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Quelle est votre tarte à la rhubarbe ? Comment les traumatismes affectent les choix | Jacy Imilkowski | TEDxFondduLac

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    Vous vous souvenez Halloween enfant
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    quand vous pouviez vous déguiser,
    jouer à faire semblant
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    mais dans la vraie vie ?
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    Quel était votre costume préféré ?
  • 0:17 - 0:19
    Chaton ou super-héros
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    ou ce que je portais sur cette photo ?
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    (Rires)
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    Cette année-là,
    c'était Princesse Blondine, je crois.
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    Halloween, c'était tellement génial.
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    C'était si amusant, drôle et excitant,
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    mais pas toujours.
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    Dans ma famille, on ne savait jamais
    ce qui pouvait arriver
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    quand mon père était là.
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    Un instant, vous revenez tout excité
    de votre chasse aux bonbons
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    et l'instant d'après,
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    votre panier de bonbons
    vole à travers la pièce
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    parmi les cris et les pleurs,
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    les sentiments meurtris
    et même les corps contusionnés.
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    Bon, c'est vite devenu assez sérieux,
    n'est-ce pas ?
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    Pour être franche,
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    la conversation ne tournera pas autour
    des violences domestiques, de mon père
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    ou des bonbons d'Halloween renversés.
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    Elle concerne les traumatismes
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    et leurs manières d'affecter nos capacités
    à voir et faire des choix intentionnels.
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    Avant qu'on se lance,
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    je vais vous donner
    un peu plus de contexte.
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    Ma famille était dysfonctionnelle,
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    s'il y avait eu des Olympiades,
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    on aurait ramené l'or à la maison
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    pour les épreuves types maladie mentale,
    stratégie d'adaptation
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    et commentaire passif-agressif
    dévastateur.
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    (Rires)
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    C'était toujours bizarre
    d'aller chez des amis
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    où personne ne criait ou ne se détestait,
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    je me disais :
    « Qu'est-ce qui cloche chez eux ? »
  • 1:45 - 1:46
    (Rires)
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    Et même si ça va aujourd'hui,
    je ne savais pas à l'époque
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    qu'il y avait quelque chose
    d'anormal dans ma famille.
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    Je ne savais pas
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    que je grandissais
    dans la violence familiale.
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    Je ne savais pas
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    que je grandissais avec des traumatismes.
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    Bien sûr, on n'a pas tous
    les mêmes antécédents,
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    mais il est très possible
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    que vous ou une personne de votre cercle
    ait subi un traumatisme.
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    Certains pensent que seuls les soldats
    ou les rescapés ont des traumas,
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    mais être harcelé, grandir pauvre
    ou perdre un proche
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    ne sont que quelques-unes
    des sources de trauma
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    qui nous entourent tous les jours.
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    Et les traumas changent nos cerveaux,
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    surtout ceux des enfants
    encore en plein développement.
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    Les parties du cerveau dédiées au stress
    et au danger se sur-développent,
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    tandis que d'autres parties
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    liées au contrôle des émotions
    et des décisions se sous-développent.
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    L'un des plus grands impacts
    du traumatisme que j'ai subi,
  • 2:45 - 2:50
    ça a été l'incapacité à voir
    et faire des choix intentionnels.
  • 2:51 - 2:55
    Dans choix intentionnels,
    le mot-clé « intentionnel »
  • 2:55 - 2:58
    exige que vous ayez conscience
    de votre situation,
  • 2:58 - 3:00
    que vous considériez vos options,
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    et qu'ensuite vous fassiez un choix
    basé sur cette réflexion.
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    Les traumatismes nous empêchent de penser
    en activant notre réponse combat-fuite,
  • 3:11 - 3:13
    notre cerveau est noyé
    de réactions chimiques
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    qui nous poussent à réagir sans réfléchir.
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    Normalement, notre réponse combat-fuite
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    passe de 0 à 10 lorsqu'elle est activée.
  • 3:27 - 3:29
    Imaginez-vous marcher dans la rue,
  • 3:29 - 3:33
    et un alligator fou sort des buissons
    devant vous.
  • 3:33 - 3:36
    Votre réponse combat-fuite s'active
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    et va de 0 à 10 sans que vous y pensiez.
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    Idéalement, vous vous enfuyez,
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    mais les réponses peuvent varier.
  • 3:43 - 3:45
    (Rires)
  • 3:45 - 3:47
    Et quand vous êtes enfin en sécurité,
  • 3:47 - 3:50
    votre mode revient à la normale.
  • 3:50 - 3:53
    Maintenant, après un tel trauma,
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    il se peut que vous ne reveniez pas à 0.
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    Peut-être qu'après cela,
    vous ne redescendez que jusqu’à 8.
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    Et maintenant, vous démarrez à 8,
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    et vous redescendez la rue à nouveau,
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    et soudain un lapin duveteux
    sort d'un buisson devant vous.
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    Votre réponse qui est déjà activée
  • 4:12 - 4:15
    passe de 8 à 11.
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    Elle y reste plus longtemps,
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    et il faut plus de temps
    à ce cerveau traumatisé
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    pour revenir à 8.
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    Donc grâce à mon vieil ami le traumatisme,
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    j'ai passé toute ma jeunesse
    à réagir à mon environnement,
  • 4:29 - 4:30
    à ne pas penser,
  • 4:31 - 4:33
    et donc à ne pas faire
    de choix intentionnels,
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    jusqu'au matin de la tarte à la rhubarbe.
  • 4:39 - 4:40
    Je dois d'abord vous dire
  • 4:40 - 4:45
    que ma mère fait la meilleure
    tarte à la rhubarbe de la planète.
  • 4:45 - 4:48
    Et je suis sûre que votre mère aussi,
  • 4:48 - 4:50
    donc acceptons d'être en désaccord, ok ?
  • 4:51 - 4:52
    J'ai 15 ans.
  • 4:52 - 4:55
    Je vais dans la cuisine
    me faire des tartines,
  • 4:55 - 4:58
    et sur le comptoir, il y a
    une des tartes à la rhubarbe de ma mère.
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    Certains d'entre vous, rebelles,
    voient déjà où je veux en venir.
  • 5:03 - 5:06
    Qui n'a jamais mangé
    de la pizza froide au petit-déjeuner,
  • 5:06 - 5:10
    des restes ou du dessert ?
  • 5:11 - 5:12
    Eh bien, j'avais 15 ans
  • 5:12 - 5:16
    et je n'avais encore jamais expérimenté
    ce mélange des repas.
  • 5:17 - 5:18
    D'abord, le petit-déjeuner.
  • 5:18 - 5:20
    C'était des œufs, des céréales
    ou des tartines.
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    Et pour être clair,
  • 5:22 - 5:27
    je n'avais pas peur de faire une bêtise
    en mangeant de la tarte à la rhubarbe.
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    Ce qui se passait,
  • 5:29 - 5:33
    c'était que les expériences traumatiques
    avaient rendues mon cerveau si réactif
  • 5:33 - 5:39
    que je n'avais jamais
    considéré la possibilité
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    de manger un aliment si peu standard
    pour le petit-déjeuner.
  • 5:44 - 5:46
    Donc je fais mon toast,
  • 5:46 - 5:47
    et je la regarde :
  • 5:47 - 5:52
    «Ah, j'aimerais tellement prendre
    une part pour le petit-déjeuner.»
  • 5:53 - 5:54
    Tartine stupide.
  • 5:54 - 5:56
    (Rires)
  • 5:56 - 5:58
    De la tarte pour le petit-déjeuner ?
  • 6:00 - 6:02
    Tartine stupide ?
  • 6:02 - 6:05
    Tarte pour le petit-déjeuner !
  • 6:05 - 6:08
    Je me suis servi une grosse part
    et j'en ai pris une cuillerée,
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    et je vous le dis, la première bouchée
    avait le goût de victoire.
  • 6:13 - 6:14
    À ce moment-là,
  • 6:14 - 6:19
    j'ai réalisé que j'avais fait un choix.
  • 6:19 - 6:22
    Il y a trois niveaux
    de visibilité dans les choix :
  • 6:22 - 6:24
    les choix à haute visibilité,
  • 6:24 - 6:27
    comme une alarme folle
    qu'on ne peut ignorer ;
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    les choix à faible visibilité,
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    quand vous répondez au téléphone
  • 6:31 - 6:33
    même si vous n'en avez pas envie ;
  • 6:33 - 6:36
    et les choix invisibles.
  • 6:36 - 6:39
    Il existe des choix invisibles
  • 6:39 - 6:43
    que nous n'avons ni l'expérience,
    ni la capacité à voir.
  • 6:43 - 6:44
    Ils sont cachés,
  • 6:44 - 6:48
    dans mon cas,
    par la réactivité de mes traumatismes.
  • 6:49 - 6:55
    Manger la tarte était un choix invisible
    jusqu’à ce matin
  • 6:55 - 6:56
    où j'ai pris le temps,
  • 6:56 - 7:00
    réfléchi à mes options
  • 7:00 - 7:05
    et choisi la tarte à la rhubarbe
    pour le petit-déjeuner.
  • 7:07 - 7:10
    Le choix, c'est l'une des seules choses
    que nous ayons,
  • 7:10 - 7:14
    mais on ne peut pas faire de choix,
    si on ne sait pas qu'il y en a un.
  • 7:15 - 7:17
    Alors, quelle est votre tarte à rhubarbe ?
  • 7:18 - 7:22
    Quel est le choix que vous ne voyiez pas
    jusqu’à ce que vous le voyiez ?
  • 7:25 - 7:28
    Parce que les choix peuvent être cachés,
  • 7:28 - 7:32
    voici trois étapes pour vous aider
    à voir vos choix :
  • 7:32 - 7:34
    Soyez indulgent avec vous-même.
  • 7:34 - 7:36
    Soyez honnête avec vous-même.
  • 7:36 - 7:39
    Et recherchez de nouvelles perspectives.
  • 7:40 - 7:42
    D'abord, soyez indulgent avec vous-même.
  • 7:42 - 7:45
    Quand on est dur avec soi-même,
    on se blesse,
  • 7:45 - 7:47
    autant que si ça venait
    de quelqu'un d'autre.
  • 7:47 - 7:50
    Et cela peut activer,
    notre mécanisme de défense
  • 7:50 - 7:54
    et nous empêcher de penser,
    et de faire des choix intentionnels.
  • 7:55 - 7:56
    La compétence à acquérir ici,
  • 7:56 - 8:00
    c'est de s'arrêter
    et de réaliser qu'on se fait du mal.
  • 8:00 - 8:02
    Observez juste :
  • 8:02 - 8:05
    je me rends compte
    que je suis en train de me faire du mal.
  • 8:06 - 8:08
    Tôt ou tard, ce moment d'observation
  • 8:08 - 8:13
    se transforme en une opportunité
    de faire preuve de compassion :
  • 8:14 - 8:17
    je remarque
    que je suis en train de me faire du mal,
  • 8:18 - 8:20
    et c'est une situation difficile.
  • 8:20 - 8:23
    Et j'ai le droit d'être triste,
    en colère ou bouleversé.
  • 8:25 - 8:28
    Le Dr Richard Davidson
    du Center for Healthy Minds dit :
  • 8:28 - 8:32
    « Nous pouvons changer le cerveau
    en changeant l'esprit. »
  • 8:32 - 8:35
    Ses recherches montrent que
    s'accorder de la compassion
  • 8:35 - 8:40
    peut aider à habituer le cerveau
    à plus de compassion à l'avenir.
  • 8:42 - 8:44
    Quand j'étais dans la trentaine,
  • 8:44 - 8:47
    je suis allée voir un jour
    un de mes thérapeutes préférés
  • 8:47 - 8:50
    et je dois vous dire
    que j'adore l'idée d'en avoir eu tellement
  • 8:50 - 8:51
    que j'en ai un préféré.
  • 8:51 - 8:53
    (Rires)
  • 8:53 - 8:57
    Je vais voir le Dr Fish et lui dis
    que je suis très frustrée et contrariée,
  • 8:57 - 9:01
    et il me dit : « Que vous dites-vous
    quand vous êtes frustrée ?
  • 9:02 - 9:05
    - Eh bien, Dr Fish,
    je me dis de la fermer,
  • 9:05 - 9:07
    de n'embêter personne avec mes problèmes,
  • 9:07 - 9:09
    de grandir, d'arrêter de me plaindre,
    et de pleurer,
  • 9:09 - 9:12
    et de la fermer. »
  • 9:12 - 9:13
    (Rires)
  • 9:13 - 9:15
    Je ne suis pas la seule.
  • 9:15 - 9:17
    Je sais que certains d'entre vous
    me comprennent.
  • 9:17 - 9:20
    Vous n'avez pas besoin
    d'avoir eu une famille violente
  • 9:20 - 9:22
    pour vous blâmer.
  • 9:24 - 9:28
    « JC, vous ne semblez pas très aimable
    avec vous-même. »
  • 9:28 - 9:31
    Et j'ai juste ri,
    jusqu'à ce que je commence à pleurer :
  • 9:31 - 9:37
    « Mon dieu, Dr. Fish. Quoi ?
    Les gens sont gentils avec eux-mêmes ?
  • 9:38 - 9:40
    - Oui, JC, ils le sont.
  • 9:41 - 9:43
    - Oh...
  • 9:44 - 9:45
    Oh...
  • 9:47 - 9:49
    Oh. »
  • 9:50 - 9:52
    Et à ce moment-là,
  • 9:52 - 9:56
    j'ai compris que je pouvais choisir
    comment je me traitais.
  • 9:56 - 10:00
    Je pouvais choisir
    d'être indulgente avec moi-même.
  • 10:00 - 10:02
    Avant ça,
  • 10:02 - 10:05
    être indulgente avec moi-même
    était un choix invisible.
  • 10:05 - 10:09
    C'était ma nouvelle tarte à la rhubarbe.
  • 10:10 - 10:13
    Le choix, une des seules choses qu'on ait,
  • 10:13 - 10:16
    mais on ne peut pas faire de choix
    sans savoir qu'il existe.
  • 10:18 - 10:20
    Quelle est votre tarte à la rhubarbe ?
  • 10:20 - 10:24
    Quel choix vous était invisible
    jusqu'à ce qu'il ne le soit plus ?
  • 10:29 - 10:32
    Deuxième étape pour voir les choix :
    « Être honnête avec soi-même. »
  • 10:33 - 10:35
    Parfois la vérité blesse et on se juge :
  • 10:35 - 10:37
    « Pourquoi tu es si bouleversé ?
  • 10:37 - 10:39
    Tu devrais pouvoir gérer ça. »
  • 10:39 - 10:44
    Et alors on réagit
    en se focalisant sur notre douleur
  • 10:44 - 10:45
    et non sur nos choix.
  • 10:46 - 10:48
    Quand on arrive à être indulgent
    avec soi-même,
  • 10:48 - 10:52
    alors on peut commencer à être honnête
    avec soi-même,
  • 10:53 - 10:55
    honnête à propos de ce qu'on ressent,
  • 10:55 - 10:59
    de ce qu'on veut, de ce qu'on choisit.
  • 11:00 - 11:03
    Patty Hendrickson, experte
    en transformation, dit :
  • 11:03 - 11:07
    « Je vis avec mes choix
    et ils vivent avec moi. »
  • 11:07 - 11:11
    Patty a un outil extraordinaire appelé
    le journal des choix,
  • 11:11 - 11:16
    on le prend le matin et on se demande :
  • 11:16 - 11:20
    « Quels sont les choix
    que je vais avoir à faire aujourd'hui ? »
  • 11:20 - 11:22
    A la fin de la journée,
  • 11:22 - 11:25
    on y revient pour faire le point,
    sans jugement.
  • 11:25 - 11:29
    C'est l'occasion d'être vraiment honnête
    avec soi-même.
  • 11:30 - 11:32
    Quels sont les choix dont on est fier ?
  • 11:32 - 11:35
    Qu'est-ce qu'on aurait fait différemment ?
  • 11:35 - 11:39
    Est-ce qu'on a eu l'impression
    de ne pas avoir de choix,
  • 11:40 - 11:42
    et est-ce que c'était vraiment le cas ?
  • 11:44 - 11:47
    Le choix, c'est l'une des seules choses
    qu'on possède,
  • 11:48 - 11:51
    mais on ne peut pas faire de choix
    si on ne sait pas qu'il existe.
  • 11:53 - 11:55
    Quelle est votre tarte à la rhubarbe ?
  • 11:56 - 12:00
    Quel est le choix
    que vous ne voyiez pas avant de le voir ?
  • 12:05 - 12:09
    La troisième étape, c'est :
    « Trouver des points de vue extérieurs. »
  • 12:10 - 12:14
    Avez-vous déjà eu très envie
    de parler de quelque chose à quelqu'un
  • 12:14 - 12:16
    sans le faire, parce que vous aviez peur,
  • 12:17 - 12:21
    peur du jugement, des répercussions,
  • 12:21 - 12:24
    peur que ça ne change rien ?
  • 12:25 - 12:26
    La peur nuit aux relations,
  • 12:26 - 12:29
    et les réactions nerveuses
    d'un cerveau effrayé
  • 12:29 - 12:31
    nous conduisent à nous isoler.
  • 12:31 - 12:35
    Il est indispensable de se lier
    à d'autres personnes,
  • 12:35 - 12:36
    surtout lorsqu'on a peur,
  • 12:36 - 12:39
    parce qu'on a besoin de perspectives.
  • 12:39 - 12:42
    On ne peut pas voir notre propre vie.
    On en est trop près.
  • 12:42 - 12:43
    Comme un poisson
  • 12:43 - 12:45
    qui ne sait pas qu'il nage dans de l'eau.
  • 12:45 - 12:47
    On a besoin de quelqu'un pour nous dire :
  • 12:47 - 12:49
    « Hé, tu sais que tu nages dans de l'eau
  • 12:49 - 12:51
    et que cette eau est bleue ? »
  • 12:53 - 12:55
    On doit être ouvert
    à ces points de vue extérieurs
  • 12:55 - 12:57
    lorsqu'ils nous sont partagés.
  • 12:58 - 12:59
    Pour finir,
  • 12:59 - 13:01
    je vais vous raconter comment
  • 13:01 - 13:05
    le point de vue d'une personne extérieure
    a changé ma vie.
  • 13:07 - 13:09
    Au début de ma trentaine,
  • 13:09 - 13:12
    j'ai eu une opération,
    pour un disque vertébral rompu.
  • 13:12 - 13:14
    A cause des lésions nerveuses,
  • 13:14 - 13:17
    j'ai dû marcher avec un déambulateur
    pendant les trois mois suivants.
  • 13:17 - 13:19
    Et les années qui ont suivi,
  • 13:19 - 13:21
    avec une attelle au genou et une canne.
  • 13:23 - 13:24
    J'étais au début de ma trentaine,
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    j'avais du mal à me déplacer,
  • 13:26 - 13:28
    je souffrais tous les jours.
  • 13:28 - 13:32
    Alors pour rééduquer ma jambe blessée,
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    j'ai rejoint une formation de gym de luxe.
  • 13:36 - 13:38
    Je suis allée au premier cours, légère,
  • 13:38 - 13:43
    tout excitée, sans savoir qu'il y avait
    trois niveaux de cours :
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    faible, moyen, très intense.
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    Et, dans quel groupe,
    est-ce que je suis allée me perdre ?
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    Le très intense, évidemment.
  • 13:54 - 13:57
    J'arrive à peine à suivre le cours
  • 13:57 - 14:01
    quand on arrive à la partie
    où on marche en crabe.
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    Vous êtes en position de pompes
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    et vous traversez la pièce en travers.
  • 14:07 - 14:09
    Voilà, je le savais,
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    la marche de crabe signerait ma fin.
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    (Rires)
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    On y va chacun son tour,
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    il y a des gens devant et derrière moi.
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    Quand mon tour arrive, je me mets au sol,
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    je commence à traverser la pièce.
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    Et immédiatement, je me mets à transpirer,
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    je suis essoufflée,
  • 14:27 - 14:29
    je traîne ma jambe derrière moi,
  • 14:29 - 14:31
    « Continuez sans moi. »
  • 14:31 - 14:33
    (Rires)
  • 14:33 - 14:36
    Je m'arrête pour reprendre mon souffle,
    regarde à ma droite,
  • 14:36 - 14:38
    et qui je vois
  • 14:38 - 14:41
    M. Super Musclé.
  • 14:41 - 14:44
    M. Super Musclé est gai comme un pinson.
  • 14:44 - 14:47
    Il s'affaire
    sans perdre une goutte de sueur.
  • 14:48 - 14:51
    En le voyant, je pense :
  • 14:52 - 14:55
    « Qu'est-ce que tu fais ici ?
  • 14:56 - 14:58
    T'es tellement stupide.
    T'as rien à faire ici.
  • 14:58 - 15:01
    Tu gênes tout le monde. »
  • 15:01 - 15:04
    En boucle...
  • 15:05 - 15:10
    Les yeux pleins de larmes
    d'humiliation et de frustration,
  • 15:11 - 15:13
    je m'apprête à pleurer,
  • 15:13 - 15:15
    et M. Super Musclé regarde vers moi,
  • 15:16 - 15:18
    il sait exactement ce qu'il se passe.
  • 15:19 - 15:22
    Et il murmure juste assez fort :
  • 15:22 - 15:25
    « Hé, tu fais du bon boulot.
    Tu vas y arriver.
  • 15:25 - 15:27
    Prends ton temps.
  • 15:27 - 15:28
    Ne t'en fais pas pour moi.
  • 15:28 - 15:30
    Un peu d'exercice me serait utile.
  • 15:30 - 15:32
    Tu me fais une faveur. »
  • 15:33 - 15:36
    (Rires)
  • 15:38 - 15:40
    Et à ce moment-là, j'ai compris.
  • 15:41 - 15:46
    J'ai compris que je pouvais
    faire le choix d'accepter sa compassion.
  • 15:47 - 15:51
    Sa gentillesse m'a rappelé
    que j'avais le choix.
  • 15:52 - 15:57
    Je n'étais pas obligée
    de subir mon horrible discours.
  • 15:57 - 16:02
    Alors j'ai choisi d'être bienveillante
    et de croire en moi-même,
  • 16:02 - 16:04
    comme M. Super Musclé l'avait fait.
  • 16:05 - 16:09
    J'ai traversé la salle en crabe
  • 16:09 - 16:12
    et je me suis effondrée au sol
    percluse de crampes.
  • 16:13 - 16:17
    Et le monde est devenu différent
    de manière inexplicable.
  • 16:20 - 16:23
    Je m'étais ouverte
    à une autre perspective,
  • 16:23 - 16:28
    et cet incroyable inconnu,
    dont je ne connais même pas le nom,
  • 16:29 - 16:32
    a réussi à trouvé
    une part de la tarte à la rhubarbe
  • 16:32 - 16:34
    à partager avec moi.
  • 16:35 - 16:39
    Le choix, une des seules choses qu'on a,
  • 16:39 - 16:42
    mais on ne peut faire de choix
    si on ne sait pas qu'ils existent.
  • 16:44 - 16:46
    Quelle est votre tarte à la rhubarbe ?
  • 16:47 - 16:50
    Quels sont les choix
    que vous allez voir à présent ?
  • 16:51 - 16:53
    Et que va-t-il vous arriver ?
  • 16:53 - 16:55
    Merci.
  • 16:55 - 16:58
    (Applaudissements)
Title:
Quelle est votre tarte à la rhubarbe ? Comment les traumatismes affectent les choix | Jacy Imilkowski | TEDxFondduLac
Description:

Tarte a la rhubarbe ou tartine grillée ? Durant son intéressante conférence, Jacy Imilkowski nous montre qu'on ne peut pas faire de choix si on ne sait pas qu'ils existent.

Jacy Imilkowski, PMP, CPCC, ACC, CLL est une militante pour la santé mentale, une experte de la communication et une championne pour trouver des choix. Elle combine intelligence émotionnelle, anecdotes, et sciences cognitives pour aider les individus à trouver des choix qu'ils ne pensaient pas exister dans leurs manières de communiquer, leurs relations et leur vie.

Avide d'apprendre, Jacy a passé les 20 dernières années à s'essayer à différentes carrières afin de trouver ce qu'elle voudrait faire plus grande. Elle a été gérante d'un magasin et d'un restaurant, représentante d'un service client, masseuse, formatrice professionnelle, chef de projet, et coach. Jacy vit actuellement son rêve en tant que conférencière professionnelle. Elle est aussi co-doyenne de la National Speakers Association du Wisconsin pour la branche Speakers Academy et agit comme foyer d'accueil pour l'association Greyhound Pets of America du Wisconsin. Elle adore son chien et elle aime probablement le vôtre aussi.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:04

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