< Return to Video

L'ocytocine ou le secret des humains | Isabelle CALMELS | TEDxAnnecy

  • 0:07 - 0:09
    Sage-femme, maman
    et consultante en parentalité,
  • 0:09 - 0:11
    je suis chercheur.
  • 0:12 - 0:15
    Ma curiosité, elle est comme des vagues,
    avec des élans, des phases de repos.
  • 0:16 - 0:19
    Enfant, je posais
    mille questions à la minute,
  • 0:19 - 0:21
    et mon père, parfois à bout de réponses,
  • 0:21 - 0:24
    disait : « Si on te demande,
    dis que tu ne sais pas. »
  • 0:24 - 0:26
    J'étais dépitée - ben oui,
    parce que tu ne m'as rien dit.
  • 0:28 - 0:29
    A l'adolescence,
  • 0:29 - 0:32
    j'ai débattu enjeux politiques,
    société, cité.
  • 0:34 - 0:35
    Jeune adulte,
  • 0:35 - 0:38
    j'ai bougé, exploré, dansé, voyagé,
  • 0:39 - 0:43
    mais aussi la vie, la mort, la maladie,
    avec mes études de sage-femme.
  • 0:43 - 0:47
    J'ai rencontré des personnes précieuses
    qui ont attisé ma curiosité.
  • 0:47 - 0:49
    Un jour, une vieille sage-femme m'a dit :
  • 0:49 - 0:52
    « Isabelle, quand tu perces
    la poche des eaux,
  • 0:52 - 0:56
    tu es la première personne à
    rencontrer et à toucher ce bébé,
  • 0:58 - 0:59
    comme une terre vierge. »
  • 1:00 - 1:01
    Waouh !
  • 1:02 - 1:03
    Ce jour-là,
  • 1:03 - 1:04
    j'ai vraiment senti
  • 1:04 - 1:08
    le précieux et le sacré
    de la vie et des humains.
  • 1:09 - 1:12
    Puis j'ai exploré mon arbre
    généalogique et mes ressentis,
  • 1:13 - 1:15
    puis les arbres, l'agriculture biologique
  • 1:15 - 1:16
    et l'écologie.
  • 1:16 - 1:20
    J'ai fait du lien entre l'écologie
    sur Terre et l'écologie de soi.
  • 1:21 - 1:24
    La naissance de mes enfants,
    elle m'a bouleversée.
  • 1:24 - 1:28
    J'ai été inondée d'un moment
    de tendresse et d'amour,
  • 1:28 - 1:31
    mais aussi de surprise et de questions.
  • 1:31 - 1:32
    Je me suis sentie parfois démunie,
  • 1:33 - 1:34
    en détresse, incompétente,
  • 1:35 - 1:38
    à répondre aux pleurs
    ou aux colères de mes enfants.
  • 1:38 - 1:41
    Alors j'ai lu, j'ai cherché, j'ai exploré,
  • 1:41 - 1:42
    j'ai voulu les comprendre.
  • 1:42 - 1:46
    Je crois que devenir maman, ça
    m'a vraiment mise en mode chercheur
  • 1:46 - 1:47
    définitivement.
  • 1:48 - 1:49
    Si je regarde en arrière,
  • 1:50 - 1:52
    ma curiosité, elle est comme des vagues :
  • 1:53 - 1:54
    parfois avec des grands élans
  • 1:54 - 1:56
    et beaucoup d'enthousiasme qui se dépose,
  • 1:56 - 1:58
    mais aussi parfois des repos
  • 1:58 - 2:00
    où [inaudible] la curiosité
    est en suspens,
  • 2:00 - 2:03
    ou même parfois, j'ai eu
    l'impression de l'avoir perdue.
  • 2:04 - 2:05
    Alors j'ai lu,
  • 2:05 - 2:06
    j'ai cherché, j'ai exploré,
  • 2:07 - 2:08
    et j'ai observé mes enfants.
  • 2:08 - 2:13
    Quand on voit leurs apprentissages
    naturels, avec quelle ténacité,
  • 2:13 - 2:14
    quelle persévérance,
  • 2:14 - 2:17
    les enfants rampent, se retournent,
    essayent de marcher
  • 2:18 - 2:20
    pour découvrir leur monde, puis le monde,
  • 2:20 - 2:22
    à aucun moment, on ne peut douter
    de leur curiosité.
  • 2:23 - 2:24
    Elle est interne,
  • 2:24 - 2:26
    immense et sans limite.
  • 2:27 - 2:31
    Alors assurément, je crois que
    nous sommes tous doués de curiosité
  • 2:31 - 2:32
    mais parfois,
  • 2:32 - 2:34
    c'est comme si on l'avait perdue.
  • 2:34 - 2:37
    Le stress, ça bloque le penser,
    l'apprendre et le réfléchir,
  • 2:37 - 2:41
    le besoin d'explorer
    mais aussi la curiosité.
  • 2:41 - 2:44
    Alors partons un petit peu à la recherche
    de ces pauses, de ces repos,
  • 2:45 - 2:47
    de ces arrêts, de ce
    qu'il se passe pour nous.
  • 2:47 - 2:49
    Pendant la curiosité d'explorer
    le monde, on a des élans
  • 2:49 - 2:52
    puis à un moment,
    on a des phases de repos.
  • 2:52 - 2:54
    Ces phases de repos,
    elles sont nécessaires.
  • 2:55 - 2:58
    Elles vont nous permettre
    parfois d'intégrer,
  • 2:58 - 3:01
    ou parfois on va faire des régressions,
  • 3:01 - 3:04
    pour explorer des régressions
    de certaines explorations,
  • 3:04 - 3:06
    pour explorer d'autres explorations.
  • 3:06 - 3:08
    Parfois, on va même reculer
    pour prendre notre élan.
  • 3:09 - 3:10
    On va aussi se poser,
  • 3:10 - 3:12
    remplir notre réservoir affectif,
  • 3:12 - 3:16
    passer du temps de qualité avec nos
    parents ou avec les gens qu'on aime,
  • 3:16 - 3:17
    faire des jeux, des câlins.
  • 3:18 - 3:19
    Le jeu favorise
  • 3:19 - 3:22
    la sécrétion d'un enzyme
    du cerveau supérieur
  • 3:22 - 3:25
    et donc ces temps de repos
    sont vraiment essentiels.
  • 3:26 - 3:29
    Parfois, on va aussi
    avoir besoin d'intégrer.
  • 3:29 - 3:33
    Il y a trois phases d'apprentissage :
  • 3:33 - 3:36
    immersion, intégration, affinage.
  • 3:36 - 3:38
    Immersion et affinage,
  • 3:38 - 3:41
    on a besoin de beaucoup d'enthousiasme
    pour pouvoir explorer.
  • 3:41 - 3:43
    La phase d'intégration, elle s'opère
  • 3:44 - 3:46
    quand on ne fait rien,
  • 3:46 - 3:47
    qu'on rêvasse, qu'on bulle,
  • 3:47 - 3:50
    ou qu'on fait tout autre chose
    que ce qu'on vient d'apprendre.
  • 3:50 - 3:55
    Toutes ces phases-là sont essentielles
    pour garder nos élans de curiosité,
  • 3:55 - 3:59
    nos vagues et plonger pleinement
    dans notre besoin d'exploration.
  • 3:59 - 4:02
    Parfois, on a l'impression que
    notre curiosité est plutôt à l'arrêt,
  • 4:02 - 4:03
    en suspens.
  • 4:03 - 4:06
    On n'arrive plus à explorer le monde ;
    en fait, on est bloqué.
  • 4:07 - 4:10
    Quand nos besoins sont comblés,
    nos émotions déchargées,
  • 4:10 - 4:11
    nous, les humains, on fonctionne bien.
  • 4:12 - 4:13
    Mais parfois,
  • 4:13 - 4:17
    quand nos besoins ne sont pas comblés,
    ni nos émotions déchargées,
  • 4:17 - 4:19
    ça bloque le penser,
    l'apprendre et le réfléchir.
  • 4:22 - 4:24
    Parmi nos besoins les plus importants,
    chez nous les humains,
  • 4:24 - 4:28
    il y a la sécurité, la sécurité affective,
  • 4:28 - 4:29
    le respect,
  • 4:29 - 4:29
    l'amour,
  • 4:29 - 4:32
    le besoin de reconnaissance,
    le sentiment d'appartenance,
  • 4:33 - 4:37
    mais aussi avoir du contrôle sur sa vie,
    le contact physique affectueux,
  • 4:37 - 4:38
    et dans les besoins physiologiques,
  • 4:39 - 4:41
    dormir, manger,
  • 4:41 - 4:42
    éliminer,
  • 4:44 - 4:45
    bouger, explorer,
  • 4:46 - 4:48
    jouer, sont des besoins importants.
  • 4:48 - 4:50
    Si je ne bois pas, je meurs ;
  • 4:50 - 4:52
    si je n'élimine pas, idem.
  • 4:52 - 4:53
    Ça vous est tous peut-être déjà arrivé
  • 4:54 - 4:56
    dans la voiture,
    vous êtes sur l'autoroute,
  • 4:56 - 4:59
    pas d'aire de repos,
    vous avez envie d'aller aux toilettes.
  • 4:59 - 5:00
    Au début, ça va,
  • 5:00 - 5:02
    et au bout d'un moment, on est comme ça,
  • 5:02 - 5:05
    on ne pense plus qu'à ça, on a du
    mal à se concentrer sur la conduite,
  • 5:05 - 5:07
    on n'a plus aucune patience
    avec nos enfants,
  • 5:07 - 5:11
    et puis alors, le paysage,
    on ne le regarde pas, ça, c'est sûr.
  • 5:12 - 5:13
    Notre cerveau archaïque,
  • 5:14 - 5:18
    il est programmé pour pouvoir
    nous donner l'information
  • 5:18 - 5:20
    quand nos besoins sont à combler.
  • 5:20 - 5:22
    Et donc ça va mettre
    notre cerveau sous stress.
  • 5:22 - 5:24
    Généralement, c'est l'attaque,
  • 5:24 - 5:25
    l'agressivité.
  • 5:25 - 5:29
    Quand nos enfants ont des comportements
    qui sont mal supportés par nous,
  • 5:30 - 5:33
    quand des adultes ont des comportements
    qui sont mal supportés,
  • 5:33 - 5:34
    la première chose à faire,
  • 5:34 - 5:38
    c'est vérifier s'il n'y aurait pas avoir
    un besoin à combler, et le combler.
  • 5:38 - 5:40
    Ça va nous aider à bien fonctionner.
  • 5:40 - 5:42
    Il y a aussi les émotions.
  • 5:43 - 5:46
    C'est un mouvement qui vient de
    l'intérieur qui va vers l'extérieur.
  • 5:46 - 5:49
    Il signifie au monde qui je suis
    et ce qu'il se passe pour moi.
  • 5:49 - 5:52
    Parmi les émotions,
    il y a la colère, la tristesse,
  • 5:52 - 5:53
    la peur,
  • 5:54 - 5:56
    et mais aussi la joie, le dégoût.
  • 5:57 - 6:00
    Si, dans ma vie, il y a un certain stress,
  • 6:00 - 6:01
    je vais avoir une émotion.
  • 6:01 - 6:05
    Elle [inaudible] une charge,
    une tension et une décharge émotionnelle.
  • 6:05 - 6:06
    La décharge émotionnelle,
  • 6:06 - 6:08
    c'est les pleurs,
    les colères et les rages.
  • 6:08 - 6:13
    C'est ce qui était interdit ou dévalorisé
    quand on était enfant.
  • 6:13 - 6:15
    Mais on sait grâce aux neurosciences
  • 6:15 - 6:18
    que cette décharge émotionnelle
    est essentielle pour bien fonctionner,
  • 6:18 - 6:20
    elle nous permet de guérir,
  • 6:20 - 6:23
    de grandir, de nous libérer
    des événements déclencheurs.
  • 6:24 - 6:28
    Comme elle n'a pas été autorisée
    quand on était enfant,
  • 6:28 - 6:33
    elle n'est pas facile à accompagner
    pour le faire nous-mêmes chez nos enfants.
  • 6:34 - 6:39
    Cette décharge émotionnelle nous permet de
    bien fonctionner et d'aller mieux après,
  • 6:40 - 6:41
    pour retrouver notre point d'équilibre,
  • 6:41 - 6:45
    là où les humains sont naturellement
    coopératifs, aimants et joyeux.
  • 6:46 - 6:49
    Je me suis vue aussi couper
    les élans de mes enfants.
  • 6:49 - 6:51
    Elsa, un jour, monte dans la voiture
  • 6:51 - 6:52
    et que fait-elle ?
  • 6:52 - 6:54
    Elle part explorer la voiture.
  • 6:54 - 6:58
    Et je m'agace, je m'énerve, parce qu'elle
    ne s'assoit pas sur le siège auto.
  • 6:58 - 7:00
    Pourtant je ne suis pas
    à trois minutes près.
  • 7:00 - 7:03
    Alors du coup, j'ai lu,
    j'ai cherché, j'ai exploré
  • 7:03 - 7:05
    la mémoire traumatique,
    nos blessures d'enfant.
  • 7:06 - 7:08
    Quand on fait des commentaires
    négatifs sur les enfants,
  • 7:09 - 7:10
    quand on pose des étiquettes,
  • 7:10 - 7:11
    si on les dévalorise,
  • 7:12 - 7:13
    quand on leur balance nos peurs,
  • 7:13 - 7:16
    quand on sature leur mémoire de travail,
  • 7:16 - 7:18
    quand on contrecarre leur enthousiasme,
  • 7:18 - 7:19
    leurs trajets d'apprentissage,
  • 7:20 - 7:22
    la curiosité, elle va s'affaiblir,
  • 7:23 - 7:24
    se dessécher
  • 7:24 - 7:25
    et se ratatiner.
  • 7:26 - 7:28
    Alors pourquoi on fait ça,
    nous les adultes ?
  • 7:28 - 7:30
    Parce que c'est notre mémoire traumatique.
  • 7:31 - 7:35
    Quand on s'est senti blessé quand on était
    enfant dans les mêmes circonstances,
  • 7:35 - 7:39
    le souvenir est allé se loger dans une
    petite partie de notre cerveau émotionnel,
  • 7:40 - 7:41
    l'amygdale.
  • 7:42 - 7:44
    Et elle est restée là comme ça,
  • 7:44 - 7:45
    à l'intérieur,
  • 7:45 - 7:48
    et quand, adulte, on se retrouve
    dans une situation similaire,
  • 7:48 - 7:51
    l'amygdale va se réactiver
    comme une autoroute.
  • 7:52 - 7:54
    C'est comme si on sortait de nous,
  • 7:55 - 7:57
    comme si on était contrôlé
    par nos émotions,
  • 7:57 - 8:00
    et comme si on était coupé
    de l'amour qu'on a pour nos enfants.
  • 8:01 - 8:04
    Évidemment, on peut faire
    du lien avec notre histoire,
  • 8:04 - 8:06
    et travailler dessus pour l'apaiser.
  • 8:06 - 8:08
    Et petit à petit, ça marche.
  • 8:10 - 8:13
    Je me suis donc retrouvée à tenir
    la ceinture de sécurité très fort,
  • 8:14 - 8:16
    (Souffle)
  • 8:17 - 8:18
    « Elsa, viens t'asseoir. »
  • 8:18 - 8:19
    (Souffle)
  • 8:20 - 8:22
    pendant un moment, et ça s'est apaisé,
  • 8:22 - 8:25
    et j'ai réussi à passer le cap
    et à guérir cette blessure chez moi.
  • 8:27 - 8:29
    Qu'est-ce qui favorise la curiosité ?
  • 8:29 - 8:31
    Chacun pourrait encourager les projets,
  • 8:31 - 8:34
    chacun pourrait valoriser les erreurs
    comme faisant partie du chemin.
  • 8:36 - 8:38
    On va permettre aux enfants d'être libres,
  • 8:38 - 8:42
    d'explorer leurs élans de curiosité,
  • 8:42 - 8:43
    leur enthousiasme,
  • 8:43 - 8:45
    leurs mécanismes d'apprentissage.
  • 8:46 - 8:49
    Alors on va participer
    à favoriser leur curiosité.
  • 8:50 - 8:54
    Chaque fois qu'ils vont
    recevoir de l'affection,
  • 8:54 - 8:57
    de l'attention,
    un regard positif inconditionnel,
  • 8:58 - 8:59
    ça les aide à développer
  • 8:59 - 9:02
    une meilleure estime d'eux-mêmes,
    une grande confiance en eux,
  • 9:02 - 9:04
    et à donner leur plein potentiel
  • 9:04 - 9:06
    pour être auteur de leur vie.
  • 9:08 - 9:10
    Il y a autant de formes d'intelligence,
  • 9:10 - 9:13
    autant de chemins de curiosité,
    que d'humains sur Terre.
  • 9:13 - 9:15
    Cela est très avancé maintenant.
  • 9:15 - 9:17
    En tant que sage-femme,
  • 9:17 - 9:20
    il y a quelques années, j'ai découvert
    la physiologie de la naissance.
  • 9:20 - 9:21
    Et l'ocytocine.
  • 9:21 - 9:24
    C'est l'hormone de l'amour
    et de l'attachement,
  • 9:24 - 9:26
    elle est essentielle
    au moment de la naissance,
  • 9:26 - 9:28
    mais aussi à tous les âges de la vie.
  • 9:29 - 9:30
    Que fait l'antilope ?
  • 9:31 - 9:34
    L'antilope, pour pouvoir
    mettre au monde son bébé,
  • 9:34 - 9:36
    elle va aller chercher un endroit sûr,
  • 9:36 - 9:40
    et du coup, l'adrénaline, l'hormone
    du stress, va descendre à zéro.
  • 9:40 - 9:44
    L'ocytocine, qui va favoriser
    un accouchement rapide,
  • 9:44 - 9:48
    va monter à des sommets
    jamais atteints dans la vie.
  • 9:48 - 9:50
    Mais si la lionne rôde,
  • 9:51 - 9:52
    elle est en danger.
  • 9:52 - 9:55
    Je peux partir, je peux me sauver
    avec mon bébé dans le ventre,
  • 9:55 - 9:57
    je peux me sauver avec
    mon bébé dans les bras,
  • 9:57 - 10:00
    mais je ne peux pas me sauver
    quand le bébé sort,
  • 10:00 - 10:03
    donc c'est le seul moment
    où il faut de l'adrénaline.
  • 10:03 - 10:05
    C'est un moment qui doit
    être extrêmement bref
  • 10:05 - 10:09
    parce que la mère est en extrême
    vulnérabilité, en grande ouverture,
  • 10:10 - 10:13
    et qu'elle ne peut pas
    se sauver à ce moment-là.
  • 10:13 - 10:16
    C'est aussi un moment
    où il y a besoin d'adrénaline
  • 10:17 - 10:23
    parce que notre naissance est
    le plus grand défi de notre vie.
  • 10:23 - 10:24
    C'est le moment où on choisit
  • 10:24 - 10:27
    de quitter la sécurité
    du ventre de la mère
  • 10:27 - 10:29
    pour sortir et se lancer dans l'inconnu.
  • 10:29 - 10:32
    C'est un grand défi de la vie et
    j'expliquerai pourquoi l'adrénaline
  • 10:32 - 10:34
    participe à nos défis dans la vie.
  • 10:35 - 10:37
    Du coup, j'ai lu, j'ai cherché,
    j'ai exploré,
  • 10:37 - 10:39
    l'ocytocine et l'adrénaline.
  • 10:41 - 10:43
    L'ocytocine et l'adrénaline
    sont des hormones,
  • 10:43 - 10:45
    des messagers chimiques du corps
  • 10:45 - 10:46
    et quand on veut bien l'écouter,
  • 10:46 - 10:49
    il nous donne tous les messages
    pour bien fonctionner.
  • 10:49 - 10:51
    Ces hormones sont contagieuses.
  • 10:51 - 10:54
    Vous avez déjà dû le sentir
    en entrant dans une pièce :
  • 10:54 - 10:57
    on sent si l'ambiance est chaleureuse
    ou si l'ambiance est électrique.
  • 10:59 - 11:01
    L'adrénaline va participer
    à la survie de l'espèce,
  • 11:01 - 11:03
    et à tous nos défis -
    on l'a vu avec la naissance -
  • 11:03 - 11:05
    tous nos défis mobilisants, notre travail,
  • 11:05 - 11:08
    nos activités extériorisées
  • 11:08 - 11:10
    mais aussi l'établissement de nos limites.
  • 11:11 - 11:12
    De l'autre côté, l'ocytocine,
  • 11:13 - 11:15
    c'est un nectar de guérison.
  • 11:15 - 11:19
    Elle va favoriser le repos,
    la récupération,
  • 11:19 - 11:21
    grandir, guérir, se réparer,
  • 11:22 - 11:23
    être en lien avec les autres,
  • 11:24 - 11:25
    trouver des ressources aussi,
  • 11:26 - 11:31
    avoir une meilleure résistance au stress,
  • 11:31 - 11:33
    et pouvoir aller chercher
    nos ressources internes
  • 11:33 - 11:35
    pour traverser les difficultés de la vie.
  • 11:38 - 11:39
    Malheureusement, dans notre société,
  • 11:40 - 11:43
    souvent, cet équilibre
    ocytocine-adrénaline
  • 11:43 - 11:46
    qui devrait nous permettre
    de bien fonctionner
  • 11:46 - 11:49
    et qui sert à notre bonne santé
    et à la survie de l'espèce,
  • 11:49 - 11:51
    est souvent en déséquilibre.
  • 11:51 - 11:56
    J'imagine que vous voyez bien
    de quel déséquilibre je parle :
  • 11:56 - 11:59
    nous sommes en surcharge
    d'adrénaline dans nos sociétés.
  • 11:59 - 12:01
    Nous sommes dans un stress chronique.
  • 12:01 - 12:03
    La pression sociale, scolaire,
  • 12:03 - 12:05
    en termes de réussite, de performance.
  • 12:08 - 12:10
    Tout va très vite, on est inondé d'images.
  • 12:11 - 12:12
    On est en stress chronique
  • 12:12 - 12:16
    et du coup, ça va favoriser
    cette surcharge d'adrénaline.
  • 12:17 - 12:18
    Ce qui va la favoriser aussi,
  • 12:18 - 12:20
    c'est qu'on oublie -
  • 12:20 - 12:22
    on a dévalorisé pendant longtemps
  • 12:22 - 12:26
    ce temps de récupération de repos,
    de prendre soin de soi, etc.
  • 12:26 - 12:28
    Et du coup, le fait de
    ne pas prendre ce temps
  • 12:28 - 12:32
    favorise et accentue
    le déséquilibre envers l'adrénaline.
  • 12:33 - 12:38
    Le problème est que les effets de ce
    déséquilibre sont vraiment toxiques.
  • 12:38 - 12:43
    L'excès de cortisol et d'adrénaline
    est toxique pour nos neurones
  • 12:44 - 12:46
    et bloque les apprentissages.
  • 12:46 - 12:49
    Ça favorise les comportements
    d'agressivité,
  • 12:49 - 12:52
    d'individualisme, de compétition.
  • 12:52 - 12:54
    On peut se sentir sans force,
    sans courage,
  • 12:57 - 12:58
    asocial.
  • 12:58 - 13:00
    On peut s'isoler, on voit les
    autres comme des dangers,
  • 13:01 - 13:02
    et le monde aussi.
  • 13:03 - 13:06
    Et on se coupe de soi et des autres.
  • 13:08 - 13:12
    Le problème, c'est que les effets
    de ce déséquilibre sont aussi aggravés
  • 13:13 - 13:16
    par nos blessures d'enfants -
    qu'on a vues tout à l'heure -
  • 13:16 - 13:19
    et par l'injonction de perfection
    qu'on a reçue.
  • 13:19 - 13:22
    Cette injonction nous porte
    vraiment préjudice,
  • 13:22 - 13:24
    elle est vraiment lourde
    dans notre société,
  • 13:24 - 13:26
    elle nous coupe de nous et de notre oser.
  • 13:26 - 13:29
    On a peur d'essayer.
  • 13:31 - 13:32
    Alors, l'ocytocine.
  • 13:33 - 13:36
    L'ocytocine est un nectar de guérison.
  • 13:36 - 13:38
    Elle va favoriser la coopération,
  • 13:39 - 13:42
    l'empathie, la bienveillance,
  • 13:44 - 13:46
    les apprentissages -
  • 13:46 - 13:48
    Je perds mes mots - le stress !
  • 13:48 - 13:49
    (Rit)
  • 13:49 - 13:50
    Je suis en déséquilibre -
  • 13:50 - 13:51
    (Rires)
  • 13:52 - 13:56
    l'empathie, la bienveillance,
    la créativité, la curiosité,
  • 13:56 - 13:57
    les apprentissages.
  • 14:01 - 14:02
    Je me répète.
  • 14:03 - 14:05
    Être en lien avec les autres.
  • 14:05 - 14:06
    (Rit)
  • 14:06 - 14:09
    Être en lien avec les autres,
    la coopération, l'altruisme,
  • 14:09 - 14:12
    et d'avoir une vision plus large de la vie
  • 14:12 - 14:13
    et de prendre soin
  • 14:14 - 14:16
    de soi, des autres et de la planète.
  • 14:16 - 14:19
    Elle nous permet d'aller chercher
    plus facilement nos ressources
  • 14:19 - 14:23
    et d'avoir plaisir à être avec les autres.
  • 14:23 - 14:27
    Donc, il me semble,
    d'être pleinement humain.
  • 14:29 - 14:31
    Pourquoi, pour moi,
    c'est le secret des humains ?
  • 14:32 - 14:34
    C'est parce que l'ocytocine
  • 14:34 - 14:36
    est une hormone qui n'a pas
    de plafond comme les autres.
  • 14:36 - 14:40
    Les autres, quand on atteint
    le plafond, on arrête d'en sécréter
  • 14:40 - 14:43
    et quand on atteint le plancher,
    on en sécrète à nouveau.
  • 14:44 - 14:47
    Cette hormone, plus on en sécrète,
  • 14:47 - 14:51
    plus on a de facilité à en sécréter,
    plus on a de récepteurs à l'ocytocine.
  • 14:51 - 14:52
    Plus on en sécrète,
  • 14:52 - 14:55
    plus on a de facilité à en sécréter,
    plus on a de récepteurs à l'ocytocine.
  • 14:56 - 14:59
    Et en cela, je trouve que
    c'est le secret des humains,
  • 14:59 - 15:00
    parce qu'en fait,
  • 15:00 - 15:04
    elle est à notre disposition individuelle
    et elle est gratuite.
  • 15:08 - 15:09
    Alors à ce stade,
  • 15:09 - 15:12
    j'imagine que vous vous demandez
    comment on fabrique de l'ocytocine.
  • 15:12 - 15:13
    Voilà.
  • 15:13 - 15:14
    On fabrique de l'ocytocine
  • 15:15 - 15:18
    chaque fois qu'on fait les choses
    qui nous font plaisir dans notre vie :
  • 15:19 - 15:22
    quand on est avec des gens qu'on aime,
  • 15:22 - 15:24
    quand on mange une chose
    qui nous fait plaisir,
  • 15:24 - 15:26
    quand on voit un beau paysage,
  • 15:26 - 15:30
    quand on fait une activité
    qui nous fait vibrer,
  • 15:30 - 15:33
    mais aussi les câlins, les massages,
    le contact physique affectueux,
  • 15:33 - 15:34
    le jeu,
  • 15:35 - 15:38
    quand on reçoit du soutien,
    de la chaleur, de l'empathie.
  • 15:38 - 15:41
    Un regard positif inconditionnel
    fait fabriquer de l'ocytocine,
  • 15:42 - 15:43
    et même
  • 15:43 - 15:46
    de penser à des bons souvenirs
    ou à des personnes qu'on aime
  • 15:46 - 15:48
    nous fait fabriquer de l'ocytocine.
  • 15:48 - 15:50
    Et ça va nous permettre de rééquilibrer,
  • 15:50 - 15:54
    de se retrouver dans
    cet équilibre adrénaline-ocytocine
  • 15:54 - 15:57
    où on a besoin de s'être réparé
  • 15:57 - 16:01
    pour pouvoir faire face
    à nos défis de la vie.
  • 16:03 - 16:05
    Si je peux synthétiser,
  • 16:05 - 16:08
    on peut regarder les besoins
    et les émotions.
  • 16:09 - 16:12
    Pour qu'on puisse être connecté
    à notre curiosité,
  • 16:12 - 16:16
    les besoins doivent être comblés,
    les émotions déchargées.
  • 16:17 - 16:20
    On peut travailler
    sur notre mémoire traumatique
  • 16:20 - 16:23
    pour faire autrement et changer
    de regard sur les enfants,
  • 16:23 - 16:25
    et remettre de l'ocytocine dans nos vies.
  • 16:25 - 16:28
    Des choses qui nous font du bien
    pour être dans l'équilibre.
  • 16:29 - 16:33
    Il y a autant de formes d'intelligences
    que d'humains sur Terre, rappelez-vous.
  • 16:34 - 16:37
    Ce qui va favoriser grandement
    l'ocytocine pour nous les humains,
  • 16:37 - 16:39
    c'est de recevoir
    un regard positif inconditionnel.
  • 16:40 - 16:41
    Ça, ça nous donne vraiment des ailes.
  • 16:42 - 16:46
    Pour être pleinement humain et prendre
    soin de soi, des autres et de la planète.
  • 16:47 - 16:48
    Et n'oubliez pas :
  • 16:48 - 16:50
    on a besoin par moments
    d'avoir des phases de repos
  • 16:51 - 16:52
    où on va pouvoir intégrer
  • 16:52 - 16:56
    tout ce qu'on vient de voir,
    tout ce qu'on vient d'explorer.
  • 16:57 - 17:00
    Comment préserver
    la curiosité des enfants ?
  • 17:02 - 17:03
    On peut les observer,
  • 17:03 - 17:05
    et chaque fois que c'est possible,
  • 17:06 - 17:07
    respecter leur rythme,
  • 17:07 - 17:09
    leurs émotions, leur ressenti,
  • 17:09 - 17:10
    leurs besoins,
  • 17:10 - 17:12
    leur vulnérabilité et leur immaturité ;
  • 17:13 - 17:15
    et se mettre à la hauteur
    de leurs sentiments,
  • 17:15 - 17:17
    accueillir leur être
    vivant et enthousiaste ;
  • 17:17 - 17:18
    dire oui à la vie.
  • 17:19 - 17:22
    Il y a plein de portes d'entrée
    pour changer le monde,
  • 17:22 - 17:23
    mais celle que j'ai choisie,
  • 17:23 - 17:27
    et qui, je pense, sera
    très efficace à long terme,
  • 17:28 - 17:32
    c'est la voix du soutien à la parentalité
    pour changer le regard sur les enfants.
  • 17:33 - 17:35
    J'accompagne les parents
    et les professionnels
  • 17:35 - 17:38
    pour se reconnecter ou prendre soin
    de la vie et de la relation,
  • 17:39 - 17:40
    pour retrouver le mode chercheur,
  • 17:41 - 17:43
    pour retrouver leur mode chercheur,
  • 17:43 - 17:46
    leur curiosité,
    pour se comprendre eux-mêmes,
  • 17:46 - 17:48
    et comprendre à leur tour leurs enfants,
  • 17:48 - 17:53
    pour qu'ils puissent garder intacte
    la curiosité des enfants pour demain.
  • 17:53 - 17:55
    Et vous, êtes-vous en mode chercheur ?
  • 17:56 - 17:57
    Merci.
  • 17:57 - 18:00
    (Applaudissements)
Title:
L'ocytocine ou le secret des humains | Isabelle CALMELS | TEDxAnnecy
Description:

Isabelle Calmels nous présente l'ocytocine et nous montre comment préserver notre mode chercheur et ce, dès l'enfance, lors de cette édition 2017 de TEDxAnnecy « La curiosité pour demain ».

Après avoir ouvert ma curiosité, par mille questions à la minute quand j’étais enfant, explorer la politique à l’adolescence, danser, voyager. Jeune adulte, j’ai découvert le sens du sacré des humains par mon métier de sage-femme et la naissance de mes enfants. Je me suis intéressée à mon histoire familiale, à l’écologie mais aussi à l’écoute pour cheminer, se comprendre et comprendre les autres. A force de lectures, recherches, formations, j’ai voulu améliorer ma façon d’accompagner mes enfants, mettre du sens à mes ressentis, mes émotions, mes réactions de parent. J’ai rencontré Catherine Dumonteil Kremer, reçu de l’écoute, fait du lien avec mon histoire d’enfant, repris confiance en mes compétences de parent, confirmé mes intuitions grâce aux neurosciences, trouvé des outils concrets pour un quotidien plus serein avec mes enfants… J’ai ainsi développé encore et encore ma vision globale pour l’humain sur la Terre. Mon envie de changer le monde, toujours là, et ayant essayé plusieurs portes d’entrée… Pour moi, toutes les portes d’entrée sont importantes et à pousser en même temps… Mais celle que j’ai choisie et qui, je trouve, sera très efficace à long terme… Pour demain… C’est la voie du soutien à la parentalité… pour changer de regard sur les enfants.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

more » « less
Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
18:05

French subtitles

Revisions