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Aimée Mullins sur la course.

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    (Cheryl): Aimee et moi-même pensions --- Bonjour, Aimée - (Aimee Mullins): Bonjour
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    (C): Aimée et moi, pensions juste discuter un peu,
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    et je voulais lui demander ce qui faisait d'elle une athlète hors norme.
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    (AM): Pour tout ceux qui n'auraient pas vu l'image dans la petite bio,
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    je vais commencer par cela.
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    Je suis une double amputée, et je suis née sans péroné à chaque jambe.
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    J'ai été amputée à l'âge d'un an,
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    et depuis je n'ai pas arrêté de courir comme une dératée un peu partout.
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    (C): Pourquoi tu ne leur dit pas, par exemple, comment tu es rentrée à Georgetown?
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    Pourquoi ne pas commencer, là?
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    (AM): J'ai fini mes études à Georgetown dans le programme de service à l'étranger.
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    J'ai gagné pour cela une bourse couvrant mes études supérieures.
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    Chaque années, trois étudiants dans toute la nation sont choisis
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    pour s'impliquer dans les affaires internationales,
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    et donc mes études à Georgetown furent tout frais payés.
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    J'y suis restée 4 ans. J'ai adoré.
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    (C):Quand Aimee est arrivée,
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    elle a décidé qu'elle était, comment dire, curieuse sur l'athlétisme et la course en piste.
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    donc elle a décidé d'appeler quelqu'un et de poser des question là dessus.
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    Pourquoi ne nous racontes tu pas l'histoire?
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    (AM): Oui. Et bien, je crois que je me suis toujours impliquée dans le sport.
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    J'ai fait du softball pendant 5 ans plus jeune.
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    J'ai fait des compétitions de ski tout le long du lycée,
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    et à la fac je me reposais encore moins
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    car au niveau du sport, je changeais quasiment chaque année d'activité.
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    Et je n'ai jamais fait de compétition au niveau handicapé, vous savez.
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    J'étais toujours en compétition contre des athlètes valides.
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    C'est tout ce que je savais faire.
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    En fait, je n'ai jamais rencontré d'autres amputés avant mes 17 ans.
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    Puis j'ai entendu parler de ces rencontres sportives entre coureurs handicapés,
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    et je me suis dit, il faut que je me renseigne,
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    mais avant de juger, je devais voir ce que c'était vraiment.
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    J'ai donc réservé un vol pour Boston en 1995, à 19 ans,
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    et j'étais assurément le mouton noir de cette course. Je n'avais jamais couru cela auparavant.
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    Je m'étais entrainé sur une piste quelques semaines avant
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    pour voir quelle distance je pouvais courir
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    et 50m était assez pour moi, exténuée.
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    Et j'avais ces jambes qui étaient une sorte de
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    machin en bois et en plastique, attaché avec des bandes Velcro
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    gros,épais, avec cinq énormes paire de chausettes --
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    vous savez, pas des plus confortable, mais c'était tout ce que je connaissais.
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    Et donc je suis là, à Boston contre tous ces gens
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    qui ont des jambes en carbone graphite
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    des absorbeurs de chocs et toutes sortes d'autres choses,
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    et ils me regardent tous avec cet air de,
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    Ok, on sait qui ne vas pas gagner la course...
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    Et, j'y suis allée en espérant --
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    Je ne savais pas à quoi m'attendre --
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    mais, vous savez, lorsque j'ai vu un homme à qui il manquait toute un jambe
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    faire du saut en hauteur, du saut en hauteur à cloche pied
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    et réussir près d'1m80...
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    Dan O'Brien a sauté 1m55 en 1996 à Atlanta,
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    Je veux dire, ça remet les choses en perspective --
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    ce sont, de véritables athlètes
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    sans avoir besoin de qualifier le mot "athlète".
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    Et j'ai donc tenté ma chance, le coeur battant,
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    J'ai couru ma première course, et j'ai battu le record national
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    de 3/100 de seconde
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    et je suis devenue la nouvelle détentrice du record à mon premier essai.
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    Et vous savez, les gens ont dit,
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    "Aimee, tu sais, tu as de la vitesse -- tu as une vitesse naturelle --
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    mais tu n'as pas les bases ou la finesse sur la piste.
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    Tu étais éparpillée.
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    On a tous vu à quel point tu t'acharnais."
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    Et donc j'ai décidé d'appeler l'entraineur d'athlétisme de Georgetown
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    Et dieu merci, je ne savais pas à quel point cet homme était énorme dans le monde de la course.
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    Il a entrainé 5 athlètes olympiques, vous savez,
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    son bureau est remplit du sol au plafond de décorations sportives
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    avec des certificats américains,
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    de tout les athlètes qu'il a entrainé,
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    c'était un personnage intimidant tout de même.
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    Je l'ai appelé et j'ai dit " Ecoutez, j'ai couru une fois et j'ai gagné, et...
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    (Rires)
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    Je voudrais savoir si je peux,
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    si je peux assister à quelqu'uns de vos entrainements,
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    voir comment ça se passe et tout et tout."
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    C'est tout ce que je voulais -- juste deux entrainements.
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    Puis-je juste m'assoir et regarder ce que vous faites?
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    Et il a dit "Hé bien, nous devrions d'abord nous rencontrer, avant de faire quoi que ce soit."
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    Il devait penser "Mais dans quel pétrin je me mets, là?"
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    Donc, je vais à sa rencontre, entre dans son bureau
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    et vois tous ces posters et couvertures de magazines des personnes qu'il a entrainé.
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    Puis on s'est assit et on a discuté,
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    et il s'avèra que ce fut un excellent partenariat
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    car il n'avait jamais entrainé d'athlète handicapé,
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    donc il n'avait pas de notions préconçues
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    de ce que j'étais capable ou non de faire,
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    et je n'avais jamais été entrainé auparavant,
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    donc c'était, du genre, aller on y va -- on se lance dans l'aventure.
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    Il a commencé par me donner des cours quatre jours par semaine, pendant sa pause déjeuner,
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    son temps libre, où je venais sur la piste m'entrainer avec lui.
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    C'est comme ça que j'ai rencontré Frank.
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    C'était l'automne 95 mais quand l'hiver est arrivé,
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    il m'as dit " Tu sais, tu es assez bonne.
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    Tu pourras courir avec notre équipe féminine maintenant."
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    Et je lui ai dit "Non, c'est pas possible."
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    Et il a répondu "Non non, vraiment. Tu en est capable.
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    Tu peux courir avec notre équipe féminine."
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    Donc, au printemps 1996, avec mon objectif de faire partie de l'équipe paralympique américaine
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    et le mois de Mai qui arrivait à grand pas, j'ai rejoint l'équipe féminine.
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    Et aucun handicapé n'avait jamais fait ça -- Courir au niveau universitaire.
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    Donc je ne sais pas, ça a commencé à faire un bon mélange.
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    (C): Pourquoi tu ne leur parlerais pas de -- du chemin parcouru jusqu'aux Jeux Olympiques --
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    ainsi que les quelques événements mémorables qui se sont passés à Georgetown.
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    Pourquoi tu ne leur raconterais pas?
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    (AM): Oui, et bien, j'ai tout gagné pour autant que je sois contre d'autres handicapés
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    dans toutes les compétitions -- et vous savez, s'entrainer à Georgetown
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    et savoir que j'allais devoir m'habituer
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    à voir le dos de toutes ces femmes --
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    que je courais contre la prochaine Flo-Jo --
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    et qu'elles me regardent du genre,
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    Hmm, qu'est ce que -- qu'est ce qui se passe?
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    Et, vous savez, mettre l'uniforme de Georgetown.
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    et être là en sachant que,
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    pour devenir meilleure -- et j'étais déjà la meilleure du pays --
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    vous devez vous entrainer avec des gens qui sont intrinsèquement meilleurs que vous.
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    Et j'ai réussi à aller au Big East (Grand est)
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    qui était, une sorte de championnat de fin de saison,
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    et il faisait vraiment, vraiment chaud.
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    C'était la première fois --
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    Je venais de recevoir ces nouvelles jambes pour courir que vous voyez sur la bio --
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    et je n'avais pas réalisé à l'époque,
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    qu'avec la dose de transpiration dans les chaussettes,
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    ça allait tout lubrifié
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    et ce fut comme si, je nageais dans mes chaussettes
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    et au bout d'environ 85m de mon 100m sprint, dans toute ma gloire,
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    j'ai perdu une jambe.
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    Genre, elle est partie devant, genre, 5000 personnes.
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    Et je, comment dire, j'étais mortifiée, --
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    car j'étais inscrite pour le 200m, qui démarrait dans une demie heure.
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    (Rire)
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    Je suis allé voir mon coach.."S'il vous plait, ne me faites plus faire ça."
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    Je ne peut pas le faire en face de tout ces gens. Mes jambes vont se détacher.
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    Et si cela se détache à 85m, aucun espoir que ça marche pour 200.
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    Et il est resté assit là.
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    Et, vous savez, ma prière est tombée dans l'oreille d'un sourd -- Dieu merci--
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    parce qu'il était du genre -- du genre, le mec qui vient de Brooklyn --
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    C'est un grand bonhomme -- il me dit, "Aimee, tes jambes tombent et alors?
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    Tu les ramasses, tu remets le putain de truc,
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    et tu finit cette maudite course!"
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    (Applaudissements)
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    Et c'est ce que j'ai fait. Donc, vous voyez, il m'a gardé concentré.
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    Il m'a remis sur la bonne piste.
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    (C): Puis Aimee se qualifie pour les jeux Paralympiques de 1996,
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    et elle est toute excitée. Sa famille vient la voir -- c'est un grand moment.
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    Cela faisait quoi -- 2 ans que tu courais?
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    (AM): Non, un an.
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    (C): Un an. Et pourquoi tu ne leur raconterais pas ce qui s'est passé
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    juste avant de faire la course?
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    (AM): Ok, donc, Atlanta.
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    Les jeux Paralympiques, pour ceux qui ne savent pas,
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    sont les jeux Olympiques pour personnes handicapées --
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    les amputés, le personnes avec des paralysies cérébrales, et des athlètes en chaise roulante --
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    contrairement aux "Special Olympics"
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    qui est pour les handicapés mentaux.
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    Donc, on y est, une semaine après les jeux Olympiques, à Atlanta,
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    et je n'en reviens toujours pas que, vous savez,
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    un an avant, je ne pouvais même pas courir 50m.
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    Et donc, me voilà -- en ayant jamais perdu.
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    J'avais établi de nouveaux records nationaux -- aux essais olympiques -- du mois de Mai
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    et j'étais persuadée de revenir avec l'or.
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    Et j'était la seule, qu'on appelle, bilatéral SG - Sous le Genou.
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    J'était la seule femme à faire le saut en longueur.
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    Je venais de terminer le saut en longueur,
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    quand un gars à qui il manquait les deux jambes est venu vers moi et m'a dit,
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    "Comment faites vous cela? Vous savez, on est sensé avoir les pieds à plat,
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    sinon on ne peut donc pas décoller du tremplin."
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    J'ai dit, "Bah, je l'ai juste fait. Personne ne m'avait dit que c'était impossible."
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    C'était marrant -- j'étais environ 8cm du record mondial --
  • 9:03 - 9:05
    et je suis partis de ce point,
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    donc je me suis inscrite pour le saut en longueur - inscrite? --
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    non, je me suis qualifié pour le saut en longueur et le 100m.
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    Et j'en suis sûre, vous savez.
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    J'ai fait la une du journal de ma ville
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    que j'avais distribué pendant 6 ans.
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    C'était comme si c'etait à mon tour de briller.
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    Et on est tous au stade d'échauffement -- entrain de faire des tours pour s'échauffer,
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    qui est à quelques patés de maison du stade olympique.
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    Et ces jambes sur lesquelles j'étais -- que je vais sortir maintenant.
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    Je fus la première au monde sur ces jambes --
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    J'était le cobaye -- et, je vous le dit,
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    c'était comme une attraction touristique.
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    Tout le monde prenait des photos de, "Avec quoi donc cette fille est en train de courir?"
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    Et je regarde autour, genre, où est ma compétition?
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    C'était ma première rencontre internationale.
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    J'essaye de me débarasser de tous ces gens,
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    vous savez, pour savoir contre qui j'étais en compétition?
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    "Oh, Aimee, nous verrons ça plus tard."
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    Je voulais trouver du temps.
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    "Ne t'inquiète pas, tu sais, tu te débrouilles bien."
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    Nous sommes 20min avant la course au stade Olympique,
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    ils affichent les grilles d'échauffement. Et je vais jeter un oeil.
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    Et mon meilleur temps, qui était le record du monde, était à 15,77.
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    Puis je regarde -- la ligne suivante, la ligne deux est à 12,8
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    troisième ligne à 12,5, ligne 4 à 12,2. Je me dit "Que se passe t'il ?"
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    Et ils nous mettent dans la navette,
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    et il manque une main à toutes les femmes.
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    (Rires)
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    Alors, moi je suis, genre --
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    Et elles me regardent toutes, genre, trouvez l'erreur...
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    tandis que je suis assise, genre, "Oh, mon dieu. Oh, mon dieu."
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    Je n'avais jamais rien perdu, vous savez,
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    que soit pour ma bourse scolaire ou,
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    au ski où j'ai gagné 5 médailles d'or. A chaque fois, j'étais la première.
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    Et à Georgetown, vous savez, c'était génial.
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    Je perdais, mais c'était le meilleur des entrainements parce que c'était pour Atlanta.
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    Donc on y est, la crème de la crème,
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    et il n'y avait aucun doute là dessus, que j'allais perdre gros.
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    Et vous savez, je pensais en moi-même.
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    "Oh mon dieu, toute ma famille est venue en van
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    depuis la Pennsylvanie."
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    Et en plus, j'était la seule américaine à sprinter.
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    Donc, ils nous appellent et,
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    "Mesdames, vous avez une minute,"
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    Je suis, pendant que je m'installe dans les starting blocs, horrifiée
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    car il y avait un murmure provenant de la foule,
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    genre, de ceux assez proche pour voir la ligne de départ.
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    Et moi dans ma tête, "Je sais! Regardez! Il y a quelque chose qui ne va pas."
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    Et je me dis que c'est ma dernière carte à jouer ici,
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    au moins, vous savez, si je ne bats pas ces filles
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    je vais au moins leur voler dans les plumes un petit peu?
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    (Rires)
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    Je veux dire, c'était carrément Rocky IV contre l'Allemagne
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    et, vous savez, tout les autres -- Estonie et Pologne -- étaient dans la course.
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    Et, quand le tir est parti, tout ce que je me souviens c'était
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    que j'ai fini dernière et que je retenais
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    mes larmes de frustration mais surtout cette incroyable, incroyable,
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    sensation d'être écrasé par l'émotion.
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    Et j'ai dû réfléchir à pourquoi j'avais fait ça,
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    si j'avais tout gagné, et quel était le but?
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    Tous ces entrainements, et comment j'ai transformé ma vie.
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    Je suis devenue une athlète universitaire. Je suis devenue une athlète Olympique.
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    Et ça m'a fait vraiment réfléchir à comment,
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    j'avais pu en arriver là.
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    Je veux dire, le fait que je me sois focalisée un an et trois mois avant, pour
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    devenir une athlète Olympique et dire, vous savez,
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    voilà ma vie qui prend cette direction,
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    et je veux l' emmener là pendant un moment,
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    et voir jusqu'où je peux aller.
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    Et le fait que j'ai demandé de l'aide -- Combien de personnes sont montées dans le projet?
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    Combien de personnes ont donné de leur temps et de leur savoir,
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    de leur patience, pour travailler avec moi?
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    Et c'était comme, une sorte gloire collective --
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    de 50 personnes derrière moi
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    qui ont rejoint cette incroyable expérience d'aller à Atlanta.
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    Donc, j'applique cette sorte de philosophie maintenant
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    à tout ce que je fais dans, genre
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    s'asseoir et réaliser la progression,
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    pour voir, jusqu'où tu as été à ce jour pour ce but.
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    C'est important de ce concentrer sur un but, je pense, mais, vous savez,
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    ça l'est autant de reconnaitre le chemin parcouru
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    et voir comment tu as grandi en tant que personne.
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    C'est ça la réussite, je pense. La véritable réussite
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    (C): Pourquoi ne leur montre pas tes jambes?
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    (AM): Oh, bien sûr.
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    (C): Tu sais, montre nous plus qu'une paire de jambes.
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    (AM): Bien, voici mes jolies jambes.
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    (Rires)
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    Non, ce sont mes jambes cosmétiques en fait,
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    et elles sont absolument magnifiques.
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    Il faut les voir de près.
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    Il y a du duvet, et je peut mettre du vernis sur mes orteils.
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    Et sérieusement, je peux porter des talons.
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    Vraiment, vous messieurs vous ne pouvez pas comprendre ce que c'est
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    d'aller dans un magasin de chaussures et d'acheter tout ce que vous voulez.
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    (C): Tu peux choisir ta taille?
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    (AM): Je peux choisir ma taille, exactement.
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    (Rires)
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    Patrick Ewing, qui a joué pour Georgetown dans les années 80,
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    revient tout les étés.
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    Et je n'arrêtais pas de me moquer de lui dans la salle d'entraînement
  • 14:32 - 14:33
    parce qu'il parlait de ses blessures aux pieds.
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    J'étais là, "Enlève les! Ne te bile pas, tu sais.
  • 14:35 - 14:39
    Tu peux faire 2m50 si tu veux. Tu n'as qu'à les enlever."
  • 14:39 - 14:42
    (Rires)
  • 14:43 - 14:48
    Il n'as pas trouvé ça aussi drôle que moi.
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    Okay, maintenant, voici mes jambes de sprint, réalisées en carbone graphite,
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    comme je l'ai dit, je dois faire attention de ne pas me tromper de chaussettes.
  • 15:01 - 15:03
    Non, j'ai tellement de jambes là dedans.
  • 15:05 - 15:08
    Voilà -- tu veux bien me tenir, ça en fait?
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    C'est une autre jambe que j'ai pour, genre, le tennis et le softball.
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    Il possède un absorbeur de chocs dedans, alors ça fait ce son particulier "Shhh"
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    quand on saute avec.
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    Et là, c'est le truc en silicone qui s'enroule,
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    le manche en silicone que j'enroule pour la maintenir quand je transpire,
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    vous savez, je pistonne dedans.
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    (C): Tu as une taille différente dans celle là?
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    (AM): Dans celles là?
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    (C): Oui, dans celle là.
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    (AM). Je ne sais pas. Je ne pense pas. je ne pense pas.
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    Je suis peut-être un peu plus grande. En fait je peux mettre la paire.
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    (C): Elle ne peut pas vraiment tenir debout dans celles là. Elle doit être en mouvement, donc...
  • 15:47 - 15:50
    (AM): Oui, je dois vraiment être en mouvement,
  • 15:50 - 15:53
    et l'équilibre est un peu une forme d'art dedans.
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    Mais sans la chaussette en silicone, je vais glisser.
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    Et donc, je cours avec et j'ai choqué la moitié du monde dessus.
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    (Applaudissements)
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    Elles sont supposées simuler la position du sprinter pendant qu'ils courent.
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    Si vous avez déjà regardé un coureur,
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    il n'y a que la pointe de leurs pieds qui touche la piste,
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    donc quand je me tiens sur ces jambes,
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    mes ischio-jambiers et mes fessiers sont contractés
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    comme si j'étais sur la pointe des pieds.
  • 16:36 - 16:38
    (Public: Qui les a faits?)
  • 16:38 - 16:41
    (AM): C'est une société à San Diego nommée Flex-Foot.
  • 16:41 - 16:45
    Et j'étais leur cobaye et, j'espère que cela vas continuer
  • 16:45 - 16:49
    pour toutes les nouvelles formes de prothèses qui sortiront.
  • 16:49 - 16:52
    Mais en fait celles ci, comme je l'ai dit, est toujours le prototype actuel.
  • 16:52 - 16:56
    J'en ai besoin de nouvelles car la dernière course, vous savez,
  • 16:56 - 16:59
    c'est comme un grand... c'est la fin du cercle.
  • 16:59 - 17:01
    (Modérateur): Aimee et le designer de ces prothèses seront à TED Med 2,
  • 17:01 - 17:03
    Et nous parlerons de leur design.
  • 17:03 - 17:04
    (AM): Oui, on fera ça.
  • 17:04 - 17:05
    (C): Oui, voilà.
  • 17:05 - 17:08
    (AM): Voici donc les jambes de sprint, et je peux mettre mes autres...
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    (C): Peux-tu nous dire qui a conçu les autres paires?
  • 17:10 - 17:13
    (AM): Oui, celles ci je les ai eues à Bournemouth, en Angleterre,
  • 17:13 - 17:15
    à environ deux heures au sud de Londres
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    et je suis la seule personne aux Etats Unis a en avoir,
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    et c'est un crime parce qu'elles sont magnifiques.
  • 17:22 - 17:25
    Et je ne veux pas dire, genre, à cause des doigts de pied et tout --
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    c'est juste que pour moi, alors que je suis une athlète sérieuse sur la piste,
  • 17:29 - 17:34
    je veux être féminine le reste du temps, et je pense que c'est vraiment important,
  • 17:34 - 17:36
    vous savez, de ne pas être limité dans quoi que se soit,
  • 17:36 - 17:41
    dans votre mobilité ou, vous savez, même dans la mode.
  • 17:41 - 17:43
    Je veux dire, j'adore le fait de pouvoir aller partout
  • 17:43 - 17:47
    et de pouvoir porter ce que je veux et les chaussures que je veux, et les jupes que je veux,
  • 17:47 - 17:52
    et j'espère pouvoir les ramener ici
  • 17:52 - 17:55
    et les rendre accessibles à beaucoup de gens.
  • 17:55 - 17:58
    Elles sont aussi en silicone
  • 17:58 - 18:02
    J'ai ici une paire de prothèses très basiques.
  • 18:02 - 18:05
    C'est comme une jambe de Barbie là dessous.
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    (Rires)
  • 18:06 - 18:08
    Ca l'est. Je veux dire, on ne peut pas changer la position,
  • 18:08 - 18:10
    donc je dois porter des talons de 5 cm.
  • 18:10 - 18:15
    Et je veux dire, c'est vraiment -- je vais les enlever pour vous montrer.
  • 18:15 - 18:18
    Je ne sais pas si vous pouvez voir, mais ça l'est vraiment.
  • 18:18 - 18:22
    Il y a les veines sur le pied, et mes talons sont, genre, rose quoi.
  • 18:22 - 18:25
    et mes tendons d'Achille -- qui bougent un petit peu.
  • 18:25 - 18:30
    Et c'est une paire épatante. Je les ai eu il y a un an et deux semaines.
  • 18:30 - 18:34
    Et c'est juste une partie de la peau en silicone.
  • 18:34 - 18:36
    Je me rappelle qu'il y a deux ans
  • 18:36 - 18:38
    cet homme en Belgique disait, vous savez, mon Dieu,
  • 18:38 - 18:40
    si je peux aller visiter le musée de cire de Madame Tussauds
  • 18:40 - 18:44
    et voir Jerry Hall copiée jusqu'à la couleur des yeux,
  • 18:44 - 18:47
    tellement réelle, comme si elle respirait
  • 18:47 - 18:49
    pourquoi ne peuvent-ils pas fabriquer une prothèse
  • 18:49 - 18:53
    qui ressemble à une jambe, vous savez, un bras, ou une main?
  • 18:53 - 18:55
    Je veux dire, il font des oreilles pour les grand brûlés.
  • 18:55 - 18:57
    Il font des trucs hallucinants avec du silicone.
  • 18:57 - 19:00
    (C): Il y a deux semaines, Aimee devait recevoir le prix Arthur Ashe aux ESPYs.
  • 19:00 - 19:04
    Et elle est arrivée en ville et a été faire un tour
  • 19:04 - 19:06
    et elle a dit, "Il faut que j'achète des nouvelles chaussures!"
  • 19:06 - 19:08
    Nous sommes une heure avant les ESPYs,
  • 19:08 - 19:10
    et elle pensait avoir pris des talons de 5 cm
  • 19:10 - 19:12
    mais en fait c'était des 8cm.
  • 19:12 - 19:14
    (AM): Et ça me pose un problème
  • 19:14 - 19:17
    car ça veut dire que j'allais marcher comme ça toute la soirée.
  • 19:17 - 19:21
    (C): Pendant 45 minutes, on a -- heureusement l'hôtel était génial.
  • 19:21 - 19:24
    Et ils ont fait venir quelqu'un pour scier les chaussures.
  • 19:24 - 19:26
    (Rires)
  • 19:26 - 19:30
    (AM): J'ai dit au réceptionniste, je veux dire, j'étais ennuyée, et Cheryl est à mes cotés.
  • 19:30 - 19:33
    J'ai dit,"Ecoutez, est-ce que vous avez quelqu'un ici qui pourrait m'aider
  • 19:33 - 19:35
    parce que j'ai ce problème?"
  • 19:35 - 19:37
    Vous savez, au début ils allaient faire, genre, débrouille toi,
  • 19:37 - 19:39
    "si tu n'aime pas tes chaussures c'est trop tard."
  • 19:39 - 19:42
    "Non non non non, J'ai ces jambes spéciales, d'accord?
  • 19:42 - 19:45
    J'ai besoin d'un talon de 5 cm. et j'en ai un de 7 cm
  • 19:45 - 19:47
    Il m'en faut un peu moins."
  • 19:47 - 19:49
    Vous savez, il ne voulaient pas en savoir plus.
  • 19:49 - 19:52
    Ils ne voulaient même pas la toucher. Mais ils l'on fait.
  • 19:52 - 19:55
    Non, ces jambes sont géniales.
  • 19:55 - 19:59
    Je vais, En fait j'y retourne dans quelques semaines
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    pour avoir quelques améliorations.
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    Je veux les mêmes mais avec le pied à plat
  • 20:04 - 20:07
    pour porter des baskets parce que je ne peux pas avec celles ci.
  • 20:07 - 20:09
    Donc... --- (Modérateur): C'est terminé.
  • 20:09 - 20:11
    (C): C'était Aimee Mullins
  • 20:11 - 20:14
    (Applaudissements)
Title:
Aimée Mullins sur la course.
Speaker:
Aimee Mullins
Description:

Dans cette archive TED de 1998, la sprinteuse paralympique Aimee Mullins nous parle de sa carrière jonchée de records en tant que coureuse, et de ses fabuleuses prothèses de jambe en fibre carbone (un prototype à l'époque) qui l'a aidé à franchir la ligne d'arrivée.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
20:26
Valentin Wittwe added a translation

French subtitles

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