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Urgence écologique : trop tard pour agir ? | Angèle Pailler | TEDxYouth@CoursMirabeau

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    Bonsoir.
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    Huit millions de détritus jetés
    dans les mers et océans chaque jour.
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    Et la plaque de déchets plastiques
    du Pacifique nord,
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    qui s’étend sur 2 700 km,
    soit deux fois la distance Aix-Porto.
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    Un cachalot a été retrouvé mort
    en Indonésie.
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    Son estomac contenait 115 gobelets,
    25 sacs, 4 bouteilles, 4 tongs,
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    et des milliers de petits morceaux,
    le tout en plastique.
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    Un Français produit en moyenne
    1 kg de déchets par jour.
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    Et le traitement de ces déchets
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    représente 3% des émissions
    de gaz à effet de serre
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    – vous savez, ces gaz qui ont
    la particularité d’absorber
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    le rayonnement infrarouge
    produit par la Terre
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    et qui seraient responsables
    du réchauffement climatique.
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    Déprimant, n’est-ce pas ? Oui.
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    Mais ne comptez pas sur moi
    pour vous plomber le moral.
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    Je ne suis pas là pour ça.
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    Parce que constater, c’est bien,
    mais agir, c’est mieux.
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    Et ces données sont une
    véritable opportunité d’action.
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    Dans la vie, on a le choix :
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    voir le verre à moitié plein
    ou à moitié vide.
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    Bon, autant vous dire que moi,
    j’ai essayé les deux.
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    Et j’ai commencé par le verre
    vide – il est moins lourd.
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    Mais bon, comme il est vide,
    il ne se passe pas grand-chose.
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    Alors on regarde, en espérant
    voir quelque chose.
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    Du coup, on râle,
    parce qu'on voudrait le voir plein.
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    Ah j'étais douée.
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    J’avais cette capacité à voir
    les problèmes partout.
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    À les mettre au premier plan
    et derrière, de me plaindre.
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    J’aurais pu être diplômée d'un master
    en lamentations professionnelles.
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    Hé oui ! Car se lamenter est un art...
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    Mais pas un art de vivre.
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    Et, un jour, je me suis sentie
    aussi vide que le verre.
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    J’ai pris le temps d’observer ma vie,
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    et j’ai constaté
    que l’ennui était récurrent.
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    Surtout sur le plan professionnel.
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    Après des études paramédicales
    et un poste de préparatrice en pharmacie,
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    cet univers ne correspondait plus du tout
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    aux valeurs que mon cœur ressentait.
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    J’avais envie de vibrer, me sentir
    exister, et d’agir pour l’humanité.
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    Alors oui, me direz-vous,
    en soignant les gens,
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    je leur faisais du bien.
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    Mais pour resituer le contexte,
    je n’étais que celle qui délivrait
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    les médicaments
    que le médecin prescrivait.
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    Cela ne me suffisait pas.
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    Je voulais agir autrement.
  • 3:16 - 3:24
    Et j’ai toujours trouvé que la médecine
    conventionnelle s’attardait plus
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    sur les symptômes que
    sur la cause des problèmes.
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    Et voilà ce que je voulais, moi :
    agir sur la cause des problèmes.
  • 3:35 - 3:39
    J’ai commencé à m’ouvrir,
    à modifier mon schéma de pensée,
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    pour voir le verre à moitié plein.
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    Et ma vie a radicalement changé.
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    Tout, dans ma vie, a changé.
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    J’ai cessé de me plaindre et j’ai vu
    les opportunités dans les obstacles.
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    J’ai cessé de me lamenter,
    et je suis passée à l’action.
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    Parce qu’elle est là, la clé :
    passer à l’action.
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    Si tu ne fais rien,
    il ne se passera rien !
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    Je me suis souvent plainte de
    ne jamais réaliser mes rêves.
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    Aujourd’hui, c’est un objectif
    fondamental dans ma vie.
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    J’ai réalisé mon premier rêve à 25 ans :
    l’expatriation en Afrique.
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    J’ai quitté mon boulot, lâché mon appart,
    fait mes valises, et suis partie six mois
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    dans une pouponnière à m’occuper
    des enfants abandonnés.
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    Cette expérience a transformé ma vie.
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    J’ai appris à vivre avec rien.
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    A me laver les cheveux à l’eau froide
    avec un tuyau
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    - quand il y avait de l’eau,
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    à vivre sans frigo, sans électricité,
    à faire tout ça sous 40°c
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    en compagnie des moustiques
    et des cafards.
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    Et vous savez quoi ?
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    Eh bah j’étais bien.
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    C’est ça, la magie de l’Afrique.
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    Là-bas, avec rien, ils ont l’essentiel :
    le sourire, le reflet de leur âme.
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    À mon retour en France,
    j’étais métamorphosée.
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    Et scandalisée.
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    Je voyais tous ces Français, avec tout,
    parfois trop, mais sans l’essentiel.
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    Sans ce sourire.
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    Ces gens qui comblent un vide intérieur
    par une opulence matérielle.
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    Elle était là, ma mission.
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    Parce que je l’avais vécu, je voulais
    que les gens comprennent
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    que le bonheur n’est pas
    dans le matérialisme.
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    À mon retour, je n'avais plus de travail,
    je ne savais pas trop quoi faire,
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    alors j’ai profité de cette période
    pour analyser le monde
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    et faire une grande introspection.
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    En Afrique, il n’y a pas cette
    consommation à outrance.
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    Ils réutilisent tout et développent
    de fait énormément leur potentiel créatif.
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    Je revois ce petit enfant courir
    après un pneu usagé qu’il faisait rouler.
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    Et je me revois, avec une amie,
    au pied d'une cabane en paille,
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    en train de boire le thé qui chauffait
    sur du crottin de vache.
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    L’Afrique m’a donné le goût
    du peu et de l’essentiel.
  • 6:06 - 6:08
    Elle était là, ma vie.
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    Dans cet accord et ce respect
    envers la planète, envers la nature,
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    et tout ce qu’elle m’offrait.
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    J’ai aujourd’hui beaucoup de
    bienveillance et de gratitude
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    envers la vie sous toutes ses formes.
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    Et être écolo, végétarienne, minimaliste,
    et avec vous ce soir,
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    me rend plus heureuse que jamais.
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    Un jour, j’ai lu une phrase de Gandhi –
    vous savez,
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    le petit homme moustachu à lunettes.
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    Elle disait : « Soyez le changement que
    vous voulez voir dans le monde. »
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    J’en ai fait mon leitmotiv.
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    J’ai compris qu’il fallait
    se responsabiliser.
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    Au départ, quand j’ai réalisé tout ça,
    lors de mon voyage,
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    je me suis dit :
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    « Punaise, tu es seule face
    à 99% de la population… »
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    Et puis, tu te rends compte que
    d’une part, bon, ok, tu es fou,
  • 7:02 - 7:06
    mais à la limite, ce n’est pas grave,
    c’est ce qui fait ton charme,
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    et qu’ensuite, une vraie communauté
    de fous comme toi existe !
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    Et là, là, tu es rassuré.
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    Dans la vie, il faut s’entourer des gens
    qui nous font du bien,
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    et qui partagent des valeurs communes.
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    Je m’inspire beaucoup de gens inspirants.
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    Je vous ai cité Gandhi,
    mais il n’est pas le seul.
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    J’aime aussi beaucoup la pensée
    de Churchill, qui disait :
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    « Prenez le changement par la main
    avant qu’il ne vous prenne par la gorge. »
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    Ou encore Pierre Rabhi, qui disait que
    si chacun de nous faisait un peu,
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    avec le peu qu’il peut, alors,
    on ferait beaucoup.
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    Il n’y a pas de petites actions,
    il n’y a que des grandes intentions.
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    Nous sommes jeunes.
    Et le monde de demain nous appartient.
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    Préservons-le.
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    Alors moi, écolo et engagée,
    je me suis demandé comment,
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    à ma manière, avec mes compétences,
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    je pouvais agir sur la cause du problème.
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    Il n’est plus possible de continuer
    à polluer autant.
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    J’avais une passion : la couture.
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    Et j’ai décidé d’allier cette passion
    aux valeurs qui me portaient.
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    Depuis,
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    je remplace les objets en plastique
    et en papier jetable,
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    par des objets en tissu
    que je fabrique moi-même.
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    C’est ma contribution
    pour l’environnement,
  • 8:35 - 8:39
    qui me permet de ne sortir
    que quatre poubelles à l’année.
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    En parallèle, je trie
    les déchets recyclables,
  • 8:41 - 8:42
    et je fais le compost.
  • 8:42 - 8:46
    C’est possible.
    Et c’est plus simple que vous le pensez.
  • 8:46 - 8:51
    Ce que je veux dire, c’est que chacun
    de nous a la possibilité d’agir
  • 8:52 - 8:55
    en fonction de ses préférences,
    et sans contrainte.
  • 8:55 - 8:59
    Mettre sa peau de banane dans la
    poubelle ou dans le bac à compost,
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    ça prend le même temps.
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    Mettre son coton à démaquiller
    dans la poubelle ou dans le bac à linge,
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    ça prend le même temps.
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    Tout est question d’habitude.
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    21 jours, c’est le temps nécessaire
    pour changer une habitude.
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    C’est-à-dire que, pendant 21 jours,
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    vous allez devoir y penser avant que
    cela ne devienne évident.
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    Vous allez penser
    à ramasser les déchets, et après,
  • 9:24 - 9:27
    vous allez penser à ne plus en produire.
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    Ou, tout du moins, à en produire moins.
  • 9:30 - 9:33
    Je sais que vous êtes prêts.
    Je vous y encourage.
  • 9:33 - 9:37
    Je suis toujours enjouée
    à l’idée de parler de l’écologie,
  • 9:37 - 9:39
    parce que j’ai l’intime conviction
  • 9:39 - 9:42
    que nous devons faire évoluer
    le monde sur ce terrain-là.
  • 9:43 - 9:48
    Et en parler, sensibiliser les gens
    à ça, c’est une autre de mes missions.
  • 9:49 - 9:51
    On a là un objectif à atteindre
    pour demain.
  • 9:52 - 9:53
    On n’a pas le temps de pleurer.
  • 9:54 - 9:57
    Faisons de demain un monde écologique.
  • 9:59 - 10:02
    Y croire, c’est le penser,
    et le penser, c’est y arriver.
  • 10:02 - 10:05
    Aujourd’hui, je pense que,
  • 10:05 - 10:07
    pour accomplir quelque chose dans sa vie,
  • 10:08 - 10:10
    il faut en être convaincu.
  • 10:11 - 10:13
    Et moi, je suis ici, devant vous,
  • 10:14 - 10:17
    et je suis convaincue
    que vous pouvez m’aider
  • 10:17 - 10:21
    à contribuer à une planète
    plus saine et moins polluée.
  • 10:22 - 10:29
    Chaque geste, chaque déchet
    ramassé, chaque emballage non acheté
  • 10:29 - 10:31
    fera de vous un acteur de l’écologie
  • 10:32 - 10:34
    et un contributeur
    au meilleur monde de demain.
  • 10:36 - 10:38
    Comme le disait si justement
    Margaret Mead,
  • 10:39 - 10:40
    anthropologue américaine,
  • 10:42 - 10:46
    « Ne doutez jamais
    qu’un petit groupe de personnes
  • 10:46 - 10:48
    puisse changer le monde. »
  • 10:49 - 10:52
    En fait, c’est toujours ainsi
    que le monde a changé.
  • 10:54 - 10:58
    Alors ne doutez pas de vous.
    Ne doutez pas de nous.
  • 10:59 - 11:01
    C’est facile, c’est possible,
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    ça prend 21 jours pour s’y faire,
  • 11:03 - 11:05
    pour des années de sérénité derrière.
  • 11:05 - 11:06
    Merci.
  • 11:06 - 11:09
    (Applaudissements)
Title:
Urgence écologique : trop tard pour agir ? | Angèle Pailler | TEDxYouth@CoursMirabeau
Description:

Angèle est une jeune femme audacieuse ! Après plusieurs années à travailler comme pharmacienne, elle décide de tout laisser derrière elle, fait ses valises, et part en Afrique donner de son temps pour les autres. Elle découvre alors que les choses les plus importantes ne sont pas matérielles : ce sont l'Être humain et la planète Terre. Elle prend alors conscience d'à quel point le consumérisme empoisonne nos vies. Depuis son retour, elle a créé une entreprise de conception de sacs en tissu afin de limiter tout déchet inutile.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
11:17

French subtitles

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