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Pourquoi j'ai arrêté de regarder du porno | Ran Gavrieli | TEDxJaffa 2013

  • 0:18 - 0:21
    J'ai arrêté de regarder du porno
    pour deux raisons.
  • 0:21 - 0:22
    La première était que
  • 0:22 - 0:29
    le porno a amené tant de colère
    et de violence dans mes fantasmes,
  • 0:29 - 0:33
    et c'était une colère et une violence
    qui n'étaient pas là à l'origine.
  • 0:33 - 0:36
    Et je ne les voulais plus en moi,
  • 0:36 - 0:37
    ce n'était pas moi,
  • 0:37 - 0:41
    et j'ai décidé simplement d'y mettre fin.
  • 0:41 - 0:44
    Plus facile à dire qu'à faire
    comme j'ai réalisé plus tard...
  • 0:44 - 0:46
    La seconde raison était que
  • 0:46 - 0:49
    j'en suis venu à réaliser que
  • 0:49 - 0:52
    simplement en regardant du porno,
    j'étais devenu actif,
  • 0:52 - 0:54
    et créais une demande
    de prostitution filmée,
  • 0:54 - 0:58
    car c'est ce qu'est vraiment le porno :
    de la prostitution filmée.
  • 0:58 - 1:00
    « Pornē » veut dire prostituée,
  • 1:00 - 1:02
    « graphia », documentation.
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    Et la prostitution n'est
    le rêve d'enfance de personne,
  • 1:05 - 1:10
    elle résulte toujours de difficultés
    et de détresse.
  • 1:10 - 1:12
    Je m'en suis rendu compte progressivement,
  • 1:12 - 1:16
    faisant du volontariat auprès d'hommes
    et de femmes prostitués,
  • 1:16 - 1:18
    certains victimes du
    trafic d'êtres humains,
  • 1:18 - 1:21
    dans les bordels, sous les ponts
    ou dans les coins de rue.
  • 1:21 - 1:24
    Mais pas de besoin de faire
    ça pour comprendre
  • 1:24 - 1:29
    comment ce système du porno
    et de la prostitution marche.
  • 1:29 - 1:32
    Car le porno est un genre,
  • 1:32 - 1:35
    ce n'est pas de l'érotisme
    ni une image saine de la sexualité,
  • 1:35 - 1:39
    c'est basé sur la domination
    de l'homme sur la femme,
  • 1:39 - 1:42
    la sujétion des femmes.
  • 1:42 - 1:46
    Pas seulement dans la pratique sexuelle
    mais comme une manière d'être.
  • 1:46 - 1:51
    Une hiérarchie des sexes
    à l'échelle mondiale.
  • 1:51 - 1:56
    Si on demandait au porno
  • 1:56 - 1:58
    comment il caractérise
    quelque chose de sexuel.
  • 1:58 - 2:01
    « Qu'est-ce qui définit
    quelque chose de sexuel ? »
  • 2:01 - 2:03
    Le porno se moquerait de nous.
  • 2:03 - 2:04
    « Ce qui est sexuel ?
  • 2:04 - 2:06
    Tout ce que l'homme trouve excitant... »
  • 2:06 - 2:09
    Les hommes trouvent ça excitant
    d'étrangler une femme ?
  • 2:09 - 2:13
    De faire l'amour brutalement sans toucher,
    sans un baiser, sans une caresse ?
  • 2:13 - 2:16
    Alors c'est sexuel.
  • 2:16 - 2:21
    Ça excite les hommes de voir
    une femme ou un enfant pleurer ?
  • 2:21 - 2:22
    C'est sexuel.
  • 2:22 - 2:25
    Ça excite les hommes
    de violer une femme ?
  • 2:25 - 2:27
    Eh bien alors c'est sexuel.
  • 2:27 - 2:30
    Dans toute galerie pornographique
    de base sur internet,
  • 2:30 - 2:32
    on peut trouver la catégorie viol,
  • 2:32 - 2:40
    juste à côté d'humiliation,
    domination, crime, etc.
  • 2:40 - 2:44
    Comme si le porno classique n'était pas
    déjà rempli de tous ces motifs,
  • 2:44 - 2:48
    même dans ses versions les plus softs.
  • 2:48 - 2:52
    Ce que le porno nous montre 80%,
    peut être 90% du temps,
  • 2:52 - 2:55
    c'est du sexe sans utiliser les mains.
  • 2:55 - 2:58
    Ce n'est pas notre désir authentique.
  • 2:58 - 3:02
    Pardon, je vois vos réactions, je répète :
    du sexe sans utiliser les mains. Ok...
  • 3:02 - 3:06
    Si vous n'allez pas arrêter le porno
    alors la prochaine fois que vous regardez,
  • 3:06 - 3:10
    regardez comme la caméra n'essaye pas,
  • 3:10 - 3:13
    en aucun cas, de capturer
    des activités sensuelles normales
  • 3:13 - 3:16
    comme les caresses, les baisers
    ou les câlins.
  • 3:16 - 3:21
    Non... Ce qui intéresse la caméra,
    c'est la pénétration.
  • 3:21 - 3:25
    Donc la composition classique va être
    un homme et une femme,
  • 3:25 - 3:28
    avec un peu de chance
    seulement une femme...
  • 3:28 - 3:30
    Son pénis est en elle.
  • 3:30 - 3:33
    Ne soyez pas pointilleux,
    ce n'est pas important où en elle,
  • 3:33 - 3:35
    le pénis est quelque part en elle, ok ?
  • 3:35 - 3:37
    Et dans le but de ne pas bloquer la caméra
  • 3:37 - 3:41
    pour faire ce très gros plan
    sur la pénétration,
  • 3:41 - 3:44
    il se tient les mains derrière le dos
    la plupart du temps.
  • 3:44 - 3:48
    Et la femme est dans cette
    position inconfortable,
  • 3:48 - 3:50
    et elle doit manœuvrer le pénis en elle,
  • 3:50 - 3:53
    sans altérer sa coiffure ni son maquillage
  • 3:53 - 3:56
    qui ont demandé du temps
    et donc de l'argent,
  • 3:56 - 3:59
    sans déranger le mouvement agressif
    de l'homme ni le champ de la caméra.
  • 3:59 - 4:02
    Donc nous avons deux personnes
    qui font l'amour,
  • 4:02 - 4:06
    dans différentes
    positions acrobatiques,
  • 4:06 - 4:10
    mais qui font l'amour avec
    pour seules parties du corps en contact
  • 4:10 - 4:14
    le pénis et la partie pénétrée.
  • 4:14 - 4:15
    Sans les mains...
  • 4:15 - 4:19
    J'ai parlé, peut être 250-300 fois par an,
  • 4:19 - 4:21
    à des soldats, des étudiants, etc.
  • 4:21 - 4:26
    Personne n'est jamais venu me dire :
    « Ran, tu sais, ce sexe sans les mains,
  • 4:26 - 4:29
    c'était mon désir authentique,
    quand j'avais 11-12 ans,
  • 4:29 - 4:31
    je ne pensais pas à embrasser
    ni à toucher,
  • 4:31 - 4:32
    Je n'étais pas curieux de ça.
  • 4:32 - 4:35
    C'était directement la pénétration
    qui me venait à l'esprit. »
  • 4:35 - 4:37
    Personne n'a jamais dit ça...
  • 4:37 - 4:41
    Avant le porno... Après le porno ?
  • 4:41 - 4:44
    Dans mes fantasmes personnels,
    avant de regarder du porno,
  • 4:44 - 4:46
    il y avait toujours un récit fort,
  • 4:46 - 4:49
    et c'était à propos de sensualité
    et de mutualité.
  • 4:49 - 4:56
    J'imaginais toujours ce que j'allais dire,
    ce que la personne pourrait me répondre,
  • 4:56 - 4:59
    ce que j'allais répondre à mon tour.
  • 4:59 - 5:01
    Dans la vrai vie, ça n'a jamais
    marché comme prévu,
  • 5:01 - 5:05
    mais ce qui était important,
    ce qui m'excitait dans mon imagination,
  • 5:05 - 5:07
    c'était le contexte, l'endroit
    où ça se passerait,
  • 5:07 - 5:11
    les circonstances qui nous avaient
    conduits à nous retrouver seuls,
  • 5:11 - 5:13
    elle et moi, soudainement.
  • 5:13 - 5:19
    Comment cette chimie entre nous
    allait émerger, étape par étape...
  • 5:19 - 5:21
    C'était super important.
  • 5:21 - 5:23
    Avant le porno...
  • 5:23 - 5:27
    Après être habitué à un porno régulier...
  • 5:27 - 5:31
    Ça subjugue votre esprit
    et envahit votre cerveau.
  • 5:31 - 5:34
    Et j'ai perdu ma capacité à imaginer.
  • 5:34 - 5:37
    Ce qui veut dire que je me suis retrouvé,
    sans être trop explicite,
  • 5:37 - 5:40
    à essayer de me masturber
    juste en fermant les yeux,
  • 5:40 - 5:42
    essayant désespérément de fantasmer
    de quelque chose d'humain,
  • 5:42 - 5:46
    et n'y arrivant pas car mon esprit
    était bombardé de toutes sortes
  • 5:46 - 5:49
    d'images de femmes agressées, dépendantes
  • 5:49 - 5:53
    et forcées de feindre de prendre du plaisir
    dans des rituels diaboliques de sperme.
  • 5:53 - 5:56
    Donc...
  • 5:56 - 5:59
    C'est ça, le résultat.
  • 5:59 - 6:02
    Nous sommes tous
    vulnérables à la pornographie.
  • 6:02 - 6:03
    Pas seulement les jeunes.
  • 6:03 - 6:06
    Et je pense que nous devrions
    faire très attention,
  • 6:06 - 6:11
    pas seulement à ce que nous absorbons
    en termes de nutrition,
  • 6:11 - 6:13
    mais aussi ce que notre esprit absorbe.
  • 6:13 - 6:15
    Tout ce que regardons nous submerge.
  • 6:15 - 6:19
    Voici un exemple non lié à la sexualité :
  • 6:19 - 6:21
    la dernière fois, je rentrais chez moi,
  • 6:21 - 6:24
    et ma chère et tendre
    regardait une émission stupide.
  • 6:24 - 6:28
    C'était un concours de karaoké,
    celui avec les chaises qui tournent.
  • 6:28 - 6:31
    On n'a pas de télé à la maison
  • 6:31 - 6:38
    mais c'est seulement pour se faire voir
    comme des gens intelligents et profonds.
  • 6:38 - 6:41
    Jamais entendu parler de ça.
  • 6:41 - 6:43
    Mastectomie qui ? Angelina ?
  • 6:43 - 6:45
    Non, on n'a pas la télé chez nous.
  • 6:45 - 6:48
    On regarde toutes les bêtises qu'on peut.
  • 6:48 - 6:50
    Elle ou moi, on ne contemple pas la vie.
  • 6:50 - 6:51
    On télécharge.
  • 6:51 - 6:53
    Et on télécharge toute la télé poubelle.
  • 6:53 - 6:56
    J'ai regardé cette émission de karaoké
    pendant 20 minutes,
  • 6:56 - 6:58
    et c'était tellement soporifique...
  • 6:58 - 7:00
    Ils passaient leur temps à parler.
  • 7:00 - 7:04
    J'ai perdu patience après 20 minutes
    et je suis parti me laver,
  • 7:04 - 7:06
    et la partie intéressante
    est dans la douche.
  • 7:06 - 7:10
    Parce que je me suis retrouvé
    dans l'état le plus pathétique possible.
  • 7:10 - 7:12
    Je vais le partager avec vous.
  • 7:12 - 7:14
    Je veux sentir que vous m'acceptez
    et que vous m'aimez,
  • 7:14 - 7:18
    donc on va partager ce moment
    et vous devez l'accepter.
  • 7:18 - 7:22
    Je ne sais pas combien de temps
    il s'était écoulé : 5, 7, 10 minutes,
  • 7:22 - 7:25
    avant de réaliser que j'étais sous l'eau,
  • 7:25 - 7:32
    à réfléchir intensément à ce
    que serait ma chanson pour les auditions.
  • 7:32 - 7:35
    Quelque chose de profond pourtant !
  • 7:35 - 7:37
    Je ferai pas du Rihanna ou du Lady Gaga.
  • 7:37 - 7:41
    Je chanterai Como Un Pájaro Libre
    de Mercedes Sosa.
  • 7:41 - 7:42
    Je ferai une reprise de
  • 7:42 - 7:45
    Blind Willie McTell de Bob Dylan.
  • 7:45 - 7:47
    Est-ce que ça n'est pas profond ça ?
  • 7:47 - 7:49
    Puis j'ai réalisé que j'étais idiot
  • 7:49 - 7:52
    car je n'ai jamais eu de talent
    pour la musique.
  • 7:52 - 7:57
    Pire que ça, je n'ai jamais voulu être
    un musicien, un chanteur ou un auteur.
  • 7:57 - 8:01
    Ça n'a jamais fait partie
    de mes rêves, ok ?
  • 8:01 - 8:02
    Mais je suis humain.
  • 8:02 - 8:04
    J'avais regardé cette émission,
  • 8:04 - 8:06
    c'était dans mon cerveau
    pour un moment.
  • 8:06 - 8:09
    Donc si on prend cet exemple,
    on peut essayer d'estimer
  • 8:09 - 8:12
    l'impact de 20 minutes
    à regarder quelque chose,
  • 8:12 - 8:18
    comme ça envahit notre esprit
    et altère nos désirs.
  • 8:18 - 8:21
    Essayons juste d'imaginer,
    comme je vais vous en faire part,
  • 8:21 - 8:25
    l'impact de 20 minutes à regarder du porno
    une ou deux fois par semaine,
  • 8:25 - 8:28
    rien d'exagéré.
  • 8:28 - 8:30
    Ça nous submerge.
  • 8:30 - 8:33
    Et le porno est dans nos foyers,
  • 8:33 - 8:38
    qu'on le veuille ou non, et selon moi,
    c'est contraire à notre bien-être.
  • 8:38 - 8:41
    Du fait qu'en occident,
    internet est omniprésent,
  • 8:41 - 8:43
    dans presque tous les portables,
  • 8:43 - 8:48
    on a 90% des jeunes de 12 ans
    qui regardent régulièrement du porno.
  • 8:48 - 8:53
    Et ça a un effet addictif
    ainsi qu'un effet paralysant.
  • 8:53 - 8:56
    Addictif car on développe une dépendance.
  • 8:56 - 8:58
    Et c'est paralysant car,
  • 8:58 - 9:03
    principalement pour les garçons, le porno
    nous explique qu'en tant qu'homme,
  • 9:03 - 9:06
    on ne vaut quelque chose au niveau sexuel
  • 9:06 - 9:10
    qu'en ayant un gros pénis
    et une érection éternelle.
  • 9:10 - 9:11
    Selon le porno,
  • 9:11 - 9:15
    être un bon partenaire sexuel n'a
    rien à voir avec être sensuel, passionné,
  • 9:15 - 9:18
    attentif, généreux, bien coordonné,
  • 9:18 - 9:19
    rien de tout ça.
  • 9:19 - 9:24
    C'est seulement avoir un gros pénis
    et une érection sans fin,
  • 9:24 - 9:26
    ce que nous n'avons pas.
  • 9:26 - 9:28
    Donc les garçons deviennent paralysés
  • 9:28 - 9:31
    et s'ils ne le deviennent pas
    en regardant du porno,
  • 9:31 - 9:34
    ils deviennent imitateurs
    de ce qu'ils ont vu,
  • 9:34 - 9:36
    ils deviennent donc des « agresseurs ».
  • 9:36 - 9:39
    Agresseurs même si les émotions sont là.
  • 9:39 - 9:45
    Il y a tellement d'abus sexuels
    de nos jours, dans l'intimité,
  • 9:45 - 9:49
    et que nous percevons de l'extérieur
    comme de belles histoires d'adolescents
  • 9:49 - 9:52
    ou comme une saine relation entre adultes.
  • 9:52 - 9:54
    Car nous ne parlons pas vraiment de sexe,
  • 9:54 - 9:56
    on le voit juste partout,
    on en parle pas vraiment.
  • 9:56 - 10:00
    Donc ce qu'il se passe dans
    l'intimité de certaines chambres,
  • 10:00 - 10:03
    ce sont des mutations
    des pratiques sexuelles.
  • 10:03 - 10:05
    En parlant de femmes,
    mais ce n'est que ça.
  • 10:05 - 10:08
    Les jeunes filles reçoivent le message,
  • 10:08 - 10:10
    et pas seulement venant du porno,
  • 10:10 - 10:13
    mais d'une culture populaire
    influencée par le porno,
  • 10:13 - 10:18
    avez-vous vu des clips de Miley Cirus,
    Lady Gaga, la publicité ?
  • 10:18 - 10:20
    C'est du porno avec des vêtements.
  • 10:20 - 10:23
    Donc les filles ont cette notion
    qui dit que pour mériter l'amour,
  • 10:23 - 10:27
    il faut d'abord mériter
    d'être désirable sexuellement,
  • 10:27 - 10:32
    et être désirable sexuellement maintenant
    est presque comme être une star du porno.
  • 10:32 - 10:36
    J'ai travaillé dans des dizaines de lycées
    ou des écoles secondaires.
  • 10:36 - 10:39
    Dans absolument toutes ces écoles,
  • 10:39 - 10:42
    j'ai trouvé des filles
    qui à un certain moment
  • 10:42 - 10:45
    ont accepté d'être filmée
    en situation intime
  • 10:45 - 10:47
    parce qu'elles voulaient
    faire plaisir à un garçon
  • 10:47 - 10:49
    pour lequel elles avaient des sentiments.
  • 10:49 - 10:52
    Et ce garçon avait détourné sa confiance.
  • 10:52 - 10:54
    A chaque fois la même histoire :
  • 10:54 - 10:57
    il poste le document
    sur WhatsApp ou sur internet
  • 10:57 - 11:01
    et personne ne lui dit rien
    ou ne lui fait la morale.
  • 11:01 - 11:06
    Mais c'est toujours les filles
    qui souffrent de honte et mortification.
  • 11:06 - 11:08
    Elles changent d'école,
    elles font une dépression en général...
  • 11:08 - 11:10
    Elles peuvent changer de ville
  • 11:10 - 11:12
    et toujours être hantées
    sur les réseaux sociaux.
  • 11:12 - 11:17
    Elles développent des dépressions,
    de graves troubles de l'alimentation,
  • 11:17 - 11:20
    comme s'il n'y avait pas assez de raisons
  • 11:20 - 11:23
    dans nos cultures de développer
    des troubles de l'alimentation...
  • 11:23 - 11:25
    Elles deviennent isolées socialement,
  • 11:25 - 11:27
    certaines d'entre elles,
  • 11:27 - 11:32
    comme Amanda Todd -paix à son âme-,
    certaines en viennent à se suicider.
  • 11:32 - 11:35
    Car elles n'éprouvent plus d'intérêt
    pour la vie ou pour elles-mêmes.
  • 11:35 - 11:39
    Donc le porno n'est pas
    seulement dans nos maisons,
  • 11:39 - 11:41
    c'est un problème d'ordre général.
  • 11:41 - 11:44
    Ce n'est pas un phénomène
    mineur dans la société.
  • 11:44 - 11:47
    C'est une question
    de vie ou de mort parfois.
  • 11:47 - 11:50
    Principalement pour les gens
    du milieu pornographique
  • 11:50 - 11:54
    car le porno n'est pas une concrétisation
    de la liberté de la parole,
  • 11:54 - 11:56
    de liberté de choix professionnel, blabla,
  • 11:56 - 11:59
    Non. C'est de l'exploitation sexuelle,
  • 11:59 - 12:02
    travaillant main dans la main
    avec le trafic humain, le viol,
  • 12:02 - 12:04
    le proxénétisme et le harcèlement sexuel.
  • 12:04 - 12:11
    Pour chaque star du porno avec un contrat
    ou une compagnie de production,
  • 12:11 - 12:16
    il y a des milliers de filles
    qui ne survivent pas à ce milieu.
  • 12:16 - 12:18
    Littéralement, elles ne survivent pas.
  • 12:18 - 12:23
    L'industrie du sexe les mâche
    et les recrachent dans des bordels,
  • 12:23 - 12:26
    dans les rues, l'escorting,
  • 12:26 - 12:29
    les salons de massage
    avec fin heureuse, ou malheureuse,
  • 12:29 - 12:30
    ça dépend à qui on demande.
  • 12:30 - 12:31
    Et je ne rigole pas,
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    C'est tout le spectre de la prostitution.
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    Tellement parmi elles
    n'atteignent pas les 50 ans.
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    Je parle de pays où l’espérance
    de vie est de 75, 76 ans maintenant.
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    Elles n'atteignent pas les 50 ans.
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    4 raisons principales :
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    drogue, MST
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    -Maladies Sexuellement Transmissibles-,
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    assassinat par un client,
    un proxénète ou un petit ami,
  • 12:57 - 13:00
    et la dernière raison est donc le suicide.
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    Car si tu es une prostituée,
    caméra ou pas caméra,
  • 13:04 - 13:07
    tu es dans une situation qu'on
    pourrait appeler une mort sociale.
  • 13:07 - 13:09
    On s'est tous assis à table avec des gens
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    qui probablement, avaient été clients,
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    qui sont déjà allés dans des bordels,
    une fois ou deux au moins.
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    On ne s'assoit jamais à table
    avec une prostituée,
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    pas si on sait qu'elle en est une.
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    Donc c'est ça, la mort sociale.
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    Ce n'est pas glamour, pas du tout.
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    Et quand je suis dans ma chambre
    et que je regarde du porno,
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    même sans payer, pas besoin de payer,
    c'est gratuit. J'espère que vous le savez,
  • 13:30 - 13:35
    si vous consommez toujours...
    Quoi que ce soit que je regarde,
  • 13:35 - 13:36
    ça crée une demande.
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    Et quand il y a demande
    il y aura du nouveau matériel.
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    Il y a une corrélation :
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    si je regarde une vidéo
    avec une femme mûre noire,
  • 13:42 - 13:45
    un proxénète va chercher
    une autre femme mûre noire.
  • 13:45 - 13:47
    Mineure asiatique ?
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    Quelqu'un fait déjà du trafic de mineures
    asiatiques dans le but de les filmer.
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    Israéliennes, palestiniennes, WASP,
    étudiantes américaines,
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    une catégorie qui prend de l'ampleur
  • 13:56 - 13:58
    depuis quelques années.
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    La lie de la société est déjà là,
    à solliciter et prostituer des femmes
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    devant la caméra...
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    Donc j'ai arrêté le porno
    pour mon bien-être personnel,
  • 14:08 - 14:12
    ma vie érotique intime, privée.
  • 14:12 - 14:15
    Pour retrouver contrôle et responsabilité
  • 14:15 - 14:17
    sur mon esprit.
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    Mais ce faisant,
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    j'ai en fait arrêté de contribuer
    à cette horrible industrie du sexe,
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    ce qui est une bonne chose selon moi.
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    Et j'aimerais proposer cette notion
  • 14:27 - 14:30
    de sexe physiquement
    et émotionnellement sain,
  • 14:30 - 14:32
    sans danger...
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    Ça ne veut pas dire redevenir conservateur
  • 14:34 - 14:36
    ou sexuellement non libéré.
  • 14:36 - 14:39
    Je suis entièrement
    pour la liberté sexuelle.
  • 14:39 - 14:42
    Ça veut dire que nous devons
    oublier la hiérarchie des genres,
  • 14:42 - 14:44
    la notion de servitude.
  • 14:44 - 14:47
    Et ramener, par exemple le rire,
  • 14:47 - 14:49
    comme une méthode
    de critique de l'intimité.
  • 14:49 - 14:52
    Deux âmes, deux humains, seuls en privé,
  • 14:52 - 14:55
    est-ce qu'ils pourraient juste
    rire ensemble, s'il vous plaît ?
  • 14:55 - 14:58
    Qu'ils se connaissent
    depuis 10 ans ou 1 heure,
  • 14:58 - 15:01
    si deux âmes seules dans une chambre
    ne parviennent pas à rire ensemble,
  • 15:01 - 15:03
    quoi de bon pourrait sortir de ça ?
  • 15:03 - 15:08
    Au niveau sexuel ou non sexuel.
  • 15:08 - 15:12
    Du sexe sans danger émotionnel...
  • 15:12 - 15:16
    J'aurais tellement de choses à partager
    mais mon temps de parole touche à sa fin,
  • 15:16 - 15:18
    Donc je voudrais juste vraiment
  • 15:18 - 15:20
    demander à ce qu'on parle
    plus de ces problèmes,
  • 15:20 - 15:25
    car je crois profondément que le silence
    dans l'histoire ne nous a rien apporté,
  • 15:25 - 15:28
    car le silence engendre plus de silence,
  • 15:28 - 15:32
    quand la simple discussion
    engendre plus de discussion,
  • 15:32 - 15:34
    plus de partage, d'identification,
  • 15:34 - 15:36
    de prise de conscience, et de changement.
  • 15:36 - 15:37
    Un petit changement,
  • 15:37 - 15:41
    nous avons une petite et humble vie,
    mais un vrai changement : réel, concret,
  • 15:41 - 15:43
    plus sûr émotionnellement.
  • 15:43 - 15:47
    Merci de votre attention.
Title:
Pourquoi j'ai arrêté de regarder du porno | Ran Gavrieli | TEDxJaffa 2013
Description:

Ran Gavrieli vit à Tel Aviv et étudie les genres à l'université de Tel Aviv. Il travaille avec jeunes et adultes dans tout le pays sur le sujet et essaie de construire une image positive de l'être dans un monde inondé d'images sexuelles à connotations négatives. Ran écrit et donne des conférences sur une notion de sexe physiquement et émotionnellement sain ; sur le porno et la culture populaire influencée par celui-ci; sur les genres et les relations de pouvoirs ; sur le sexe et l'intimité.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:58

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