Lorsque la Réserve Fédérale en fait trop

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LES PRINCIPES DE L'ÉCONOMIE

LORSQUE LA RÉSERVE FÉDÉRALE
EN FAIT TROP

[Alex] L'économie est complexe

et sans règles précises.

C'est pourquoi les politiques monétaires
sont difficiles,

et les mesures prises
par la Réserve fédérale

ont parfois aggravé
plutôt qu'amélioré la situation.

Prenons en exemple
la crise économique mondiale de 2008.

Dans une vidéo précédente

on a vu comment le financement accru,

la titrisation hypothécaire
et l'excès de confiance

ont contribué
à cette crise économique de 2008.

Dans cette vidéo, on étudiera

la façon dont la Réserve fédérale,
avant la récession,

a éventuellement conduit
à former la bulle immobilière

et a ainsi aggravé la récession.

À la fin des années 1990,

l'économie américaine était
en plein essor,

avec de faibles taux
de chômage et d'inflation.

La récession de 2001 semblait modérée,

mais on s'inquiétait,

car le taux de chômage restait élevé,

même après
la fin officielle de la récession.

En faisant un effort
pour faire renaître les années 1990

et réduire le chômage,

la Réserve fédérale a persisté
à augmenter la demande agrégée,

même si la récession avait pris fin.

La Réserve fédérale avait maintenu
le taux des fonds fédéraux très faible.

Avec un faible taux des fonds fédéraux,
le crédit est bon marché,

et un crédit bon marché peut conduire
à une bulle spéculative.

Une bulle survient lorsque les prix
des actifs augmentent trop et trop vite

pour qu'on puisse les expliquer
selon les principes économiques.

L'exubérance irrationnelle
prend le dessus sur l'analyse,

et commence à faire croître les prix
toujours plus.

En préservant de faibles taux d'intérêt,

la Réserve fédérale,
du début à la moitié des années 2000,

a encouragé les gens
à acheter plus de maisons.

La construction de maisons a augmenté

et cela a créé beaucoup d'emplois.

Mais la croissance des prix
de l'immobilier,

année après année,

a produit un excès de confiance
chez les acheteurs et les prêteurs.

Le très faible taux des fonds fédéraux
a continué jusqu'à mi-2005.

Les prix de l'immobilier
ont atteint un pic en 2006,

peu après que le taux a commencé
à augmenter.

Et les prix de l'immobilier ont commencé
à s'effondrer en 2007.

Les bas prix des maisons

ont donné aux propriétaires le sentiment
d'être pauvres, et ils ont moins dépensé.

La construction des maisons
a ralenti, puis a cessé.

La demande agrégée s'est affaiblie.

La Réserve fédérale a probablement
gardé les taux bas trop longtemps,

mais elle a aussi sous-estimé
les conséquences

d'un fléchissement éventuel
du secteur immobilier

pour l'ensemble de l'économie.

En fait, peu de gens à ce moment-là

se rendaient compte de l'ampleur
du système bancaire parallèle,

ou de l'étroitesse de son lien
avec le secteur immobilier

en raison de titres adossés
à des hypothèques.

Il faut savoir aussi que les bulles

sont beaucoup plus faciles à percevoir
de façon rétrospective

qu'en temps réel.

Toute bulle conte une histoire

sur pourquoi cette fois-ci,
c'est différent.

Le problème, c'est justement
que les circonstances changent.

Même si la Réserve fédérale
avait su que les prix étaient excessifs

et avait essayé de les contrôler,

les moyens à sa disposition
étaient limités.

La politique fiscale

est tout simplement
une façon brutale d'éclater une bulle.

La politique monétaire
peut influencer la demande agrégée,

mais en la réduisant,

la Réserve fédérale ralentit
l'ensemble de l'économie,

pas seulement le secteur immobilier.

Ce n'est pas la manière la plus efficace
de gérer une bulle des prix des actifs.

Effectivement, la Réserve fédérale
a le pouvoir de réglementer les banques,

et aurait pu se servir de ce pouvoir

pour contrôler les abus
des prêts hypothécaires à risque.

Cela aurait été une attaque plus ciblée

sur le secteur surchauffé.

Les mesures prises par la Réserve fédérale
auraient donc contribué

à la bulle immobilière
de la crise économique,

mais ne pas prendre de mesures
peut aussi s'avérer catastrophique.

Par exemple,
la plupart des économistes sont d'avis

que l'inaction de la Réserve fédérale
dans les années 1930

a aggravé la Grande Dépression.

En ce temps-là,

la masse monétaire américaine
a été réduite d'environ un tiers :

une chute de la demande agrégée
sans précédent dans l'histoire américaine.

Et la Réserve fédérale se tenait
à l'écart, à un moment où au contraire,

il aurait fallu des mesures fortes
pour augmenter la masse monétaire.

Au lieu d'espérer
que des décideurs judicieux

prennent la bonne décision
au bon moment,

certains économistes préconisent
des règles à la place de la discrétion

pour le fonctionnement
de la Réserve fédérale.

Selon Milton Friedman, par exemple,
la masse monétaire devrait être sujette

à une règle : M1 et M2
auraient une croissance constante,

par exemple 3 % par an,
pour correspondre à celle du PIB réel.

La règle de la masse monétaire
requiert une vitesse constante.

Mais en cas de grands chocs économiques,

comme la Grande Dépression
et la crise économique mondiale de 2008,

la vélocité, normalement, baisse.

Donc ces règles peuvent induire en erreur
au moment où elles serviraient le plus,

Pour éviter les pièges
d'une politique monétaire stricte,

d'autres économistes ont préconisé
le ciblage de l'inflation,

ou une réglementation du PIB nominal.

Une réglementation du PIB nominal,
par exemple, maintiendrait le PIB nominal,

à savoir M fois V,
à un taux de croissance constant.

Si la Réserve fédérale avait suivi
la règle d'un PIB nominal,

la récession de 2008 aurait pu être
beaucoup plus modérée.

Mais il n'est pas évident qu'elle ait été
en mesure de suivre cette règle.

Au début de 2008,

la Réserve fédérale a doublé
la base monétaire en quatre mois,

le plus grand accroissement de l'histoire.

Mais faire grimper le PIB nominal

impliquait l'injection dans l'économie
d'encore plus d'argent.

Il n'est pas certain
qu'elle aurait pu le faire,

car ce genre de mesure est sans précédent
dans l'histoire financière.

Et nous ne savons pas

de quelle manière l'économie
ou le système politique

auraient répondu à de telles mesures
sans précédent.

Tout ça pour dire

que la Réserve fédérale dispose
de moyens efficaces,

donc il est important de concevoir
des institutions et des règles financières

pour que la Réserve fédérale
puisse aider plutôt que nuire.

[Narrateur]
Vous allez bientôt maîtriser l'économie.

Testez vos connaissances en répondant
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Mais si vous êtes prêt
à en apprendre plus,

cliquez sur la vidéo suivante.

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