Drill, Spill, Repeat? Breaking Offshore Oil Drilling's Destructive Cycle

Le Golf du Mexique abrite une grande
variété d'espèces marines.

Le thon rouge d'Atlantique
se reproduit dans ces eaux,

les cachalots l'habite à l'année,

et les requins baleines fréquentent
souvent le golf plus au nord.

Cinq des espèces de tortues marines du
monde vivent dans le golfe du Mexique.

Toutes ces créatures marines dépendent
de l'océan pour vivre.

Pourtant, il existe une autre espèce
qui dépend de quelque chose d'autre.

Une chose enfouie dans les profondeurs
de la mer.

[Produit par Oceana]

[En association avec Last BastiAn Media]

Forer, déverser, répéter

Il y a 4 ans,

le Golfe de Mexico a subi
d'immenses changements.

Des traînées de pétrole dérivent encore
le long de la mer et du littoral.

Cela fait des années que nous altérons
le paysage marin du golfe.

Aujourd'hui,

le Golfe du Mexique est une cité virtuelle
de plateformes de gaz et de pétrole.

Elles s'étendent à perte de vue,
éclipsant l'horizon.

Le golfe se rétablira-t-il un jour ?
La question reste sans réponse.

Mais nous savons
comment nous en sommes arrivés là.

L'éclair de l'électricité,
la lueur de l'huile,

vous savez ce qui
fait rouler votre voiture.

Pendant des milliards d'années,

cette puissance cachée a dormi sereinement
dans les recoins sombres de la terre.

Jusqu'à ce que la magie moderne

libère l'énergie liquide
de sa prison sub-terrestre.

Après les impôts,

le pétrole est la principale source
de revenus du Trésor américain.

En 1896,

les premières plates-formes de forage en
mer sont installées sur le continent

près de la côte de Santa Barbara,
en Californie.

En 1969,

Santa Barbara est victime du pire désastre
environnemental de l'époque :

plus de 9,5 millions de litres de pétrole

se déversent dans l'océan

après une explosion sur une
plate-forme de forage offshore.

Plus de 160 km de plages
californiennes immaculées

étaient jonchée de cadavres d'oiseaux
et d'animaux marins couverts d'huile.

Après Santa Barbara,

la nation était divisé entre partisans
et les opposants au forage offshore.

Le débat pris une telle ampleur

qu'il fut même un sujet de campagne lors
des élections présidentielles de 1988.

Nous étions loin de savoir ce qui nous
attendait au tournant en mars 1989.

La pire marée noire de l'histoire du pays.

C'est arrivé vendredi,

lorsqu'un super pétrolier,
détenu par la société Exxon

a heurté un récif à 40 km
au large du port de Valdez.

À ce jour,
près de 40 millions de litres de pétrole

ont couvert 160 km2 d'océan.

"Nous avons tous conscience
que les activités humaines changent."

Au lendemain de l'Exxon Valdez,

le président HW Bush réagit au tollé
général et bannit le forage offshore.

Cette interdiction
est maintenue par son successeur

et se prolonge sur plus de 15 ans.

Ce n'est pas avant 2007,

au cours du deuxième mandat
du président George W. Bush

qu'il met fin à l'interdiction des forages
en mer imposée par son père depuis 17 ans.

"Il nous faut agir pour étendre
la production de pétrole nationale.

J'ai donc publié aujourd'hui un mémorandum

visant à lever l'interdiction exécutive
de la prospection pétrolière dans l'OCS.

Par cette action,

les restrictions de la branche exécutive
à cette exploration ont été levées."

"Le pétrole est synonyme de puissance
dans un monde de puissance.

Plus de puissance pour vous."

Je suis Bonny Schumaker,

docteur en physique du California
Institute of Technology.

J'ai amené mon petit avion ici
en avril 2010 après la marée noire de DP,

pour voir ce que
je pouvais faire pour aider.

Les scientifiques que j'ai choisis,

ils étaient transformés une fois
que je les amenais en avion

et qu'ils constataient
de leurs propres yeux.

que nous survolions
des km et des km de pétrole.

C'est à ce moment
qu'ils ont réalisé l'ampleur des dégâts.

"C'est probablement nous qui,
à nous seuls,

avons le plus contribué à obliger
ces personnes à rendre des comptes.

Car quand je reviens de chaque vol en
disant que j'ai déposé 20 rapports du NRC,

le garde-côte doit répondre.

La compagnie pétrolière doit répondre.

"Oh non, elle a encore volé.
C'est reparti."

Ce que je montrais,
ce n'étais pas beau à voir.

Même autour du site de BP,
le Deepwater Horizon,

il y a eu des fuites importantes
du contingent d'irisation en 2012.

Et je ne suis pas certaine
que quelqu'un d'autre surveillait cela.

Cela leur aurait coûté cher
de réparer ce problème.

Si personne ne le remarquait,
alors ils n'auraient pas à agir.

Donc je n'étais pas très appréciée.

Mais qu'y a-t-il de mal
à mettre en lumière la vérité ?

Les membres de BP ont
fait une promesse au golfe

et depuis ce jour, nous mettons
tous nos efforts à la respecter.

BP a payé plus de 23 milliards de dollars,

pour aider les personnes
et les entreprises affectées.

Nous prenons en charge tous les coûts
de nettoyage liés à la marée noire.

Aujourd'hui, les plages du golfe sont
ouvertes pour le bonheur de tous.

Nous veillons à ce que les gens sachent
que le golfe est ouvert aux affaires.

Les plages sont belles,
les produits de la mer sont délicieux.

L'année dernière,

de nombreuses régions ont même enregistré
des saisons touristiques records.

Je suis née ici. J'y suis encore,
et BP aussi.

Nous nous engageons pour le Golfe,

pour tous ceux qui l'aiment et pour
tous ceux qui s'y sentent chez eux.

Malheureusement, la situation des pêcheurs
commerciaux du sud-est de la Louisiane

n'est pas aussi bonne que les publicités
de BP voudraient le faire croire.

Ma production de crevettes est basse,
encore, entre 40 et 60%.

J'ai gagné ma vie moi-même
au lac Borgne pendant 29 ans,

en travaillant sur un bateau.
Mais ce n'est plus possible.

Ma production d'huîtres
a baissé d'au moins 93%.

Au cours des 4 dernières années,
j'ai du en vendre 1500 sacs.

En 4 ans ! C'est ce que je vendais
en 1 semaine avant !

Les 240 millions investis
dans les publicités par BP

ont fait croire à beaucoup
de gens que tout va bien.

C'est faux.
Les gens deviennent fous

car ils ne peuvent pas faire
ce qu'ils veulent pour gagner leur vie.

Alors ils nous donnent le choix,
nous disent d'aller faire autre chose.

Ils vous donnent une option :
"Nous vous formerons."

Quoi, vous allez me recycler
en chirurgien cérébral ?

En câbleur ?
C'est de la foutaise !

Je n'ai pas les compétences
pour être chirurgien

et je ne vais pas installer la télévision.

Si vous me prenez

et que vous me mettez dans le domaine
de la menuiserie ou de la soudure,

je mets quelqu'un d'autre au chômage.

Voici donc l'effet domino
dont nous vous parlions.

La production d'huîtres est
comme le canari dans une mine.

Si le canari meurt, c'est que
c'est risqué, il faut se barrer.

Jusqu'au jour où reviendra
la population d'huîtres,

qui filtre l'eau,
l'environnement ne sera pas sain.

En tant que pêcher commercial,

vous avez les hauts
et les bas économiques,

les hauts et bas
d'ouragans météorologiques.

Mais ce désastre
causé par l'humain persiste.

Nous sommes encore en péril.

Cette fuite a mis en lumière
de nombreux problèmes du golfe

et de tous les business auxiliaires :

pêcheries familiales, quais, marinas, les
glacières, les compagnies de transport

les personnes fournissant des snacks et
des produits d'épicerie aux magasins.

Tout ceci est une réflexion directe

de ce qui peut arriver
lorsque les choses cessent.

Après la marée noire,

ils ont interdit la pêche récréative,

la pêche commerciale,

et ça a juste tué tout le monde
dans cette partie de la planète.

Vraiment, ça a tout affecté,

Et ça affecte tous
les business aux alentours.

C'est ainsi que l'on compte les saisons :

la saison des huîtres,
la saison des crabes,

la saison des écrevisses.

Et même ça nous pose problème...

C'était pour nous une évidence,
pendant si longtemps,

que c'est un peu déconcertant,

et cela change notre
manière d'aborder les choses.

Ça affecte ma vie et ma culture.

Ce n'est pas une situation normale.

De voir comment c'était et comment
c'est aujourd'hui.

Mon nom est Al Sunseri, co-propriétaire
et président de la société P&J Oysters.

Une entreprise qui fait commerce ici
depuis 138 ans.

Et avec mon frère,

nous sommes propriétaires
depuis le milieu des années 80.

Cet atelier de décortication
est en activité depuis 1921.

Comme vous le voyez, aujourd'hui
il n'y a personne.

Avant il y avait 4 personnes ici,
6 de ce côté

et 7 là-bas.

On décortiquait de 120 à 140
sacs d'huîtres par jour.

Aujourd'hui, si on fait 1/3 de cela,
c'est déjà énorme.

Il nous faut prendre ce que l'on peut,
qui soit de la meilleure qualité,

et c'est limité.

Nous n'allons pas
juste vendre n'importe quoi.

Nous ne voulons pas le faire
sous notre marque,

alors que nous avons voulu
le meilleur pendant 138 ans.

Ne plus rechercher la qualité,

ce ne serait pas la bonne solution
pour cette entreprise familiale.

Dans le passé, j'étais très ému
parler de tout ça.

Mais j'ai commencé à pouvoir
compartimenter tout ça

et à ne pas penser à toutes ces personnes
qui travaillaient ici

et qui traitaient nos huîtres,
on a grandit avec.

Cette chambre froide était toujours
remplie de produits.

Là, j'ai quelques coquillages que
l'on a décortiqué ces 10 derniers jours.

La Louisiane produisait 40% de tout
le marché d'huîtres

à partir des parcs à huîtres publics.

Ces parcs publics produisaient
près de 100% des naissains d'huîtres.

Mais depuis la marée noire,
ces zones ne produisent plus.

De plus en plus de traitants, comme nous
ont fait faillite.

Et plus le temps passe, moins il y aura
de personnes faisant cette activité.

Parce que nous ne pouvons pas tenir.

BP ne nous a rien donné.

Nous avons persisté au cours de
toutes ces années d'opérations,

nos familles ont traversé des hauts et
des bas sur 5 générations :

les guerres, les catastrophes naturelles.

Mais cette catastrophe causée par l'homme

est le plus grand obstacle
que nous n'ayons jamais eu à surmonter.

11 hommes sont morts ce jour,
ne l'oubliez pas.

Tous ces hommes,
ils avaient une famille.

Ils avaient une femme,
des parents, des enfants.

Et toutes ces familles ont été privées
d'un être cher.

Tout le monde pense à la pollution à
long terme dans le Golfe.

Et elle est là.

Mais n'oubliez pas que nous parlons
de vies humaines ici.

L'industrie, encore et encore,
a prouvé son extrême irresponsabilité.

Irresponsabilité dans la dissimulation
de la hauteur de la pollution.

BP ne voulait aucune aide extérieure.

De l'aide experte du monde entier
a été offerte.

Et rejetée.

Et la raison de ce rejet, c'est qu'ils
voulaient que personne ne sache

la véritable quantité de pétrole relâchée
lors de cette explosion.

La raison pour laquelle ils souhaitaient
cacher l'ampleur de leur pollution,

c'est que l'amande est basée sur
cette ampleur.

Je suis désolé.

Je ne veux pas vivre dans un pays, où à
chaque fois qu'un citoyen ou une société

commet une action légitimement erronée,

il est soumis à une pression politique.

Qui encore une fois,
est pour moi une extorsion.

Les communautés locales et celles qui
se sont jointes à l'équipe d'intervention

pour aider au nettoyage
ne s'en remettent pas.

Leurs communautés ne s'en remettent pas.

Pour eux, la vie telle
qu'ils la connaissaient n'est plus.

Ils ne retrouveront
peut-être jamais leurs vies.

On laissait les gens se baigner dans l'eau,

et juste devant moi,
des dispersants étaient pulvérisés

et tous les animaux essayaient de
sortir de l'eau.

Ces animaux étaient en vie.

Les poissons rampaient hors l'eau.

Des crabes, des rougets,
des limandes, des crevettes.

Tout.

En mai 2010,
je suis allé travailler pour BP.

Et la tragédie a pris place
dans ma vie.

La 3ème semaine du programme,
je suis tombé.

Boum.

J'ai du aller aux urgences.

Je vomissais, je me chiais dessus,
saignais par le cul.

Alors on m'a dit : "Mon fils, tu as été
chimiquement empoisonné.

Pourquoi n'êtes vous pas tous équipés
de masques respiratoires ?

Et des combinaisons, du ruban adhésif
autour de vos bottes et gants ?

Je lui ai répondu :
"Ils ne nous en ont jamais fourni."

Il m'a dit : "Tu ne devrais même
pas être dans cette eau !"

Alors je suis retourné
vers mon superviseur,

qui m'arrache le sang.

Moi et ma femme.

Ma femme a été exposée indirectement.

Alors j'y suis retourné
et j'ai dit à mon superviseur

ce que m'a dit ce docteur.

Il m'a répondu que si je parlais,
je serais viré.

En 2011, j'étais censé...

En automne 2011,
j'étais tellement malade.

Et ce n'était pas que nous,
c'était tous les filets.

Ça traverse ces filets et ces dispersants
se fixent à tout ce qu'ils touchent.

Ils se fixent à l'aiguille
avec laquelle je couds,

à mes mains,

se fixent à mes chaussures et alors que je
marche dans la maison, se fixent au sol.

Ils me suivaient à l'intérieur

et exposaient ma famille.

89% de mon business a été supprimé.

[Texte non intelligible]

Mon commerce a fait faillite car je ne
pouvais plus utiliser tout matériel

provenant du golfe du Mexique.

Si c'est neuf, je l'utiliserai.

Si c'est utilisé, je ne toucherai pas à
ton filet, et tu devrais faire de même.

Je sais qu'il est toxique.

Il existe deux types de personnes :

ceux qui sont malades
et ceux qui vont le devenir.