L'ocytocine ou le secret des humains | Isabelle CALMELS | TEDxAnnecy
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0:07 - 0:09Sage-femme, maman
et consultante en parentalité, -
0:09 - 0:11je suis chercheur.
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0:12 - 0:15Ma curiosité, elle est comme des vagues,
avec des élans, des phases de repos. -
0:16 - 0:19Enfant, je posais
mille questions à la minute, -
0:19 - 0:21et mon père, parfois à bout de réponses,
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0:21 - 0:24disait : « Si on te demande,
dis que tu ne sais pas. » -
0:24 - 0:26J'étais dépitée - ben oui,
parce que tu ne m'as rien dit. -
0:28 - 0:29A l'adolescence,
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0:29 - 0:32j'ai débattu enjeux politiques,
société, cité. -
0:34 - 0:35Jeune adulte,
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0:35 - 0:38j'ai bougé, exploré, dansé, voyagé,
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0:39 - 0:43mais aussi la vie, la mort, la maladie,
avec mes études de sage-femme. -
0:43 - 0:47J'ai rencontré des personnes précieuses
qui ont attisé ma curiosité. -
0:47 - 0:49Un jour, une vieille sage-femme m'a dit :
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0:49 - 0:52« Isabelle, quand tu perces
la poche des eaux, -
0:52 - 0:56tu es la première personne à
rencontrer et à toucher ce bébé, -
0:58 - 0:59comme une terre vierge. »
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1:00 - 1:01Waouh !
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1:02 - 1:03Ce jour-là,
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1:03 - 1:04j'ai vraiment senti
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1:04 - 1:08le précieux et le sacré
de la vie et des humains. -
1:09 - 1:12Puis j'ai exploré mon arbre
généalogique et mes ressentis, -
1:13 - 1:15puis les arbres, l'agriculture biologique
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1:15 - 1:16et l'écologie.
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1:16 - 1:20J'ai fait du lien entre l'écologie
sur Terre et l'écologie de soi. -
1:21 - 1:24La naissance de mes enfants,
elle m'a bouleversée. -
1:24 - 1:28J'ai été inondée d'un moment
de tendresse et d'amour, -
1:28 - 1:31mais aussi de surprise et de questions.
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1:31 - 1:32Je me suis sentie parfois démunie,
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1:33 - 1:34en détresse, incompétente,
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1:35 - 1:38à répondre aux pleurs
ou aux colères de mes enfants. -
1:38 - 1:41Alors j'ai lu, j'ai cherché, j'ai exploré,
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1:41 - 1:42j'ai voulu les comprendre.
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1:42 - 1:46Je crois que devenir maman, ça
m'a vraiment mise en mode chercheur -
1:46 - 1:47définitivement.
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1:48 - 1:49Si je regarde en arrière,
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1:50 - 1:52ma curiosité, elle est comme des vagues :
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1:53 - 1:54parfois avec des grands élans
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1:54 - 1:56et beaucoup d'enthousiasme qui se dépose,
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1:56 - 1:58mais aussi parfois des repos
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1:58 - 2:00où [inaudible] la curiosité
est en suspens, -
2:00 - 2:03ou même parfois, j'ai eu
l'impression de l'avoir perdue. -
2:04 - 2:05Alors j'ai lu,
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2:05 - 2:06j'ai cherché, j'ai exploré,
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2:07 - 2:08et j'ai observé mes enfants.
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2:08 - 2:13Quand on voit leurs apprentissages
naturels, avec quelle ténacité, -
2:13 - 2:14quelle persévérance,
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2:14 - 2:17les enfants rampent, se retournent,
essayent de marcher -
2:18 - 2:20pour découvrir leur monde, puis le monde,
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2:20 - 2:22à aucun moment, on ne peut douter
de leur curiosité. -
2:23 - 2:24Elle est interne,
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2:24 - 2:26immense et sans limite.
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2:27 - 2:31Alors assurément, je crois que
nous sommes tous doués de curiosité -
2:31 - 2:32mais parfois,
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2:32 - 2:34c'est comme si on l'avait perdue.
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2:34 - 2:37Le stress, ça bloque le penser,
l'apprendre et le réfléchir, -
2:37 - 2:41le besoin d'explorer
mais aussi la curiosité. -
2:41 - 2:44Alors partons un petit peu à la recherche
de ces pauses, de ces repos, -
2:45 - 2:47de ces arrêts, de ce
qu'il se passe pour nous. -
2:47 - 2:49Pendant la curiosité d'explorer
le monde, on a des élans -
2:49 - 2:52puis à un moment,
on a des phases de repos. -
2:52 - 2:54Ces phases de repos,
elles sont nécessaires. -
2:55 - 2:58Elles vont nous permettre
parfois d'intégrer, -
2:58 - 3:01ou parfois on va faire des régressions,
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3:01 - 3:04pour explorer des régressions
de certaines explorations, -
3:04 - 3:06pour explorer d'autres explorations.
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3:06 - 3:08Parfois, on va même reculer
pour prendre notre élan. -
3:09 - 3:10On va aussi se poser,
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3:10 - 3:12remplir notre réservoir affectif,
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3:12 - 3:16passer du temps de qualité avec nos
parents ou avec les gens qu'on aime, -
3:16 - 3:17faire des jeux, des câlins.
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3:18 - 3:19Le jeu favorise
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3:19 - 3:22la sécrétion d'un enzyme
du cerveau supérieur -
3:22 - 3:25et donc ces temps de repos
sont vraiment essentiels. -
3:26 - 3:29Parfois, on va aussi
avoir besoin d'intégrer. -
3:29 - 3:33Il y a trois phases d'apprentissage :
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3:33 - 3:36immersion, intégration, affinage.
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3:36 - 3:38Immersion et affinage,
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3:38 - 3:41on a besoin de beaucoup d'enthousiasme
pour pouvoir explorer. -
3:41 - 3:43La phase d'intégration, elle s'opère
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3:44 - 3:46quand on ne fait rien,
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3:46 - 3:47qu'on rêvasse, qu'on bulle,
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3:47 - 3:50ou qu'on fait tout autre chose
que ce qu'on vient d'apprendre. -
3:50 - 3:55Toutes ces phases-là sont essentielles
pour garder nos élans de curiosité, -
3:55 - 3:59nos vagues et plonger pleinement
dans notre besoin d'exploration. -
3:59 - 4:02Parfois, on a l'impression que
notre curiosité est plutôt à l'arrêt, -
4:02 - 4:03en suspens.
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4:03 - 4:06On n'arrive plus à explorer le monde ;
en fait, on est bloqué. -
4:07 - 4:10Quand nos besoins sont comblés,
nos émotions déchargées, -
4:10 - 4:11nous, les humains, on fonctionne bien.
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4:12 - 4:13Mais parfois,
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4:13 - 4:17quand nos besoins ne sont pas comblés,
ni nos émotions déchargées, -
4:17 - 4:19ça bloque le penser,
l'apprendre et le réfléchir. -
4:22 - 4:24Parmi nos besoins les plus importants,
chez nous les humains, -
4:24 - 4:28il y a la sécurité, la sécurité affective,
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4:28 - 4:29le respect,
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4:29 - 4:29l'amour,
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4:29 - 4:32le besoin de reconnaissance,
le sentiment d'appartenance, -
4:33 - 4:37mais aussi avoir du contrôle sur sa vie,
le contact physique affectueux, -
4:37 - 4:38et dans les besoins physiologiques,
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4:39 - 4:41dormir, manger,
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4:41 - 4:42éliminer,
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4:44 - 4:45bouger, explorer,
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4:46 - 4:48jouer, sont des besoins importants.
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4:48 - 4:50Si je ne bois pas, je meurs ;
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4:50 - 4:52si je n'élimine pas, idem.
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4:52 - 4:53Ça vous est tous peut-être déjà arrivé
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4:54 - 4:56dans la voiture,
vous êtes sur l'autoroute, -
4:56 - 4:59pas d'aire de repos,
vous avez envie d'aller aux toilettes. -
4:59 - 5:00Au début, ça va,
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5:00 - 5:02et au bout d'un moment, on est comme ça,
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5:02 - 5:05on ne pense plus qu'à ça, on a du
mal à se concentrer sur la conduite, -
5:05 - 5:07on n'a plus aucune patience
avec nos enfants, -
5:07 - 5:11et puis alors, le paysage,
on ne le regarde pas, ça, c'est sûr. -
5:12 - 5:13Notre cerveau archaïque,
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5:14 - 5:18il est programmé pour pouvoir
nous donner l'information -
5:18 - 5:20quand nos besoins sont à combler.
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5:20 - 5:22Et donc ça va mettre
notre cerveau sous stress. -
5:22 - 5:24Généralement, c'est l'attaque,
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5:24 - 5:25l'agressivité.
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5:25 - 5:29Quand nos enfants ont des comportements
qui sont mal supportés par nous, -
5:30 - 5:33quand des adultes ont des comportements
qui sont mal supportés, -
5:33 - 5:34la première chose à faire,
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5:34 - 5:38c'est vérifier s'il n'y aurait pas avoir
un besoin à combler, et le combler. -
5:38 - 5:40Ça va nous aider à bien fonctionner.
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5:40 - 5:42Il y a aussi les émotions.
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5:43 - 5:46C'est un mouvement qui vient de
l'intérieur qui va vers l'extérieur. -
5:46 - 5:49Il signifie au monde qui je suis
et ce qu'il se passe pour moi. -
5:49 - 5:52Parmi les émotions,
il y a la colère, la tristesse, -
5:52 - 5:53la peur,
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5:54 - 5:56et mais aussi la joie, le dégoût.
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5:57 - 6:00Si, dans ma vie, il y a un certain stress,
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6:00 - 6:01je vais avoir une émotion.
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6:01 - 6:05Elle [inaudible] une charge,
une tension et une décharge émotionnelle. -
6:05 - 6:06La décharge émotionnelle,
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6:06 - 6:08c'est les pleurs,
les colères et les rages. -
6:08 - 6:13C'est ce qui était interdit ou dévalorisé
quand on était enfant. -
6:13 - 6:15Mais on sait grâce aux neurosciences
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6:15 - 6:18que cette décharge émotionnelle
est essentielle pour bien fonctionner, -
6:18 - 6:20elle nous permet de guérir,
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6:20 - 6:23de grandir, de nous libérer
des événements déclencheurs. -
6:24 - 6:28Comme elle n'a pas été autorisée
quand on était enfant, -
6:28 - 6:33elle n'est pas facile à accompagner
pour le faire nous-mêmes chez nos enfants. -
6:34 - 6:39Cette décharge émotionnelle nous permet de
bien fonctionner et d'aller mieux après, -
6:40 - 6:41pour retrouver notre point d'équilibre,
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6:41 - 6:45là où les humains sont naturellement
coopératifs, aimants et joyeux. -
6:46 - 6:49Je me suis vue aussi couper
les élans de mes enfants. -
6:49 - 6:51Elsa, un jour, monte dans la voiture
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6:51 - 6:52et que fait-elle ?
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6:52 - 6:54Elle part explorer la voiture.
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6:54 - 6:58Et je m'agace, je m'énerve, parce qu'elle
ne s'assoit pas sur le siège auto. -
6:58 - 7:00Pourtant je ne suis pas
à trois minutes près. -
7:00 - 7:03Alors du coup, j'ai lu,
j'ai cherché, j'ai exploré -
7:03 - 7:05la mémoire traumatique,
nos blessures d'enfant. -
7:06 - 7:08Quand on fait des commentaires
négatifs sur les enfants, -
7:09 - 7:10quand on pose des étiquettes,
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7:10 - 7:11si on les dévalorise,
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7:12 - 7:13quand on leur balance nos peurs,
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7:13 - 7:16quand on sature leur mémoire de travail,
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7:16 - 7:18quand on contrecarre leur enthousiasme,
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7:18 - 7:19leurs trajets d'apprentissage,
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7:20 - 7:22la curiosité, elle va s'affaiblir,
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7:23 - 7:24se dessécher
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7:24 - 7:25et se ratatiner.
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7:26 - 7:28Alors pourquoi on fait ça,
nous les adultes ? -
7:28 - 7:30Parce que c'est notre mémoire traumatique.
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7:31 - 7:35Quand on s'est senti blessé quand on était
enfant dans les mêmes circonstances, -
7:35 - 7:39le souvenir est allé se loger dans une
petite partie de notre cerveau émotionnel, -
7:40 - 7:41l'amygdale.
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7:42 - 7:44Et elle est restée là comme ça,
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7:44 - 7:45à l'intérieur,
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7:45 - 7:48et quand, adulte, on se retrouve
dans une situation similaire, -
7:48 - 7:51l'amygdale va se réactiver
comme une autoroute. -
7:52 - 7:54C'est comme si on sortait de nous,
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7:55 - 7:57comme si on était contrôlé
par nos émotions, -
7:57 - 8:00et comme si on était coupé
de l'amour qu'on a pour nos enfants. -
8:01 - 8:04Évidemment, on peut faire
du lien avec notre histoire, -
8:04 - 8:06et travailler dessus pour l'apaiser.
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8:06 - 8:08Et petit à petit, ça marche.
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8:10 - 8:13Je me suis donc retrouvée à tenir
la ceinture de sécurité très fort, -
8:14 - 8:16(Souffle)
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8:17 - 8:18« Elsa, viens t'asseoir. »
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8:18 - 8:19(Souffle)
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8:20 - 8:22pendant un moment, et ça s'est apaisé,
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8:22 - 8:25et j'ai réussi à passer le cap
et à guérir cette blessure chez moi. -
8:27 - 8:29Qu'est-ce qui favorise la curiosité ?
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8:29 - 8:31Chacun pourrait encourager les projets,
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8:31 - 8:34chacun pourrait valoriser les erreurs
comme faisant partie du chemin. -
8:36 - 8:38On va permettre aux enfants d'être libres,
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8:38 - 8:42d'explorer leurs élans de curiosité,
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8:42 - 8:43leur enthousiasme,
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8:43 - 8:45leurs mécanismes d'apprentissage.
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8:46 - 8:49Alors on va participer
à favoriser leur curiosité. -
8:50 - 8:54Chaque fois qu'ils vont
recevoir de l'affection, -
8:54 - 8:57de l'attention,
un regard positif inconditionnel, -
8:58 - 8:59ça les aide à développer
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8:59 - 9:02une meilleure estime d'eux-mêmes,
une grande confiance en eux, -
9:02 - 9:04et à donner leur plein potentiel
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9:04 - 9:06pour être auteur de leur vie.
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9:08 - 9:10Il y a autant de formes d'intelligence,
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9:10 - 9:13autant de chemins de curiosité,
que d'humains sur Terre. -
9:13 - 9:15Cela est très avancé maintenant.
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9:15 - 9:17En tant que sage-femme,
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9:17 - 9:20il y a quelques années, j'ai découvert
la physiologie de la naissance. -
9:20 - 9:21Et l'ocytocine.
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9:21 - 9:24C'est l'hormone de l'amour
et de l'attachement, -
9:24 - 9:26elle est essentielle
au moment de la naissance, -
9:26 - 9:28mais aussi à tous les âges de la vie.
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9:29 - 9:30Que fait l'antilope ?
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9:31 - 9:34L'antilope, pour pouvoir
mettre au monde son bébé, -
9:34 - 9:36elle va aller chercher un endroit sûr,
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9:36 - 9:40et du coup, l'adrénaline, l'hormone
du stress, va descendre à zéro. -
9:40 - 9:44L'ocytocine, qui va favoriser
un accouchement rapide, -
9:44 - 9:48va monter à des sommets
jamais atteints dans la vie. -
9:48 - 9:50Mais si la lionne rôde,
-
9:51 - 9:52elle est en danger.
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9:52 - 9:55Je peux partir, je peux me sauver
avec mon bébé dans le ventre, -
9:55 - 9:57je peux me sauver avec
mon bébé dans les bras, -
9:57 - 10:00mais je ne peux pas me sauver
quand le bébé sort, -
10:00 - 10:03donc c'est le seul moment
où il faut de l'adrénaline. -
10:03 - 10:05C'est un moment qui doit
être extrêmement bref -
10:05 - 10:09parce que la mère est en extrême
vulnérabilité, en grande ouverture, -
10:10 - 10:13et qu'elle ne peut pas
se sauver à ce moment-là. -
10:13 - 10:16C'est aussi un moment
où il y a besoin d'adrénaline -
10:17 - 10:23parce que notre naissance est
le plus grand défi de notre vie. -
10:23 - 10:24C'est le moment où on choisit
-
10:24 - 10:27de quitter la sécurité
du ventre de la mère -
10:27 - 10:29pour sortir et se lancer dans l'inconnu.
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10:29 - 10:32C'est un grand défi de la vie et
j'expliquerai pourquoi l'adrénaline -
10:32 - 10:34participe à nos défis dans la vie.
-
10:35 - 10:37Du coup, j'ai lu, j'ai cherché,
j'ai exploré, -
10:37 - 10:39l'ocytocine et l'adrénaline.
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10:41 - 10:43L'ocytocine et l'adrénaline
sont des hormones, -
10:43 - 10:45des messagers chimiques du corps
-
10:45 - 10:46et quand on veut bien l'écouter,
-
10:46 - 10:49il nous donne tous les messages
pour bien fonctionner. -
10:49 - 10:51Ces hormones sont contagieuses.
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10:51 - 10:54Vous avez déjà dû le sentir
en entrant dans une pièce : -
10:54 - 10:57on sent si l'ambiance est chaleureuse
ou si l'ambiance est électrique. -
10:59 - 11:01L'adrénaline va participer
à la survie de l'espèce, -
11:01 - 11:03et à tous nos défis -
on l'a vu avec la naissance - -
11:03 - 11:05tous nos défis mobilisants, notre travail,
-
11:05 - 11:08nos activités extériorisées
-
11:08 - 11:10mais aussi l'établissement de nos limites.
-
11:11 - 11:12De l'autre côté, l'ocytocine,
-
11:13 - 11:15c'est un nectar de guérison.
-
11:15 - 11:19Elle va favoriser le repos,
la récupération, -
11:19 - 11:21grandir, guérir, se réparer,
-
11:22 - 11:23être en lien avec les autres,
-
11:24 - 11:25trouver des ressources aussi,
-
11:26 - 11:31avoir une meilleure résistance au stress,
-
11:31 - 11:33et pouvoir aller chercher
nos ressources internes -
11:33 - 11:35pour traverser les difficultés de la vie.
-
11:38 - 11:39Malheureusement, dans notre société,
-
11:40 - 11:43souvent, cet équilibre
ocytocine-adrénaline -
11:43 - 11:46qui devrait nous permettre
de bien fonctionner -
11:46 - 11:49et qui sert à notre bonne santé
et à la survie de l'espèce, -
11:49 - 11:51est souvent en déséquilibre.
-
11:51 - 11:56J'imagine que vous voyez bien
de quel déséquilibre je parle : -
11:56 - 11:59nous sommes en surcharge
d'adrénaline dans nos sociétés. -
11:59 - 12:01Nous sommes dans un stress chronique.
-
12:01 - 12:03La pression sociale, scolaire,
-
12:03 - 12:05en termes de réussite, de performance.
-
12:08 - 12:10Tout va très vite, on est inondé d'images.
-
12:11 - 12:12On est en stress chronique
-
12:12 - 12:16et du coup, ça va favoriser
cette surcharge d'adrénaline. -
12:17 - 12:18Ce qui va la favoriser aussi,
-
12:18 - 12:20c'est qu'on oublie -
-
12:20 - 12:22on a dévalorisé pendant longtemps
-
12:22 - 12:26ce temps de récupération de repos,
de prendre soin de soi, etc. -
12:26 - 12:28Et du coup, le fait de
ne pas prendre ce temps -
12:28 - 12:32favorise et accentue
le déséquilibre envers l'adrénaline. -
12:33 - 12:38Le problème est que les effets de ce
déséquilibre sont vraiment toxiques. -
12:38 - 12:43L'excès de cortisol et d'adrénaline
est toxique pour nos neurones -
12:44 - 12:46et bloque les apprentissages.
-
12:46 - 12:49Ça favorise les comportements
d'agressivité, -
12:49 - 12:52d'individualisme, de compétition.
-
12:52 - 12:54On peut se sentir sans force,
sans courage, -
12:57 - 12:58asocial.
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12:58 - 13:00On peut s'isoler, on voit les
autres comme des dangers, -
13:01 - 13:02et le monde aussi.
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13:03 - 13:06Et on se coupe de soi et des autres.
-
13:08 - 13:12Le problème, c'est que les effets
de ce déséquilibre sont aussi aggravés -
13:13 - 13:16par nos blessures d'enfants -
qu'on a vues tout à l'heure - -
13:16 - 13:19et par l'injonction de perfection
qu'on a reçue. -
13:19 - 13:22Cette injonction nous porte
vraiment préjudice, -
13:22 - 13:24elle est vraiment lourde
dans notre société, -
13:24 - 13:26elle nous coupe de nous et de notre oser.
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13:26 - 13:29On a peur d'essayer.
-
13:31 - 13:32Alors, l'ocytocine.
-
13:33 - 13:36L'ocytocine est un nectar de guérison.
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13:36 - 13:38Elle va favoriser la coopération,
-
13:39 - 13:42l'empathie, la bienveillance,
-
13:44 - 13:46les apprentissages -
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13:46 - 13:48Je perds mes mots - le stress !
-
13:48 - 13:49(Rit)
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13:49 - 13:50Je suis en déséquilibre -
-
13:50 - 13:51(Rires)
-
13:52 - 13:56l'empathie, la bienveillance,
la créativité, la curiosité, -
13:56 - 13:57les apprentissages.
-
14:01 - 14:02Je me répète.
-
14:03 - 14:05Être en lien avec les autres.
-
14:05 - 14:06(Rit)
-
14:06 - 14:09Être en lien avec les autres,
la coopération, l'altruisme, -
14:09 - 14:12et d'avoir une vision plus large de la vie
-
14:12 - 14:13et de prendre soin
-
14:14 - 14:16de soi, des autres et de la planète.
-
14:16 - 14:19Elle nous permet d'aller chercher
plus facilement nos ressources -
14:19 - 14:23et d'avoir plaisir à être avec les autres.
-
14:23 - 14:27Donc, il me semble,
d'être pleinement humain. -
14:29 - 14:31Pourquoi, pour moi,
c'est le secret des humains ? -
14:32 - 14:34C'est parce que l'ocytocine
-
14:34 - 14:36est une hormone qui n'a pas
de plafond comme les autres. -
14:36 - 14:40Les autres, quand on atteint
le plafond, on arrête d'en sécréter -
14:40 - 14:43et quand on atteint le plancher,
on en sécrète à nouveau. -
14:44 - 14:47Cette hormone, plus on en sécrète,
-
14:47 - 14:51plus on a de facilité à en sécréter,
plus on a de récepteurs à l'ocytocine. -
14:51 - 14:52Plus on en sécrète,
-
14:52 - 14:55plus on a de facilité à en sécréter,
plus on a de récepteurs à l'ocytocine. -
14:56 - 14:59Et en cela, je trouve que
c'est le secret des humains, -
14:59 - 15:00parce qu'en fait,
-
15:00 - 15:04elle est à notre disposition individuelle
et elle est gratuite. -
15:08 - 15:09Alors à ce stade,
-
15:09 - 15:12j'imagine que vous vous demandez
comment on fabrique de l'ocytocine. -
15:12 - 15:13Voilà.
-
15:13 - 15:14On fabrique de l'ocytocine
-
15:15 - 15:18chaque fois qu'on fait les choses
qui nous font plaisir dans notre vie : -
15:19 - 15:22quand on est avec des gens qu'on aime,
-
15:22 - 15:24quand on mange une chose
qui nous fait plaisir, -
15:24 - 15:26quand on voit un beau paysage,
-
15:26 - 15:30quand on fait une activité
qui nous fait vibrer, -
15:30 - 15:33mais aussi les câlins, les massages,
le contact physique affectueux, -
15:33 - 15:34le jeu,
-
15:35 - 15:38quand on reçoit du soutien,
de la chaleur, de l'empathie. -
15:38 - 15:41Un regard positif inconditionnel
fait fabriquer de l'ocytocine, -
15:42 - 15:43et même
-
15:43 - 15:46de penser à des bons souvenirs
ou à des personnes qu'on aime -
15:46 - 15:48nous fait fabriquer de l'ocytocine.
-
15:48 - 15:50Et ça va nous permettre de rééquilibrer,
-
15:50 - 15:54de se retrouver dans
cet équilibre adrénaline-ocytocine -
15:54 - 15:57où on a besoin de s'être réparé
-
15:57 - 16:01pour pouvoir faire face
à nos défis de la vie. -
16:03 - 16:05Si je peux synthétiser,
-
16:05 - 16:08on peut regarder les besoins
et les émotions. -
16:09 - 16:12Pour qu'on puisse être connecté
à notre curiosité, -
16:12 - 16:16les besoins doivent être comblés,
les émotions déchargées. -
16:17 - 16:20On peut travailler
sur notre mémoire traumatique -
16:20 - 16:23pour faire autrement et changer
de regard sur les enfants, -
16:23 - 16:25et remettre de l'ocytocine dans nos vies.
-
16:25 - 16:28Des choses qui nous font du bien
pour être dans l'équilibre. -
16:29 - 16:33Il y a autant de formes d'intelligences
que d'humains sur Terre, rappelez-vous. -
16:34 - 16:37Ce qui va favoriser grandement
l'ocytocine pour nous les humains, -
16:37 - 16:39c'est de recevoir
un regard positif inconditionnel. -
16:40 - 16:41Ça, ça nous donne vraiment des ailes.
-
16:42 - 16:46Pour être pleinement humain et prendre
soin de soi, des autres et de la planète. -
16:47 - 16:48Et n'oubliez pas :
-
16:48 - 16:50on a besoin par moments
d'avoir des phases de repos -
16:51 - 16:52où on va pouvoir intégrer
-
16:52 - 16:56tout ce qu'on vient de voir,
tout ce qu'on vient d'explorer. -
16:57 - 17:00Comment préserver
la curiosité des enfants ? -
17:02 - 17:03On peut les observer,
-
17:03 - 17:05et chaque fois que c'est possible,
-
17:06 - 17:07respecter leur rythme,
-
17:07 - 17:09leurs émotions, leur ressenti,
-
17:09 - 17:10leurs besoins,
-
17:10 - 17:12leur vulnérabilité et leur immaturité ;
-
17:13 - 17:15et se mettre à la hauteur
de leurs sentiments, -
17:15 - 17:17accueillir leur être
vivant et enthousiaste ; -
17:17 - 17:18dire oui à la vie.
-
17:19 - 17:22Il y a plein de portes d'entrée
pour changer le monde, -
17:22 - 17:23mais celle que j'ai choisie,
-
17:23 - 17:27et qui, je pense, sera
très efficace à long terme, -
17:28 - 17:32c'est la voix du soutien à la parentalité
pour changer le regard sur les enfants. -
17:33 - 17:35J'accompagne les parents
et les professionnels -
17:35 - 17:38pour se reconnecter ou prendre soin
de la vie et de la relation, -
17:39 - 17:40pour retrouver le mode chercheur,
-
17:41 - 17:43pour retrouver leur mode chercheur,
-
17:43 - 17:46leur curiosité,
pour se comprendre eux-mêmes, -
17:46 - 17:48et comprendre à leur tour leurs enfants,
-
17:48 - 17:53pour qu'ils puissent garder intacte
la curiosité des enfants pour demain. -
17:53 - 17:55Et vous, êtes-vous en mode chercheur ?
-
17:56 - 17:57Merci.
-
17:57 - 18:00(Applaudissements)
- Title:
- L'ocytocine ou le secret des humains | Isabelle CALMELS | TEDxAnnecy
- Description:
-
Isabelle Calmels nous présente l'ocytocine et nous montre comment préserver notre mode chercheur et ce, dès l'enfance, lors de cette édition 2017 de TEDxAnnecy « La curiosité pour demain ».
Après avoir ouvert ma curiosité, par mille questions à la minute quand j’étais enfant, explorer la politique à l’adolescence, danser, voyager. Jeune adulte, j’ai découvert le sens du sacré des humains par mon métier de sage-femme et la naissance de mes enfants. Je me suis intéressée à mon histoire familiale, à l’écologie mais aussi à l’écoute pour cheminer, se comprendre et comprendre les autres. A force de lectures, recherches, formations, j’ai voulu améliorer ma façon d’accompagner mes enfants, mettre du sens à mes ressentis, mes émotions, mes réactions de parent. J’ai rencontré Catherine Dumonteil Kremer, reçu de l’écoute, fait du lien avec mon histoire d’enfant, repris confiance en mes compétences de parent, confirmé mes intuitions grâce aux neurosciences, trouvé des outils concrets pour un quotidien plus serein avec mes enfants… J’ai ainsi développé encore et encore ma vision globale pour l’humain sur la Terre. Mon envie de changer le monde, toujours là, et ayant essayé plusieurs portes d’entrée… Pour moi, toutes les portes d’entrée sont importantes et à pousser en même temps… Mais celle que j’ai choisie et qui, je trouve, sera très efficace à long terme… Pour demain… C’est la voie du soutien à la parentalité… pour changer de regard sur les enfants.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- French
- Team:
closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 18:05
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eric vautier approved French subtitles for L'ocytocine ou le secret des humains | Isabelle CALMELS | TEDxAnnecy | |
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Audrey Freudenreich accepted French subtitles for L'ocytocine ou le secret des humains | Isabelle CALMELS | TEDxAnnecy | |
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Audrey Freudenreich edited French subtitles for L'ocytocine ou le secret des humains | Isabelle CALMELS | TEDxAnnecy | |
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