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Ça fait quoi d'être un robot ?

  • 0:01 - 0:03
    On a une seule chance de
    faire une première impression,
  • 0:03 - 0:07
    c'est aussi vrai pour un robot
    que pour une personne.
  • 0:07 - 0:10
    La première fois que j'ai rencontré
    un de ces robots,
  • 0:10 - 0:13
    c'était au Willow Garage, en 2008.
  • 0:13 - 0:16
    Quand je l'ai visité, mon hôte
    entrait dans le bâtiment
  • 0:16 - 0:17
    et on a rencontré ce petit gars.
  • 0:17 - 0:19
    Il roulait dans le hall,
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    est arrivé vers moi, s'est assis,
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    m'a fixée d'un regard vide,
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    n'a rien fait pendant un moment,
  • 0:25 - 0:27
    a rapidement tourné
    sa tête à 180 degrés
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    et puis s'est enfui.
  • 0:28 - 0:30
    Ce n'était pas une super
    première impression.
  • 0:30 - 0:33
    Ce que j'ai appris
    sur les robots ce jour-là,
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    c'est qu'ils font un peu leur vie
  • 0:35 - 0:37
    et ne sont pas totalement
    conscients de nous.
  • 0:37 - 0:40
    Je pense qu'en expérimentant
    ces futurs robotiques possibles,
  • 0:40 - 0:43
    on finit par en apprendre plus
    sur nous-mêmes
  • 0:43 - 0:45
    que juste sur les robots.
  • 0:45 - 0:46
    J'ai appris, ce jour-là,
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    que j'avais des attentes plutôt
    élevées pour ce petit gars.
  • 0:49 - 0:53
    Il ne devait pas seulement pouvoir
    évoluer dans l'espace physique,
  • 0:53 - 0:55
    mais aussi dans mon espace social –
  • 0:55 - 0:57
    il en fait partie :
    c'est un robot personnel.
  • 0:58 - 1:00
    Pourquoi ne me comprend-il pas?
  • 1:00 - 1:01
    Mon hôte m'a expliqué :
  • 1:01 - 1:04
    « Un robot essaie d'aller
    d'un point A vers un point B,
  • 1:04 - 1:06
    tu étais un obstacle sur son chemin,
  • 1:06 - 1:08
    il a donc dû reprogrammer son parcours,
  • 1:08 - 1:09
    réfléchir où aller
  • 1:09 - 1:11
    et ensuite s'y rendre autrement »,
  • 1:11 - 1:13
    ce qui n'était pas une façon
    de faire très efficace.
  • 1:13 - 1:17
    Si ce robot avait réalisé que
    j'étais une personne, pas une chaise,
  • 1:17 - 1:19
    que j'étais prête à m'écarter
    de son chemin,
  • 1:19 - 1:20
    où qu'il ait cherché à aller,
  • 1:20 - 1:23
    il aurait plus efficacement
  • 1:23 - 1:24
    rempli sa mission,
  • 1:24 - 1:26
    s'il avait détecté
    que j'étais humaine
  • 1:26 - 1:30
    et que mes potentialités sont
    différentes des chaises et des murs.
  • 1:30 - 1:33
    On pense souvent que ces robots
    viennent d'une autre planète,
  • 1:33 - 1:35
    du futur, de la science-fiction.
  • 1:35 - 1:37
    Et même si c'était vrai,
  • 1:37 - 1:39
    j'aimerais soutenir qu'aujourd'hui,
    les robots existent,
  • 1:39 - 1:42
    ils vivent et travaillent
    parmi nous.
  • 1:42 - 1:45
    Voici deux robots qui vivent chez moi.
  • 1:45 - 1:47
    Ils passent l'aspirateur
    et coupent l'herbe,
  • 1:48 - 1:49
    tous les jours,
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    c'est plus que ce que je ferais,
    si j'avais le temps.
  • 1:52 - 1:54
    Ils le font aussi probablement
    mieux que moi.
  • 1:55 - 1:57
    Celui-ci s'occupe de mon chat.
  • 1:57 - 2:00
    Chaque fois qu'il utilise
    son bac, il le nettoie,
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    ce que je ne suis pas prête à faire,
  • 2:02 - 2:04
    même si ça améliore beaucoup
    sa vie et la mienne.
  • 2:04 - 2:07
    Comme on appelle ces robots des produits –
  • 2:07 - 2:09
    « robot aspirateur »,
    « robot tondeuse à gazon »,
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    « robot bac à litière » -
  • 2:11 - 2:15
    je pense qu'il y a beaucoup
    d'autres robots cachés sous nos yeux,
  • 2:15 - 2:17
    ils sont juste devenus tellement utiles
  • 2:17 - 2:18
    et banals
  • 2:18 - 2:21
    qu'on les appelle par exemple
    « lave-vaisselle ».
  • 2:21 - 2:22
    Ils ont de nouveaux noms.
  • 2:22 - 2:24
    On ne les appelle plus « robots »
  • 2:24 - 2:26
    parce qu'ils ont une raison
    d'être dans nos vies.
  • 2:26 - 2:28
    De même, un thermostat –
  • 2:28 - 2:30
    je sais que mes amis roboticiens
  • 2:30 - 2:32
    seront sans doute gênés
    que j'y voie un robot,
  • 2:32 - 2:33
    mais il a un but.
  • 2:33 - 2:36
    Son but est de faire en sorte
    que ma maison soit à 19 degrés,
  • 2:36 - 2:37
    il sent ce qui l'entoure.
  • 2:38 - 2:39
    Quand il fait un peu froid,
  • 2:39 - 2:42
    il crée un programme et
    agit sur l'univers physique.
  • 2:42 - 2:43
    C'est de la robotique.
  • 2:43 - 2:46
    Même s'il ne ressemble pas
    à Rosie, le robot des Jetson,
  • 2:46 - 2:49
    il accomplit quelque chose
    qui est très utile dans ma vie.
  • 2:49 - 2:50
    Donc je n'ai plus besoin
  • 2:50 - 2:53
    d'augmenter ou de baisser
    la température moi-même.
  • 2:53 - 2:56
    Les robots vivent et travaillent
    parmi nous aujourd'hui,
  • 2:56 - 2:59
    mais ils ne font pas
    que vivre parmi nous :
  • 2:59 - 3:01
    vous êtes probablement vous aussi
    un opérateur de robot.
  • 3:01 - 3:03
    Quand vous conduisez,
  • 3:03 - 3:05
    c'est comme si vous pilotiez un engin.
  • 3:05 - 3:08
    Vous allez vous aussi
    d'un point A à un point B,
  • 3:08 - 3:10
    mais vous avez sûrement
    une direction assistée,
  • 3:10 - 3:13
    un système automatique de freins,
  • 3:13 - 3:17
    peut-être une boîte automatique et
    même un régulateur de vitesse.
  • 3:17 - 3:19
    Bien que votre voiture ne soit pas
    complètement autonome,
  • 3:20 - 3:21
    elle l'est quand même un peu
  • 3:21 - 3:22
    et c'est tellement utile,
  • 3:22 - 3:24
    on peut conduire plus sûrement,
  • 3:24 - 3:28
    on a juste l'impression que
    ça disparaît à l'usage, pas vrai ?
  • 3:28 - 3:29
    Donc, en conduisant sa voiture,
  • 3:29 - 3:32
    c'est juste comme aller
    d'un endroit à un autre.
  • 3:32 - 3:36
    On n'a pas l'impression
    que c'est si compliqué à utiliser,
  • 3:36 - 3:37
    toutes ces commandes.
  • 3:37 - 3:40
    C'était si long d'apprendre à conduire
  • 3:40 - 3:42
    qu'elles deviennent des
    extensions de nous-mêmes.
  • 3:42 - 3:45
    Quand on gare sa voiture
    dans une place étroite,
  • 3:45 - 3:47
    on sait où sont les côtés.
  • 3:47 - 3:50
    Mais quand on loue une voiture,
    qu'on n'a peut-être jamais conduite,
  • 3:50 - 3:53
    on prend du temps à s'habituer
    à notre nouveau corps robotique.
  • 3:53 - 3:57
    C'est aussi vrai pour les gens
    qui utilisent d'autres types de robots
  • 3:57 - 4:00
    et je voudrais vous partager
    quelques expériences.
  • 4:00 - 4:03
    À propos du travail à distance.
  • 4:03 - 4:05
    A Willow Garage, mon collègue Dallas
  • 4:05 - 4:07
    ressemblait à ça.
  • 4:07 - 4:11
    Il travaillait pour notre entreprise
    californienne, de chez lui dans l'Indiana.
  • 4:11 - 4:14
    C'était une voix au micro pendant
    la plupart de nos réunions,
  • 4:14 - 4:16
    et ça marchait plutôt bien, sauf
  • 4:16 - 4:19
    quand on avait un débat animé,
    qu'on n'était pas d'accord avec lui,
  • 4:19 - 4:21
    on pouvait juste raccrocher.
  • 4:21 - 4:22
    (Rires)
  • 4:22 - 4:24
    Ensuite on pouvait avoir
    une autre réunion
  • 4:24 - 4:27
    et prendre les décisions dans le couloir,
  • 4:27 - 4:28
    quand il n'était plus là.
  • 4:28 - 4:30
    Ce n'était pas super pour lui.
  • 4:30 - 4:32
    Comme on est fabricants de robots,
  • 4:32 - 4:34
    on avait quelques morceaux
    en trop qui traînaient,
  • 4:34 - 4:37
    alors Dallas et son ami Curt
    ont fabriqué ça :
  • 4:37 - 4:40
    une sorte de Skype fixé
    sur un bâton équipé de roues,
  • 4:40 - 4:41
    qui ressemble à un jouet geek idiot,
  • 4:41 - 4:44
    mais, en vrai, c'est un des outils
    les plus puissants
  • 4:44 - 4:47
    que j'aie jamais vus pour
    travailler à distance.
  • 4:47 - 4:51
    Maintenant, si je ne réponds pas
    à la question de Dallas par mail,
  • 4:51 - 4:53
    il peut littéralement rouler
    vers mon bureau,
  • 4:53 - 4:55
    bloquer ma porte et me reposer
    la question –
  • 4:56 - 4:57
    (Rires)
  • 4:57 - 4:58
    jusqu'à ce que je réponde.
  • 4:58 - 5:01
    Je ne vais pas le désactiver,
    ce serait impoli.
  • 5:01 - 5:03
    Ce robot ne lui sert pas que
    pour les discussions à deux,
  • 5:04 - 5:06
    mais aussi à être visible
    à la réunion des employés.
  • 5:06 - 5:08
    Se caler sur une chaise,
  • 5:08 - 5:11
    montrer aux gens que vous êtes là,
    engagé dans votre projet,
  • 5:11 - 5:13
    c'est important
  • 5:13 - 5:15
    et ça peut booster
    le travail à distance.
  • 5:15 - 5:18
    On a pu le voir pendant
    des mois, puis des années,
  • 5:18 - 5:20
    pas que dans notre entreprise,
    ailleurs aussi.
  • 5:21 - 5:23
    Ce qui peut arriver de mieux
    avec un robot,
  • 5:23 - 5:25
    c'est de sentir ne faire qu'un avec lui.
  • 5:25 - 5:27
    C'est juste vous, votre corps
  • 5:27 - 5:30
    et les gens commencent à lui
    reconnaître une existence propre.
  • 5:30 - 5:32
    Donc, quand il y aura une réunion debout,
  • 5:32 - 5:34
    les gens se placeront
    autour de lui
  • 5:34 - 5:36
    comme ils l'auraient fait
    si vous étiez là.
  • 5:36 - 5:39
    C'est génial, jusqu'à ce
    qu'il y ait des bugs.
  • 5:39 - 5:41
    La première fois qu'ils voient ces robots,
  • 5:41 - 5:44
    les gens cherchent les composants :
    « Il doit y avoir une caméra par ici »,
  • 5:44 - 5:46
    ils tapotent votre tête :
  • 5:46 - 5:49
    « Tu parles trop bas, je vais
    augmenter ton volume. »
  • 5:49 - 5:52
    C'est comme si un collègue
    venait chez vous et disait :
  • 5:52 - 5:54
    « Tu parles trop bas, je vais
    monter le son de ta tête. »
  • 5:55 - 5:56
    C'est gênant et incorrect,
  • 5:56 - 5:58
    on a donc dû créer
    de nouvelles normes sociales
  • 5:58 - 6:01
    pour utiliser ces systèmes.
  • 6:01 - 6:04
    De même, dès qu'on commence à
    s'y sentir comme dans son propre corps,
  • 6:04 - 6:08
    on se met à remarquer des choses
    comme : « Mon robot est trop petit. »
  • 6:08 - 6:10
    Si Dallas me parlait –
    il fait 1 mètre 80 –
  • 6:11 - 6:14
    qu'on emmenait son robot
    à des cocktails et à des soirées,
  • 6:14 - 6:15
    où on va,
  • 6:15 - 6:19
    et que le robot fait 1 mètre 50,
    ce qui est proche de ma taille,
  • 6:19 - 6:20
    Dallas me dirait :
  • 6:20 - 6:22
    « Les gens ne me
    regardent pas vraiment.
  • 6:22 - 6:25
    J'ai l'impression de ne voir
    qu'une mer d'épaules –
  • 6:25 - 6:27
    il me faut un robot plus grand. »
  • 6:27 - 6:28
    Je lui ai répondu :
  • 6:28 - 6:30
    « Euh, non.
  • 6:30 - 6:32
    Tu vas te sentir à ma place aujourd'hui.
  • 6:32 - 6:35
    Tu vas voir ce que ça fait d'être
    au niveau de l'épaule des gens. »
  • 6:35 - 6:39
    Cette expérience lui a fait
    ressentir beaucoup d'empathie,
  • 6:39 - 6:40
    c'était plutôt formidable.
  • 6:40 - 6:42
    Quand il venait lui-même me voir,
  • 6:42 - 6:44
    il ne restait plus debout,
    devant moi, à me parler,
  • 6:44 - 6:46
    il s'asseyait et me
    parlait à mon niveau,
  • 6:46 - 6:48
    c'était très touchant.
  • 6:48 - 6:51
    On a donc décidé d'étudier
    ce phénomène en laboratoire,
  • 6:51 - 6:54
    de voir ce que des différences,
    comme la taille d'un robot, changent.
  • 6:54 - 6:57
    La moitié de notre échantillon
    a utilisé un petit robot,
  • 6:57 - 7:00
    l'autre moitié, un grand robot.
  • 7:00 - 7:02
    On a découvert que la même personne,
  • 7:02 - 7:05
    avec exactement le même physique et
    qui dit exactement la même chose,
  • 7:05 - 7:08
    est plus convaincante
    et paraît plus crédible
  • 7:08 - 7:10
    avec la grande version du robot.
  • 7:10 - 7:11
    Ce n'est pas rationnel,
  • 7:11 - 7:13
    d'où le recours à la psychologie.
  • 7:13 - 7:16
    En fait, Cliff Nass dirait
  • 7:16 - 7:19
    qu'il nous faut interagir avec
    ces nouvelles technologies,
  • 7:19 - 7:22
    malgré le fait que nous ayons
    de très vieux cerveaux.
  • 7:22 - 7:25
    La psychologie humaine
    n'évolue pas aussi vite que la tech,
  • 7:25 - 7:27
    on se met tout le temps à jour,
  • 7:27 - 7:28
    pour chercher du sens dans un monde
  • 7:28 - 7:31
    où les machines autonomes nous entourent.
  • 7:31 - 7:33
    Normalement ce sont les gens
    qui parlent, pas les machines.
  • 7:33 - 7:38
    Et donc on associe beaucoup de choses
    comme la taille d'une machine –
  • 7:38 - 7:39
    pas de la personne –
  • 7:39 - 7:42
    à celui qui utilise le système.
  • 7:43 - 7:45
    Je pense que c'est très important
  • 7:45 - 7:47
    quand on réfléchit à la robotique.
  • 7:47 - 7:49
    Ce n'est pas tant réinventer l'humain,
  • 7:49 - 7:52
    mais plutôt découvrir comment
    étendre ses possibilités.
  • 7:52 - 7:55
    On en vient à utiliser les robots
    d'une façon très surprenante.
  • 7:55 - 8:00
    Ces robots ne peuvent pas jouer
    au billard car ils n'ont pas de bras,
  • 8:00 - 8:02
    mais ils peuvent interpeller les joueurs,
  • 8:02 - 8:05
    ce qui peut beaucoup contribuer
    à créer un esprit d'équipe,
  • 8:05 - 8:07
    c'est assez génial.
  • 8:07 - 8:09
    Les gens qui arrivent très bien
    à utiliser les robots
  • 8:09 - 8:11
    inventent même de nouveaux jeux,
  • 8:11 - 8:13
    comme le football robotique
    en pleine nuit,
  • 8:13 - 8:15
    renversant les poubelles.
  • 8:15 - 8:16
    Tout le monde n'y arrive pas.
  • 8:16 - 8:19
    Beaucoup de gens ont
    du mal à utiliser les robots.
  • 8:19 - 8:21
    Cet homme s'est connecté à un robot,
  • 8:21 - 8:24
    dont l'œil était tourné
    à 90 degrés sur la gauche.
  • 8:24 - 8:25
    Il ne le savait pas
  • 8:25 - 8:27
    et il s'est mis à se cogner
    partout au bureau,
  • 8:27 - 8:30
    à foncer dans les gens,
    qui devenaient très gênés.
  • 8:30 - 8:32
    Il en riait – son volume
    était bien trop fort.
  • 8:32 - 8:34
    Cet homme me disait sur l'image :
  • 8:34 - 8:36
    « Il faut un bouton pour couper le son. »
  • 8:36 - 8:40
    En fait, il voulait dire qu'on ne veut pas
    de robots aussi turbulents.
  • 8:40 - 8:41
    En tant que fabricants de robots,
  • 8:42 - 8:44
    on a intégré au système
    des obstacles à éviter.
  • 8:44 - 8:47
    Il a reçu un petit laser
    pour détecter les obstacles.
  • 8:47 - 8:50
    Si l'opérateur du robot essaie
    de le faire aller dans une chaise,
  • 8:50 - 8:53
    ça ne marchera pas :
    le robot en fera juste le tour,
  • 8:53 - 8:55
    ce qui est une meilleure idée.
  • 8:55 - 8:58
    Grâce à ce programme, les gens
    heurtaient moins d'obstacles,
  • 8:58 - 9:00
    mais quelques personnes
  • 9:00 - 9:03
    mettaient plus de temps à finir
    la classe d'obstacles,
  • 9:03 - 9:04
    on a voulu savoir pourquoi.
  • 9:05 - 9:08
    Il s'est avéré qu'il y a un élément
    important chez l'humain :
  • 9:08 - 9:10
    le locus de contrôle,
    rattaché à la personnalité.
  • 9:10 - 9:14
    Les gens dotés d'un fort
    locus interne de contrôle
  • 9:14 - 9:17
    ont besoin de maîtriser
    leur propre destin –
  • 9:17 - 9:20
    ils détestent laisser le contrôle
    à un système autonome.
  • 9:20 - 9:22
    Ils se battent contre
    ce système autonome :
  • 9:22 - 9:25
    « Si je veux heurter
    cette chaise, je le ferai. »
  • 9:25 - 9:29
    Ils n'apprécient pas d'avoir
    une aide programmée,
  • 9:29 - 9:31
    c'est une chose importante à savoir
  • 9:31 - 9:35
    alors qu'on construit des voitures
    de plus en plus autonomes, non ?
  • 9:35 - 9:38
    Comment réagiront des gens différents
    face à cette perte de contrôle ?
  • 9:39 - 9:42
    Ce sera différent selon
    les caractéristiques de chacun.
  • 9:42 - 9:45
    On ne peut pas traiter les humains
    comme s'ils étaient semblables.
  • 9:45 - 9:48
    On diffère par notre
    personnalité, notre culture,
  • 9:48 - 9:50
    parfois même, en fonction
    de notre état émotionnel.
  • 9:50 - 9:52
    Pour concevoir des systèmes
  • 9:52 - 9:54
    d'interactions entre humains et robots,
  • 9:54 - 9:57
    on doit prendre en compte
    les caractéristiques humaines,
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    pas que celles de la technologie.
  • 10:00 - 10:04
    Avec le sens du contrôle vient
    le sens des responsabilités.
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    Si vous pilotiez un robot
    utilisant un de ces systèmes,
  • 10:07 - 10:09
    voilà ce à quoi l'interface ressemblerait.
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    C'est un peu comme dans un jeu vidéo :
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    c'est bien, car c'est très
    familier pour les gens.
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    Mais le mauvais côté,
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    c'est que les gens se croient
    dans un jeu vidéo.
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    Des enfants sont venus jouer
    avec le système à Stanford,
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    conduire un robot dans
    nos bureaux à Menlo Park
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    et ils se sont mis à dire, par exemple :
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    « 10 points si tu cognes le type
    là-bas, 20 points pour l'autre ».
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    Ils poursuivaient les gens dans le hall.
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    (Rires)
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    Je leur ai dit : « Ce sont de vrais gens
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    qui vont vraiment saigner et
    avoir mal si vous les cognez. »
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    Ils répondaient : « OK, compris. »
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    Mais cinq minutes plus tard, c'était :
  • 10:40 - 10:44
    « 20 points pour le type là-bas,
    il a l'air d'avoir besoin d'être cogné. »
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    Un peu comme dans La Stratégie Ender.
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    Il y a un monde réel de l'autre côté,
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    je pense que c'est notre responsabilité,
    en créant ces interfaces,
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    d'aider à se souvenir
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    que nos actions ont
    des conséquences réelles,
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    à avoir le sens des responsabilités
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    quand on utilise ces systèmes
    de plus en plus autonomes.
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    Voici de très bons exemples
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    d'expérimentations d'un futur
    robotique possible.
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    Je pense que c'est formidable
    de pouvoir étendre ses possibilités,
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    d'apprendre de
    notre façon de le faire,
  • 11:14 - 11:15
    dans ces machines,
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    tout en étant capable
    d'exprimer son humanité
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    et sa personnalité.
  • 11:19 - 11:20
    Et on a de l'empathie pour autrui
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    quelle que soit sa taille, sa vitesse
  • 11:24 - 11:25
    et parfois même son handicap,
  • 11:25 - 11:26
    c'est génial.
  • 11:27 - 11:29
    On a aussi de l'empathie
    pour les robots eux-mêmes.
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    Voici un de mes robots préférés.
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    C'est le Tweenbot.
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    Ce petit gars a un fanion qui dit :
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    « J'essaie d'aller à ce
    croisement à Manhattan »,
  • 11:37 - 11:40
    il est mignon, il roule,
    et c'est tout.
  • 11:40 - 11:43
    Il ne sait pas comment créer
    une carte, ni voir le monde :
  • 11:43 - 11:44
    il demande de l'aide.
  • 11:44 - 11:46
    Ce qui est bien chez les gens,
  • 11:46 - 11:49
    c'est qu'il a pu compter sur
    la gentillesse d'étrangers.
  • 11:49 - 11:53
    Il a bien traversé le parc jusqu'à
    l'autre côté de Manhattan –
  • 11:53 - 11:54
    ce qui est génial –
  • 11:54 - 11:58
    juste parce que les gens le mettaient
    dans la bonne direction.
  • 11:58 - 11:58
    (Rires)
  • 11:59 - 12:00
    Et c'est génial, non ?
  • 12:00 - 12:03
    On cherche à construire ce monde
    mixte humain et robotique
  • 12:03 - 12:06
    dans lequel on peut coexister
    et travailler, tous ensemble.
  • 12:06 - 12:09
    Pas besoin d'être complètement
    autonome et de tout faire tout seul.
  • 12:09 - 12:11
    On fait les choses ensemble.
  • 12:11 - 12:12
    Et pour y arriver,
  • 12:12 - 12:15
    on a besoin de l'aide
    des artistes et designers,
  • 12:15 - 12:17
    dirigeants politiques, juristes,
  • 12:17 - 12:20
    psychologues, sociologues,
    anthropologues, etc.
  • 12:20 - 12:21
    On a besoin de plus de points de vue
  • 12:21 - 12:24
    si on veut faire ce que
    Stuart Card nous conseille :
  • 12:24 - 12:28
    inventer le futur dans lequel
    on veut vraiment vivre.
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    Je pense qu'on peut
    continuer à expérimenter
  • 12:31 - 12:33
    différents futurs robotiques ensemble,
  • 12:33 - 12:38
    et, ce faisant, on finira par en apprendre
    beaucoup plus sur nous-mêmes.
  • 12:39 - 12:40
    Merci.
  • 12:40 - 12:42
    (Applaudissements)
Title:
Ça fait quoi d'être un robot ?
Speaker:
Leila Takayama
Description:

Nous vivons déjà parmi les robots : les outils et les machines comme le lave-vaisselle et le thermostat sont tellement intégrés à nos vies qu'on ne penserait jamais à les appeler comme tels. À quoi un futur avec encore plus de robots ressemblerait-il ? La spécialiste en sciences sociales, Leila Takayama, raconte quels sont les défis propres à la conception d'interactions entre humains et robots et comment expérimenter les futurs robotiques nous conduit, en fait, à une meilleure compréhension de nous-mêmes.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
12:55

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