J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa
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0:25 - 0:26Vous êtes bien assis ?
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0:26 - 0:27(Public) Non.
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0:27 - 0:30Je vais au moins faire un heureux,
dommage pour les autres. -
0:30 - 0:32Je vais vous demander
à tous de vous lever. -
0:32 - 0:35Allez-y ! ça va vous dégourdir les jambes.
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0:36 - 0:39Tout le monde debout, s'il vous plait.
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0:40 - 0:42Il y a du monde, ce soir.
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0:43 - 0:45Parfait !
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0:45 - 0:48Alors attention, écoutez-moi bien.
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0:48 - 0:52Que tous ceux qui ont ou qui pensent
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0:52 - 0:55avoir 10 kilos à perdre, se rassoient,
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0:55 - 0:58et uniquement ceux-là,
tous les autres, vous restez debout. -
0:58 - 1:03Tous ceux qui ont 10 kilos, 15 kilos,
30 kilos, 40 kilos se rassoient. -
1:03 - 1:05Les autres, vous restez debout.
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1:05 - 1:06Merci.
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1:09 - 1:11Ce n'était pas long, je sais.
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1:12 - 1:14Alors... Parfait.
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1:15 - 1:19Ceux qui sont debout,
vous êtes les winners ce soir. -
1:20 - 1:25Vous appartenez à un idéal,
est-ce que vous le savez ? -
1:25 - 1:27Celui des minces.
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1:28 - 1:30À vous qui êtes debout,
j'ai une question à poser : -
1:31 - 1:34quand vous allez au restaurant,
ou vous choisissez un restaurant, -
1:34 - 1:37quel est votre premier
critère de sélection ? -
1:37 - 1:39Allez-y, répondez.
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1:39 - 1:41Le prix ? En ce moment,
c'est pas mal, ouais ! -
1:41 - 1:43(Rires)
-
1:43 - 1:47Autre chose ? Il n'y a rien
qui vous intéresse au restaurant ? -
1:48 - 1:53Le choix, la qualité, le menu,
le plaisir... les desserts. -
1:54 - 1:56Les desserts aussi.
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1:56 - 1:58Les minces aiment toujours les desserts.
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1:58 - 1:59(Rires)
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1:59 - 2:02Vous pouvez vous rasseoir,
je vous remercie. -
2:07 - 2:11Moi, quand je vais au restaurant,
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2:11 - 2:16la première chose que je regarde,
ce sont les chaises. -
2:16 - 2:18Est-ce qu'elles sont adaptées ?
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2:18 - 2:22Ont-elles des accoudoirs ?
Sont-elles solides ? -
2:22 - 2:26Est-ce que l'espace entre les tables
est adapté à ma morphologie ? -
2:26 - 2:29Vous voyez déjà la différence ?
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2:29 - 2:32Alors ce soir, nous sommes
au Théâtre de l'Île, -
2:32 - 2:35une salle magnifique, très bien conçue.
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2:35 - 2:37Je n'y viens jamais. Jamais.
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2:38 - 2:41Les chaises et les espaces
sont trop petits, -
2:41 - 2:44et je dérange mon voisin ou ma voisine.
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2:44 - 2:46Alors ce soir sur scène,
comment vous dire ? -
2:46 - 2:51Dix mètres de large, neuf mètres
de profondeur, six mètres de haut... -
2:51 - 2:52(Applaudissements)
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2:53 - 2:55(Acclamations)
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2:59 - 3:01Et en même temps, je ne vais pas sauter.
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3:01 - 3:02(Rires)
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3:06 - 3:10Non, j'entends déjà des pensées
qui fusent dans la salle et qui disent : -
3:10 - 3:13« Ça y est, encore une grosse
qui va nous faire son show, -
3:13 - 3:18entre acceptation totale de soi
et victime de la société. » -
3:18 - 3:19Eh bien, non.
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3:20 - 3:23Non, je ne vais pas vous dire
qu'être hors norme, c'est bien. -
3:24 - 3:28Je ne vais pas vous dire que vivre
dans ce corps-là, c'est bien. -
3:28 - 3:31En réalité, je viens vous parler de nous,
-
3:31 - 3:34du rapport que les obèses -
puisqu'il faut nous appeler ainsi - -
3:34 - 3:38entretiennent avec les minces,
-
3:38 - 3:41avec les 10 kilos de trop,
la société moderne. -
3:42 - 3:47J'ai appartenu à cette société
pendant 25 ans. -
3:47 - 3:51Et aujourd'hui, j'habite
dans une grosse dame. -
3:51 - 3:53C'est une drôle d'expression,
n'est-ce pas ? -
3:53 - 3:56Je me suis longtemps interrogée moi aussi.
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3:56 - 3:58Ceux qui me connaissent bien
vous le diront tous, -
3:58 - 4:02je ne réponds pas
au cliché n° 1 de l'obèse : -
4:02 - 4:04avachie dans son canapé,
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4:04 - 4:08à manger des chips toute la journée
en se lamentant sur son sort, -
4:08 - 4:13en jogging de trois jours
et sentant la transpiration. -
4:15 - 4:17Un peu exagéré, ce cliché ?
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4:17 - 4:19Et pourquoi ?
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4:19 - 4:23C'est celui que la plupart d'entre vous
se font des gros, n'est-ce pas ? -
4:23 - 4:27C'est celui qui nous prive de vivre dans
la même société que vous, les minces, -
4:27 - 4:30les 10 kilos de trop ;
-
4:30 - 4:34celui qui nous pousse, chaque jour,
à chercher des solutions à ce surpoids -
4:34 - 4:37que certains se trimbalent
depuis l'enfance ; -
4:37 - 4:42celui qui nous juge, nous isole,
et parfois nous tue - -
4:42 - 4:44et je pèse mes mots.
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4:45 - 4:47Un autre cliché, regardez cette photo.
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4:48 - 4:49C'est celle d'une dame
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4:49 - 4:53qui mange tranquillement
une glace, au bord de la piscine. -
4:53 - 4:55Vous croyez vraiment
qu'elle est tranquille ? -
4:55 - 4:59Moi, je vous dis qu'elle les sent,
les regards de cet homme en arrière-plan. -
4:59 - 5:02Et que dire de celui du photographe ?
-
5:03 - 5:06Et puis, elle les entend, vos réflexions :
-
5:06 - 5:10« Han, une grosse !
La piscine va déborder », -
5:10 - 5:15« Avec le poids que vous faites, se mettre
en maillot de bain, c'est indécent ! » -
5:15 - 5:19Sérieusement, qu'est-ce qu'elle
leur a fait pour mériter ça ? -
5:19 - 5:22C'est vrai, après tout,
les kilos qu'elle a en trop, -
5:22 - 5:25elle le sait, elle les porte.
-
5:25 - 5:28Elle en a conscience, peut-être
qu'elle s'en fout, peut-être pas. -
5:28 - 5:31Peut-être qu'elle veut juste manger
une glace au bord de la piscine, -
5:31 - 5:35simplement parce qu'elle habite
dans une grosse dame. -
5:37 - 5:42Alors certains diront : « Elle n'a qu'à
arrêter les fast-foods et la malbouffe, -
5:42 - 5:45ils sont responsables
de l'obésité dans le monde. » -
5:46 - 5:50Première idée reçue :
fast-food = obésité. -
5:51 - 5:54Ce n'est peut-être pas faux
si on y va tous les jours. -
5:54 - 5:57Mais soyons honnêtes,
est-ce qu'en Nouvelle-Calédonie, -
5:57 - 6:02on a attendu les fast-foods pour s'enfiler
deux nems et un soda à 8 h du matin ? -
6:02 - 6:04(Rires)
-
6:06 - 6:09Deuxième idée reçue :
elle manque de volonté. -
6:10 - 6:14Ah ! Les gros et la volonté...
tout est dit ou presque. -
6:14 - 6:17Croyez-vous vraiment
que les gros manquent de volonté ? -
6:17 - 6:22De la volonté, il en faut tous les jours
pour sortir de chez soi. -
6:22 - 6:25De la volonté, il en faut
pour affronter le monde extérieur -
6:26 - 6:28et particulièrement, le monde du travail.
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6:28 - 6:33Et puis de la volonté, il en faut
pour affronter le monde médical. -
6:34 - 6:37Et il en faut pour porter tout ça.
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6:37 - 6:40Gardez en tête que cinq kilos de trop,
c'est une taille de pantalon, -
6:40 - 6:43dix kilos de trop,
tout le monde voit ce que c'est. -
6:43 - 6:46Avec un bon suivi, en quelques
semaines, le problème est réglé. -
6:47 - 6:49Vingt kilos, ça commence à peser.
-
6:49 - 6:53Mais alors après, trente kilos,
quarante kilos en trop, -
6:53 - 6:57ou comme pour ceux que l'on appelle
« les super obèses », 60 kilos en trop ? -
6:57 - 6:59Soixante kilos en trop, c'est ça.
-
6:59 - 7:04Est-ce que vous imaginez la volonté
qu'il faut pour porter ça tous les jours ? -
7:05 - 7:08Akeno, viens. Tu pèses combien ?
-
7:08 - 7:11J'ai toujours rêvé de poser
cette question à un garçon. -
7:11 - 7:13C'est un peu comme
quand on demande l'âge à une fille. -
7:13 - 7:17Soixante ? Sois honnête !
Tu ne pèses pas soixante kilos. -
7:17 - 7:18Akeno : Cinquante-sept.
-
7:18 - 7:23CI : Cinquante-sept kilos, il pèse moins
que les trois bonbonnes réunies. -
7:23 - 7:25Tu peux sortir.
-
7:25 - 7:29Alors comment survit-on ?
Parce que c'est ça, la vraie question. -
7:29 - 7:33Eh bien, la tâche est immense.
-
7:33 - 7:38Elle est parfois, et souvent,
émotionnellement insurmontable. -
7:38 - 7:41Et c'est là que la machine s'emballe.
-
7:41 - 7:47Pour survivre dans cette société, certains
entrent dans un mécanisme très complexe -
7:47 - 7:51qui les met systématiquement
en échec face au régime, -
7:51 - 7:54et parfois même,
face à la chirurgie de l'obésité. -
7:54 - 7:58Ce mécanisme, c'est une forme
de dissociation mentale. -
7:58 - 8:01Chez les obèses, sa traduction est simple.
-
8:01 - 8:06Quand vous êtes dépassé
par les kilos en trop qui s'installent, -
8:06 - 8:09vous rentrez dans
un phénomène très complexe -
8:09 - 8:15où le corps s'efface pour ne devenir
qu'un moyen de transport, -
8:15 - 8:19un peu comme une voiture
dans laquelle vous mettriez de l'essence. -
8:20 - 8:23Tant que le moteur tourne,
on néglige l'entretien, -
8:23 - 8:28on ne s'inquiètera que quand
la voiture s'arrêtera, mais pas avant. -
8:28 - 8:32Il y a 20 ans, à la faveur de plusieurs
coups durs professionnels, -
8:32 - 8:34j'ai commencé à prendre
sérieusement du poids. -
8:35 - 8:38Je suis rentrée dans la spirale
infernale des régimes, -
8:38 - 8:41avec le succès que vous pouvez voir.
-
8:42 - 8:48Et d'échec en échec, j'ai fini par rentrer
dans cette forme de dissociation mentale. -
8:48 - 8:51Je n'avais que vingt kilos
de trop à l'époque. -
8:51 - 8:54C'est comme ça, que petit à petit,
-
8:54 - 8:57j'ai laissé mon cerveau
s'occuper de mon corps. -
8:58 - 9:00Bonjour les résultats !
-
9:01 - 9:06Celle que je vois, quand je ne me
regarde pas dans la glace, c'est elle. -
9:07 - 9:09Alors OK, elle a vingt ans.
-
9:10 - 9:14Mais c'est elle que mon cerveau
a choisi comme véhicule. -
9:14 - 9:17Et jusqu'à présent, elle ne m'a
jamais empêchée d'avancer. -
9:18 - 9:20Et puis, il s'est passé
quelque chose en début d'année -
9:20 - 9:22qui a cassé mon joli véhicule.
-
9:22 - 9:24Et c'est une image importante pour moi
-
9:24 - 9:26parce que cette histoire
s'est passée dans ma voiture. -
9:26 - 9:30Je roulais tranquillement, avec mon fils
à l'arrière qui a cinq ans, -
9:30 - 9:34et tout à coup, il m'a dit :
« Maman, pourquoi tu es grosse ? » -
9:35 - 9:38Je lui ai fait ce que je pensais
être la plus belle des réponses, -
9:38 - 9:41je me suis dit que
s'il me posait cette question, -
9:41 - 9:43c'est que ça le travaillait.
-
9:43 - 9:47Je lui ai dit : « C'est parce que
maman est remplie d'amour. » -
9:47 - 9:49(Rires)
-
9:50 - 9:52Il y a eu un silence.
-
9:52 - 9:54(Applaudissements)
-
9:59 - 10:02Il y a eu un silence,
un peu long, j'avoue. -
10:03 - 10:06Alors, je me suis retournée et il m'a dit,
en écartant les mains à l'italienne : -
10:06 - 10:11« Mais Maman, tu dis n'importe quoi !
Tu es juste grosse, c'est tout. » -
10:12 - 10:16Et c'est ce « c'est tout » qui m'amène
devant vous aujourd'hui. -
10:16 - 10:19C'est ce « c'est tout » qui me fait
dire qu'avec 40 kg de moins, -
10:19 - 10:22je me sentirais mieux,
je le sais, je l'ai déjà vécu. -
10:22 - 10:24Alors pourquoi cette volonté,
-
10:24 - 10:27que je trouve pour tout,
parfois même pour les autres, -
10:27 - 10:30je ne la mets pas au service
de ce corps qui m'encombre ? -
10:31 - 10:33Dans mon cas, je reste persuadée
-
10:33 - 10:37que la dissociation mentale
est la cause numéro une. -
10:37 - 10:40Peu importe les régimes,
les rééquilibrages alimentaires, le sport, -
10:41 - 10:43les phrases assassines,
les bonnes intentions, -
10:43 - 10:46si vous n'êtes pas réconcilié
-
10:46 - 10:49avec ce que vous êtes
et pas uniquement qui vous êtes, -
10:49 - 10:53rien ne marche, même pas la sleeve.
-
10:53 - 10:57Alors la sleeve, c'est la révolution
anti-gros dans le monde. -
10:57 - 11:02Vous savez, c'est cette opération
qui consiste à vous couper l'estomac. -
11:03 - 11:07Sérieusement, est-ce que
vous imaginez, couper l'estomac ? -
11:07 - 11:10La France a dressé en début d'année
-
11:10 - 11:12un premier état des lieux
sérieux de la sleeve. -
11:12 - 11:15Après quatre ans,
la perte de poids moyenne, -
11:15 - 11:20pour une personne de 140 kg
n'est que de 26 kilos, pas plus. -
11:21 - 11:24D'autres études dans le monde
ont montré qu'à long terme, huit ans, -
11:24 - 11:29la sleeve était un échec
pour un obèse sur deux, -
11:29 - 11:34un obèse sur deux à qui l'on a promis
monts et merveilles de la minceur. -
11:34 - 11:38En clair, la perte de poids
est réversible, -
11:38 - 11:40mais pas la perte de votre estomac.
-
11:40 - 11:42Mais, il y a pire.
-
11:42 - 11:46Les patients qui ont été opérés
par une chirurgie pour perdre du poids -
11:47 - 11:52ont 50 % de probabilité en plus
de faire une grave dépression -
11:52 - 11:55ou une tentative de suicide.
-
11:55 - 11:58D'autres experts ont
démontré que les patients -
11:58 - 12:03avaient tendance à remplacer
la nourriture par de l'alcool. -
12:04 - 12:08Alors sérieusement, faut-il être
désespéré, au bout du rouleau, -
12:09 - 12:10pour en arriver là ?
-
12:10 - 12:14En admettant que les gros sont gros,
uniquement parce qu'ils mangent trop, -
12:14 - 12:16ce qui est faux,
-
12:16 - 12:21est ce qu'on coupe sa main
à un fumeur pour qu'il arrête de fumer ? -
12:21 - 12:25Et puis qui sont-ils, ces obèses
qui ont choisi une opération ? -
12:25 - 12:28En 2016, en France, ils étaient 60 000,
-
12:28 - 12:3130 000 ont bénéficié d'une sleeve.
-
12:31 - 12:34Quand on se rapproche
des chiffres, on se rend compte -
12:34 - 12:39qu'à peine 40 % d'entre eux
étaient « des super obèses ». -
12:39 - 12:43Et pourtant la sleeve a été
mise au point pour les super obèses, -
12:43 - 12:48ou pour les obèses présentant
une pathologie associée comme le diabète, -
12:48 - 12:50pas pour trente kilos de trop,
-
12:50 - 12:53pas pour une question d'image.
-
12:53 - 12:57Est-ce qu'on a laissé
s'installer une dérive -
12:57 - 13:01entre chirurgie esthétique
et chirurgie vitale ? -
13:01 - 13:03On peut se poser
la question quand on sait -
13:03 - 13:07que 80 % des patients étaient des femmes.
-
13:08 - 13:12Je ne suis ni pour ni contre
la chirurgie de l'obésité. -
13:12 - 13:14Je dis simplement
-
13:14 - 13:18que la prise en charge psychologique
ou psychiatrique des patients -
13:18 - 13:23est importante, aussi bien avant
et encore plus après l'opération. -
13:24 - 13:26Alors, que fait-on ?
-
13:26 - 13:30Quand on est patient
ou personnel de santé, en France, -
13:30 - 13:33on peut se rapprocher
d'un organisme qui s'appelle le GROS : -
13:33 - 13:36Groupe de Réflexion
sur l'Obésité et le Surpoids. -
13:37 - 13:39Bien nommé, n'est-ce pas ?
-
13:39 - 13:40(Rires)
-
13:41 - 13:45Je sais que c'est un nom qui fait rire,
et pourtant, le GROS existe depuis 1998. -
13:45 - 13:47Il dit trois choses.
-
13:47 - 13:51Un, les obèses subissent une injustice
génétique face à la nourriture. -
13:51 - 13:53Il faudra vous y faire.
-
13:53 - 13:59Deux, obésité = des obésités,
il n'y en a pas qu'une seule, -
13:59 - 14:01et c'est pour ça que la prise
en charge est compliquée. -
14:01 - 14:05Et trois, il préconise
la restriction cognitive. -
14:06 - 14:08Qu'est-ce que c'est,
la « restriction cognitive » ? -
14:08 - 14:10C'est assez simple en fait :
-
14:10 - 14:14si vous êtes attentif à vos
sensations quand vous mangez, -
14:14 - 14:18vous ne mangez pas plus
que ce dont vous avez besoin, -
14:18 - 14:21à un ou deux écarts près
que vous apprenez à gérer, -
14:21 - 14:24comme une glace, par exemple,
au bord de la piscine. -
14:28 - 14:31Le GROS a aussi organisé des ateliers,
-
14:31 - 14:34pour les patients comme
pour le personnel de santé. -
14:34 - 14:37Et ces ateliers, on y apprend à cuisiner.
-
14:37 - 14:42On y retrouve les saveurs, le goût,
la satiété, l'envie de bien manger, -
14:42 - 14:45ce que, paradoxalement,
les obèses ont perdu. -
14:46 - 14:48Ça demande un sacré lâcher-prise.
-
14:49 - 14:51Ça demande que quand
vous mangez un carré de chocolat, -
14:51 - 14:53vous ne vous enfiliez pas
toute la tablette. -
14:53 - 14:56Je vous assure que c'est possible.
-
14:56 - 15:01Ça demande surtout un sacré lâcher-prise
sur toute une éducation alimentaire, -
15:01 - 15:03et sur cet adage,
-
15:03 - 15:06que vous avez tous entendu
au moins une fois dans votre enfance : -
15:06 - 15:08« Finis ton assiette. »
-
15:09 - 15:13Finis ton assiette... Quelle erreur !
-
15:13 - 15:16Les enfants mangent tous
de manière intuitive -
15:16 - 15:19et ne se laissent pas mourir de faim.
-
15:19 - 15:22Alors, ne leur dites plus
qu'ils vont gaspiller de la nourriture. -
15:22 - 15:24Vous avez tous un réfrigérateur.
-
15:24 - 15:29Ne les faites plus culpabiliser
de ne pas manger. -
15:29 - 15:35On mange avec ses émotions,
on ne doit pas manger ses émotions. -
15:35 - 15:39Tous les obèses vous le diront :
le mal de vivre, le regard des autres, -
15:39 - 15:42les poussent vers la nourriture,
comme un refuge. -
15:43 - 15:46Les obèses doivent
se réconcilier avec leur corps. -
15:46 - 15:48C'est un paradoxe, mais c'est vrai.
-
15:48 - 15:54Ils y arriveront d'autant mieux
que vous porterez sur eux, sur nous, -
15:54 - 15:56un regard bienveillant,
-
15:56 - 16:00parce que nous sommes
juste gros, c'est tout. -
16:00 - 16:01Merci.
-
16:01 - 16:04(Applaudissements) (Acclamations)
- Title:
- J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa
- Description:
-
Êtes-vous certains que les obèses sont gros uniquement parce qu’ils mangent trop ? La sleeve n’est pas l’opération miracle que l’on veut nous faire avaler. Caroline Idoux démonte ici les clichés et les idées reçues sur l’obésité et nous incite à aborder l’obésité dans la société avec un autre point de vue : celui des gros. Journaliste et écrivaine, Caroline Idoux s’attache depuis quelques années à apporter un autre regard sur les personnes en surpoids. Passionnée de littérature et de communication, elle aborde avec beaucoup de facilités et de franc-parler toutes les facettes de l’obésité.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- French
- Team:
closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 16:16
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Hélène Vernet edited French subtitles for J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa | |
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eric vautier approved French subtitles for J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa | |
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eric vautier accepted French subtitles for J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa | |
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eric vautier edited French subtitles for J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa | |
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eric vautier edited French subtitles for J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa | |
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eric vautier edited French subtitles for J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa | |
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Lucie Jouan edited French subtitles for J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa | |
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Lucie Jouan edited French subtitles for J'habite dans une grosse dame | Caroline Idoux | TEDxNouméa |