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Cette fille du Mas de Parrau avait bu
un peu de bouillon
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et on l'attendait au Mas de Trenty
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pour plumer les canards
et les oies ce soir-là.
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Trois ou quatre voisines devaient
se retrouver pour venir plumer
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et pour tuer les oies.
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Comme elle descendait
par La Carretade, par le Combarel,
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elle entendit quelque chose
qui frottait dans les feuilles.
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Quelque chose qui marchait
dans les haies,
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sur les feuilles,
elle entendit quelque chose remuer.
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Cela la fit frissonner.
Elle se demanda ce que c'était.
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Quand tout à coup, elle entendit :
"Hou, hou !"
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Là-bas à l'Adout, au champ rond,
là-haut, dans les vignes,
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là-bas à La Plantade, là-bas à L'Estal.
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"Hou, hou !"
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Il y avait des dragons
qui appelaient le Drac, leur père.
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Le père répondit :
"Hou, hou, hou !"
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Il n'était pas loin.
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Mon pauvre, cette pauvre fille
prit ses jambes à son cou.
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Elle descendit par le Combarel.
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Elle descendit par La Carratade.
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Mon Dieu ! Mon Dieu !
Elle tremblait, elle tremblait.
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Elle arriva à la grange de Passerat.
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Elle s'était cachée là-dedans.
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Les voisins la cherchaient partout.
Ils ne savaient pas où elle était.
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Les Dracs étaient arrivés,
ils secouaient la porte.
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La serrure se cassa.
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Les palastres se disjoignirent.
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Les boulons cassèrent.
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Les planches étaient pourries.
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Au bout d'un moment,
ils finirent par entrer...
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Cette pauvre fille, à genoux,
fit le signe de croix,
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et elle dit :
"Mon Dieu, si vous me protégez,
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si vous me sauvez,
j'entrerai dans un couvent."
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En faisant ce signe de croix,
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tous les Dracs acharnés qui étaient
prêts à lui sauter dessus reculèrent.
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Les gens arrivèrent avec des chiens
et ils partirent au diable.
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Ils consolèrent cette pauvre fille,
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ils lui donnèrent
un peu de bouillon chaud.
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Le lendemain, elle entra au couvent,
elle devint religieuse.
