Et si nous éduquions nos enfants à la joie ? | Antonella Verdiani | TEDxVaugirardRoad
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0:04 - 0:07J'ai dix ans.
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0:07 - 0:12C'est le jour de l'admission pour
entrer à l'école de la Scala de Milan. -
0:12 - 0:14Je monte les marches
d'un immense escalier -
0:14 - 0:16qui m'amène
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0:16 - 0:17à la salle d'examen.
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0:17 - 0:18J'ai peur !
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0:18 - 0:20J'ai vraiment très peur,
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0:20 - 0:21et pendant que je monte,
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0:21 - 0:26il y a une foule d'enfants magnifiques,
ce sont les élèves de la Scala -
0:26 - 0:28qui descendent, ils sont tous beaux,
parfaits et minces. -
0:28 - 0:30Moi, qui ne suis ni
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0:30 - 0:32parfaite ni particulièrement mince,
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0:32 - 0:35je commence à me sentir différente.
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0:35 - 0:37Au bout de l'escalier,
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0:37 - 0:39il y a deux dames
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0:39 - 0:43au sourire assez figé,
le même qu'il faut afficher -
0:43 - 0:47lorsque l'on danse, que l'on a des
crampes insoutenables au mollet. -
0:47 - 0:49C'est ça, la danse classique !
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0:49 - 0:50Elles nous disent :
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0:50 - 0:52« Voilà, rentrez. »
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0:52 - 0:57C'est une énorme salle
avec des énormes miroirs. -
0:57 - 1:00Et là je vois que nous sommes une
vingtaine de fillettes, nous sommes -
1:00 - 1:04toutes assez terrorisées
par ce lieu austère. -
1:04 - 1:05Le piano
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1:05 - 1:09démarre une musique, je me
souviens, c'était un Nocturne de Chopin. -
1:09 - 1:12C'était magnifique !
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1:12 - 1:13Ces dames nous disent :
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1:13 - 1:17« Là, vous pouvez danser à votre façon,
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1:17 - 1:19les pieds nus. »
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1:19 - 1:21Heureusement, je pense, parce
qu'à ce moment, -
1:21 - 1:25j'oublie tout ce que j'ai appris
pendant deux ans de cours -
1:26 - 1:30et je danse, je m'élance dans
la danse et je suis -
1:30 - 1:33portée par la musique
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1:33 - 1:35et pendant que je danse,
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1:35 - 1:37j'entends les mots rassurants
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1:37 - 1:42qu'avait mon professeur,
mon maestro, Maestro Morucci, -
1:42 - 1:46lorsqu'il disait : « Écoute, il y a
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1:46 - 1:47deux choses importantes :
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1:47 - 1:50la technique et la passion.
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1:50 - 1:53Le jour viendra où
elles ne feront plus qu'un. -
1:53 - 1:57Toi tu as la passion, c'est ton trésor. »
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1:58 - 1:59Brusquement,
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1:59 - 2:03la musique avec un claquement de mains
s'arrête. -
2:03 - 2:07Maintenant, il faut passer l'inspection
devant ces deux dames -
2:07 - 2:09qui ont toujours le même sourire.
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2:09 - 2:13L'une d'elles commence
à inspecter mes pieds -
2:13 - 2:15et mes jambes, surtout mes pieds.
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2:15 - 2:18Elle commence à les regarder avec
insistance et elle appelle -
2:18 - 2:19quelqu'un :
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2:19 - 2:21sa copine là,
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2:21 - 2:25sa collègue lui dit quelque chose
que je ne comprends pas. -
2:25 - 2:29Elle me dit aussi
de faire un tour devant elle. -
2:29 - 2:33Et à ce moment, la même sensation de
différence, la même qui m'avait prise -
2:33 - 2:35dans la cage d'escalier
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2:35 - 2:37lorsque
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2:37 - 2:40j'étais là en train
de regarder les élèves, -
2:40 - 2:41me reprend !
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2:41 - 2:45Je dois être vraiment quelqu'un de
bizarre, je pense à mes pieds, -
2:45 - 2:47ils sont vraiment bizarres !
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2:47 - 2:50En cachette, je regarde les pieds
de mes copines qui me semblent, -
2:50 - 2:54bien sûr, les plus élégants du monde.
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2:54 - 2:55Heureusement,
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2:55 - 2:58l'inspection se termine.
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2:58 - 3:01Maintenant, il faut aller
dans une autre salle, -
3:01 - 3:04et celle-ci est une salle de classe.
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3:04 - 3:07C'est la classe des élèves
de l'école primaire -
3:07 - 3:09de la Scala.
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3:09 - 3:11Et c'est une classe
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3:11 - 3:13avec de vieux bancs en bois,
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3:13 - 3:17avec un tableau noir, une salle de classe.
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3:17 - 3:22« Mettez-vous sur les bancs ! », on nous
ordonne. « On va faire l'appel. » -
3:22 - 3:25Et au fur et à mesure que les noms
sont appelés, on nous indique -
3:25 - 3:26la droite
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3:26 - 3:28ou la gauche.
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3:28 - 3:30Et puis une des dames,
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3:30 - 3:33toujours le même sourire bien sûr,
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3:33 - 3:34nous dit : « Maintenant,
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3:34 - 3:39nous avons pris notre décision :
ici à notre droite, -
3:39 - 3:42les élèves que avons sélectionnées
pour entrer à la Scala et -
3:42 - 3:47à gauche celles que, malheureusement,
nous ne pouvons pas retenir. -
3:47 - 3:51Vous pouvez disposer. »
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3:51 - 3:55Je suis à gauche.
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3:55 - 3:59Soudain, je comprends le pourquoi de
cet examen si approfondi de mes pieds -
3:59 - 4:04et la confirmation que je suis quelqu'un
de vraiment bizarre -
4:04 - 4:05arrive.
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4:05 - 4:09D'un coup, les larmes commencent
à couler sur mes joues. -
4:09 - 4:13Je me souviens, plus que des larmes,
c'était des sanglots désespérés. -
4:13 - 4:14Avec ces larmes,
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4:14 - 4:17j'arrive quand même à descendre
l'escalier et j'arrive -
4:17 - 4:21là où ma maman m'attend
au rez-de-chaussée et je lui dis -
4:21 - 4:23avec beaucoup de fatigue : « Maman,
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4:23 - 4:25on m'a refusée. »
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4:25 - 4:29D'un seul coup, en un claquement de mains,
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4:29 - 4:30ma vie,
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4:30 - 4:32mon monde magnifique
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4:32 - 4:36de petite fille promise à la danse
s'écroule. -
4:36 - 4:37De bonne élève,
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4:37 - 4:39je deviens quelqu'un
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4:39 - 4:43de mauvais,
un monstre aux pieds difformes. -
4:45 - 4:47Aujourd'hui encore,
je me revois dans le bus -
4:47 - 4:49qui me ramène à la maison.
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4:49 - 4:51J'étais en sanglots...
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4:51 - 4:55Et puis je me revois encore,
pendant des années où je devais chausser -
4:55 - 4:57des sandales en été,
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4:57 - 5:00j'avais honte de mes pieds
sans savoir pourquoi ! -
5:00 - 5:02Personne ne me l'avait dit !
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5:02 - 5:03Et puis,
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5:03 - 5:04encore,
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5:04 - 5:07pendant au moins dix ans
après cet épisode, -
5:07 - 5:08j'avais
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5:08 - 5:12le cœur qui se serrait à chaque fois
qu'on m'emmenait voir des spectacles -
5:12 - 5:14en croyant bien faire,
des spectacles de danse, -
5:14 - 5:16ou que je les regardais à la télé.
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5:16 - 5:19Et là c'était la souffrance
qui se réveillait à chaque fois, -
5:19 - 5:23c'était comme si j'avais perdu à jamais
le sens du mot « être heureuse », -
5:23 - 5:27le droit d'être heureuse !
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5:27 - 5:31Heureusement, le temps a fait son œuvre.
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5:31 - 5:35Un jour, je me suis libérée
de ce sortilège de l'échec -
5:35 - 5:40et j'ai réalisé qu'il y a mille façons
de danser la vie. -
5:40 - 5:41Et donc,
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5:41 - 5:43j'ai réalisé une autre chose :
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5:43 - 5:48que cet épisode,
cette blessure d'enfant, n'avait pas -
5:48 - 5:49brisé
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5:49 - 5:51une, voire deux choses fondamentales
pour moi : -
5:51 - 5:54la capacité de rêver et
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5:54 - 5:56la joie de vivre,
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5:56 - 5:58celle que j'avais lorsque je dansais.
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5:58 - 6:01Donc, jeune adulte et même
maintenant, -
6:01 - 6:06j'ai commencé à prendre des cours et
je continue encore les cours de danse, -
6:06 - 6:10de danse classique, de tango,
de tarentelle... -
6:11 - 6:15Si je vous dis ça, ce n'est pas
pour vous étaler ma vie. -
6:16 - 6:19Cela n'a rien d'extraordinaire,
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6:20 - 6:22c'est normal, c'est banal.
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6:23 - 6:26Cela m'est arrivé à moi,
ça peut vous arriver à vous, -
6:26 - 6:30cela arrivera peut-être à vos enfants.
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6:30 - 6:34Pour moi, il n'y a absolument rien
de normal dans tout ça. -
6:34 - 6:35Cet épisode
-
6:35 - 6:38est la manifestation
d'une cruauté ordinaire -
6:38 - 6:42que notre monde,
notre système éducatif en tête, -
6:42 - 6:44continue d'infliger aux enfants
-
6:44 - 6:46en tuant leur capacité à rêver.
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6:47 - 6:50Je ne veux pas être complice de ça.
-
6:51 - 6:53Je ne veux pas être complice de ça.
-
6:55 - 6:57Et donc,
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6:57 - 6:59lorsque j'ai commencé à
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6:59 - 7:01pouvoir
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7:01 - 7:03décider pour moi,
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7:03 - 7:05je suis allée à l'université.
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7:06 - 7:07Je suis d'abord
-
7:07 - 7:09allée
-
7:09 - 7:13faire des études doctorales
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7:13 - 7:18et j'ai écrit une thèse qui
s'appelle « Éduquer à la joie ». -
7:19 - 7:21Qu'est-ce que ça veut dire
« éduquer à la joie » ? -
7:21 - 7:23J'ai découvert d'abord
-
7:23 - 7:25que la joie
est ma passion aujourd'hui. -
7:25 - 7:28Et puis figurez-vous que j'ai
découvert une chose, -
7:28 - 7:32c'est que la joie, son mot,
l'étymologie de « joie », -
7:32 - 7:35en sanskrit, c'est « Yuj ».
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7:35 - 7:37Cela veut dire le lien,
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7:37 - 7:41c'est la connexion, c'est la reliance.
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7:41 - 7:42C'est magnifique !
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7:42 - 7:45Mais qu'est-ce que ça veut
dire d'être relié ? -
7:45 - 7:47C'est quoi être relié ?
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7:47 - 7:50Je pense que c'est très simple.
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7:50 - 7:54J'ai vu ça chez les enfants, vous
l'avez vécu aussi, moi je m'en souviens. -
7:54 - 7:58C'est la mémoire de mon corps qui me
l'a dit, c'est ce que je vivais, moi, -
7:58 - 8:01quand je dansais et j'ai vu les enfants,
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8:01 - 8:06quand ils sont en train de dessiner, de
jouer, de faire des choses qu'ils aiment -
8:06 - 8:08particulièrement faire,
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8:08 - 8:10ils oublient le monde autour d'eux.
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8:10 - 8:15Ils sont tellement absorbés que vous
pouvez les appeler pendant deux heures, -
8:15 - 8:16ils ne vous entendent pas,
-
8:16 - 8:21et en plus, ils sont en train d'apprendre
sans aucune fatigue. -
8:21 - 8:22C'est génial !
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8:22 - 8:26Cette reliance
me ramène à ce que j'ai vécu -
8:26 - 8:28lorsque je dansais sans fatigue.
-
8:28 - 8:29C'était
-
8:29 - 8:32être en contact direct
-
8:32 - 8:33avec
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8:33 - 8:36le monde, avec le ciel et la terre,
-
8:36 - 8:39avec les animaux, les fleurs,
avec les gens, avec vous ! -
8:42 - 8:44Qu'est-ce que ça a
à voir avec l'éducation ? -
8:44 - 8:47Beaucoup !
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8:47 - 8:49parce qu'imaginez,
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8:49 - 8:53si on commençait à éduquer
à partir de ça... -
8:53 - 8:54Si on commençait
-
8:54 - 8:55à partir
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8:55 - 8:59de quelque chose que la permaculture
a déjà découvert. -
8:59 - 9:02La permaculture, vous connaissez,
c'est une science écologique. -
9:02 - 9:06La permaculture dit :
« Cultivez là où c'est déjà fertile ». -
9:06 - 9:09Vous imaginez ce que
ça voudrait dire de commencer -
9:09 - 9:12à pouvoir apprendre
-
9:12 - 9:16à partir de quelque chose
qui est notre richesse, notre trésor ? -
9:17 - 9:19Révolutionner l'éducation.
-
9:19 - 9:22Cela changerait complètement
la face du monde ! -
9:22 - 9:26Cela serait aussi apprendre
sans aucune fatigue. -
9:27 - 9:31Dans le passé, des pédagogues,
des éducateurs, des philosophes, -
9:31 - 9:36l'avaient déjà compris : Montessori,
Steiner, Freinet. -
9:36 - 9:40Ils avaient déjà compris
mais ils n'ont pas été beaucoup écoutés. -
9:41 - 9:43La bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui,
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9:43 - 9:44de plus en plus
-
9:44 - 9:45d'éducateurs,
-
9:45 - 9:47d'enseignants,
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9:47 - 9:50de maîtres, de maîtresses, de parents,
-
9:50 - 9:53ont non seulement repris le flambeau
-
9:53 - 9:54de ces prédécesseurs
-
9:54 - 9:58mais sont en train d'inventer
des nouvelles pratiques pédagogiques. -
9:58 - 10:01Je vous assure que j'en vois beaucoup,
beaucoup, beaucoup. -
10:01 - 10:02Ce sont des personnes qui
-
10:02 - 10:04inventent
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10:04 - 10:07de nouvelles méthodes qui sont
toutes basées sur la liberté, -
10:07 - 10:10le respect du rythme de l'enfant,
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10:10 - 10:14et la capacité, leur capacité à rêver.
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10:14 - 10:16Ma joie à moi,
-
10:16 - 10:18c'est de me connecter,
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10:18 - 10:19d'être en contact
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10:19 - 10:21avec cette reliance.
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10:21 - 10:24C'est pour cela qu'avec un groupe
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10:24 - 10:27de personnes qui savent encore rêver,
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10:27 - 10:28j'ai fondé une alliance.
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10:28 - 10:31Une alliance
pour le renouveau de l'éducation -
10:31 - 10:34qui s'appelle le printemps de l'éducation.
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10:34 - 10:38Parce que tout est déjà là,
il faut tout simplement relier. -
10:38 - 10:40C'est ça, éduquer à la joie !
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10:41 - 10:45C'est finalement se souvenir
de ce que disait Maria Montessori -
10:45 - 10:48lorsqu'elle disait :
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10:48 - 10:52« La joie d'apprendre est aussi
indispensable que l'intelligence, -
10:55 - 10:57que la respiration aux coureurs
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10:57 - 10:59et aux danseurs aussi ! »
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11:00 - 11:06(Applaudissements)
- Title:
- Et si nous éduquions nos enfants à la joie ? | Antonella Verdiani | TEDxVaugirardRoad
- Description:
-
Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.
Docteur en Sciences de l'éducation, Antonella Verdiani a été spécialiste d'éducation à la paix à l'UNESCO (1987-2005). Consultante internationale et chercheuse, elle forme enseignants et parents selon son approche transdisciplinaire « Éduquer à la joie » (www. educationalajoie.com). A l'initiative de l'alliance citoyenne Printemps de l'éducation (www.printemps- education.org), elle a publié « Ces écoles qui rendent nos enfants heureux ».
Captation, réalisation et montage par www.Isegoria.fr
- Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 11:08