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Les bons mutants | Nico Katsanis | TEDxAthens

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    (Grec) Bonjour.
  • 0:11 - 0:13
    Désolé, je dois parler en anglais,
  • 0:13 - 0:15
    j'ai reçu toute mon éducation en anglais,
  • 0:15 - 0:18
    mais j'espère que tout le monde
    arrivera à suivre.
  • 0:19 - 0:21
    Merci Manoli, pour
    cette gentille introduction.
  • 0:21 - 0:23
    Je suis content d'être avec vous.
  • 0:23 - 0:28
    Aujourd'hui, nous allons parler d'un mot,
    et d'un mot seulement,
  • 0:28 - 0:30
    et ce mot est « Mutants ».
  • 0:31 - 0:35
    Maintenant, soyons honnêtes.
  • 0:36 - 0:40
    Quand nous pensons aux mutants, nous
    n'en avons pas une image très positive.
  • 0:42 - 0:44
    On ne se regarde pas en disant :
  • 0:44 - 0:47
    « Oh il a l'air tellement mutant »
    ou « Tu es si mutant »
  • 0:47 - 0:49
    en tant que paroles affectueuses.
  • 0:50 - 0:52
    Avant d'aller plus loin,
    j'ai besoin d'être sûr
  • 0:52 - 0:56
    que vous pouvez dire à tout le monde
    qu'on ne peut pas attraper une mutation,
  • 0:56 - 0:59
    et que non, on n'attrape pas de
    mutations par morsures d'araignées.
  • 0:59 - 1:01
    Je pensais qu'il valait mieux le dire.
  • 1:03 - 1:06
    Mais culturellement,
    depuis très longtemps,
  • 1:06 - 1:10
    nous avons donné au mutant
    une connotation négative,
  • 1:10 - 1:13
    et l'image que vous
    allez voir derrière moi
  • 1:13 - 1:17
    représente ces horribles
    monstres dans une cave.
  • 1:17 - 1:21
    En fait, comme je cherchais
    des images appropriées,
  • 1:21 - 1:24
    j'ai même trouvé un zombie mutant.
  • 1:24 - 1:28
    Comme si un zombie n'est pas assez,
    il faut être un zombie mutant. Ok.
  • 1:28 - 1:29
    (Rires)
  • 1:31 - 1:33
    Cependant, voilà.
  • 1:33 - 1:36
    Ce n'est pas vrai.
  • 1:38 - 1:40
    Le mot mutant
  • 1:40 - 1:45
    signifie simplement
    un changement dans l'ADN,
  • 1:45 - 1:51
    et il n'y a pas de qualificatif
    positif ou négatif
  • 1:51 - 1:53
    sur ce qu'il fait.
  • 1:54 - 1:58
    Tout ce que ça veut dire c'est qu'il
    y a un emplacement dans votre ADN
  • 1:58 - 2:01
    qui est différent de
    l'emplacement de référence,
  • 2:01 - 2:05
    et on connaît ce phénomène
    depuis presque 100 ans,
  • 2:05 - 2:08
    depuis qu'on a commencé à manipuler
    l'ADN de mouches ou d'autres créatures.
  • 2:09 - 2:15
    Et de bien des façons, nous sommes tous
    des mutants, et j'y reviendrai plus tard.
  • 2:17 - 2:21
    Voilà donc le terme erroné de mutant.
  • 2:21 - 2:24
    Il y a un deuxième terme erroné
    donc je voudrais parler.
  • 2:24 - 2:27
    Et celui-ci est « Système de santé ».
  • 2:28 - 2:32
    C'est là que je travaille - là que
    j'ai le privilège de pouvoir travailler ;
  • 2:32 - 2:34
    un endroit merveilleux.
  • 2:35 - 2:41
    Mais je voudrais demander si quelqu'un ici
    est allé chez le médecin, dernièrement,
  • 2:41 - 2:45
    et lui a dit « Docteur,
    je me sens très bien aujourd'hui ;
  • 2:45 - 2:48
    je me sens en très bonne santé.
    Aidez-moi s'il vous plaît. »
  • 2:48 - 2:49
    (Rires)
  • 2:49 - 2:55
    Donc, en substance, l'expression
    « système de santé » est enjolivée
  • 2:55 - 2:59
    car en réalité, ça devrait plutôt
    être « système de maladie ».
  • 3:00 - 3:02
    On soigne les malades,
    pas les bien portants.
  • 3:02 - 3:06
    Oui, je comprends qu'on aspire
    à être en bonne santé,
  • 3:06 - 3:09
    mais, vraiment, on s'occupe des malades.
  • 3:09 - 3:15
    Réfléchissons donc au problème de
    système de santé et système de maladie
  • 3:16 - 3:19
    à partir d'un angle un peu différent.
  • 3:19 - 3:23
    Il est vrai et approprié
  • 3:23 - 3:27
    que nous dépensions beaucoup
    d'énergie et de ressources,
  • 3:27 - 3:31
    à travers le monde,
    pour s'occuper des malades.
  • 3:32 - 3:34
    Certains diront même qu'on
    ne dépense pas assez,
  • 3:34 - 3:37
    et je suis d'accord avec ça.
  • 3:37 - 3:40
    Cependant, je veux vous signaler
  • 3:41 - 3:43
    qu'il est tout aussi important
  • 3:43 - 3:47
    non seulement de comprendre
    pourquoi les gens sont malades,
  • 3:47 - 3:50
    mais aussi de comprendre
  • 3:50 - 3:55
    pourquoi ceux qui devraient
    l'être ne le sont pas.
  • 3:56 - 3:58
    Réfléchissons-y un moment.
  • 3:58 - 4:05
    C'est peut-être une déclaration
    un peu surprenante.
  • 4:06 - 4:10
    Certains d'entre nous
    ne devraient pas exister
  • 4:11 - 4:15
    ou devraient être très malades,
    comme les enfants ou les nouveaux-nés.
  • 4:17 - 4:18
    Et la raison
  • 4:18 - 4:24
    est qu'une partie de l'information
    contenue dans notre génome
  • 4:24 - 4:28
    prédit une maladie catastrophique
  • 4:28 - 4:32
    dont nous pourrions ne pas
    être en mesure de guérir.
  • 4:32 - 4:36
    Et pourtant, nous voilà, profitant
    de la compagnie des uns et des autres.
  • 4:37 - 4:43
    Je trouve ça formidable, mais
    je pense aussi que c'est intéressant
  • 4:43 - 4:49
    car si nous pouvons comprendre ce
    qui nous protège de la maladie,
  • 4:49 - 4:53
    ça pourrait devenir une voie alternative
    pour de nouveaux traitements,
  • 4:53 - 4:57
    pour aider les gens sur le point
    de développer une maladie.
  • 4:57 - 5:03
    Et je dirais que c'est un domaine où
    nous n'avons pas assez de ressources,
  • 5:03 - 5:06
    et où il y a un manque de considération.
  • 5:06 - 5:07
    Ok.
  • 5:08 - 5:12
    Tout le monde se dit : « Mon dieu,
    qu'y a-t-il sur la prochaine image ? »
  • 5:12 - 5:15
    Nous sommes en Grèce, mon pays d'origine,
  • 5:15 - 5:19
    et parfois quand je pense
    à l'archétype grec,
  • 5:19 - 5:20
    à quoi est-ce que je pense ?
  • 5:20 - 5:24
    Vous voyez l'un de nos distingués
    compatriotes, Dimitri Mitropoulos,
  • 5:24 - 5:27
    mais il a l'air de faire un peu ça,
  • 5:27 - 5:32
    et il est vrai que beaucoup d'entre nous
    ont l'habitude de trop fumer.
  • 5:33 - 5:38
    Nous mangeons aussi tard, et certains
    aliments pas particulièrement sains.
  • 5:39 - 5:42
    Là-dessus vous voyez
    du gyros et du kokoretsi.
  • 5:42 - 5:44
    Pâques vient de passer, non ?
  • 5:45 - 5:47
    Certains savent peut-être
    que l'Union Européenne
  • 5:47 - 5:52
    conseille de ne pas manger
    de kokoretsi
  • 5:52 - 5:55
    car c'est considéré comme
    très mauvais pour votre santé.
  • 5:55 - 5:59
    Mais nous faisons tout ça,
    et ce depuis très longtemps.
  • 6:00 - 6:02
    Et pourtant, et pourtant, et pourtant,
  • 6:02 - 6:09
    nous avons apparemment l’espérance
    de vie la plus longue d'Europe.
  • 6:09 - 6:13
    Nous avons un taux de maladies
    cardiovasculaires bien plus bas
  • 6:13 - 6:16
    que ce qu'on pourrait prévoir
    au vu de notre mode de vie,
  • 6:16 - 6:20
    et nous sommes en général considérés
    comme étant très robustes.
  • 6:20 - 6:22
    Pourquoi ?
  • 6:22 - 6:24
    Il y a de nombreuses raisons.
  • 6:24 - 6:28
    Bien sûr, avant que McDonald's
    n'envahisse notre pays,
  • 6:28 - 6:34
    nous suivions le régime méditerranéen :
    huiles, fruits, noix, poissons.
  • 6:35 - 6:39
    Je ne peux pas vous en dire plus,
    car je suis généticien.
  • 6:39 - 6:42
    Je peux vous en dire un peu à ce propos :
  • 6:42 - 6:47
    ce n'est pas seulement notre régime
    qui aide à nous protéger
  • 6:47 - 6:52
    des méfaits du tabac, du kokoretsi
    et de tout le reste,
  • 6:52 - 6:55
    nous comprenons maintenant
  • 6:55 - 7:01
    que c'est aussi dû à des changements,
    des mutations, dans notre ADN,
  • 7:01 - 7:04
    qui nous protègent de certaines
    maladies catastrophiques.
  • 7:05 - 7:11
    Ce n'est pas une information nouvelle,
    et il est un peu étonnant
  • 7:11 - 7:15
    que l'on n'y consacre peut-être pas
    autant de temps que l'on devrait.
  • 7:15 - 7:21
    Considérez ceci : les globules rouges, qui
    transportent l'oxygène dans votre corps -
  • 7:21 - 7:23
    vous en avez besoin, faites-moi confiance.
  • 7:23 - 7:28
    Nous savons que quand il y a
    des mutations particulières
  • 7:28 - 7:32
    qui causent un changement de
    forme des globules rouges,
  • 7:32 - 7:35
    ça entraîne des maladies comme
    la drépanocytose,
  • 7:35 - 7:39
    et ça réduit l'oxygénation
    de nos tissus.
  • 7:39 - 7:43
    C'est très mauvais :
    ce n'est pas confortable.
  • 7:43 - 7:48
    Sauf si vous vivez dans un endroit
  • 7:48 - 7:53
    où la malaria est endémique
    et très fréquente.
  • 7:53 - 7:56
    Car si c'est le cas,
  • 7:56 - 8:01
    ces cellules déformées vous
    protègent en fait de la malaria.
  • 8:03 - 8:05
    Prenons un peu de recul.
  • 8:05 - 8:11
    Nous avons une mutation néfaste
    qui cause la drépanocytose,
  • 8:11 - 8:13
    qui devient une mutation bénéfique
  • 8:13 - 8:19
    si vous vivez dans une zone
    où la malaria est très présente.
  • 8:20 - 8:24
    Ce que j'essaye de vous dire, c'est
    que rien n'est uniquement bon ou mauvais,
  • 8:24 - 8:28
    les mutations ne sont pas que
    que bénéfiques ou que néfastes.
  • 8:28 - 8:30
    Une mutation est une mutation,
  • 8:30 - 8:34
    et tout dépend du contexte dans lequel
    on évalue le type d'information
  • 8:34 - 8:37
    et l'aide qu'on pourrait en tirer.
  • 8:38 - 8:44
    Nous est-il donc possible
    d'utiliser notre génome
  • 8:44 - 8:47
    pas seulement pour trouver
    ces mauvaises mutations,
  • 8:47 - 8:51
    mais aussi pour trouver de bonnes
    mutations qui pourraient nous aider ?
  • 8:52 - 8:54
    Eh bien, c'est possible.
  • 8:56 - 9:00
    J'ai des objectifs ambitieux là-dessus,
    mais ce n'est pas de la science fiction,
  • 9:00 - 9:03
    ça se produit en ce moment dans
    les laboratoires du monde entier,
  • 9:03 - 9:07
    au fait si mon équipe regarde, j'espère
    que vous allez travailler maintenant.
  • 9:07 - 9:09
    (Rires)
  • 9:09 - 9:12
    Voici les couvertures de deux
    numéros très célèbres
  • 9:12 - 9:16
    des journaux très connus
    « Nature » et « Science »,
  • 9:16 - 9:20
    qui, en 2001, ont publié le premier projet
  • 9:20 - 9:23
    du modèle de base de
    la vie, le génome humain.
  • 9:24 - 9:26
    C'était un projet, mais qui
    a très bien fonctionné.
  • 9:26 - 9:31
    Il a fallu presque 10 ans
    pour décoder un génome,
  • 9:31 - 9:33
    et que s'est-il passé ensuite ?
  • 9:33 - 9:36
    Nous avons fait ce pour quoi
    nous sommes vraiment doués.
  • 9:36 - 9:40
    Nous avons mis à l'échelle, miniaturisé
    et rendu les choses moins chères.
  • 9:40 - 9:42
    C'est pareil que les ordinateurs Cray
  • 9:42 - 9:46
    devenant le smartphone que
    vous avez dans votre poche.
  • 9:47 - 9:50
    Ils coûtaient des millions et
    des millions de dollars,
  • 9:50 - 9:53
    maintenant ils en coûtent quelques
    centaines et ça continue à baisser.
  • 9:53 - 9:55
    Jusqu'à présent,
  • 9:55 - 9:59
    des dizaines de milliers de génomes
    ont déjà été séquencés,
  • 9:59 - 10:00
    et je prédis -
  • 10:00 - 10:04
    et je vous assure que ce n'est
    pas une prédiction visionnaire -
  • 10:05 - 10:06
    que dans les prochaines années,
  • 10:06 - 10:08
    ce sera des centaines de milliers,
  • 10:08 - 10:10
    et des millions, et finalement
    des milliards de génomes.
  • 10:11 - 10:15
    Quand ça se produit,
    nous avons une opportunité.
  • 10:15 - 10:19
    En plus de trouver tous les changements
    qui nous rendent malades dans les génomes,
  • 10:19 - 10:21
    nous pouvons aussi trouver
  • 10:21 - 10:24
    certains des changements
    qui nous permettent d'aller mieux.
  • 10:25 - 10:29
    Certains ont peut-être entendu parler de
    quelque chose appelé les zones bleues.
  • 10:29 - 10:33
    Les zones bleues sont des endroits sur
    Terre où les gens vivent plus longtemps,
  • 10:33 - 10:38
    et pas seulement plus longtemps,
    mais aussi en meilleure santé.
  • 10:38 - 10:42
    Certains verront sur cette carte que
    l'île d'Ikaria est l'une d'entre elles,
  • 10:42 - 10:46
    un individu moyen,
    un habitant de l'île
  • 10:46 - 10:51
    vivra en moyenne dix ans
    de plus qu'ailleurs en Europe.
  • 10:51 - 10:54
    Oui, nous devrions
    séquencer ces individus,
  • 10:54 - 10:56
    mais pas juste ceux de ces zones bleues.
  • 10:56 - 10:58
    Je vous explique.
  • 10:58 - 11:02
    En vous regardant, je peux affirmer
  • 11:02 - 11:06
    qu'au moins deux ou trois d'entre vous
    ont un génome contenant quelque chose
  • 11:06 - 11:09
    qui les protège efficacement
    d'une maladie catastrophique.
  • 11:09 - 11:10
    En fait, je pense
  • 11:10 - 11:14
    qu'il y en a plus que ça,
    mais je ne peux pas encore juger.
  • 11:14 - 11:17
    Donc je ne pense pas qu'aux
    habitants des zones bleues,
  • 11:17 - 11:20
    mais à ceux du pays, du continent,
    de la planète.
  • 11:20 - 11:23
    En accumulant les génomes,
  • 11:23 - 11:25
    nous allons commencer à trouver
    ces bons mutants,
  • 11:25 - 11:29
    des gens qui auraient dû être très,
    très malades, mais qui ne le sont pas,
  • 11:29 - 11:30
    ils ne le sont pas,
  • 11:30 - 11:34
    car ils ont ces mutations sur d'autres
    gènes, et qu'elles les protègent.
  • 11:36 - 11:39
    D'accord, c'est bien, c'est très bien.
  • 11:40 - 11:43
    Vous me direz qu'on est huit milliards
    et je vous dirai : « Oui c'est bien,
  • 11:43 - 11:47
    mais je suis impatient ; ce n'est
    pas assez, donnez-m'en plus. »
  • 11:47 - 11:48
    Que peut-on faire d'autre ?
  • 11:48 - 11:52
    Eh bien, nous étudions les
    maladies génétiques humaines
  • 11:52 - 11:54
    depuis presque 100-120 ans.
  • 11:55 - 11:59
    Et l'une des choses que l'on fait est
    de modéliser ces maladies génétiques
  • 11:59 - 12:04
    sur divers animaux : souris, rats,
  • 12:04 - 12:09
    poissons, vers, mouches,
    beaucoup d'animaux.
  • 12:10 - 12:15
    Et ce qu'on aime généralement bien faire,
    c'est dire : « Ahah, voilà un gène
  • 12:15 - 12:17
    qui, quand il n'est pas
    présent chez un enfant,
  • 12:17 - 12:21
    déclenche une maladie
    métabolique très sérieuse,
  • 12:21 - 12:23
    et je dois comprendre pourquoi.
  • 12:23 - 12:24
    Je vais aller plus loin,
  • 12:24 - 12:27
    et je vais supprimer le
    même gène chez une souris
  • 12:27 - 12:29
    ou une mouche, un ver ou un poisson.
  • 12:30 - 12:34
    Et je vais recréer cette
    maladie sur ce cobaye
  • 12:34 - 12:36
    pour pouvoir l'étudier. »
  • 12:37 - 12:41
    Et je dois vous dire qu'on est très
    excités quand on arrive à faire ça
  • 12:41 - 12:45
    car, comme ça, on a un outil
    malléable pour étudier une maladie.
  • 12:45 - 12:49
    Je dirais que nous devrions être
    encore plus excités,
  • 12:49 - 12:52
    quand en supprimant le gène
    sur les cobayes,
  • 12:52 - 12:56
    on n'arrive pas à générer la maladie.
  • 12:56 - 12:57
    Pourquoi ?
  • 12:57 - 13:00
    Parce que la question devient alors :
  • 13:00 - 13:06
    Pourquoi, quand un petit bébé ne
    possède pas un gène en particulier,
  • 13:06 - 13:10
    il aura un avenir très sombre - et je
    trouve que c'est inacceptable -
  • 13:10 - 13:13
    alors que quand j'enlève ce même
    gène chez un rat ou une souris,
  • 13:13 - 13:15
    la souris s'en fiche ?
  • 13:17 - 13:19
    Mon sentiment
  • 13:19 - 13:25
    est que de comprendre pourquoi
    ces cobayes, ces animaux,
  • 13:25 - 13:31
    peuvent ne pas avoir ces gènes
    et être en bonne santé
  • 13:31 - 13:37
    nous aidera, nous guidera certainement
    vers une meilleure thérapeutique.
  • 13:38 - 13:43
    Et si nous voyons un peu
    plus large - la planète -
  • 13:43 - 13:48
    il y a un nombre énorme
    d'espèces sur notre planète,
  • 13:48 - 13:51
    et nous sommes en bon chemin
    pour toutes les séquencer.
  • 13:51 - 13:55
    Très bientôt, nous aurons les
    génomes de milliers d'espèces.
  • 13:56 - 13:59
    Il n'est pas trop audacieux de dire
  • 13:59 - 14:03
    que parmi ces espèces, nous
    allons rencontrer des mutations
  • 14:03 - 14:06
    qui chez l'humain sont catastrophiques,
  • 14:06 - 14:10
    mais qui sont complètement
    tolérées chez ces espèces.
  • 14:11 - 14:16
    Nous devons travailler ensemble
    pour comprendre les différences,
  • 14:16 - 14:20
    pour comprendre pourquoi chez un ver,
    ou un poisson, une fourmi ou une girafe
  • 14:20 - 14:22
    ou je ne sais quoi,
  • 14:22 - 14:26
    un gène qui déclenche une maladie
    catastrophique chez l'humain est toléré.
  • 14:29 - 14:32
    Vous allez dire : « Quelle avidité,
    maintenant toutes les espèces,
  • 14:32 - 14:35
    nous avons 8 milliards d'humains
    et toutes les espèces sur Terre. »
  • 14:36 - 14:39
    Je déteste dire ça, mais
    je ne suis toujours pas satisfait.
  • 14:39 - 14:43
    Par définition, les scientifiques
    sont impatients
  • 14:43 - 14:45
    et nous ne nous en excusons pas.
  • 14:46 - 14:48
    Voilà.
  • 14:49 - 14:52
    Il y a autre chose
    que nous pouvons faire :
  • 14:53 - 14:57
    c'est d'aller directement
    à l'intérieur des cellules.
  • 14:57 - 15:01
    L'image que vous voyez derrière moi
    est juste la photo d'une cellule,
  • 15:01 - 15:08
    et il est possible d'obtenir des cellules
    malades de toutes les maladies génétiques
  • 15:08 - 15:10
    découvertes à ce jour.
  • 15:11 - 15:15
    Pour les maladies génétiques rares - et
    c'est quelque chose qui me passionne -
  • 15:15 - 15:19
    il y en a environ 10 000-12 000,
    plus ou moins,
  • 15:19 - 15:21
    et si quelqu'un me disait :
  • 15:21 - 15:25
    « Récupérons des cellules de
    12 000 maladies génétiques humaines »,
  • 15:25 - 15:27
    je répondrais : « C'est dur,
  • 15:27 - 15:29
    mais pas impossible, en faisant
    un effort d'imagination. »
  • 15:29 - 15:34
    Pas besoin d'inventer des technologies,
    il faut juste y investir du temps.
  • 15:34 - 15:36
    Et le temps est quelque
    chose que nous avons.
  • 15:36 - 15:39
    Et qu'allons-nous faire ensuite ?
  • 15:39 - 15:42
    Eh bien, nous vivons dans
    un tout nouveau monde.
  • 15:42 - 15:45
    Là encore, je suis sûr que mes
    prédécesseurs ont dit la même chose,
  • 15:45 - 15:48
    quelque chose de merveilleux
    à propos de l'humanité,
  • 15:48 - 15:53
    mais c'est vrai, nous vivons dans un
    monde où, pour la première fois,
  • 15:53 - 15:57
    nous sommes capables
    de modifier le génome.
  • 15:57 - 16:03
    Certains parmi vous ont peut-être
    entendu parler d'une enzyme, CRISPR-Cas9.
  • 16:03 - 16:09
    En gros, en l'utilisant, on peut
    supprimer des gènes,
  • 16:09 - 16:12
    on peut changer les séquences de gènes,
    on peut changer l'ordre des gènes,
  • 16:12 - 16:14
    on peut faire ce qu'on veut.
  • 16:14 - 16:19
    C'est comme Microsoft Word sans les bugs,
    le piratage et les menaces de virus.
  • 16:20 - 16:22
    Mais nous pouvons le faire.
  • 16:23 - 16:31
    Ce que nous pouvons faire, c'est prendre
    chacune de ces 12 000 maladies,
  • 16:31 - 16:37
    aller dans chaque cellule et
    supprimer un gène à la fois.
  • 16:38 - 16:42
    Et on peut découvrir quels gènes,
    quand ils sont absents,
  • 16:42 - 16:48
    vont en réalité protéger, soigner
    et restaurer le dysfonctionnement initial.
  • 16:49 - 16:55
    Et quand on combine ça avec
    la pharmacopée que nous possédons,
  • 16:55 - 16:59
    nous pouvons découvrir des
    traitements très rapidement.
  • 16:59 - 17:03
    Ça ne fonctionnera pas pour toutes
    les maladies génétiques humaines,
  • 17:03 - 17:08
    mais je suis convaincu que ça fonctionnera
    pour un grand nombre d'entre elles.
  • 17:09 - 17:12
    Et étant donné qu'à l'heure actuelle,
    pour les maladies génétiques,
  • 17:12 - 17:16
    nos options thérapeutiques sont
    précieuses, rares et limitées,
  • 17:16 - 17:19
    j'encourage vivement cette idée audacieuse
  • 17:19 - 17:23
    car après tout, ça a parfois
    du bon d'être un mutant !
  • 17:24 - 17:25
    Merci.
  • 17:25 - 17:28
    (Applaudissements)
Title:
Les bons mutants | Nico Katsanis | TEDxAthens
Description:

Dans la culture populaire, une mutation génétique est considérée comme une maladie pour l'humanité. Des X-MEN aux exemples de la vie réelle, le docteur Katsanis nous explique le futur de la génétique, des maladies, et l'évolution de l'humanité.

Le docteur Katsanis est le directeur du Centre pour la Modélisation des Maladies Humaines, professeur de biologie cellulaire et professeur émérite en pédiatrie à l'Université Duke. Il a obtenu son premier diplôme en génétique à UCL, à Londres, en 1993, et est devenu en 2002 professeur assistant à l'Institut de Médecine Génétique de l'Université Johns Hopkins. Il a été promu professeur agrégé en 2005.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:39

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