qui nous font nous comporter
  • 12:43 - 12:47
    d'une manière particulière indépendamment de notre environnement.
  • 12:47 - 12:51
    Les gènes nous donnent différentes façons de réagir à notre environnement.
  • 12:51 - 12:55
    Et, en fait, il semble que certaines des premières
  • 12:55 - 12:59
    influences dans l'enfance et le type d'éducation des enfants
  • 12:59 - 13:02
    affectent l'expression des gènes
  • 13:02 - 13:04
    en activant ou désactivant différents gènes
  • 13:04 - 13:08
    pour vous mettre sur une différente piste de développement
  • 13:08 - 13:12
    qui convienne au monde auquel vous devez faire face.
  • 13:12 - 13:14
    Donc, par exemple :
  • 13:14 - 13:18
    Une étude menée à Montréal auprès de victimes de suicides
  • 13:18 - 13:21
    a examiné les autopsies du cerveau de ces personnes
  • 13:22 - 13:24
    et il s'est avéré que, si une victime de suicide
  • 13:24 - 13:26
    (qui sont généralement de jeunes adultes)
  • 13:26 - 13:30
    a été maltraitée dans son enfance, l'abus
  • 13:30 - 13:33
    a provoqué une modification génétique dans le cerveau
  • 13:33 - 13:37
    qui est absente dans le cerveau des gens qui n'ont pas été maltraités.
  • 13:37 - 13:39
    C'est une atteinte épigénétique
  • 13:39 - 13:42
    "épi" signifie "au-dessus de", de sorte que
  • 13:42 - 13:45
    l'influence épigénétique est ce qui se passe
  • 13:45 - 13:51
    dans l'environnement pour activer ou désactiver certains gènes.
  • 13:51 - 13:54
    En Nouvelle-Zélande, une étude
  • 13:54 - 13:56
    a été faite dans une ville appelée Dunedin
  • 13:56 - 14:01
    dans laquelle quelques milliers d'individus
  • 14:01 - 14:05
    ont été étudiés de leur naissance à leur 20 ans.
  • 14:06 - 14:11
    Ils ont découvert qu'ils pouvaient identifier
  • 14:11 - 14:15
    une mutation génétique, un gène anormal
  • 14:15 - 14:18
    qui avait certaines corrélations avec
  • 14:18 - 14:21
    une prédisposition à commettre des actes de violence
  • 14:21 - 14:25
    mais seulement si l'individu avait également
  • 14:25 - 14:29
    été soumis à de sévères maltraitances infantiles.
  • 14:29 - 14:32
    En d'autre termes, un enfant doté de ce gène anormal
  • 14:32 - 14:34
    ne sera pas plus enclin à la violence que les autres
  • 14:34 - 14:37
    et, en fait, possède un taux de violence plus bas
  • 14:37 - 14:39
    que les personnes aux gènes normaux
  • 14:39 - 14:42
    à condition de ne pas avoir été maltraité durant son enfance.
  • 14:43 - 14:45
    Un autre très bon exemple de la façon
  • 14:45 - 14:47
    dont les gènes ne sont pas déterminants :
  • 14:47 - 14:50
    Une technique fantaisiste permet de
  • 14:50 - 14:52
    retirer un gène spécifique d'une souris
  • 14:52 - 14:55
    afin que cette dernière et sa descendance n'aient pas ce gène.
  • 14:55 - 14:56
    Vous avez neutralisé ce gène.
  • 14:56 - 14:58
    Donc, il y a ce gène qui encode
  • 14:58 - 15:00
    une protéine qui a quelque chose à voir avec
  • 15:00 - 15:04
    l'apprentissage et la mémoire, et avec cette fabuleuse démonstration
  • 15:04 - 15:06
    vous neutralisez ce gène et
  • 15:06 - 15:08
    vous avez une souris qui n'apprend plus aussi bien.
  • 15:08 - 15:10
    "Oh ! Une base génétique de l'intelligence !".
  • 15:10 - 15:14
    Ce qui fût beaucoup moins apprécié dans cette étude marquante
  • 15:14 - 15:16
    qui a été reprise par la presse à tort et à travers,
  • 15:16 - 15:20
    c'est de reprendre ces souris génétiquement affaiblies
  • 15:20 - 15:22
    et de les élever dans un environnement plus enrichi
  • 15:22 - 15:25
    et plus stimulant qu'une souris normale dans une cage de laboratoire
  • 15:25 - 15:28
    et elles ont complètement surmonté ce déficit.
  • 15:28 - 15:32
    Donc, lorsque l'on dit dans un sens contemporain
  • 15:32 - 15:35
    "Oh, ce comportement est génétique"
  • 15:35 - 15:39
    en allant jusqu'à penser que c'est encore une expression valable à utiliser,
  • 15:39 - 15:41
    ce qu'il faut plutôt dire c'est : "Il y a
  • 15:41 - 15:44
    une contribution génétique à la façon dont cet
  • 15:44 - 15:46
    organisme répond à l'environnement".
  • 15:46 - 15:49
    Les gènes peuvent influencer
  • 15:49 - 15:51
    la rapidité avec laquelle l'organisme fera
  • 15:51 - 15:53
    face à un certain défi environmental.
  • 15:53 - 15:57
    Vous savez, ce n'est pas la version que la plupart des gens ont en tête
  • 15:57 - 16:00
    et sans vouloir faire de grand discours,
  • 16:00 - 16:02
    mais fonctionner avec la vieille
  • 16:02 - 16:04
    rengaine "C'est génétique",
  • 16:04 - 16:07
    ce n'est pas si éloigné de l'histoire de l'eugénisme
  • 16:07 - 16:09
    et des choses de ce genre.
  • 16:09 - 16:11
    C'est un préjugé très répandu
  • 16:11 - 16:14
    et c'est potentiellement assez dangereux.
  • 16:14 - 16:17
    Une raison qui veut que
  • 16:17 - 16:21
    l'explication de la violence soit biologique
  • 16:21 - 16:23
    est une hypothèse qui est
  • 16:23 - 16:26
    potentiellement dangereuse, et pas seulement trompeuse
  • 16:26 - 16:28
    ça peut vraiment faire du mal...
  • 16:28 - 16:31
    parce que si vous croyez cela
  • 16:31 - 16:33
    vous pouvez très bien dire :
  • 16:33 - 16:35
    "Et bien, il n'y a rien que l'on puisse faire
  • 16:35 - 16:37
    pour changer la prédisposition
  • 16:37 - 16:40
    des gens à devenir violents;
  • 16:40 - 16:44
    tout ce que nous pouvons faire c'est les punir - les enfermer
  • 16:44 - 16:46
    ou les exécuter -
  • 16:46 - 16:49
    mais nous n'avons pas à nous soucier de changer
  • 16:49 - 16:53
    l'environnement social ou les pré-conditions sociales
  • 16:53 - 16:56
    qui peuvent mener beaucoup de gens à devenir violents parce que
  • 16:56 - 16:58
    "ce n'est pas pertinent".
  • 16:58 - 17:03
    L'argument génétique nous permet le luxe d'ignorer
  • 17:03 - 17:06
    le passé et le présent des facteurs historiques et sociaux.
  • 17:06 - 17:08
    Et, d'après les propos de Louis Menand
  • 17:08 - 17:10
    - qui a écrit dans le New Yorker -
  • 17:10 - 17:12
    il dit, très habilement :
  • 17:12 - 17:16
    "Tout est dans les gènes... une explication de la façon dont les choses sont faites
  • 17:16 - 17:18
    qui ne menace pas les choses comme elles sont.
  • 17:18 - 17:20
    Pourquoi quelqu'un devrait se sentir malheureux
  • 17:21 - 17:23
    ou s'engager dans un comportement antisocial,
  • 17:23 - 17:25
    quand cette personne vit dans
  • 17:25 - 17:29
    la plus libre et la plus prospère nation sur Terre ?
  • 17:29 - 17:31
    Cela ne peut être le système.
  • 17:31 - 17:33
    Il doit y avoir un défaut quelque part dans le câblage."
  • 17:34 - 17:36
    Ce qui est une bonne façon de le dire.
  • 17:36 - 17:39
    Donc, l'argument génétique est simplement un échappatoire
  • 17:39 - 17:41
    qui nous permet d'ignorer
  • 17:41 - 17:45
    les facteurs sociaux, économiques et politiques
  • 17:45 - 17:48
    qui, en fait, sont à la base
  • 17:48 - 17:51
    de nombreux troubles comportementaux.
  • 17:53 - 17:55
    [Etude de cas : Addiction]
  • 17:56 - 17:58
    Les dépendances sont généralement
  • 17:58 - 18:00
    considérées comme des problèmes liés à la drogue,
  • 18:00 - 18:02
    mais en regardant d'une manière générale,
  • 18:02 - 18:04
    je définis l'addiction comme tout comportement
  • 18:04 - 18:07
    qui soit associé à l'envie
  • 18:07 - 18:09
    avec un soulagement temporaire
  • 18:09 - 18:12
    et des conséquences négatives à long terme
  • 18:12 - 18:15
    avec une perte de contrôle de telle sorte que la personne
  • 18:15 - 18:18
    souhaite arrêter ou promet de le faire
  • 18:18 - 18:21
    mais ne peut s'y tenir
  • 18:21 - 18:23
    et quand vous comprenez cela, vous voyez
  • 18:23 - 18:24
    qu'il existe plusieurs autres dépendances
  • 18:24 - 18:26
    que simplement celles liées aux drogues.
  • 18:26 - 18:29
    il y a l'addiction au travail, l'addiction au shopping,
  • 18:29 - 18:31
    à Internet, aux jeux vidéo...
  • 18:31 - 18:33
    Il y a l'addiction au pouvoir. Les gens qui ont du pouvoir mais qui
  • 18:33 - 18:36
    en veulent toujours plus; rien n'est jamais suffisant pour eux.
  • 18:36 - 18:40
    L'acquisition - les compagnies qui doivent posséder toujours plus.
  • 18:40 - 18:42
    La dépendance au pétrole
  • 18:42 - 18:45
    ou, tout du moins, à la richesse et aux produits
  • 18:45 - 18:47
    rendus accessibles par le pétrole.
  • 18:47 - 18:50
    Regardez les conséquences négatives sur l'environnement.
  • 18:50 - 18:53
    Nous détruisons la terre où nous
  • 18:53 - 18:55
    habitons au nom de cette dépendance.
  • 18:55 - 18:57
    Maintenant, ces addictions sont, de loin, plus
  • 18:57 - 18:59
    dévastatrices dans leurs conséquences sociales
  • 18:59 - 19:04
    que les comportements cocaïnomanes ou héroïnomanes de mes patients des quartiers sensibles.
  • 19:04 - 19:08
    Néanmoins, ils sont récompensés et considérés comme respectables.
  • 19:08 - 19:11
    Le cadre d'une entreprise de tabac qui enregistre un bénéfice plus élevé,
  • 19:11 - 19:14
    obtiendra une récompense bien plus grande.
  • 19:15 - 19:19
    Il ne fera face à aucune conséquence négative, judiciaire ou autre.
  • 19:19 - 19:22
    En réalité, il est un membre respecté
  • 19:22 - 19:24
    du conseil d'administration de plusieurs autres sociétés.
  • 19:24 - 19:27
    Pourtant, les maladies liées à la fumée du tabac
  • 19:27 - 19:31
    tuent 5,5 millions de personnes à travers le monde chaque année.
  • 19:31 - 19:35
    Aux États-unis, elles tuent 400 000 personnes par an.
  • 19:36 - 19:38
    Et à quoi ces gens sont-ils dépendants ? Au profit.
  • 19:38 - 19:40
    Ils sont dépendants à un tel point
  • 19:40 - 19:42
    qu’ils sont en fait dans le déni
  • 19:42 - 19:44
    à propos de l'impact de leurs activités,
  • 19:44 - 19:48
    ce qui est typique des toxicomanes, le déni.
  • 19:48 - 19:50
    Et c'est une addiction respectable. C'est respectable
  • 19:50 - 19:53
    d'être dépendant du profit, peu importe ce qu'il en coûte.
  • 19:53 - 19:56
    Donc ce qui est acceptable et ce qui est respectable
  • 19:56 - 19:59
    est un phénomène hautement arbitraire dans notre société
  • 19:59 - 20:01
    et il semblerait que plus le mal est grand,
  • 20:01 - 20:03
    plus l'addiction est respectable.
  • 20:06 - 20:08
    [Le Mythe]
  • 20:08 - 20:11
    La croyance populaire dit que les drogues sont addictives en elles-mêmes.
  • 20:11 - 20:14
    En fait, la guerre contre la drogue repose sur l'idée
  • 20:14 - 20:16
    que si vous coupez l'approvisionnement des drogues,
  • 20:16 - 20:18
    vous pouvez agir contre la dépendance, de cette façon.
  • 20:18 - 20:22
    Maintenant, si vous concevez la dépendance plus largement,
  • 20:22 - 20:24
    nous constatons que rien n'est de nature addictive.
  • 20:24 - 20:27
    Aucune substance, aucune drogue ne sont en elles-mêmes addictives
  • 20:27 - 20:29
    et aucun comportement n'est en lui-même addictif.
  • 20:29 - 20:32
    Beaucoup de gens peuvent faire du shopping sans devenir des acheteurs compulsifs.
  • 20:32 - 20:34
    Tout le monde ne développe pas une addiction à la nourriture.
  • 20:34 - 20:37
    Tout le monde ne devient pas alcoolique en buvant un verre de vin.
  • 20:37 - 20:40
    La vraie question est donc de comprendre ce qui prédispose les gens
  • 20:40 - 20:44
    car c'est la combinaison d'un individu prédisposé
  • 20:44 - 20:47
    et de la substance ou du comportement potentiellement addictif
  • 20:47 - 20:52
    qui rendent pleinement possible l'apparition d'une addiction.
  • 20:52 - 20:55
    Pour faire court, ce n'est pas la drogue qui est addictive.
  • 20:55 - 20:57
    La question, c'est la prédisposition de l'individu
  • 20:57 - 21:01
    à être dépendant d'une substance particulière ou d'un comportement.
  • 21:01 - 21:02
    [Environnement]
  • 21:03 - 21:04
    Si nous voulons comprendre
  • 21:04 - 21:06
    ce qui prédispose certaines personnes,
  • 21:06 - 21:09
    nous devons observer les expériences vécues.
  • 21:09 - 21:14
    La vieille idée, bien que dépassée, mais qui reste
  • 21:14 - 21:17
    largement soutenue, que les addictions sont liées à des causes génétiques,
  • 21:17 - 21:20
    est simplement indéfendable scientifiquement.
  • 21:21 - 21:24
    Ce qu'il se passe en réalité, c'est que certaines expériences vécues
  • 21:24 - 21:26
    prédisposent les gens.
  • 21:26 - 21:30
    Les expériences de la vie non seulement forgent
  • 21:30 - 21:33
    la personnalité et les besoins psychologiques
  • 21:33 - 21:36
    mais également le cerveau d'une certaine façon.
  • 21:36 - 21:39
    Et ce processus commence in utero.
  • 21:41 - 21:43
    [Prénatal]
  • 21:43 - 21:45
    Il a été démontré, par exemple,
  • 21:45 - 21:48
    que si vous stressez les mères pendant la grossesse,
  • 21:49 - 21:50
    leurs enfants seront plus susceptibles d'avoir
  • 21:50 - 21:53
    des traits qui les prédisposeront à l'addiction
  • 21:53 - 21:55
    et ce, parce que le développement est façonné
  • 21:55 - 21:57
    par la psychologie et l'environnement social.
  • 21:57 - 22:02
    Ainsi, la biologie des êtres humains est très affectée
  • 22:02 - 22:07
    et programmée par les expériences de la vie, qui commence in utero.
  • 22:07 - 22:09
    L'environnement ne commence pas à la naissance.
  • 22:09 - 22:11
    L'environnement commence dès que vous avez un environnement,
  • 22:11 - 22:15
    dès que vous êtes un fœtus, vous êtes soumis à toutes sortes
  • 22:15 - 22:18
    d'informations arrivant par les circulations maternelles.
  • 22:18 - 22:19
    Hormones, niveau de nutriments...
  • 22:19 - 22:22
    Un exemple historique notoire est
  • 22:22 - 22:24
    quelque chose appelé le "Dutch Hongerwinter".
  • 22:24 - 22:28
    En 1944, les Nazis occupaient la Hollande
  • 22:28 - 22:30
    et pour un tas de raisons, ils décidèrent de
  • 22:30 - 22:32
    prendre toute la nourriture et de la détourner vers l'Allemagne;
  • 22:32 - 22:35
    pendant trois mois tout le monde était affamé et
  • 22:35 - 22:37
    des dizaines de milliers de personnes moururent de faim.
  • 22:37 - 22:39
    Quel est l'effet de la famine hivernale Hollandaise :
  • 22:39 - 22:44
    si vous étiez un fœtus du deuxième ou du troisième trimestre pendant la famine
  • 22:44 - 22:48
    votre corps aurait 'appris' quelque chose de vraiment unique pendant cette période.
  • 22:48 - 22:51
    Il s'avère qu'au deuxième et troisième trimestre, votre corps
  • 22:51 - 22:54
    essaie d'en apprendre plus sur l'environnement.
  • 22:54 - 22:57
    Est-ce menaçant là-dehors ?
  • 22:57 - 23:00
    Est-ce abondant ? Combien de nutriments je reçois
  • 23:00 - 23:02
    par la circulation maternelle ?
  • 23:02 - 23:07
    Soyez un foetus affamé pendant cette période et votre corps
  • 23:07 - 23:09
    se programme pour toujours à être
  • 23:09 - 23:14
    vraiment, vraiment très avare de sucre et de graisse,
  • 23:14 - 23:16
    et à en stocker chaque petite portion.
  • 23:16 - 23:20
    Soyez un fœtus de la famine hivernale Hollandaise et
  • 23:20 - 23:22
    un demi-siècle plus tard, toutes choses étant égales,
  • 23:22 - 23:25
    vous êtes plus susceptible de souffrir d'hypertension artérielle,
  • 23:25 - 23:27
    d'obésité ou de syndrome métabolique.
  • 23:27 - 23:31
    C'est l'environnement arrivant dans un endroit très inattendu.
  • 23:31 - 23:34
    Vous pouvez stresser des animaux en laboratoire pendant leur grossesse
  • 23:34 - 23:36
    et leur progéniture sera plus susceptible
  • 23:36 - 23:38
    de consommer de la cocaïne ou de l'alcool une fois adulte.
  • 23:38 - 23:42
    Vous pouvez stresser des femmes enceintes. Par exemple,
  • 23:42 - 23:45
    dans une étude Britannique, les femmes qui ont été abusées pendant
  • 23:45 - 23:47
    leur grossesse auront un taux plus élevé de cortisol,
  • 23:47 - 23:50
    l'hormone du stress, dans le placenta et à la naissance,
  • 23:50 - 23:52
    leurs enfants seront plus susceptibles
  • 23:52 - 23:56
    d'être prédisposés à l'addiction dès l'âge de 7 ou 8 ans.
  • 23:56 - 23:59
    Donc, le stress in utero prépare le terrain
  • 23:59 - 24:01
    à toutes sortes de problèmes de santé mentale.
  • 24:01 - 24:04
    Une étude Israélienne a été réalisée sur des enfants
  • 24:04 - 24:07
    qui sont nés de femmes enceintes
  • 24:07 - 24:12
    avant le début de la guerre de 1967...
  • 24:12 - 24:14
    Ces femmes, évidemment, étaient très stressées
  • 24:14 - 24:17
    et parmi leurs enfants les cas de schizophrénie étaient plus élevés
  • 24:17 - 24:19
    que la population moyenne.
  • 24:19 - 24:22
    Donc, il y a actuellement de nombreuses preuves que les actions prénatales
  • 24:22 - 24:26
    ont un impact majeur sur le développement de l'être humain.
  • 24:28 - 24:30
    [La petite enfance]
  • 24:30 - 24:32
    Le point important sur le développement humain et
  • 24:32 - 24:33
    plus spécifiquement sur celui de son cerveau,
  • 24:33 - 24:35
    c'est qu'il se fait principalement sous l'influence de l'environnement
  • 24:35 - 24:37
    et surtout après la naissance.
  • 24:37 - 24:40
    Maintenant, si vous nous comparez à un cheval
  • 24:40 - 24:42
    qui est capable de courir le premier jour de sa vie,
  • 24:42 - 24:46
    nous voyons que nous sommes vraiment peu dévelopés.
  • 24:46 - 24:50
    Nous ne pouvons rassembler la coordination neurologique
  • 24:50 - 24:52
    de l'équilibre, de la force musculaire et de l'acuité visuelle
  • 24:52 - 24:54
    avant un an et demi voire deux ans.
  • 24:54 - 24:57
    Cela est dû au fait que le développement cérébral du cheval
  • 24:57 - 24:59
    se passe en sécurité dans l'utérus,
  • 24:59 - 25:02
    tandis que chez l'être humain, il doit se produire après la naissance
  • 25:02 - 25:04
    et cela s'explique par une simple logique évolutive
  • 25:04 - 25:09
    avec l'augmentation du volume crânien qui fait de nous des êtres humains,
  • 25:09 - 25:11
    le développement du cerveau antérieur est
  • 25:11 - 25:14
    ce qui crée l'espèce humaine, en réalité.
  • 25:14 - 25:17
    Au même moment, nous devenons bipèdes, donc notre bassin se rétrécit
  • 25:17 - 25:18
    pour s'y adapter. Désormais, nous avons
  • 25:18 - 25:21
    un bassin étroit et un crâne plus large.
  • 25:21 - 25:23
    Bingo : nous devons naître prématurément.
  • 25:23 - 25:25
    Et cela signifie que le développement du cerveau qui chez d'autres animaux
  • 25:25 - 25:26
    se produit in utero,
  • 25:26 - 25:29
    chez nous, se produit après la naissance
  • 25:29 - 25:31
    et en grande partie sous l'influence de l'environnement.
  • 25:31 - 25:35
    Le concept du Darwinisme Neuronal signifie simplement
  • 25:35 - 25:38
    que les circuits qui reçoivent les entrées appropriées de l'environnement
  • 25:38 - 25:41
    se développeront de manière optimale, alors que chez les autres,
  • 25:41 - 25:44
    ils ne se développeront pas de manière optimale, voire pas du tout.
  • 25:44 - 25:47
    Si vous prenez un enfant pourvu d'une bonne vision à la naissance
  • 25:47 - 25:49
    et que vous le placez dans une salle obscure pendant cinq ans,
  • 25:49 - 25:52
    il en ressortira aveugle pour le reste de sa vie
  • 25:52 - 25:55
    car les circuits liés à la vision requièrent des ondes lumineuses pour leur développement
  • 25:55 - 25:58
    et sans cela, même les circuits rudimentaires
  • 25:58 - 26:00
    présents et actifs à la naissance
  • 26:00 - 26:04
    seront atrophiés, mourront et de nouveaux ne pourront se développer.
  • 26:06 - 26:08
    [La Mémoire]
  • 26:08 - 26:11
    Il y a une façon significative d'expliquer comment
  • 26:11 - 26:15
    les premières expériences façonnent le comportement adulte,
  • 26:16 - 26:18
    mais aussi, et surtout,
  • 26:18 - 26:22
    les premières expériences dont on ne se souvient pas.
  • 26:22 - 26:24
    Il s'avère qu'il existe deux types de mémoire.
  • 26:24 - 26:27
    La mémoire explicite concerne le rappel,
  • 26:27 - 26:30
    c'est celle qui permet de se rappeler des faits passés,
  • 26:30 - 26:32
    des détails, des épisodes, et des circonstances.
  • 26:33 - 26:35
    Mais la structure du cerveau nommée l'Hippocampe,
  • 26:35 - 26:37
    qui programme la mémoire de rappel,
  • 26:37 - 26:40
    ne commence à se développer qu'à partir d'un an et demi
  • 26:40 - 26:42
    et ne sera pas complètement développée avant bien plus tard.
  • 26:42 - 26:45
    C'est pourquoi pratiquement personne
  • 26:45 - 26:47
    n'a de souvenirs de ses 18 premiers mois.
  • 26:47 - 26:48
    Mais il existe un autre type de mémoire
  • 26:48 - 26:50
    que l'on appelle mémoire implicite
  • 26:50 - 26:53
    qui est, en fait, une mémoire émotionnelle
  • 26:53 - 26:57
    où l'impact émotionnel et l'interprétation que l'enfant fait
  • 26:57 - 27:00
    de ses expériences sont ancrés dans le cerveau
  • 27:00 - 27:02
    sous forme de circuits nerveux prêts à s'activer
  • 27:02 - 27:03
    sans avertissement préalable.
  • 27:03 - 27:05
    Donc, pour vous donner un exemple clair,
  • 27:05 - 27:07
    les gens qui ont été adoptés ont,
  • 27:07 - 27:10
    très souvent, un sentiment de rejet tout au long de leur vie.
  • 27:10 - 27:11
    Ils ne peuvent se souvenir de leur adoption.
  • 27:11 - 27:13
    Ils ne peuvent se souvenir de la séparation de leur mère biologique
  • 27:13 - 27:15
    car il n'y a rien qui le leur permet.
  • 27:15 - 27:19
    Mais la mémoire émotionnelle de la séparation et du rejet
  • 27:19 - 27:21
    est profondément ancrée dans leur cerveau.
  • 27:21 - 27:22
    Par conséquent, ils sont beaucoup plus enclins
  • 27:22 - 27:24
    à éprouver un sentiment de rejet
  • 27:24 - 27:27
    et un grand bouleversement émotionnel
  • 27:27 - 27:29
    lorsqu'ils ont le sentiment d'être rejetés
  • 27:29 - 27:30
    par d'autres personnes.
  • 27:30 - 27:32
    Ce n'est pas propre aux personnes
  • 27:32 - 27:34
    adoptées, mais c'est particulièrement fréquent dans leur cas,
  • 27:34 - 27:36
    à cause de la fonction de la mémoire implicite.
  • 27:36 - 27:39
    Les gens dépendants, d'après toute
  • 27:39 - 27:43
    la littérature scientifique et d'après mon expérience,
  • 27:43 - 27:47
    les toxicomanes les plus endurcis ont pratiquement tous été
  • 27:47 - 27:49
    maltraités étant enfant,
  • 27:49 - 27:52
    ou ont subi de graves préjudices émotionnels.
  • 27:52 - 27:54
    Leurs souvenirs émotionnels ou implicites
  • 27:54 - 27:56
    sont ceux d'un monde incertain
  • 27:56 - 28:00
    et hostile; les soignants ne sont pas dignes de confiance
  • 28:01 - 28:03
    et les relations ne sont pas suffisamment
  • 28:03 - 28:06
    réconfortantes pour s'ouvrir en toute confiance
  • 28:06 - 28:08
    et donc leurs réactions ont tendance
  • 28:08 - 28:10
    à les tenir éloignés de toutes
  • 28:10 - 28:12
    relations vraiment intimes,
  • 28:12 - 28:14
    à ne pas faire confiance aux soignants,
  • 28:14 - 28:17
    aux médecins et à toute personne tentant de les aider
  • 28:17 - 28:20
    et, généralement, à voir le monde comme un environnement hostile...
  • 28:20 - 28:25
    Et c'est simplement une fonction de la mémoire implicite
  • 28:25 - 28:29
    qui a parfois rapport à des incidents dont ils ne se souviennent même pas.
  • 28:32 - 28:34
    [Le Toucher]
  • 28:34 - 28:37
    Les nourissons nés prématurément sont souvent placés dans des incubateurs
  • 28:37 - 28:39
    avec toute une panoplie de gadgets et
  • 28:39 - 28:42
    de machines pendant des semaines, voire des mois.
  • 28:42 - 28:44
    Il est désormais connu que si ces
  • 28:44 - 28:46
    enfants étaient touchés et caressés dans le dos,
  • 28:46 - 28:50
    seulement 10 minutes par jour, cela favoriserait le développement de leur cerveau.
  • 28:50 - 28:52
    Donc, le contact humain est essentiel pour le développement
  • 28:52 - 28:56
    et, en fait, les nourrissons n'ayant jamais été stimulés, mourraient.
  • 28:56 - 28:59
    Cela prouve à quel point le toucher est un besoin
  • 28:59 - 29:01
    fondamental pour les êtres humains.
  • 29:01 - 29:04
    Dans notre société, il y a une tendance regrettable
  • 29:04 - 29:07
    à dire aux parents de ne pas consoler leurs enfants, de ne pas les prendre dans leurs bras,
  • 29:07 - 29:13
    de ne pas réconforter les nourrissons qui pleurent par peur de les gâter.
  • 29:13 - 29:15
    Et pour les encourager à dormir la nuit entière,
  • 29:15 - 29:16
    vous ne les prenez alors pas dans vos bras...
  • 29:16 - 29:19
    Ce qui est précisément à l'opposé des besoins d'un enfant
  • 29:19 - 29:22
    et ces enfants se rendorment peut-être parce qu'ils abandonnent
  • 29:22 - 29:24
    et que leur cerveau s'éteint comme une
  • 29:24 - 29:27
    façon de se défendre contre la vulnérabilité
  • 29:27 - 29:30
    d'être complètement abandonnés par leurs parents
  • 29:30 - 29:32
    mais leur mémoire implicite sera
  • 29:32 - 29:34
    celle d'un monde qui n'en a que faire d'eux.
  • 29:36 - 29:37
    [L'enfance]
  • 29:38 - 29:43
    Un grand nombre de ces différences sont structurées très tôt dans la vie.
  • 29:43 - 29:48
    Dans un sens, l'expérience parentale de l'adversité,
  • 29:48 - 29:51
    la façon dont la vie peut être dure ou agréable,
  • 29:51 - 29:53
    est transmise aux enfants
  • 29:53 - 29:55
    que ce soit par la dépression maternelle
  • 29:55 - 29:57
    ou par des parents colériques avec
  • 29:57 - 29:59
    leurs enfants parce qu'ils ont eu une mauvaise journée
  • 29:59 - 30:03
    ou tout simplement fatigués en rentrant chez eux...
  • 30:03 - 30:06
    Et celles-ci ont un effet très puissant sur la programmation
  • 30:06 - 30:10
    du développement des enfants, pour lequel nous savons beaucoup de choses aujourd'hui.
  • 30:10 - 30:15
    Mais cette première sensibilité n'est pas une erreur évolutive.
  • 30:15 - 30:17
    Elle existe aussi chez de nombreuses espèces différentes.
  • 30:17 - 30:21
    Même chez les jeunes pousses, il y a un processus adaptatif précoce
  • 30:21 - 30:23
    au type d'environnement dans lequel elles croissent.
  • 30:23 - 30:28
    Mais pour les hommes, c'est une adaptation à la qualité des relations sociales.
  • 30:28 - 30:31
    Et donc, tôt dans la vie :
  • 30:31 - 30:35
    La manière dont vous êtes éduqué, les conflits et l'attention que vous recevez
  • 30:35 - 30:40
    est un aperçu du genre de monde dans lequel il se peut que vous grandissiez.
  • 30:40 - 30:42
    Évoluez-vous dans un monde où :
  • 30:42 - 30:43
    vous devez vous battre pour obtenir ce que vous voulez,
  • 30:43 - 30:47
    surveiller vos arrières, vous inquiéter de vous-même, apprendre à vous méfier des autres...
  • 30:47 - 30:50
    ou si vous grandissez dans une société où vous dépendez de :
  • 30:50 - 30:55
    la réciprocité, de l'interdépendance, de la coopération, où l'empathie est importante,
  • 30:55 - 30:59
    où votre sécurité dépend des bonnes relations entretenues avec les autres...
  • 30:59 - 31:01
    Et cela nécessite un développement
  • 31:01 - 31:03
    émotionnel et cognitif très différent
  • 31:03 - 31:07
    et c'est de cela dont il est question avec cette sensibilité précoce,
  • 31:07 - 31:11
    et le rôle des parents est presque, tout à fait inconsciemment,
  • 31:11 - 31:14
    un système pour leur faire passer cette expérience...
  • 31:14 - 31:17
    du genre de monde dans lequel ils sont.
  • 31:17 - 31:20
    Le pédopsychiatre de renom, D.W Winnicott, déclara
  • 31:20 - 31:23
    que, fondamentalement, deux choses peuvent mal se passer dans l'enfance.
  • 31:23 - 31:26
    L'une est "quand les choses arrivent alors qu'elle ne devraient pas arriver",
  • 31:26 - 31:30
    et l'autre, "quand les choses devraient arriver, mais n'arrivent pas".
  • 31:30 - 31:34
    Dans la première catégorie, ce sont les expériences traumatisantes,
  • 31:34 - 31:36
    de maltraitance et d'abandon de mes patients
  • 31:36 - 31:39
    des quartiers sensibles et de nombreux toxicomanes.
  • 31:40 - 31:42
    C'est ce qu'il ne devrait pas se passer, mais qui se passe.
  • 31:42 - 31:46
    Mais ensuite, il y a la sereine écoute
  • 31:46 - 31:49
    ainsi que l'attention, non-distraite,
  • 31:49 - 31:51
    des parents dont chaque enfant a besoin
  • 31:51 - 31:53
    mais qu'ils, très souvent, ne reçoivent pas.
  • 31:53 - 31:55
    Ils ne sont pas maltraités. Ils ne sont pas négligés
  • 31:55 - 31:58
    et ils ne sont pas traumatisés,
  • 31:58 - 32:00
    mais ce qui devrait se produire
  • 32:00 - 32:03
    est la présence de l'enrichissante disponibilité émotionnelle des parents
  • 32:03 - 32:05
    qui ne leur est pas accessible en raison du
  • 32:05 - 32:08
    stress dans notre société et dans le cercle parental.
  • 32:08 - 32:14
    Le psychologue Allan Schore appelle cela "L'Abandon de Proximité"
  • 32:14 - 32:17
    quand le parent est physiquement présent
  • 32:17 - 32:19
    mais émotionnellement absent.
  • 32:20 - 32:23
    J'ai passé environ...
  • 32:23 - 32:27
    ...les 40 dernières années de ma vie
  • 32:27 - 32:32
    à travailler avec les plus violentes personnes que produits notre société :
  • 32:32 - 32:34
    meurtriers, violeurs et ainsi de suite.
  • 32:34 - 32:38
    Dans la tentative de comprendre ce qui cause de cette violence.
  • 32:38 - 32:42
    J'ai découvert que les plus violents des criminels de nos prisons
  • 32:42 - 32:45
    avaient eux-mêmes été victimes
  • 32:45 - 32:48
    d'un degré de violence dans leur enfance qui était au-delà de tout
  • 32:48 - 32:51
    ce que j'ai toujours imaginé de la violence infantile.
  • 32:51 - 32:55
    Je n'avais aucune idée de la profondeur
  • 32:55 - 32:59
    de la dépravation avec laquelle les enfants de notre société
  • 32:59 - 33:01
    sont trop souvent traités.
  • 33:01 - 33:04
    Les personnes les plus violentes que j'ai vu étaient elles-mêmes des survivants
  • 33:04 - 33:08
    d'une tentative d'assassinat, souvent des mains de leurs parents
  • 33:08 - 33:11
    ou d'autres personnes de leur environnement social,
  • 33:11 - 33:15
    ou étaient les survivants de familles dont les autres
  • 33:15 - 33:18
    membres avaient été tués par d’autres personnes.
  • 33:19 - 33:24
    Le Bouddha a fait valoir que tout dépend de tout le reste.
  • 33:24 - 33:27
    Il disait "l'unité contient le tout et le tout contient l'unité."
  • 33:27 - 33:30
    Que vous ne pouvez rien comprendre, si vous êtes isolé de votre environnement.
  • 33:30 - 33:38
    La feuille contient le soleil, le ciel et la terre, de toute évidence.
  • 33:39 - 33:41
    C'est maintenant démontré comme étant vrai. Bien sûr,
  • 33:41 - 33:44
    tout autour de nous et en particulier quand il s'agit du développement humain.
  • 33:44 - 33:47
    Le terme scientifique moderne pour ça,
  • 33:47 - 33:50
    c'est la nature "bio-psychosociale" du développement humain,
  • 33:50 - 33:52
    qui dit : la biologie des être humains
  • 33:52 - 33:54
    dépend beaucoup de l'interaction avec
  • 33:54 - 33:57
    l'environnement psychologique et social.
  • 33:57 - 34:02
    Plus précisément, le psychiatre et chercheur
  • 34:02 - 34:07
    Daniel Siegel de l'Université de Californie, Los Angeles, UCLA,
  • 34:07 - 34:10
    a inventé une expression : "Neurobiologie Interpersonnelle"
  • 34:10 - 34:12
    signifiant que la façon dont
  • 34:12 - 34:15
    fonctionne notre système nerveux
  • 34:15 - 34:17
    dépend beaucoup de nos relations personnelles.
  • 34:17 - 34:20
    En premier lieu, avec l'attention parentale, en second lieu,
  • 34:20 - 34:23
    avec d'autres figures importantes d'attachement dans nos vies,
  • 34:23 - 34:26
    et en troisième lieu, avec toute notre culture.
  • 34:26 - 34:28
    Pour que vous ne puissiez pas séparer
  • 34:28 - 34:31
    les fonctions neurologiques d'un être humain
  • 34:31 - 34:35
    de l'environnement dans lequel il ou elle a grandi
  • 34:35 - 34:38
    et continue d'exister,
  • 34:38 - 34:40
    et c'est vrai pour tout le cycle de la vie.
  • 34:40 - 34:42
    C'est particulièrement vrai quand vous êtes
  • 34:42 - 34:45
    dépendant et nécessiteux, quand votre cerveau se développe,
  • 34:45 - 34:49
    mais c'est aussi vrai pour les adultes et même à la fin de la vie.
  • 34:52 - 34:53
    [Culture]
  • 34:53 - 34:57
    Les êtres humains ont vécu dans presque tous les types de société.
  • 34:57 - 35:02
    Depuis les plus égalitaires... Les sociétés de chasseurs-cueilleurs
  • 35:02 - 35:04
    semblent avoir été très égalitaires,
  • 35:04 - 35:06
    par exemple, basées sur le partage de la nourriture, l'échange de biens...
  • 35:07 - 35:10
    De petits groupes de gens vivant principalement
  • 35:10 - 35:13
    de la cueillette et un peu de chasse,
  • 35:13 - 35:15
    essentiellement parmi les personnes qu'ils ont
  • 35:15 - 35:17
    au moins connues toute leur vie,
  • 35:17 - 35:20
    si ce n'est entouré de cousins du troisième degré ou plus proches;
  • 35:20 - 35:22
    dans un monde où il y a beaucoup
  • 35:22 - 35:24
    de fluidité entre différents groupes,
  • 35:24 - 35:26
    dans un monde où il n'y a pas
  • 35:26 - 35:28
    grand-chose en terme de culture matérielle...
  • 35:28 - 35:31
    C'est de cette façon que les humains ont vécu la plupart de leur histoire d'hominidé.
  • 35:31 - 35:35
    Et sans surprise, cela permet un monde très différent.
  • 35:35 - 35:39
    Une des choses qui en découle est une violence bien plus faible.
  • 35:39 - 35:41
    La violence en groupe organisé n'est pas
  • 35:41 - 35:43
    quelque chose qui a eu lieu à cette époque
  • 35:43 - 35:47
    de l'histoire humaine et qui semble plutôt évidente.
  • 35:47 - 35:50
    Alors, où nous sommes-nous trompés ?
  • 35:50 - 35:54
    La violence n'est pas universelle.
  • 35:54 - 35:58
    Elle n'est pas équitablement distribuée parmi les hommes.
  • 35:58 - 36:03
    Il y a une grande variation des niveaux de violence dans les différentes sociétés.
  • 36:03 - 36:07
    Il y a des sociétés pratiquement sans violence.
  • 36:07 - 36:11
    D'autres qui se détruisent elles-mêmes.
  • 36:11 - 36:14
    Certains groupes religieux Anabaptistes
  • 36:14 - 36:18
    qui sont parfaitement pacifistes
  • 36:18 - 36:21
    comme les Amish, les Mennonites, les Huttérites...
  • 36:21 - 36:24
    Parmi certains de ces groupes, les Huttérites,
  • 36:24 - 36:28
    il n'y a aucun cas d'homicide enregistré.
  • 36:29 - 36:33
    Durant nos grandes guerres, comme la Seconde Guerre Mondiale
  • 36:33 - 36:35
    où des gens ont été conscrits,
  • 36:35 - 36:37
    ils auraient refusé de servir dans l'armée.
  • 36:37 - 36:40
    Ils seraient allés en prison plutôt que d'être enrôlés.
  • 36:40 - 36:42
    Dans les Kibboutz d'Israël,
  • 36:42 - 36:46
    le niveau de violence est si bas que les cours criminelles sur place
  • 36:46 - 36:49
    enverront souvent les contrevenants violents,
  • 36:49 - 36:51
    qui ont commis des crimes,
  • 36:51 - 36:54
    s'installer dans les Kibboutz afin d'y
  • 36:54 - 36:56
    apprendre comment vivre une vie non-violente...
  • 36:56 - 36:59
    Parce que c'est la façon de vivre de ces gens.
  • 36:59 - 37:02
    Nous sommes donc largement modelés par la société.
  • 37:02 - 37:08
    Nos sociétés au sens large, incluant nos influences
  • 37:08 - 37:11
    théologiques, métaphysiques, linguistiques, etc.
  • 37:11 - 37:15
    Nos sociétés nous influencent à penser, si oui ou non,
  • 37:15 - 37:18
    la vie est fondamentalement affaire de péché ou de beauté;
  • 37:18 - 37:21
    si la vie après la mort sera marquée par
  • 37:21 - 37:23
    la vie que nous avons menée ou si cela est sans rapport.
  • 37:24 - 37:27
    De façons très diverses, les grandes sociétés peuvent
  • 37:27 - 37:29
    être définies comme individualistes ou
  • 37:29 - 37:32
    collectivistes et vous obtenez des gens très différents
  • 37:32 - 37:34
    avec autant de façons de penser et, je suspecte,
  • 37:34 - 37:36
    autant de types de cerveaux associés.
  • 37:36 - 37:40
    Nous, en Amérique, sommes l'une des sociétés les plus individualistes
  • 37:40 - 37:44
    et le capitalisme est un système qui vous permet d'aller
  • 37:44 - 37:48
    de plus en plus haut dans une pyramide potentielle,
  • 37:48 - 37:51
    en échange, il y a de moins en moins de filets de sécurité.
  • 37:51 - 37:54
    Par définition, plus une société est stratifiée,
  • 37:54 - 37:58
    moins vous avez de pairs, moins vous avez de personnes avec qui
  • 37:58 - 38:01
    avoir des relations réciproques et symétriques.
  • 38:01 - 38:06
    A la place, tout ce que vous avez ce sont des divergences et une hiérarchie sans fin...
  • 38:06 - 38:09
    Un monde dans lequel vous avez peu de partenaires réciproques
  • 38:09 - 38:11
    est un monde avec beaucoup moins d'altruisme.
  • 38:14 - 38:17
    [Nature Humaine]
  • 38:18 - 38:22
    Donc, cela nous mène à une conjoncture totalement impossible
  • 38:22 - 38:26
    qui essaie de donner un sens à une science de perspective...
  • 38:26 - 38:28
    Quelle est la nature de la nature humaine.
  • 38:28 - 38:31
    Vous savez, à un certain niveau,
  • 38:31 - 38:33
    la nature de notre nature, n'est pas d'être
  • 38:33 - 38:36
    particulièrement contraint par notre nature.
  • 38:36 - 38:38
    Nous avons plus de variantes
  • 38:38 - 38:40
    sociales que toutes les autres espèces.
  • 38:40 - 38:45
    Plus de systèmes de croyances, de styles de structures familiales,
  • 38:45 - 38:48
    de façon d'élever les enfants. La capacité
  • 38:48 - 38:51
    de variété que nous avons est extraordinaire.
  • 38:52 - 38:55
    Dans une société qui est fondée sur la compétition
  • 38:56 - 39:01
    et surtout, très souvent, sur l'exploitation impitoyable
  • 39:01 - 39:03
    d'un être humain par un autre.
  • 39:03 - 39:06
    Profiter des problèmes des autres,
  • 39:06 - 39:09
    et très souvent la création
  • 39:09 - 39:12
    de problèmes dans un but lucratif.
  • 39:12 - 39:15
    L'idéologie dominante justifie souvent ce comportement
  • 39:15 - 39:19
    par des appels à une nature fondamentale et inaltérable de l'homme.
  • 39:19 - 39:21
    Donc le mythe dans notre société est
  • 39:21 - 39:23
    que les individus sont compétitifs par nature
  • 39:23 - 39:27
    et qu'ils sont individualistes et qu'ils sont égoïstes.
  • 39:27 - 39:30
    La réalité est à l'exact opposé.
  • 39:30 - 39:32
    Nous avons certains besoins essentiels.
  • 39:32 - 39:34
    La seule façon dont vous pouvez parler concrètement de nature humaine,
  • 39:35 - 39:37
    c'est en reconnaissant qu'il y a certains besoins humains.
  • 39:37 - 39:40
    Nous avons humainement besoin de compagnie et d'intimité,
  • 39:40 - 39:43
    d'être aimé, de s'attacher à quelqu'un, d'être accepté,
  • 39:43 - 39:47
    d'être vu, d'être reconnu pour ce que nous sommes.
  • 39:48 - 39:50
    Si ces besoins sont remplis, nous devenons
  • 39:50 - 39:52
    des gens compatissants,
  • 39:52 - 39:58
    coopérants et ayant de l'empathie envers les autres.
  • 39:58 - 40:01
    Ainsi...
  • 40:01 - 40:03
    A l'opposé, ce que nous voyons souvent dans
  • 40:03 - 40:06
    notre société est, en réalité, une distorsion de la nature humaine.
  • 40:06 - 40:09
    Précisément, parce que très peu de gens voient leurs besoins satisfaits.
  • 40:09 - 40:12
    Donc, oui, vous pouvez parler de nature humaine,
  • 40:12 - 40:14
    mais uniquement dans le sens des besoins humains essentiels
  • 40:14 - 40:16
    qui sont évoqués instinctivement
  • 40:16 - 40:19
    ou, devrais-je dire, certains besoins essentiels
  • 40:19 - 40:22
    qui mènent à certains comportements, s'ils sont remplis,
  • 40:22 - 40:24
    et à différents comportements, s'il sont reniés.
  • 40:27 - 40:29
    Alors...
  • 40:29 - 40:32
    Quand nous acceptons le fait que notre organisme
  • 40:32 - 40:34
    qui présente une grande flexibilité adaptative,
  • 40:34 - 40:38
    nous permettant de survivre dans des conditions très variables,
  • 40:38 - 40:42
    est aussi strictement programmé pour certaines exigences environnementales
  • 40:42 - 40:44
    ou besoins humains,
  • 40:45 - 40:48
    un impératif social commence à naître.
  • 40:48 - 40:51
    Tout comme notre corps a besoin de substances nutritives,
  • 40:51 - 40:55
    le cerveau humain exige des formes positives de stimuli environnementaux,
  • 40:55 - 40:57
    à tous les stades du développement,
  • 40:58 - 41:00
    tout en ayant besoin d'être protégé
  • 41:00 - 41:03
    d'autres formes négatives de stimuli.
  • 41:03 - 41:05
    Et si les choses qui devraient se produire, ne se produisent pas...
  • 41:06 - 41:08
    Ou si les choses qui ne devraient pas arriver, arrivent...
  • 41:08 - 41:11
    Dès lors, il est évident que la porte peut être ouverte, non seulement
  • 41:11 - 41:15
    à un flot de maladies mentales et physiques,
  • 41:15 - 41:18
    mais aussi à beaucoup de comportements humains néfastes.
  • 41:18 - 41:21
    Donc, si nous orientons maintenant nos réflexions vers l'extérieur
  • 41:21 - 41:24
    et tenons compte de l'état actuel des choses,
  • 41:24 - 41:26
    nous devons nous poser la question :
  • 41:26 - 41:29
    Est-ce que la condition du monde moderne que nous avons créée
  • 41:29 - 41:32
    soutient vraiment notre santé ?
  • 41:32 - 41:34
    Est-ce que les fondements de notre système socio-économique
  • 41:34 - 41:36
    agissent comme une force positive
  • 41:36 - 41:40
    pour le développement humain, social, et le progrès ?
  • 41:40 - 41:44
    Ou, est-ce que le fondement central de notre société
  • 41:44 - 41:49
    va en réalité à l'encontre des bases de l'évolution
  • 41:49 - 41:51
    nécessaires pour créer et maintenir
  • 41:51 - 41:54
    notre bien-être personnel et social ?
  • 42:12 - 42:17
    [ Partie 2 - Pathologie Sociale ]
  • 42:18 - 42:21
    Alors, quelqu'un pourrait se demander où tout cela a commencé ?
  • 42:21 - 42:25
    Qu'est-ce qu'on a aujourd'hui... vraiment un monde dans un état
  • 42:25 - 42:27
    d'effondrements successifs.
  • 42:28 - 42:31
    [Le Marché]
  • 42:31 - 42:33
    Il commence avec John Locke.
  • 42:33 - 42:36
    Et John Locke introduit la propriété.
  • 42:36 - 42:41
    Il a trois conditions pour le droit privé et de propriété.
  • 42:41 - 42:43
    Et ces trois conditions sont :
  • 42:43 - 42:45
    Il doit en rester suffisamment pour les autres
  • 42:45 - 42:47
    et que vous ne devez pas le laisser se gâcher
  • 42:47 - 42:51
    et que vous devez surtout le mélanger avec votre travail.
  • 42:51 - 42:54
    Ca semble justifié : vous mélangez votre travail avec le monde
  • 42:54 - 42:56
    par la suite vous avez droit au produit
  • 42:56 - 42:59
    et tant qu'il en reste assez pour les autres
  • 42:59 - 43:02
    et tant que ça ne se gâte pas
  • 43:02 - 43:04
    et que vous ne laissez pas quelque chose se gaspiller, alors ça va.
  • 43:04 - 43:07
    Puis, il passe beaucoup de temps sur son fameux traité de gouvernement,
  • 43:07 - 43:10
    et depuis c'est le texte canonique
  • 43:10 - 43:14
    pour la compréhension économique et politique et juridique
  • 43:14 - 43:17
    c'est toujours le texte classique qui est étudié.
  • 43:17 - 43:20
    Bien - après qu'il donne les conditions,
  • 43:20 - 43:22
    sur le coup vous êtes presque en train de vous demander si vous
  • 43:22 - 43:24
    êtes pour la propriété privé ou pas
  • 43:24 - 43:28
    ici il a donné une très bonne défense plausible et impressionnante
  • 43:28 - 43:30
    de la propriété privée...
  • 43:30 - 43:31
    Et bien, il les laisse tomber!
  • 43:31 - 43:34
    Il les lâche comme ça. Tout dans une même phrase.
  • 43:34 - 43:36
    Il dit, "une fois que l'introduction
  • 43:36 - 43:39
    de l'argent est arrivée par le consentement tacite de l'homme
  • 43:39 - 43:40
    puis il est devenu..."
  • 43:40 - 43:44
    et il ne dit pas que toutes les conditions sont annulées ou effacées -
  • 43:44 - 43:46
    mais c'est ce qui arrive.
  • 43:46 - 43:48
    Alors maintenant on n'a plus
  • 43:48 - 43:51
    le produit et votre propriété gagnée par votre propre travail -
  • 43:51 - 43:54
    oh non - l'argent achète le travail maintenant.
  • 43:54 - 43:55
    Il n'y a plus la considération
  • 43:55 - 43:58
    s'il en reste assez pour les autres;
  • 43:58 - 44:00
    il n'y a plus de considération de savoir si elle se gâte
  • 44:00 - 44:02
    parce qu'il dit que la monnaie est comme
  • 44:02 - 44:04
    l'argent et l'or, et que l'or ne se détériore pas
  • 44:04 - 44:07
    et donc que la monnaie ne peut être tenue responsable du gaspillage...
  • 44:07 - 44:10
    Ce qui est ridicule, car nous ne parlons pas de monnaie
  • 44:10 - 44:12
    ni d'argent, mais nous parlons de ses effets.
  • 44:12 - 44:14
    Tout cela n'est qu'une suite de sophismes.
  • 44:14 - 44:18
    C'est la plus ahurissante des
  • 44:18 - 44:21
    manipulations logiques qu'il nous offre ici,
  • 44:21 - 44:25
    mais cela coïncide avec les intérêts des détenteurs de capitaux.
  • 44:26 - 44:29
    Puis Adam Smith entre en jeu et ce qu'il ajoute
  • 44:29 - 44:31
    à cela, c'est la religion...
  • 44:31 - 44:33
    Locke commença avec Dieu l'a fait de cette façon
  • 44:33 - 44:35
    c'est le droit de Dieu
  • 44:35 - 44:37
    Et maintenant, c'est Smith qui
  • 44:37 - 44:39
    ajoute "ce n'est pas seulement de Dieu..."
  • 44:39 - 44:41
    Il ne dit pas exactement cela, mais
  • 44:41 - 44:43
    c'est ce qui est philosophiquement exprimé, en principe
  • 44:43 - 44:47
    il dit "ce n'est pas uniquement une question de propriété privée..."
  • 44:47 - 44:49
    Tout est maintenant "présupposé" - C'est Donné.
  • 44:49 - 44:52
    "Il y a des investisseurs qui achètent du travail" - Donné.
  • 44:52 - 44:55
    Aucune limite n'est posée quant a combien de travail d'autrui ils peuvent acheter,
  • 44:55 - 44:57
    combien ils peuvent accumuler, combien d'inégalités.
  • 44:57 - 44:59
    Tout ceci est donné maintenant.
  • 44:59 - 45:03
    Voila donc qu'il avance sa grande idée,
  • 45:03 - 45:07
    simplement présentée entre parenthèses - comme si de rien n'était.
  • 45:08 - 45:11
    Voyez-vous, lorsque des gens mettent des biens en vente - l'Offre -
  • 45:11 - 45:16
    et que d'autres personnes les achètent - la Demande -
  • 45:16 - 45:20
    comment être sûr d'avoir une offre qui égale la demande,
  • 45:20 - 45:21
    ou une demande qui égale l'offre ?
  • 45:21 - 45:23
    Comment trouver cet équilibre ?
  • 45:23 - 45:26
    Et ceci est une des notions centrales de l'économie,
  • 45:26 - 45:28
    de savoir comment trouver l'équilibre...
  • 45:28 - 45:32
    Et il répond : c'est la "Main Invisible du Marché"
  • 45:32 - 45:34
    qui équilibre les choses.
  • 45:34 - 45:37
    Donc, maintenant nous avons "Dieu est en réalité imminent".
  • 45:37 - 45:41
    Il n'a juste pas énoncé les droits sur la propriété,
  • 45:41 - 45:46
    et mis en oeuvre tous ses moyens et ses "droits naturels",
  • 45:46 - 45:47
    en regard de ce que Locke a dit...
  • 45:47 - 45:51
    Mais maintenant, nous avons le système lui-même comme "Dieu".
  • 45:52 - 45:55
    En fait, ce que Smith dit,
  • 45:55 - 45:58
    et vous devez lire la totalité de
  • 45:58 - 46:00
    'La Richesse des Nations' pour trouver cette citation,
  • 46:00 - 46:03
    c'est que : "L'insuffisance des moyens de subsistance
  • 46:03 - 46:07
    détermine les limites de la reproduction des pauvres
  • 46:07 - 46:11
    et la nature ne peut s'occuper de cela d'aucune autre manière
  • 46:11 - 46:14
    que par l'élimination de leurs enfants."
  • 46:14 - 46:19
    Donc, il anticipe les théories de l'évolution dans le pire des sens...
  • 46:19 - 46:21
    et cela bien avant Darwin.
  • 46:21 - 46:24
    Et ensuite, il les appelle la "Race Ouvrières".
  • 46:24 - 46:27
    Alors vous constatez qu'il y avait un racisme inhérent à tout ça
  • 46:27 - 46:32
    et également un aveuglement inhérent à tuer
  • 46:32 - 46:35
    d’innombrables enfants
  • 46:35 - 46:38
    et il a pensé : "la Main Invisible fait les biens,
  • 46:38 - 46:40
    qui rencontrent la demande, et la demande rencontre l'offre."
  • 46:40 - 46:43
    Alors, voyez-vous combien ''Dieu'' est bon ?
  • 46:43 - 46:46
    Donc, vous pouvez observer de vraiment très virulentes
  • 46:46 - 46:51
    destructions de vies, les éco-génocides,
  • 46:51 - 46:55
    se déroulant actuellement qui sont, d'une façon,
  • 46:55 - 46:59
    aussi issues de la philosophie de Smith.
  • 47:00 - 47:03
    Quand nous reflétons le concept d'origine
  • 47:03 - 47:05
    du soi-disant marché libre - système capitaliste
  • 47:05 - 47:08
    initié par les premiers philosophes économiques
  • 47:08 - 47:10
    comme Adam Smith -
  • 47:10 - 47:13
    nous voyons que les intentions initiales d'un "marché"
  • 47:13 - 47:17
    étaient fondées autour de l'échange de véritables et tangibles marchandises de première nécessité.
  • 47:17 - 47:20
    Adam Smith n'a jamais songé que le plus
  • 47:20 - 47:22
    rentable des secteurs économiques de la planète
  • 47:22 - 47:25
    serait éventuellement dans l'arène des échanges financiers
  • 47:25 - 47:27
    ou du soi-disant investissement,
  • 47:27 - 47:29
    là où la monnaie elle-même est tout simplement
  • 47:29 - 47:31
    acquise par le mouvement d'une autre monnaie
  • 47:31 - 47:33
    dans un jeu arbitraire qui n'a
  • 47:33 - 47:35
    aucun mérite productif pour la société.
  • 47:36 - 47:38
    Pourtant, indépendamment de l'intention de Smith,
  • 47:38 - 47:41
    la porte de ces avènements apparemment anormaux,
  • 47:41 - 47:46
    a été laissée grande ouverte par le principe fondamental de cette théorie :
  • 47:46 - 47:50
    La monnaie est traitée comme un produit, en soi.
  • 47:50 - 47:52
    Aujourd'hui, dans toutes les économies du monde,
  • 47:52 - 47:55
    sans se soucier du système social revendiqué,
  • 47:55 - 47:59
    la poursuite du profit se fait dans l'intérêt de l'argent et rien d'autre.
  • 47:59 - 48:02
    L'idée sous-jacente, qui fut mystérieusement qualifiée
  • 48:02 - 48:06
    par Adam Smith avec sa déclaration religieuse de
  • 48:06 - 48:08
    "Main Invisible",
  • 48:08 - 48:10
    est que l'étroite, égoïste poursuite
  • 48:10 - 48:12
    de cette marchandise fictive,
  • 48:12 - 48:15
    va comme par magie se manifester
  • 48:15 - 48:18
    dans le bien-être humain et social, et dans le progrès.
  • 48:19 - 48:22
    La réalité est que l'intérêt de l'attrait monétaire,
  • 48:22 - 48:26
    ou ce que certains ont appelé "la valeur séquentielle de l'argent",
  • 48:26 - 48:29
    est maintenant totalement déconnecté des fondations
  • 48:29 - 48:32
    de l'intérêt vital - qui pourrait être appelé
  • 48:32 - 48:34
    "la valeur séquentielle de la vie".
  • 48:35 - 48:38
    Ce qu'il s'est passé, c'est qu'il y a eu une confusion totale
  • 48:38 - 48:40
    dans la doctrine économique
  • 48:40 - 48:42
    entre ces deux séquences.
  • 48:42 - 48:45
    Ils pensent que la valeur séquentielle de l'argent
  • 48:45 - 48:47
    fournit la valeur séquentielle de la vie
  • 48:47 - 48:50
    et c'est pourquoi, ils disent que si plus de marchandises sont vendues,
  • 48:50 - 48:52
    si le P.I.B augmente et ainsi de suite...
  • 48:52 - 48:55
    le bien-être en serait amélioré
  • 48:55 - 48:58
    et que nous pourrions prendre le P.I.B comme indicateur de base
  • 48:58 - 49:00
    de la santé sociale....
  • 49:00 - 49:01
    Alors, vous voyez donc la confusion.
  • 49:01 - 49:03
    Ils parlent de la valeur séquentielle de l'argent
  • 49:03 - 49:05
    qui est l'ensemble des revenus
  • 49:05 - 49:08
    dérivés de la vente de produits,
  • 49:08 - 49:12
    et ils mélangent ça avec la reproduction de la vie.
  • 49:12 - 49:16
    Donc, vous avez cette chose construite depuis le début,
  • 49:16 - 49:18
    un complet amalgame entre argent
  • 49:19 - 49:21
    et valeur séquentielle de la vie.
  • 49:21 - 49:24
    Ensuite, nous avons affaire à une sorte de délire structuré
  • 49:24 - 49:26
    qui devient de plus en plus meurtrier,
  • 49:27 - 49:29
    pendant que la séquence monétaire se désolidarise de la production
  • 49:29 - 49:31
    de quoi que ce soit.
  • 49:31 - 49:33
    C'est un trouble du système
  • 49:33 - 49:37
    et ce trouble du système semble être fatal.
  • 49:38 - 49:41
    [Bienvenue dans la Machine]
  • 49:41 - 49:45
    Dans la société d'aujourd'hui, vous entendez rarement quelqu'un parler
  • 49:45 - 49:47
    du progrès de leur pays ou société
  • 49:47 - 49:51
    en termes de bien-être physique, d'état de bonheur,
  • 49:51 - 49:54
    de confiance ou de stabilité sociale.
  • 49:54 - 49:56
    Plutôt, les mesures nous sont présentées
  • 49:56 - 49:58
    par le biais d'abstractions économiques.
  • 49:58 - 50:01
    Nous avons le produit intérieur brut, les prix à la consommation,
  • 50:01 - 50:04
    la valeur du marché boursier, le taux d'inflation
  • 50:04 - 50:06
    et ainsi de suite.
  • 50:06 - 50:08
    Mais, est-ce que cela nous dit quoi que ce soit
  • 50:08 - 50:11
    sur la qualité de vie des gens ?
  • 50:11 - 50:13
    Non. Toutes ces mesures interagissent avec
  • 50:13 - 50:17
    la séquence monétaire même et rien de plus.
  • 50:17 - 50:20
    Par exemple, le produit intérieur brut d'un pays
  • 50:20 - 50:23
    est une mesure de la valeur des biens et services vendus.
  • 50:24 - 50:26
    Cette mesure est supposée correspondre au
  • 50:26 - 50:29
    "standard de vie" des habitants d'un pays.
  • 50:29 - 50:32
    Aux États-Unis, le système de santé est comptabilisé
  • 50:32 - 50:35
    pour plus de 17% du P.I.B en 2009,
  • 50:35 - 50:38
    pour un total de plus de 2,5 mille milliards dépensés.
  • 50:38 - 50:42
    Créant, par le fait même, une réaction positive sur ces mesures économiques.
  • 50:42 - 50:43
    Et, basé sur cette logique,
  • 50:43 - 50:46
    il serait encore meilleur pour l'économie U.S
  • 50:46 - 50:48
    que les services de santé augmentent de..
  • 50:48 - 50:51
    peut-être 3 mille milliards...ou 5 mille milliards,
  • 50:51 - 50:53
    car cela créera plus de croissance,
  • 50:53 - 50:56
    plus d'emplois et par conséquent, vanté par les économistes
  • 50:56 - 50:59
    comme une augmentation du standard de vie dans leurs pays.
  • 50:59 - 51:01
    Mais, attendez une minute.
  • 51:01 - 51:04
    Qu'est ce que les services de santé représentent vraiment ?
  • 51:04 - 51:07
    Eh bien, DES GENS MALADES ET MOURANTS
  • 51:07 - 51:11
    C’est bien ça – plus il y a de gens malades en Amérique,
  • 51:11 - 51:13
    mieux l'économie se porte.
  • 51:13 - 51:17
    Maintenant, ceci n'est pas une exagération ou un point de vue cynique.
  • 51:17 - 51:19
    En fait, si nous regardons assez loin dans le passé,
  • 51:19 - 51:21
    vous réaliserez que le P.I.B,
  • 51:21 - 51:24
    non seulement ne reflète pas la richesse publique ou sociale,
  • 51:24 - 51:26
    sur tous les niveaux concevables,
  • 51:26 - 51:28
    c'est, en fait, surtout une mesure
  • 51:28 - 51:30
    de l’inefficacité industrielle
  • 51:30 - 51:32
    et de la dégradation sociale.
  • 51:32 - 51:36
    Et plus vous en voyez l'essor, pire les choses deviennent
  • 51:36 - 51:38
    par rapport à l'intégrité personnelle, sociale
  • 51:38 - 51:41
    et environnementale.
  • 51:41 - 51:44
    Vous devez créer des problèmes pour créer du profit.
  • 51:45 - 51:48
    Il n'y a pas de profit dans le paradigme actuel
  • 51:48 - 51:51
    à sauver des vies, mettre en place un équilibre sur cette planète
  • 51:51 - 51:53
    faire régner la justice, la paix ou quoi que ce soit d'autre.
  • 51:53 - 51:56
    Il n'y a simplement pas de profit là-dedans.
  • 51:56 - 51:58
    Il y a un vieux dicton qui dit :
  • 51:58 - 52:00
    "Faites adopter une loi et créez une entreprise".
  • 52:00 - 52:03
    Si vous créez une entreprise d'avocat ou autre,
  • 52:03 - 52:05
    alors, les crimes font marcher
  • 52:05 - 52:07
    les affaires, tout comme la destruction fait
  • 52:07 - 52:09
    tourner le business en Haïti.
  • 52:09 - 52:12
    Nous avons aujourd'hui environ deux millions de personnes incarcérées
  • 52:12 - 52:13
    dans ce pays.
  • 52:14 - 52:16
    Beaucoup d'entre elles sont enfermées dans des prisons dirigées
  • 52:16 - 52:17
    par des sociétés privées :
  • 52:17 - 52:19
    la Compagnie Correctionnelle d'Amérique, et la Wackenhut
  • 52:19 - 52:21
    font commerce de leur actions à Wall Street
  • 52:21 - 52:24
    basées sur le nombre de personnes en prison.
  • 52:24 - 52:26
    Alors ça, c’est une véritable maladie.
  • 52:26 - 52:28
    Mais ce n'est que le reflet de ce
  • 52:28 - 52:32
    que cherche ce paradigme économique.
  • 52:32 - 52:36
    Et que cherche exactement ce paradigme ?
  • 52:36 - 52:39
    Qu'est ce qui fait tourner notre système ?
  • 52:39 - 52:41
    La Consommation.
  • 52:41 - 52:44
    Ou plus précisément - La Consommation Cyclique.
  • 52:44 - 52:46
    Lorsque nous décomposons le
  • 52:46 - 52:48
    fondement de l'économie de marché classique -
  • 52:48 - 52:50
    on se retrouve avec un modèle d'échange monétaire
  • 52:50 - 52:53
    qui ne peut tout simplement pas être autorisé à s'arrêter
  • 52:53 - 52:55
    ou même sensiblement ralenti,
  • 52:55 - 52:56
    si la société telle que nous la connaissons
  • 52:56 - 52:58
    reste opérationnelle.
  • 52:58 - 53:01
    Il y a 3 acteurs principaux sur la scène économique :
  • 53:01 - 53:03
    l'employé, l'employeur
  • 53:03 - 53:05
    et le consommateur.
  • 53:05 - 53:08
    L'employé vend son travail à l'employeur contre salaire.
  • 53:08 - 53:11
    L'employeur vend ses services de production, et donc des biens
  • 53:11 - 53:13
    au consommateur contre rémunération
  • 53:13 - 53:16
    et le consommateur, bien sûr, est simplement un autre rôle
  • 53:16 - 53:18
    de l'employeur et de l'employé,
  • 53:18 - 53:20
    alimentant en retour le système
  • 53:20 - 53:23
    pour permettre à la consommation cyclique de continuer.
  • 53:23 - 53:25
    En d'autres mots, le système marchand mondial est basé sur
  • 53:25 - 53:28
    l'hypothèse qu'il y aura toujours assez
  • 53:28 - 53:30
    de demande pour les produits dans une société,
  • 53:30 - 53:32
    pour brasser assez d'argent à une fréquence suffisante
  • 53:32 - 53:35
    pour entretenir le processus de consommation.
  • 53:35 - 53:37
    Et plus rapide est le taux de consommation,
  • 53:37 - 53:39
    plus la soi-disante croissance économique est assumée
  • 53:39 - 53:42
    et la machine continue son chemin...
  • 53:42 - 53:44
    Mais, attendez -
  • 53:44 - 53:47
    Je pensais qu'une économie servait à ... je ne sais pas...
  • 53:47 - 53:48
    "Economiser" ?
  • 53:49 - 53:51
    Ce terme n'est-il pas en rapport avec les notions de conservation,
  • 53:51 - 53:55
    d'efficacité et de réduction des déchets ?
  • 53:55 - 53:58
    Alors, comment notre système qui vit de la consommation
  • 53:58 - 54:01
    excessive, peut-il prétendre à une conservation efficace
  • 54:01 - 54:03
    ou même "Economiser" ?
  • 54:03 - 54:05
    Et bien... il ne le fait pas.
  • 54:05 - 54:09
    L'intention du système marchand est, en réalité, l'exact contraire
  • 54:09 - 54:11
    de ce qu'une vraie économie est supposée élaborer -
  • 54:11 - 54:14
    c'est-à-dire orienter efficacement et avec un souci de conserver
  • 54:14 - 54:16
    les matériaux pour la production et la distribution
  • 54:16 - 54:18
    des biens de première nécessité.
  • 54:18 - 54:21
    Nous vivons sur une planète finie aux ressources finies,
  • 54:21 - 54:23
    où, par exemple, le pétrole que nous utilisons a mis
  • 54:23 - 54:25
    des millions d'années à se générer...
  • 54:25 - 54:29
    où les minéraux que nous exploitons ont mis plusieurs milliards d'années à se développer.
  • 54:30 - 54:33
    Alors... avoir un système qui promeut délibérément
  • 54:33 - 54:35
    l'accélération de la consommation
  • 54:35 - 54:38
    au nom de la soi-disante "croissance économique"
  • 54:38 - 54:42
    n'est que pure folie écocide.
  • 54:42 - 54:45
    L'absence de déchets, voila ce qu'est l'efficacité.
  • 54:45 - 54:47
    L'absence de déchets ?
  • 54:47 - 54:50
    Ce système produit plus de déchets que tous les autres
  • 54:50 - 54:53
    systèmes qui ont existé dans l'histoire de cette planète.
  • 54:53 - 54:56
    Chaque niveau de l'organisation de la vie et du système vivant
  • 54:56 - 54:58
    est en état de crise, de challenge,
  • 54:58 - 55:00
    de dégradation ou d'effondrement.
  • 55:00 - 55:03
    Aucune revue scientifique des 30 dernières années
  • 55:03 - 55:06
    ne vous dira quelque chose de différent :
  • 55:06 - 55:09
    tous les systèmes de vie sont en déclin
  • 55:09 - 55:11
    tout comme les programmes sociaux...
  • 55:11 - 55:13
    ainsi que notre accès à l'eau.
  • 55:14 - 55:16
    Essayez de nommer une seule forme de vie
  • 55:16 - 55:17
    qui ne soit pas menacée ou en danger...
  • 55:17 - 55:18
    Vous ne pouvez pas.
  • 55:19 - 55:22
    Il n'y en a vraiment pas une et c'est très, très désespérant.
  • 55:22 - 55:25
    Mais nous n'avons même pas encore envisagé le mécanisme de causalité.
  • 55:25 - 55:27
    Nous ne voulons pas faire face au mécanisme de causalité.
  • 55:27 - 55:30
    Nous voulons simplement continuer. Vous savez que c'est là où est la folie,
  • 55:30 - 55:32
    où vous continuez de faire les mêmes choses encore et encore,
  • 55:32 - 55:35
    même si de toute évidence cela ne fonctionne pas.
  • 55:35 - 55:37
    Vous n'avez vraiment
  • 55:38 - 55:40
    pas affaire à un système économique,
  • 55:40 - 55:44
    mais, j'irai jusqu'à dire, un système anti-économique.
  • 55:45 - 55:47
    [L'Anti-Economie]
  • 55:47 - 55:49
    Il y a un vieux dicton qui dit que
  • 55:49 - 55:51
    le modèle du marché compétitif cherche à
  • 55:51 - 55:55
    ''créer le meilleur produit possible au plus bas prix possible''.
  • 55:56 - 55:59
    Cette déclaration est essentiellement une notion d'incitation
  • 55:59 - 56:01
    qui justifie la concurrence du marché,
  • 56:01 - 56:03
    basée sur l'hypothèse que son résultat
  • 56:03 - 56:06
    est la production de biens de meilleure qualité.
  • 56:06 - 56:09
    Si je devais me construire une table à partir de rien,
  • 56:09 - 56:11
    je voudrais naturellement la construire à partir des meilleurs
  • 56:11 - 56:13
    et plus durables matériaux possibles, non ?
  • 56:13 - 56:16
    Avec l'intention que cela dure le plus longtemps possible.
  • 56:17 - 56:19
    Pourquoi voudrais-je faire quelque chose de mauvais
  • 56:19 - 56:21
    en sachant que je devrais éventuellement le refaire,
  • 56:21 - 56:24
    et donc, dépenser plus de matériaux et plus d'énergie ?
  • 56:25 - 56:28
    Et bien, aussi rationnel que cela puisse paraître dans le monde réel,
  • 56:28 - 56:30
    quand il est question du monde du marché,
  • 56:30 - 56:32
    ce n'est pas seulement explicitement irrationnel,
  • 56:32 - 56:34
    ce n'est même pas une option.
  • 56:34 - 56:36
    Il est techniquement impossible de produire
  • 56:36 - 56:38
    la meilleure des marchandises,
  • 56:38 - 56:40
    si une entreprise doit maintenir un avantage concurrentiel
  • 56:41 - 56:43
    et ainsi demeurer abordable pour le consommateur.
  • 56:43 - 56:46
    Littéralement tout ce qui est créé et mis en vente,
  • 56:46 - 56:49
    dans l'économie mondiale, est immédiatement inférieur
  • 56:49 - 56:51
    au moment où il est produit,
  • 56:51 - 56:53
    car il est mathématiquement impossible
  • 56:53 - 56:56
    de créer les produits les plus scientifiquement avancés,
  • 56:56 - 56:59
    efficaces et stratégiquement durables.
  • 56:59 - 57:01
    Cela est dû au fait que le système de marché
  • 57:01 - 57:04
    exige ce rapport "coût-efficacité"
  • 57:04 - 57:06
    où la nécessité de réduire les dépenses
  • 57:06 - 57:08
    existe à tous les stades de la production.
  • 57:08 - 57:10
    Du coût du travail jusqu'au coût
  • 57:10 - 57:13
    des matériaux et de l'emballage, etc.
  • 57:13 - 57:15
    Cette stratégie compétitive est, bien sûr,
  • 57:15 - 57:18
    faite pour s'assurer que le public achète leurs produits
  • 57:18 - 57:21
    plutôt que ceux d'un producteur concurrent...
  • 57:21 - 57:23
    ...qui fait exactement la même chose,
  • 57:23 - 57:26
    en rendant leurs produits à la fois compétitifs et abordables.
  • 57:27 - 57:30
    Cette conséquence du gaspillage immuable du système
  • 57:30 - 57:34
    pourrait être appelée : Obsolescence intrinsèque.
  • 57:34 - 57:37
    Cependant, ce n'est qu'une partie d'un problème plus vaste.
  • 57:38 - 57:41
    Un principe fondamental régissant l'économie de marché
  • 57:41 - 57:44
    que vous ne trouverez dans aucun manuel - soit dit en passant -
  • 57:44 - 57:45
    est le suivant :
  • 57:45 - 57:48
    "Aucun produit ne peut être autorisé à maintenir une durée de vie
  • 57:48 - 57:50
    supérieure que ce qu'il peut endurer
  • 57:50 - 57:54
    afin de poursuivre la consommation cyclique."
  • 57:54 - 57:57
    En d'autres termes, il est essentiel que les produits se cassent,
  • 57:57 - 58:00
    échouent et expirent dans un certain laps de temps.
  • 58:01 - 58:04
    Ceci est appelé "L'obsolescence planifiée".
  • 58:04 - 58:08
    L'obsolescence planifiée est le pilier de la stratégie de marché sous-jacente
  • 58:08 - 58:11
    de chaque société de production de biens existante.
  • 58:11 - 58:13
    Très peu, bien entendu,
  • 58:13 - 58:15
    admettraient purement et simplement une telle stratégie,
  • 58:15 - 58:17
    ce qu'ils font, c'est la masquer au sein du
  • 58:17 - 58:20
    phénomène d'obsolescence intrinsèque dont nous venons de parler,
  • 58:20 - 58:23
    en ignorant souvent, ou même en supprimant,
  • 58:23 - 58:25
    les nouvelles avancées technologiques
  • 58:25 - 58:28
    qui pourraient créer un produit plus soutenable, plus durable.
  • 58:29 - 58:31
    Ainsi, comme s'il n'y avait pas assez de gaspillage,
  • 58:31 - 58:33
    l'inhérence du système ne peut permettre aux marchandises
  • 58:33 - 58:36
    les plus durables et efficaces d'être produites.
  • 58:36 - 58:38
    L'obsolescence planifiée reconnaît délibérément
  • 58:38 - 58:41
    que plus l'espérance de vie des produits est longue,
  • 58:41 - 58:45
    plus c'est mauvais pour le système de consommation cyclique
  • 58:45 - 58:47
    et donc, pour le système de marché lui-même.
  • 58:48 - 58:50
    En d'autres termes, la durabilité d'un produit
  • 58:50 - 58:54
    est contraire à la croissance économique
  • 58:54 - 58:57
    et, partant de ce constat, il y a un véritable encouragement
  • 58:57 - 58:59
    à faire en sorte que la durée de vie de tous
  • 58:59 - 59:01
    les biens produits soit courte.
  • 59:02 - 59:06
    Et, en fait, le système ne peut pas fonctionner autrement.
  • 59:06 - 59:09
    Un coup d'oeil aux océans d'ordures qui se répandent maintenant à
  • 59:09 - 59:12
    travers le monde, montrent la réalité de l'obsolescence.
  • 59:13 - 59:15
    Il y a actuellement des milliards de téléphones portables,
  • 59:15 - 59:17
    ordinateurs et autres technologies.
  • 59:17 - 59:20
    Chacun plein de matériaux précieux, difficiles à extraire
  • 59:20 - 59:22
    comme l'or, le coltan, le cuivre...
  • 59:22 - 59:25
    qui pourrissent sur d'énormes amas.
  • 59:25 - 59:27
    Habituellement, en raison d'une simple défaillance ou de petites
  • 59:27 - 59:31
    pièces obsolètes, qui, dans une société conservatrice,
  • 59:31 - 59:33
    pourraient être réparées, mises à jour
  • 59:33 - 59:36
    et donc prolonger la vie du produit.
  • 59:36 - 59:38
    Malheureusement, aussi efficient que cela puisse paraître
  • 59:38 - 59:41
    dans notre réalité physique, en vivant sur une
  • 59:41 - 59:43
    planète finie aux ressources finies,
  • 59:43 - 59:48
    c’est explicitement inefficace, du point de vue du marché.
  • 59:48 - 59:49
    Pour dire ça en une phrase :
  • 59:49 - 59:52
    "L'efficacité, la durabilité et
  • 59:52 - 59:56
    la préservation sont les ennemies de notre système économique".
  • 59:56 - 59:59
    De même, les biens matériels doivent être constamment
  • 59:59 - 60:01
    produits et reproduits,
  • 60:01 - 60:03
    indépendamment de leur impact environnemental,
  • 60:04 - 60:07
    le secteur des services fonctionne selon la même logique.
  • 60:08 - 60:10
    Le fait est qu'il n'y a pas d'avantage monétaire
  • 60:10 - 60:13
    à résoudre un quelconque problème
  • 60:13 - 60:15
    qui est actuellement entretenu.
  • 60:15 - 60:16
    À la fin de la journée,
  • 60:16 - 60:19
    la dernière chose que l'institution médicale veuille vraiment,
  • 60:19 - 60:22
    c'est la disparition de maladies telles que le cancer
  • 60:22 - 60:27
    qui éliminerait d'innombrable emplois et des milliers de milliards de bénéfice.
  • 60:27 - 60:28
    Et puisque nous sommes sur le sujet...
  • 60:29 - 60:32
    Le crime et le terrorisme dans ce système, sont bons !
  • 60:32 - 60:34
    Du moins, économiquement...
  • 60:34 - 60:36
    car cela crée des postes dans la police,
  • 60:36 - 60:39
    permettant la production de marchandises onéreuses pour la sécurité,
  • 60:39 - 60:41
    sans mentionner la valeur des prisons,
  • 60:41 - 60:44
    qui sont des sociétés privées, pour le profit.
  • 60:44 - 60:45
    Et qu'en est-il de la guerre ?
  • 60:46 - 60:49
    L'industrie de la guerre en Amérique est un immense générateur de P.I.B
  • 60:49 - 60:52
    - une des industries les plus rentables -
  • 60:52 - 60:55
    en produisant des armes de mort et de destruction.
  • 60:55 - 60:58
    Le jeu favori de cette industrie c'est de tout faire exploser
  • 60:58 - 61:01
    et de revenir pour tout rebâtir, pour le profit.
  • 61:01 - 61:04
    Nous avons vu ceci avec la déferlante de contrats
  • 61:04 - 61:06
    en milliards de dollars générée par la guerre en Irak.
  • 61:07 - 61:09
    Le fin mot est que les aspects socialement
  • 61:09 - 61:11
    négatifs de la société
  • 61:11 - 61:14
    sont récompensés positivement dans l'industrie,
  • 61:14 - 61:17
    et tout intérêt pour la résolution de problèmes
  • 61:17 - 61:20
    ou la conservation et la préservation de l'environnement,
  • 61:20 - 61:25
    est alors intrinsèquement contraire à la durabilité économique.
  • 61:26 - 61:27
    Et c'est pourquoi
  • 61:27 - 61:31
    chaque fois que vous voyez le P.I.B croître dans un pays,
  • 61:31 - 61:33
    vous êtes témoin d'une hausse de la nécessité,
  • 61:33 - 61:35
    qu'elle soit réelle ou artificielle,
  • 61:35 - 61:39
    et par définition, une nécessité est enracinée dans l'inefficacité.
  • 61:39 - 61:44
    Par conséquent, accroître la nécessité signifie accroître l'inefficacité.
  • 61:45 - 61:47
    [Trouble du système de valeurs]
  • 61:48 - 61:49
    Le rêve américain est fondé sur
  • 61:49 - 61:51
    la consommation à outrance.
  • 61:51 - 61:53
    Il repose sur le fait que
  • 61:53 - 61:55
    les médias dominants
  • 61:55 - 61:57
    et surtout les publicités commerciales
  • 61:57 - 62:00
    - toute compagnie qui a besoin d'une croissance infinie -
  • 62:00 - 62:03
    nous ont convaincus ou ont lavé le cerveau
  • 62:03 - 62:06
    de la plupart des gens en Amérique et dans le monde
  • 62:06 - 62:09
    que nous devons avoir un nombre X de possessions matérielles
  • 62:09 - 62:11
    et la possibilité de gagner infiniment plus
  • 62:11 - 62:14
    de possessions matérielles, pour être heureux.
  • 62:14 - 62:16
    Ce n'est pas la réalité.
  • 62:16 - 62:20
    Alors, pourquoi les gens continuent-ils d'acheter de cette manière
  • 62:20 - 62:22
    qui est, en définitive, éco-génocidaire
  • 62:22 - 62:25
    dans ses effets systémiques, cumulativement ?
  • 62:25 - 62:28
    Ce n'est ici que le résultat d'un simple conditionnement.
  • 62:28 - 62:32
    Vous entrez les données du conditionnement dans l'organisme
  • 62:32 - 62:36
    et vous aurez en sortie les comportements,
  • 62:36 - 62:38
    buts et objectifs désirés.
  • 62:38 - 62:41
    Et, ils ont toutes les ressources technologiques
  • 62:41 - 62:43
    et ils se vantent de la manière dont ils
  • 62:43 - 62:44
    entrent dans l'esprit des nourrissons
  • 62:44 - 62:47
    pour qu'ils s'imprègnent déjà de ce qui les
  • 62:47 - 62:49
    conditionnera à la marque.
  • 62:49 - 62:52
    Ensuite, voyez-vous, c'est comme ça
  • 62:52 - 62:53
    que les gens sont devenus
  • 62:53 - 62:55
    fous. Ils ont été éduqués pour être des imbéciles.
  • 62:55 - 62:59
    C'est un trouble du système de valeurs.
  • 62:59 - 63:02
    Vous savez, s'il y a bien un testament de la plasticité
  • 63:02 - 63:03
    de l'esprit humain,
  • 63:03 - 63:06
    s'il y a une quelconque preuve de la malléabilité
  • 63:06 - 63:08
    des pensées humaines et à quel point il est devenu
  • 63:08 - 63:10
    facile de conditionner et guider les foules,
  • 63:10 - 63:13
    sur la base de la nature de leurs stimuli environnementaux
  • 63:13 - 63:15
    et de ce qui les renforce :
  • 63:15 - 63:18
    le monde de la publicité commerciale en est la preuve.
  • 63:18 - 63:21
    Vous ne pouvez que vous prosterner face
  • 63:21 - 63:23
    à l'intense lavage de cerveau
  • 63:24 - 63:27
    qui pousse ces robots programmés connus sous le nom de "consommateurs",
  • 63:28 - 63:29
    à errer dans le paysage
  • 63:29 - 63:33
    avec comme seul but d'entrer dans une boutique et dépenser,
  • 63:33 - 63:36
    disons, 4000 dollars pour un sac à main
  • 63:36 - 63:38
    qui doit coûter dans les 10 dollars à fabriquer
  • 63:38 - 63:40
    dans un atelier clandestin à l'étranger.
  • 63:40 - 63:43
    Et ce, seulement pour le statut que la marque est supposée
  • 63:43 - 63:46
    représenter dans la culture.
  • 63:46 - 63:48
    Ou peut-être à cause des anciennes traditions locales
  • 63:48 - 63:52
    qui augmentent la confiance et la cohésion dans la société -
  • 63:52 - 63:55
    qui ont maintenant été détournées par des valeurs
  • 63:55 - 63:57
    d'acquisition matérielle qui nous font échanger
  • 63:57 - 64:01
    des merdes inutiles quelques fois par an.
  • 64:01 - 64:04
    Et on peut se demander, pourquoi aujourd'hui tant de gens
  • 64:04 - 64:06
    ont une tendance compulsive au consumérisme
  • 64:06 - 64:09
    alors qu'il est clair qu'ils ont été conditionnés depuis l'enfance
  • 64:09 - 64:11
    à espérer des biens matériels
  • 64:11 - 64:15
    comme un signe de leur position sociale pour leurs amis et leur famille.
  • 64:15 - 64:18
    Le fait est que les fondements de toute société
  • 64:18 - 64:20
    sont les valeurs qui soutiennent son fonctionnement,
  • 64:20 - 64:23
    et notre société comme elle existe
  • 64:23 - 64:25
    peut opérer seulement si nos valeurs soutiennent
  • 64:25 - 64:28
    la consommation immodérée qu'elle
  • 64:28 - 64:31
    requière pour faire prospérer le système marchand.
  • 64:31 - 64:34
    Il y a 75 ans, la consommation en Amérique
  • 64:34 - 64:37
    et dans la plupart du Premier monde, était de moitié
  • 64:37 - 64:38
    ce qu'elle est aujourd'hui, par personne.
  • 64:39 - 64:41
    La nouvelle culture de la consommation d'aujourd'hui
  • 64:41 - 64:43
    a été manufacturée et imposée
  • 64:43 - 64:46
    à cause d'un réel besoin d'élever
  • 64:46 - 64:48
    le niveau de consommation toujours plus haut.
  • 64:48 - 64:51
    Et c'est pourquoi la plupart des entreprises dépensent maintenant
  • 64:52 - 64:55
    plus d'argent dans la publicité, que dans le processus
  • 64:55 - 64:57
    de création du produit lui-même.
  • 64:57 - 65:01
    Ils travaillent rigoureusement à créer de faux besoins qu'il vous faudra combler.
  • 65:02 - 65:05
    Et il se trouve que cela fonctionne.
  • 65:05 - 65:07
    [Les "Économistes"]
  • 65:08 - 65:12
    Vous savez, les économistes ne sont, en fait, pas des économistes du tout.
  • 65:12 - 65:14
    Ce sont des propagandistes des valeurs monétaires.
  • 65:14 - 65:16
    Vous vous rendrez compte que tous leurs
  • 65:16 - 65:18
    modèles se réduisent essentiellement à des échanges
  • 65:18 - 65:21
    d'unités, produisant du profit réel
  • 65:22 - 65:24
    pour un parti ou un autre, ou les deux... ou... peu importe
  • 65:24 - 65:26
    mais ils sont complètement déconnectés
  • 65:26 - 65:28
    de la réalité du monde de la reproduction.
  • 65:28 - 65:32
    En Ohio, un vieil homme n'a pas pu payer sa facture d'électricité,
  • 65:32 - 65:35
    cette affaire vous est peut-être familière,
  • 65:35 - 65:38
    la compagnie d'électricité a coupé le courant, et il en est mort.
  • 65:38 - 65:40
    La raison de cette décision a été que
  • 65:40 - 65:41
    ce n'était pas rentable pour eux
  • 65:41 - 65:44
    de laisser le courant, étant donné qu'il n'avait pas payé sa facture.
  • 65:45 - 65:46
    Pensez-vous qu'il s'agissait d'une bonne décision ?
  • 65:46 - 65:48
    Les responsabilités ne reposent pas vraiment
  • 65:48 - 65:50
    sur la compagnie électrique pour avoir coupé le courant
  • 65:51 - 65:54
    mais plutôt sur ses voisins, amis,
  • 65:54 - 65:55
    et associés
  • 65:55 - 65:57
    qui n'étaient pas assez charitables
  • 65:57 - 65:59
    pour lui permettre, en tant qu'individu
  • 65:59 - 66:01
    de payer ses factures d'électricité.
  • 66:01 - 66:03
    HMMMMMM...
  • 66:03 - 66:04
    Ai-je bien entendu ?
  • 66:04 - 66:06
    Vient-il juste de déclarer que la mort d'un homme,
  • 66:06 - 66:08
    causée par un manque d'argent,
  • 66:08 - 66:09
    relevait de la responsabilité...
  • 66:09 - 66:11
    d'autres personnes...
  • 66:11 - 66:13
    et donc, de la charité ?
  • 66:14 - 66:15
    Eh bien, je suppose que nous allons avoir besoin
  • 66:15 - 66:18
    de beaucoup d'infopublicités, de petits dons,
  • 66:18 - 66:22
    de piécettes pour les tirelires,
  • 66:22 - 66:24
    et un tas de bocaux à cornichons
  • 66:24 - 66:26
    pour les milliards de personnes qui meurent de faim
  • 66:26 - 66:28
    sur cette planète...
  • 66:28 - 66:32
    à cause du système que promeut Milton Friedman.
  • 66:33 - 66:35
    Que vous ayez à faire aux philosophies de
  • 66:35 - 66:37
    Milton Friedman, F.A. Hayek
  • 66:37 - 66:39
    John Maynard Keynes, Ludwig von Mises
  • 66:39 - 66:42
    ou d'autres économistes majeurs du marché,
  • 66:42 - 66:43
    le fondement de leurs raisonnements
  • 66:43 - 66:46
    quittent rarement la scène de l'argent.
  • 66:46 - 66:48
    C'est comme une religion.
  • 66:48 - 66:50
    Analyse de la consommation, politiques de stabilisation,
  • 66:50 - 66:53
    déficit budgétaire, demande globale...
  • 66:53 - 66:56
    Il existe comme un cercle vicieux, sans fin, auto-référent
  • 66:56 - 66:59
    et d'auto-rationalisation du discours
  • 66:59 - 67:03
    où les besoins universels humains, les ressources naturelles
  • 67:03 - 67:07
    et toutes autres formes probantes supportant la vie
  • 67:07 - 67:09
    sont exclus par défaut
  • 67:09 - 67:12
    et remplacés par cette notion singulière, où les humains
  • 67:12 - 67:14
    cherchant à prendre l'avantage les uns sur les autres pour de l'argent seulement,
  • 67:14 - 67:17
    motivés par leurs seuls intérêts égoïstes,
  • 67:18 - 67:22
    vont créer magiquement une société durable, saine et équitable.
  • 67:22 - 67:25
    Il n'y a pas de coordonnée vitale dans toute cette théorie,
  • 67:25 - 67:27
    dans toute cette doctrine.
  • 67:27 - 67:28
    Que font-ils ?
  • 67:28 - 67:32
    Ce qu'ils font, c'est suivre les séquences monétaires.
  • 67:32 - 67:35
    C'est tout ce qu'ils font, suivre les séquences monétaires,
  • 67:35 - 67:39
    présupposant tout ce qui compte.
  • 67:39 - 67:41
    Premièrement : Il n'existe aucune coordonnée vitale...
  • 67:41 - 67:43
    whoa... aucune coordonnée vitale !
  • 67:43 - 67:46
    Deuxièmement : Tous ces agents sont
  • 67:46 - 67:49
    des chercheurs de préférences auto-maximisantes.
  • 67:49 - 67:51
    C'est vrai, ils ne pensent à rien d'autre qu'à eux-mêmes
  • 67:51 - 67:53
    et à ce qu'ils peuvent gagner pour eux-mêmes.
  • 67:53 - 67:57
    C'est la notion reine de la rationalité :
  • 67:57 - 67:59
    le choix auto-maximisants.
  • 68:00 - 68:03
    Et les seules choses qui les intéressent dans l'auto-maximalisation
  • 68:03 - 68:05
    c'est l'argent et les marchandises.
  • 68:05 - 68:08
    Mais alors, quand est-ce que les relations sociales entrent en jeu ?
  • 68:08 - 68:11
    Elles n'entrent pas en jeu, sauf dans les transactions auto-maximisées.
  • 68:11 - 68:14
    A quel moment nos ressources naturelles sont-elles prises en compte ?
  • 68:14 - 68:17
    Elles ne le sont pas, sauf s'il s'agit de les exploiter.
  • 68:17 - 68:22
    Et quand est-ce que la famille est prise en compte dans notre capacité à survivre ?
  • 68:22 - 68:24
    Jamais. Elle se doit de posséder
  • 68:24 - 68:27
    de l'argent pour acheter des biens.
  • 68:27 - 68:28
    Mais une économie ne devrait-elle pas prendre en compte,
  • 68:28 - 68:30
    à un moment donné, les besoins humains ?
  • 68:30 - 68:35
    N'est-ce pas là, la question fondamentale ?
  • 68:35 - 68:38
    Oh, le "besoin" n'est même pas dans votre vocabulaire.
  • 68:38 - 68:41
    Vous le dissolvez dans le "désir"...
  • 68:41 - 68:43
    et qu'est-ce qu'un désir ? Cela signifie
  • 68:43 - 68:46
    que c'est l'argent qui crée le désir d'acheter.
  • 68:46 - 68:48
    Donc, si c'est l'argent qui crée le désir d'acheter,
  • 68:48 - 68:50
    ça n'a rien à voir avec le besoin,
  • 68:50 - 68:52
    parce que la personne n'a peut-être pas besoin d'argent
  • 68:52 - 68:55
    mais désespérément besoin, disons, d'eau potable.
  • 68:55 - 68:59
    Ou peut-être est-ce l'argent qui crée le désir d'avoir un siège de toilettes en or.
  • 68:59 - 69:00
    Bien, où cela nous mène-t-il ?
  • 69:01 - 69:02
    Au siège de toilettes en or.
  • 69:02 - 69:04
    Et vous appelez ça de l'économie ?
  • 69:04 - 69:07
    Vraiment, quand on y pense,
  • 69:07 - 69:10
    cela doit être la plus bizarre
  • 69:10 - 69:13
    illusion dans l'histoire de la pensée humaine.
  • 69:14 - 69:16
    [Le Système Monétaire]
  • 69:16 - 69:20
    Jusqu'ici, nous nous sommes concentrés sur le système marchand.
  • 69:20 - 69:22
    Mais ce système est en fait seulement
  • 69:22 - 69:25
    la moitié du paradigme de l'économie mondiale.
  • 69:25 - 69:28
    L'autre moitié étant le "Système Monétaire".
  • 69:28 - 69:31
    Bien que le système marchand gère l'interaction des populations
  • 69:31 - 69:34
    jouant pour le profit à travers le spectre du travail,
  • 69:34 - 69:36
    de la production et de la distribution,
  • 69:36 - 69:40
    le système monétaire est un ensemble sous-jacent de politiques,
  • 69:40 - 69:42
    définies par les institutions financières
  • 69:42 - 69:44
    qui créent des conditions pour
  • 69:44 - 69:46
    le système marchand, entre autre choses.
  • 69:46 - 69:49
    Il comprend des termes que nous entendons souvent
  • 69:49 - 69:52
    comme taux d'intérêt, prêt, dette, masse monétaire
  • 69:52 - 69:55
    inflation, etc.
  • 69:55 - 69:57
    Et vous pourriez vous arracher les cheveux à écouter
  • 69:57 - 70:00
    le charabia provenant des économistes monétaires :
  • 70:00 - 70:04
    "De modestes actions préemptives, peuvent obvier les besoins
  • 70:04 - 70:08
    d'actions plus drastiques, à une date ultérieure".
  • 70:08 - 70:10
    La nature et l'effet de ce
  • 70:10 - 70:12
    système sont en fait assez simples :
  • 70:13 - 70:14
    Notre économie a ...
  • 70:14 - 70:16
    ou l'économie mondiale a
  • 70:16 - 70:18
    trois choses fondamentales qui la régissent.
  • 70:18 - 70:19
    L'une est la réserve fractionnaire bancaire
  • 70:19 - 70:22
    - les banques imprimant de l'argent à partir de rien -
  • 70:22 - 70:24
    également fondé sur l'intérêt composé.
  • 70:24 - 70:27
    Lorsque vous empruntez de l'argent, vous devez rembourser plus
  • 70:27 - 70:30
    que ce que vous avez emprunté, ce qui signifie que vous
  • 70:30 - 70:33
    créez de l'argent à partir de rien,
  • 70:33 - 70:37
    qui doit être compensé par la création d'encore plus d'argent.
  • 70:37 - 70:39
    Nous vivons dans un paradigme de croissance infinie.
  • 70:39 - 70:43
    Le paradigme économique, dans lequel nous vivons aujourd'hui, est une Chaîne de Ponzi.
  • 70:43 - 70:45
    Rien ne peut grandir indéfiniment.
  • 70:46 - 70:47
    C'est impossible.
  • 70:47 - 70:49
    Comme le grand psychologue James Hillman l'a écrit :
  • 70:49 - 70:51
    "La seule chose qui grandit dans le corps humain après
  • 70:51 - 70:53
    un certain âge, c'est le cancer."
  • 70:54 - 70:56
    Ce n'est pas uniquement la quantité d'argent qui doit augmenter,
  • 70:56 - 70:57
    c'est aussi la quantité de consommateurs.
  • 70:57 - 71:00
    Des consommateurs empruntant de l'argent avec intérêts
  • 71:00 - 71:03
    pour générer plus d'argent et évidemment, ce n'est pas possible
  • 71:03 - 71:05
    sur une planète finie.
  • 71:05 - 71:08
    Les gens sont essentiellement des véhicules à création d'argent
  • 71:08 - 71:10
    qui doivent créer toujours plus d'argent,
  • 71:10 - 71:12
    pour empêcher tout le système
  • 71:12 - 71:15
    de tomber en morceaux, comme c'est le cas actuellement.
  • 71:15 - 71:18
    Il y a réellement deux choses que tout le monde devrait savoir
  • 71:18 - 71:20
    à propos du système monétaire :
  • 71:20 - 71:23
    1 : Tout l'argent est créé à partir de la dette.
  • 71:23 - 71:26
    L'argent est de la dette monétisée,
  • 71:26 - 71:28
    qu'elle soit matérialisée à partir de bons du trésor,
  • 71:28 - 71:31
    d'emprunts immobiliers ou de cartes de crédit.
  • 71:31 - 71:33
    En d'autres termes, si tous les encours de la dette devaient
  • 71:33 - 71:35
    être remboursés tout de suite
  • 71:35 - 71:39
    il n'y aurait plus un dollar en circulation.
  • 71:39 - 71:44
    Et 2 : Des intérêts sont ajoutés à tous les prêts effectués
  • 71:44 - 71:46
    et l'argent nécessaire pour rembourser cet intérêt
  • 71:46 - 71:49
    n'existe pas dans la masse monétaire totale.
  • 71:49 - 71:52
    Seul le principal est créé à partir d'un prêt
  • 71:52 - 71:55
    et le principal n'est autre que la masse monétaire.
  • 71:55 - 71:58
    Donc, si toutes ces dettes devaient être remboursées sur-le-champ
  • 71:58 - 72:01
    non seulement il n'y aurait plus un dollar en circulation,
  • 72:01 - 72:04
    mais il y aurait une gigantesque somme d'argent dûe
  • 72:05 - 72:10
    qui serait complètement impossible à rembourser, puisqu'elle n'existe pas.
  • 72:11 - 72:15
    La conséquence de tout ça est que deux choses sont inévitables :
  • 72:15 - 72:16
    l'Inflation
  • 72:16 - 72:18
    et la Faillite.
  • 72:18 - 72:22
    L'inflation peut être vue comme une tendance historique
  • 72:22 - 72:23
    dans pratiquement tous les pays de notre époque
  • 72:23 - 72:25
    et directement liée à sa cause qui est
  • 72:25 - 72:28
    la perpétuelle augmentation de la masse monétaire,
  • 72:29 - 72:30
    qui est requise
  • 72:30 - 72:34
    pour couvrir les taux d'intérêts et perpétuer le système.
  • 72:34 - 72:36
    Quant à la faillite,
  • 72:36 - 72:39
    elle apparaît sous la forme d'un effondrement de la dette.
  • 72:39 - 72:42
    Cet effondrement atteindra inévitablement une personne,
  • 72:42 - 72:44
    une entreprise ou un pays
  • 72:44 - 72:47
    et se produit généralement lorsque le paiement des intérêts
  • 72:47 - 72:49
    ne peut être couvert.
  • 72:50 - 72:52
    Mais l'on peut entrevoir un point positif à tout cela...
  • 72:52 - 72:56
    enfin, en tout cas aux yeux du système marchand.
  • 72:56 - 72:59
    Car la dette constitue une pression.
  • 72:59 - 73:01
    La dette crée des esclaves salariés.
  • 73:01 - 73:04
    Une personne endettée sera bien plus susceptible d'accepter un bas salaire
  • 73:04 - 73:06
    qu'une personne qui ne l'est pas,
  • 73:06 - 73:08
    devenant ainsi un produit bon marché.
  • 73:08 - 73:11
    Il est donc positif pour les entreprises d'avoir un groupe de gens
  • 73:11 - 73:14
    qui n'ont pas de mobilité financière.
  • 73:14 - 73:18
    Mais hey - Cette même idée s'applique aussi à des pays entiers...
  • 73:18 - 73:21
    La Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International
  • 73:21 - 73:23
    qui servent d'intermédiaires pour
  • 73:23 - 73:26
    les intérêts des multinationales,
  • 73:26 - 73:28
    accordent de gigantesques prêts aux pays en difficulté
  • 73:28 - 73:30
    à de très hauts taux d'intérêts.
  • 73:30 - 73:32
    Et puis, une fois le pays
  • 73:32 - 73:34
    profondément endetté et ne pouvant plus payer,
  • 73:34 - 73:36
    des mesures d'austérité sont appliquées.
  • 73:36 - 73:37
    Les multinationales s'y précipitent,
  • 73:38 - 73:41
    établissent des ateliers de misère et prennent leurs ressources naturelles.
  • 73:41 - 73:45
    Voici l'efficacité du marché.
  • 73:45 - 73:47
    Mais attendez - il y a plus...
  • 73:47 - 73:48
    Voyez vous, il y a cet unique
  • 73:48 - 73:51
    hybride du système monétaire et marchand
  • 73:51 - 73:53
    appellé le marché boursier
  • 73:53 - 73:56
    qui, vous le savez, plutôt qu'effectivement produire quelque chose de réel,
  • 73:56 - 73:59
    achète et vend simplement l'argent lui-même.
  • 74:00 - 74:02
    Et quand il s'agit de dette, savez-vous ce qu'ils font ?
  • 74:02 - 74:05
    C'est vrai, ils la marchandent.
  • 74:05 - 74:09
    Ils achètent et vendent la dette pour du profit.
  • 74:09 - 74:11
    Depuis les dérivés sur évènements de crédit
  • 74:11 - 74:14
    et obligations adossés à des actifs pour la dette des consommateurs,
  • 74:14 - 74:16
    jusqu'aux mécanismes complexes de dérivés utilisés
  • 74:16 - 74:19
    pour masquer la dette de pays entiers,
  • 74:19 - 74:20
    telle que la collusion entre
  • 74:20 - 74:23
    la banque d'investissement Goldman Sachs et la Grèce
  • 74:23 - 74:26
    qui a presque détruit la totalité de l'économie Européenne.
  • 74:26 - 74:29
    Donc, quand il s'agit du marché boursier et de Wall Street,
  • 74:29 - 74:32
    nous avons un degré entièrement nouveau de folie
  • 74:32 - 74:35
    née de la valeur séquentielle de l'argent.
  • 74:36 - 74:37
    Tout ce que vous avez besoin de savoir à propos des marchés
  • 74:37 - 74:40
    a été écrit dans un éditorial du Wall Street Journal,
  • 74:41 - 74:42
    il y a quelques années.
  • 74:42 - 74:45
    Il était titré "Leçons de l'investisseur au cerveau endommagé".
  • 74:45 - 74:48
    Et dans cet éditorial, ils expliquaient pourquoi
  • 74:48 - 74:50
    les personnes atteintes de lésions cérébrales mineures
  • 74:50 - 74:52
    font de meilleurs investisseurs
  • 74:52 - 74:55
    que les personnes ayant un fonctionnement cérébral normal.
  • 74:55 - 74:57
    Pourquoi ? Parce que les personnes
  • 74:57 - 74:59
    aux lésions cérébrales mineures n'ont pas d'empathie,
  • 74:59 - 75:02
    et ça, c'est la clé. Si vous n'avez aucune empathie,
  • 75:02 - 75:04
    vous serez meilleur en tant qu'investisseur,
  • 75:04 - 75:09
    donc Wall Street produit des gens qui n'ont pas d'empathie.
  • 75:09 - 75:11
    Afin d'en arriver là et prendre des décisions,
  • 75:11 - 75:14
    et faire des transactions, sans scrupule
  • 75:14 - 75:17
    ni pensée sur la façon dont leurs actions
  • 75:17 - 75:19
    pourraient affecter leur semblables.
  • 75:19 - 75:21
    Donc, ils produisent des robots.
  • 75:21 - 75:24
    Des gens qui n'ont pas d'âme.
  • 75:24 - 75:27
    Mais puisqu'ils ne veulent même plus les payer,
  • 75:27 - 75:29
    ils se mettent à produire des robots - de vrais robots -
  • 75:29 - 75:31
    de véritables courtiers-algorithmes.
  • 75:31 - 75:34
    Goldman Sachs durant le scandale des transactions à haute fréquences :
  • 75:34 - 75:37
    Ils ont mis un ordinateur à coté du New York Stock Exchange.
  • 75:38 - 75:40
    Cet ordinateur "co-localisé", comme ils l'appellent :
  • 75:41 - 75:43
    analyse tous les échanges sur le marché
  • 75:43 - 75:46
    et le sature d'ordres de bourse,
  • 75:46 - 75:47
    de manière à "scalper"
  • 75:47 - 75:50
    le moindre centime du prix de l'échange.
  • 75:50 - 75:52
    C'est comme s'ils siphonnaient de l'argent toute la journée.
  • 75:52 - 75:55
    Ils ont passé un trimestre, l'an dernier,
  • 75:55 - 75:58
    30 ou 60 jours d'affilée sans un seul jour de baisse
  • 75:58 - 76:00
    et auraient fait des millions de dollars chaque jour ?
  • 76:00 - 76:04
    C'est statistiquement impossible !
  • 76:04 - 76:06
    Lorsque je travaillais à Wall Street, ça fonctionnait comme ça :
  • 76:06 - 76:08
    tout le monde donnait des pots de vins
  • 76:08 - 76:12
    à l'étage supérieur. Le courtier soudoie le directeur du bureau,
  • 76:12 - 76:15
    le directeur du bureau soudoie le directeur régional des ventes.
  • 76:15 - 76:17
    Le directeur régional des ventes
  • 76:17 - 76:19
    soudoie le directeur national des ventes.
  • 76:19 - 76:20
    C'est un commun accord.
  • 76:20 - 76:24
    Et qui obtient le plus gros bonus à Noël
  • 76:24 - 76:26
    pour son travail de courtier ? C'est le Directeur de Conformité.
  • 76:26 - 76:29
    Le directeur de conformité est assis là toute la journée;
  • 76:29 - 76:30
    il est supposé s'assurer que vous
  • 76:30 - 76:32
    ne violez aucune des règles d'encadrement,
  • 76:32 - 76:34
    et que vous êtes "conforme" à la loi.
  • 76:34 - 76:36
    Bien sûr, ouais, dans la mesure où
  • 76:36 - 76:38
    vous pouvez corrompre le directeur de conformité.
  • 76:38 - 76:41
    Oui, c'est ça, vous êtes conforme à la loi !
  • 76:41 - 76:43
    Alors, comment la fraude est-elle devenue le système ?
  • 76:43 - 76:45
    Cela n'est plus un sous-produit.
  • 76:45 - 76:46
    C'est le système.
  • 76:46 - 76:49
    C'est comme cette vieille blague de Woody Allen. Il dit :
  • 76:49 - 76:52
    "Docteur, mon frère pense qu'il est une poule."
  • 76:52 - 76:54
    Et le docteur répond "Prenez une pilule
  • 76:54 - 76:56
    et cela devrait résoudre le problème."
  • 76:56 - 76:57
    Et il dit, "Non docteur, vous ne comprenez pas,
  • 76:57 - 76:59
    nous avons besoin des oeufs."
  • 76:59 - 77:00
    Ok ?
  • 77:01 - 77:03
    Donc, l'échange de revendications frauduleuses
  • 77:03 - 77:05
    qui vont et viennent entre les banques
  • 77:05 - 77:06
    pour générer des frais,
  • 77:06 - 77:07
    pour générer des bonus,
  • 77:07 - 77:11
    est devenu le moteur de la croissance du P.I.B
  • 77:11 - 77:14
    de l'économie des États-Unis,
  • 77:14 - 77:17
    même si elles échangent essentiellement des revendications frauduleuses
  • 77:17 - 77:20
    qu'il n'y a absolument aucun espoir de voir un jour remboursées.
  • 77:20 - 77:23
    Elles ne traitent, génèrent et re-sécurisent rien du tout.
  • 77:23 - 77:26
    Si j'écris "20 milliards de dollars" sur une serviette en papier,
  • 77:26 - 77:28
    et qu'ensuite je la vends à J.P Morgan, et que J.P Morgan
  • 77:29 - 77:32
    écrit "20 milliards de dollars" sur une autre serviette en papier,
  • 77:32 - 77:34
    et que nous nous échangeons ces deux serviettes en papier dans un bar,
  • 77:34 - 77:38
    nous nous rémunérons chacun 0.25% en frais,
  • 77:38 - 77:40
    on se fait plein de fric pour notre bonus de Noël.
  • 77:40 - 77:43
    Nous avons chacun dans nos livres une serviette de 20 milliards de dollars
  • 77:43 - 77:47
    qui n'a aucune réelle valeur, jusqu'au jour où
  • 77:47 - 77:50
    le système n'est plus capable d'absorber des serviettes
  • 77:50 - 77:53
    factices, et dans ce cas, nous allons au gouvernement
  • 77:53 - 77:55
    pour nous faire renflouer.
  • 77:55 - 77:58
    Et à cause de Wall street et du marché boursier mondial,
  • 77:58 - 78:01
    il y a maintenant en réserve à peu près 700 mille milliards de dollars
  • 78:01 - 78:04
    de réclamations frauduleuses impayées
  • 78:04 - 78:06
    connues comme dérivées
  • 78:06 - 78:08
    qui attendent toujours de s'effondrer.
  • 78:08 - 78:10
    Une valeur de plus de 10 fois
  • 78:10 - 78:12
    le produit intérieur brut
  • 78:12 - 78:14
    de la planète entière.
  • 78:14 - 78:16
    C'est ainsi que nous avons vu le renflouement
  • 78:16 - 78:18
    des sociétés et des banques par les gouvernements...
  • 78:19 - 78:21
    qui, bien sûr, empruntent comiquement
  • 78:21 - 78:22
    leur argent aux banques au départ.
  • 78:23 - 78:26
    Nous voyons maintenant des tentatives de renflouement de pays entiers
  • 78:26 - 78:28
    par des conglomérats d'autres pays,
  • 78:28 - 78:30
    à l'aide des banques internationales.
  • 78:31 - 78:34
    Mais comment renfloue-t-on une planète ?
  • 78:34 - 78:38
    Il n'y a pas un pays qui ne soit pas actuellement saturé par la dette.
  • 78:39 - 78:42
    L'enchaînement des défauts de remboursement des dettes souveraines
  • 78:42 - 78:46
    que nous avons vu, ne peut être que le début, quand le calcul est pris en compte.
  • 78:46 - 78:49
    Il a été estimé pour les États-Unis seulement,
  • 78:49 - 78:53
    que l'impôt sur le revenu devrait être augmenté de 65%
  • 78:53 - 78:57
    par personne, rien que pour couvrir les intérêts dans un avenir proche.
  • 78:57 - 79:00
    Les économistes annoncent maintenant que d'ici quelques décennies,
  • 79:01 - 79:05
    60% des pays de la planète seront en faillite.
  • 79:06 - 79:09
    Mais attendez - permettez-moi de bien préciser ce point.
  • 79:09 - 79:12
    Le monde va à la faillite
  • 79:12 - 79:14
    quoi que cela puisse vouloir dire
  • 79:14 - 79:16
    à cause de cette idée appelée "dette"
  • 79:16 - 79:19
    qui n'existe même pas dans la réalité physique.
  • 79:20 - 79:22
    Cela fait seulement partie d'un jeu que nous avons inventé...
  • 79:22 - 79:26
    et pourtant le bien-être de milliards de personnes
  • 79:26 - 79:28
    est maintenant compromis.
  • 79:28 - 79:32
    Licenciements massifs - villes précaires - accélération de la pauvreté
  • 79:32 - 79:36
    mesures d'austérité imposées - écoles qui ferment -
  • 79:36 - 79:40
    famine infantile... et autres niveaux de privations familiales.
  • 79:40 - 79:44
    Tout ça à cause de cette fiction élaborée...
  • 79:44 - 79:47
    Mais alors… On est débiles ou quoi ?!
  • 79:49 - 79:51
    Hey ! Hey ! Mars, mon gars.
  • 79:51 - 79:53
    Aide-moi mon frère !
  • 79:55 - 79:57
    Grandis, gamin.
  • 80:04 - 80:06
    Saturne ! Quoi de neuf mec ?
  • 80:07 - 80:09
    Tu te rappelles cette nébuleuse qui déchire, je t'avais branché avec
  • 80:09 - 80:10
    il y a quelques temps ?
  • 80:12 - 80:13
    Hé - écoute, la Terre !
  • 80:13 - 80:15
    Tu commences à nous lasser.
  • 80:16 - 80:18
    Tu as tout reçu et pourtant tu as tout gaspillé.
  • 80:19 - 80:21
    Tu as plein de ressources et tu le sais ça.
  • 80:21 - 80:23
    Pourquoi tu grandis pas et prends pas
  • 80:23 - 80:25
    tes responsabilités, bon sang !
  • 80:25 - 80:27
    Tu fais beaucoup de peine à ta mère.
  • 80:33 - 80:34
    T'es tout seul, mon pote.
  • 80:35 - 80:37
    Ouais, c’est ça...
  • 80:43 - 80:45
    [Santé publique]
  • 80:46 - 80:48
    Maintenant, tout cela pris en considération...
  • 80:48 - 80:51
    de la machine à déchets connue sous le nom de système marchand -
  • 80:51 - 80:54
    à la machine à dette connue sous le nom de système monétaire -
  • 80:54 - 80:57
    se crée ainsi le paradigme monétaro-marchand
  • 80:57 - 81:00
    qui définit l'économie mondiale actuelle...
  • 81:00 - 81:03
    il y a une conséquence qui traverse
  • 81:03 - 81:05
    toute la machine :
  • 81:06 - 81:07
    L' inégalité.
  • 81:08 - 81:11
    Que ce soit le système marchand qui crée une attraction
  • 81:11 - 81:15
    naturelle vers le monopole et la consolidation du pouvoir,
  • 81:15 - 81:18
    tout en générant des poches de riches industries
  • 81:18 - 81:20
    qui dominent les autres,
  • 81:20 - 81:22
    quelle que soit leur utilité
  • 81:22 - 81:24
    à l'instar des plus importants
  • 81:24 - 81:25
    gestionnaires de fonds spéculatifs de Wall Street
  • 81:25 - 81:29
    gagnant maintenant plus de 300 millions de dollars par an
  • 81:29 - 81:32
    pour, littéralement, aucune contribution.
  • 81:32 - 81:35
    Tandis qu'un scientifique, cherchant un remède à une maladie,
  • 81:35 - 81:37
    essayant d'aider l'humanité
  • 81:37 - 81:41
    peut faire 60 000 dollars par an, s'il est chanceux.
  • 81:41 - 81:44
    Ou, que ce soit le système monétaire
  • 81:44 - 81:47
    qui a construit une division de classe intrinsèque à sa structure.
  • 81:47 - 81:48
    Par exemple :
  • 81:49 - 81:52
    Si j'ai 1 million de dollars à épargner sur un certificat de dépôt
  • 81:52 - 81:54
    à 4% d'intérêts -
  • 81:54 - 81:56
    je vais empocher 40 000 dollars par an.
  • 81:56 - 81:59
    Sans aucune contribution sociale - absolument rien.
  • 81:59 - 82:02
    Toutefois, si je suis une personne d'une classe inférieure et que je dois emprunter
  • 82:02 - 82:04
    pour acheter ma voiture ou ma maison,
  • 82:04 - 82:06
    je paye les intérêts qui,
  • 82:06 - 82:07
    en abstraction,
  • 82:08 - 82:12
    vont servir à payer ce millionnaire avec les 4% d'intérêts du certificat de dépôt.
  • 82:12 - 82:15
    Ce vol des pauvres pour donner aux riches
  • 82:15 - 82:19
    est un aspect fondamental, intégré au système monétaire.
  • 82:19 - 82:23
    Et il pourrait être étiqueté "Classisme structurel".
  • 82:23 - 82:26
    Bien sûr, historiquement, la stratification sociale
  • 82:26 - 82:28
    a toujours été jugée injuste,
  • 82:28 - 82:30
    mais évidemment acceptée globalement,
  • 82:30 - 82:35
    comme à l'heure actuelle où 1% de la population possède 40% des richesses planétaires.
  • 82:36 - 82:38
    Mais l'équité matérielle mise à part,
  • 82:38 - 82:40
    il y a une autre chose qui se passe
  • 82:40 - 82:42
    sous la surface des inégalités
  • 82:42 - 82:47
    qui cause une incroyable détérioration en masse dans la santé publique.
  • 82:47 - 82:50
    En effet, je pense que les gens sont souvent déconcertés par le contraste
  • 82:50 - 82:53
    entre le succès matériel de nos sociétés
  • 82:53 - 82:55
    - niveaux de richesses sans précédent -
  • 82:56 - 82:59
    et les nombreux échecs sociaux.
  • 82:59 - 83:02
    Si vous jetez un œil aux taux des
  • 83:02 - 83:05
    abus de drogues, violences ou auto-mutilations
  • 83:05 - 83:08
    parmi les enfants, ou les maladies mentales,
  • 83:08 - 83:11
    il y a clairement quelque chose qui va profondément mal
  • 83:11 - 83:13
    avec nos sociétés.
  • 83:13 - 83:16
    Les données que j'ai décrites
  • 83:16 - 83:20
    montrent simplement cette intuition que les gens
  • 83:20 - 83:23
    ont depuis des centaines d'années, que l'inégalité divise et
  • 83:23 - 83:25
    est socialement corrosive.
  • 83:25 - 83:29
    Mais cette intuition est, je pense, plus vraie que tout ce que nous avons jamais imaginé.
  • 83:29 - 83:32
    Il y a de puissants effets psychologiques et sociaux
  • 83:32 - 83:35
    dus aux inégalités. Plus en rapport, je pense, avec les sentiments
  • 83:35 - 83:38
    de supériorité et d'infériorité.
  • 83:38 - 83:40
    Cette sorte de division
  • 83:40 - 83:44
    - allant peut-être de pair avec le respect ou l'irrespect -
  • 83:44 - 83:46
    fait que les gens se sentent regardés de haut.
  • 83:46 - 83:48
    C'est pourquoi, soit dit en passant, la violence est
  • 83:48 - 83:51
    plus commune dans les sociétés plus inégalitaires.
  • 83:51 - 83:54
    Le déclenchement de la violence est si souvent dû aux gens se sentant
  • 83:54 - 83:56
    méprisés et non respectés.
  • 83:56 - 84:00
    S'il y a un principe que je souhaiterais accentuer,
  • 84:00 - 84:04
    ce serait le plus important principe à la base
  • 84:04 - 84:07
    de la prévention de la violence,
  • 84:07 - 84:10
    ce serait "l'Égalité".
  • 84:10 - 84:12
    Le facteur singulier le plus significatif
  • 84:12 - 84:14
    qui influe sur le taux de violence
  • 84:14 - 84:17
    est le degré d'égalité versus le degré d'inégalité
  • 84:18 - 84:20
    dans cette société.
  • 84:21 - 84:23
    Donc, ce que nous pouvons voir est une sorte de
  • 84:23 - 84:25
    dysfonctionnement social général.
  • 84:25 - 84:28
    Ce ne sont pas juste une ou deux choses qui ne vont pas
  • 84:28 - 84:30
    alors que les inégalités augmentent,
  • 84:30 - 84:32
    cela semble être général, que nous parlions de
  • 84:32 - 84:35
    crime, santé, maladie mentale ou autres.
  • 84:35 - 84:38
    Une des découvertes vraiment inquiétantes en matière de santé publique
  • 84:38 - 84:43
    est qu’il ne faut vraiment jamais faire l’erreur d’être pauvre
  • 84:43 - 84:45
    ou de naître pauvre.
  • 84:45 - 84:48
    Votre santé paye cela d'une multitude de façons :
  • 84:48 - 84:52
    quelque chose connu sous le nom de "gradient socio-économique de la santé".
  • 84:52 - 84:54
    Quand on descend des hautes strates
  • 84:54 - 84:57
    de la société, en terme de statut socio-économique,
  • 84:57 - 84:59
    à chaque marche vers le bas, la santé se détériore
  • 84:59 - 85:01
    par je ne sais combien de maladies différentes.
  • 85:01 - 85:03
    L'espérance de vie se dégrade.
  • 85:03 - 85:05
    - Le taux de mortalité infantile -
  • 85:05 - 85:06
    Toutes les choses que vous pouvez regarder.
  • 85:06 - 85:09
    Donc, la grande question a été de savoir
  • 85:09 - 85:12
    pourquoi ce gradient existe-t-il ?
  • 85:12 - 85:14
    Une réponse simple et évidente :
  • 85:14 - 85:16
    si vous avez une maladie chronique,
  • 85:16 - 85:19
    vous n'allez pas être très productif
  • 85:19 - 85:22
    donc les conditions de santé mènent à des différences socio-économiques.
  • 85:22 - 85:23
    Rien à voir – cela n’est pas ça du tout -
  • 85:23 - 85:25
    A un niveau très simple,
  • 85:25 - 85:26
    on pourrait regarder le
  • 85:26 - 85:28
    statut socio-économique d'un enfant de 10 ans
  • 85:28 - 85:31
    et prédire quelque chose sur ce que sera sa santé
  • 85:31 - 85:32
    des décennies plus tard.
  • 85:32 - 85:34
    C'est donc l'effet de causalité.
  • 85:34 - 85:37
    Ensuite - oh, "c'est parfaitement évident" -
  • 85:37 - 85:39
    les personnes pauvres ne peuvent pas se permettre d'aller chez le docteur...
  • 85:39 - 85:41
    Est-ce l'accès aux soins ?
  • 85:41 - 85:42
    Ça n'a rien à voir avec ça
  • 85:42 - 85:44
    parce que nous voyons ces mêmes gradients
  • 85:44 - 85:46
    dans les pays possédant une couverture de santé universelle
  • 85:46 - 85:48
    et une médecine socialisée.
  • 85:48 - 85:50
    Ok - prochaine "petite explication".
  • 85:50 - 85:52
    Donc, en moyenne, plus vous êtes pauvre,
  • 85:52 - 85:54
    plus vous êtes susceptible de fumer,
  • 85:54 - 85:58
    de boire, ou développer tout autre risque lié à votre mode de vie.
  • 85:58 - 86:02
    Oui, cela contribue, mais de sérieuses études ont montré
  • 86:02 - 86:04
    que cela n'explique, au mieux, qu'un tiers de la variabilité.
  • 86:04 - 86:06
    Donc, que reste t-il ?
  • 86:06 - 86:09
    Ce qu'il reste, c'est avoir à gérer
  • 86:09 - 86:11
    le poids du STRESS de la pauvreté.
  • 86:11 - 86:15
    Donc, plus vous êtes pauvre - en commençant par
  • 86:15 - 86:18
    la personne qui reçoit 1 dollar de revenu de moins que Bill Gates...
  • 86:18 - 86:20
    Plus vous êtes pauvre dans ce pays
  • 86:20 - 86:22
    comparé à la moyenne, moins bonne est votre santé.
  • 86:22 - 86:24
    Cela nous révèle quelque chose de vraiment important :
  • 86:24 - 86:26
    le lien entre santé et pauvreté
  • 86:26 - 86:30
    n'est pas le fait d'être pauvre, mais de se sentir pauvre.
  • 86:30 - 86:36
    Nous reconnaissons, de plus en plus, que le stress chronique
  • 86:36 - 86:38
    a une influence déterminante sur la santé.
  • 86:38 - 86:41
    Mais la plus importante source de stress
  • 86:41 - 86:43
    est la qualité des relations sociales.
  • 86:44 - 86:45
    Et s'il y a bien quelque chose
  • 86:45 - 86:47
    qui abaisse la qualité des relations sociales,
  • 86:48 - 86:51
    c'est la stratification socio-économique de la société.
  • 86:51 - 86:53
    Ce que la science nous a présentement démontré
  • 86:53 - 86:55
    est qu'indépendamment de la richesse matérielle,
  • 86:55 - 86:59
    le simple fait de vivre dans une société stratifiée
  • 86:59 - 87:03
    mène vers un large spectre de problèmes de santé publique
  • 87:03 - 87:07
    et plus grande est l'inégalité, plus grands sont les problèmes.
  • 87:07 - 87:11
    Espérance de vie : plus longue dans les pays plus égalitaires.
  • 87:12 - 87:15
    Abus de drogues : plus faibles dans les pays plus égalitaires.
  • 87:16 - 87:20
    Maladies mentales : plus faibles dans les pays plus égalitaires.
  • 87:20 - 87:22
    Capital social - ou encore
  • 87:22 - 87:25
    la capacité des gens à se faire confiance les uns les autres :
  • 87:25 - 87:28
    Naturellement plus élevé dans les pays plus égalitaires.
  • 87:28 - 87:32
    Niveau de l'éducation : plus élevé dans les pays plus égalitaires.
  • 87:32 - 87:37
    Taux d'homicides : plus faible dans les pays plus égalitaires.
  • 87:37 - 87:39
    Taux de crimes et d'emprisonnement :
  • 87:39 - 87:42
    plus faible dans les pays plus égalitaires.
  • 87:42 - 87:44
    Et ça continue :
  • 87:44 - 87:48
    Mortalité infantile, obésité, taux de natalité chez les adolescentes :
  • 87:48 - 87:50
    plus faibles dans les pays plus égalitaires.
  • 87:50 - 87:52
    Et peut-être le plus intéressant :
  • 87:52 - 87:56
    L'innovation : plus élevée dans les pays plus égalitaires.
  • 87:56 - 88:00
    Ce qui remet en cause la vieille notion qu'une société stratifiée
  • 88:00 - 88:04
    et compétitive est de quelque façon plus créative et inventive.
  • 88:05 - 88:07
    De plus, une étude réalisée au Royaume-Uni
  • 88:07 - 88:08
    appelée WhiteHall Study
  • 88:08 - 88:11
    a confirmé qu'il existe une répartition sociale de la maladie
  • 88:11 - 88:14
    depuis le plus haut échelon de la hiérarchie socio-économique
  • 88:14 - 88:15
    jusqu'au plus bas.
  • 88:15 - 88:18
    Par exemple, il a été remarqué que les plus bas échelons
  • 88:18 - 88:20
    de la hiérarchie étaient 4 fois plus soumis
  • 88:20 - 88:23
    à la mortalité par maladie cardiaque
  • 88:23 - 88:25
    comparée aux plus hauts échelons.
  • 88:25 - 88:29
    Et ce modèle existe indépendamment de l'accès aux soins.
  • 88:29 - 88:33
    Donc - plus la situation financière d'une personne est mauvaise
  • 88:33 - 88:36
    moins sa santé sera bonne en moyenne.
  • 88:36 - 88:39
    Ce phénomène est enraciné dans ce qu'on pourrait appeler
  • 88:39 - 88:41
    'Le stress psychosocial'
  • 88:41 - 88:44
    et il est à l'origine de la plus grande distorsion sociale
  • 88:44 - 88:47
    dont souffre notre société aujourd'hui.
  • 88:47 - 88:48
    Sa cause ?
  • 88:48 - 88:51
    Le Système Monétaire-Marchand.
  • 88:52 - 88:54
    Ne vous méprenez pas :
  • 88:54 - 88:56
    Le plus grand destructeur d'écologie...
  • 88:56 - 89:00
    la plus grande source de déchets, d'épuisement et de pollution...
  • 89:00 - 89:02
    le plus grand pourvoyeur de violence -
  • 89:03 - 89:07
    de guerre - de crime - de pauvreté - de maltraitance envers les animaux et d'inhumanité...
  • 89:07 - 89:11
    le plus grand générateur de névroses personnelles et sociales...
  • 89:11 - 89:14
    de troubles mentaux - de dépression, d'anxiété...
  • 89:14 - 89:18
    Sans oublier, la plus grande source de paralysie sociale
  • 89:18 - 89:21
    nous empêchant d'avancer vers de nouvelles méthodologies
  • 89:21 - 89:24
    pour la santé individuelle, la durabilité mondiale
  • 89:24 - 89:27
    et le progrès sur cette planète -
  • 89:27 - 89:31
    n'est pas une loi ou un gouvernement corrompu...
  • 89:31 - 89:35
    n'est pas une compagnie d'escrocs ou un cartel bancaire
  • 89:35 - 89:37
    n'est pas un vice de la nature humaine...
  • 89:38 - 89:42
    et non plus une quelconque cabale secrète qui contrôle le monde.
  • 89:43 - 89:44
    C'est, en réalité :
  • 89:44 - 89:46
    Le système socio-économique lui même
  • 89:46 - 89:49
    dans ses propres fondements.
  • 90:05 - 90:10
    [ Partie 3 - Le Projet Terre ]
  • 90:11 - 90:13
    Imaginons un instant que nous ayons la possibilité
  • 90:13 - 90:16
    de reconcevoir la civilisation humaine depuis le début.
  • 90:16 - 90:18
    Que se passerait-il, hypothétiquement,
  • 90:18 - 90:21
    si nous découvrions une réplique exacte de la planète Terre,
  • 90:21 - 90:23
    et que la seule différence entre
  • 90:23 - 90:25
    cette nouvelle planète et notre planète actuelle
  • 90:25 - 90:27
    serait que l'évolution humaine n'ait pas eu lieu.
  • 90:27 - 90:29
    Qu'elle soit une toile vierge.
  • 90:29 - 90:33
    Pas de pays, pas de villes, pas de pollution, pas de républicains...
  • 90:33 - 90:35
    juste un environnement immaculé et ouvert.
  • 90:36 - 90:38
    Alors que ferions-nous ?
  • 90:38 - 90:40
    Bien, d'abord il nous faut un "but", pas vrai ?
  • 90:40 - 90:44
    Et il est prudent de dire que ce but serait de survivre.
  • 90:44 - 90:48
    Et pas seulement survivre, mais le faire de manière prospère,
  • 90:48 - 90:49
    saine, et optimale.
  • 90:49 - 90:52
    La plupart des gens, en effet, désirent vivre et
  • 90:52 - 90:54
    ils préfèreraient le faire sans avoir à souffrir.
  • 90:54 - 90:57
    Par conséquent, la base de cette civilisation
  • 90:57 - 90:59
    doit être favorable et donc durable
  • 90:59 - 91:01
    à la vie humaine autant que possible -
  • 91:01 - 91:04
    en tenant compte des besoins matériels
  • 91:04 - 91:05
    de tous les habitants de la planète
  • 91:05 - 91:07
    tout en essayant d'éviter tout
  • 91:07 - 91:09
    ce qui peut nous nuire à long terme.
  • 91:10 - 91:14
    Avec le but assimilé d'une "Durabilité Maximale",
  • 91:14 - 91:17
    la prochaine question porte sur notre "méthode".
  • 91:17 - 91:19
    Quel genre d'approche allons-nous prendre ?
  • 91:19 - 91:20
    Et bien, voyons voir -
  • 91:20 - 91:25
    la dernière fois que j'ai vérifié, la politique était le mode d'organisation sociale sur Terre....
  • 91:25 - 91:28
    Donc, que disent les doctrines des républicains, libéraux
  • 91:28 - 91:32
    conservateurs ou socialistes à propos du design de la société ?
  • 91:33 - 91:36
    Hmmm... pas un traître mot.
  • 91:36 - 91:38
    Ok, alors - et à propos de la religion ?
  • 91:38 - 91:42
    Le Créateur a certainement dû nous laisser des plans quelque part...
  • 91:42 - 91:44
    Non, je ne trouve rien.
  • 91:44 - 91:47
    Bon, alors - que reste-t-il ?
  • 91:47 - 91:50
    Il apparaît une chose appelée ''Science''.
  • 91:50 - 91:54
    La science est unique du fait que ses méthodes n'exigent pas seulement
  • 91:54 - 91:57
    que les idées proposées soient testées et reproduites...
  • 91:57 - 92:01
    mais tout ce que la science amène est intrinsèquement falsifiable.
  • 92:01 - 92:04
    En d'autres termes, contrairement à la religion et à la politique
  • 92:04 - 92:06
    la science n'a pas d'égo
  • 92:06 - 92:09
    et tout ce qu'elle suggère admet la possibilité
  • 92:09 - 92:11
    d'être démenti par la suite.
  • 92:11 - 92:14
    Elle ne s'attache à rien et évolue constamment.
  • 92:15 - 92:17
    Vraisemblablement, cela semble assez naturel pour moi.
  • 92:17 - 92:21
    Alors - en se basant sur l'état actuel des connaissances scientifiques
  • 92:21 - 92:22
    du début du XXI° siècle
  • 92:23 - 92:25
    avec pour objectif une "Durabilité Maximale"
  • 92:25 - 92:27
    pour la population humaine.
  • 92:27 - 92:31
    Comment peut-on commencer le véritable processus de construction ?
  • 92:31 - 92:33
    Et bien, la première question à poser est :
  • 92:33 - 92:35
    De quoi avons-nous besoin pour survivre ?
  • 92:35 - 92:38
    La réponse est, bien sûr, les ressources planétaires.
  • 92:39 - 92:42
    Que ce soit l'eau que nous buvons, l'énergie que nous utilisons
  • 92:42 - 92:46
    ou les matières premières employées pour créer des outils et des refuges,
  • 92:46 - 92:49
    la planète héberge tout un inventaire de ressources -
  • 92:49 - 92:52
    dont bon nombre sont nécessaires à notre survie.
  • 92:52 - 92:54
    Donc, étant donnée cette réalité,
  • 92:54 - 92:59
    il devient alors essentiel de savoir ce dont nous disposons et où cela se trouve.
  • 92:59 - 93:01
    Cela signifie que nous devons mener une étude.
  • 93:01 - 93:05
    Nous devons simplement localiser et identifier au mieux toutes les ressources physiques
  • 93:05 - 93:09
    de la planète, avec les quantités disponibles à chaque endroit,
  • 93:09 - 93:13
    depuis les gisements de cuivre, aux endroits les mieux situés pour
  • 93:13 - 93:15
    des parcs éoliens afin de produire de l'énergie,
  • 93:15 - 93:17
    aux sources d'eau potable naturelles,
  • 93:17 - 93:20
    à l'évaluation de la quantité de poissons dans l'océan,
  • 93:20 - 93:25
    aux meilleurs terrains arables pour la culture alimentaire, etc.
  • 93:25 - 93:27
    Mais, puisque nous les humains sommes en allons
  • 93:27 - 93:29
    consommer ces ressources au fil du temps,
  • 93:29 - 93:34
    nous réalisons maintenant que nous n'avons pas seulement à localiser et identifier -
  • 93:34 - 93:36
    nous avons également besoin de faire un suivi.
  • 93:36 - 93:39
    Nous devons être certains de ne pas venir à manquer de tout ce genre de choses...
  • 93:39 - 93:40
    ce serait mauvais.
  • 93:40 - 93:43
    Et cela ne veut pas seulement dire tracer les quantités consommées
  • 93:43 - 93:46
    mais la vitesse de régénération naturelle également,
  • 93:46 - 93:49
    tel que le temps nécessaire à, par exemple,
  • 93:49 - 93:52
    un arbre pour grandir ou à une source pour se reconstituer.
  • 93:52 - 93:56
    Cela s'appelle "Equilibre Dynamique".
  • 93:56 - 94:00
    En d'autres termes, si nous utilisons les arbres plus vite qu'ils ne poussent
  • 94:00 - 94:04
    nous avons un sérieux problème, car ce n'est pas durable.
  • 94:04 - 94:07
    Donc, comment faire cet inventaire,
  • 94:07 - 94:09
    surtout si nous reconnaissons que toutes
  • 94:09 - 94:11
    ces choses sont dispersées aux quatre coins du monde ?
  • 94:12 - 94:15
    Nous avons de vastes mines de minerais dans ce que nous appelons l'Afrique,
  • 94:15 - 94:18
    de fortes concentrations d'énergie au Moyen-Orient,
  • 94:18 - 94:21
    un grand potentiel en énergie marémotrice sur la côte Atlantique d'Amérique du Nord,
  • 94:21 - 94:26
    la plus grande réserve d'eau potable au Brésil, etc.
  • 94:26 - 94:30
    Eh bien, encore une fois, la bonne vieille science a une suggestion :
  • 94:30 - 94:32
    cela s'appelle "Théorie des systèmes".
  • 94:32 - 94:36
    La théorie des systèmes établit que la structure du monde naturel,
  • 94:36 - 94:39
    de la biologie humaine à la biosphère terrestre,
  • 94:39 - 94:43
    en passant par la force gravitationnelle du système solaire lui-même,
  • 94:43 - 94:48
    est un énorme système synergétiquement connecté - entièrement interconnecté.
  • 94:48 - 94:51
    Tout comme les cellules humaines se connectent à nos organes,
  • 94:51 - 94:53
    et les organes se connectent pour former notre corps,
  • 94:53 - 94:56
    et puisque nos corps ne peuvent pas vivre sans les ressources terrestres
  • 94:56 - 95:01
    de nourriture, d'air et d'eau, nous sommes intrinsèquement connectés à la Terre.
  • 95:01 - 95:03
    Et ainsi de suite.
  • 95:03 - 95:06
    Donc – comme la nature l’indique, on fait cet inventaire et
  • 95:06 - 95:10
    on prend toutes ces données, puis on crée un "système" pour gérer le tout.
  • 95:10 - 95:14
    Un "Système global de gestion des ressources"
  • 95:14 - 95:17
    pour tenir compte de manière pertinente de chaque ressource de la planète.
  • 95:17 - 95:21
    Il n'y a simplement aucune autre alternative logique si notre but en tant qu'espèce
  • 95:21 - 95:26
    est de survivre sur le long terme. Nous devons tenir compte de l'ensemble.
  • 95:26 - 95:30
    Une fois cela compris, nous pouvons alors considérer la production.
  • 95:30 - 95:31
    Comment utiliser toutes ces matières ?
  • 95:31 - 95:35
    Quel sera notre processus de production et qu'avons-nous besoin
  • 95:35 - 95:38
    de prendre en compte pour s'assurer que cela est optimisé au possible
  • 95:38 - 95:42
    pour maximiser notre durabilité ?
  • 95:42 - 95:45
    Eh bien, la première chose qui saute aux yeux est le fait
  • 95:45 - 95:47
    que nous devons constamment essayer de préserver.
  • 95:48 - 95:51
    Les ressources planétaires sont essentiellement finies.
  • 95:51 - 95:54
    Il est donc important d'être "stratégique".
  • 95:54 - 95:57
    La "Préservation stratégique" est la clé.
  • 95:57 - 96:00
    La deuxième chose que nous reconnaissons est que certaines ressources
  • 96:00 - 96:03
    ne sont pas aussi performantes que d'autres.
  • 96:03 - 96:06
    En fait, l'utilisation de certaines d'entre-elles
  • 96:06 - 96:08
    a un terrible impact sur l'environnement,
  • 96:08 - 96:10
    ce qui nuit invariablement à notre santé.
  • 96:11 - 96:15
    Par exemple, le pétrole et les carburants fossiles finissent invariablement
  • 96:15 - 96:19
    par libérer des agents destructeurs dans l'environnement.
  • 96:19 - 96:22
    Il est donc essentiel que nous utilisions ces matières
  • 96:22 - 96:26
    uniquement lorsque nous y sommes obligés, voire pas du tout.
  • 96:26 - 96:31
    Heureusement, il y a un tas de possibilités : soleil, vent, marées, vagues,
  • 96:31 - 96:35
    écarts de chaleur et géothermie pour la production d'énergie.
  • 96:35 - 96:39
    De ce fait, nous pouvons objectivement élaborer une stratégie basée
  • 96:39 - 96:44
    sur ce que nous utilisons afin d'éviter certaines ''Rétroactions négatives'',
  • 96:44 - 96:47
    autrement dit, tout ce qui résulte de la production ou de l'usage
  • 96:47 - 96:51
    qui endommage l'environnement, et donc, nous-mêmes.
  • 96:51 - 96:54
    Nous l'appellerons ''Sécurité stratégique''
  • 96:54 - 96:58
    pour la coupler à notre ''Préservation stratégique''.
  • 96:58 - 97:00
    Mais les stratégies de production ne s'arrêtent pas là.
  • 97:00 - 97:03
    Nous allons avoir besoin d'une ''Stratégie d'efficacité''
  • 97:04 - 97:07
    en ce qui concerne les mécanismes de la production elle-même.
  • 97:07 - 97:09
    Et ce que nous constatons, c'est qu'il y a, en somme,
  • 97:09 - 97:12
    trois protocoles spécifiques auxquels nous devons adhérer :
  • 97:12 - 97:15
    1 - Chaque produit que nous manufacturons
  • 97:15 - 97:17
    doit être conçu pour durer aussi longtemps que possible.
  • 97:17 - 97:19
    Car en toute logique, plus les objets cassent,
  • 97:20 - 97:23
    plus il nous faut de ressources pour les remplacer,
  • 97:23 - 97:25
    et plus nous produisons de déchets.
  • 97:25 - 97:27
    2 - Quand les objets cassent
  • 97:27 - 97:30
    ou ne sont plus utilisés pour une quelconque raison,
  • 97:30 - 97:35
    il est essentiel de les récupérer ou les recycler au maximum.
  • 97:35 - 97:38
    Ainsi, la conception de la production doit en tenir
  • 97:38 - 97:41
    compte directement dans les étapes les plus précoces.
  • 97:42 - 97:46
    3 - Les technologies qui évoluent rapidement, comme l'électronique,
  • 97:46 - 97:50
    soumises au plus haut taux d'obsolescence technologique,
  • 97:50 - 97:52
    devraient être conçues
  • 97:52 - 97:55
    de façon à anticiper et permettre les mises à jour matérielles.
  • 97:55 - 97:59
    Le pire est de jeter un ordinateur complet juste parce qu'un
  • 97:59 - 98:03
    composant est endommagé ou technologiquement dépassé.
  • 98:03 - 98:07
    Concevons simplement des composants pouvant être mis à jour facilement,
  • 98:07 - 98:11
    élément par élément, standardisés et interchangeables universellement,
  • 98:11 - 98:16
    selon la tendance de l'évolution technologique du moment.
  • 98:16 - 98:19
    Et quand on réalise que les mécanismes de "Préservation stratégique",
  • 98:19 - 98:23
    "Sécurité stratégique" et "Efficacité stratégique"
  • 98:23 - 98:26
    sont purement des considérations techniques,
  • 98:26 - 98:29
    dépourvues de toute opinion ou préjugé humain,
  • 98:29 - 98:32
    on programme tout simplement ces stratégies dans un ordinateur
  • 98:32 - 98:35
    capable de mesurer et calculer toutes les variables pertinentes
  • 98:35 - 98:37
    nous permettant d'arriver toujours à
  • 98:37 - 98:41
    la méthode la plus aboutie pour une production durable
  • 98:41 - 98:43
    basée sur les connaissances actuelles.
  • 98:44 - 98:46
    Et bien que cela puisse paraître complexe,
  • 98:46 - 98:49
    il s'agit tout simplement d'un calculateur.
  • 98:49 - 98:50
    Sans mentionner que de tels systèmes polyvalents
  • 98:50 - 98:53
    de prise de décision et de surveillance
  • 98:53 - 98:55
    sont déjà utilisés à travers le monde aujourd'hui
  • 98:55 - 99:00
    pour des utilisations isolées. C'est simplement un processus de remise à niveau.
  • 99:00 - 99:01
    Donc...
  • 99:01 - 99:05
    Maintenant, nous n'avons pas seulement un système de gestion des ressources
  • 99:05 - 99:08
    mais aussi un système de gestion de production,
  • 99:08 - 99:10
    les deux étant facilement automatisés par ordinateur
  • 99:10 - 99:14
    pour maximiser l'efficacité, la préservation et la sécurité.
  • 99:14 - 99:17
    La réalité informative est que l'esprit humain
  • 99:17 - 99:21
    ou même d'un groupe d'humains, ne peut suivre ce qui doit être suivi.
  • 99:21 - 99:25
    Cela doit être fait par des ordinateurs et c'est possible.
  • 99:26 - 99:29
    Et cela nous mène au prochain niveau : la distribution.
  • 99:29 - 99:32
    Quelles stratégies durables ont un sens ici ?
  • 99:32 - 99:34
    Bien, puisque nous savons que la plus courte
  • 99:34 - 99:37
    distance entre deux points est une ligne droite
  • 99:37 - 99:41
    et puisque de l'énergie est requise pour alimenter les transports,
  • 99:41 - 99:44
    moins il y a de distance à parcourir, plus c'est efficient.
  • 99:44 - 99:48
    Produire des biens sur un continent et les expédier sur un autre
  • 99:48 - 99:51
    n'a de sens que si les marchandises en question ne peuvent
  • 99:51 - 99:54
    être produites dans la zone cible.
  • 99:54 - 99:57
    Autrement, ce n'est rien d'autre que du gaspillage.
  • 99:57 - 100:00
    On doit localiser la production, pour que la distribution soit simple,
  • 100:00 - 100:03
    rapide et nécessite le moins d'énergie possible.
  • 100:04 - 100:06
    On appellera ça la "Stratégie de proximité"
  • 100:06 - 100:08
    ce qui signifie simplement que l'on réduit
  • 100:08 - 100:10
    le transit des marchandises autant que possible,
  • 100:10 - 100:14
    que ce soit pour les matières premières ou les produits finis de consommation.
  • 100:14 - 100:17
    Bien sûr, il est peut-être également important de
  • 100:17 - 100:20
    savoir quels produits nous transportons et pourquoi...
  • 100:20 - 100:23
    Et ceci tombe dans la catégorie de la demande.
  • 100:23 - 100:25
    Et la demande est simplement ce dont les gens ont besoin
  • 100:25 - 100:28
    pour être en bonne santé et avoir une haute qualité de vie.
  • 100:28 - 100:30
    Le spectre des besoins matériels humains
  • 100:30 - 100:33
    vont des nécessités fondamentales supportant la vie,
  • 100:33 - 100:36
    telles que la nourriture, l'eau potable et le logement...
  • 100:37 - 100:40
    jusqu'aux commodités sociales et récréatives qui permettent la relaxation
  • 100:40 - 100:43
    et le plaisir personnel - ou social -
  • 100:43 - 100:48
    tous étant des facteurs importants pour la santé humaine et sociale en général.
  • 100:48 - 100:50
    Donc - très simplement - nous faisons un autre sondage.
  • 100:50 - 100:53
    Les gens décrivent leurs besoins, la demande
  • 100:53 - 100:56
    est évaluée et la production débute en fonction de cette demande.
  • 100:56 - 100:59
    Et, puisque le niveau de demande des différents biens sera
  • 100:59 - 101:03
    naturellement fluctuant et changeant suivant la région,
  • 101:03 - 101:07
    nous devons créer un "Système de traçabilité de demande et de distribution"
  • 101:07 - 101:10
    pour éviter les dépassements et les pénuries.
  • 101:10 - 101:12
    Bien sûr, cette idée n'est pas nouvelle,
  • 101:12 - 101:15
    elle est mise en œuvre de nos jours dans chaque chaîne de grands magasins,
  • 101:15 - 101:18
    afin qu'ils puissent assurer le suivi de leur inventaire.
  • 101:18 - 101:22
    Cependant dans notre cas, nous suivons les choses au niveau mondial.
  • 101:22 - 101:26
    Mais attendez une minute. Nous ne pouvons réellement définir la demande
  • 101:26 - 101:30
    si nous ne prenons pas en compte la véritable utilisation qui est fait du produit.
  • 101:30 - 101:34
    Est-il logique et durable pour chaque individu de, par exemple,
  • 101:34 - 101:39
    disposer d'un exemplaire de chaque produit ? Indépendamment de leur utilisation ?
  • 101:39 - 101:43
    Non. Cela serait du pur gaspillage et donc inefficace.
  • 101:43 - 101:47
    Si une personne a besoin d'un produit, mais seulement pour disons :
  • 101:47 - 101:49
    45 minutes par jour en moyenne,
  • 101:49 - 101:51
    ce serait beaucoup plus efficace si
  • 101:51 - 101:53
    ce produit était mis à la disposition de cette personne
  • 101:53 - 101:56
    et à d'autres quand le besoin s'en fait sentir.
  • 101:56 - 101:59
    Nombreux sont ceux qui oublient que ce n'est pas le produit qu'ils veulent,
  • 101:59 - 102:01
    mais les possibilités offertes par ce produit.
  • 102:01 - 102:03
    Lorsque nous réalisons que le produit lui-même
  • 102:03 - 102:05
    a autant d'importance que son utilité,
  • 102:05 - 102:08
    nous voyons que cette "restriction externe",
  • 102:08 - 102:11
    ou ce que nous pourrions appeler aujourd'hui "Propriété",
  • 102:11 - 102:14
    est un gaspillage environnemental extrême et illogique,
  • 102:14 - 102:18
    dans un sens économique fondamentale.
  • 102:18 - 102:23
    Donc, nous devons élaborer une tactique appelée : "Accès stratégique".
  • 102:23 - 102:25
    Ce serait la fondation de notre
  • 102:25 - 102:27
    "Système de traçabilité de demande et de distribution"
  • 102:27 - 102:29
    qui garantit que nous pouvons satisfaire
  • 102:29 - 102:30
    la demande des besoins de la population,
  • 102:30 - 102:35
    pour l'accès à ce dont ils ont besoin, lorsqu'ils en ont besoin.
  • 102:35 - 102:38
    Et concernant l'obtention physique des biens,
  • 102:38 - 102:40
    les centres d'accès centralisés régionaux
  • 102:40 - 102:42
    prennent tout leur sens, pour la plupart
  • 102:42 - 102:46
    placés à proximité de la population,
  • 102:46 - 102:49
    et une personne y entrerait simplement, prendrait un objet,
  • 102:49 - 102:52
    l'utiliserait, et ensuite, le rendrait car elle n'en aurait plus besoin...
  • 102:52 - 102:55
    à la manière dont fonctionnent nos bibliothèques aujourd'hui.
  • 102:55 - 102:57
    En fait, ces centres ne pourraient exister dans la communauté
  • 102:57 - 103:00
    de la façon dont nous voyons les magasins locaux aujourd'hui,
  • 103:00 - 103:04
    mais ces centres d'accès spécialisés devront exister dans les zones spécifiques
  • 103:04 - 103:07
    où certains objets sont souvent utilisés,
  • 103:07 - 103:11
    économisant de l'énergie avec moins de transports répétitifs.
  • 103:11 - 103:14
    Et une fois ce système de suivi de la demande en place,
  • 103:14 - 103:17
    il sera lié à notre système de gestion de production
  • 103:17 - 103:20
    et, bien sûr, à notre système de gestion des ressources,
  • 103:20 - 103:23
    créant ainsi une machine unifiée mettant dynamiquement
  • 103:23 - 103:26
    à jour la gestion de l'économie mondiale
  • 103:26 - 103:29
    qui s'assure simplement que nous demeurons durable,
  • 103:29 - 103:33
    commençant par sécuriser l'intégrité de nos ressources finies
  • 103:33 - 103:36
    faisant en sorte de créer uniquement les meilleurs
  • 103:36 - 103:38
    biens les plus stratégiques possible,
  • 103:38 - 103:40
    tout en les distribuant de la manière
  • 103:40 - 103:43
    la plus intelligente et efficace possible.
  • 103:43 - 103:47
    Et le résultat unique de cette approche basée sur la préservation,
  • 103:47 - 103:50
    qui va intuitivement compter de nombreuses personnes
  • 103:50 - 103:53
    est que le logique processus de base
  • 103:53 - 103:56
    empirique de préservation et d'efficacité
  • 103:56 - 104:01
    qui peut seulement définir la véritable pérennité humaine sur la planète,
  • 104:01 - 104:06
    permettra vraisemblablement quelque chose de jamais vu auparavant dans l'histoire de l'humanité.
  • 104:06 - 104:08
    Accès à l'abondance...
  • 104:08 - 104:11
    Non seulement pour un pourcentage de la population mondiale...
  • 104:11 - 104:15
    mais pour la civilisation entière.
  • 104:16 - 104:18
    Ce modèle économique, tel qu'il vient d'être généralisé...
  • 104:18 - 104:21
    Cette responsable approche systémique totale
  • 104:21 - 104:24
    de gestion des ressources terrestres et des processus
  • 104:24 - 104:26
    conçus pour faire rien de moins
  • 104:26 - 104:28
    que prendre soin de l'humanité dans son ensemble
  • 104:28 - 104:31
    de la manière la plus efficace et durable
  • 104:31 - 104:32
    pourrait être appelée :
  • 104:32 - 104:35
    Une "ECONOMIE BASEE SUR LES RESSOURCES".
  • 104:35 - 104:38
    Le concept a été défini dans les années 1970 par
  • 104:38 - 104:41
    l'ingénieur en structure - Jacque Fresco.
  • 104:41 - 104:44
    Il comprit à l'époque que la société était sur une trajectoire de collision
  • 104:44 - 104:49
    entre la nature et elle-même - non soutenable à tous les niveaux
  • 104:49 - 104:51
    et que si les choses ne changeaient pas,
  • 104:51 - 104:54
    nous nous détruirions nous-mêmes, d'une manière ou d'une autre.
  • 104:54 - 104:56
    Toutes ces choses dont vous parlez, Jacque...
  • 104:56 - 104:59
    pourraient-elles être construites avec nos connaissances actuelles ?
  • 104:59 - 105:03
    Ou, vous avez deviné... basées sur nos connaissances actuelles ?
  • 105:03 - 105:06
    Non, toutes ces choses peuvent être construites avec nos connaissances actuelles.
  • 105:06 - 105:09
    Cela prendrait 10 ans pour changer la surface de la Terre.
  • 105:09 - 105:12
    Pour reconstruire le monde en un second "Jardin d'Eden".
  • 105:12 - 105:14
    Le choix repose sur vous.
  • 105:14 - 105:16
    La stupidité de la course aux armes nucléaires...
  • 105:16 - 105:18
    le développement de l'armement...
  • 105:18 - 105:20
    En essayant de résoudre vos problèmes politiquement,
  • 105:20 - 105:23
    en élisant tel ou tel parti politique...
  • 105:23 - 105:26
    Tous les politiques sont noyés dans la corruption.
  • 105:26 - 105:27
    Laissez-moi le répéter :
  • 105:27 - 105:30
    Le communisme, le socialisme, le fascisme... les démocrates
  • 105:30 - 105:34
    les libéraux - nous voulons rassembler tous les êtres humains.
  • 105:34 - 105:37
    Toutes ces organisations qui croient en une meilleure vie pour l'Homme :
  • 105:37 - 105:40
    ll n'y a pas de problèmes Noir ou problèmes Polonais
  • 105:40 - 105:42
    ou problèmes Juif ou problèmes Grec
  • 105:42 - 105:45
    ou problèmes de femmes - il y a des problèmes Humains!
  • 105:45 - 105:48
    Je n'ai peur de personne; je ne travaille pour personne;
  • 105:48 - 105:49
    personne ne peut m'en dispenser.
  • 105:49 - 105:51
    Je n'ai pas de patron.
  • 105:51 - 105:54
    J'ai peur de vivre dans la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui.
  • 105:54 - 105:58
    Notre société ne pourrait être maintenue par ce type d'incompétence.
  • 105:58 - 106:00
    C'était bien - le système de libre entreprise -
  • 106:00 - 106:03
    il y a 35 ans (1939). C'était la fin de son utilité.
  • 106:03 - 106:07
    Maintenant, nous devons changer notre manière de penser ou périr.
  • 106:08 - 106:12
    Les films d'horreur du futur représenteront notre société...
  • 106:12 - 106:14
    la manière dont elle n'a pas fonctionné
  • 106:14 - 106:15
    et la politique...
  • 106:15 - 106:18
    fera partie du film d'horreur.
  • 106:20 - 106:25
    En fait, beaucoup de gens aujourd'hui utilisent le terme de "Science froide"
  • 106:25 - 106:27
    parce qu'elle est analytique
  • 106:27 - 106:30
    et ils ne savent même pas ce qu'analytique veut dire.
  • 106:30 - 106:33
    La science signifie : approximations au plus près
  • 106:33 - 106:35
    de la manière dont le monde fonctionne vraiment.
  • 106:36 - 106:39
    Ainsi, elle dit la vérité - c'est ce qu'elle est.
  • 106:39 - 106:42
    Les scientifiques n'essaient pas d'être en bons termes avec les gens.
  • 106:42 - 106:44
    Ils leur révèlent ce que sont leurs découvertes.
  • 106:44 - 106:47
    Ils doivent questionner toutes choses
  • 106:47 - 106:51
    et si un quelconque scientifique arrive avec une expérience qui démontre
  • 106:51 - 106:54
    que certains matériaux ont certaines capacités,
  • 106:54 - 106:56
    d'autres scientifiques doivent être capables de répéter
  • 106:56 - 106:59
    cette expérience et aboutir aux mêmes résultats.
  • 106:59 - 107:03
    Même si des scientifiques ont le sentiment qu'une aile d'avion,
  • 107:03 - 107:06
    en raison de calculs mathématiques,
  • 107:06 - 107:08
    peut supporter une charge donnée,
  • 107:08 - 107:11
    ils mettent quand même des sacs de sable dessus
  • 107:11 - 107:13
    pour observer le moment où elle casse et ils disent :
  • 107:13 - 107:16
    "Vous savez nos calculs sont bons" ou "Ils ne sont pas corrects".
  • 107:16 - 107:20
    J'aime ce système parce qu'il est libre de parti-pris et libre
  • 107:20 - 107:23
    de penser que les mathématiques peuvent résoudre tous les problèmes.
  • 107:23 - 107:26
    Vous devez mettre vos Maths à l'épreuve également.
  • 107:26 - 107:29
    Je crois que chaque système qui peut
  • 107:29 - 107:32
    être mis à l'épreuve doit être mis à l'épreuve.
  • 107:32 - 107:36
    Et que toutes décisions devraient être basées sur la recherche.
  • 107:37 - 107:39
    Une Economie Basée sur les Ressources est simplement
  • 107:39 - 107:42
    la méthode scientifique appliquée aux préoccupations sociales -
  • 107:42 - 107:45
    une approche totalement absente dans le monde aujourd'hui.
  • 107:45 - 107:48
    La société est une invention technique.
  • 107:48 - 107:51
    Et les méthodes les plus efficaces pour optimiser santé humaine,
  • 107:51 - 107:55
    production matérielle, distribution, infrastructures urbaines et ainsi de suite,
  • 107:55 - 107:58
    résident dans le domaine de la science et
  • 107:58 - 108:01
    des technologies - pas dans la politique ou les économies monétaires.
  • 108:01 - 108:05
    Cela opère de la même manière systématique que, disons, un avion
  • 108:05 - 108:09
    et il n'y a pas de manière républicaine ou libérale de construire un avion.
  • 108:09 - 108:11
    Aussi, la nature elle-même est
  • 108:11 - 108:14
    la référence physique que nous utilisons pour prouver notre science
  • 108:14 - 108:16
    et c'est un système en place -
  • 108:16 - 108:19
    émergeant uniquement de notre compréhension accrue de celui-ci.
  • 108:20 - 108:22
    En fait, cela n'a rien à voir avec
  • 108:22 - 108:25
    ce que vous pensez subjectivement ou croyez être vrai.
  • 108:25 - 108:27
    Cela vous donne plutôt une option :
  • 108:27 - 108:29
    vous pouvez apprendre et vivre selon les lois naturelles
  • 108:29 - 108:31
    et vous conduire en adéquation avec celles-ci.
  • 108:31 - 108:34
    - créant du même coup bonne santé et durabilité -
  • 108:34 - 108:38
    ou vous pouvez nager à contre-courant, en vain.
  • 108:38 - 108:40
    Peu importe vos croyances, si vous
  • 108:40 - 108:42
    vous levez et essayez de marcher sur le mur,
  • 108:42 - 108:45
    la loi de la gravité vous en empêchera.
  • 108:45 - 108:47
    Si vous ne mangez pas, vous mourrez.
  • 108:47 - 108:50
    Si on ne vous touche pas durant votre petite enfance, vous mourrez.
  • 108:50 - 108:54
    Aussi impitoyable que cela puisse paraître, la nature est une dictature,
  • 108:54 - 108:57
    et nous pouvons soit l'écouter et vivre en harmonie avec elle,
  • 108:57 - 109:00
    soit subir les inévitables conséquences néfastes.
  • 109:00 - 109:03
    Ainsi, une Economie Basée sur les Ressources n'est rien de plus
  • 109:03 - 109:07
    qu'un ensemble de connaissances solides afin de préserver la vie,
  • 109:07 - 109:09
    au sein de laquelle toutes les décisions sont prises dans le but
  • 109:09 - 109:13
    d'optimiser le développement durable humain et environnemental.
  • 109:13 - 109:16
    Elle intègre la "Base vitale" empirique
  • 109:16 - 109:19
    dont chaque être humain partage le besoin, quelle que soit,
  • 109:19 - 109:23
    encore une fois, sa philosophie politique ou religieuse.
  • 109:23 - 109:26
    Il n'y a aucun relativisme culturel dans cette approche.
  • 109:26 - 109:29
    Ce n'est pas une question d'opinion.
  • 109:29 - 109:31
    Les besoins humains sont les besoins humains,
  • 109:31 - 109:35
    et avoir accès aux nécessités de la vie, comme un air pur,
  • 109:35 - 109:37
    une alimentation nutritive, de l'eau potable,
  • 109:37 - 109:41
    ainsi qu'un environnement positivement renforcé,
  • 109:41 - 109:45
    stable, nourrissant et non-violent, est exigé
  • 109:45 - 109:47
    pour notre santé mentale et physique,
  • 109:47 - 109:49
    pour notre aptitude à évoluer
  • 109:49 - 109:52
    et, par conséquent, la survie de l'espèce humaine elle-même.
  • 109:52 - 109:55
    Une Economie Basée sur les Ressources
  • 109:55 - 109:58
    serait fondée sur les ressources disponibles.
  • 109:58 - 110:01
    Il est impossible d'amener beaucoup de gens sur une île
  • 110:01 - 110:07
    ou construire une ville de 50 000 habitants sans avoir accès
  • 110:07 - 110:09
    aux nécessités de la vie.
  • 110:09 - 110:13
    Donc, quand j'utilise le terme "Approche complète des systèmes",
  • 110:13 - 110:18
    je parle de faire une étude de la zone en premier
  • 110:18 - 110:21
    et déterminer ce qu'elle peut fournir,
  • 110:21 - 110:23
    pas seulement une approche architecturale,
  • 110:23 - 110:26
    pas seulement une approche conceptuelle,
  • 110:26 - 110:30
    mais la conception doit être basée sur toutes les conditions
  • 110:30 - 110:31
    qui améliorent la vie humaine,
  • 110:31 - 110:35
    et c'est ce que je veux dire par "une façon de penser intégrée".
  • 110:35 - 110:38
    Nourriture, vêtements, abri, chaleur, amour -
  • 110:38 - 110:41
    Toutes ces choses sont nécessaires, et si
  • 110:41 - 110:43
    vous privez les gens d'une de ces choses,
  • 110:44 - 110:49
    vous avez un être humain aux capacités et au fonctionnement réduits.
  • 110:49 - 110:53
    Comme dit auparavant, le fondement global de l'Economie Basée sur les Ressources
  • 110:53 - 110:58
    - l'approche systémique de l'extraction, de la production et de la distribution -
  • 110:58 - 111:03
    est basé sur une série de mécanismes économiques réels, ou 'stratégies',
  • 111:03 - 111:05
    qui garantissent l'efficacité et
  • 111:05 - 111:09
    la durabilité dans tous les secteurs de l'économie.
  • 111:09 - 111:12
    Donc, en suivant ce cheminement de pensée qu'est la conception logique,
  • 111:12 - 111:14
    quelle est la suite de notre équation ?
  • 111:14 - 111:17
    Où tout cela se matérialise-t-il ?
  • 111:17 - 111:18
    Les villes.
  • 111:18 - 111:22
    L'avènement de la ville définit la caractéristique déterminante d'une civilisation moderne.
  • 111:22 - 111:26
    Son rôle est de permettre l'accès efficace aux nécessités de la vie,
  • 111:26 - 111:31
    ainsi qu'un accroissement du support social et de l'interaction communautaire.
  • 111:31 - 111:34
    Alors, comment concevrions-nous une ville idéale ?
  • 111:34 - 111:36
    Quelle forme lui donner ?
  • 111:36 - 111:38
    Carrée ? Trapézoïdale ?
  • 111:38 - 111:40
    Bien, étant donné que nous aurons à nous déplacer d'un point à l'autre,
  • 111:40 - 111:43
    nous devrions les rendre équidistants au possible, pour plus de facilité...
  • 111:44 - 111:46
    d'où le cercle.
  • 111:46 - 111:48
    Que devrait contenir la ville ?
  • 111:48 - 111:52
    Et bien, nous avons besoin d'une zone résidentielle, d'une zone de production des biens,
  • 111:52 - 111:55
    d'une zone de production d'énergie et d'une zone agricole.
  • 111:56 - 111:59
    Mais nous devons répondre aux besoins de l'être humain - d'où la culture,
  • 111:59 - 112:02
    la nature, les loisirs et l'éducation.
  • 112:02 - 112:04
    Alors incluons un agréable et vaste parc,
  • 112:04 - 112:09
    une zone de divertissements / d'évènements culturels et de rencontres sociales,
  • 112:09 - 112:11
    et des aménagements pour l'éducation et la recherche.
  • 112:11 - 112:14
    Et puisque nous travaillons avec un cercle,
  • 112:14 - 112:16
    il semble rationnel de placer ces fonctions en "ceintures"
  • 112:16 - 112:19
    basées sur la quantité de terrain requise pour chaque objectif,
  • 112:20 - 112:22
    ainsi que la facilité d'accès.
  • 112:22 - 112:23
    Très bien.
  • 112:24 - 112:26
    Maintenant, passons aux détails :
  • 112:26 - 112:28
    Premièrement, nous avons besoin d'analyser le coeur
  • 112:28 - 112:31
    de l'infrastructure ou les intestins de l'organisme de la ville.
  • 112:31 - 112:33
    Ce sont l'eau, les biens,
  • 112:33 - 112:36
    les déchets et les circuits de distribution d'énergie.
  • 112:36 - 112:39
    De même que nous avons des systèmes d'eau potable et d'égouts sous nos villes aujourd'hui,
  • 112:40 - 112:42
    nous étendrons ce concept de canalisations pour
  • 112:42 - 112:45
    intégrer le recyclage des déchets et la livraison elle-même.
  • 112:45 - 112:48
    Plus de facteurs ou d'éboueurs.
  • 112:48 - 112:50
    C'est intégré dans la conception. Nous pourrions même utiliser
  • 112:50 - 112:53
    des tubes pneumatiques automatisés et d'autres technologies semblables.
  • 112:54 - 112:55
    Il en irait de même pour les transports.
  • 112:55 - 112:59
    Ils doivent être intégrés et conçus stratégiquement pour réduire
  • 112:59 - 113:03
    voire même supprimer le gaspillage des automobiles individuelles.
  • 113:03 - 113:06
    Des tramways électriques, des transporteurs, des convoyeurs
  • 113:06 - 113:08
    et des trains MagLev peuvent vous transporter
  • 113:08 - 113:10
    pratiquement partout dans la ville, même de haut en bas
  • 113:10 - 113:14
    tout en vous reliant également aux autres villes.
  • 113:14 - 113:17
    Et bien sûr, dans le cas où une voiture serait demandée,
  • 113:17 - 113:20
    elle serait automatisée par satellite pour une sécurité et une intégrité optimum.
  • 113:20 - 113:24
    En fait, cette technologie d'automatisation fonctionne déjà aujourd'hui.
  • 113:24 - 113:29
    Les accidents de voitures tuent 1,2 million de personnes chaque année,
  • 113:29 - 113:31
    en blessent à peu près 50 millions.
  • 113:31 - 113:34
    C'est absurde et ça ne devrait pas arriver.
  • 113:34 - 113:38
    Entre une conception efficace des villes et des voitures sans conducteur,
  • 113:38 - 113:41
    ce nombre de victimes peut être pratiquement éliminé.
  • 113:41 - 113:43
    Agriculture.
  • 113:43 - 113:46
    Aujourd'hui, par le biais hasardeux des méthodes industrielles de réduction des coûts,
  • 113:46 - 113:50
    utilisant de manière excessive des pesticides, des engrais et d'autres moyens,
  • 113:50 - 113:52
    nous avons détruit avec succès beaucoup
  • 113:52 - 113:54
    de terres arables sur cette planète,
  • 113:54 - 113:58
    sans oublier également l'empoisonnement de nos organismes.
  • 113:58 - 114:01
    En fait, les toxines de l'agriculture et de l'industrie chimique
  • 114:01 - 114:07
    se retrouvent maintenant dans pratiquement chaque être humain testé, y compris les nourrissons.
  • 114:07 - 114:10
    Heureusement, il y a une alternative flagrante -
  • 114:10 - 114:14
    les cultures hors-sol telles l'hydroponie et l'aéroponie
  • 114:14 - 114:17
    qui réduisent les besoins en solutions nutritives et en eau
  • 114:17 - 114:20
    de 75% par rapport à notre utilisation actuelle.
  • 114:20 - 114:24
    La nourriture peut maintenant être cultivée biologiquement à une échelle industrielle
  • 114:24 - 114:27
    à l'intérieur de fermes verticales.
  • 114:27 - 114:30
    Sur 50 étages, avec 1/2 hectare par parcelle
  • 114:30 - 114:32
    qui élimineraient virtuellement le besoin
  • 114:32 - 114:35
    de pesticides et d'hydrocarbures en général.
  • 114:35 - 114:38
    C'est le futur de la production industrielle de la nourriture.
  • 114:38 - 114:40
    Efficace, propre et abondante.
  • 114:40 - 114:43
    Ainsi, de tels systèmes avancés constitueraient en partie
  • 114:43 - 114:46
    ce qui compose notre ceinture agricole,
  • 114:46 - 114:50
    produisant toute la nourriture nécessaire à la population entière de la ville,
  • 114:50 - 114:53
    supprimant ainsi le besoin d'importer quoi que ce soit,
  • 114:53 - 114:56
    économisant du temps, limitant le gaspillage et l'énergie.
  • 114:56 - 114:58
    Et en parlant d'énergie...
  • 114:58 - 115:01
    La ceinture énergétique fonctionnerait autour d'une approche systémique
  • 115:01 - 115:04
    afin d'extraire de l'électricité via d'abondants moyens renouvelables,
  • 115:04 - 115:09
    en particulier l'éolien, le solaire, la géothermie et les écarts de chaleur,
  • 115:09 - 115:12
    et si de l'eau est à proximité, l'énergie marémotrice et houlomotrice.
  • 115:13 - 115:15
    Pour éviter les coupures et s'assurer
  • 115:15 - 115:17
    que le réseau soit toujours alimenté,
  • 115:17 - 115:20
    tous ces médiums opéreraient dans un système intégré,
  • 115:20 - 115:22
    se suffisant les uns aux autres si nécessaire,
  • 115:22 - 115:25
    tout en stockant les surplus dans de grands
  • 115:25 - 115:27
    super condensateurs souterrains
  • 115:27 - 115:29
    afin que rien ne se gaspille.
  • 115:29 - 115:32
    Non seulement les villes s'auto-alimentent,
  • 115:32 - 115:35
    mais des structures particulières autonomes
  • 115:35 - 115:38
    génèreront aussi de l'électricité grâce à des panneaux photovoltaïques,
  • 115:38 - 115:42
    des convertisseurs de pression structurelle, l'effet thermocouple,
  • 115:42 - 115:45
    et d'autres technologies existantes mais actuellement sous-exploitées.
  • 115:46 - 115:47
    Mais, bien sûr, cela pose la question :
  • 115:48 - 115:50
    Comment cette technologie et les biens en général
  • 115:50 - 115:52
    sont-ils créés en premier lieu ?
  • 115:52 - 115:54
    Ceci nous amène à la Production :
  • 115:54 - 115:57
    la ceinture industrielle, en dehors des lieux comme les hôpitaux
  • 115:57 - 116:00
    sera le noyau des usines de production.
  • 116:00 - 116:01
    Entourant complètement la ville,
  • 116:01 - 116:04
    elle obtiendrait les matières premières
  • 116:04 - 116:07
    via le système de gestion globale des ressources, répondant
  • 116:08 - 116:12
    aux demandes exprimées par la population de la ville elle-même.
  • 116:12 - 116:14
    En ce qui concerne les mécanismes de production,
  • 116:14 - 116:17
    nous devons parler d'un nouveau phénomène puissant
  • 116:17 - 116:20
    qui s'est déclenché très récemment dans l'histoire de l'humanité
  • 116:20 - 116:23
    et qui est sur le point de tout changer.
  • 116:24 - 116:26
    Cela s'appelle la mécanisation,
  • 116:26 - 116:28
    ou l'automatisation du travail.
  • 116:28 - 116:31
    Si vous regardez autour de vous, vous remarquerez
  • 116:31 - 116:34
    que pratiquement tout ce que nous utilisons
  • 116:34 - 116:37
    aujourd'hui est fabriqué automatiquement.
  • 116:37 - 116:42
    Vos chaussures, vos vêtements, vos appareils électroménagers, votre voiture, et ainsi de suite...
  • 116:42 - 116:48
    sont fabriqués par des machines d'une façon automatique.
  • 116:49 - 116:52
    Pouvons-nous dire que la société n'a pas été
  • 116:52 - 116:56
    influencée par ces avancées technologiques majeures ?
  • 116:56 - 116:57
    Bien sûr que non.
  • 116:57 - 117:02
    Ces systèmes imposent réellement de nouvelles structures
  • 117:02 - 117:08
    et de nouveaux besoins, en rendant obsolètes de nombreuses autres choses.
  • 117:08 - 117:12
    Ainsi, nous avons accéléré le développement
  • 117:12 - 117:16
    et l'usage de la technologie de façon exponentielle.
  • 117:16 - 117:21
    Donc, l'automatisation va définitivement continuer. Vous ne pouvez arrêter
  • 117:22 - 117:24
    les technologies qui sont tout simplement logiques.
  • 117:24 - 117:28
    L'automatisation du travail par la technologie est à la source
  • 117:28 - 117:31
    de chaque transformation sociale majeure dans l'histoire humaine.
  • 117:31 - 117:34
    De la révolution agricole et l'invention de la charrue,
  • 117:34 - 117:38
    à la révolution industrielle et l'invention de la machine à vapeur,
  • 117:38 - 117:41
    en passant par l'âge de l'information dans lequel nous vivons aujourd'hui
  • 117:41 - 117:45
    grâce essentiellement à l'invention de l'électronique de pointe et des ordinateurs.
  • 117:45 - 117:48
    Et au regard des méthodes avancées de production actuelles,
  • 117:48 - 117:51
    la mécanisation évolue dorénavant d'elle-même.
  • 117:51 - 117:54
    S'éloignant de la méthode traditionnelle
  • 117:54 - 117:56
    d'assemblage de composants dans une configuration
  • 117:57 - 117:59
    - pour aller vers une méthode avancée de création
  • 117:59 - 118:02
    de produits finis en un seul processus.
  • 118:02 - 118:06
    Comme la plupart des ingénieurs, je suis fasciné par la biologie
  • 118:06 - 118:10
    car elle est pleine d'exemples d'ouvrages d'ingénierie extraordinaires.
  • 118:10 - 118:16
    Qu'est-ce que la biologie ? L'étude des choses qui se dupliquent d'elles-mêmes.
  • 118:16 - 118:18
    C'est la meilleure des définitions du vivant que nous ayons.
  • 118:18 - 118:20
    Encore une fois, en tant qu'ingénieur, j'ai toujours été
  • 118:20 - 118:23
    intrigué par l'idée de machines se dupliquant elles-mêmes.
  • 118:23 - 118:26
    Rep-Rap est une imprimante tri-dimensionnelle,
  • 118:26 - 118:29
    c'est-à-dire, une imprimante que vous branchez à votre ordinateur et
  • 118:29 - 118:32
    qui plutôt que d'imprimer sur des feuilles de papier bi-dimensionnelles,
  • 118:32 - 118:35
    produit des objets tri-dimensionnels physiques, réels.
  • 118:36 - 118:37
    Mais cela n'est pas nouveau,
  • 118:37 - 118:40
    les imprimantes 3D existent depuis une trentaine d'années.
  • 118:40 - 118:45
    Le plus intéressant avec le Rep-Rap est qu'il produit la plupart de ses propres pièces.
  • 118:45 - 118:47
    Donc, si vous en aviez un, vous pourriez
  • 118:47 - 118:48
    en fabriquer un autre et l'offrir à un ami,
  • 118:48 - 118:51
    tout comme imprimer des tas d'objets utiles.
  • 118:51 - 118:55
    De la simple impression d'objets de base de votre maison
  • 118:55 - 118:59
    à la fabrication du corps de votre voiture en une seule étape.
  • 118:59 - 119:02
    L'impression 3D automatisée a maintenant le potentiel
  • 119:02 - 119:05
    de transformer virtuellement tous les domaines de la production.
  • 119:05 - 119:07
    Y compris la construction des maisons.
  • 119:08 - 119:10
    Le Contour Crafting
  • 119:10 - 119:13
    est une technologie de fabrication
  • 119:13 - 119:17
    - d'impression 3D - qui consiste à fabriquer directement
  • 119:17 - 119:21
    des objets en 3D à partir d'un modèle numérique.
  • 119:21 - 119:24
    En utilisant le Contour Crafting, il sera possible
  • 119:24 - 119:27
    de construire une maison de 600m²
  • 119:27 - 119:31
    de façon entièrement automatisée, en une journée.
  • 119:31 - 119:36
    La raison pour laquelle les gens sont intéressés par la construction automatisée,
  • 119:36 - 119:39
    c'est qu'elle présente de nombreux avantages.
  • 119:39 - 119:43
    Par exemple, la construction nécessite beaucoup de main-d'œuvre,
  • 119:43 - 119:50
    et bien qu'elle crée des emplois dans un secteur de la société,
  • 119:50 - 119:55
    elle présente aussi de nombreux problèmes et complications.
  • 119:55 - 120:00
    A titre d'exemple, la construction est le métier le plus dangereux qui soit.
  • 120:00 - 120:03
    Pire que le travail à la mine ou l'agriculture.
  • 120:03 - 120:07
    Elle a le taux le plus élevé de mortalité dans presque tous les pays.
  • 120:08 - 120:10
    Un autre problème c'est le gaspillage.
  • 120:10 - 120:15
    Une maison ordinaire aux Etats-Unis produit de 3 à 7 tonnes de déchets.
  • 120:16 - 120:21
    Ceci est considérable si l'on tient compte de l'impact de la construction,
  • 120:21 - 120:25
    en sachant que 40% de tous les matériaux
  • 120:25 - 120:28
    utilisés dans le monde le sont pour la construction.
  • 120:28 - 120:31
    C'est donc un grand gaspillage d'énergie et de ressources;
  • 120:31 - 120:34
    et d'importants dommages causés à l'environnement.
  • 120:34 - 120:39
    Construire des maisons avec des marteaux, des clous et du bois
  • 120:39 - 120:44
    vu l'état actuel de notre technologie aujourd'hui, est vraiment absurde
  • 120:44 - 120:47
    et il en va de même pour les classes ouvrières,
  • 120:47 - 120:50
    du point de vue de la production aux Etats-Unis.
  • 120:51 - 120:56
    Récemment, une étude de l'économiste David Autor, du M.I.T,
  • 120:56 - 121:00
    établit que notre classe moyenne est obsolète
  • 121:00 - 121:03
    et se fait progressivement remplacer par l'automatisation.
  • 121:04 - 121:07
    Plus simplement, la mécanisation est plus productive,
  • 121:07 - 121:10
    efficace et durable que le travail humain
  • 121:10 - 121:13
    dans virtuellement tous les secteurs de l'économie aujourd'hui.
  • 121:13 - 121:17
    Les machines n'ont pas besoin de vacances, pauses, assurances, pensions
  • 121:17 - 121:19
    et elles peuvent travailler 24 heures sur 24, tous les jours.
  • 121:20 - 121:22
    La production potentielle et la précision,
  • 121:22 - 121:25
    comparées au travail humain, est inégalable.
  • 121:26 - 121:29
    Le fin mot : le travail répétitif devient obsolète
  • 121:29 - 121:31
    et inadapté à travers le monde.
  • 121:31 - 121:34
    Et le chômage que vous constatez autour de vous aujourd'hui
  • 121:34 - 121:37
    est fondamentalement le résultat de
  • 121:37 - 121:40
    l'évolution de l'efficacité dans la technologie.
  • 121:40 - 121:44
    Pendant des années, les économistes ont nié cette tendance croissante,
  • 121:44 - 121:47
    que l'ont peut qualifier de "Chômage technologique",
  • 121:47 - 121:50
    du fait que de nouveaux secteurs semblaient toujours
  • 121:50 - 121:53
    émerger pour ré-absorber les travailleurs déplacés.
  • 121:53 - 121:56
    Aujourd'hui, le secteur tertiaire est le dernier véritable bastion
  • 121:56 - 122:00
    qui emploie plus de 80% de la main-d'œuvre américaine,
  • 122:00 - 122:04
    et la plupart des pays industrialisés maintiennent une proportion similaire.
  • 122:04 - 122:06
    Toutefois, ce secteur est maintenant
  • 122:06 - 122:09
    menacé par l'augmentation des kiosques automatisés,
  • 122:09 - 122:13
    des restaurants automatisés et même des magasins automatisés.
  • 122:13 - 122:15
    Les économistes, aujourd'hui, reconnaissent enfin
  • 122:15 - 122:17
    ce qui a été nié pendant des années :
  • 122:17 - 122:21
    non seulement l'emploi technologique accentue l'actuelle
  • 122:21 - 122:23
    crise du travail que nous constatons partout
  • 122:23 - 122:26
    dans le monde à cause du ralentissement
  • 122:26 - 122:28
    économique mondial, mais plus la récession s'aggrave
  • 122:28 - 122:31
    plus les industries se mécanisent.
  • 122:31 - 122:33
    Le "hic", qui n'est pas pris en compte,
  • 122:33 - 122:36
    c'est que plus vite ils se mécanisent pour économiser de l'argent,
  • 122:36 - 122:38
    plus ils remplacent de gens,
  • 122:38 - 122:41
    plus ils réduisent le pouvoir d'achat public.
  • 122:41 - 122:43
    Cela signifie que lorsque les compagnies
  • 122:43 - 122:45
    peuvent tout produire bien moins cher,
  • 122:45 - 122:48
    de moins en moins de gens auront d'argent pour acheter quoique ce soit,
  • 122:48 - 122:51
    indépendamment de la réduction des prix.
  • 122:51 - 122:54
    Le fin mot de l'histoire est que le jeu
  • 122:54 - 122:57
    du "travail contre salaire" arrive lentement à sa fin.
  • 122:57 - 122:59
    En effet, si vous prenez un moment pour réfléchir
  • 122:59 - 123:02
    aux emplois qui existent aujourd'hui
  • 123:02 - 123:05
    et que l'automatisation pourrait remplacer tout de suite - si appliquée,
  • 123:06 - 123:08
    75% de la masse ouvrière mondiale pourrait être
  • 123:08 - 123:11
    remplacée par la mécanisation, demain.
  • 123:12 - 123:15
    Et c'est pourquoi dans une Economie Basée sur les Ressources,
  • 123:15 - 123:18
    il n'y a pas de système monétaire-marchand.
  • 123:18 - 123:20
    Pas d'argent du tout...
  • 123:20 - 123:21
    Car il n'y en a pas besoin.
  • 123:21 - 123:23
    Une Economie Basée sur les Ressources
  • 123:23 - 123:26
    reconnaît l'efficacité de la mécanisation
  • 123:26 - 123:28
    et l'accepte pour ce qu'elle offre.
  • 123:28 - 123:30
    Elle ne la combat pas, comme nous le faisons aujourd'hui.
  • 123:31 - 123:33
    Pourquoi ? Parce qu'il est irresponsable
  • 123:33 - 123:37
    de ne prêter aucun intérêt à l'efficacité et à la durabilité.
  • 123:38 - 123:41
    Ce qui nous ramène au système de la ville.
  • 123:41 - 123:43
    Au centre, se situe le dôme central
  • 123:43 - 123:45
    qui abrite non seulement
  • 123:45 - 123:48
    les pôles éducatifs et les centres de transport,
  • 123:48 - 123:50
    mais aussi l'unité centrale qui conduit
  • 123:50 - 123:52
    les opérations techniques de la ville.
  • 123:52 - 123:56
    La ville est, en fait, une grande machine automatisée.
  • 123:56 - 123:58
    Elle a des capteurs dans chaque ceinture
  • 123:58 - 124:00
    afin de suivre l'évolution de l'agriculture,
  • 124:00 - 124:04
    la collecte d'énergie, la production, la distribution, et autres.
  • 124:04 - 124:07
    Maintenant, serait-il nécessaire que des gens supervisent
  • 124:07 - 124:10
    ces opérations en cas de défaillances ou de problèmes ?
  • 124:10 - 124:11
    Très probablement, oui.
  • 124:11 - 124:13
    Mais le nombre diminuera
  • 124:13 - 124:15
    avec le temps au fur et à mesure des améliorations.
  • 124:15 - 124:17
    Toutefois, à compter d'aujourd'hui, peut-être 3% de
  • 124:17 - 124:19
    la population de la ville serait nécessaire pour effectuer
  • 124:20 - 124:22
    ce travail, si l'on fait une estimation.
  • 124:22 - 124:24
    Et je peux vous assurer
  • 124:24 - 124:26
    que dans un système économique qui est
  • 124:26 - 124:28
    vraiment conçu pour s'occuper de vous
  • 124:29 - 124:31
    et garantir votre bien-être,
  • 124:31 - 124:33
    sans être soumis à
  • 124:33 - 124:35
    une dictature privée chaque jour...
  • 124:35 - 124:38
    et régulièrement, à un travail qui est
  • 124:38 - 124:40
    techniquement inutile ou socialement insignifiant
  • 124:41 - 124:44
    en essayant d'échapper à une dette qui n'existe pas,
  • 124:44 - 124:46
    juste pour joindre les deux bouts...
  • 124:46 - 124:50
    Je vous le garantis : les gens seront volontaires de tout bord pour offrir leur temps
  • 124:50 - 124:53
    pour maintenir et améliorer un système
  • 124:53 - 124:56
    qui se soucie vraiment d'eux.
  • 124:57 - 125:00
    Et couplée à la question de la 'motivation',
  • 125:00 - 125:02
    vient l'hypothèse commune selon laquelle,
  • 125:02 - 125:04
    s'il n'y a pas de pression externe
  • 125:04 - 125:07
    pour pousser quelqu'un à "travailler pour vivre",
  • 125:07 - 125:09
    les gens s'assiéraient dans un coin à ne rien faire
  • 125:09 - 125:12
    et se transformeraient en gros tas paresseux.
  • 125:12 - 125:14
    Cela n'a aucun sens.
  • 125:14 - 125:17
    Le système du travail tel qu'il est aujourd'hui est,
  • 125:17 - 125:19
    en fait, le générateur de la paresse,
  • 125:19 - 125:22
    pas une solution à celle-ci.
  • 125:22 - 125:24
    Rappelez-vous de quand vous étiez enfant,
  • 125:24 - 125:27
    plein de vie, intéressé par de nouvelles choses à comprendre,
  • 125:27 - 125:30
    susceptible de créer et d'explorer...
  • 125:30 - 125:33
    mais avec le temps, le système vous a imposé
  • 125:33 - 125:36
    comme but de trouver comment faire de l'argent.
  • 125:36 - 125:38
    Et de l'éducation préscolaire
  • 125:38 - 125:41
    jusqu'à l'université, vous êtes restreint.
  • 125:41 - 125:44
    Seulement à émerger comme une créature servant
  • 125:44 - 125:46
    de rouage à l'engrenage de ce modèle qui
  • 125:46 - 125:49
    envoie tous ses fruits aux 1% les mieux placés.
  • 125:49 - 125:52
    Des études scientifiques ont montré que les personnes ne sont
  • 125:52 - 125:55
    pas motivées par la récompense monétaire
  • 125:55 - 125:58
    quand il s'agit d'ingéniosité et de création.
  • 125:58 - 126:00
    La création elle-même est la récompense.
  • 126:01 - 126:04
    L'argent, en fait, apparaît seulement comme motivation
  • 126:04 - 126:06
    pour des actions banales et répétitives,
  • 126:06 - 126:10
    un rôle qui, nous venons de le montrer, pourrait être remplacé par des machines.
  • 126:10 - 126:12
    Quand il s'agit d'innovation,
  • 126:12 - 126:15
    la véritable utilisation de l'esprit humain
  • 126:15 - 126:18
    la motivation monétaire s'est révélée être
  • 126:18 - 126:21
    un obstacle interférant et détraquant la pensée créatrice.
  • 126:21 - 126:24
    Et cela pourrait expliquer pourquoi Nicola Tesla, les frères Wright
  • 126:24 - 126:27
    et d'autres inventeurs qui ont massivement contribué
  • 126:27 - 126:28
    à notre monde actuel,
  • 126:28 - 126:32
    n'ont jamais montré d'incitation monétaire pour le faire.
  • 126:32 - 126:35
    L'argent est, en fait, une fausse incitation
  • 126:35 - 126:38
    qui cause 100 fois plus de distortions
  • 126:38 - 126:40
    qu'il ne fait de contributions.
  • 126:42 - 126:45
    Bonjour à tous. S'il-vous-plaît, installez-vous.
  • 126:45 - 126:48
    La première chose que j'aimerais, c'est faire le tour de la classe
  • 126:48 - 126:52
    et demander à chacun d'entre vous ce qu'il aimerait être quand il sera grand.
  • 126:52 - 126:54
    Qui veut passer en premier ?
  • 126:54 - 126:56
    Okay, pourquoi pas toi, Sarah ?
  • 126:56 - 127:01
    Quand je serais grande, je voudrais travailler chez McDo comme ma maman !
  • 127:01 - 127:04
    Oh, une tradition familiale, hein ?
  • 127:04 - 127:06
    Et toi, Linda ?
  • 127:06 - 127:08
    Quand je serais grande, je serais une
  • 127:08 - 127:11
    prostituée dans les rues de New York !
  • 127:11 - 127:13
    Oh ! Une fille glamour, hein ?
  • 127:13 - 127:15
    Très ambitieux.
  • 127:15 - 127:17
    Et toi, Tommy ?
  • 127:17 - 127:19
    Quand je serais grand, je serais un
  • 127:19 - 127:21
    riche homme d'affaires qui travaille
  • 127:21 - 127:23
    à Wall Street et qui profite
  • 127:23 - 127:25
    de l'effondrement des économies étrangères.
  • 127:25 - 127:26
    Entreprenant...
  • 127:26 - 127:30
    Et je suis contente de voir ton intérêt pour la diversité culturelle.
  • 127:32 - 127:34
    [Victimes de la culture]
  • 127:34 - 127:36
    Comme mentionné auparavant, une Economie Basée
  • 127:36 - 127:40
    sur les Ressources applique la méthode scientifique au domaine social,
  • 127:40 - 127:43
    et ça ne se limite pas simplement à l'efficacité technique.
  • 127:44 - 127:46
    Cela prend également en considération
  • 127:46 - 127:49
    le bien-être social et humain directement et ce que cela comporte.
  • 127:50 - 127:52
    Quel est l'intérêt d'un système social si, au final,
  • 127:52 - 127:56
    il ne produit pas de bonheur ou de coexistence pacifique ?
  • 127:56 - 127:58
    Ainsi, il est important de préciser
  • 127:58 - 128:00
    qu'avec la suppression du système monétaire
  • 128:00 - 128:03
    et les nécessités de la vie satisfaites,
  • 128:03 - 128:05
    nous verrons une réduction globale
  • 128:05 - 128:08
    de la criminalité, d'à peu près 95%, quasi-immédiate
  • 128:08 - 128:12
    car il n'y aurait plus rien à voler, détourner, escroquer, ou autre.
  • 128:12 - 128:15
    95% des personnes en prison aujourd'hui, le sont
  • 128:15 - 128:18
    à cause d'un crime monétaire ou d'abus de drogue,
  • 128:18 - 128:23
    or l'abus de drogue est un trouble, pas un crime.
  • 128:23 - 128:25
    Donc, qu'en est-il des autres 5% ?
  • 128:25 - 128:27
    Les réellement violents...
  • 128:27 - 128:29
    Souvent, il semble que certains
  • 128:29 - 128:31
    sont violents simplement pour être violents...
  • 128:31 - 128:35
    Sont-elles juste de "mauvaises" personnes ?
  • 128:35 - 128:40
    La raison pour laquelle je pense sincèrement que c'est une perte de temps
  • 128:40 - 128:44
    de s'engager dans des arguments moraux
  • 128:44 - 128:47
    au sujet de la violence des gens est,
  • 128:47 - 128:50
    parce que cela ne nous avance pas d'un iota
  • 128:50 - 128:54
    dans notre compréhension des causes
  • 128:54 - 128:58
    ou dans la prévention des actes violents.
  • 128:58 - 129:02
    Les gens me demandent parfois si je crois au "pardon" pour les criminels.
  • 129:02 - 129:04
    Ma réponse à cela est
  • 129:04 - 129:07
    "Non, je ne crois pas au pardon
  • 129:07 - 129:10
    pas plus que je ne crois à la condamnation".
  • 129:10 - 129:13
    Si seulement, en tant que société, nous pouvions
  • 129:13 - 129:16
    prendre la même attitude pour traiter la violence
  • 129:16 - 129:20
    que pour un problème de santé publique et de médecine préventive,
  • 129:20 - 129:23
    plutôt que comme un "mal" moral...
  • 129:23 - 129:26
    C'est seulement lorsque nous aurons opéré ce changement
  • 129:26 - 129:28
    dans nos attitudes, préjugés, et valeurs,
  • 129:28 - 129:32
    que nous réussirons à réduire effectivement
  • 129:32 - 129:35
    le niveau de violence, plutôt que le stimuler,
  • 129:35 - 129:37
    car c'est ce que nous faisons actuellement.
  • 129:37 - 129:40
    Plus vous cherchez la justice, plus vous vous faites du mal,
  • 129:40 - 129:42
    parce qu'il n'existe pas de véritable justice.
  • 129:42 - 129:46
    Il y a simplement une relation de cause à effet.
  • 129:46 - 129:50
    En d'autres termes, si les gens sont conditionnés pour être des bigots racistes,
  • 129:50 - 129:53
    s'ils sont plongés dans un environnement qui prône cela
  • 129:53 - 129:55
    pourquoi accusez-vous la personne ?
  • 129:55 - 129:58
    Ils sont victimes d'une sous-culture.
  • 129:58 - 130:00
    C'est pourquoi ils doivent être aidés.
  • 130:00 - 130:04
    Le fait est que nous devons re-concevoir l'environnement
  • 130:04 - 130:06
    qui produit ces comportements aberrants.
  • 130:06 - 130:07
    Voilà le problème.
  • 130:07 - 130:09
    Pas mettre une personne en prison.
  • 130:10 - 130:13
    C'est pourquoi les juges, les avocats
  • 130:13 - 130:15
    et les concepts tels que le "libre arbitre"
  • 130:15 - 130:20
    sont dangereux, car ils vous donnent des informations erronées.
  • 130:20 - 130:23
    Cette personne est "mauvaise"... ou cette personne est un "tueur en série".
  • 130:23 - 130:25
    Les tueurs en série sont fabriqués,
  • 130:25 - 130:30
    tout comme les soldats deviennent des tueurs en série une fois armés d'une mitraillette.
  • 130:30 - 130:33
    Ils deviennent des machines à tuer, mais personne
  • 130:33 - 130:35
    ne les considère comme des meurtriers ou des assassins,
  • 130:35 - 130:37
    car c'est "naturel".
  • 130:37 - 130:39
    Donc, nous blâmons les gens.
  • 130:39 - 130:42
    Nous disons : "Ce gars était Nazi, il a torturé des Juifs".
  • 130:42 - 130:45
    Non, il a été éduqué pour torturer des Juifs.
  • 130:45 - 130:48
    Une fois que vous acceptez le fait que les gens
  • 130:48 - 130:51
    aient des choix individuels et qu'ils soient libres
  • 130:51 - 130:53
    de faire ces choix... libres de faire
  • 130:53 - 130:56
    des choix, c'est-à-dire sans être influencés,
  • 130:56 - 130:58
    et que je ne peux pas comprendre ça du tout.
  • 130:58 - 131:02
    Nous sommes tous influencés dans l'ensemble de nos choix
  • 131:02 - 131:05
    par la culture dans laquelle nous vivons, par nos parents,
  • 131:05 - 131:07
    et par les valeurs qui dominent.
  • 131:07 - 131:11
    Donc, nous sommes influencés - ainsi, il ne peut y avoir de "libre arbitre".
  • 131:11 - 131:14
    Quel est le meilleur pays au monde ? - la véritable réponse :
  • 131:14 - 131:16
    "Je ne suis pas allé partout, je ne connais pas
  • 131:16 - 131:20
    assez les différentes cultures pour répondre à cette question".
  • 131:20 - 131:22
    Je ne connais personne qui parle de cette façon.
  • 131:22 - 131:25
    Ils disent "C'est les bons vieux Etats-Unis d'Amérique
  • 131:25 - 131:26
    le meilleur pays du monde !"
  • 131:26 - 131:29
    Il n'y a pas d'enquête... "Êtes-vous allé en Inde ? - Non.
  • 131:29 - 131:30
    Êtes vous allé en Angleterre ? - Non.
  • 131:30 - 131:32
    Êtes-vous allé en France ? - Non.
  • 131:32 - 131:34
    Alors sur quoi basez-vous cette déclaration ?"
  • 131:34 - 131:36
    Ils ne peuvent répondre et se fâchent contre vous.
  • 131:36 - 131:37
    Ils disent "Nom de dieu ! Qui diable
  • 131:37 - 131:40
    es-tu pour me dire comment penser ?"
  • 131:40 - 131:42
    Vous savez... N'oubliez pas : vous avez affaire à des gens aberrants.
  • 131:42 - 131:45
    Ils ne sont pas responsables de leurs réponses.
  • 131:45 - 131:48
    Ils sont victimes de la culture,
  • 131:48 - 131:51
    ce qui signifie qu'ils ont été influencés par leur culture.
  • 132:09 - 132:16
    [ Partie 4 - S'élever ]
  • 132:18 - 132:20
    Quand nous considérons une Economie Basée sur les Ressources,
  • 132:20 - 132:23
    il y a souvent de nombreux arguments qui tendent à arriver...
  • 132:23 - 132:25
    [EH!] (Interrompu)
  • 132:25 - 132:27
    [Eh! Hey!]
  • 132:27 - 132:29
    [Attends une minute !]
  • 132:29 - 132:34
    [Je sais ce que c'est. Ça s'appelle du Marxisme, mec !]
  • 132:34 - 132:38
    [Staline a tué 800 milliards de personnes à cause d'idées comme ça...]
  • 132:38 - 132:42
    [Mon père est mort au Goulag !]
  • 132:42 - 132:44
    [Communiste ! Fasciste !]
  • 132:44 - 132:46
    [Tu n'aimes pas l'Amérique, tu devrais dégager !]
  • 132:46 - 132:47
    C'est bon, tout le monde garde son calme...
  • 132:47 - 132:49
    [Mort au Nouvel Ordre Mondial !]
  • 132:49 - 132:51
    [Mort au Nouvel Ordre Mondial !]
  • 132:51 - 132:53
    Et tandis que l'irrationalité
  • 132:53 - 132:55
    de l'audience grandit, choquée et confuse :
  • 132:55 - 132:58
    "soudainement, le narrateur subit une fatale crise cardiaque."
  • 133:00 - 133:05
    Et le film qui était apparemment une propagande communiste n'est plus.
  • 133:06 - 133:09
    [Erreur système]
  • 133:11 - 133:13
    [Sauvegarde initialisée - Restaurée]
  • 133:14 - 133:17
    Mais vous savez, j'ai déjà dit ce genre de choses aux gens
  • 133:17 - 133:19
    dans des situations de type 'think thank',
  • 133:19 - 133:23
    vous les connaissez ces groupes comme le Club de Rome, etc...
  • 133:23 - 133:25
    "Marxiste !"
  • 133:25 - 133:27
    Quoi ? Marxiste ? Ça sort d'où ça ?
  • 133:27 - 133:30
    Ils n'ont que cet argument et s'y accrochent -
  • 133:30 - 133:33
    c'est leur Saint Graal,
  • 133:33 - 133:35
    et elle est tellement facile celle-là, vous savez.
  • 133:35 - 133:38
    Les gens me demandent si je suis Socialiste, Communiste ou Capitaliste.
  • 133:38 - 133:41
    Je réponds que je ne suis d'aucun de ces bords. Pourquoi
  • 133:41 - 133:43
    pensez-vous que ce sont là les seules options ?
  • 133:43 - 133:45
    Toutes ces constructions politiques
  • 133:45 - 133:47
    ont été créées par des auteurs qui pensaient
  • 133:47 - 133:50
    que nous vivions sur une planète aux ressources illimitées.
  • 133:50 - 133:53
    Pas une de ces philosophies politiques n'envisage
  • 133:53 - 133:57
    une quelconque pénurie de quoique ce soit.
  • 133:57 - 134:01
    Je crois que le communisme, le socialisme, la libre entreprise
  • 134:01 - 134:04
    et le fascisme font partie de l'évolution sociale.
  • 134:04 - 134:06
    On ne peut pas faire un bond
  • 134:06 - 134:08
    d'une culture à l'autre,
  • 134:08 - 134:10
    il y a des systèmes intermédiaires.
  • 134:10 - 134:12
    Avant d'avoir un quelconque "-isme", nous avons une base vitale
  • 134:12 - 134:14
    et cette base vitale est, comme je l'ai décrite
  • 134:14 - 134:16
    assez simplement, l'ensemble de toutes les conditions
  • 134:16 - 134:17
    requises afin que vous puissiez prendre votre
  • 134:17 - 134:20
    prochaine inspiration, et cela implique l'air que vous respirez,
  • 134:20 - 134:23
    l'eau que vous buvez, la sécurité que vous avez,
  • 134:23 - 134:25
    l'éducation à laquelle vous avez accès,
  • 134:25 - 134:28
    toutes ces choses que nous partageons et utilisons,
  • 134:28 - 134:31
    qu'aucune vie, quelle que soit sa culture, ne peut faire sans.
  • 134:31 - 134:35
    Donc, nous devons faire une remise à zéro jusqu'à la "base vitale",
  • 134:35 - 134:38
    et la base vitale n'est plus un quelconque "-isme".
  • 134:38 - 134:41
    C'est une "analyse des valeurs de la vie".
  • 134:42 - 134:43
    [Par-delà la palissade]
  • 134:44 - 134:46
    Ce n'est qu'une question de faits historiques,
  • 134:46 - 134:49
    que la culture intellectuelle dominante
  • 134:49 - 134:51
    d'une société donnée reflète les
  • 134:51 - 134:54
    intérêts du groupe dominant de cette société.
  • 134:54 - 134:56
    Dans une société esclavagiste,
  • 134:56 - 134:59
    les croyances à propos des êtres humains et des droits humains,
  • 134:59 - 135:03
    vont refléter les besoins des esclavagistes.
  • 135:03 - 135:05
    Dans la société, une fois encore, qui est fondée sur
  • 135:05 - 135:11
    le pouvoir de certains et leur capacité à contrôler et exploiter
  • 135:11 - 135:14
    les vies et le travail de millions d'autres,
  • 135:14 - 135:16
    la culture intellectuelle dominante va
  • 135:16 - 135:19
    refléter les besoins du groupe dominant.
  • 135:19 - 135:22
    Donc, si vous regardez attentivement le tableau,
  • 135:22 - 135:25
    les idées qui imprègnent la psychologie,
  • 135:25 - 135:28
    la sociologie, l'histoire,
  • 135:28 - 135:31
    l'économie politique et la science politique,
  • 135:31 - 135:35
    reflètent fondamentalement les intérêts d'une certaine élite.
  • 135:35 - 135:38
    Et les universitaires qui remettent trop cela en question
  • 135:38 - 135:41
    sont souvent écartés ou
  • 135:41 - 135:44
    considérés comme des "radicaux".
  • 135:44 - 135:46
    Les valeurs dominantes d'une culture
  • 135:46 - 135:48
    ont tendance à soutenir et perpétuer
  • 135:48 - 135:50
    ce qui est récompensé par cette culture.
  • 135:50 - 135:52
    Et dans une société où le succès et le statut
  • 135:52 - 135:55
    sont mesurés par la surabondance matérielle
  • 135:55 - 135:57
    - et non par la contribution sociale -
  • 135:57 - 136:02
    il est facile de comprendre pourquoi l'état du monde est ce qu'il est aujourd'hui.
  • 136:02 - 136:04
    Nous avons affaire à un trouble du système de valeurs
  • 136:04 - 136:06
    - complètement dénaturé -
  • 136:06 - 136:09
    dans lequel la recherche de la santé personnelle et sociale
  • 136:09 - 136:12
    est devenue secondaire au profit des notions préjudiciables
  • 136:12 - 136:15
    de la richesse artificielle et de la croissance sans limite.
  • 136:15 - 136:17
    Et, comme un virus, ce trouble imprègne
  • 136:17 - 136:20
    maintenant chaque facette du gouvernement,
  • 136:20 - 136:24
    les médias d'information, les divertissements, et même l'université.
  • 136:24 - 136:26
    Et dans sa structure existent
  • 136:26 - 136:28
    des mécanismes de protection
  • 136:28 - 136:30
    contre tout ce qui pourrait interférer.
  • 136:30 - 136:33
    Les disciples de la religion Monétaro-Marchande,
  • 136:33 - 136:36
    les gardiens auto-proclamés du Statu Quo,
  • 136:36 - 136:40
    cherchent constamment des façons d'éviter toute forme
  • 136:40 - 136:43
    de pensée qui pourrait interférer avec leurs croyances.
  • 136:43 - 136:47
    Les plus commune sont les "Dualités Projetées".
  • 136:47 - 136:50
    Si vous n'êtes pas Républicain, vous devez forcément être Démocrate.
  • 136:50 - 136:53
    Si vous n'êtes pas Chrétien, vous êtes peut-être Sataniste.
  • 136:53 - 136:55
    Et si vous avez le sentiment que la société peut être grandement améliorée
  • 136:55 - 136:57
    à envisager, peut-être - je ne sais pas -
  • 136:57 - 136:59
    de prendre soin de tout le monde ?
  • 136:59 - 137:01
    Vous n'êtes qu'un "Utopiste".
  • 137:01 - 137:04
    Et le plus insidieux de tout :
  • 137:04 - 137:06
    Si vous n'êtes pas pour le "Marché libre",
  • 137:06 - 137:09
    vous êtes forcément contre la liberté elle-même.
  • 137:09 - 137:11
    Je suis un croyant de la liberté !
  • 137:11 - 137:13
    Chaque fois que vous entendez le mot "Liberté"
  • 137:13 - 137:15
    par-ci, ou "ingérence du gouvernement"
  • 137:15 - 137:20
    par-là, il faut comprendre, une fois décodé :
  • 137:20 - 137:23
    "Bloquer la maximalisation de la transformation d'argent
  • 137:23 - 137:27
    en plus d'argent pour les possesseurs d'argent privé."
  • 137:28 - 137:30
    C'est comme ça. Pour toute autre chose, ils diront :
  • 137:30 - 137:31
    "Oh, nous avons besoin de plus de produits pour les gens",
  • 137:31 - 137:36
    "Oh, c'est la liberté contre la tyrannie", et ainsi de suite.
  • 137:36 - 137:38
    Chaque fois que vous voyez cela, vous pouvez le décoder
  • 137:38 - 137:41
    et vous trouverez une corrélation systématique
  • 137:41 - 137:43
    à chaque fois qu'ils l'utilisent.
  • 137:43 - 137:46
    Et ça, en un sens, nous pouvons le nommer :
  • 137:46 - 137:51
    c'est une syntaxe. Une syntaxe qui gouverne la compréhension et la valeur.
  • 137:51 - 137:54
    Donc, elle les gouverne inconsciemment de sorte
  • 137:54 - 137:56
    qu'ils puissent dire "Je ne voulais pas dire ça du tout",
  • 137:56 - 137:58
    mais c'est en fait ce qu'ils disent.
  • 137:58 - 138:00
    Comme si vous parliez une grammaire,
  • 138:00 - 138:02
    avec des règles grammaticales que vous suivez
  • 138:02 - 138:04
    sans savoir quelles sont ces règles...
  • 138:04 - 138:08
    Et ce que nous avons, c'est ce que j'appelle une "Règle de valeur syntaxique"
  • 138:08 - 138:12
    qui la sous-tend. Donc, chaque fois qu'ils utilisent ces mots :
  • 138:12 - 138:15
    "ingérence du gouvernement", "liberté" ou "manque de liberté",
  • 138:15 - 138:18
    "progrès" ou "développement",
  • 138:18 - 138:23
    vous pouvez les décoder pour revenir à cette signification.
  • 138:23 - 138:26
    Bien sûr, lorsque vous entendez le mot "Liberté",
  • 138:26 - 138:28
    il tend à être dans la même phrase
  • 138:28 - 138:30
    que ce que l'on appelle "Démocratie".
  • 138:30 - 138:33
    C'est fascinant comment les gens aujourd'hui semblent croire
  • 138:33 - 138:35
    qu'actuellement, ils aient une influence
  • 138:35 - 138:38
    significative sur ce que leur gouvernement fait,
  • 138:38 - 138:40
    oubliant ainsi qu'intrinsèquement
  • 138:40 - 138:43
    dans notre système tout est à vendre.
  • 138:43 - 138:46
    Le seul vote qui compte, c'est le vote de l'argent
  • 138:46 - 138:48
    et peu importe combien
  • 138:48 - 138:51
    d'activistes revendiquent l'éthique et la transparence.
  • 138:51 - 138:55
    Au sein d'une économie de marché, tous les politiciens, toutes les législations
  • 138:55 - 138:58
    et par conséquent, tous les gouvernements sont à vendre.
  • 138:58 - 139:02
    Et même avec les 20 mille milliards de dollars de renflouement des banques
  • 139:02 - 139:04
    commencé en 2007,
  • 139:04 - 139:06
    une somme d'argent qui aurait pu changer,
  • 139:06 - 139:09
    disons, toute l'infrastructure énergétique mondiale
  • 139:09 - 139:10
    vers des méthodes entièrement renouvelables,
  • 139:10 - 139:13
    au lieu de tendre vers une séries d'institutions
  • 139:13 - 139:15
    qui ne font strictement rien pour aider notre société,
  • 139:15 - 139:17
    des institutions qui pourraient être
  • 139:17 - 139:20
    retirées dès demain sans aucun recours...
  • 139:20 - 139:22
    Le conditionnement aveugle que la politique et
  • 139:22 - 139:28
    les politiciens existent pour le bien-être public se poursuit encore.
  • 139:28 - 139:31
    Le fait est que la politique est un business
  • 139:31 - 139:34
    - pas différent de toute autre chose dans un système marchand -
  • 139:34 - 139:38
    et ils se préoccupent de leurs propres intérêts avant tout.
  • 139:38 - 139:43
    Je ne pense vraiment pas, honnêtement, que nous puissions croire en l'action politique
  • 139:43 - 139:46
    je pense que le système se contracte et s'étend comme il veut.
  • 139:46 - 139:48
    Il s'accomode de ces changements.
  • 139:48 - 139:50
    Je pense que le mouvement des droits civiques est une accommodation
  • 139:50 - 139:52
    de ceux qui possèdent ce pays.
  • 139:52 - 139:55
    Je pense qu'ils voient où leurs intérêts se trouvent,
  • 139:55 - 139:58
    ils sentent qu'un certain degré de liberté semble favorable
  • 139:58 - 140:01
    - pour donner l'illusion de la liberté - donnez-leur un jour de vote chaque année
  • 140:01 - 140:04
    pour que le peuple ait l'illusion de choix insignifiants.
  • 140:04 - 140:08
    Choix insignifiants - que nous faisons, tels des esclaves en disant
  • 140:08 - 140:11
    "Oh, j'ai voté". Les limites du débat dans ce pays sont établies
  • 140:11 - 140:13
    avant même que le débat ne commence et toute autre
  • 140:13 - 140:15
    personne est marginalisée ou présentée comme
  • 140:15 - 140:18
    un communiste ou une sorte de personne
  • 140:18 - 140:20
    déloyale - un "idiot", c'est le mot...
  • 140:20 - 140:22
    et maintenant c'est "conspirationniste". Regardez ce qu'ils font !
  • 140:22 - 140:25
    Quelque chose qui ne devrait pas être amusant, même une minute :
  • 140:25 - 140:28
    que les gens puissants pourraient se réunir et avoir un plan !
  • 140:28 - 140:33
    Ça n'arrive jamais ! Vous êtes un "idiot" ! Vous êtes un "mordu de la conspiration" !
  • 140:34 - 140:37
    Et de tous les mécanismes de défense de ce système
  • 140:37 - 140:40
    il y en a deux qui apparaissent régulièrement.
  • 140:40 - 140:44
    Le premier est cette idée que le système est seul responsable
  • 140:44 - 140:47
    du progrès matériel que nous avons vu sur cette planète.
  • 140:47 - 140:49
    Et bien... Non.
  • 140:49 - 140:52
    Il y a essentiellement deux causes profondes qui
  • 140:52 - 140:55
    ont créé cette soi-disante "richesse" accrue
  • 140:55 - 140:57
    et la croissance de la population constatée aujourd'hui.
  • 140:58 - 141:01
    1 : l'avancement exponentiel des technologies de production
  • 141:01 - 141:04
    et par conséquent, l'ingéniosité scientifique.
  • 141:04 - 141:09
    Et 2 : l'initiale découverte d'abondantes énergies d'hydrocarbures,
  • 141:09 - 141:13
    qui est actuellement la pierre angulaire de tout le système socio-économique.
  • 141:13 - 141:15
    Le marché-libre / capitaliste / système
  • 141:15 - 141:18
    monétaire marchand - peu importe comment vous l'appelez -
  • 141:18 - 141:21
    n'a fait rien de plus que surfer sur la vague de ces avènements,
  • 141:21 - 141:25
    avec un système d'incitation biaisé et une hasardeuse
  • 141:25 - 141:30
    méthode grossièrement inégale de l'utilisation et de la distribution de ses fruits.
  • 141:30 - 141:34
    La seconde défense est un préjugé social agressif
  • 141:34 - 141:36
    généré par des années de propagande
  • 141:36 - 141:39
    qui voit tout autre système social
  • 141:39 - 141:41
    comme une route vers une soi-disante "tyrannie"
  • 141:41 - 141:45
    avec diverses évocations arbitraires telles que Staline, Mao, Hitler, ...
  • 141:45 - 141:47
    et le nombre de morts qu'ils ont engendrés.
  • 141:47 - 141:50
    Et bien, aussi despotiques que ces hommes puissent avoir été,
  • 141:50 - 141:54
    ainsi que les approches sociales qu'ils ont perpétrées...
  • 141:54 - 141:56
    Quand on en vient au jeu de la mort,
  • 141:56 - 141:58
    quand on en vient à la mort massive routinière
  • 141:58 - 142:00
    et systématique d'êtres humains.
  • 142:00 - 142:05
    Rien dans l'histoire ne se compare à ce que nous avons aujourd'hui.
  • 142:05 - 142:10
    Les famines - tout au long du dernier siècle de notre histoire,
  • 142:10 - 142:13
    n'ont pas été causées par un manque de nourriture.
  • 142:13 - 142:16
    Elles ont été causées par la pauvreté relative.
  • 142:16 - 142:20
    Les ressources économiques ont été si inéquitablement réparties,
  • 142:20 - 142:24
    que les pauvres n'ont tout simplement pas assez d'argent
  • 142:24 - 142:26
    pour s'acheter la nourriture qui aurait été
  • 142:26 - 142:29
    disponible s'ils en avaient eu les moyens.
  • 142:30 - 142:32
    Ce serait un exemple de violence structurelle.
  • 142:32 - 142:37
    Un autre exemple : en Afrique et dans d'autres régions
  • 142:37 - 142:40
    - mais je vais me concentrer sur l'Afrique -
  • 142:40 - 142:43
    des dizaines de millions de personnes meurent du Sida.
  • 142:43 - 142:45
    Pourquoi meurent-ils ?
  • 142:45 - 142:47
    Ce n'est pas parce que nous ignorons comment traiter le Sida.
  • 142:47 - 142:51
    Nous avons des millions de gens en bonne santé dans les pays riches
  • 142:51 - 142:55
    qui s'en sortent remarquablement bien parce qu'ils ont
  • 142:55 - 142:57
    des médicaments pour le traiter.
  • 142:57 - 143:00
    Les gens en Afrique mourant du Sida
  • 143:00 - 143:03
    ne meurent pas à cause du virus VIH...
  • 143:03 - 143:06
    Ils meurent parce qu'ils n'ont pas assez d'argent avec lequel
  • 143:06 - 143:09
    ils pourraient payer les médicaments qui les garderaient en vie.
  • 143:09 - 143:11
    Ghandi l'a vu. Il a dit :
  • 143:11 - 143:16
    "La forme de violence la plus meurtrière, c'est la pauvreté".
  • 143:16 - 143:18
    Et c'est absolument vrai.
  • 143:18 - 143:23
    La pauvreté fait plus de victimes que toutes les guerres dans l'histoire,
  • 143:23 - 143:26
    plus de victimes que tous les meurtres dans l'histoire,
  • 143:26 - 143:29
    plus de victimes que tous les suicides dans l'histoire...
  • 143:29 - 143:32
    Non seulement la violence structurelle tue plus de personnes
  • 143:32 - 143:35
    que toute la violence comportementale réunis,
  • 143:35 - 143:38
    mais la violence structurelle est aussi
  • 143:38 - 143:41
    la principale cause de violence comportementale.
  • 143:43 - 143:46
    [Au-delà du Pic]
  • 143:47 - 143:51
    Le pétrole est la fondation de
  • 143:51 - 143:55
    l'édifice de la civilisation humaine, il est présent partout.
  • 143:55 - 144:00
    Il y a 10 calories d'énergie d'hydrocarbures - pétrole et gaz naturel -
  • 144:00 - 144:04
    dans chaque calorie de nourriture que vous et moi mangeons dans le monde industrialisé.
  • 144:04 - 144:07
    Les fertilisants sont fabriqués à partir de gaz naturel.
  • 144:07 - 144:09
    Les pesticides sont fabriqués à partir de pétrole.
  • 144:09 - 144:12
    Vous conduisez des machines marchant au pétrole pour planter - labourer - irriguer
  • 144:12 - 144:14
    - récolter - transporter - empaqueter. Vous emballez la nourriture
  • 144:14 - 144:17
    avec du plastique - c'est du pétrole. Tout le plastique est du pétrole.
  • 144:17 - 144:19
    Il y a 27 litres de pétrole utilisé dans chaque pneu.
  • 144:19 - 144:23
    le pétrole est partout ; il est omniprésent. Et c'est seulement parce
  • 144:23 - 144:25
    qu'il y a du pétrole qu'il y a 7 milliards d'humains ou
  • 144:25 - 144:28
    presque 7 milliards d'humains sur cette planète en ce moment.
  • 144:28 - 144:30
    L'avènement de cette énergie pratique et bon marché,
  • 144:30 - 144:32
    qui est, soit dit en passant, équivalente à
  • 144:32 - 144:36
    plusieurs milliards d'esclaves travaillant sans relâche,
  • 144:36 - 144:40
    a changé le monde d'une manière radicale durant le siècle dernier,
  • 144:40 - 144:43
    et la population a été multipliée par 10.
  • 144:43 - 144:48
    Mais en 2050, les réserves de pétrole ne pourront même pas
  • 144:48 - 144:50
    soutenir la moitié de la population actuelle,
  • 144:50 - 144:52
    dans son mode de vie actuel.
  • 144:52 - 144:57
    Donc, l'ampleur du changement nécessaire de nos modes de vie est énorme.
  • 144:57 - 145:01
    Le monde utilise actuellement 6 barils de pétrole pour chaque baril découvert.
  • 145:01 - 145:03
    Il y a 5 ans, il utilisait 4 barils
  • 145:03 - 145:05
    de pétrole pour chaque baril découvert.
  • 145:05 - 145:07
    Dans un an à partir de maintenant, il utilisera
  • 145:07 - 145:09
    8 barils de pétrole pour chaque baril découvert.
  • 145:09 - 145:11
    Ce qui m'inquiète, c'est l'absence
  • 145:11 - 145:16
    d'efforts sérieux de la part des gouvernements du monde entier
  • 145:16 - 145:20
    et des leaders de l'industrie mondiale pour faire quelque chose de différent.
  • 145:20 - 145:24
    Il y a bien ces sortes de tentatives pour construire plus d'éoliennes,
  • 145:24 - 145:27
    et peut-être faire quelque chose avec la marémotrice...
  • 145:27 - 145:31
    On peut observer des tentatives pour rendre nos voitures un peu plus efficaces,
  • 145:31 - 145:34
    mais il n'y a rien qui ressemble de près ou de loin
  • 145:34 - 145:36
    à une révolution en marche. Toutes ces tentatives sont mineures,
  • 145:36 - 145:38
    et je trouve cela plutôt effrayant.
  • 145:38 - 145:42
    Et les gouvernements sont dirigés par des économistes
  • 145:42 - 145:45
    qui n'apprécient pas vraiment nos propos et essaient
  • 145:45 - 145:50
    de stimuler le consumérisme pour restaurer la prospérité d'antan,
  • 145:50 - 145:53
    dans l'espoir de ramener le passé.
  • 145:53 - 145:57
    Ils impriment encore plus de monnaie, sans apporter aucune garantie.
  • 145:57 - 145:59
    Donc, même si l'économie s'améliore
  • 145:59 - 146:01
    et se redresse, et que la fameuse croissance réapparaît,
  • 146:01 - 146:03
    ça ne fera pas long-feu, car
  • 146:04 - 146:07
    dans un court laps de temps, compté en mois
  • 146:07 - 146:11
    plutôt qu'en années, elle atteindra à nouveau la limite des réserves;
  • 146:11 - 146:13
    il y aura un nouveau choc des prix,
  • 146:13 - 146:15
    et une récession plus profonde. Donc, je pense
  • 146:15 - 146:17
    que nous allons entrer dans une série de cercles vicieux.
  • 146:17 - 146:19
    Nous avons donc la croissance économique qui grimpe,
  • 146:19 - 146:21
    une flambée des prix, et tout s'arrête. C'est là où nous en sommes aujourd'hui.
  • 146:21 - 146:25
    Puis, elle remonte encore, mais ce que nous avons maintenant c'est
  • 146:25 - 146:29
    une période où il n'y a plus la possibilité de produire de l'énergie bon marché.
  • 146:29 - 146:32
    Nous en sommes au pic, donc sur le déclin de la production de pétrole.
  • 146:32 - 146:35
    Vous ne pouvez plus en sortir du sol aussi vite.
  • 146:35 - 146:39
    Ce qui signifie que les marchés s'effondrent, le prix du pétrole chute,
  • 146:39 - 146:45
    comme ce fut le cas en 2009, mais comme vous avez un soi-disant "rétablissement",
  • 146:45 - 146:47
    le prix du pétrole commence à remonter.
  • 146:47 - 146:49
    Récemment, il tournait autour de 80 dollars le baril
  • 146:49 - 146:52
    et nous remarquons que même à 80 dollars le baril,
  • 146:52 - 146:54
    aujourd'hui, avec l'effondrement financier et économique,
  • 146:54 - 146:56
    les gens peinent à payer ce montant.
  • 146:56 - 147:01
    La production mondiale, actuellement, est de 86 millions de barils par jour.
  • 147:01 - 147:04
    Sur 10 années, cela donne environ
  • 147:04 - 147:08
    14 millions de barils par jour qui doivent être compensés.
  • 147:09 - 147:12
    Il n'existe rien qui pourrait satisfaire même
  • 147:12 - 147:15
    près de 1% de cette demande.
  • 147:15 - 147:17
    Si nous n'agissons pas très rapidement,
  • 147:17 - 147:21
    il y aura une immense carence énergétique.
  • 147:21 - 147:25
    Je pense que la grande erreur est de ne pas avoir reconnu,
  • 147:25 - 147:29
    il y a environ une décennie, qu'un effort concerté
  • 147:29 - 147:30
    devait être fait pour développer
  • 147:30 - 147:32
    des formes d'énergie renouvelable.
  • 147:32 - 147:35
    Je crois que c'est quelque chose que nos petits-enfants
  • 147:35 - 147:40
    vont ressasser avec une incrédulité totale. "Vous saviez
  • 147:40 - 147:42
    que vous aviez affaire à une ressource limitée...
  • 147:42 - 147:45
    comment avez-vous pu fonder votre économie
  • 147:45 - 147:49
    autour de quelque chose qui allait disparaître ?"
  • 147:49 - 147:51
    Pour la première fois dans l'histoire humaine,
  • 147:51 - 147:55
    l'espèce fait face à l'épuisement d'une ressource essentielle,
  • 147:55 - 147:58
    centrale à notre système de survie actuel.
  • 147:58 - 148:00
    Et le dénouement de tout cela sera :
  • 148:00 - 148:02
    malgré que le pétrole devienne de plus en plus rare,
  • 148:02 - 148:05
    le système économique continuera à perpétuer aveuglément
  • 148:05 - 148:07
    son modèle cancéreux de croissance...
  • 148:07 - 148:11
    pour que les gens puissent aller acheter plus de voitures à essence,
  • 148:11 - 148:16
    pour générer le P.I.B et les emplois... aggravant le déclin.
  • 148:16 - 148:18
    Y'a-t-il des solutions pour remplacer
  • 148:18 - 148:20
    l'édifice de l'économie des hydrocarbures ?
  • 148:20 - 148:21
    Bien sûr.
  • 148:22 - 148:24
    Mais la trajectoire requise pour accomplir ces changements
  • 148:24 - 148:28
    ne se manifestera pas au travers des protocoles que le système marchand exige.
  • 148:28 - 148:31
    Comme les nouvelles solutions peuvent seulement être
  • 148:31 - 148:34
    appliquées à travers le mécanisme du profit,
  • 148:34 - 148:37
    les gens n'investissent pas dans les énergies renouvelables
  • 148:37 - 148:40
    car il n'y a pas d'argent à se faire à court ou à long terme.
  • 148:40 - 148:43
    Et l'engagement nécessaire pour y parvenir
  • 148:43 - 148:46
    ne peut se produire qu'au prix d'une sévère perte financière.
  • 148:46 - 148:49
    Par conséquent, il n'y a pas d'incitation monétaire, et dans
  • 148:49 - 148:53
    ce système, s'il n'y a pas d'incitation monétaire, les choses ne se font pas.
  • 148:54 - 148:56
    Et pour couronner le tout, le pic pétrolier n'est
  • 148:56 - 148:59
    qu'une des nombreuses conséquences visibles
  • 148:59 - 149:03
    de l'hécatombe environnementale et sociale qui se profile à l'horizon.
  • 149:03 - 149:05
    Autres domaines en déclin : l'eau potable
  • 149:05 - 149:07
    - le fondement de notre existence -
  • 149:07 - 149:09
    qui montre actuellement des pénuries
  • 149:09 - 149:11
    pour plus de 2.8 milliards de personnes
  • 149:12 - 149:16
    et ces pénuries sont en passe d'atteindre 4 milliards de personnes d'ici 2030.
  • 149:16 - 149:18
    Production Alimentaire :
  • 149:18 - 149:22
    La destruction des terres arables, qui fournissent
  • 149:22 - 149:25
    99.7% de la nourriture humaine actuelle
  • 149:25 - 149:29
    se produit jusqu'à 40 fois plus vite qu'elles ne se reconstituent,
  • 149:29 - 149:32
    et lors des 40 dernières années, 30%
  • 149:32 - 149:34
    des terres arables sont devenues stériles.
  • 149:35 - 149:38
    Sans oublier que les hydrocarbures représentent le pilier central
  • 149:38 - 149:40
    de l'agriculture d'aujourd'hui et comme ceux-ci sont en déclin...
  • 149:40 - 149:43
    l'approvisionnement alimentaire suivra.
  • 149:43 - 149:44
    En ce qui concerne les ressources en général
  • 149:44 - 149:48
    et nos habitudes actuelles de consommation en 2030,
  • 149:48 - 149:51
    nous aurons besoin de deux planètes pour poursuivre ce rythme.
  • 149:51 - 149:53
    Sans mentionner la destruction continuelle
  • 149:53 - 149:56
    de la biodiversité indispensable à la vie,
  • 149:56 - 149:58
    causant des spasmes d'extinction et
  • 149:58 - 150:01
    une déstabilisation environnementale autour du globe.
  • 150:01 - 150:03
    Et à tous ces déclins,
  • 150:03 - 150:05
    se rajoute une croissance exponentielle de population :
  • 150:05 - 150:08
    Vers 2030 nous serons près de
  • 150:08 - 150:11
    8 milliards d'humains sur cette planète.
  • 150:11 - 150:14
    La production énergétique à elle seule devra
  • 150:14 - 150:18
    augmenter de 44% d'ici à 2030 afin de répondre à la demande.
  • 150:18 - 150:22
    Et là encore, l'argent étant l'unique incitation à l'action,
  • 150:22 - 150:24
    espérons-nous vraiment qu'un seul pays
  • 150:24 - 150:26
    sur la planète puisse être en mesure d'investir
  • 150:26 - 150:30
    dans le changement massif nécessaire pour révolutionner l'agriculture,
  • 150:30 - 150:33
    le traitement de l'eau, la production énergétique et autres ?
  • 150:33 - 150:35
    Alors que le schéma pyramidal de
  • 150:35 - 150:38
    la dette mondiale tire lentement le monde vers le bas...
  • 150:38 - 150:39
    Sans parler du fait que
  • 150:39 - 150:41
    le chômage que vous voyez actuellement
  • 150:41 - 150:43
    va devenir la norme, en raison
  • 150:43 - 150:46
    du chômage technologique.
  • 150:46 - 150:48
    Les emplois ne reviendront pas.
  • 150:48 - 150:51
    Et finalement, dans une large perspective sociale...
  • 150:51 - 150:54
    De 1970 à 2010, la pauvreté sur cette
  • 150:54 - 150:57
    planète a doublé à cause de ce système...
  • 150:57 - 150:59
    Et compte-tenu du contexte actuel,
  • 150:59 - 151:01
    pensez-vous honnêtement que nous verrons
  • 151:01 - 151:03
    autre chose qu'encore plus de pauvreté...
  • 151:03 - 151:07
    plus de souffrance et plus de famines de masse ?
  • 151:07 - 151:08
    [Le commencement]
  • 151:09 - 151:11
    Il n'y aura aucune récupération.
  • 151:11 - 151:13
    Ce n'est pas juste une longue dépression
  • 151:13 - 151:16
    de laquelle nous nous sortirons un jour.
  • 151:16 - 151:18
    Je pense que la phase suivante, que nous verrons après
  • 151:18 - 151:21
    le prochain round de l'effondrement économique, sera
  • 151:21 - 151:23
    les troubles civils massifs. Lorsque les chèques de chômage cesseront
  • 151:23 - 151:26
    d'être payés car l'Etat n'aura plus d'argent.
  • 151:26 - 151:30
    Et quand les choses deviendront si mauvaises que les gens perdront confiance
  • 151:30 - 151:34
    en leurs dirigeants élus, il demanderont le changement...
  • 151:34 - 151:37
    si on ne s'entretuons pas dans la foulée
  • 151:37 - 151:39
    ou détruisons l'environnement.
  • 151:39 - 151:43
    J'ai juste peur que nous puissions en arriver au point de non retour...
  • 151:43 - 151:46
    et cela me dérange au plus haut point.
  • 151:46 - 151:50
    Nous devons faire tout notre possible pour éviter cette condition.
  • 151:51 - 151:56
    Il est évident que nous sommes au bord d'une grande transition dans la vie humaine...
  • 151:57 - 152:00
    Ce à quoi nous faisons face maintenant est ce changement
  • 152:00 - 152:03
    fondamental de la vie que nous avons connue au cours du siècle passé.
  • 152:03 - 152:06
    Il doit y avoir un lien entre l'économie et
  • 152:06 - 152:08
    les ressources de cette planète.
  • 152:08 - 152:12
    Les ressources étant, évidemment, toute la faune,
  • 152:12 - 152:15
    la flore, la santé des océans et tout le reste.
  • 152:15 - 152:18
    C'est un paradigme monétaire qui ne lâchera pas prise
  • 152:18 - 152:22
    avant d'avoir tué le dernier être humain.
  • 152:23 - 152:27
    Le groupe de contrôle fera tout son possible pour conserver le pouvoir
  • 152:27 - 152:30
    et ça vous devez toujours le garder à l'esprit.
  • 152:30 - 152:32
    Ils utiliseront l'armée de terre, la marine et les mensonges
  • 152:32 - 152:36
    ou tout ce qu'ils pourront utiliser pour rester au pouvoir.
  • 152:36 - 152:38
    Ils ne sont pas prêts de renoncer,
  • 152:38 - 152:43
    car ils ne connaissent aucun autre système qui puisse perpétuer leur genre.
  • 153:38 - 153:42
    [En direct de New-York]
  • 153:51 - 153:59
    [Des manifestations internationales font chuter l'économie mondiale]
  • 154:06 - 154:10
    [En direct de Londres]
  • 154:10 - 154:13
    [En direct de Chine]
  • 154:13 - 154:15
    [En direct de l'Afrique du Sud]
  • 154:15 - 154:19
    [En direct d'Espagne]
  • 154:19 - 154:23
    [En direct de Russie]
  • 154:23 - 154:29
    [En direct du Canada]
  • 154:29 - 154:34
    [En direct d'Arabie Saoudite]
  • 154:47 - 154:50
    [Le taux de criminalité de l'Occident monte en flèche]
  • 154:50 - 154:52
    [L' O.N.U déclare l'état d'urgence mondial]
  • 154:52 - 154:55
    [Le taux de chômage mondial atteint 65 %]
  • 154:55 - 154:58
    [Les craintes d'une guerre mondiale persistent]
  • 154:58 - 155:02
    [L'effondrement de la dette provoque des pénuries alimentaires]
  • 156:55 - 157:00
    [Reprenez-le !]
  • 157:30 - 157:34
    Alors qu'aucune violence n'a été signalée
  • 157:34 - 157:37
    des protestations sans précédent continuent...
  • 157:37 - 157:40
    Il semble que des milliers de milliards de dollars
  • 157:40 - 157:44
    soient systématiquement retirés des banques
  • 157:44 - 157:46
    autour du monde et ensuite...
  • 157:46 - 157:50
    visiblement déversés
  • 157:50 - 157:54
    devant les banques centrales du monde entier.
  • 158:03 - 158:07
    [L'Histoire du Monde]
  • 158:48 - 158:55
    [ C'EST VOTRE TERRE ]
  • 158:56 - 159:02
    [ C'EST NOTRE TERRE ]
  • 159:05 - 159:10
    [ LA REVOLUTION C'EST MAINTENANT ]
  • 159:11 - 159:21
    [ WWW.THEZEITGEISTMOVEMENT.COM ]
    [ WWW.MOUVEMENT-ZEITGEIST.FR ]
Title:
Zeitgeist: Moving Forward - ENG MultiSub [FULL MOVIE]
Description:

more » « less
Duration:
02:41:25

French subtitles

Revisions