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Insectes et films d'horreur

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    Regardez autour de vous.
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    Vous ne le voyez pas.
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    Pourtant, il est là, tout proche.
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    Il peut facilement s'infiltrer dans votre espace privé.
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    Il peut même vous toucher sans que vous vous en rendiez compte.
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    On devient vite parano, non ?
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    On n'échappe pas aux insectes.
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    Et quand on se rend compte de l'invasion,
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    il est déjà trop tard.
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    Lors de notre mort, ce sont eux qui se chargeront de nous faire disparaître.
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    Ils se relaieront pour mettre notre corps en charpie.
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    La plupart du temps, il fait partie du hors-champ
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    et quand nous l'apercevons,
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    l'insecte provoque une peur primitive.
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    Dans certaines régions du monde,
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    il peut être très bien vu :
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    comme une nourriture,
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    une médecine ou simplement un bon présage.
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    Mais chez les Occidentaux, on apprend à les craindre dès l'enfance.
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    En réalité, on doit bien admettre qu'on les connaît très mal
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    et qu'on ne cherche pas spécialement à s'intéresser à eux.
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    D'ailleurs, ils nous inspirent un peu d'empathie ou de compassion.
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    Beaucoup d'entre nous n'hésiteront pas à tuer
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    l'insecte pour sa seule présence,
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    même s'il ne représente aucun danger.
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    Comme souvent, notre méconnaissance engendre
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    des peurs, des croyances et beaucoup d'anthropocentrisme
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    comme n'importe quelle source de peur,
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    les insectes ont inspiré tous les domaines
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    de l'art et de la culture.
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    On peut avoir en mémoire l'odieuse fourmi de La Fontaine,
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    ou peut être cette sauterelle de Dali,
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    ou encore cet air de Polnareff :
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    "Je suis roi des fourmis
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    Misanthrope et petit
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    Tyrannique et gentil
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    Pas d'impôts sur la vie,
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    Vision d'un paradis
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    10.000 sont mes petits
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    Tu sais.."
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    On se rappelle du Cafard isolé de Kafka.
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    Et même la logique des jeux vidéo
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    qui consiste à parcourir une antre
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    remplie de petits ennemis
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    pour arriver jusqu'à la reine,
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    le boss final.
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    Bien évidemment, il existe un nombre infini
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    d'œuvres qui utilisent les insectes.
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    Quant à l'horreur, on pensera par exemple
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    à la toile d'araignée.
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    C'est un pilier, si je puis dire,
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    de la maison hantée,
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    un véritable symbole horrifique.
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    Lorsque les insectes sont présentés
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    de façon positive, ils sont souvent
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    extrêmement humanisés.
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    Par exemple, ils marchent sur leurs deux pattes
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    et ont un visage sympathique et bienveillant.
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    Ces insectes supposent aussi la fragilité.
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    Mais si l'animal et l'homme fusionnent,
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    alors c'est différent.
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    Comme Spiderman, qui prend le risque de partir de l'insecte
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    pour arriver au statut de surhomme.
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    On peut aussi citer Mothra, qui est un monstre
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    sympa en règle générale, et la déesse de la nature.
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    Au cinéma, les insectes sont les représentants
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    d'une nature vengeresse,
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    capable d'être dévastatrice pour l'homme
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    qui a voulu abuser d'elle
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    ou qui a cherché à la transformer.
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    Il y a régulièrement un parallèle entre les insectes
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    et la catastrophe naturelle.
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    L'idée du ravage est importante :
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    ils détruisent tout sur leur passage.
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    L'image de Nausicaä de la vallée du Vent
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    avec l'avancée meurtrière des Ômus
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    en est un bon exemple.
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    C'est à cause de la surexploitation
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    des ressources naturelles que ces
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    insectes ne trouvent pas la paix.
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    Mais c'est bien la responsabilité des hommes
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    qui est le plus souvent mise en avant,
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    Ce qui déclenche la fureur des insectes dans les films.
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    C'est aussi lorsque l'humain vient les déranger sur leur territoire.
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    C'est alors qu'ils s'extirpent de la glace,
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    qu'ils surgissent de la forêt
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    ou encore qu'ils débarquent depuis
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    les profondeurs souterraines.
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    Les insectes dévorent la chair des cadavres.
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    La présence de larves indique une possible putréfaction.
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    L'accumulation des mouches se fait souvent
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    proche d'une ordure ou d'un corps,
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    et je ne mets pas ces deux mots à côté par hasard.
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    Les bêtes vont se succéder pour venir
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    dépiauter notre corps devenu
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    simple matière putride.
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    Nous retournons à la terre en devenant leur proie.
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    Dans les films,
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    les insectes sont les compagnons des cadavres,
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    mais aussi du zombie,
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    parfois de la jeune femme en décomposition.
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    Les mouches traduisent la présence de la mort
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    comme le nuage noir dans Hérédité
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    qui présage la découverte du corps.
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    Dans Thanatomorphose,
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    les vers s'accumulent sur le corps en putréfaction
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    et le bourdonnement des mouches
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    amplifie la sensation de malaise
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    et l'envie que le calvaire prenne fin.
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    Dans les films d'horreur, les insectes sont
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    soit une colonie particulièrement agressive,
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    soit un ou quelques spécimens dotés d'une taille gigantesque.
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    On fait face à l'armée qui grouille ou à l'arme imposante.
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    Dans les deux cas, il y a toujours quelque chose
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    d'assez militaire.
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    L'insecte est imprévisible.
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    C'est un jump scare à lui tout seul, puisqu'il peut rester
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    immobile durant longtemps,
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    puis bondir soudainement
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    ou se précipiter vers nous.
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    On ne peut pas anticiper son mouvement,
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    irrégulier et vif.
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    Le fait de n'avoir aucun contrôle sur eux
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    nous fait perdre tous nos moyens.
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    Non seulement il est instinctif,
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    mais en plus, il ne ressentirait pas la douleur.
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    L'insecte, comme le soldat, est préparé pour le combat,
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    que ce soit pour attaquer ou chasser.
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    Il existerait même des techniques de torture
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    où les insectes auraient été utilisés.
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    Si le personnage de Candyman a la cage thoracique
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    et le visage recouvert d'abeilles,
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    c'est parce qu'il est mort sous leurs piqûres
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    lors d'un lynchage.
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    Son corps aurait été enduit de miel et ses bourreaux
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    auraient lâché des abeilles sur lui.
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    Le film Les Insectes de Feu montre des cafards
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    qui sont capables de brûler tout ce qu'ils touchent.
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    La comparaison avec l'arme
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    ou l'outil de torture est très claire.
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    On remarque que les insectes
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    qui semblent former une armée
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    sont plus présents dans les films
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    qui mettent en scène des combats
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    ou des affrontements.
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    Donc pas forcément dans les films d'horreur,
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    mais plutôt les films d'aventures ou fantastiques.
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    Les insectes sont des monstres cultes du cinéma d'horreur
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    et ils ont inspiré de nombreux autres créatures imaginaires.
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    Leur monstruosité vient du fait que leur physique
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    et leur rapport à l'environnement
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    soient si différents du notre.
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    "Ce que j'ai vu, c'est une araignée.
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    Une quoi ?
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    Vous avez bien compris, monsieur.
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    J'ai vu une araignée. Une araignée géante."
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    Comme la plupart des films d'animaux tueurs,
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    les films d'insectes représentent
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    un sous genre de l'horreur.
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    On retrouve donc de nombreuses références
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    aux films pionniers de ces sous-genres
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    comme Les Dents de la mer ou Les oiseaux,
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    avec par exemple la vue subjective ou encore l'accumulation
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    des animaux avant l'attaque sans que les protagonistes
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    s'en rendent compte.
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    Donc, les insectes devenus particulièrement agressifs
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    sont soit très nombreux, soit géants.
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    Mais dans tous les cas, leur comportement a été altéré,
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    que ce soit par une substance chimique,
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    parce qu'ils ont été dérangés
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    ou encore parce qu'ils furent le résultat
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    d'une expérience scientifique
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    qui a mal tourné.
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    C'est toujours le thème de l'homme
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    et de son rapport à la nature,
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    qu'il ne considère jamais assez productive
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    et donc de sa course au progrès constant.
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    La plupart de ses films ne prétendent pas à un discours profond,
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    mais il y a toujours un message plus ou moins écologique
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    ou critique envers la surproductivité et notre égoïsme.
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    La Seconde Guerre mondiale et la guerre froide
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    ont imposé la peur du nucléaire.
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    Alors, dans les années 40 et 50, des films d'insectes
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    sous-entendent que la catastrophe a été provoquée par cette énergie
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    ou d'autres déchets chimiques
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    qui auraient rendu les insectes immenses.
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    Le film le plus connu et pionnier du genre est Them.
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    Il sort en 1954, la même année que Godzilla.
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    Les deux films se ressemblent et abordent les mêmes sujets.
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    Le thème des déchets toxiques revient à chaque décennie
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    puisque l'exploitation de notre environnement est toujours
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    une peur présente et les prises de conscience tardives
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    vont probablement l'amplifier avec le temps.
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    Enfin, il y a de nombreux films qui abordent
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    les modifications génétiques.
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    Ceux-là aussi traduisent une peur de la science
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    au service du capitalisme
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    qui cherche toujours plus de performance.
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    [Musique la Cucaracha]
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    On peut remarquer que les insectes sont
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    la première inspiration des extra terrestres.
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    Dans le langage courant,
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    on parle d'ailleurs des petits hommes verts
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    ou encore d'invasions terrestres,
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    comme de l'invasion des insectes chez soi.
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    On les représente souvent semblables aux insectes,
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    avec leurs yeux immenses
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    et leur peau à la couleur froide.
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    L'Alien de Ridley Scott a de nombreuses similitudes avec les insectes.
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    Il passe de l'œuf à l'état de larve
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    et cette larve est un parasite
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    qui nécessite un hôte pour évoluer.
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    On peut aussi évoquer le fait qu'il y ait une reine alien
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    comme la reine des fourmis par exemple.
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    C'est donc des extraterrestres qui mêlent
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    la peur de l'envahissement
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    avec celle de la pénétration du corps
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    et du parasite.
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    Dans The Thing, l'extraterrestre a aussi besoin
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    d'un hôte pour se développer et il doit parasiter,
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    voire contaminer un porteur pour pouvoir exister et grandir.
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    À un moment, on remarque que la créature
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    prend clairement la forme d'une araignée.
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    On constate que parmi les insectes,
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    un grand nombre les fait venir de l'espace,
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    ou bien l'espace est la cause de la transformation
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    des bêtes comme les créatures dans La Menace des Fourmis
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    Tueuses, l'effet des radiations cosmiques sur
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    celles de Monster From Green Hell
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    ou encore l'Invasion des Araignées Géantes par des géodes
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    qui tombent du ciel et qui sont remplies
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    de diamants et d'araignées mortelles.
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    Pour les religions,
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    les insectes sont en général
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    un symbole de l'enfer.
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    En islam, les insectes seraient présents en enfer
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    afin d'y châtier les habitants.
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    Pour évoquer les insectes des ténèbres,
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    nous devons présenter le seigneur de tout ce qui vole.
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    Belzébuth. Belzébuth est un démon,
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    un des princes de l'enfer.
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    Il aurait l'apparence d'une mouche.
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    Comme les insectes, il propage des épidémies
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    et détruit les récoltes.
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    On retrouve très souvent des insectes
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    comme une symbolique des ténèbres,
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    le signe que l'enfer arrive sur terre.
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    Par exemple, dans l'Au-delà de Fuclhi,
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    le film raconte ce qui se passe sur Terre
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    lorsqu'une des sept portes de l'enfer a été ouverte.
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    Et il y a cette scène très marquante
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    avec les araignées anthropophages.
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    Dans Hellraiser, ce sont les divers insectes et vers
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    que l'on trouve dans la barbe du gardien
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    de la boîte de Lemarchand.
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    Cet homme est un démon qui est chargé
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    de faire en sorte que les boîtes
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    soit transmises et ouvertes.
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    Le film de Carpenter, Prince des Ténèbres,
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    raconte l'arrivée sur Terre de Satan et la renaissance de son fils.
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    Les insectes sont un mauvais présage.
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    L'accumulation des vers sur la fenêtre
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    et surtout la silhouette de l'homme,
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    composée seulement d'insectes qui se disloquent
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    peu à peu, sont autant de signes qui préparent
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    l'arrivée du diable.
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    Les insectes, dans leur apparition
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    sont représentés en masse
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    et agissant tous de la même façon.
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    L'individualité et les émotions vont peu à peu disparaître.
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    On trouve aussi dans ce film de nombreux SDF
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    qui eux aussi sont des symboles de l'arrivée du mal,
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    de la masse et de ceux qui sont rejetés.
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    Dans ces deux exemples, Hellraiser et Prince des Ténèbres,
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    les insectes sont mis en parallèle avec les SDF,
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    montrés comme des nuisibles,
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    comme les exclus de la vie sociale,
  • 11:04 - 11:06
    qui n'ont droit à aucune empathie.
  • 11:06 - 11:08
    On pourrait penser que la comparaison est immonde,
  • 11:08 - 11:11
    mais pourtant on traite les SDF comme des insectes,
  • 11:11 - 11:12
    on essaye de les éloigner,
  • 11:12 - 11:14
    de s'en débarrasser, de les éviter.
  • 11:14 - 11:17
    Le parallèle est violent mais affreusement réaliste.
  • 11:17 - 11:19
    C'est d'ailleurs sûrement pour cela que Candyman,
  • 11:19 - 11:21
    qui parle également d'un exclu de la société,
  • 11:21 - 11:22
    utilise les abeilles qui arrivent
  • 11:22 - 11:24
    des ténèbres avec leur hôte.
  • 11:24 - 11:27
    Dans Jusqu'en Enfer, la mouche qui entre dans le corps de l'héroïne
  • 11:27 - 11:29
    est une appropriation de son corps par le démon.
  • 11:30 - 11:32
    Dans Mama ou encore Don't Wake Up,
  • 11:32 - 11:34
    ce sont les papillons qui traduisent l'arrivée du paranormal.
  • 11:35 - 11:37
    Guillermo del Toro se sert très souvent
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    de l'imagerie de l'insecte
  • 11:38 - 11:40
    pour faire monter l'angoisse,
  • 11:40 - 11:42
    sans que ce soit forcément des films avec ce thème-là.
  • 11:51 - 11:54
    On peut citer le film The Mist, dans lequel un groupe
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    de personnes cherche à fuir d'un épais brouillard
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    qui cache des créatures et des monstres des ténèbres.
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    Et parmi elles, on retrouve des insectes géants
  • 12:01 - 12:02
    et la plupart des autres monstres
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    sont très largement inspirés des insectes,
  • 12:04 - 12:06
    des verts et des araignées dans leur esthétique.
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    Une autre peur que génèrent les insectes
  • 12:18 - 12:19
    comme les films d'horreur,
  • 12:19 - 12:21
    c'est la peur de la maladie, de la dégradation du corps.
  • 12:22 - 12:24
    On a cette angoisse de la contamination de notre corps.
  • 12:24 - 12:26
    Cela ramène à nouveau au concept de parasite,
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    d'être un hôte et donc de subir
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    une pénétration par un corps étranger.
  • 12:30 - 12:31
    La notion de parasite qui,
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    dès que l'insecte peut vivre sur nous,
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    voire même à l'intérieur de nous,
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    nous remplit d'effroi.
  • 12:36 - 12:40
    Le parasite peut boire notre sang, manger notre chair,
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    se reproduire entre nos poils,
  • 12:41 - 12:43
    creuser des chemins sur notre peau,
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    grandir dans nos intestins.
  • 12:44 - 12:47
    Bref, tout cela se rapproche beaucoup du gore.
  • 12:47 - 12:50
    L'intrusion, c'est aussi prendre possession.
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    L'insecte se faufile partout :
  • 12:51 - 12:53
    dans nos foyers et sur nos corps.
  • 12:53 - 12:55
    La colonie d'insectes peut être comparée
  • 12:55 - 12:56
    à la horde de zombies puisqu'elle
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    dévore tout ce qu'elle trouve et suit ses instincts.
  • 12:59 - 13:00
    Il y a parfois un parallèle avec les zombies
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    et l'idée que toutes les personnes infectées changent
  • 13:02 - 13:04
    leur comportement pour se déshumaniser.
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    Par exemple, dans The Nest, les cafards sont capables
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    de transformer leur hôte en une sorte de mort vivant
  • 13:09 - 13:11
    afin de prendre le contrôle de leur corps.
  • 13:11 - 13:14
    Pour le film Infested, l'Invasion des Insectes Tueurs,
  • 13:14 - 13:15
    ce sont des mouches qui vont venir
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    contaminer les humains pour les occuper.
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    Dans Creepies, c'est encore le concept du zombie,
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    mais avec des araignées cette fois.
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    Dans des films comme Shivers ou Horribilis,
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    les créatures ne sont pas vraiment des insectes,
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    mais ils ressemblent à de grosses larves
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    qui colonisent les corps et changent
  • 13:30 - 13:32
    le comportement de leur hôte.
  • 13:32 - 13:34
    Dans The Bay, les insectes se logent
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    dans le corps de leurs victimes
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    et les tuent à petit feu.
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    On croit d'abord à une maladie transmise par l'eau,
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    mais c'est en fait des insectes qui ont été contaminés
  • 13:40 - 13:41
    par toutes sortes de déchets.
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    Ce film d'horreur devait être un documentaire
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    écologique à la base.
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    Par la fiction, il veut dénoncer la pollution
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    des eaux et les mensonges
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    des puissants de façon bien plus marquante.
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    C'est aussi une maladie qui va décimer
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    les personnages de (?)
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    et qui est transmise par des cafards.
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    Enfin, on peut citer l'épidémie qui se propage en ville
  • 13:57 - 13:59
    dans Mimic de Guillermo del Toro.
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    En fait, ce qui nous provoque la peur,
  • 14:00 - 14:01
    c'est l'idée de pénétration.
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    Et oui, car l'insecte est assez petit
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    pour pouvoir s'introduire par nos orifices.
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    On pense au ver dans la pomme
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    que l'on peut ingurgiter sans le voir.
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    On a ce fantasme que l'ennemi, les insectes,
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    pourraient nous grimper dessus et, qui sait,
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    entrer par un des trous de notre visage pour y résider,
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    c'est le contact avec notre peau
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    et dans le pire des cas,
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    de la progression à l'intérieur de nous.
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    C'est dans Le Silence des Agneaux que le tueur
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    infiltre des cocons de papillons
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    dans la gorge de ses victimes.
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    C'est là un propos important du film,
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    qui parle sans cesse de la peur de l'intrusion.
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    Que ce soit par le corps ou par l'esprit,
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    on comprend aussi la fascination du personnage
  • 14:35 - 14:37
    pour les papillons, qui sont des animaux
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    capables de transformation,
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    ce que lui-même rêve de faire.
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    Le film Creep Show de Romero se termine sur un cadavre
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    gorgé de cafards dans un laboratoire immaculé.
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    Dans Eclosion,
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    ils vont se loger dans la cage thoracique de leur hôte.
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    Dans Dégel, comme son nom l'indique,
  • 14:53 - 14:54
    les bêtes entrent dans les corps humains
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    pour éviter le froid.
  • 15:05 - 15:06
    Les insectes passent par un stade de transformation
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    qui inspire nos plus grandes histoires fantastiques :
  • 15:08 - 15:09
    la métamorphose.
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    Une chenille qui devient un papillon,
  • 15:11 - 15:13
    un ver qui devient une mouche.
  • 15:13 - 15:15
    Tous ces insectes sont des larves
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    avant d'être des adultes
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    et cette transformation est à nos yeux
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    complètement fascinante.
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    Cette capacité à passer d'un corps à l'autre,
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    comme une évolution qui nous donnerait
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    de nouveaux pouvoirs.
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    Mais la transformation, dans le cas de l'homme,
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    c'est aussi le cauchemar.
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    Le livre de Kafka, La Métamorphose, présente un personnage
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    qui se réveille un matin, changé en cancrelat.
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    Tout le monde autour de lui le rejette.
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    Il provoque le dégoût et représente une charge.
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    C'est le portrait cruel d'un homme qui est méprisé
  • 15:37 - 15:38
    par toutes les institutions,
  • 15:38 - 15:40
    de son travail à sa propre famille.
  • 15:40 - 15:42
    On retrouve parmi les films d'horreur de nombreuses
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    métamorphoses d'un homme en insecte.
  • 15:44 - 15:46
    Le plus connu de tous ces films est
  • 15:46 - 15:47
    La Mouche de Cronenberg,
  • 15:47 - 15:48
    dans lequel un homme,
  • 15:48 - 15:50
    lors d'une expérience scientifique de téléportation,
  • 15:50 - 15:52
    mêle son ADN à celui d'une mouche sans le savoir.
  • 15:53 - 15:54
    Sa transformation est lente et douloureuse.
  • 15:54 - 15:56
    Le personnage s'isole de plus en plus
  • 15:56 - 15:58
    et est très représentatif des personnes
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    malades ou des personnes âgées
  • 15:59 - 16:00
    qui se retrouvent seules
  • 16:00 - 16:01
    et complètement condamnées.
  • 16:02 - 16:03
    La Mouche est lui même un remake de La Mouche Noire.
  • 16:03 - 16:05
    Mais dans ce film, l'homme et la mouche
  • 16:05 - 16:06
    ont déjà leur corps et leur tête.
  • 16:06 - 16:08
    On trouvera une histoire similaire un an plus tard
  • 16:08 - 16:10
    avec La Femme Guêpe.
  • 16:10 - 16:12
    Le film montre alors là aussi un personnage
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    doté d'un corps humain
  • 16:13 - 16:14
    avec une tête de guêpe.
  • 16:15 - 16:16
    L'île du Sadique présente une métamorphose
  • 16:16 - 16:18
    suite à une piqûre d'araignée cette fois.
  • 16:18 - 16:20
    Et puisqu'on parle d'araignées,
  • 16:20 - 16:21
    on pourrait citer aussi Arañas infernales,
  • 16:22 - 16:24
    un film mexicain avec le catcheur Blue Demon,
  • 16:24 - 16:26
    et pour le coup, ce sont des araignées
  • 16:26 - 16:27
    qui se transforment en humains.
  • 16:27 - 16:29
    Bien plus récemment, le film Bite
  • 16:29 - 16:31
    montre la métamorphose d'une jeune femme
  • 16:31 - 16:32
    en un insecte pas vraiment identifiable.
  • 16:33 - 16:34
    Cela est dû au fait qu'une bête l'ai piquée
  • 16:34 - 16:36
    dans un lac après qu'elle ait trompée son petit ami.
  • 16:37 - 16:39
    C'est comme une sorte de châtiment divin
  • 16:39 - 16:40
    de la femme adultère,
  • 16:40 - 16:41
    de maladies sexuellement transmissibles.
  • 16:42 - 16:43
    Et on se passerait bien de ces comparaisons.
  • 16:44 - 16:45
    La jeune femme produit de plus en plus
  • 16:45 - 16:46
    de fluides autour d'elle
  • 16:46 - 16:47
    et devient très violente.
  • 16:47 - 16:49
    Dans tous ces films, les transformations physiques
  • 16:49 - 16:51
    s'accompagnent une transformation du comportement.
  • 16:51 - 16:53
    Le personnage devient alors bestial,
  • 16:53 - 16:54
    sanguinaire et repoussant.
  • 16:55 - 16:56
    La scène de l'araignée dans L'homme qui Rétrécit
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    est intéressante car la bête devient géante
  • 16:58 - 17:00
    et monstrueuse pour le personnage.
  • 17:00 - 17:02
    Mais c'est lui qui est en constante transformation
  • 17:02 - 17:04
    puisque c'est son corps qui diminue.
  • 17:04 - 17:06
    De façon bien plus positive, et pour sortir
  • 17:06 - 17:07
    un instant de l'horreur,
  • 17:07 - 17:09
    on remarque que pour le personnage de Spiderman,
  • 17:09 - 17:11
    c'est après s'être fait mordre par une araignée
  • 17:11 - 17:12
    radioactive que Peter Parker commence
  • 17:12 - 17:14
    à développer ses super pouvoirs.
  • 17:15 - 17:16
    Il vit donc bien une transformation,
  • 17:16 - 17:18
    mais il ne subit pas une nouvelle condition physique
  • 17:18 - 17:19
    qui le déshumanise.
  • 17:20 - 17:21
    Il devient au contraire un super héros
  • 17:21 - 17:24
    et s'élève en quelque sorte au dessus de la masse.
  • 17:32 - 17:34
    La majorité des films d'insectes vont montrer
  • 17:34 - 17:36
    comment ces animaux réussissent à envahir
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    notre espace privé et à s'introduire
  • 17:37 - 17:38
    dans notre intimité.
  • 17:39 - 17:41
    Il y a presque toujours une scène où les bêtes
  • 17:41 - 17:42
    vont coloniser le lit ou bien encore
  • 17:42 - 17:44
    se retrouver dans ce que les personnages vont ingurgiter.
  • 17:44 - 17:46
    C'est ici la sexualité et la nourriture qui sont
  • 17:46 - 17:49
    directement en contact avec les envahisseurs.
  • 17:49 - 17:50
    Leur avancée est imperceptible
  • 17:50 - 17:52
    et quand on se rend compte qu'ils sont là,
  • 17:52 - 17:54
    il est déjà trop tard.
  • 17:54 - 17:56
    C'est un scénario récurrent dans le genre :
  • 17:56 - 17:57
    des cafards de The Nest,
  • 17:57 - 17:58
    des araignée d'Arachnophobie,
  • 17:58 - 18:00
    les vers de (?),
  • 18:00 - 18:02
    ou encore les fourmis de Ants.
  • 18:02 - 18:03
    Tous les films que je viens de citer
  • 18:03 - 18:05
    sont parmi les plus connus du sous genre de films d'insectes.
  • 18:06 - 18:07
    Ils se ressemblent beaucoup entre eux.
  • 18:08 - 18:09
    L'envahissement des maisons provoque
  • 18:09 - 18:10
    souvent un final en huis clos dans
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    lequel les héros finissent par être reclus.
  • 18:12 - 18:14
    Ils ne sont pas sans rappeler le film Tremors
  • 18:14 - 18:15
    d'ailleurs, de nombreux films utilisent
  • 18:15 - 18:16
    le mot invasion dans leur titre.
  • 18:17 - 18:19
    Dans ce film (?), Stung ou Les Ailes du Chaos,
  • 18:19 - 18:21
    ce sont des nuées d'insectes volants qui attaquent.
  • 18:21 - 18:23
    Ces films montrent des insectes vifs,
  • 18:23 - 18:24
    rapides et coordonnés.
  • 18:24 - 18:26
    Ils transmettent l'idée du ravage.
  • 18:26 - 18:28
    Quand ils ne sont pas dans l'espace privé,
  • 18:28 - 18:29
    donc la maison,
  • 18:29 - 18:30
    l'insecte envahit la ville,
  • 18:30 - 18:32
    il sème la panique parmi les citoyens
  • 18:32 - 18:34
    et crée des mouvements de foule.
  • 18:34 - 18:35
    Dans les années 50,
  • 18:35 - 18:37
    toutes sortes d'insectes géants sont exploités :
  • 18:37 - 18:38
    l'araignée de Tarantula,
  • 18:38 - 18:40
    la mante religieuse dans La Chose Surgie des Ténèbres,
  • 18:41 - 18:43
    la sauterelle. Dans Beginning of the End,
  • 18:43 - 18:44
    des fourmis dans Them,
  • 18:44 - 18:46
    ou encore le Scorpion dans Le Scorpion Noir.
  • 18:46 - 18:48
    Plus tard, il y aura le papillon pour Mothra.
  • 18:48 - 18:50
    E parmi les nanars d'animaux géants les plus connus,
  • 18:50 - 18:52
    on retrouve l'Invasion des Araignées Géantes.
  • 18:53 - 18:55
    [Chanson : Les Triomphe de l'Anarchie
  • 18:55 - 18:58
    Empare toi maintenant de l'usine,
  • 18:58 - 19:00
    Du capital ne soit plus serviteur,
  • 19:02 - 19:05
    Reprend l'outil et reprend la machine,
  • 19:05 - 19:09
    Tout est à tous, rien n'est à l'exploiteur,
  • 19:09 - 19:12
    Sans préjugés, suis les lois de nature,
  • 19:13 - 19:16
    Et ne produit que par nécessité,
  • 19:16 - 19:19
    Travail facile ou besogne très dure
  • 19:20 - 19:23
    N'ont de valeur qu'en leur utilité.
  • 19:24 - 19:25
    Tabous, tabous Compagnons]
  • 19:25 - 19:27
    Les insectes sont très souvent associés
  • 19:27 - 19:28
    à la notion de faute,
  • 19:28 - 19:29
    selon Gustave Le Bon.
  • 19:29 - 19:30
    L'individu en foule redevient primitif.
  • 19:31 - 19:33
    La foule est un concept qui effraie les élites
  • 19:33 - 19:34
    puisque dans la foule,
  • 19:34 - 19:35
    les passions se déchaînent,
  • 19:35 - 19:36
    que ce soit lors d'un concert
  • 19:36 - 19:37
    ou au sein d'une manifestation.
  • 19:37 - 19:39
    Il y a des changements de comportement,
  • 19:39 - 19:40
    une force décuplée et l'influence du groupe.
  • 19:41 - 19:42
    C'est comme si l'individu s'était dissout
  • 19:42 - 19:44
    au profit de la masse grouillante.
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    Quand on parle des insectes,
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    beaucoup évoquent une anarchie bien ordonnée.
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    L'anarchie, c'est l'absence de chef.
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    Et même si on parle de reine des abeilles ou des fourmis,
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    elles ne donnent en aucun cas des ordres.
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    Ce ne sont pas des chefs.
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    Et contrairement aux idées reçues,
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    l'anarchie n'a rien à voir avec le chaos.
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    Donc parler d'une anarchie bien ordonnée,
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    c'est finalement parler d'un système
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    qui fonctionnerait presque parfaitement,
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    sans aucune hiérarchie,
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    sans dominants et dominés,
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    sans violence symbolique.
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    On remarque d'ailleurs que les politologues communistes
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    ont étudié l'organisation des fourmis.
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    L'insecte est aussi une métaphore de la dureté à la tâche.
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    On parle des ouvrières.
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    On applique sur elles notre vision du travail
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    alors qu'elles ne font que se comporter naturellement.
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    Et d'ailleurs, souvent, 50% de la colonie
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    ne fait rien du tout.
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    Elles savent se répartir les tâches,
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    mais cela ne signifie pas qu'elles travaillent
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    toutes sans relâche.
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    Le travail comme on le connaît n'est pas naturel
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    puisque chez les insectes,
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    on travaille seulement si c'est utile.
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    On travaille pour que tout le monde puisse vivre
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    et se reproduire dans de bonnes conditions.
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    Rien de plus.
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    Comme on dit, l'union fait la force
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    et les colonies d'insectes
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    en sont la parfaite représentation.
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    On est bien loin de l'exploitation humaine.
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    On parle d'intelligence collective
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    car ils savent communiquer entre eux.
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    Malgré certains conflits,
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    ils forment une sorte de grande famille
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    et on parle même de vie en société.
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    Ils font preuve d'altruisme, c'est à dire
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    le don de soi pour l'ensemble de la colonie.
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    Le film Phase IV montre l'intelligence des fourmis,
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    leur capacité à s'organiser et à vivre dans une harmonie
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    dont les hommes ne semblent pas capables.
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    Enfin, on pourrait aussi remarquer que,
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    de façon plus anecdotique,
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    on retrouve les insectes pour parler de la folie ou
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    pour montrer un trouble psychologique.
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    On se rappelle de la mouche dans Psychose,
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    de ces énormes cafards à la fois machine à écrire
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    qui pourrait être une hallucination
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    due à la drogue dans le Festin Nu.
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    Ces derniers représentent la peur de la création,
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    une création qu'il faut nourrir,
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    mais qui effraie aussi.
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    Les fourmis qui sortent d'une main
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    dans Un chien Andalou est une vision cauchemardesque
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    d'un film surréaliste inspiré des rêves des réalisateurs.
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    Dans le film Bug de William Friedkin,
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    les insectes sont un peu la base des troubles
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    psychologiques du personnage.
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    Pour Possum l'araignée géante est métaphorique,
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    elle représente l'inceste vécu par le personnage principal,
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    qui le poursuit dans ses cauchemars comme dans la vie,
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    et dont il ne peut jamais se débarrasser.
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    L'Araignée avec ses pattes immenses,
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    montre bien comment on peut
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    emprisonner quelqu'un psychologiquement.
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    C'est aussi le traumatisme tapi dans l'ombre.
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    Pour les protéger, il faut les connaître.
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    Si aujourd'hui on parle de plus en plus
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    de l'importance des abeilles pour la nature
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    et pour notre espèce, c'est que l'abeille,
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    comme les autres insectes,
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    est vitale et est un animal primordial de notre planète.
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    Mais voilà, pour avoir envie de nous intéresser à eux
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    et d'en prendre soin, l'idéal est de nous informer
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    sur ce qu'ils font et sur qui ils sont.
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    Les insectes font partie d'un monde
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    infiniment petit : le microcosme,
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    un monde qui nous est complètement étranger.
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    Le seul fait d'y penser bouleverse notre notion de l'espace.
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    Mais il faut savoir qu'il existe
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    un monde parallèle dans notre réalité.
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    Et il est fascinant.
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    [Musique Phenomena de Claudio Simonetti]
Title:
Insectes et films d'horreur
Description:

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Video Language:
French
Duration:
23:15

French subtitles

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