-
Regardez autour de vous.
-
Vous ne le voyez pas.
-
Pourtant, il est là, tout proche.
-
Il peut facilement s'infiltrer dans votre espace privé.
-
Il peut même vous toucher sans que vous vous en rendiez compte.
-
On devient vite parano, non ?
-
On n'échappe pas aux insectes.
-
Et quand on se rend compte de l'invasion,
-
il est déjà trop tard.
-
Lors de notre mort, ce sont eux qui se chargeront de nous faire disparaître.
-
Ils se relaieront pour mettre notre corps en charpie.
-
La plupart du temps, il fait partie du hors-champ
-
et quand nous l'apercevons,
-
l'insecte provoque une peur primitive.
-
Dans certaines régions du monde,
-
il peut être très bien vu :
-
comme une nourriture,
-
une médecine ou simplement un bon présage.
-
Mais chez les Occidentaux, on apprend à les craindre dès l'enfance.
-
En réalité, on doit bien admettre qu'on les connaît très mal
-
et qu'on ne cherche pas spécialement à s'intéresser à eux.
-
D'ailleurs, ils nous inspirent un peu d'empathie ou de compassion.
-
Beaucoup d'entre nous n'hésiteront pas à tuer
-
l'insecte pour sa seule présence,
-
même s'il ne représente aucun danger.
-
Comme souvent, notre méconnaissance engendre
-
des peurs, des croyances et beaucoup d'anthropocentrisme
-
comme n'importe quelle source de peur,
-
les insectes ont inspiré tous les domaines
-
de l'art et de la culture.
-
On peut avoir en mémoire l'odieuse fourmi de La Fontaine,
-
ou peut être cette sauterelle de Dali,
-
ou encore cet air de Polnareff :
-
"Je suis roi des fourmis
-
Misanthrope et petit
-
Tyrannique et gentil
-
Pas d'impôts sur la vie,
-
Vision d'un paradis
-
10.000 sont mes petits
-
Tu sais.."
-
On se rappelle du Cafard isolé de Kafka.
-
Et même la logique des jeux vidéo
-
qui consiste à parcourir une antre
-
remplie de petits ennemis
-
pour arriver jusqu'à la reine,
-
le boss final.
-
Bien évidemment, il existe un nombre infini
-
d'œuvres qui utilisent les insectes.
-
Quant à l'horreur, on pensera par exemple
-
à la toile d'araignée.
-
C'est un pilier, si je puis dire,
-
de la maison hantée,
-
un véritable symbole horrifique.
-
Lorsque les insectes sont présentés
-
de façon positive, ils sont souvent
-
extrêmement humanisés.
-
Par exemple, ils marchent sur leurs deux pattes
-
et ont un visage sympathique et bienveillant.
-
Ces insectes supposent aussi la fragilité.
-
Mais si l'animal et l'homme fusionnent,
-
alors c'est différent.
-
Comme Spiderman, qui prend le risque de partir de l'insecte
-
pour arriver au statut de surhomme.
-
On peut aussi citer Mothra, qui est un monstre
-
sympa en règle générale, et la déesse de la nature.
-
Au cinéma, les insectes sont les représentants
-
d'une nature vengeresse,
-
capable d'être dévastatrice pour l'homme
-
qui a voulu abuser d'elle
-
ou qui a cherché à la transformer.
-
Il y a régulièrement un parallèle entre les insectes
-
et la catastrophe naturelle.
-
L'idée du ravage est importante :
-
ils détruisent tout sur leur passage.
-
L'image de Nausicaä de la vallée du Vent
-
avec l'avancée meurtrière des Ômus
-
en est un bon exemple.
-
C'est à cause de la surexploitation
-
des ressources naturelles que ces
-
insectes ne trouvent pas la paix.
-
Mais c'est bien la responsabilité des hommes
-
qui est le plus souvent mise en avant,
-
Ce qui déclenche la fureur des insectes dans les films.
-
C'est aussi lorsque l'humain vient les déranger sur leur territoire.
-
C'est alors qu'ils s'extirpent de la glace,
-
qu'ils surgissent de la forêt
-
ou encore qu'ils débarquent depuis
-
les profondeurs souterraines.
-
Les insectes dévorent la chair des cadavres.
-
La présence de larves indique une possible putréfaction.
-
L'accumulation des mouches se fait souvent
-
proche d'une ordure ou d'un corps,
-
et je ne mets pas ces deux mots à côté par hasard.
-
Les bêtes vont se succéder pour venir
-
dépiauter notre corps devenu
-
simple matière putride.
-
Nous retournons à la terre en devenant leur proie.
-
Dans les films,
-
les insectes sont les compagnons des cadavres,
-
mais aussi du zombie,
-
parfois de la jeune femme en décomposition.
-
Les mouches traduisent la présence de la mort
-
comme le nuage noir dans Hérédité
-
qui présage la découverte du corps.
-
Dans Thanatomorphose,
-
les vers s'accumulent sur le corps en putréfaction
-
et le bourdonnement des mouches
-
amplifie la sensation de malaise
-
et l'envie que le calvaire prenne fin.
-
Dans les films d'horreur, les insectes sont
-
soit une colonie particulièrement agressive,
-
soit un ou quelques spécimens dotés d'une taille gigantesque.
-
On fait face à l'armée qui grouille ou à l'arme imposante.
-
Dans les deux cas, il y a toujours quelque chose
-
d'assez militaire.
-
L'insecte est imprévisible.
-
C'est un jump scare à lui tout seul, puisqu'il peut rester
-
immobile durant longtemps,
-
puis bondir soudainement
-
ou se précipiter vers nous.
-
On ne peut pas anticiper son mouvement,
-
irrégulier et vif.
-
Le fait de n'avoir aucun contrôle sur eux
-
nous fait perdre tous nos moyens.
-
Non seulement il est instinctif,
-
mais en plus, il ne ressentirait pas la douleur.
-
L'insecte, comme le soldat, est préparé pour le combat,
-
que ce soit pour attaquer ou chasser.
-
Il existerait même des techniques de torture
-
où les insectes auraient été utilisés.
-
Si le personnage de Candyman a la cage thoracique
-
et le visage recouvert d'abeilles,
-
c'est parce qu'il est mort sous leurs piqûres
-
lors d'un lynchage.
-
Son corps aurait été enduit de miel et ses bourreaux
-
auraient lâché des abeilles sur lui.
-
Le film Les Insectes de Feu montre des cafards
-
qui sont capables de brûler tout ce qu'ils touchent.
-
La comparaison avec l'arme
-
ou l'outil de torture est très claire.
-
On remarque que les insectes
-
qui semblent former une armée
-
sont plus présents dans les films
-
qui mettent en scène des combats
-
ou des affrontements.
-
Donc pas forcément dans les films d'horreur,
-
mais plutôt les films d'aventures ou fantastiques.
-
Les insectes sont des monstres cultes du cinéma d'horreur
-
et ils ont inspiré de nombreux autres créatures imaginaires.
-
Leur monstruosité vient du fait que leur physique
-
et leur rapport à l'environnement
-
soient si différents du notre.
-
"Ce que j'ai vu, c'est une araignée.
-
Une quoi ?
-
Vous avez bien compris, monsieur.
-
J'ai vu une araignée. Une araignée géante."
-
Comme la plupart des films d'animaux tueurs,
-
les films d'insectes représentent
-
un sous genre de l'horreur.
-
On retrouve donc de nombreuses références
-
aux films pionniers de ces sous-genres
-
comme Les Dents de la mer ou Les oiseaux,
-
avec par exemple la vue subjective ou encore l'accumulation
-
des animaux avant l'attaque sans que les protagonistes
-
s'en rendent compte.
-
Donc, les insectes devenus particulièrement agressifs
-
sont soit très nombreux, soit géants.
-
Mais dans tous les cas, leur comportement a été altéré,
-
que ce soit par une substance chimique,
-
parce qu'ils ont été dérangés
-
ou encore parce qu'ils furent le résultat
-
d'une expérience scientifique
-
qui a mal tourné.
-
C'est toujours le thème de l'homme
-
et de son rapport à la nature,
-
qu'il ne considère jamais assez productive
-
et donc de sa course au progrès constant.
-
La plupart de ses films ne prétendent pas à un discours profond,
-
mais il y a toujours un message plus ou moins écologique
-
ou critique envers la surproductivité et notre égoïsme.
-
La Seconde Guerre mondiale et la guerre froide
-
ont imposé la peur du nucléaire.
-
Alors, dans les années 40 et 50, des films d'insectes
-
sous-entendent que la catastrophe a été provoquée par cette énergie
-
ou d'autres déchets chimiques
-
qui auraient rendu les insectes immenses.
-
Le film le plus connu et pionnier du genre est Them.
-
Il sort en 1954, la même année que Godzilla.
-
Les deux films se ressemblent et abordent les mêmes sujets.
-
Le thème des déchets toxiques revient à chaque décennie
-
puisque l'exploitation de notre environnement est toujours
-
une peur présente et les prises de conscience tardives
-
vont probablement l'amplifier avec le temps.
-
Enfin, il y a de nombreux films qui abordent
-
les modifications génétiques.
-
Ceux-là aussi traduisent une peur de la science
-
au service du capitalisme
-
qui cherche toujours plus de performance.
-
[Musique la Cucaracha]
-
On peut remarquer que les insectes sont
-
la première inspiration des extra terrestres.
-
Dans le langage courant,
-
on parle d'ailleurs des petits hommes verts
-
ou encore d'invasions terrestres,
-
comme de l'invasion des insectes chez soi.
-
On les représente souvent semblables aux insectes,
-
avec leurs yeux immenses
-
et leur peau à la couleur froide.
-
L'Alien de Ridley Scott a de nombreuses similitudes avec les insectes.
-
Il passe de l'œuf à l'état de larve
-
et cette larve est un parasite
-
qui nécessite un hôte pour évoluer.
-
On peut aussi évoquer le fait qu'il y ait une reine alien
-
comme la reine des fourmis par exemple.
-
C'est donc des extraterrestres qui mêlent
-
la peur de l'envahissement
-
avec celle de la pénétration du corps
-
et du parasite.
-
Dans The Thing, l'extraterrestre a aussi besoin
-
d'un hôte pour se développer et il doit parasiter,
-
voire contaminer un porteur pour pouvoir exister et grandir.
-
À un moment, on remarque que la créature
-
prend clairement la forme d'une araignée.
-
On constate que parmi les insectes,
-
un grand nombre les fait venir de l'espace,
-
ou bien l'espace est la cause de la transformation
-
des bêtes comme les créatures dans La Menace des Fourmis
-
Tueuses, l'effet des radiations cosmiques sur
-
celles de Monster From Green Hell
-
ou encore l'Invasion des Araignées Géantes par des géodes
-
qui tombent du ciel et qui sont remplies
-
de diamants et d'araignées mortelles.
-
Pour les religions,
-
les insectes sont en général
-
un symbole de l'enfer.
-
En islam, les insectes seraient présents en enfer
-
afin d'y châtier les habitants.
-
Pour évoquer les insectes des ténèbres,
-
nous devons présenter le seigneur de tout ce qui vole.
-
Belzébuth. Belzébuth est un démon,
-
un des princes de l'enfer.
-
Il aurait l'apparence d'une mouche.
-
Comme les insectes, il propage des épidémies
-
et détruit les récoltes.
-
On retrouve très souvent des insectes
-
comme une symbolique des ténèbres,
-
le signe que l'enfer arrive sur terre.
-
Par exemple, dans l'Au-delà de Fuclhi,
-
le film raconte ce qui se passe sur Terre
-
lorsqu'une des sept portes de l'enfer a été ouverte.
-
Et il y a cette scène très marquante
-
avec les araignées anthropophages.
-
Dans Hellraiser, ce sont les divers insectes et vers
-
que l'on trouve dans la barbe du gardien
-
de la boîte de Lemarchand.
-
Cet homme est un démon qui est chargé
-
de faire en sorte que les boîtes
-
soit transmises et ouvertes.
-
Le film de Carpenter, Prince des Ténèbres,
-
raconte l'arrivée sur Terre de Satan et la renaissance de son fils.
-
Les insectes sont un mauvais présage.
-
L'accumulation des vers sur la fenêtre
-
et surtout la silhouette de l'homme,
-
composée seulement d'insectes qui se disloquent
-
peu à peu, sont autant de signes qui préparent
-
l'arrivée du diable.
-
Les insectes, dans leur apparition
-
sont représentés en masse
-
et agissant tous de la même façon.
-
L'individualité et les émotions vont peu à peu disparaître.
-
On trouve aussi dans ce film de nombreux SDF
-
qui eux aussi sont des symboles de l'arrivée du mal,
-
de la masse et de ceux qui sont rejetés.
-
Dans ces deux exemples, Hellraiser et Prince des Ténèbres,
-
les insectes sont mis en parallèle avec les SDF,
-
montrés comme des nuisibles,
-
comme les exclus de la vie sociale,
-
qui n'ont droit à aucune empathie.
-
On pourrait penser que la comparaison est immonde,
-
mais pourtant on traite les SDF comme des insectes,
-
on essaye de les éloigner,
-
de s'en débarrasser, de les éviter.
-
Le parallèle est violent mais affreusement réaliste.
-
C'est d'ailleurs sûrement pour cela que Candyman,
-
qui parle également d'un exclu de la société,
-
utilise les abeilles qui arrivent
-
des ténèbres avec leur hôte.
-
Dans Jusqu'en Enfer, la mouche qui entre dans le corps de l'héroïne
-
est une appropriation de son corps par le démon.
-
Dans Mama ou encore Don't Wake Up,
-
ce sont les papillons qui traduisent l'arrivée du paranormal.
-
Guillermo del Toro se sert très souvent
-
de l'imagerie de l'insecte
-
pour faire monter l'angoisse,
-
sans que ce soit forcément des films avec ce thème-là.
-
On peut citer le film The Mist, dans lequel un groupe
-
de personnes cherche à fuir d'un épais brouillard
-
qui cache des créatures et des monstres des ténèbres.
-
Et parmi elles, on retrouve des insectes géants
-
et la plupart des autres monstres
-
sont très largement inspirés des insectes,
-
des verts et des araignées dans leur esthétique.
-
Une autre peur que génèrent les insectes
-
comme les films d'horreur,
-
c'est la peur de la maladie, de la dégradation du corps.
-
On a cette angoisse de la contamination de notre corps.
-
Cela ramène à nouveau au concept de parasite,
-
d'être un hôte et donc de subir
-
une pénétration par un corps étranger.
-
La notion de parasite qui,
-
dès que l'insecte peut vivre sur nous,
-
voire même à l'intérieur de nous,
-
nous remplit d'effroi.
-
Le parasite peut boire notre sang, manger notre chair,
-
se reproduire entre nos poils,
-
creuser des chemins sur notre peau,
-
grandir dans nos intestins.
-
Bref, tout cela se rapproche beaucoup du gore.
-
L'intrusion, c'est aussi prendre possession.
-
L'insecte se faufile partout :
-
dans nos foyers et sur nos corps.
-
La colonie d'insectes peut être comparée
-
à la horde de zombies puisqu'elle
-
dévore tout ce qu'elle trouve et suit ses instincts.
-
Il y a parfois un parallèle avec les zombies
-
et l'idée que toutes les personnes infectées changent
-
leur comportement pour se déshumaniser.
-
Par exemple, dans The Nest, les cafards sont capables
-
de transformer leur hôte en une sorte de mort vivant
-
afin de prendre le contrôle de leur corps.
-
Pour le film Infested, l'Invasion des Insectes Tueurs,
-
ce sont des mouches qui vont venir
-
contaminer les humains pour les occuper.
-
Dans Creepies, c'est encore le concept du zombie,
-
mais avec des araignées cette fois.
-
Dans des films comme Shivers ou Horribilis,
-
les créatures ne sont pas vraiment des insectes,
-
mais ils ressemblent à de grosses larves
-
qui colonisent les corps et changent
-
le comportement de leur hôte.
-
Dans The Bay, les insectes se logent
-
dans le corps de leurs victimes
-
et les tuent à petit feu.
-
On croit d'abord à une maladie transmise par l'eau,
-
mais c'est en fait des insectes qui ont été contaminés
-
par toutes sortes de déchets.
-
Ce film d'horreur devait être un documentaire
-
écologique à la base.
-
Par la fiction, il veut dénoncer la pollution
-
des eaux et les mensonges
-
des puissants de façon bien plus marquante.
-
C'est aussi une maladie qui va décimer
-
les personnages de (?)
-
et qui est transmise par des cafards.
-
Enfin, on peut citer l'épidémie qui se propage en ville
-
dans Mimic de Guillermo del Toro.
-
En fait, ce qui nous provoque la peur,
-
c'est l'idée de pénétration.
-
Et oui, car l'insecte est assez petit
-
pour pouvoir s'introduire par nos orifices.
-
On pense au ver dans la pomme
-
que l'on peut ingurgiter sans le voir.
-
On a ce fantasme que l'ennemi, les insectes,
-
pourraient nous grimper dessus et, qui sait,
-
entrer par un des trous de notre visage pour y résider,
-
c'est le contact avec notre peau
-
et dans le pire des cas,
-
de la progression à l'intérieur de nous.
-
C'est dans Le Silence des Agneaux que le tueur
-
infiltre des cocons de papillons
-
dans la gorge de ses victimes.
-
C'est là un propos important du film,
-
qui parle sans cesse de la peur de l'intrusion.
-
Que ce soit par le corps ou par l'esprit,
-
on comprend aussi la fascination du personnage
-
pour les papillons, qui sont des animaux
-
capables de transformation,
-
ce que lui-même rêve de faire.
-
Le film Creep Show de Romero se termine sur un cadavre
-
gorgé de cafards dans un laboratoire immaculé.
-
Dans Eclosion,
-
ils vont se loger dans la cage thoracique de leur hôte.
-
Dans Dégel, comme son nom l'indique,
-
les bêtes entrent dans les corps humains
-
pour éviter le froid.
-
Les insectes passent par un stade de transformation
-
qui inspire nos plus grandes histoires fantastiques :
-
la métamorphose.
-
Une chenille qui devient un papillon,
-
un ver qui devient une mouche.
-
Tous ces insectes sont des larves
-
avant d'être des adultes
-
et cette transformation est à nos yeux
-
complètement fascinante.
-
Cette capacité à passer d'un corps à l'autre,
-
comme une évolution qui nous donnerait
-
de nouveaux pouvoirs.
-
Mais la transformation, dans le cas de l'homme,
-
c'est aussi le cauchemar.
-
Le livre de Kafka, La Métamorphose, présente un personnage
-
qui se réveille un matin, changé en cancrelat.
-
Tout le monde autour de lui le rejette.
-
Il provoque le dégoût et représente une charge.
-
C'est le portrait cruel d'un homme qui est méprisé
-
par toutes les institutions,
-
de son travail à sa propre famille.
-
On retrouve parmi les films d'horreur de nombreuses
-
métamorphoses d'un homme en insecte.
-
Le plus connu de tous ces films est
-
La Mouche de Cronenberg,
-
dans lequel un homme,
-
lors d'une expérience scientifique de téléportation,
-
mêle son ADN à celui d'une mouche sans le savoir.
-
Sa transformation est lente et douloureuse.
-
Le personnage s'isole de plus en plus
-
et est très représentatif des personnes
-
malades ou des personnes âgées
-
qui se retrouvent seules
-
et complètement condamnées.
-
La Mouche est lui même un remake de La Mouche Noire.
-
Mais dans ce film, l'homme et la mouche
-
ont déjà leur corps et leur tête.
-
On trouvera une histoire similaire un an plus tard
-
avec La Femme Guêpe.
-
Le film montre alors là aussi un personnage
-
doté d'un corps humain
-
avec une tête de guêpe.
-
L'île du Sadique présente une métamorphose
-
suite à une piqûre d'araignée cette fois.
-
Et puisqu'on parle d'araignées,
-
on pourrait citer aussi Arañas infernales,
-
un film mexicain avec le catcheur Blue Demon,
-
et pour le coup, ce sont des araignées
-
qui se transforment en humains.
-
Bien plus récemment, le film Bite
-
montre la métamorphose d'une jeune femme
-
en un insecte pas vraiment identifiable.
-
Cela est dû au fait qu'une bête l'ai piquée
-
dans un lac après qu'elle ait trompée son petit ami.
-
C'est comme une sorte de châtiment divin
-
de la femme adultère,
-
de maladies sexuellement transmissibles.
-
Et on se passerait bien de ces comparaisons.
-
La jeune femme produit de plus en plus
-
de fluides autour d'elle
-
et devient très violente.
-
Dans tous ces films, les transformations physiques
-
s'accompagnent une transformation du comportement.
-
Le personnage devient alors bestial,
-
sanguinaire et repoussant.
-
La scène de l'araignée dans L'homme qui Rétrécit
-
est intéressante car la bête devient géante
-
et monstrueuse pour le personnage.
-
Mais c'est lui qui est en constante transformation
-
puisque c'est son corps qui diminue.
-
De façon bien plus positive, et pour sortir
-
un instant de l'horreur,
-
on remarque que pour le personnage de Spiderman,
-
c'est après s'être fait mordre par une araignée
-
radioactive que Peter Parker commence
-
à développer ses super pouvoirs.
-
Il vit donc bien une transformation,
-
mais il ne subit pas une nouvelle condition physique
-
qui le déshumanise.
-
Il devient au contraire un super héros
-
et s'élève en quelque sorte au dessus de la masse.
-
La majorité des films d'insectes vont montrer
-
comment ces animaux réussissent à envahir
-
notre espace privé et à s'introduire
-
dans notre intimité.
-
Il y a presque toujours une scène où les bêtes
-
vont coloniser le lit ou bien encore
-
se retrouver dans ce que les personnages vont ingurgiter.
-
C'est ici la sexualité et la nourriture qui sont
-
directement en contact avec les envahisseurs.
-
Leur avancée est imperceptible
-
et quand on se rend compte qu'ils sont là,
-
il est déjà trop tard.
-
C'est un scénario récurrent dans le genre :
-
des cafards de The Nest,
-
des araignée d'Arachnophobie,
-
les vers de (?),
-
ou encore les fourmis de Ants.
-
Tous les films que je viens de citer
-
sont parmi les plus connus du sous genre de films d'insectes.
-
Ils se ressemblent beaucoup entre eux.
-
L'envahissement des maisons provoque
-
souvent un final en huis clos dans
-
lequel les héros finissent par être reclus.
-
Ils ne sont pas sans rappeler le film Tremors
-
d'ailleurs, de nombreux films utilisent
-
le mot invasion dans leur titre.
-
Dans ce film (?), Stung ou Les Ailes du Chaos,
-
ce sont des nuées d'insectes volants qui attaquent.
-
Ces films montrent des insectes vifs,
-
rapides et coordonnés.
-
Ils transmettent l'idée du ravage.
-
Quand ils ne sont pas dans l'espace privé,
-
donc la maison,
-
l'insecte envahit la ville,
-
il sème la panique parmi les citoyens
-
et crée des mouvements de foule.
-
Dans les années 50,
-
toutes sortes d'insectes géants sont exploités :
-
l'araignée de Tarantula,
-
la mante religieuse dans La Chose Surgie des Ténèbres,
-
la sauterelle. Dans Beginning of the End,
-
des fourmis dans Them,
-
ou encore le Scorpion dans Le Scorpion Noir.
-
Plus tard, il y aura le papillon pour Mothra.
-
E parmi les nanars d'animaux géants les plus connus,
-
on retrouve l'Invasion des Araignées Géantes.
-
[Chanson : Les Triomphe de l'Anarchie
-
Empare toi maintenant de l'usine,
-
Du capital ne soit plus serviteur,
-
Reprend l'outil et reprend la machine,
-
Tout est à tous, rien n'est à l'exploiteur,
-
Sans préjugés, suis les lois de nature,
-
Et ne produit que par nécessité,
-
Travail facile ou besogne très dure
-
N'ont de valeur qu'en leur utilité.
-
Tabous, tabous Compagnons]
-
Les insectes sont très souvent associés
-
à la notion de faute,
-
selon Gustave Le Bon.
-
L'individu en foule redevient primitif.
-
La foule est un concept qui effraie les élites
-
puisque dans la foule,
-
les passions se déchaînent,
-
que ce soit lors d'un concert
-
ou au sein d'une manifestation.
-
Il y a des changements de comportement,
-
une force décuplée et l'influence du groupe.
-
C'est comme si l'individu s'était dissout
-
au profit de la masse grouillante.
-
Quand on parle des insectes,
-
beaucoup évoquent une anarchie bien ordonnée.
-
L'anarchie, c'est l'absence de chef.
-
Et même si on parle de reine des abeilles ou des fourmis,
-
elles ne donnent en aucun cas des ordres.
-
Ce ne sont pas des chefs.
-
Et contrairement aux idées reçues,
-
l'anarchie n'a rien à voir avec le chaos.
-
Donc parler d'une anarchie bien ordonnée,
-
c'est finalement parler d'un système
-
qui fonctionnerait presque parfaitement,
-
sans aucune hiérarchie,
-
sans dominants et dominés,
-
sans violence symbolique.
-
On remarque d'ailleurs que les politologues communistes
-
ont étudié l'organisation des fourmis.
-
L'insecte est aussi une métaphore de la dureté à la tâche.
-
On parle des ouvrières.
-
On applique sur elles notre vision du travail
-
alors qu'elles ne font que se comporter naturellement.
-
Et d'ailleurs, souvent, 50% de la colonie
-
ne fait rien du tout.
-
Elles savent se répartir les tâches,
-
mais cela ne signifie pas qu'elles travaillent
-
toutes sans relâche.
-
Le travail comme on le connaît n'est pas naturel
-
puisque chez les insectes,
-
on travaille seulement si c'est utile.
-
On travaille pour que tout le monde puisse vivre
-
et se reproduire dans de bonnes conditions.
-
Rien de plus.
-
Comme on dit, l'union fait la force
-
et les colonies d'insectes
-
en sont la parfaite représentation.
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On est bien loin de l'exploitation humaine.
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On parle d'intelligence collective
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car ils savent communiquer entre eux.
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Malgré certains conflits,
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ils forment une sorte de grande famille
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et on parle même de vie en société.
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Ils font preuve d'altruisme, c'est à dire
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le don de soi pour l'ensemble de la colonie.
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Le film Phase IV montre l'intelligence des fourmis,
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leur capacité à s'organiser et à vivre dans une harmonie
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dont les hommes ne semblent pas capables.
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Enfin, on pourrait aussi remarquer que,
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de façon plus anecdotique,
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on retrouve les insectes pour parler de la folie ou
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pour montrer un trouble psychologique.
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On se rappelle de la mouche dans Psychose,
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de ces énormes cafards à la fois machine à écrire
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qui pourrait être une hallucination
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due à la drogue dans le Festin Nu.
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Ces derniers représentent la peur de la création,
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une création qu'il faut nourrir,
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mais qui effraie aussi.
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Les fourmis qui sortent d'une main
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dans Un chien Andalou est une vision cauchemardesque
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d'un film surréaliste inspiré des rêves des réalisateurs.
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Dans le film Bug de William Friedkin,
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les insectes sont un peu la base des troubles
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psychologiques du personnage.
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Pour Possum l'araignée géante est métaphorique,
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elle représente l'inceste vécu par le personnage principal,
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qui le poursuit dans ses cauchemars comme dans la vie,
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et dont il ne peut jamais se débarrasser.
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L'Araignée avec ses pattes immenses,
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montre bien comment on peut
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emprisonner quelqu'un psychologiquement.
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C'est aussi le traumatisme tapi dans l'ombre.
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Pour les protéger, il faut les connaître.
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Si aujourd'hui on parle de plus en plus
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de l'importance des abeilles pour la nature
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et pour notre espèce, c'est que l'abeille,
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comme les autres insectes,
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est vitale et est un animal primordial de notre planète.
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Mais voilà, pour avoir envie de nous intéresser à eux
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et d'en prendre soin, l'idéal est de nous informer
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sur ce qu'ils font et sur qui ils sont.
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Les insectes font partie d'un monde
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infiniment petit : le microcosme,
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un monde qui nous est complètement étranger.
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Le seul fait d'y penser bouleverse notre notion de l'espace.
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Mais il faut savoir qu'il existe
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un monde parallèle dans notre réalité.
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Et il est fascinant.
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[Musique Phenomena de Claudio Simonetti]