Le Musée de Quatre Heures du Matin
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0:01 - 0:04La chose la plus romantique qui me soit
jamais arrivée en ligne -
0:04 - 0:06a commencé comme la plupart des choses :
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0:06 - 0:10sans moi, et pas sur internet.
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0:10 - 0:13Le 10 décembre 1896,
l'homme sur cette médaille, -
0:13 - 0:15Alfred Nobel, est mort.
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0:15 - 0:17Cent ans après, très exactement,
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0:17 - 0:18le 10 décembre 1996,
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0:18 - 0:20cette charmante femme,
Wislawa Szymborska, -
0:20 - 0:23a gagné le Prix Nobel de littérature.
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0:23 - 0:24C'est une poète polonaise.
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0:24 - 0:26C'est une femme très importante,
évidemment, -
0:26 - 0:28mais à l'époque, en 1996, je pensais
n'avoir jamais entendu parler d'elle, -
0:28 - 0:30et quand j'ai jeté un œil à son travail,
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0:30 - 0:31j'ai trouvé cet adorable petit poème,
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0:31 - 0:33« Quatre heures du matin »
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0:33 - 0:34« L'heure entre la nuit et le jour.
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0:34 - 0:35L'heure entre un côté et l'autre.
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0:35 - 0:37L'heure pour les plus de trente ans... »
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0:37 - 0:39Et ça continue,
mais dès que j'ai lu ce poème, -
0:39 - 0:41j'en suis tombé amoureux,
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0:41 - 0:44tellement que je me suis dit
qu'on devait s'être rencontré -
0:44 - 0:46quelque part auparavant.
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0:46 - 0:48Avais-je partagé un ascenseur
avec ce poème ? -
0:48 - 0:49Avais-je flirté avec ce poème
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0:49 - 0:51dans un café quelque part ?
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0:51 - 0:52Je ne pouvais pas situer cette rencontre,
et ça me rongeait, -
0:52 - 0:54et puis, 1 semaine ou 2 après,
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0:54 - 0:55je regardais un vieux film,
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0:55 - 0:57et voici ce qu'il s'est passé :
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0:57 - 0:58(Vidéo) Groucho Marx : Charlie,
t'aurais dû venir à la première fête. -
0:58 - 1:00Nous ne sommes pas rentrés avant environ
quatre heures du matin. -
1:01 - 1:03Rives : Mes colocataires avaient
allumé la télé, -
1:03 - 1:04et voici ce qu'il s'est passé :
-
1:04 - 1:06(Musique : générique de Seinfield)
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1:06 - 1:08(Vidéo) George Costanza : Hey, je suis
resté debout jusqu'à quatre heures du mat' -
1:08 - 1:10à regarder la trilogie
de « La Malédiction ». -
1:10 - 1:12Rives : J'écoutais de la musique,
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1:12 - 1:13et voici ce qu'il s'est passé :
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1:13 - 1:16(Vidéo) Elton John: ♪ Il est quatre heures
du matin, bon sang. ♪ -
1:16 - 1:18Rives : Vous voyez ce qu'il se passait,
n'est-ce pas ? -
1:18 - 1:21Évidemment, les demi-dieux
de la Coïncidence -
1:21 - 1:23se jouaient de moi.
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1:23 - 1:25Certaines personnes voient
un numéro partout, -
1:25 - 1:27on peut reconnaître un certain nom
ou une mélodie, -
1:27 - 1:29certains n'ont rien de tout ça,
mais maintenant quatre heures du matin -
1:29 - 1:32était ancré en moi, doucement,
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1:32 - 1:34comme une blessure à l'aine.
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1:34 - 1:36J'ai toujours pensé que ça s'en irait,
simplement, -
1:36 - 1:37un jour, de soi-même,
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1:37 - 1:39et je n'en ai jamais parlé
avec qui que ce soit, -
1:39 - 1:42mais ça n'est pas parti,
et ouais, j'en ai parlé. -
1:42 - 1:44En 2007, j'ai été invité à parler lors
d'un événement TED -
1:44 - 1:45pour la deuxième fois,
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1:45 - 1:48et puisque je n'étais toujours
spécialiste d'aucun domaine, -
1:48 - 1:51j'ai pensé : et si je faisais
une présentation multimédia -
1:51 - 1:53sur un sujet si spécifique
-
1:53 - 1:55qu'il est vraiment insignifiant,
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1:55 - 1:56ou alors vraiment farfelu ?
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1:56 - 1:59Dans mon discours, il y avait certains
de mes exemples de quatre heures du matin, -
1:59 - 2:01mais il y avait aussi des exemples
-
2:01 - 2:03empruntés aux autres orateurs de TED
de cette année-là. -
2:03 - 2:04J'ai trouvé quatre heures du matin
dans un roman -
2:04 - 2:05d'Isabel Allende.
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2:05 - 2:07J'en ai trouvé une très bonne occurrence
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2:07 - 2:09dans l'autobiographie de Bill Clinton.
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2:09 - 2:11J'en ai trouvé quelques-unes
dans le travail de Matt Groening, -
2:11 - 2:12bien que Matt Groening m'ait dit
plus tard -
2:12 - 2:13qu'il ne pourrait assister à mon exposé
-
2:13 - 2:15car c'était un matin
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2:15 - 2:17et j'ai compris que c'était pas
un lève-tôt. -
2:17 - 2:21En tous cas, si Matt avait été là,
-
2:21 - 2:24il aurait été témoin de cette parodie
de théorie du complot -
2:24 - 2:27que j'avais montée moi-même
de manière totalement étrange. -
2:27 - 2:28Je l'ai entièrement inventée
-
2:28 - 2:30juste pour cette salle,
juste pour ce moment. -
2:30 - 2:32C'est comme ça qu'on faisait
lorsque TED.com n'existait pas. -
2:32 - 2:35C'était marrant.
C'était à peu près tout. -
2:35 - 2:38Cependant, quand je suis rentré chez moi,
j'ai commencé à recevoir des e-mails -
2:38 - 2:39de la part de personnes qui avaient vu
l'exposé en direct, -
2:39 - 2:41à commencer par, et c'est toujours
mon préféré : -
2:41 - 2:43En voici une de plus pour
votre collection : -
2:43 - 2:46« Ce sont les amis que vous pouvez appeler
à 4h du matin qui comptent vraiment. » -
2:46 - 2:47Cette pensée est signée Marlène Dietrich.
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2:47 - 2:49L'email lui-même venait
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2:49 - 2:52d'un autre Européen très sexy,
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2:52 - 2:55l'administrateur de TED, Chris Anderson.
-
2:55 - 2:56(Rires)
-
2:56 - 2:58Chris a trouvé cette citation
-
2:58 - 2:59écrite sur une tasse de café
ou quelque chose comme ça, -
2:59 - 3:02et j'ai pensé,
cet homme est la MaryTyphoïde*
(1ère porteuse saine de la typhoïde) -
3:02 - 3:04des idées méritant d'être répandues*,
et je l'ai infecté.
(slogan de TED) -
3:04 - 3:05Je suis contagieux,
-
3:05 - 3:08ce qui fut confirmé moins
d'une semaine plus tard, -
3:08 - 3:10quand une employée de Hallmark
a scanné puis m'a envoyé -
3:10 - 3:11une vraie carte de vœux
-
3:11 - 3:13sur laquelle il y avait
cette même citation. -
3:13 - 3:16En bonus, elle m'a envoyé
une autre de leurs cartes. -
3:16 - 3:18Elle disait : « Le simple fait de savoir
que je peux t'appeler -
3:18 - 3:19à quatre heures du matin
si j'en ai besoin -
3:19 - 3:20suffit à ce que je n'en ai
pas vraiment besoin. » -
3:20 - 3:22ce que j'ai adoré, parce qu'ensemble,
c'est un peu comme si ces cartes disaient : -
3:22 - 3:23« Hallmark : lorsque quelqu'un compte
tellement pour vous -
3:23 - 3:25que vous leur envoyez le meilleur
deux fois, -
3:25 - 3:27dit de manière légèrement différente. »
-
3:27 - 3:31Je n'ai pas été surpris par
les recoupements qu'il y a eu -
3:31 - 3:33entre les TEDsters
et le New Yorker magazine. -
3:33 - 3:35Plusieurs personnes m'ont envoyé
ceci à sa sortie. -
3:35 - 3:38« Il est 4h du mat, peut-être que tu
dormirais mieux si tu achetais des trucs. » -
3:38 - 3:42J'ai été surpris par les recoupements
entre les TEDsters et les Razmoket. -
3:42 - 3:44Plus d'une personne m'a envoyé ceci.
-
3:44 - 3:46(Vidéo) Lucie Cornichon :
Il est quatre heures du matin. -
3:46 - 3:48Pourquoi diable es-tu en train de faire
du pudding au chocolat ? -
3:48 - 3:50Jean-Roger Cornichon : Parce que
j'ai perdu le contrôle de ma vie. -
3:50 - 3:52(Rires)
-
3:52 - 3:54Rives : Et puis il y a eu le TEDster
solitaire -
3:54 - 3:55qui était mécontent que j'aie négligé
-
3:55 - 3:58ce qu'il considérait comme un classique.
-
3:58 - 4:00Roy Neary : Lève-toi ! Lève-toi ! Sérieux !
Ronnie Neary : Y a eu un accident ? -
4:00 - 4:04Roy: Non, pas un accident. De toute façon,
tu voulais sortir de la maison, non ? -
4:04 - 4:06Ronnie : Pas à quatre heures du matin.
-
4:06 - 4:07Rives : C'est dans « Rencontres
du troisième type », -
4:07 - 4:09et le personnage principal est tout énervé
-
4:09 - 4:10parce que les aliens ont pris
la décision super cruciale -
4:10 - 4:12de se montrer aux habitants de la Terre
-
4:12 - 4:13à quatre heures du matin,
-
4:13 - 4:14ce qui en fait un exemple très pertinent.
-
4:14 - 4:16Tous ces exemples étaient très pertinents.
-
4:16 - 4:18Ils ne m'ont pas aidé à comprendre
-
4:18 - 4:21pourquoi je pensais reconnaître
ce poème en particulier. -
4:21 - 4:23Mais ils suivaient le schéma.
Ils entraient dans le jeu. -
4:23 - 4:26N'est-ce pas ? Quatre heures du matin,
c'est une heure bouc émissaire -
4:26 - 4:28à laquelle, prétendument,
-
4:28 - 4:30tout plein d'événements dramatiques
se produisent. -
4:30 - 4:32Peut-être que c'est une sorte de cliché
-
4:32 - 4:33sur lequel la taxinomie
ne s'était jamais penchée. -
4:33 - 4:35Peut-être étais-je sur la piste
-
4:35 - 4:36d'un nouveau mème ou quelque chose
comme ça. -
4:36 - 4:39Au moment où tout ça commençait
à être intéressant, -
4:39 - 4:41c'est devenu vraiment intéressant.
-
4:41 - 4:43TED.com a été lancé,
plus tard cette année-là, -
4:43 - 4:45avec quelques vidéos d'exposés passés,
-
4:45 - 4:46y compris le mien,
-
4:46 - 4:49et j'ai commencé à recevoir des citations
de « quatre heures du matin » -
4:49 - 4:51de ce qui semblait être
chaque fuseau horaire de la planète. -
4:51 - 4:54Je n'aurais jamais trouvé
la plupart de ces citations -
4:54 - 4:55tout seul si je les avais cherchées,
-
4:55 - 4:57et je ne les cherchais pas.
-
4:57 - 4:58Je ne connais personne atteint
de diabète juvénile. -
4:58 - 5:00J'aurais donc probablement
loupé la brochure -
5:00 - 5:02« Croque-monsieur à 4h du matin ».
-
5:02 - 5:05(Rires)
-
5:05 - 5:07Je ne suis pas abonné
au magazine Crochet Today ! -
5:07 - 5:12bien qu'il ait l'air charmant. (Rires)
-
5:12 - 5:13Regardez bien la position des aiguilles.
-
5:13 - 5:15Ceci est une suggestion
d'un étudiant à l'université -
5:15 - 5:16concernant ce à quoi un signe de gang
-
5:16 - 5:19de « quatre heures du matin »
devrait ressembler. -
5:19 - 5:21Des gens m'ont envoyé
des publicités de magazines. -
5:21 - 5:23Ils ont pris des photos
dans des épiceries. -
5:23 - 5:26J'ai reçu une tonne de romans graphiques
et de bandes dessinées -
5:26 - 5:28dont beaucoup de travaux de qualité :
-
5:28 - 5:30« Sandman », « Watchmen ».
-
5:30 - 5:32Voici un exemple très mignon
tiré de « Calvin et Hobbes ». -
5:32 - 5:35En fait, la plus vieille citation
que quelqu'un ait envoyée -
5:35 - 5:38venait d'un dessin animé sur
l'Âge de Pierre. -
5:38 - 5:39Regardez.
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5:39 - 5:41(Vidéo) Wilma Pierrafeu : Tôt comment ?
-
5:41 - 5:44Fred Pierrafeu : Genre, à 4 heures
du matin. -
5:44 - 5:46Rives : Et à l'autre bout
de la chronologie, -
5:46 - 5:48cela vient du trente-et-unième siècle.
-
5:48 - 5:49Dans mille ans,
-
5:49 - 5:52les gens font toujours ça.
-
5:52 - 5:54(Vidéo) Annonceur : Il est quatre heures
du matin. -
5:54 - 5:55(Rires)
-
5:55 - 5:56Rives : Cela montre l'ampleur
de l'éventail de citations. -
5:56 - 6:00J'ai reçu tellement de chansons,
d'émissions télé, de films, -
6:00 - 6:02des plus lamentables aux plus connus,
-
6:02 - 6:04que je pourrais vous faire
une playlist de quatre heures. -
6:04 - 6:07En ne m'en tenant qu'aux stars masculines
du cinéma moderne, -
6:07 - 6:08cela dure encore
-
6:08 - 6:09aussi longtemps qu'une page de publicité.
-
6:09 - 6:11En voici un échantillon.
-
6:11 - 6:14(Montage sur «Il est quatre heures
du matin ») -
6:38 - 6:40(Rires)
-
6:40 - 6:43Rives : Quelque part en cours de route,
-
6:43 - 6:44je me suis rendu compte
que j'avais un hobby -
6:44 - 6:46que j'ignorais vouloir,
-
6:46 - 6:49et fondé sur le travail participatif.
-
6:49 - 6:51Mais j'ai aussi réfléchi à
ce que vous pourriez penser, -
6:51 - 6:53et qui est : n'est-il pas possible
de faire ce que vous faites -
6:53 - 6:54avec n'importe quelle heure
de la journée ? -
6:54 - 6:56Tout d'abord, il n'existe pas
de tels extraits -
6:56 - 6:57pour quatre heures de l'après-midi.
-
6:57 - 6:59Deuxièmement, j'ai fait
quelques recherches. -
6:59 - 7:00Vous savez, ça m'intéressait
plus ou moins. -
7:01 - 7:03Peut-être que mes recherches ont été
influencées par un préjugé préexistant, -
7:03 - 7:05mais il y a tant de preuves que, oui,
je pense que ce préjugé est fondé. -
7:05 - 7:07C'est probablement dans la littérature
que c'est le plus évident. -
7:07 - 7:09Shakespeare évoque deux fois
3h du matin. -
7:09 - 7:10Il parle une fois de 5h du matin.
-
7:10 - 7:11Il parle sept fois de 4h du matin,
-
7:11 - 7:12et à chaque fois, c'est sinistre.
-
7:12 - 7:16dans « Mesure pour Mesure », c'est l'heure
à laquelle le bourreau est appelé. -
7:16 - 7:18Tolstoï prête à Napoléon une insomnie
-
7:18 - 7:20à 4h du matin,
juste avant la bataille -
7:20 - 7:22dans « Guerre et Paix ».
-
7:22 - 7:24Pour « Jane Eyre » de Charlotte Brontë
-
7:24 - 7:254h du matin est un moment décisif,
-
7:25 - 7:28tout comme dans « Les Hauts de Hurlevent »
d'Emily Brontë. -
7:28 - 7:31« Lolita » a un quatre heures
du matin flippant. -
7:31 - 7:35Dans « Les Aventures de Huckleberry Finn »
l'heure est mentionnée en dialecte. -
7:35 - 7:38Quelqu'un m'a envoyé cet extrait
de « L'Homme Invisible » de H.G. Wells, -
7:38 - 7:41Quelqu'un d'autre celui
de « L'Homme Invisible » de Ralph Ellison. -
7:41 - 7:44« Gatsby le Magnifique »
passe les dernières -
7:44 - 7:45quatre heures du matin de sa vie
-
7:45 - 7:47à attendre une maîtresse
qui ne viendra jamais, -
7:47 - 7:50et peut-être le réveil le plus connu
de la littérature, -
7:50 - 7:52« La Métamorphose »
-
7:52 - 7:54Dans le premier paragraphe,
le personnage principal se réveille -
7:54 - 7:56transformé en cafard géant,
-
7:56 - 7:59mais nous savons déjà,
tout cafard mis à part, -
7:59 - 8:01qu'il y a quelque chose qui cloche
chez ce gars-là. -
8:01 - 8:04Pourquoi ? Son réveil est réglé
sur quatre heures du matin. -
8:04 - 8:07Quel genre de personne ferait ça ?
-
8:07 - 8:09Ce genre de personne.
-
8:09 - 8:13(Musique)
-
8:13 - 8:19(Montage de réveils réglés
sur 4h du matin) -
8:19 - 8:21(Vidéo) Présentateur: Bientôt l'heure.
C'est le moment des nouvelles du matin. -
8:21 - 8:23Mais bien sûr, il n'y a pas encore
de nouvelles. -
8:23 - 8:26Tout le monde est encore endormi
dans son lit si douillet. -
8:26 - 8:27Rives : Exactement.
-
8:27 - 8:29Il n'y a donc que Lucy des Peanuts,
-
8:29 - 8:32« Maman très chère », Rocky,
son premier jour d'entraînement, -
8:32 - 8:34Nelson Mandela son premier jour
en fonction, -
8:34 - 8:36et Bart Simpson, qui,
combinés avec un cafard -
8:36 - 8:39seraient sacrément drôles
à inviter à dîner -
8:39 - 8:41et qui me permettent d'établir
encore une autre catégorie -
8:41 - 8:43dans ma base de donnés :
les gens qui se réveillent. -
8:43 - 8:46Imaginez que vos amis et votre famille
-
8:46 - 8:49ont entendu dire que vous collectionnez,
disons, les ours blancs en peluche, -
8:49 - 8:50et qu'ils vous en envoient.
-
8:50 - 8:53Même si vous ne les collectionniez pas,
-
8:53 - 8:56à un certain moment vous finissez par
collectionner les ours blancs en peluche, -
8:56 - 8:59et votre collection est probablement
épatante. -
8:59 - 9:00Arrivé à ce point-là, j'ai accepté l'idée.
-
9:00 - 9:03J'ai commencé à agir en curateur.
J'ai commencé à vérifier les faits, -
9:03 - 9:06à télécharger, à faire
des captures d'écran illégales. -
9:06 - 9:08J'ai commencé à archiver.
-
9:08 - 9:10Mon hobby était devenu une habitude,
-
9:10 - 9:13et mon habitude m'a possiblement donné
-
9:13 - 9:15la liste d'attente sur Netflix
la plus éclectique du monde. -
9:15 - 9:18A un certain point, ça donnait :
« Blanches colombes et vilains messieurs », -
9:18 - 9:20« Le Dernier tango à Paris »,
-
9:20 - 9:21« Journal d'un dégonflé »,
-
9:21 - 9:23« Star du porno : la légende
de Ron Jeremy ». -
9:23 - 9:25Pourquoi « Star du porno : la légende
de Ron Jeremy » ? -
9:25 - 9:27Parce que quelqu'un m'a dit
que je trouverais cet extrait là-dedans. -
9:27 - 9:29(Vidéo) Ron Jeremy : Je suis né
-
9:29 - 9:30à Flushing, dans le Queens
-
9:30 - 9:33le 12 mars 1953,
-
9:33 - 9:35à quatre heures du matin.
-
9:35 - 9:37Rives : Évidemment.
(Rires et applaudissements) -
9:37 - 9:40Non seulement ça paraît logique,
-
9:40 - 9:42ça répond aussi à la question
-
9:42 - 9:45« Qu'est-ce que Ron Jeremy et
Simone de Beauvoir -
9:45 - 9:47ont en commun ? »
-
9:47 - 9:49Simone de Beauvoir commence
sa biographie complète -
9:49 - 9:51avec la phrase :
« Je suis née à quatre heures du matin », -
9:51 - 9:54ce que je savais parce que quelqu'un
me l'avait envoyé par email, -
9:54 - 9:56et quand cette personne m'a envoyé cela,
j'ai eu une correspondance -
9:56 - 9:59dans ma base de donnée, parce que
la star du porno Ron Jeremy -
9:59 - 10:01et la féministe Simone de Beauvoir
-
10:01 - 10:02ne sont pas seulement
deux personnes différentes. -
10:02 - 10:05Ce sont deux personnes différentes,
avec cette connexion entre elles, -
10:05 - 10:09et je ne savais pas si le fait de savoir
ça était futile, ou savant, -
10:09 - 10:11ou le fruit d'une expertise acquise
par inadvertance, mais je me demandais : -
10:11 - 10:13Y a-t-il, peut-être, une façon
encore plus sympa de faire tout ça ? -
10:13 - 10:18Alors en octobre dernier, conformément
à la tradition des gentlemen érudits, -
10:18 - 10:20j'ai mis en ligne la collection complète
-
10:20 - 10:21sous le nom de « Musée de
Quatre Heures du Matin ». -
10:21 - 10:23Vous pouvez cliquer sur ce bouton rouge
pour actualiser la page. -
10:23 - 10:26Cela vous mènera aléatoirement
à l'une des centaines -
10:26 - 10:28de bribes qui composent la collection.
-
10:28 - 10:30Voici un fantastique poème
-
10:30 - 10:32de Billy Collins, intitulé
« Perte de mémoire ». -
10:32 - 10:34(Vidéo) Billy Collins :
« Pas étonnant que tu te lèves -
10:34 - 10:35au milieu de la nuit
-
10:35 - 10:38pour chercher la date
d'une bataille célèbre -
10:38 - 10:39dans un livre sur la guerre.
-
10:39 - 10:42Pas étonnant que la lune à la fenêtre
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10:42 - 10:45semble avoir dérivé d'un poème d'amour
-
10:45 - 10:48qu'avant tu connaissais par cœur
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10:48 - 10:51Rives : Dès le début, ce projet
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10:51 - 10:52a été satisfaisant.
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10:52 - 10:57Un acteur de Bollywood chantait
un vers sur un DVD dans un café. -
10:57 - 10:59A l'autre bout du monde, un adolescent
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10:59 - 11:02en a fait une vidéo, l'a postée
sur Instagram et me l'a envoyée, -
11:02 - 11:03un inconnu.
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11:03 - 11:04Moins d'une semaine plus tard, cependant,
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11:04 - 11:07j'ai été un peu touché par la grâce.
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11:07 - 11:12J'ai un reçu un tweet poignant.
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11:12 - 11:14C'était bref.
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11:14 - 11:18Ça disait juste : « Ça me rappelle
une ancienne compilation sur cassette ». -
11:18 - 11:20Le nom était un pseudonyme, en fait,
ou un pseudo-pseudonyme. -
11:20 - 11:23Dès que j'ai vu les initiales
et la photo de profil, -
11:23 - 11:25j'ai su immédiatement,
tout mon corps savait -
11:25 - 11:28immédiatement qui c'était,
-
11:28 - 11:30et j'ai immédiatement su
-
11:30 - 11:33de quelle compilation elle parlait.
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11:33 - 11:37(Musique)
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11:37 - 11:39L.D. était mon amour d'université.
-
11:39 - 11:42C'était au début des années 90,
j'étais en licence. -
11:42 - 11:45C'était une étudiante en master
de bibliothéconomie. -
11:45 - 11:47Pas le genre de bibliothécaire
qui enlève ses lunettes, -
11:47 - 11:49détache ses cheveux et tout à coup
devient super canon. -
11:49 - 11:51Elle était déjà super canon,
-
11:51 - 11:53elle était super ringarde,
-
11:53 - 11:55et nous sommes sortis ensemble
de décembre à mai, -
11:55 - 11:57en fait, nous avons commencé
à sortir ensemble en décembre, -
11:57 - 11:59et arrivés en mai, elle a eu son diplôme
-
11:59 - 12:03et est devenue ma
« celle qui est partie ». -
12:03 - 12:07Mais sa compilation n'est pas partie.
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12:07 - 12:10J'ai gardé cette compilation
dans une boîte -
12:10 - 12:12avec des petits mots
et des cartes postales, pas que de L.D., -
12:12 - 12:15de ma vie, durant des dizaines d'années.
-
12:15 - 12:16C'est le genre de boîte
-
12:16 - 12:18que j'ai tendance à cacher à ma copine,
quand j'en ai une -
12:18 - 12:20mais que je montrerais sûrement
à ma femme, si j'en avais une, -
12:20 - 12:24mais l'histoire - (Rires) -
de cette compilation -
12:24 - 12:25est qu'il y a sept chansons
sur chaque face, -
12:25 - 12:27mais aucun titre de chanson.
-
12:27 - 12:31A la place, L.D. a utilisé
le système américain de classification -
12:31 - 12:33de la bibliothèque du Congrès,
incluant la numérotation des pages, -
12:33 - 12:36afin de me donner des indices.
-
12:36 - 12:37Quand j'ai eu cette compilation,
-
12:37 - 12:39je l'ai mise dans mon lecteur
de cassettes, -
12:39 - 12:42je l'ai amenée à la bibliothèque
du campus, sa bibliothèque, -
12:42 - 12:44j'ai trouvé quatorze livres
sur les étagères. -
12:44 - 12:46Je me souviens de tous les avoir apportés
-
12:46 - 12:47à ma table préférée dans un coin,
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12:47 - 12:51et j'ai lu les poèmes appariés
aux chansons -
12:51 - 12:53comme la nourriture avec le vin,
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12:53 - 12:55appariés, je peux vous le dire,
-
12:55 - 12:57comme des chaussures « derbies » portées
-
12:57 - 13:00avec une robe vintage en coton
bleu cobalt. -
13:00 - 13:02J'ai refait cela en octobre dernier.
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13:02 - 13:04Je me suis assis-là, j'avais
de nouveaux écouteurs, -
13:04 - 13:07un vieux Walkman, je réalise
que c'est juste le genre -
13:07 - 13:09d'extravagance que je prenais
pour acquise -
13:09 - 13:11même quand j'étais extravagant.
-
13:11 - 13:14Et alors j'ai pensé,
« Tant mieux pour lui ». -
13:14 - 13:18« PG » est de la littérature slave.
-
13:18 - 13:21« 7000 » est une série de livres polonais.
-
13:21 - 13:23Z9A24 est une collection de 70 poèmes.
-
13:23 - 13:26Page 31 il y a le poème
de Wislawa Szymborska -
13:26 - 13:29apparié avec « Peace like a River »
de Paul Simon. -
13:29 - 13:32(Musique : Paul Simon,
« Peace Like a River ») -
13:32 - 13:34(Vidéo) Paul Simon : ♪ Oh, 4h du matin ♪
-
13:34 - 13:39♪ je me suis réveillé de mon rêve ♪
-
13:39 - 13:44Rives : Merci, j'apprécie.
(Applaudissements)
- Title:
- Le Musée de Quatre Heures du Matin
- Speaker:
- Rives
- Description:
-
Attention : Rives a une obsession contagieuse avec 4 heures du matin. A TED2007, le poète a partagé ce qui était à l'époque une fixation mineure sur l'heure qui apparaissait continuellement partout. Mais après son exposé, des emails ont commencé à arriver avec des références obscures et hilarantes - de la couverture du magazine « Crochet Today ! » aux doubles mentions dans « Les Pierrafeu » et « Les Jetsons ». Un coup d’œil lyrique dans son Musée de Quatre Heures du matin, qui déborde de trésors.
- Video Language:
- English
- Team:
closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 14:04
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eric vautier approved French subtitles for The Museum of Four in the Morning | |
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eric vautier
Bonsoir,
je vous renvoie votre traduction car elle ne respecte pas la règle de 42 caractères par lignes de sous-titres. 162 lignes sont dans ce cas.
Il faut aussi remplacer les " par « et ».
Merci de jeter un œil aux recommandations :
http://www.ted.com/participate/translate/guidelines
Bonne soirée
Eric
eric vautier
Bonsoir,
je vous renvoie votre traduction car il faut y remplacer les " par « et ». Il y aussi quelques fautes d'orthographes (oeil, ascenceur, etc.)
Merci de jeter un œil aux recommandations :
http://www.ted.com/participate/translate/guidelines
Bonne soirée
Eric