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Les idées surprenantes de David Keith sur le changement climatique

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    Vous avez tous vu beaucoup d'articles sur le changement climatique,
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    voici un article de plus du New York Times,
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    identique à tous ceux que vous avez déjà vus.
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    Il dit exactement les mêmes choses que tous les autres articles.
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    Il a même un titre de longueur identique.
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    Ce qui est inhabituel avec celui-ci, peut-être, c'est qu'il date de 1953.
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    Et la raison pour laquelle je vous raconte ça
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    c'est que vous avez peut-être l'impression que ce problème est relativement récent.
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    Que les gens viennent à peine de le comprendre, et maintenant
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    avec les accords de Kyoto et le 'Gouvernator' Schwartzenegger et les gens qui commencent à réellement faire quelque chose,
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    nous nous dirigeons peut-être vers une solution.
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    Le fait est: pas vraiment.
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    Voilà 50 ans que nous connaissons ce problème, selon comment vous calculez.
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    Nous n'avons pas cessé d'en parler ces dix dernières années.
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    Et nous n'avons quasiment rien fait.
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    Voici le taux d'accroissement du CO2 dans l'atmosphère.
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    Vous l'avez déjà vu sous différentes formes,
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    mais peut-être pas cette représentation-là.
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    Cela montre que le taux de croissance de nos émissions s'accélère.
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    Et qu'il accélère encore plus
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    que dans ce que nous pensions être le pire scénario il y a seulement quelques années en arrière.
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    Beaucoup de sceptiques ont dit que les écologistes
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    ajoutaient cette ligne rouge dans les projections
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    uniquement pour les faire apparaître aussi mauvaises que possible.
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    Que les émissions n'augmenteraient jamais aussi vite que la ligne rouge.
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    Mais en fait elles augmentent plus vite.
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    Voici quelques données qui datent de seulement 10 jours,
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    qui montrent le minimum de glace de l'Arctique cette année, et c'est de loin le plus bas.
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    La vitesse à laquelle la glace de l'Arctique disparaît est beaucoup plus rapide que les modélisations.
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    Donc, malgré toutes sortes d'experts comme moi, qui volent aux quatre coins de la planète et
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    en brûlant du kérosène et des politiciens qui signent des traités,
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    en fait, on pourrait soutenir que le résultat final de tout cela a été négatif
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    parce que ça a seulement consommé beaucoup de kérosène. (Rires)
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    Non, non! Ce que nous devons vraiment faire pour mettre un frein à
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    cette chose très inertielle - notre grande économie - nous venons à peine de le commencer.
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    Vraiment, voilà ce que nous faisons en gros. Vraiment, pas grand chose.
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    Je ne veux pas trop vous déprimer.
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    Le problème est absolument résoluble, et même d'une façon raisonnablement peu coûteuse.
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    Le coût étant en gros celui de l'armée, pas celui des soins médicaux.
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    Représentant quelques pourcents du PIB.
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    Non, c'est vraiment important d'avoir cette notion d'échelle.
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    Donc on peut résoudre le problème, et la façon dont nous devrions le résoudre, est, disons,
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    de s'attaquer à la production d'électricité,
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    qui génère quelque chose comme environ 43% des émissions de CO2, et ce chiffre est en augmentation.
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    Nous pourrions le faire avec des moyens tout-à-fait raisonnables comme la maîtrise de l'énergie,
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    et l'énergie éolienne, l'énergie nucléaire et la capture du CO2 provenant de la combustion du charbon,
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    qui sont toutes prêtes à être déployées à grande échelle et qui marchent.
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    Tout ce qui manque, c'est de vraiment dépenser de l'argent pour les mettre en place.
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    Au lieu de passer notre temps à parler.
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    Mais néanmoins, ce n'est pas ce dont je vais vous parler ce soir.
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    Je vais vous parler ce soir de ce que nous pourrions faire si nous ne faisons rien.
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    Ce truc ici au milieu est ce que vous faites
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    si vous n'arrêtez pas les émissions assez rapidement.
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    Vous devez vous en occuper - en quelque sorte briser le lien entre les actions humaines
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    qui changent le climat, et le changement climatique lui-même. Et c'est particulièrement important
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    car bien sûr, alors que nous pouvons nous adapter au changement climatique --
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    et il est important d'être honnête ici - il y aura des avantages au changement climatique.
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    Oh oui, je pense que c'est mauvais. J'ai passé toute ma vie à travailler pour y mettre un terme.
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    Mais une des raisons pour lesquelles c'est politiquement difficile est qu'il y a des gagnants et des perdants - pas que des perdants.
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    Mais bien sûr, la nature, les ours polaires.
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    J'ai passé plusieurs semaines d'affilée à skier sur la mer gelée dans le haut Arctique.
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    Ils vont perdre complètement.
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    Et il n'y a pas d'adaptation.
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    On peut absolument résoudre le problème.
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    Cette idée de géo-ingénierie, dans sa forme la plus simple, est la suivante :
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    on pourrait mettre certaines particules, par exemple d'acide sulfurique - des sulfates --
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    dans la haute atmosphère, la stratosphère,
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    où elles dévieraient la lumière du soleil et refroidiraient la planète.
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    Je suis certain que cela fonctionnera.
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    Non qu'il n'y ait pas d'effets secondaires, mais je suis sûr que ça marchera.
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    Et la raison en est la suivante: ça a déjà été fait.
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    Cela n'a pas été fait par nous, ni moi, mais par la nature.
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    Voici le mont Pinatubo au début des années 90, qui a envoyé tout un tas de soufre
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    dans la stratosphère, avec un nuage en forme de champignon atomique.
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    Le résultat a été assez radical.
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    Après ça, et les éruptions précédentes d'autres volcans, on voit
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    un refroidissement assez radical de l'atmosphère.
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    Donc, cette courbe inférieure représente la haute atmosphère, la stratosphère,
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    elle chauffe après ces éruptions.
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    Mais vous remarquerez que dans la courbe supérieure, qui représente la basse atmosphère
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    et la surface, elle refroidit parce que nous avons un peu protégé l'atmosphère.
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    Ce n'est pas un grand mystère.
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    Il y a beaucoup de mystère dans les détails, et il y a de mauvais effets secondaires,
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    comme la destruction partielle de la couche d'ozone - et j'y viendrai dans une minute.
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    Mais clairement, ça refroidit.
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    Autre chose : c'est rapide.
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    Il est vraiment important de le dire. Tant d'autres choses que nous devrions faire,
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    comme ralentir les émissions, sont intrinsèquement lentes car il faut du temps
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    pour construire tout le matériel dont nous avons besoin.
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    Et pas seulement ça, lorsque vous réduisez les émissions, vous n'arrêtez pas les concentrations.
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    A cause des concentrations, la quantité de CO2 dans l'air,
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    est la somme des émissions dans le temps.
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    Vous ne pouvez donc pas freiner d'un coup.
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    Mais si vous faites cela, c'est rapide.
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    Et il y a des fois où vous aimeriez faire quelque chose vite.
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    Vous vous demandez aussi peut-être, est-ce que ça marche?
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    Est-ce qu'on peut réduire l'ensoleillement et compenser efficacement le CO2 supplémentaire,
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    et produire un climat qui revienne en quelque sorte à son état d'origine?
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    La réponse semble être oui.
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    Voici les courbes que vous avez déjà vues souvent.
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    Voilà à quoi ressemble le monde vu sous une modélisation particulière du climat
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    avec deux fois la quantité de CO2 dans l'air.
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    Le graphique inférieur présente deux fois la quantité de CO2 et 1,8 % moins d'ensoleillement,
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    et on revient au climat d'origine.
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    Nous devons ces graphiques à Ken Caldera. C'est important de le dire parce que
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    Ken, lors d'une réunion à laquelle je crois Marty Hoffart assistait également dans le milieu des années 90 --
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    Ken et moi nous sommes levés au fond de la salle et avons dit,
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    "La géo-ingénierie ne marchera pas."
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    A la personne qui en faisait la promotion, ça disait,
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    "L'atmosphère est beaucoup plus compliquée que ça."
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    On a donné un tas de raisons physiques pour lesquelles il n'y aurait pas une bonne compensation.
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    Ken est parti lancer ses modélisations, et a trouvé le contraire.
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    Ce sujet date également.
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    Ce rapport a atterri sur le bureau du Président Johnson quand j'avais deux ans.
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    1965.
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    Ce rapport, en fait, contenait toute la science moderne sur le climat --
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    la seule solution qui y était évoquée était la géo-ingénierie.
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    Il ne parlait même pas de réduction des émissions,
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    qui est un incroyable changement dans notre réflexion sur ce sujet.
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    Je ne dis pas que nous ne devons pas réduire les émissions.
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    Nous le devrions, mais il parlait précisément de ça.
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    Donc, en un sens, il n'y a pas grand chose de nouveau.
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    La seule chose nouvelle est cet essai.
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    Donc, je dois dire, je suppose, que depuis le temps du rapport originel au Président Johnson,
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    et les différents rapports de l'Académie Nationale américaine --
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    1977, 1982, 1990 - les gens ont toujours parlé de cette idée.
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    Pas comme quelque chose d'infaillible, mais comme une idée à méditer.
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    Mais quand le climat est devenu, au plan politique, un sujet brûlant - si je peux me permettre le jeu de mots --
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    au cours des 15 dernières années, le sujet est devenu si politiquement incorrect que nous ne pouvions pas en parler.
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    Il était enterré. Nous n'avions pas le droit d'en parler.
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    Mais au cours de l'année dernière, Paul Crutzen a publié cet essai
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    qui disait en gros tout ce qui avait été dit auparavant: que, peut-être, compte tenu du rythme très lent
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    des progrès que nous faisions sur ce problème, et des impacts incertains,
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    nous devions penser à des choses comme celle-là.
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    Il a dit en gros ce qui avait été dit auparavant.
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    La différence : il avait gagné le Prix Nobel pour ses recherches sur la chimie de l'ozone.
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    Les gens l'ont donc pris au sérieux quand il a dit que nous devrions y réfléchir,
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    même s'il y avait certaines incidences sur l'ozone.
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    En fait, il a quelques idées pour s'en débarrasser.
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    Il y a eu tous types d'articles de journaux, dans le monde entier,
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    qui allaient jusqu'à ce titre "Le Docteur Folamour Sauve la Terre," dans The Economist.
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    Ça m'a donné à réfléchir - j'ai travaillé sur ce thème par intermittence,
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    mais pas tant techniquement - j'étais couché dans mon lit en train de réfléchir une nuit.
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    J'ai pensé à ce jouet pour enfant - d'où le titre de mon allocution --
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    et je me demandais si on pouvait utiliser la même physique qui fait tourner cette chose
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    dans le radiomètre de l'enfant pour faire léviter des particules dans la haute atmosphère
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    et les y faire rester.
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    Un des problèmes avec les sulfates est qu'ils tombent rapidement.
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    L'autre problème est qu'ils sont en plein dans la couche d'ozone,
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    et je préfèrerais qu'ils en soient au-dessus.
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    Finalement, je me suis réveillé le lendemain matin, et j'ai commencé à calculer ça.
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    C'est très difficile à calculer à partir des premiers principes. J'ai été déconcerté.
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    Mais ensuite j'ai découvert qu'il y avait toutes sortes de documents déjà publiés
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    qui avaient abordé ce sujet parce que ça se produit déjà dans l'atmosphère naturelle.
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    Il semble donc qu'il existe déjà de fines particules
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    qui lévitent jusqu'à ce que l'on appelle la mésosphère, à environ 100 kilomètres d'altitude --
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    qui ont déjà cet effet.
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    Je vais vous dire très rapidement comment l'effet se produit.
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    Il y a beaucoup de difficultés amusantes
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    sur lesquelles j'adorerais passer toute la soirée, mais je ne le ferai pas.
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    Mais disons que la lumière du soleil frappe une particule qui est ainsi chauffée de façon inégale.
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    Le côté face au soleil est plus chaud, et l'autre beaucoup plus froid.
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    Des molécules de gaz qui rebondissent sur le côté chaud
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    s'éloignent avec une vitesse accrue à cause de la chaleur.
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    Vous avez une force nette qui s'éloigne du soleil.
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    On l'appelle la force photophorétique.
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    Il en existe un tas d'autres versions, par moi et d'autres,
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    sur comment l'exploiter.
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    Bien sûr, nous avons peut-être tort --
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    tout ça n'a pas encore été soumis à nos pairs, nous sommes en train d'y réfléchir --
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    mais jusqu'à présent, ça semble bien.
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    Mais il semble que nous pourrions atteindre de longues durées de vie atmosphériques --
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    beaucoup plus longues qu'avant - parce qu'elles ont lévité.
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    Nous pouvons déplacer des choses de la stratosphère à la mésosphère,
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    et en principe résoudre le problème de l'ozone.
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    Je suis sûr qu'il y aura d'autres problèmes qui se poseront.
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    Enfin, nous avons pu faire migrer les particules au-dessus des pôles,
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    afin de pouvoir organiser l'ingénierie climatique pour qu'elle s'y concentre vraiment.
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    Ce qui aurait un minimum d'impacts négatifs sur l'endroit de la planète
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    où nous vivons et ferait le maximum de ce qu'on pourrait avoir besoin de faire --
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    c'est-à-dire refroidir les pôles en cas d'urgence planétaire, si vous voulez.
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    Il s'agit d'une idée nouvelle qui a germé et qui est peut-être essentiellement
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    une meilleure idée que d'envoyer des sulfates.
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    Que cette idée soit la bonne ou qu'une autre idée soit la bonne,
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    je crois qu'il est quasiment sûr que nous finirons
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    par trouver mieux que d'envoyer du soufre.
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    Que, si les ingénieurs et les chercheurs se mettent vraiment à y réfléchir,
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    nous pouvons influer sur la planète d'une façon incroyable.
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    Ce qui compte dans tout ça, c'est que ça nous donne un levier extraordinaire.
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    Cette amélioration de la science et de l'ingénierie, qu'on le veuille ou non,
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    nous donnera de plus en plus de levier pour influer sur la planète.
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    Pour contrôler la planète.
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    Pour nous donner le contrôle de la météo et du climat - non pas parce que nous le planifions,
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    non pas parce que nous le voulons, simplement parce que la science nous le livre petit à petit,
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    avec une meilleure connaissance du fonctionnement du système
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    de meilleurs outils d'ingénierie pour le mettre en œuvre.
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    Maintenant, supposons que des extraterrestres arrivent --
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    peut-être vont-ils atterrir au siège de l'ONU tout près d'ici,
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    ou peut-être qu'ils choisiront un endroit plus intelligent --
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    mais supposons qu'ils arrivent et nous donnent une boîte.
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    La boîte a deux boutons.
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    Un bouton est le bouton de contrôle de la température de la planète.
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    Peut-être que l'autre bouton est un bouton de contrôle des concentrations de CO2.
  • 9:51 - 9:55
    Vous imaginez sans problème que nous battrions pour cette boîte.
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    Parce que nous n'avons aucun moyen de nous entendre pour savoir où fixer les boutons.
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    Nous n'avons pas de gouvernance mondiale.
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    Différentes personnes voudront la mettre dans différents endroits.
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    Maintenant, je ne pense pas que ça arrive. Ce n'est pas très probable.
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    Mais nous construisons cette boîte.
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    Les scientifiques et les ingénieurs du monde
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    la construisent pièce par pièce, dans leurs laboratoires.
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    Même s'ils le font pour d'autres raisons.
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    Même s'ils pensent simplement travailler sur la protection de l'environnement.
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    Ils n'ont aucun intérêt pour des idées folles comme l'ingénierie de la planète entière.
  • 10:21 - 10:25
    Ils développent la science qui rend l'action de plus en plus facile.
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    Mon avis sur cette question n'est pas que je veux le faire - je ne le veux pas --
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    mais que nous devons sortir cette question de l'ombre et en parler sérieusement.
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    Parce que tôt ou tard nous allons être confrontés à des décisions à ce sujet,
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    et c'est mieux si l'on y réfléchit bien,
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    même si l'on veut réfléchir à des raisons pour lesquelles nous ne devrions jamais le faire.
  • 10:43 - 10:49
    Je vais vous donner deux manières différentes de réfléchir à ce problème qui sont le début
  • 10:49 - 10:51
    de mes réflexions sur la façon d'y penser.
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    Nous avons besoin que ce ne soit pas seulement quelques hurluberlus comme moi qui y réfléchissent --
  • 10:54 - 10:56
    il nous faut un débat plus large.
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    Un débat qui implique des musiciens, des scientifiques, des philosophes, des écrivains,
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    qui s'attaquent à cette question sur l'ingénierie climatique
  • 11:03 - 11:06
    et réfléchissent sérieusement à ses implications.
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    Alors, voici une façon de penser,
  • 11:08 - 11:12
    qui est de faire cela au lieu de réduire les émissions, car c'est moins cher.
  • 11:12 - 11:15
    Ce que je n'ai pas dit à ce sujet, c'est que c'est ridiculement bon marché.
  • 11:15 - 11:19
    Il est concevable que, par exemple, en utilisant la méthode des sulfates ou cette méthode que j'ai inventée,
  • 11:19 - 11:25
    on puisse créer un âge glaciaire pour un coût de 0,0001 % du PIB.
  • 11:25 - 11:28
    C'est très bon marché. Nous avons beaucoup d'effet de levier.
  • 11:28 - 11:30
    Ce n'est pas une bonne idée, mais c'est juste important.
  • 11:30 - 11:33
    Je vais vous dire l'importance du levier - le levier est grand comme ça.
  • 11:34 - 11:37
    Et ce calcul n'est pas tellement discutable.
  • 11:37 - 11:43
    Vous pourriez trouver que c'est insensé, mais l'effet de levier est réel. (Rires)
  • 11:45 - 11:47
    Donc, de ce fait, nous avons pu régler le problème
  • 11:47 - 11:52
    simplement en cessant de réduire les émissions.
  • 11:52 - 11:54
    et alors que les concentrations augmentent, nous pouvons augmenter
  • 11:54 - 11:56
    la quantité de géo-ingénierie.
  • 11:56 - 11:59
    Je ne pense pas que quiconque prenne ça au sérieux.
  • 11:59 - 12:01
    Parce que dans ce scénario, on s'éloigne de plus en plus
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    du climat actuel.
  • 12:03 - 12:05
    Nous avons toutes sortes d'autres problèmes tels que l'acidification des océans
  • 12:05 - 12:08
    qui découlent du CO2 dans l'atmosphère de toute façon.
  • 12:08 - 12:11
    Personne, sauf peut-être une ou deux personnes très étranges suggèrent vraiment cela.
  • 12:11 - 12:13
    Voici un cas qui est plus difficile à rejeter.
  • 12:13 - 12:17
    Disons que nous ne faisons pas de géo-ingénierie, nous faisons ce que nous devons faire,
  • 12:17 - 12:19
    c'est-à-dire nous mettre sérieusement à réduire les émissions.
  • 12:19 - 12:22
    Mais nous ne savons pas vraiment à quelle vitesse nous devons les réduire.
  • 12:22 - 12:25
    Il y a beaucoup d'incertitude quant à savoir exactement si le changement climatique est trop important.
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    Donc, disons que nous travaillons dur, et nous ne nous contentons pas de mettre le pied sur le frein,
  • 12:28 - 12:31
    mais nous freinons à fond et réduisons réellement les émissions
  • 12:31 - 12:33
    et finalement nous réduisons les concentrations.
  • 12:33 - 12:38
    Et peut-être un jour - par exemple le 23 octobre 2075 --
  • 12:38 - 12:41
    nous arriverons enfin à ce jour glorieux où les concentrations auront atteint leur sommet
  • 12:41 - 12:43
    et commenceront à redescendre.
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    Et nous fêterons ça dans le monde entier, et nous aurons réellement commencé à - vous savez -
  • 12:46 - 12:49
    le pire est derrière nous.
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    Mais peut-être ce jour-là, nous aurons également constaté que la calotte glaciaire du Groenland
  • 12:53 - 12:59
    fond vraiment trop vite, assez vite pour élever le niveau de la mer de
  • 12:59 - 13:01
    plusieurs mètres pour les 100 prochaines années,
  • 13:01 - 13:03
    et rayer certaines des plus grandes villes de la carte.
  • 13:03 - 13:05
    C'est un scénario tout à fait possible.
  • 13:05 - 13:08
    Nous pourrions décider à ce moment-là, même si la géo-ingénierie est incertaine
  • 13:08 - 13:13
    et moralement malheureuse, que c'est beaucoup mieux que pas de géo-ingénierie.
  • 13:13 - 13:15
    C'est une manière très différente d'aborder le problème.
  • 13:15 - 13:18
    Il s'agit de l'utiliser pour contrôler le risque et non pour agir.
  • 13:18 - 13:21
    Vous faites un peu de géo-ingénierie pendant quelque temps
  • 13:21 - 13:26
    pour supprimer le plus gros de la chaleur, et pas pour éviter d'agir.
  • 13:26 - 13:28
    Mais cette approche pose un problème.
  • 13:28 - 13:30
    Le problème est le suivant:
  • 13:30 - 13:32
    le fait de savoir la géo-ingénierie possible fait
  • 13:32 - 13:35
    que les incidences du climat semblent moins redoutables.
  • 13:35 - 13:38
    Cela engendre une volonté plus faible à réduire les émissions aujourd'hui.
  • 13:38 - 13:40
    C'est ce que les économistes appellent l'aléa moral.
  • 13:40 - 13:44
    C'est une des raisons fondamentales qui fait qu'il est si difficile de parler de ce problème,
  • 13:44 - 13:46
    et, en général, je pense que c'est la raison sous-jacente
  • 13:46 - 13:47
    qui a fait qu'il est politiquement inacceptable d'en parler.
  • 13:47 - 13:51
    Mais on ne fait pas de bonne politique en cachant les choses.
  • 13:51 - 13:54
    Je vais vous laisser avec trois questions, puis une dernière citation.
  • 13:54 - 13:57
    Faut-il faire des recherches sérieuses sur ce sujet?
  • 13:57 - 14:00
    Nous faut-il un programme national de recherche qui s'y intéresse?
  • 14:00 - 14:02
    Pas seulement à la façon de mieux le faire,
  • 14:02 - 14:04
    mais aussi à tous les risques et les inconvénients que cela comporte.
  • 14:04 - 14:08
    Vous avez déjà quelques amateurs qui en parlent, certains d'une façon positive,
  • 14:08 - 14:11
    certains d'une façon négative - mais c'est une position dangereuse
  • 14:11 - 14:14
    parce qu'il y a très peu de connaissances approfondies sur ce sujet.
  • 14:14 - 14:16
    Une très petite somme d'argent nous en donnerait.
  • 14:16 - 14:19
    Beaucoup d'entre nous - peut-être moi maintenant - pensent que nous devrions le faire.
  • 14:19 - 14:21
    Mais j'ai de nombreuses réserves.
  • 14:21 - 14:24
    J'ai essentiellement des réserves quant au problème d'aléa moral,
  • 14:24 - 14:28
    et je ne sais pas vraiment comment nous pouvons éviter l'éviter au mieux.
  • 14:28 - 14:30
    Je pense qu'il y a un sérieux problème quand on en parle.
  • 14:30 - 14:34
    Les gens commencent à penser qu'ils n'ont pas besoin de travailler si dur pour réduire les émissions.
  • 14:34 - 14:37
    Autre chose : peut-être avons-nous besoin d'un traité.
  • 14:37 - 14:40
    Un traité qui décide à qui il revient de le faire.
  • 14:40 - 14:42
    Pour le moment, nous pensons peut-être à un grand pays riche comme les États-Unis pour s'en charger.
  • 14:42 - 14:46
    Mais il se pourrait bien que, en fait, si la Chine se réveille en 2030 et se rend compte
  • 14:46 - 14:48
    que les impacts climatiques sont inacceptables,
  • 14:48 - 14:52
    elle ne soit pas intéressée par nos conversations morales sur comment s'y prendre,
  • 14:52 - 14:56
    et qu'elle décide simplement qu'elle préfère avoir un monde de géo-ingénierie
  • 14:56 - 14:59
    qu'un monde de non-géo-ingénierie.
  • 14:59 - 15:03
    Nous n'aurons pas de système international pour savoir qui prend la décision.
  • 15:03 - 15:05
    Alors, voici une dernière pensée, qui a été beaucoup mieux exprimée
  • 15:05 - 15:09
    il y a 25 ans dans le rapport de l'Académie Nationale Américaine que je ne peux le faire aujourd'hui.
  • 15:09 - 15:12
    Et je pense que cela résume bien où nous en sommes ici.
  • 15:12 - 15:15
    Le problème du CO2, le problème du climat dont nous avons entendu parler,
  • 15:15 - 15:17
    est le moteur de beaucoup de choses, d'innovations dans les technologies énergétiques,
  • 15:17 - 15:19
    qui permettront de réduire les émissions.
  • 15:19 - 15:24
    Mais aussi, je pense inévitablement que ça nous conduira à réfléchir au contrôle du climat
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    et de la météo que ça nous plaise ou non.
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    Et il est temps de commencer à y réfléchir,
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    même si la raison pour laquelle nous réfléchissons, c'est pour construire des arguments
  • 15:32 - 15:34
    pour dire pourquoi nous ne devrions pas le faire.
  • 15:34 - 15:35
    Merci beaucoup.
Title:
Les idées surprenantes de David Keith sur le changement climatique
Speaker:
David Keith
Description:

David Keith, chercheur en environnement, propose un moyen choquant, efficace et bon marché de s'atteler au problème du changement climatique : et si on injectait un immense nuage de cendre dans l'atmosphère pour dévier la lumière du soleil et la chaleur?

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
15:35
Elisabeth Buffard added a translation

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