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Le manuel de l'anti-PDG

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    Un jour glacial de janvier 2005,
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    j'ai fait un des trajet
    les plus importants de ma vie.
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    Je roulais sur une route
    dans le nord de l'État de New York
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    à la recherche d'une vieille usine.
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    La veille, j'avais reçu un prospectus
    dans ma boite aux lettres
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    annonçant un centre de production
    de yaourts entièrement équipé à vendre.
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    J'avais jeté l'annonce.
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    20 minutes plus tard,
    je la récupérais et j'appelais.
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    L'usine était en exploitation
    depuis 85 ans
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    et on allait la fermer définitivement.
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    J'ai donc décidé de la visiter.
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    À cette époque,
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    je ne savais pas trop où ce chemin,
    ou ma vie, allait m'entraîner.
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    Je gérais une petite fromagerie
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    mais je détestais les affaires.
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    Toutefois, les collines, les routes
    et les odeurs m'étaient familières.
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    J'ai grandi en Turquie,
    dans un environnement semblable,
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    près des montagnes kurdes.
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    Ma famille produisait
    du fromage et du yaourt.
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    J'ai grandi en écoutant
    les histoires des bergers.
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    Nous n'étions pas riches
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    mais nous avions la Lune, les étoiles,
    une nourriture simple,
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    et nous nous avions les uns les autres.
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    Ensuite, je suis venu aux États-Unis.
  • 1:24 - 1:27
    J'ignorais qu'il y avait
    des fermes dans l'État de New York.
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    Je suis monté vers le nord de l'État,
    et je ne l'ai plus quitté.
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    J'étais perdu.
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    J'ai dépassé un panneau
    annonçant un cul-de-sac.
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    Peu après,
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    elle est apparue :
  • 1:43 - 1:44
    l'usine.
  • 1:47 - 1:49
    J'ai tout de suite senti l'odeur
  • 1:49 - 1:52
    semblable à un carton de lait
    oublié au soleil.
  • 1:53 - 1:55
    Les murs étaient épais,
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    la peinture s'écaillait
    et des fissures striaient tous les murs.
  • 2:01 - 2:05
    L'usine était si vieille
    qu'ils pensaient qu'elle ne valait rien.
  • 2:06 - 2:09
    J'ai cru qu'ils avaient oublié
    un zéro dans le prix.
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    Je n'en croyais pas mes yeux.
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    En franchissant le seuil,
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    le bâtiment s'est effacé
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    pour laisser place
    aux personnes présentes.
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    Ils étaient 55.
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    Calmes.
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    Leur dernier travail consistait
    à démanteler l'usine
  • 2:33 - 2:34
    et à la fermer à tout jamais.
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    Un homme appelé Rich m'a accueilli.
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    C'était le chef de production.
  • 2:41 - 2:44
    Il m'a proposé de faire
    le tour du propriétaire.
  • 2:44 - 2:46
    Il n'a pas beaucoup parlé,
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    mais chaque lieu évoquait
    une histoire qu'il me racontait.
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    Rich avait travaillé là pendant 20 ans.
  • 2:52 - 2:55
    Son père avait fabriqué
    du yaourt avant lui
  • 2:55 - 2:57
    et son grand-père, du fromage frais.
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    Il était clair que Rich
    se sentait coupable
  • 3:04 - 3:08
    que l'usine ferme définitivement
    alors qu'il en avait la responsabilité.
  • 3:12 - 3:15
    Mais ce qui m'a le plus
    profondément marqué,
  • 3:15 - 3:19
    c'est le fait que ce bâtiment
    transcendait la vieille usine.
  • 3:19 - 3:21
    C'était une machine à remonter le temps.
  • 3:22 - 3:24
    C'était un lieu où les gens
    avaient bâti leur vie,
  • 3:24 - 3:26
    qu'ils avaient quitté pour la guerre,
  • 3:26 - 3:29
    où ils avaient frimé avec
    des balles gagnantes au base-ball.
  • 3:30 - 3:32
    Mais aujourd'hui,
    ce lieu fermait ses portes.
  • 3:33 - 3:37
    L'entreprise n'abandonnait
    pas uniquement la production de yaourt,
  • 3:37 - 3:39
    elle abandonnait ces personnes.
  • 3:40 - 3:42
    Comme s'ils n'étaient pas assez bien.
  • 3:45 - 3:48
    Leur comportement m'a bouleversé.
  • 3:49 - 3:52
    Il n'y avait aucune colère, aucune larme.
  • 3:53 - 3:54
    Seul le silence régnait.
  • 3:55 - 3:57
    Ils fermaient l'usine avec grâce.
  • 4:01 - 4:03
    Cela m'a mis en colère
  • 4:04 - 4:06
    de savoir le PDG loin,
  • 4:09 - 4:11
    dans une tour luxueuse,
  • 4:11 - 4:15
    lisant des tableaux de résultats
    et fermant l'usine.
  • 4:16 - 4:18
    Les tableaux sont paresseux.
  • 4:19 - 4:23
    Ils ne disent rien des personnes,
    ni des communautés.
  • 4:23 - 4:24
    Malheureusement,
  • 4:24 - 4:28
    c'est sur eux que trop de
    décisions sont prises aujourd'hui.
  • 4:33 - 4:36
    Après cette visite, je n'ai plus
    jamais été le même homme.
  • 4:36 - 4:41
    De retour à la maison,
    j'ai appelé Mario, mon avocat.
  • 4:42 - 4:46
    Je l'ai appelé et dit :
    « Mario, je veux acheter cette usine. »
  • 4:48 - 4:49
    Mario m'a répondu :
  • 4:49 - 4:53
    « Hamdi, une des plus grandes
    multinationales ferme cette usine.
  • 4:55 - 4:57
    Ils se retirent du segment des yaourts.
  • 4:57 - 4:59
    Comment penses-tu pouvoir t'en sortir ? »
  • 5:00 - 5:02
    J'ai répondu qu'il avait raison.
  • 5:03 - 5:04
    Mais le lendemain, je l'ai rappelé :
  • 5:04 - 5:08
    « Mario, je dois vraiment
    acheter cette usine. »
  • 5:08 - 5:10
    Il m'a répondu que je n'avais pas d'argent
  • 5:10 - 5:10
    (Rires)
  • 5:10 - 5:13
    et que je ne l'avais plus
    payé depuis six mois.
  • 5:13 - 5:13
    (Rires)
  • 5:13 - 5:14
    C'était vrai.
  • 5:14 - 5:16
    (Rires)
  • 5:16 - 5:18
    Mais j'ai fait un nouveau prêt.
  • 5:19 - 5:23
    En août 2005, on me remettait
    les clés de l'usine.
  • 5:24 - 5:28
    La première chose que j'ai faite fut
    de recruter 4 des 55 anciens employés.
  • 5:28 - 5:30
    Maria, la responsable de l'administration.
  • 5:30 - 5:33
    Franck, le responsable des eaux usées.
  • 5:33 - 5:36
    Mike, le responsable de l'entretien
  • 5:36 - 5:39
    et Rich, qui m'avait montré l'usine,
    le responsable de la production.
  • 5:40 - 5:42
    Nous avons tenu notre première réunion.
  • 5:43 - 5:46
    Mike m'a demandé
    ce que nous allions faire.
  • 5:46 - 5:49
    Ils m'observaient comme si j'allais
    sortir une solution de mon chapeau.
  • 5:50 - 5:51
    J'ai répondu : « Mike,
  • 5:52 - 5:54
    On va aller au magasin du coin
  • 5:55 - 5:57
    et acheter de la peinture.
  • 5:58 - 6:00
    On va repeindre les murs extérieurs. »
  • 6:01 - 6:03
    Ça n'a pas impressionné Mike.
  • 6:03 - 6:04
    Il m'a regardé et dit :
  • 6:04 - 6:07
    « D'accord, Hamdi. On va le faire.
  • 6:07 - 6:09
    Mais dis-moi que tu as
    plus d'idées que ça. »
  • 6:09 - 6:10
    (Rires)
  • 6:11 - 6:13
    J'ai répondu oui.
  • 6:13 - 6:15
    « Nous peindrons les murs en blanc. »
  • 6:15 - 6:16
    (Rires)
  • 6:17 - 6:19
    Je le jure, c'était ma seule
    et unique idée.
  • 6:19 - 6:21
    (Rires)
  • 6:22 - 6:25
    Mais on a peint les murs pendant l'été.
  • 6:27 - 6:30
    Je me demande souvent
  • 6:30 - 6:33
    ce qu'ils auraient dit
    si je leur avais affirmé :
  • 6:33 - 6:35
    « Vous voyez ces murs que nous peignons ?
  • 6:36 - 6:38
    Dans deux ans,
  • 6:38 - 6:40
    on va lancer la production d'un yaourt
  • 6:40 - 6:42
    qu'aucun Américain
    n'aura jamais goûté auparavant.
  • 6:42 - 6:45
    Il sera délicieux et naturel.
  • 6:45 - 6:48
    On le nommera « Chobani », berger en turc.
  • 6:50 - 6:52
    Et si je leur avais dit :
  • 6:52 - 6:57
    « On va ré-embaucher
    tous les 55 employés, ou la plupart.
  • 6:57 - 7:00
    Et après 100 personnes en plus,
    et encore 100 personnes,
  • 7:00 - 7:01
    et puis 1 000 personnes. »
  • 7:01 - 7:04
    Ou si je leur avais dit :
    « Vous voyez cette ville, là-bas ?
  • 7:04 - 7:08
    Chaque personne embauchée chez nous
    générera 10 emplois locaux.
  • 7:08 - 7:11
    Cette ville va revivre,
    des camions traverseront ses routes.
  • 7:11 - 7:13
    Avec nos premiers bénéfices,
  • 7:13 - 7:16
    nous construirons un des plus beaux
    terrains de base-ball
  • 7:16 - 7:18
    pour nos enfants.
  • 7:18 - 7:20
    Et cinq ans plus tard,
  • 7:20 - 7:23
    nous serons le premier producteur
    de yaourt grec du pays. »
  • 7:24 - 7:25
    M'auraient-ils cru ?
  • 7:27 - 7:28
    Bien sûr que non.
  • 7:29 - 7:31
    Mais c'est ce qui est arrivé.
  • 7:32 - 7:33
    (Applaudissements)
  • 7:38 - 7:41
    Durant nos travaux de peinture,
  • 7:41 - 7:43
    nous avons appris à nous connaître,
  • 7:43 - 7:45
    à croire en l'autre
  • 7:46 - 7:47
    et à imaginer comment faire, ensemble.
  • 7:51 - 7:56
    Pendant cinq ans, ni moi,
    ni mes collègues n'avons quitté l'usine.
  • 7:57 - 8:01
    On a travaillé jour et nuit
    et pendant les vacances
  • 8:01 - 8:03
    pour remettre l'usine en état.
  • 8:04 - 8:06
    À mes yeux, le meilleur de Chobani
  • 8:07 - 8:11
    est né du fait que les personnes
    qui s'étaient résignées à la fermeture
  • 8:11 - 8:15
    sont celles qui l'ont reconstruite
    100 fois mieux qu'avant.
  • 8:16 - 8:20
    Aujourd'hui, ils ont tous
    une participation financière.
  • 8:21 - 8:23
    (Applaudissements)
  • 8:26 - 8:29
    Durant tout ce temps-là,
    je me suis posé la question,
  • 8:29 - 8:32
    car je ne suis pas un homme d'affaires,
    pétri par cette tradition,
  • 8:32 - 8:36
    je me demandais continuellement :
    quel est le sens de tout ça ?
  • 8:37 - 8:40
    L'industrie des États-Unis proclame
    que les bénéfices sont rois.
  • 8:40 - 8:43
    Le monde des affaires dit
    que l'argent est roi.
  • 8:43 - 8:45
    Le manuel du PDG dit
    que l'actionnaire est roi.
  • 8:46 - 8:50
    On sacrifie tant de choses pour tout ça :
    usines, communautés et emplois.
  • 8:51 - 8:53
    Mais pas les PDG.
  • 8:54 - 8:57
    Les PDG envoient leurs employés
    subir les conséquences en leur nom.
  • 8:57 - 9:01
    Toutefois, le salaire des PDG
    ne cesse d'augmenter.
  • 9:01 - 9:04
    Malgré le nombre important
    de personnes laissées pour compte.
  • 9:05 - 9:07
    Je suis venu dire
  • 9:07 - 9:08
    que ça suffit !
  • 9:09 - 9:12
    Ce n'est pas juste. Ça ne l'a jamais été.
  • 9:13 - 9:15
    Il est temps de reconnaître
  • 9:15 - 9:19
    que le manuel qui a guidé
    les PDG ces 40 dernières années
  • 9:19 - 9:20
    est obsolète.
  • 9:21 - 9:22
    (Applaudissements)
  • 9:25 - 9:28
    Ce manuel vous inculque
    comment faire des affaires
  • 9:28 - 9:31
    mais omet de dire comment
    être un grand dirigeant.
  • 9:33 - 9:35
    On a besoin d'un nouveau scénario.
  • 9:35 - 9:39
    On a besoin d'un nouveau scénario
    qui met en avant les femmes et les hommes.
  • 9:39 - 9:43
    Pour regarder au-delà des bénéfices.
  • 9:44 - 9:49
    Au cinéma, les personnages
    qui choisissent un autre chemin
  • 9:49 - 9:51
    pour faire ce qui est juste
  • 9:51 - 9:52
    sont appelés les « anti-héros ».
  • 9:53 - 9:56
    Nous pourrions appliquer
    la même idée dans les affaires.
  • 9:56 - 9:59
    Nous avons besoin d'anti-PDG
    et d'un manuel de l'anti-PDG.
  • 9:59 - 10:03
    Laissez-moi vous esquisser
    les principes du manuel de l'anti-PDG.
  • 10:05 - 10:07
    Dans celui-ci, on parle de gratitude.
  • 10:09 - 10:11
    La littérature des affaires actuelles
    affirme
  • 10:11 - 10:14
    que les affaires existent pour maximiser
    les bénéfices des actionnaires.
  • 10:16 - 10:19
    Ça doit être l'idée la plus ridicule
    que j'aie jamais entendue.
  • 10:19 - 10:20
    (Rires)
  • 10:20 - 10:24
    Mais en réalité, le bien-être
    des employés devrait être la priorité.
  • 10:25 - 10:26
    (Applaudissements)
  • 10:30 - 10:31
    Il y a quelques années,
  • 10:31 - 10:36
    quand nous avons annoncé offrir
    des actions à nos 2 000 employés,
  • 10:36 - 10:40
    certains ont évoqué l'opération
    de communication, ou une faveur.
  • 10:40 - 10:42
    Mais ce n'est pas un don.
  • 10:43 - 10:46
    J'ai observé et j'ai fait
    partie du développement.
  • 10:46 - 10:49
    Ils l'ont mérité grâce à leur talent
    et les efforts consentis.
  • 10:49 - 10:51
    C'est ainsi que je vois les choses.
  • 10:51 - 10:53
    La nouvelle méthode
    pour faire des affaires
  • 10:53 - 10:56
    consiste à d'abord veiller
    au bien-être de ses employés.
  • 10:57 - 10:58
    Pas aux bénéfices.
  • 11:00 - 11:04
    Dans le manuel de l'anti-PDG,
    on parle de communauté.
  • 11:05 - 11:08
    De nos jours, les entreprises
    qui ont déjà tout
  • 11:08 - 11:10
    demandent aux communautés
  • 11:10 - 11:13
    quels sont les incitations fiscales
    et financières disponibles.
  • 11:14 - 11:15
    Mais en réalité,
  • 11:15 - 11:19
    les entreprises devraient aller à
    la rencontre des communautés en déclin
  • 11:19 - 11:22
    et leur demander :
    « Comment pouvons-nous vous soutenir ? »
  • 11:22 - 11:24
    (Applaudissements)
  • 11:26 - 11:29
    Au moment de choisir la localisation
    de notre deuxième usine,
  • 11:29 - 11:31
    l'Idaho n'était sur aucune carte mentale.
  • 11:32 - 11:36
    Trop rural, trop reculé
    et trop peu d'incitations.
  • 11:36 - 11:37
    Mais je m'y suis rendu.
  • 11:38 - 11:41
    J'ai rencontré les habitants
    et les fermiers.
  • 11:41 - 11:44
    On s'est serré la main,
    on a rompu le pain ensemble.
  • 11:44 - 11:47
    Je leur ai dit que je voulais
    construire mon usine chez eux.
  • 11:47 - 11:49
    Je n'avais pas besoin
    d'études financières.
  • 11:50 - 11:51
    Le résultat
  • 11:53 - 11:55
    est une communauté qui se développe.
  • 11:55 - 11:57
    Chaque année, on inaugure
    de nouvelles écoles.
  • 11:58 - 12:01
    De nouvelles entreprises agro-alimentaires
    s'installent chaque année.
  • 12:02 - 12:03
    On m'avait pourtant prévenu
  • 12:03 - 12:06
    que je ne trouverais aucun employé formé.
  • 12:06 - 12:08
    J'avais répondu qu'on allait les former.
  • 12:08 - 12:10
    On s'est associé avec l'université locale
  • 12:11 - 12:13
    et pendant la construction de l'usine,
  • 12:13 - 12:16
    on a formé des centaines de personnes
    aux processus de production avancés.
  • 12:16 - 12:21
    Cette usine est devenue l'une des plus
    grandes fabriques de yaourts au monde.
  • 12:22 - 12:23
    (Applaudissements)
  • 12:24 - 12:27
    La nouvelle méthode
    pour faire des affaires :
  • 12:27 - 12:28
    les communautés.
  • 12:29 - 12:31
    Cherchez les communautés
    où vous pourrez vous intégrer.
  • 12:31 - 12:33
    Demandez-leur l'autorisation.
  • 12:33 - 12:38
    Associez-les, ouvrez les portes
    et réussissez ensemble.
  • 12:41 - 12:44
    Dans le manuel de l'anti-PDG,
    on parle de responsabilité.
  • 12:45 - 12:49
    Selon les manuels actuels, les affaires
    doivent rester en dehors de la politique.
  • 12:49 - 12:50
    Mais en réalité,
  • 12:50 - 12:53
    les entreprises, en tant que citoyens,
    doivent prendre position.
  • 12:55 - 12:59
    Quand nous nous développions à New York
    et que nous recherchions du personnel,
  • 12:59 - 13:04
    je ne suis rappelé qu'à Utica,
    à une heure de notre usine,
  • 13:04 - 13:08
    il y avait des réfugiés d'Asie
    du Sud-Est et d'Afrique
  • 13:08 - 13:10
    à la recherche d'un travail.
  • 13:12 - 13:14
    On m'a averti
    qu'ils ne parlaient pas anglais.
  • 13:14 - 13:17
    J'ai répondu : « Moi non plus.
    On va trouver des traducteurs. »
  • 13:17 - 13:19
    (Rires)
  • 13:19 - 13:21
    « Ils n'ont pas de moyen de transport. »
  • 13:21 - 13:24
    J'ai répondu qu'on trouverait des bus,
    ce n'était pas très compliqué.
  • 13:25 - 13:26
    Actuellement,
  • 13:27 - 13:30
    dans une des régions
    rurales des États-Unis,
  • 13:30 - 13:34
    30% des employés de Chobani sont
    des immigrants et des réfugiés.
  • 13:34 - 13:36
    (Applaudissements) (Encouragements)
  • 13:39 - 13:41
    Ça nous a permis d'évoluer.
  • 13:43 - 13:45
    La nouvelle méthode
    pour faire des affaires,
  • 13:45 - 13:48
    c'est que les entreprises sont mieux
    placées que les gouvernements
  • 13:48 - 13:51
    pour provoquer le changement
    dans le monde :
  • 13:51 - 13:54
    en termes de violence armée,
    de changement climatique,
  • 13:54 - 13:58
    d'inégalité des revenus,
    de racisme, pour les réfugiés.
  • 13:58 - 14:00
    Les entreprises doivent prendre position.
  • 14:01 - 14:02
    (Applaudissements)
  • 14:05 - 14:10
    Enfin, dans le manuel de l'anti-PDG,
    on parle de rendre des comptes.
  • 14:12 - 14:15
    Le manuel actuel prévoit que le PDG rend
    des comptes au Conseil d'Administration.
  • 14:16 - 14:20
    Selon moi, le PDG répond
    aux consommateurs.
  • 14:20 - 14:22
    Les premières années de Chobani,
  • 14:22 - 14:26
    le numéro gratuit mentionné sur les pots
    de yaourt était mon numéro personnel.
  • 14:26 - 14:27
    (Rires)
  • 14:27 - 14:31
    À chaque appel ou commentaire,
    je réagissais personnellement.
  • 14:31 - 14:34
    Parfois, j'ai fait des changements
    sur base de ces retours,
  • 14:35 - 14:38
    car le consommateur est
    en position de pouvoir.
  • 14:39 - 14:41
    Il est la raison d'être de l'entreprise.
  • 14:43 - 14:49
    C'est vous, chacun de vous a le pouvoir
    de faire changer les choses.
  • 14:49 - 14:52
    Si vous n'appréciez pas une marque
    ou une entreprise,
  • 14:52 - 14:53
    leurs agissements en affaires,
  • 14:53 - 14:55
    vous pouvez les jeter aux ordures.
  • 14:55 - 14:58
    Quant à celles qui agissent
    en adéquation avec vos valeurs,
  • 14:58 - 14:59
    vous pouvez les encourager.
  • 15:00 - 15:04
    Au bout du compte,
    c'est de notre responsabilité.
  • 15:04 - 15:06
    La nouvelle méthode
    pour faire des affaires
  • 15:06 - 15:09
    rend des comptes au consommateur,
    pas aux administrateurs.
  • 15:09 - 15:10
    Voyez-vous,
  • 15:11 - 15:14
    quand on agit avec justice
    avec ses employés,
  • 15:15 - 15:18
    avec sa communauté,
  • 15:18 - 15:21
    avec ses produits,
  • 15:21 - 15:23
    on devient plus rentable,
  • 15:23 - 15:25
    plus innovateur,
  • 15:25 - 15:28
    vous aurez davantage d'employés
    passionnés par leur travail
  • 15:28 - 15:30
    et une communauté qui vous soutient.
  • 15:30 - 15:33
    C'est de tout cela que parle
    le manuel de l'anti-PDG.
  • 15:35 - 15:39
    Le trésor que j'ai trouvé
    dans cette usine,
  • 15:43 - 15:46
    la dignité du travail,
  • 15:46 - 15:47
    la force de caractère,
  • 15:47 - 15:49
    et l'humanité
  • 15:49 - 15:53
    sont les éléments que nous devons
    faire rayonner partout dans le monde.
  • 15:55 - 15:57
    Frères et sœurs,
  • 15:58 - 16:03
    il y a des femmes, des hommes
    et des régions partout dans le monde
  • 16:04 - 16:06
    qui sont abandonnés et oubliés.
  • 16:07 - 16:10
    Mais leur volonté reste forte.
  • 16:12 - 16:14
    Ils veulent une nouvelle chance.
  • 16:14 - 16:18
    Ils espèrent que quelqu'un
    leur offrira cette nouvelle chance.
  • 16:18 - 16:22
    Non pas pour reconstruire,
    mais pour construire en mieux.
  • 16:23 - 16:27
    Telle est la différence entre
    le retour sur investissement
  • 16:27 - 16:29
    et le retour sur la bienveillance.
  • 16:31 - 16:35
    Telle est la différence entre le bénéfice
  • 16:35 - 16:36
    et la vraie richesse.
  • 16:39 - 16:40
    Si cela peut arriver
  • 16:41 - 16:45
    dans une petite ville du nord de l'État
    de New York et dans l'Idaho,
  • 16:45 - 16:49
    ça peut arriver dans n'importe
    quelle ville du monde.
  • 16:50 - 16:53
    L'époque de construire
    des murs est révolue.
  • 16:53 - 16:56
    L'heure est venue de peindre des murs.
  • 16:56 - 16:58
    Je vous laisse le choix de la couleur.
  • 16:58 - 16:59
    Merci beaucoup.
  • 16:59 - 17:00
    (Applaudissements)
Title:
Le manuel de l'anti-PDG
Speaker:
Hamdi Ulukaya
Description:

Bénéfices, argent et actionnaires : les trois priorités de la plupart des entreprises aujourd'hui. Mais à quel coût ? Hamdi Ulukaya est le fondateur de Chobani. Il lance un plaidoyer auprès des dirigeants des entreprises dans le monde pour jeter aux orties les manuels d'affaires du passé. Il partage sa vision d'un « manuel de l'anti-PDG » qui met la priorité sur les femmes et les hommes, avant le bénéfice. À ses yeux, c'est précisément là que se situe la différence entre le bénéfice et la vraie richesse.

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English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
17:17
eric vautier approved French subtitles for The anti-CEO playbook
eric vautier edited French subtitles for The anti-CEO playbook
Anne-Sophie accepted French subtitles for The anti-CEO playbook
Anne-Sophie edited French subtitles for The anti-CEO playbook
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