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idm4697 per tretze sous maria CAZALS comps la grand ville

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    Il y a assez de gens qui, sans être
    mange-chapelle ou renie-Bon-Dieu,
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    ne vont à l’église que
    dans les grandes occasions de la vie.
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    Ils trouvent toujours les orémus
    et le latin trop cher
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    pour donner la pièce à Monsieur le curé.
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    Le garçon de Jean de La Plane,
    qui s’appelait Carabin,
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    se maria l’an dernier,
    aussitôt revenu du service,
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    avec Finou du Bourniclet.
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    Après la cérémonie, à la sacristie,
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    quand les jeunes mariés eurent reçus
    les compliments d’usage,
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    Carabin offrit une boîte de réglisse
    au prêtre en lui disant ainsi :
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    “Vous me direz ce que je vous dois,
    Monsieur le curé !
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    – Ce que tu voudras, mon enfant,
    ou plutôt ce que tu pourras,
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    ici le prix n’est pas marqué.
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    – Vous êtes bien honnête,
    Monsieur le curé, mais voyez-vous,
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    je vais vous laisser tout
    ce qu’il me reste du joli billet de 100 F
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    que j’ai échangé ce matin.
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    Vous ne pouvez pas croire tous les frais
    qu’il faut faire pour prendre une femme !”
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    Et Carabin se mit à retourner
    une après l’autre toutes ses poches,
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    ses pochettes, de son gilet,
    de son pantalon
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    et il aligna sur la table de la sacristie
    six sous doubles et un simple.
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    Treize sous.
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    Qui fit la moue ?
    Ce fut Monsieur le curé.
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    “Treize sous pour un mariage !
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    Le Bon Dieu te les rende mon enfant,
    lui dit-il cependant,
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    celui qui fait ce qu’il peut,
    fait ce qu’il doit,
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    mais pourtant tu ne me feras pas
    porter des bas de soie !”
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    Trois mois après,
    notre curé rentrait de voir un malade
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    et ils se rencontrèrent, nez à nez,
    avec Carabin
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    qui venait de faucher,
    la faux sur l’épaule.
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    “Bonjour, Monsieur le curé !
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    – Bien le bonjour, Carabin.
    Alors, ce mariage, tu en es content ?
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    J’espère que nous ne passerons pas
    l’année sans baptiser !
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    – Oh, mon pauvre Monsieur le curé !
    Ne me parlez pas de ça,
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    vous pouvez croire que je me suis fait
    avoir de première.
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    J’aurais mieux fait d’aller me noyer
    dans le Viaur, une pierre au cou,
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    le jour où je pris la Bourniclette.
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    Elle est fainéante comme une guenon,
    gourmande comme une chatte,
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    mauvaise langue comme un serpent,
    et dégoûtante, et dépensière.
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    Jamais aucun déjeuner.
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    Dans la maison, tout marche à l’envers.
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    Et pour moi, une pluie d'injures
    à chaque fois que je lève la langue.
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    – Je te plains mon pauvre enfant,
    lui dit Monsieur le curé,
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    cela me fait beaucoup de peine
    que tu sois si mal tombé.
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    Je ne peux te dire qu’une chose :
    Aie patience, ta femme est jeune,
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    peut-être deviendra-t-elle
    plus sage avec le temps...”
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    Mais ici, notre prêtre qui était moqueur
    ne put pas se retenir et lui dit :
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    “Tu n’aurais pas moins dû te méfier,
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    que Diable croyais-tu avoir
    pour treize sous ?”
Title:
idm4697 per tretze sous maria CAZALS comps la grand ville
Video Language:
Occitan
Duration:
03:29

French subtitles

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