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Comment notre amitié survit à notre opposition politique

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    Caitlin Quattromani : Les élections
    de 2016 ont semblé différentes.
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    Les conversations politiques
    avec notre famille et nos amis
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    ont mis à jour un niveau de polarisation
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    que nombre d'entre nous
    n'avaient jamais connu.
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    Des gens que nous avions toujours crus
    raisonnables et intelligents
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    semblaient être des étrangers.
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    Nous nous sommes dit :
    « Comment peux-tu penser cela ?
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    Je te croyais intelligent. »
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    Lauran Arledge : Caitlin et moi
    nous sommes rencontrées à l'été 2011.
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    Nous avons lié une amitié,
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    deux mères essayant de maintenir
    nos garçons très énergiques occupés.
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    Nous avons vite découvert
    avoir beaucoup de points communs.
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    De notre amour pour le Colorado
    à notre amour des sushis,
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    il y avait peu de choses
    où nous étions en désaccord.
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    Nous partageons également
    un amour profond pour ce pays
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    et un sentiment de devoir
    être politiquement actives.
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    Mais personne n'est parfait --
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    (Rires)
  • 0:50 - 0:54
    et j'ai vite découvert deux choses
    décevantes au sujet de Caitlin.
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    Un : elle déteste camper.
  • 0:57 - 0:59
    CQ : C'est la pire chose qu'il soit.
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    LA : Il n'y aurait donc pas de séjours
    au camping en commun à l'avenir.
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    Deux : elle est active politiquement,
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    en tant que conservatrice.
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    CQ : Je déteste camping,
    mais j'adore la politique.
  • 1:12 - 1:15
    J'écoute les débats conservateurs
    tous les jours à la radio
  • 1:15 - 1:19
    et j'ai été bénévole pour quelques
    campagnes politiques conservatrices.
  • 1:19 - 1:22
    LA : Et je dirais que je suis
    un peu à gauche,
  • 1:22 - 1:23
    complètement à gauche même.
  • 1:23 - 1:25
    (Rires)
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    La politique m'a toujours intéressée.
  • 1:27 - 1:28
    J'ai étudié la science politique
  • 1:28 - 1:32
    et j'ai été organisatrice communautaire
    pour une campagne pour le Congrès.
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    CQ : Lauran et moi
    avons appris à nous connaître
  • 1:35 - 1:38
    en plein milieu de la campagne
    présidentielle de 2012
  • 1:38 - 1:40
    et la plupart de nos premières
    conversations politiques
  • 1:40 - 1:43
    étaient basées sur des blagues.
  • 1:43 - 1:46
    Un exemple : je changeais
    l'écran de veille de Lauran
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    en une photo de Mitt Romney
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    ou elle mettait un magnet de campagne
    d'Obama à l'arrière de ma voiture.
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    (Rires)
  • 1:52 - 1:54
    LA : Une voiture, pas un minivan.
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    CQ : Mais les conversations
    sont devenues plus sérieuses
  • 1:57 - 2:00
    et sont devenues
    essentielles à notre amitié.
  • 2:00 - 2:01
    Quelque part en chemin,
  • 2:01 - 2:05
    nous avons décidé de n'interdire
    aucun sujet de discussion,
  • 2:05 - 2:10
    même si cela nous poussait au-delà
    de la zone de confort de notre amitié.
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    LA : Pour la plupart,
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    les conversations politiques
    sont un jeu à somme nulle.
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    Il y a un gagnant et un perdant.
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    Nous attaquons et repérons la faiblesse
    dans les arguments de l'autre.
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    L'important est :
  • 2:21 - 2:24
    nous avons tendance à prendre
    tout commentaire ou opinion exprimé
  • 2:24 - 2:27
    comme un affront personnel
    envers nos propres valeurs et croyances.
  • 2:28 - 2:31
    Et si nous changions notre approche
    de ces conversations ?
  • 2:31 - 2:33
    Et si, dans ces moments animés,
  • 2:34 - 2:36
    nous choisissions le dialogue
    plutôt que le débat ?
  • 2:37 - 2:40
    Quand nous engageons un dialogue,
    nous inversons la vapeur.
  • 2:40 - 2:43
    Nous remplaçons notre ego
    et notre désir de victoire
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    par de la curiosité, de l'empathie
  • 2:45 - 2:47
    et un désir d'apprendre.
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    Au lieu de juger,
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    nous sommes vraiment intéressées
    par les expériences de l'autre,
  • 2:53 - 2:55
    ses valeurs et ses inquiétudes.
  • 2:55 - 2:57
    CQ : Cela semble si simple
    quand tu le dis.
  • 2:58 - 3:01
    Mais arriver à cet espace
    de vrai dialogue est difficile,
  • 3:01 - 3:03
    en particulier quand on parle
    de politique.
  • 3:03 - 3:06
    Il est si simple de s'enflammer
  • 3:06 - 3:08
    quand il s'agit de sujets
    qui nous passionnent
  • 3:08 - 3:11
    et notre ego peut nous empêcher
    de réellement entendre
  • 3:11 - 3:13
    le point de vue de l'autre.
  • 3:13 - 3:15
    Dans le climat politique fou
    qu'est le climat actuel,
  • 3:15 - 3:18
    malheureusement, nous observons
    un résultat extrême
  • 3:18 - 3:20
    à ces conversations politiques animées,
  • 3:20 - 3:24
    jusqu'au point où les gens veulent
    mettre un terme à leurs relations.
  • 3:24 - 3:27
    En fait, Rasmussen a publié
    un sondage plus tôt cette année
  • 3:27 - 3:32
    disant que 40% des gens
    ont dit que les élections 2016
  • 3:32 - 3:35
    ont influencé négativement
    une relation personnelle
  • 3:35 - 3:38
    et le journal des neurosciences
    cognitives nous dit
  • 3:38 - 3:40
    que les croyances des gens
    reposent sur des sentiments
  • 3:41 - 3:42
    plutôt que sur un raisonnement.
  • 3:42 - 3:45
    Quand la raison et les émotions
    entrent en collision,
  • 3:45 - 3:48
    les émotions gagnent invariablement.
  • 3:48 - 3:50
    Pas étonnant qu'il soit dur
    de parler de ces sujets.
  • 3:50 - 3:52
    LA : Nous ne sommes
    que deux amies normales
  • 3:52 - 3:55
    qui s'avèrent penser très différemment
  • 3:55 - 3:58
    quand il s'agit de politique et du rôle
    du gouvernement dans nos vies.
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    On nous a tous appris
    à ne pas parler de politique
  • 4:01 - 4:03
    car ce n'est pas poli,
  • 4:03 - 4:04
    mais nous devons pouvoir en parler
  • 4:04 - 4:08
    car c'est important pour nous,
    c'est une portion de notre identité.
  • 4:08 - 4:10
    CQ : Nous avons choisi
    d'éviter les débats politiques
  • 4:10 - 4:13
    et, à la place, d'engager un dialogue
  • 4:13 - 4:15
    afin de maintenir
    ce que nous aimons appeler
  • 4:15 - 4:17
    notre amitié bi-partisane.
  • 4:17 - 4:19
    (Rires)
  • 4:19 - 4:22
    LA : Ces élections
    et toute la folie qui a suivi
  • 4:22 - 4:25
    nous ont donné plusieurs opportunités
    de travailler sur cette compétence.
  • 4:25 - 4:27
    (Rires)
  • 4:27 - 4:29
    Commençons avec janvier
    et la marche des femmes.
  • 4:29 - 4:32
    Arrivés là, vous pouvez deviner
    qui d'entre nous a participé.
  • 4:32 - 4:34
    (Rires)
  • 4:34 - 4:36
    CQ : Oh, la marche des femmes.
  • 4:36 - 4:39
    J'ai été agacée et irritée
    toute la journée
  • 4:39 - 4:40
    pour deux raisons principales.
  • 4:40 - 4:43
    Un : le nom « marche des femmes ».
  • 4:43 - 4:45
    En tant que conservatrice,
  • 4:45 - 4:48
    les thèmes de la marche
    ne me représentaient pas
  • 4:48 - 4:49
    et ce n'est pas grave,
  • 4:49 - 4:52
    mais en entendre parler comme étant
    une démonstration de sororité
  • 4:52 - 4:54
    et de solidarité pour toutes les femmes
  • 4:54 - 4:55
    ne sonnait pas vrai.
  • 4:55 - 4:58
    L'autre chose était
    le moment de l'événement,
  • 4:58 - 5:01
    le fait que c'était le jour
    suivant l'inauguration présidentielle.
  • 5:01 - 5:04
    Nous ne donnions même pas
    à la nouvelle administration
  • 5:04 - 5:06
    le temps de faire quelque chose,
    bon ou mauvais,
  • 5:06 - 5:09
    avant que les gens n'éprouvent
    le besoin de manifester contre.
  • 5:09 - 5:12
    LA : En temps normal,
    je serais d'accord avec Caitlin.
  • 5:12 - 5:15
    Je pense qu'une administration
    mérite le bénéfice du doute.
  • 5:15 - 5:18
    Mais dans ce cas, j'ai manifesté
    pour témoigner de mon inquiétude
  • 5:18 - 5:22
    qu'un homme avec un historique si mauvais
    avec les femmes et d'autres groupes
  • 5:22 - 5:23
    ait été élu président.
  • 5:24 - 5:26
    Je devais faire partie
    de la voix collective
  • 5:26 - 5:29
    qui voulait envoyer un message clair
    au nouveau président :
  • 5:29 - 5:31
    nous n'acceptions pas ni ne pardonnions
  • 5:31 - 5:34
    son comportement et sa rhétorique
    durant les élections.
  • 5:34 - 5:37
    CQ : Je suis déjà irritée,
  • 5:37 - 5:41
    puis je vois un post Facebook de Lauran
    apparaître dans mon fil d'actualités.
  • 5:41 - 5:42
    (Rires)
  • 5:42 - 5:45
    Voir les fils de Lauran à la marche,
    tenant des pancartes,
  • 5:45 - 5:49
    a marqué une étape pour moi,
    et pas dans le bon sens,
  • 5:49 - 5:50
    car je connais ces garçons,
  • 5:50 - 5:52
    j'adore ces garçons
  • 5:52 - 5:54
    et je ne les croyais pas assez âgés
  • 5:54 - 5:56
    pour comprendre le sens de la marche.
  • 5:56 - 5:58
    Je ne comprenais pas pourquoi
    Lauran avait décidé
  • 5:58 - 6:00
    de les faire participer ainsi
  • 6:00 - 6:03
    et j'ai présumé que ce n'était pas
    un choix fait par les garçons.
  • 6:03 - 6:05
    Mais je connais Lauran.
  • 6:05 - 6:07
    Tu es une mère extraordinaire
  • 6:07 - 6:09
    qui n'exploiterait jamais ses garçons,
  • 6:09 - 6:11
    alors je devais reconsidérer.
  • 6:11 - 6:13
    J'avais un choix à faire.
  • 6:13 - 6:14
    Je pouvais choisir la facilité
  • 6:14 - 6:17
    et choisir de ne rien lui dire,
  • 6:17 - 6:20
    de rester à mijoter dans ma frustration,
  • 6:20 - 6:23
    ou je pouvais lui demander
    d'en savoir plus sur ses motivations.
  • 6:23 - 6:25
    LA : J'ai partagé avec Caitlin
  • 6:25 - 6:27
    le fait que nous avions parlé de la marche
  • 6:27 - 6:29
    des semaines avant d'y participer.
  • 6:29 - 6:32
    Mes garçons étaient curieux
    quant à la raison de son organisation
  • 6:32 - 6:35
    et cela a mené à des conversations
    familiales très intéressantes.
  • 6:36 - 6:39
    Nous avons parlé du fait que dans ce pays
    nous avons le droit et le privilège
  • 6:39 - 6:42
    de manifester contre ce sur quoi
    nous ne sommes pas d'accord
  • 6:42 - 6:45
    et mon mari a partagé
    pourquoi il trouvait cela important
  • 6:45 - 6:47
    que les hommes participent à la marche.
  • 6:47 - 6:50
    La raison la plus importante
    de notre participation en famille
  • 6:50 - 6:53
    est que c'était une façon d'honorer
    l'héritage de mes parents.
  • 6:53 - 6:55
    Ils ont passé leur carrière
  • 6:55 - 6:59
    à travailler pour défendre les droits
    de citoyens parmi les plus vulnérables,
  • 6:59 - 7:01
    ils ont transmis ces valeurs
    à mon frère et à moi.
  • 7:01 - 7:04
    Nous voulions en faire
    de même avec nos fils.
  • 7:04 - 7:05
    CQ : Après avoir parlé à Lauran,
  • 7:05 - 7:09
    je comprenais vraiment pourquoi
    elle trouvait important de manifester
  • 7:09 - 7:11
    et pourquoi ses fils étaient avec elle.
  • 7:11 - 7:13
    Franchement, mes suppositions
    étaient fausses.
  • 7:13 - 7:15
    Les garçons voulaient manifester,
  • 7:15 - 7:17
    après avoir parlé
    de ces sujets en famille.
  • 7:17 - 7:19
    Le plus important à propos de cet exemple
  • 7:19 - 7:21
    est de penser à l'alternative.
  • 7:21 - 7:23
    Lauran et moi n'en aurions pas parlé,
  • 7:23 - 7:25
    j'aurais été contrariée
  • 7:25 - 7:28
    et cela aurait pu aboutir
    à un irrespect sous-jacent
  • 7:28 - 7:29
    dans notre amitié.
  • 7:29 - 7:32
    En posant des questions à Lauran,
    cela a permis un dialogue
  • 7:32 - 7:34
    menant à une vraie compréhension.
  • 7:34 - 7:36
    Pour être claire,
  • 7:36 - 7:40
    notre conversation n'a pas changé
    mon sentiment envers la marche,
  • 7:40 - 7:44
    mais elle a changé ma vision
    de pourquoi elle avait amené ses fils.
  • 7:44 - 7:47
    Pour nous deux, ce dialogue
    nous a permis de comprendre
  • 7:47 - 7:49
    le point de vue de l'autre
    à propos de la marche
  • 7:49 - 7:51
    même si nous étions en désaccord.
  • 7:51 - 7:55
    LA : Le deuxième sujet qui a été un défi
    pour notre capacité à dialoguer
  • 7:55 - 7:57
    était à propos de mon besoin de comprendre
  • 7:57 - 7:59
    comment Caitlin a pu voter pour Trump.
  • 7:59 - 8:05
    (Rires)
  • 8:05 - 8:09
    Caitlin est une femme
    qui a réussi sa vie professionnelle,
  • 8:09 - 8:12
    qui est attentionnée et bienveillante
  • 8:12 - 8:13
    et la Caitlin que je connais
  • 8:13 - 8:16
    n'excuserait jamais un homme
    parlant des femmes
  • 8:16 - 8:18
    comme Trump l'a fait durant la campagne.
  • 8:19 - 8:22
    J'ai eu du mal à réconcilier
    ces deux choses dans mon esprit.
  • 8:22 - 8:25
    Comment pouvais-tu laisser passer
    certaines de ses paroles ?
  • 8:25 - 8:28
    CQ : Je suppose ne pas être
    la seule ici à penser
  • 8:28 - 8:32
    que nous n'avions pas les meilleurs choix
    pour les élections présidentielles.
  • 8:32 - 8:33
    (Rires)
  • 8:33 - 8:37
    Le candidat républicain que je soutenais
    n'a pas gagné la primaire,
  • 8:37 - 8:39
    alors quand il a fallu voter,
    j'ai dû faire un choix.
  • 8:40 - 8:42
    Tu as raison, il y a eu
    des choses horribles
  • 8:42 - 8:44
    qui ont été dites
    durant la campagne de Trump,
  • 8:44 - 8:47
    si bien que j'ai failli choisir
    de m'abstenir
  • 8:47 - 8:48
    plutôt que de voter,
  • 8:48 - 8:51
    chose que je n'avais jamais
    considérée auparavant.
  • 8:51 - 8:53
    Finalement, j'ai voté pour Donald Trump
  • 8:53 - 8:57
    et pour moi c'était un vote
    pour le parti plutôt que la personne,
  • 8:57 - 9:01
    en reconnaissant en particulier
    l'importance de ce choix présidentiel
  • 9:01 - 9:03
    pour la branche judiciaire.
  • 9:03 - 9:07
    Mais j'ai dit à Lauran que c'était
    une décision difficile,
  • 9:07 - 9:08
    que je n'ai pas prise à la légère.
  • 9:09 - 9:12
    LA : Après notre conversation,
    certaines choses m'ont frappée.
  • 9:12 - 9:16
    Un : j'avais été victime
    de mon propre préjugé de confirmation.
  • 9:16 - 9:18
    Du fait de mes sentiments forts
    envers Trump,
  • 9:18 - 9:21
    j'avais donné les mêmes attributs
    à ceux votant pour Trump
  • 9:21 - 9:23
    et aucune indulgence.
  • 9:23 - 9:24
    (Rires)
  • 9:24 - 9:27
    Mais connaissant Caitlin,
    j'ai commencé à poser des questions.
  • 9:28 - 9:31
    Qu'est-ce qui importait
    à ceux votant pour Trump ?
  • 9:31 - 9:34
    Sous le langage séparatiste,
    que se passait-il ?
  • 9:34 - 9:37
    Que pouvions-nous apprendre
    sur nous et notre pays
  • 9:37 - 9:39
    suite à cet événement improbable ?
  • 9:39 - 9:44
    J'ai aussi appris que nous partagions
    une grande déception face aux élections
  • 9:44 - 9:47
    et des inquiétudes croissantes quant à
    notre système politique à deux partis.
  • 9:48 - 9:50
    Le plus important à propos
    de cette conversation
  • 9:50 - 9:52
    c'est qu'elle a eu lieu.
  • 9:53 - 9:56
    Sans un dialogue ouvert
    et honnête entre nous deux,
  • 9:56 - 9:59
    ces élections auraient été un tabou
  • 9:59 - 10:02
    durant quatre ans,
    dans tous les sens du terme.
  • 10:02 - 10:06
    (Rires)
  • 10:06 - 10:07
    CQ : Alors --
  • 10:07 - 10:10
    (Applaudissements)
  • 10:10 - 10:13
    Alors nous savons qu'il faut
    du travail pour dépasser ce qui difficile,
  • 10:13 - 10:16
    frustrant et parfois émotionnel
  • 10:16 - 10:19
    lors de discussions sur des sujets
    comme la marche des femmes
  • 10:19 - 10:23
    ou pourquoi votre amie a pu voter pour
    un candidat que vous ne supportez pas.
  • 10:23 - 10:25
    Mais nous devons avoir ces conversations.
  • 10:25 - 10:28
    Notre capacité à dépasser
    le débat politique
  • 10:28 - 10:30
    pour avoir un vrai dialogue
  • 10:30 - 10:33
    est une compétence cruciale
    sur laquelle il faut nous concentrer,
  • 10:33 - 10:35
    en particulier avec les gens
    auxquels nous tenons le plus.
  • 10:36 - 10:39
    LA : Il n'y a pas que les adultes
    qui doivent gérer ce comportement.
  • 10:39 - 10:42
    Il est crucial de le faire aussi
    pour nos enfants.
  • 10:42 - 10:45
    Mes fils ont été inondés
    durant ces élections.
  • 10:45 - 10:47
    Nous écoutions les informations le matin
  • 10:47 - 10:50
    et ils avaient des conversations
    avec leurs amis à l'école.
  • 10:51 - 10:55
    J'étais inquiète qu'ils recueillent
    de la désinformation si polarisée
  • 10:55 - 10:58
    et qu'ils craignent vraiment
    une présidence de Trump.
  • 10:59 - 11:03
    Puis un jour, après les élections,
    j'amenais mes fils à l'école
  • 11:03 - 11:06
    et mon plus jeune fils, comme ça,
  • 11:06 - 11:11
    a dit : « Maman, on ne connaît personne
    qui a voté pour Trump, hein ? »
  • 11:11 - 11:14
    (Rires)
  • 11:14 - 11:18
    J'ai marqué une pause
    et j'ai respiré profondément.
  • 11:18 - 11:20
    « Si, nous en connaissons. »
  • 11:20 - 11:20
    (Rires)
  • 11:20 - 11:22
    « Les Quattromani. »
  • 11:22 - 11:24
    Sa réponse fut géniale.
  • 11:24 - 11:27
    Il a semblé déconcerté et il a dit :
  • 11:28 - 11:29
    « Mais, on les adore. »
  • 11:29 - 11:32
    (Rires)
  • 11:32 - 11:34
    J'ai répondu : « Oui. »
  • 11:34 - 11:35
    (Rires)
  • 11:35 - 11:38
    Puis il a dit : « Pourquoi
    voteraient-ils pour lui ? »
  • 11:38 - 11:40
    Je me souviens avoir pensé
  • 11:40 - 11:43
    que ma réponse à cette question
    était très importante.
  • 11:44 - 11:46
    Je devais honorer nos valeurs familiales
  • 11:46 - 11:48
    et faire preuve de respect
    envers nos amis.
  • 11:49 - 11:50
    Alors j'ai fini par dire :
  • 11:50 - 11:53
    « Ils pensent que c'est
    la bonne direction pour ce pays. »
  • 11:53 - 11:56
    Et avant que j'aie fini
    de prononcer la phrase,
  • 11:56 - 11:59
    il était passé au match de foot
    qu'il allait jouer durant la récré.
  • 11:59 - 12:01
    CQ : La vie avec des garçons.
  • 12:01 - 12:01
    (Rires)
  • 12:01 - 12:05
    Ce que Lauran et moi avons découvert
    à travers notre amitié bi-partisane
  • 12:05 - 12:08
    est la possibilité qui existe
    dans le dialogue.
  • 12:08 - 12:10
    Nous avons choisi
    d'être réellement curieuses
  • 12:10 - 12:13
    quant aux idées
    et points de vue de l'autre
  • 12:13 - 12:17
    et d'être prêtes à s'écouter
    même quand nous sommes en désaccord.
  • 12:17 - 12:20
    En mettant de côté notre ego
    et nos idées préconçues,
  • 12:20 - 12:22
    nous nous sommes ouvertes
    à un apprentissage infini.
  • 12:23 - 12:26
    De façon peut-être
    plus importante pour notre relation,
  • 12:26 - 12:28
    nous avons pris l'engagement
  • 12:28 - 12:31
    que notre amitié
    était bien plus importante
  • 12:31 - 12:35
    que le fait que l'une ait raison ou que
    l'autre gagne une conversation politique.
  • 12:35 - 12:38
    Aujourd'hui, nous vous demandons
    d'avoir une conversation.
  • 12:38 - 12:41
    Parlez à quelqu'un
    hors de votre parti politique
  • 12:41 - 12:42
    pouvant défier votre pensée.
  • 12:42 - 12:44
    Faites l'effort de parler à quelqu'un
  • 12:44 - 12:47
    avec qui vous éviteriez généralement
    une conversation politique.
  • 12:47 - 12:50
    Souvenez-vous, le but n'est pas de gagner,
  • 12:50 - 12:53
    le but est d'écouter, de comprendre
  • 12:53 - 12:55
    et d'être ouvert à apprendre
    une nouvelle chose.
  • 12:56 - 12:58
    LA : Revenons-en au soir des élections.
  • 12:58 - 12:59
    A la fin du vote,
  • 12:59 - 13:03
    lorsqu'il est devenu clair que Trump
    allait être notre président,
  • 13:03 - 13:04
    j'étais dévastée.
  • 13:05 - 13:07
    J'étais triste, j'étais déconcertée
  • 13:07 - 13:09
    et, honnêtement, j'étais en colère.
  • 13:10 - 13:12
    Et puis juste avant minuit,
  • 13:12 - 13:14
    j'ai reçu ce SMS de Caitlin.
  • 13:14 - 13:18
    [Nous savons que c'est
    une dure soirée pour vous.
  • 13:18 - 13:21
    Nous pensons à vous
    et nous vous envoyons notre amour.]
  • 13:21 - 13:24
    Là où il y aurait facilement pu y avoir
    des semaines ou mois difficiles
  • 13:24 - 13:27
    plein d'hostilité non dite,
    il y a eu cela :
  • 13:28 - 13:31
    de l'empathie prenant racine
    dans l'amitié.
  • 13:32 - 13:35
    Je savais, à ce moment-là,
    que nous allions y survivre.
  • 13:36 - 13:39
    CQ : Nous devons engager
    des conversations pleines de sens
  • 13:39 - 13:42
    qui vont nous faire avancer,
    en tant que nation,
  • 13:42 - 13:43
    et nous ne pouvons plus attendre
  • 13:43 - 13:47
    que nos élus élèvent
    notre discours national.
  • 13:47 - 13:50
    LA : Les défis à venir
    vont nécessiter que nous tous
  • 13:50 - 13:53
    participions de façon
    plus profonde et pleine de sens...
  • 13:54 - 13:56
    et cela commence avec chacun d'entre nous
  • 13:56 - 13:58
    créant des liens grâce au dialogue --
  • 13:58 - 14:02
    dans nos relations, nos communautés
  • 14:02 - 14:03
    et en tant que nation.
  • 14:04 - 14:05
    Merci.
  • 14:05 - 14:12
    (Applaudissements)
Title:
Comment notre amitié survit à notre opposition politique
Speaker:
Caitlin Quattromani et Lauran Arledge
Description:

Pouvez-vous encore être ami avec quelqu'un qui ne vote pas comme vous ? Pour Caitlin Quattromani et Lauran Arledge, deux meilleures amies qui pensent très différemment quand il s'agit de politique, les résultats des élections présidentielles américaines de 2016 auraient pu aboutir à de l'hostilité et de l'irrespect. Écoutez comment elles ont plutôt choisi d'engager un dialogue et apprenez certaines des tactiques simples qu'elles utilisent pour préserver leur « amitié bi-partisane ».

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
14:12

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