Return to Video

Vous n'imaginez pas ma difficulté à donner cette présentation | Olivia Rueda | TEDxMadrid

  • 0:19 - 0:22
    Voyons si je peux expliquer
    ce que j'aimerais expliquer :
  • 0:22 - 0:25
    il y a huit ans, j'ai eu
    un accident vasculaire cérébral,
  • 0:25 - 0:27
    disons, une lésion.
  • 0:29 - 0:32
    Le médecin m'a dit : « Olivia,
    si tu veux, je vais t’expliquer,
  • 0:32 - 0:36
    tu as une lésion depuis toute petite,
  • 0:37 - 0:41
    mais c'est comme si tu avais un tigre.
  • 0:42 - 0:45
    Ce tigre est resté endormi pendant 40 ans,
  • 0:45 - 0:49
    il ne t'a posé aucun problème,
    tu ne savais même pas qu'il était là.
  • 0:49 - 0:57
    Il se trouve qu'il s'est réveillé
    et qu'il t'a donné une petite « frayeur ».
  • 0:58 - 0:59
    Si j'étais toi, je le tuerais. »
  • 1:00 - 1:03
    Pour cela, nous préparons une opération.
  • 1:03 - 1:05
    Une opération qui ne s'est
    pas bien passée,
  • 1:06 - 1:11
    je me suis levée
    avec le côté droit paralysé
  • 1:11 - 1:13
    et un problème de langage.
  • 1:14 - 1:17
    Je me suis réveillée
    sans pouvoir écrire, ni parler,
  • 1:19 - 1:22
    parce que j'avais la maladie de l'aphasie.
  • 1:22 - 1:24
    L'aphasie est une maladie très rare
  • 1:24 - 1:28
    parce que les gens qui l'ont
    ont un problème de langage,
  • 1:28 - 1:31
    par conséquent, personne
    ne parle de cette maladie.
  • 1:31 - 1:33
    (Rires)
  • 1:33 - 1:34
    C'est ce qu'il se passe.
  • 1:34 - 1:36
    De plus, ces gens sont chez eux,
  • 1:37 - 1:39
    ils ne peuvent pas parler avec leurs amis,
  • 1:39 - 1:41
    et ils se renferment de plus en plus,
  • 1:41 - 1:43
    et c'est une maladie difficile pour cela,
  • 1:43 - 1:46
    ça ne te fait pas mal, tu n'as rien,
  • 1:46 - 1:48
    mais tu ne peux pas l'expliquer.
  • 1:50 - 1:52
    Comment ça se passe dans mon cerveau ?
  • 1:53 - 1:55
    Comment ça fonctionne, pour moi ?
  • 1:55 - 1:59
    Parce qu'il y a des aphasies
    de différents types.
  • 1:59 - 2:00
    Dans mon cerveau, par exemple...
  • 2:01 - 2:03
    Vous, quand vous parlez,
  • 2:04 - 2:07
    vous passez d'une idée à une autre :
  • 2:07 - 2:11
    « Ce matin, j'ai assisté à
    une très bonne conférence
  • 2:11 - 2:13
    mais cet après-midi, je dois aller à... »
  • 2:13 - 2:15
    Et vous passez d'une idée à l'autre,
  • 2:15 - 2:20
    de A à B à C, et ça va très vite,
    comme sur une autoroute.
  • 2:21 - 2:24
    Dans notre cas, disons, dans le mien,
  • 2:24 - 2:26
    je n'ai pas d'autoroute.
  • 2:26 - 2:30
    J'ai une route nationale
    ou départementale,
  • 2:30 - 2:32
    en plus, il fait nuit et il pleut,
  • 2:32 - 2:35
    et des pierres sont tombées,
  • 2:35 - 2:41
    il y a eu un tremblement, un tsunami,
    et au final, j'arrive à l'idée B.
  • 2:41 - 2:44
    À la troisième, je ne sais plus ce que
    je voulais dire, évidemment.
  • 2:45 - 2:47
    En plus, c'est comme si...
  • 2:47 - 2:49
    Je me l'imagine aussi
    comme si c'était [ainsi] :
  • 2:49 - 2:53
    vous parlez rapidement, normalement,
  • 2:53 - 2:57
    et vous ne pensez pas que tout cela,
    vous l'expliquez avec des mots,
  • 2:57 - 3:03
    et pour ça, il y a quelqu'un
    dans notre cerveau qui choisit les mots,
  • 3:03 - 3:06
    parce qu'on est tellement concentré
    sur ce qu'on veut expliquer,
  • 3:06 - 3:10
    que tu ne te rends pas compte
    que tu dois utiliser le « de », le « te »,
  • 3:10 - 3:12
    le temps du verbe...
  • 3:12 - 3:17
    C'est qu'il y [a quelqu'un]
    derrière, dedans, qui...
  • 3:17 - 3:21
    fait un travail sans que
    personne ne le voit.
  • 3:24 - 3:30
    C'est comme un majordome qui sait,
    en plus, où sont les tiroirs de tes mots,
  • 3:31 - 3:33
    et en plus, il te les met sur un plateau,
  • 3:33 - 3:37
    il te les met dans la bouche
    et ils sortent de toi,
  • 3:37 - 3:43
    et en plus tu fais un discours
    qui, parfois, est beau et intelligent,
  • 3:44 - 3:45
    et tu n'as rien fait.
  • 3:45 - 3:48
    Dans mon cas, mon majordome
    est parti en vacances ou n'existe pas,
  • 3:48 - 3:50
    ou il fait la grève
    parce que je n'ai rien,
  • 3:50 - 3:51
    et donc, quand je parle,
  • 3:51 - 3:54
    j'ai besoin de me concentrer
    - comme maintenant -
  • 3:54 - 3:56
    sur le mot que je vais dire,
  • 3:56 - 4:00
    pas seulement les mots,
    mais « ce que je vais dire ».
  • 4:00 - 4:02
    Assez compliqué.
  • 4:02 - 4:05
    Une autre façon plus facile,
    comme l'a dit ma fille.
  • 4:05 - 4:08
    Elle a dit : « Nous avons tous
    les mots dans la tête
  • 4:08 - 4:10
    et ils sortent par la bouche,
  • 4:10 - 4:14
    [entre les deux] il y a une corde,
  • 4:15 - 4:16
    et celle de ma mère s'est cassée.
  • 4:16 - 4:20
    Le médecin a fait un nœud
    et elle doit apprendre à parler. »
  • 4:21 - 4:25
    Avant, je travaillais
    comme réalisatrice sur TV3.
  • 4:26 - 4:31
    Évidemment... ce qui était important
    pour moi, c'était la communication,
  • 4:31 - 4:34
    et évidement maintenant
    je ne peux plus le faire.
  • 4:35 - 4:38
    J'ai toujours un journal sur moi,
    avec des idées,
  • 4:38 - 4:43
    bon, ce n'est pas tellement un journal
    du genre « mon copain m'a quittée »,
  • 4:44 - 4:49
    j'ai écrit des idées qui me plaisaient,
    des choses qui m'intéressaient,
  • 4:49 - 4:51
    des projets...
  • 4:51 - 4:53
    c'était mon journal,
    normalement, chaque jour.
  • 4:55 - 5:00
    Quand je me suis levée, j'étais sur...
    - j'allais dire, sur le sofa ! -
  • 5:00 - 5:01
    (Rires)
  • 5:01 - 5:04
    sur le lit,
  • 5:04 - 5:06
    immobilisée,
  • 5:06 - 5:14
    j'ai essayé d'écrire à nouveau, c'était
    la première fois que j'essayais d'écrire.
  • 5:15 - 5:17
    Tu le compares et c'est assez lourd, non ?
  • 5:17 - 5:25
    Mais bon, ce n'est pas grave,
    ce n'est pas un drame,
  • 5:25 - 5:28
    ce n'est pas grave, parce que
    c'était il y a huit ans.
  • 5:28 - 5:31
    Je me suis un peu améliorée
    pendant ces huit ans,
  • 5:33 - 5:37
    j'ai fait beaucoup, beaucoup
    d'exercices et d'exercices,
  • 5:39 - 5:46
    j'ai même édité un livre,
    un bon livre, d'ailleurs.
  • 5:47 - 5:48
    (Rires)
  • 5:49 - 5:51
    Mais, voilà, je suis là.
  • 5:53 - 5:56
    L'orthophoniste m'a aussi beaucoup aidée.
  • 5:56 - 5:59
    Après deux ans passés avec elle,
    elle m'a dit :
  • 5:59 - 6:02
    « Olivia, il faut que tu essayes
    d'aller dans la vraie vie,
  • 6:02 - 6:04
    parce que ça n'a rien
    à voir avec les exercices,
  • 6:04 - 6:08
    tu peux être chez toi à faire
    des exercices, toujours plus d'exercices,
  • 6:08 - 6:10
    mais la vie n'a rien à voir avec ça. »
  • 6:11 - 6:14
    Je me suis [agrippée] à ses jambes :
    « Je ne veux pas y aller ! »
  • 6:14 - 6:15
    « Si, Olivia, sors. »
  • 6:15 - 6:24
    C'est vraiment difficile
    et bizarre de [sortir] à la vie.
  • 6:25 - 6:30
    À quoi peut ressembler la vie
    pour quelqu'un d'aphasique ?
  • 6:33 - 6:34
    Eh bien, dans mon cas,
  • 6:36 - 6:40
    par exemple,
    je fais des bêtises, vraiment.
  • 6:42 - 6:46
    Il y a deux ans, je me suis dit :
    « Maintenant, je veux écrire un journal »,
  • 6:47 - 6:49
    je vais essayer.
  • 6:49 - 6:53
    Pas pour écrire,
    mais avec des autocollants,
  • 6:54 - 6:59
    du papier et des dessins.
  • 7:01 - 7:04
    Il y a deux ans, je me suis acheté
    un nouveau carnet, beau, très cool.
  • 7:04 - 7:05
    Première page :
  • 7:05 - 7:10
    je vais au zoo avec mon fils,
  • 7:11 - 7:15
    je m'apprête à coller le billet d'entrée
    et je vois pour la première fois :
  • 7:15 - 7:23
    « une personne handicapée »
    et un tigre qui me regarde.
  • 7:23 - 7:26
    Voilà à quoi je ressemblais,
    ce qu'est ma vie,
  • 7:26 - 7:34
    ma vie est ainsi : un tigre dans la tête
    et en plus, je suis handicapée.
  • 7:34 - 7:39
    Comment vit une femme...sans langage ?
  • 7:40 - 7:42
    Eh bien, c'est un peu compliqué.
  • 7:43 - 7:46
    Parce que ma tête, par exemple,
  • 7:46 - 7:49
    Comme nous sommes pressés...
    tu vas acheter quelque chose au magasin.
  • 7:49 - 7:53
    Moi, la dernière fois, je suis allée
    à la poissonnerie pour des sardines.
  • 7:53 - 7:55
    Et donc, ils me demandent :
    « Des sardines comment ? »
  • 7:55 - 7:59
    Au lieu de dire : « Des sardines
    petites ou grandes », je dis « bleues ».
  • 7:59 - 8:01
    « Comment ça, des sardines bleues ? »
    (Rires)
  • 8:01 - 8:03
    Et bien sûr, tu cherches...
  • 8:03 - 8:05
    Un instant, un instant,
    je veux trouver le tiroir,
  • 8:05 - 8:10
    où est le tiroir du « bleues »,
    du « petites » ou « grandes » !
  • 8:10 - 8:11
    mais c'est sorti comme ça.
  • 8:12 - 8:15
    Ou, par exemple, ils me disent...
  • 8:16 - 8:23
    C'est sûr que tu es avec des personnes
    qui ne savent pas que tu es aphasique.
  • 8:23 - 8:25
    Mes enfants me comprennent.
  • 8:25 - 8:30
    Par exemple, quand tu leur dis : « Allez,
    mettez les céréales, on va au collège »,
  • 8:30 - 8:32
    Lui sait déjà que tu veux dire
    « les chaussettes »,
  • 8:32 - 8:35
    mais il ne dit rien, peu importe,
  • 8:35 - 8:37
    parce que je mesure ce que je dis :
  • 8:37 - 8:46
    chaussettes ? Chaussettes, chaussettes...
    avec c... ceram.... plusieurs syllabes...
  • 8:47 - 8:50
    C'est comme sur Google ou Whatsapp
    quand ils terminent les mots,
  • 8:50 - 8:54
    tu tapes le mot et tu dis :
    « Allez, chaussettes »
  • 8:54 - 8:56
    (Rires et applaudissements)
  • 8:59 - 9:00
    Venons-en aux nombres.
  • 9:00 - 9:03
    Quand il s'agit des nombres,
    c'est un peu lourd,
  • 9:03 - 9:06
    je ne savais pas combien de fois
    on te demandait ta CNI dans la vraie vie.
  • 9:06 - 9:07
    (Rires)
  • 9:07 - 9:12
    On te la demande pour tout,
    par exemple, pour venir ici : CNI.
  • 9:12 - 9:16
    Au final, je n'ai plus aucune... carte,
  • 9:16 - 9:19
    parce que j'ai du mal à savoir
    où est la CNI,
  • 9:19 - 9:22
    tu dois porter le permis sur toi
  • 9:22 - 9:24
    et ils te regardent en pensant :
  • 9:24 - 9:26
    « La pauvre,
    elle ne connaît pas son numéro. »
  • 9:29 - 9:32
    Par exemple, parfois,
    on m'appelle à la maison :
  • 9:33 - 9:36
    « Olivia ? Un paquet de la Poste. »
  • 9:37 - 9:40
    Je dis : « Oh non, il va demander ma CNI,
    où est ma carte ? »
  • 9:40 - 9:41
    Je vais la chercher...
  • 9:41 - 9:45
    il arrive et dit : « Olivia ? »
  • 9:45 - 9:47
    Je réponds :
    « Non, je suis la femme de ménage.
  • 9:47 - 9:49
    - Le nom ?
    - Nancy.
  • 9:49 - 9:50
    (Rires)
  • 9:50 - 9:53
    CNI ? Je l'ai inventée !
  • 9:54 - 9:59
    Tu signes, tu fermes
    et tu dis : « Génial ! »
  • 9:59 - 10:01
    (Rires et applaudissements)
  • 10:05 - 10:09
    Il y a aussi des fois où
    des choses sensées sortent de ta tête.
  • 10:09 - 10:14
    Par exemple, je suis née
    à Barcelone, d'accord.
  • 10:15 - 10:16
    Enfin, « d'accord », non...
  • 10:16 - 10:17
    (Rires)
  • 10:17 - 10:19
    je suis née à Barcelone,
  • 10:19 - 10:23
    et je parle deux langues,
  • 10:24 - 10:25
    mais l'orthophoniste m'a dit :
  • 10:25 - 10:27
    « Olivia, nous allons commencer par une. »
  • 10:27 - 10:28
    (Rires)
  • 10:29 - 10:33
    Comme mes parents parlent le castillan,
    eh bien, allez : castillan !
  • 10:34 - 10:37
    Mais, par moment, je l'oublie un peu,
    je sais que, là, c'est du catalan.
  • 10:38 - 10:39
    Ça y est, c’est bon, c’est...
  • 10:40 - 10:41
    Il est là.
  • 10:41 - 10:44
    Mais, par exemple,
    je vais dans un magasin,
  • 10:44 - 10:47
    ils commencent à m'expliquer des choses,
  • 10:47 - 10:52
    je leur réponds :
    « Que voulez-vous ? Et quand ? »
  • 10:52 - 10:57
    Une discussion, disons,
    ni philosophique, ni très longue.
  • 10:57 - 10:59
    Mais tu sors du magasin et tu te dis :
  • 10:59 - 11:02
    « Zut, mais si, j'ai parlé en catalan,
    comment est-ce possible ! »
  • 11:02 - 11:04
    Certes, ce n'est arrivé
    qu'une seule fois, mais bon.
  • 11:04 - 11:05
    (Rires)
  • 11:05 - 11:08
    Mais je sais que l'idée est là.
  • 11:08 - 11:10
    Si je cherche, je peux le trouver.
  • 11:11 - 11:14
    Je trouve toujours la maladie.
  • 11:14 - 11:17
    La maladie est toujours présente.
  • 11:18 - 11:22
    Et la maladie ne m'a servi à rien,
    je déteste la maladie,
  • 11:22 - 11:25
    ça ne me rend pas meilleure pour autant.
  • 11:25 - 11:31
    Je ne vais pas sortir maintenant et dire :
    « Quelle belle journée, merci ! »
  • 11:31 - 11:36
    Parce que non, elle ne m'a pas
    aidée du tout, je déteste la maladie.
  • 11:36 - 11:38
    (Applaudissements)
  • 11:43 - 11:49
    Ce qui est encore pire,
    c'est l'auto-assistance,
  • 11:49 - 11:51
    moi, ça ne m'a pas aidée, mais bon.
  • 11:51 - 11:54
    Il y a des personnes à qui ça plaît,
    elles s'aident elles-mêmes, très bien.
  • 11:54 - 11:56
    Mais, moi, ça ne m'a pas plu.
  • 11:56 - 12:00
    Peut-être que ça aurait aidé
    ma famille ou mes amis
  • 12:00 - 12:07
    d'avoir un livre intitulé :
  • 12:08 - 12:10
    « Comment être l'amie d'une aphasique »,
  • 12:10 - 12:14
    limitée, en plus, parce que
    les aphasiques sont limités,
  • 12:14 - 12:18
    parce que nous économisons
    tout le temps nos mots.
  • 12:18 - 12:18
    (Rires)
  • 12:18 - 12:24
    Normalement, si tu dis : « Vous pouvez me
    donner un verre d'eau, s'il vous plaît ? »
  • 12:24 - 12:26
    Et toi, tu dis : « Eau ! »
  • 12:26 - 12:27
    (Rires)
  • 12:27 - 12:29
    C'est vrai, nous sommes limités.
  • 12:31 - 12:33
    Limités, mais pas bêtes.
  • 12:34 - 12:42
    Ce que m'a déjà dit mon orthophoniste,
    Esther, qui est très intelligente :
  • 12:43 - 12:47
    « Chaque jour, tu dois te répéter :
    'Je ne suis pas bête' »,
  • 12:47 - 12:52
    parce que c'est très compliqué de ne pas
    être bête quand on ne connaît pas sa CNI,
  • 12:52 - 12:55
    tu ne sais rien dire,
    tu ne peux rien expliquer...
  • 12:56 - 13:00
    Vraiment, ça donne
    l'impression d'être bête.
  • 13:01 - 13:05
    Bête, et par moment, y compris moi,
  • 13:05 - 13:11
    je peux penser que nous pouvons
    être un peu intelligents,
  • 13:11 - 13:13
    parce que quand tu ne parles pas,
  • 13:14 - 13:18
    comme tu n'as pas besoin de parler,
    parce que tu n'as pas les solutions,
  • 13:18 - 13:23
    parce que comme tout est rapide,
    tu n'y arrives pas, et donc, tu te tais.
  • 13:24 - 13:33
    Et tu te mets à penser...
    à écouter, à écouter, à écouter...
  • 13:34 - 13:36
    et tu vois des choses intéressantes,
    écouter, c'est très bien
  • 13:36 - 13:39
    parce que tu vois les choses différemment,
  • 13:39 - 13:46
    parce que tu vois des gens
    un peu... effrontés ou bêtes.
  • 13:47 - 13:54
    Tu vois des choses parce qu'avant
    tu pensais à ta solution...
  • 13:54 - 13:55
    dans la discussion,
  • 13:55 - 13:58
    et plus maintenant, tu as quitté ce rôle.
  • 13:59 - 14:02
    Et avec les gens
    qui ne te connaissent pas,
  • 14:02 - 14:08
    comme tu ne parles pas, tu passes pour :
    « Quelle fille intéressante. »
  • 14:08 - 14:09
    (Rires)
  • 14:09 - 14:09
    Tu as un air
  • 14:09 - 14:10
    (Rires)
  • 14:10 - 14:13
    qui leur fait dire :
    « Quelle fille super. »
  • 14:13 - 14:18
    Et avec les amis,
    comme tu ne travailles pas
  • 14:18 - 14:21
    et que tu écoutes, ils t'appellent
  • 14:21 - 14:24
    et tu restes avec plus de monde
    pour parler.
  • 14:24 - 14:25
    (Rires)
  • 14:25 - 14:29
    Et comme ces gens oublient
    que tu es malade,
  • 14:30 - 14:34
    ils te parlent et te disent :
    « Tu écoutes bien,
  • 14:34 - 14:36
    (Rires)
  • 14:36 - 14:37
    très attentive. »
  • 14:38 - 14:39
    Bon, merci à tous.
  • 14:39 - 14:41
    Comme vous l'avez fait...
  • 14:41 - 14:48
    Je vous recommande d'écouter, c'est bien
    parce que vous apprendrez plus,
  • 14:49 - 14:52
    et vos amis vous remercieront.
  • 14:52 - 14:54
    Merci à tous.
  • 14:54 - 14:57
    (Applaudissements)
Title:
Vous n'imaginez pas ma difficulté à donner cette présentation | Olivia Rueda | TEDxMadrid
Description:

Olivia Rueda a une vocation : raconter des histoires. C'est ce qu'elle faisait quand elle réalisait des programmes de télévision jusqu'au jour où elle est devenue aphasique suite à un AVC et qu'elle a dû apprendre à parler et à écrire pour la deuxième fois de sa vie. L'importance du langage et sa lutte contre la maladie et pour retrouver sa vocation sont au coeur de son livre « Vous n'imaginez pas ma difficulté à écrire cela » (Blackie Books) et sa présentation à TEDxMadrid.

Réalisateur: Daniel Goldmann Editeur: Xavi Fortino Chef opérateur: Josep Fernández, Xavi Fortino, David Ramos, Nacho Valentín, Diego García, María López Aud: Daniel Davidson Runner: Conchi Gascón Produit par: Manilafilms.com
Son et lumière: Equipo técnico Teatro Fernán Gómez Centro Cultural de la Villa
Scénographie: Teje la araña (tejelarana.com)
Conception Graphique Animée METAMORPHOSIS: Alvaro León (alvaroleon.com) Musique METAMORPHOSIS: 6 Ghosts I par Nine Inch Nails (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/us/) Conception sonore et audio mix METAMORPHOSIS: Francisco Mejía (pararayos.tv)

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

more » « less
Video Language:
Spanish
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:08

French subtitles

Revisions