Alfred Hitchcock Présente S03E28 Lamb to the Slaughter

Saison 3, Episode 28, Diffusé le 13/4/58

Un officier de police rentre du travail et annonce à son épouse qu'il la quitte, elle et leur enfant qui n'est pas encore né, car il est amoureux d'une autre femme.

Il m'a mis une amende pour stationnement sur la route à l'heure de pointe.

Je ne comprends pas. J'étais dans la file pour véhicules lents.

Je me suis arrêté au rayon condiments

où le magasin fait une promo

sur les Calories Basses Calories.

Le court-métrage de ce soir a un lien avec ce milieu.

Il s'appelle Lamb to the Slaughter.

Mais avant tout, le magasin veut que je vous montre

sa plus grande promo.

Bonjour mon chéri.

Quelque chose ne va pas?

On te harcèle encore avec le dossier Manetti?

C'est ce qui t'embête?

Essaye de ne pas y penser pour le moment.

Je déteste te voir fatigué et inquiet comme ça.

Mon chéri, retire ton manteau

et installe-toi confortablement, relaxe-toi.

Ne sortons pas dîner si tu ne veux pas.

Je vais appeler Molly et lui dire que tu es fatigué.

Tu veux?

Elle comprendra. Ça oui.

Je vais te préparer le souper à la maison.

Il y a de la viande dans le congélateur.

Je vais faire un rôti.

C'est long à cuire, mais peu importe.

Pendant la cuisson,

j'irais au marché du coin prendre des légumes.

Avant que je n'oublie,

la mère Keating m'a fait le test de l'anneau.

Tu sais, elle a attaché un anneau à un fil

et l'a suspendu au dessus de mon ventre.

Et devine! C'est un garçon.

Aucun doute là-dessus, m'a-t-elle dit.

Elle ne s'est jamais trompé.

N'est-ce pas formidable?

Où vas-tu?

Dans le garage, sortir la viande du congélateur.

Assis-toi. Juste une minute.

Patrick, qu'y-a-t-il?

Parle-moi.

Tu vas être bouleversée.

J'espère que tu ne m'en voudras pas trop.

Je ne pourrais jamais t'en vouloir.

La vérité, Mary, c'est que

je te quitte.

Tu m'entends?

Je te quitte.

Ce n'est pas possible.

Si.

De plus, je veux divorcer.

Je veux en épouser une autre.

C'est tout ce qu'il y a à dire.

Je l'aime et, elle m'aime.

Soyons raisonnables.

Calmes et raisonnables.

Je m'occuperais du divorce.

Naturellement, tu peux garder le bébé pour toi toute seule.

Je te donnerais de l'argent.

Pas beaucoup,

mais de quoi t'en sortir.

Je vais préparer le souper.

Le quoi?

Mais oui, tu dois souper mon chéri.

Je ne te laisserais pas partir sans avoir soupé.

Tu te sentiras mieux le ventre plein.

Que fais-tu?
Je pars.

Patrick, non.

Ne pars pas. Ce n'est pas possible.

Ah non?

Je ne te laisserais pas faire.

Non! Non! Non!

Pas la peine de s'énerver.

Je ne plaisante pas.

Arrêtes-moi, si tu peux.

Allô, Molly?

Ecoute, Patrick vient d'arriver. Il est exténué le pauvre.

Oui, il a eu une journée épouvantable.

Ça t'embête si nous ne venons pas ce soir?

Je savais que tu comprendrais.

Tu es un amour, Molly.

Non, rien de tout ça.

Il a travaillé trop dur, c'est tout.

Je te verrais peut-être ce week-end.

Oui, parfait.

A bientôt ma chère.

A bientôt.

Allô, opérateur?

Vite, passez-moi la police. Dépêchez-vous!

Il faut nous aider, Mrs Maloney.

Vous pouvez vous concentrer et me raconter?

Je vais essayer

de faire de mon mieux.

Alors dites-moi.

C'était comme ça quand vous êtes rentrée?

Oui.

Vous n'avez touché à rien?

Non, juste à Patrick.

Je suis rentré et je l'ai vu par terre et je...

Qu'avez-vous fait en le voyant?

Je me suis approche pour lui parler.

Puis j'ai vu qu'il était mort,

alors j'ai couru vers le téléphone.

Je vois.

Pouvez-vous me dire à quelle heure vous êtes sortie?

Il y a vingt minutes environ.

Il est 18h14.

Disons, entre 17 et 18 heures?

Oui, je pense.

Le releveur d'empreintes et le photographe arrivent.

Je veux les voir.

On a placé un homme devant et un autre derrière la maison.
Parfait.

Bon, écoutez les gars. Soyez rigoureux.

Prenez tout le temps nécessaire.
C'est le chef.

Mike, dis-leur ce qu'on veut.

Et prend des clichés avant que le médecin n'arrive,

et commence à déblayer les affaires. Vas-y.

Vous sortez souvent aussi tard?

Je suis désolé de devoir vous poser toutes ces questions.

Je comprends.

Et bien, non.

En fait, nous devions aller dîner chez des amis

mais Patrick avait l'air si fatigué

que j'ai appelé pour annuler.

Vous avez appelé qui?

Molly Vandenoord. Ils résident à South Street.

Au retour de votre mari,

est-ce qu'il avait l'air préoccupé?

Était-il inquiet de quelque chose en particulier?

Non, rien de particulier.

Seulement exténué.

Je vois.

Et à son retour...

pardonnez-moi!

Un coupable?
Non.

Tâchez de trouver quelque chose.

C'est sa femme?

Oui.

Emmenez-la plus loin.

Ok.

Allons dans une autre pièce.

Nous serons plus tranquilles pour parler.

Non. Je veux rester ici.

Laissez-moi rester. Ça va aller.

Vous avez quelque chose sur le feu?

Oui, c'était son souper.

Je croyais que vous n'aviez rien pour dîner.

N'était-ce pas la raison de votre sortie?

Oui, mais il me manquait les légumes.

J'avais déjà la viande.

J'ai toujours beaucoup de viande dans le congélateur.

Alors?

On dirait une bonne fracture.

Un seul coup, juste derrière la tête.

Avec quoi? Tu peux le savoir?

Jusqu'à un certain point, oui.

C'est certainement quelque chose de lourd,

mais non tranchant.

Du moins, je ne pense pas.

Ah? Pourquoi ça?

Regarde donc!

La peau du crâne n'est même pas écorchée.

C'était pas un marteau, par exemple.

Plutôt une grosse massue.

Une massue?

De la forme d'une massue.

Avec un bout lisse et rond.

Voilà ce que j'en dis.

A plus tard, Docteur.

Donnez-moi les résultats du labo au plus vite.

Pas de problème.

Vous avez relevé les empreintes sur le verre?

Oui.

Vous avez bien dit n'avoir rien remarqué de suspect chez votre mari

à son retour du travail?

Rien de particulier.

Il avait juste l'air exténué.

Je vois qu'il a pris un verre.

Il prenait toujours un verre après le travail.

Il y mettait du soda, non?

Oui. J'imagine.

Et de la glace.

Mmm-hmm.

Ce soir il l'a fait pur.

Et il avait toujours son manteau, n'est-ce pas?

Oui, je suppose.

Réfléchissez bien Mrs Maloney.

Il ouvre la porte.

Que fait-il en premier?

Il m'a embrassé.

Attendez! Pardonnez-moi pour toutes ces questions,

mais je veux savoir si votre mari était préoccupé

lorsqu'il est arrivé.

Vous êtes bien sûre qu'il vous a embrassé?

Ou c'est vous qui l'avez embrassé?

Il m'a embrassé.

Ok.

Il va par là-bas,

et se sert un whisky pur? C'est bien ça?

Mmm-hmm. Et bien...

Il ne prend jamais un verre avant d'enlever son manteau d'habitude?

Non, je ne pense pas..

Et vous n'avez pas pensé qu'il était préoccupé?

Je vous l'ai dit. Je pensais qu'il était très fatigué.

Vous savez ce que je pense? Qu'il était très angoissé.

Et en obtenant la raison, nous pourrons avancer.

J'aimerais pouvoir vous être plus utile.

Je veux aussi trouver l'arme du crime.

Mike!

Va dehors et passe le jardin au peigne fin.

Et fais-toi aider.

Cherche quelque chose. Prends des lampes de poche.

Je vais inspecter le reste de la maison.

D'accord.

Mrs. Maloney.

Oui?

Je ne pense pas que c'était prémédité,

ni que ce soit l'oeuvre d'un professionnel.

Selon moi, il y a eu une dispute.

Puis on a perdu son sang froid.

Et puis...

Peut-être qu'on a attrapé un objet à portée de main

et qu'on l'a utilisé pour frapper votre mari.

Je m'explique...

Si j'ai raison,

alors l'arme du crime se trouvait dans la maison.

Et c'est là que vous intervenez.

Tout d'abord,

manque-t-il quelque chose dans cette pièce

qui aurait pu servir au crime?

Prenez votre temps.

De quel type d'objet parlez-vous?

Disons une massue par exemple.

Une massue?

Vous voulez dire comme une batte de baseball?

Oui! C'est ça!

Nous n'avons pas ça chez nous.

Alors un cale-porte peut-être

ou un vase en métal... N'importe quoi.

Vous voyez ce que je veux dire?

Je pense, oui.

C'est que...

C'est difficile de se rappeler tout ce qu'il y a dans la maison.

Vous pourriez peut-être venir avec moi inspecter chaque recoin.

C'est bientôt fini?

Oui.

Vous avez quelle heure?

22h15.

Mrs. Maloney.

Oui?

Vous êtes sûre de ne pas vouloir

qu'on vous emmène chez Mrs. Vandenoord?

Non, merci.

Je ne veux pas bouger d'ici.

Allez au moins vous allonger.

Mike ou moi allons rester, alors ne vous en faites pas.

Oui. J'irais peut-être m'allonger.

Il y a quelque chose de louche.

Je t'écoute.

Je ne crois pas qu'il y ait eut de lutte.

Je pense qu'on a mis la pièce en désordre après

pour faire croire à une lutte.

Ah oui?

Je vais t'expliquer.

C'est impossible de matraquer un homme derrière la tête

en plein milieu d'une bagarre.

A moins qu'il n'y eut deux meurtriers.

C'est exact.

Mais ça m'étonnerait.

A moins qu'il ait été assommé dans la lutte

et que l'autre type l'ait frappé une fois au sol.

Personne ne l'a assommé.

Il n'a pas une seule ecchymose ou égratignure, sauf là où on l'a frappé.

Autre chose...

Il a toujours son pistolet sur lui?

Bien sûr.

Alors pourquoi ne l'a-t-il pas dégainé?

Tu veux savoir pourquoi?

Parce-qu'il n'était pas menacé.

Le meurtrier devait être une personne de son entourage.

Exactement.

Vous pensez que ça aurait pu être une femme?

Pourquoi cette question?

Et bien,

vous savez comme moi qu'il aimait beaucoup les femmes.

Je vois ce que tu veux dire.

Quoi qu'il en soit, il faut trouver l'arme du crime.

A-t-on pensé à éteindre ce four?

Ça doit être bien carbonisé maintenant.

Et bien même pas.

Même pas du tout.

C'est vraiment bizarre, non?

J'aurais cru qu'il tomberait en cendres.

Oui, moi aussi.

Vu la taille, c'est peut-être long à cuire.

C'est sûr que c'est gros.

Ça, pour être gros...

Voulez-vous l'éteindre pour moi,s'il-vous-plaît?

C'est parfait. Ce n'est pas gâché.

Je vois ça oui.

Je voulais vous offrir du café.

Vous devez être tellement fatigués tous les deux.

Pardonnez-moi de ne pas y avoir pensé plus tôt.

Ça ira, Madame.

Vous en faites pas pour nous.

Patrick m'en voudrait

de ne pas vous traiter comme des invités.

Il me disait toujours

combien il était reconnaissant

qu'on lui offre une tasse de café

quand il n'avait pas le temps de déjeuner.

Il disait que c'est la moindre des choses quand on essaye de vous aider.

C'est très gentil à vous.

Ecoutez,

vous devriez vous servir du rôti.

Oh non, nous ne pourrions pas.

Pas même en rêve.

On va nous ramener des sandwiches.

Je vous en prie, prenez du rôti.

Je vais devoir le jeter sinon.

Et vous, Madame?

Moi?

Je ne pourrai rien avaler, croyez-moi.

Partagez avec vos collègues.

Ils doivent être affamés,

surtout ceux qui sont dehors.

Faites-les entrer, et offrez-leur un repas bien chaud.

C'est de la très bonne viande, je vous assure.

Ça c'est de la viande!

La meilleure que j'ai mangé depuis des mois.

Elle a dit de tout finir, hein Jack?

Oui.

Je veux un morceau de peau bien croustillante.

Vous croyez que je peux ramener un os à mon chien?

Elle ne veut plus entendre parler de ce rôti, alors...

C'est parce qu'elle l'a préparé pour son défunt mari.

Il rate un sacré repas.

Pas si fort, les gars.

Tu as des pistes, Jack?

Pas vraiment.

Impossible de trouver l'arme du crime.

Le médecin pense que c'est une sorte de massue.

Tu veux dire, comme un club de golf?

Un truc lourd. Environ 3 ou 4 kgs.

Qui que ce soit, il ne doit plus

l'avoir avec lui maintenant.

Moi je pense que c'est encore ici.

C'est peut-être bien juste là sous notre nez.

Et voici comment ce bon vieux rôti échappe aux policiers.

Quant à Mary Maloney, elle aurai échappé la prison

si elle n'avait pas tenté la même chose sur son deuxième mari.

Malheureusement, il était tête en l'air

et avait oublié de brancher le congélateur.

La viande était aussi flexible que mon solde mensuel.

En parlant de soldes, c'est exactement ce que notre sponsor veut faire,

après quoi je reviendrais.

A présent, mesdames, messieurs,

nous qui travaillons pour la télévision

avons un mot technique pour cette partie du programme.

Nous l'appelons la fin.

Nous revenons la semaine prochaine avec une autre histoire...

J'y vais, je ne veux pas d'une autre amende. Bonne soirée.