Des préservatifs ré-utilisables - Jennifer Mayo - TEDxOStateU

Jennifer Mayo nous présente les défis qu'elle a relevés pour offrir des produits qui garantissent une meilleure hygiène de vie dans les pays en voie de développement, des préservatifs, des cathéters et des gants ré-utilisables, par exemple.

Cette présentation a été réalisée à un événement TEDx, organisé indépendamment des TED Conferences.

Des préservatifs.

Pas n'importe lesquels.
des préservatifs ré-utilisables.

Je suis sûr que vous vous dites :

« Jennifer ! C'est précisément
ce qu'on ne fait pas avec une capote. »

(Rires)

ou « Jennifer ! C'est dégoutant ! »

Ce sont les commentaires habituels

quand je dis que j'ai créé
des préservatifs ré-utilisables.

Je vais vous expliquer
d'où m'est venue cette idée.

A 12 ans, j'ai décidé d'économiser
pour voyager en Inde.

A 20 ans, j'y suis allée
toute seule.

Une fois arrivée, j'ai trouvé un job

dans une organisation
non gouvernementale.

J'étais éducatrice scolaire et de santé,
j'animais des groupes de prêts aux femmes.

En réalité, quand je suis dans un village,

s'il faut aider à accélérer
la reproduction de leurs poules,

on lit un livre et
on essaye de comprendre.

Au bout d'un an, je n'étais pas prête
à rentrer à la maison.

Je suis donc allée au Ghana, en Afrique.

Là-bas, j'ai eu le privilège
de réaliser un travail de fond

dans un refuge pour jeunes filles,
The Pearl House.

Ensuite, j'ai passé un peu de temps
dans un village rural.

Les images qui défilent à l'écran
viennent de ce village.

Il n'y avait pas d'électricité,
ni d'eau courante.

On vivait dans des huttes en torchis.

Le ventre des enfants était gonflé
par la malnutrition.

Les hommes et les femmes de tous âges
mourraient du paludisme.

Des jeunes filles étaient vendues.

De tels endroits existent.
Ce n’est pas qu’à la télé.

De retour après un tel voyage,
le choc culturel est intense.

J’étais en colère contre moi-même,
et contre les États-Unis,

chaque fois que je voulais
utiliser mon iPhone,

acheter un jean à 50 dollars,

ou simplement faire couler le robinet.

Je me demandais : « Bon sang,
qu’est-ce que je fais de ma vie ?

C’est absurde ! Ce n’est pas normal ;
Je dois faire quelque chose ! »

J’étais en cours, ici, à l’université

en train de présenter mon projet marketing
pour des emballages de préservatifs,

quand j’ai eu cette idée
de capote ré-utilisable.

Quand j’ai présenté mon idée,
les autres étudiants étaient hilares.

C’était prévisible.

Quelques mois plus tard, cependant,

l’université a mis en route
le développement de ce projet.

Voici comment ça fonctionne :

après utilisation, on fait bouillir
le préservatif pendant 20 minutes.

On peut le ré-utiliser jusquà 100 fois.

Au Ghana par exemple, les gens n’ont pas
accès aux moyens de contraception.

Ils utilisent la méthode du retrait,

réputée pour son inefficacité,
et qui ne protège pas des maladies.

Supposons qu'ils puissent aller au marché,

ils achètent du riz,
des fruits et des légumes,

des antibiotiques antipaludiques.

plutôt qu'un seul préservatif jetable.

Les matières des préservatifs actuels
ne sont pas ré-utilisables.

Ils ne conservent ni leur forme,
ni leur élasticité après un usage unique,

no après qu'on les ait fait bouillir.

Mais ils peuvent conserver
leur résistance, leur texture

et leurs propriétés isolantes,

jusqu’à une certaine épaisseur
seulement,

au-delà de laquelle ils perdent
leur attrait et leur sensibilité.

Une nouvelle matière doit offrir
de performances meilleures

que ce qui existe aujourd’hui,
pour être accepté par le marché.

L’université a fait un boulot incroyable.

Ils ont créé des nouvelles matières

capables de supporter
le processus d’ébouillantage

et de retrouver leur forme d’origine.

Le mois prochain,
on va tester ces matières.

Je vous arrête tout de suite :
on n’a pas besoin de volontaires.

Il y a d’autres méthodes
d'expérimentation.

Ce que je souhaite avant tout,

c’est que vous vous rendiez
dans ces pays et observiez les besoins.

De tels endroits existent vraiment.

Il suffit de prendre l’avion.
12 heures plus tard, on est sur place.

Demain matin, on y est !

Une fois sur place, vous verrez
que ces personnes en valent la peine !

Je suis consciente que les préservatifs
ré-utilisables , c'est un sujet délicat,

mais je préfère choisir
une vie inconfortable

qui soit bénéfique à autrui.

Je forme le vœux que nous tous
imaginions des idées en faveur d’autrui,

pour prévenir ensemble les maladies,

pour prolonger la vie et agir
pour les autres, avec désinteressement.

Merci.

(Applaudissements)