-
Ok on a perdu…
Mais pourquoi vous déprimez autant?
-
Sakouhi qui lui met la raclée de sa vie…
-
En même temps Sakouhi a tué son entrainement.
Il vit à la salle. Pas d'alcool, pas de clope. Il dort à 20h.
-
Brahim a raison. Tu t'es pas donné à ce match.
T'as trop confiance en toi, tu dors trop tard et tu ne t'entraines pas assez.
-
500 dinars partis en fumée.
-
1000.
-
Pourquoi 1000?
-
Mohamed n'avait pas assez, j'ai parié 500 sur lui pour qu'il puisse combattre.
-
Mohamed? T'as parié 500 sur ce mec?
-
Quoi? Tu aurais pu te battre à sa place toi?
-
Mais Badr pourquoi tu ne deviens pas entraineur Tunisie ou quelque chose du genre?
-
Il a participé deux fois aux championnats. Il a gagné deux coupes qui décorent sa chambre.
-
La fédération lui a donné deux primes une de 300 et une de 500.On se tue toute une année pour 500 dinars. Ca lui permet pas de se nourrir.
-
T'es sérieux?
-
T'as vu les enfants à la salle de l'équipe nationale?
Ils leur donnent 5d par semaine en guise de frais de déplacement.
-
Pour ça que Badr s'entraîne avec le bras gauche.
-
Ecoute, on peut peut être tiré quelque chose de ta défaite.
Maintenant que tu as perdu, les gens vont penser que t'es mauvais.
-
On organise un nouveau tournois et on fait des paris à 1000d. Et au plus vite!
-
Au plus vite?
-
Tu me prêtes ta tête pour que je descendes avec sur le ring?
-
Oui au plus vite tu me dis quand et je te dirai quoi faire.
-
C'est maintenant que tu rentres toi?
T'as perdu la tête ?
-
Je t'ai appelé pour te dire que j'allais tarder.
-
C'est très bien.
Et la prochaine fois tu me diras que tu découcheras.
-
Bon je suis rentrée.
-
Et tu étais où?
-
Je dînais avec des amis?
-
Quel est ce restaurant encore ouvert à cette heure-ci?
Et qui sont ces amis?
-
Mes amis de fac.
-
Oui et qui sont-ils?
-
Tu ne les connais pas.
-
Donc ta grande soeur est au lit et dort.
Et toi tu traînes dehors comme un bonhomme?
-
Heureusement que ton père n'est pas encore rentré.
Ou ça aurait été ta fête.
-
Et lui aussi tu vas lui faire une scène comme ça à son retour?
-
Inès, je ne plaisante pas.
-
Mais tu n'as plus confiance en moi?
-
Ces derniers temps, non. T'es allers et venus n'ont cessés. Avant je savais où tu allais.
Là tout n'est pas net.
-
Maman, à t'entendre, à mon âge tu n'es pas sorti et tu n'as pas profité.
T'as oublié ton époque avec Papa à la baraka?
-
Oui j'y allais avec ton père. Et notre façon de nous amuser était saine.
-
On n'avait pas les vices d'aujourd'hui. Pilule, cannabis et autres consommations…
-
Maman ne t'inquiètes, on ne fait pas ce genre de choses.
-
On est juste allé manger. Les filles ont insisté pour qu'on reste encore un peu. Donc je laisse toutes mes copines et je m'en vais?
-
Ma fille chérie, c'est parce que j'ai peur pour toi.
-
Maman, il n'y a rien à craindre.
-
Si tu veux sortir, sort avec ta soeur.
Au moins je serai rassurée pour toi.
-
Donc pour que tu sois rassurée, je dois tenir la chandelle à Lilia et Zyed?
-
Ok pour cette fois, la prochaine fois tu ne dépasseras pas 22h.
-
Ok, sois en rassurée.
-
Reviens par la toi!
-
Retourne toi!
-
Je t'ai dit retourne toi!
-
C'est quoi cet état?
Quand est ce que tu nous épargnes ta boxe?
-
Je fais du sport maman.
-
Quel sport?!
Se faire défoncer la gueule, t'appelles ça du sport?
Tu me reviens la tête défoncée à chaque fois!
-
Et toi, tu le laisses faire?
-
Maman, je lui ai dit de ne pas y aller.
Il y est allé en cachette.
-
Et tu joues pour de la genre hein?
-
Mais qu'est-ce qui t'arrives?
-
Tu me crois crédule?
Pour un jeu de cartes, ça s'entretue alors ce que toi tu fais…
-
Je pensais t'avoir élevé pour être tranquille.
Et vous en grandissant vos problèmes ne font que grandir.
Aucun de vous n'est ressorti réussi!
-
De toute façon la roue tourne…
Et la mienne ne fait que tourner!
-
Pourquoi maman? Toi tu n'as rien fait de mal.
-
Qu'est-ce que ça peut te foutre ce que j'ai fait ou n'ai pas fait?!
-
Maman tout ça pour un tournoi de boxe?
-
A cause d'un tournoi de mon malheur et de ma malchance!
-
Poto, je savais qu'elle allait nous faire une scène en voyant ta tête mais je ne m'attendais pas à tant.
-
Elle a quoi?
-
J'en sais rien moi.
-
Papa, l'avocat m'a appelé et m'a dit que tu lui as apporté la lettre de pardon.
-
Oui c'est vrai.
-
Et toi qui te l'as dit?
-
J'ai entendu.
-
Comment t'as fait pour qu'il te donne cette lettre?
-
Je suis allé chez lui et j'ai demandé pardon.
Et je lui ai donné 10.000d.
-
Tu lui as demandé pardon et tu lui as donné 10.000?
-
Et c'est quoi 10.000?
C'est rien face à une affaire qui aurait pu te mettre en prison
-
Et en quoi ça te regardes?
Ce n'est pas à cause de l'argent.
-
Comment mon père peut-il se rabaisser à demander pardon à un clochard pareil?
-
Tu aurais du me laisser faire.
Avec mes propres connexions je l'aurais trainé à mes pieds.
Il se serait lui excusé auprès de moi.
-
T'as trouvé rien d'autres à faire?
-
Ecoute moi jeune homme, ce n'est pas parce que t'as 4 francs dans ta poche, que tu vas élever la voix sur moi!
-
Et ce n'est pas à toi de dire ce que peux ou ne peux pas faire. Je crois que tu n'as pas encore mûri.
-
Je suis désolée, je n'entendais pas mal. Mais il y a des affaires que j'aimerais régler seul.
-
Et? Tu souhaiterais que je te regarde tout gâcher?
-
Je ne gâche rien. Si j'avais été en tord, je serais allé m'excuser.
-
Ce n'est pas mon problème, que tu sois en tord ou pas.
Mon problème c'est que tu aurais pu aller en prison.
-
Tu comprends espèce de stupide?
-
Je suis stupide et je ne comprends rien? Heureusement que j'ai Papa pour me guider.
-
Et tu as Lilia aussi.
Une fille de bonne famille qui a peur pour toi.
-
Elle te l'a dit?
-
Pourquoi, elle ne devait pas?
-
Non elle a bien fait. Bravo à vous deux.
-
Là pour la première fois, on a 10.000. Un billet qui frotte un autre.
-
9.
9 du fait de Mike Tyson.
-
Et allez!
-
Et puis quoi encore? Le petit qui corrompt le grand.
-
Ce n'est pas grave, je vais corrompre l'autre grand.
-
Il a oublié l'autre: le loyer du studio, le lait, les couches du bébé…
Il a oublié la dame qui le regarde.
-
Tout ça est gratuit après tout. Ce n'est pas de l'argent.
-
Heureusement que Moufida ne se doute de rien.
-
Moufida n'est pas un peu à cran dernièrement?
-
C'est de ta faute.
-
Tout ça parce qu'on m'a cassé la gueule? Je ne pense pas.
Baïrem, tu lui as parlé toi?
-
Et toi?
-
Moi non plus, un mot par ci, un mot par là.
-
Moi je pense qu'elle devrait changer d'air. Elle qui ne fait que trimer au restaurant.
-
Séance de hammam le dimanche.
Et au mieux, mariage ou fiançailles dans le quartier.
-
Et si on lui offrait quelque chose?
-
Comme quoi?
-
Je ne sais pas, on a de la thunes maintenant.
-
Si on lui offrait un pèlerinage (omra)?
-
Un pèlerinage avec de l'argent illicite?
-
Ce n'est pas illicite, on aurait pu les avoir à l'issue d'un procès.
-
Oui bon ok et elle irait seule?
-
Toi ou ton frère allez avec elle.
-
Et pourquoi pas toi?
-
Moi? En pèlerinage?
-
Pourquoi moi je suis imam de mosquée peut-être?
-
Oui mais moi j'ai un enfant et je n'ai personne à qui le confier.
-
Il faudrait rajouter combien pour qu'on puisse ouvrir notre salle de sport?
-
Pas grand chose.
-
On a combien? 9.000?
On rajoute 100.000 et c'est tout!
-
Il nous faut un grand coup quoi.
-
Une banque.
-
On force une banque?
-
Non, on acquiert une licence et on ouvre une banque.
-
Banque des fils de Moufida.
-
Moi je veux avoir une banque et un 1 milliard.
-
Pour en faire quoi?
-
Et envoyé bouler la soeur d'Inès comme une mouche.
-
Le pauvre elle lui est restée au travers de la gorge.
-
Non wallah que non.
-
Et sa morveuse de petite soeur, Inès qui traîne avec nous…
Qu'est-ce qu'elle veut?
-
T'en penses quoi d'elle?
-
Comment ça, j'en pense quoi?
-
Elle te plaît?
-
Je pensais qu'elle te plaisait à toi.
-
Oui mais je pense que toi tu lui plaît.
-
Elle n'est pas mon genre.
-
Mais elle de son regard, toi t'es trop son genre.
-
On la laisse à Barhoum.
-
Elle doit comprendre que je suis son genre et pas toi.
-
Mais toi tu la fréquentes?
-
On se parle au téléphone.
A chaque fois que je lui propose de nous voir, elle me dit préférer sortir avec la bande.
-
Elle est fêtarde?
-
Qu'avec sa soeur.
-
Bah arrange nous une soirée alors.
-
Qu'avec sa soeur et le fiancé de sa soeur.
-
Bah pas de problème.
On sort, toi, moi, elle, sa soeur et le fiancé de sa soeur.
Et l'autre là bas n'a pas à venir.
-
Je te dis que la fille est fiancée.
-
Comment est-ce que tu comprends?
-
Mais son fiancé ne vaut rien.
Si Badr s'en était occupé, il en aurait fait des pièces détachées.
-
Et toi tu vas faire quoi avec elle là?
-
Elle m'appelle et me voit en cachette de sa famille.
-
En cachette de sa famille parce qu'ils sont stricts ou parce qu'on n'est pas à leur hauteur?
-
En cachette parce que j'ai volé la voiture de sa soeur et que ton frère a une sale affaire avec son fiancé.
-
Logique.
-
Il va venir chercher la moto et j'ai pas fini de régler l'huile.
-
Elle n'est pas prête elle?
-
Elle est prête mais je ne l'ai pas testé.
-
Tu veux que je l'essaye moi?
-
Essaye la mais ne t'éloignes pas.
-
Où est la clé?
-
Là bas.
-
Bon elle est où la moto?
-
Le petit est allé la tester.
-
Quoi tu me fais poireauter depuis tout à l'heure.
Il est allé jusqu'en Libye ou quoi? Ca fait deux heures que j'attends!
-
Le fils de Moufida, ce n'est pas dans son habitude.
-
Fils de Moufida ou fils d'une autre, où est la moto?
-
Je vais encore l'appeler.
-
Tu t'es enfui avec la moto? Hein?
-
La moto va bien, calme toi.
-
Frappe moi!
-
Frappe moi donc!
Et va te plaindre à mon frère comme tu le connais.
-
Vas-y frappe moi donc!
-
On règlera ça.
-
Le portier de la boîte m'a gracié.
-
C'est bien. Un problème de résolu.
-
Pourquoi à ton avis?
-
Après avoir fait un scandale à ton père, c'est mon tour?
-
Parce que tu as parlé à Papa?
-
Oui j'ai parlé avec lui et il m'a tout raconté.
-
Si tu veux me réprimander, fais le et si tu veux bouder, fais le.
L'essentiel c'est que tu ne te prends pas un jour de prison.
-
Vous vous êtes donc tous mis d'accord pour me faire passer pour le fautif?
-
Tu es fautif!
Et personne ne veut te rendre fautif.
Et ta folie te causera de grands problèmes.
-
Je ne suis pas fou et je sais ce que je fais.
Mon domaine est plein de requins et je sais m'en sortir.
-
Ce n'est pas une petite affaire comme celle-ci où je vais y laisser des plumes. Si j'en avais envie je l'aurais dégoûté de sa propre existence.
-
Oui et pourquoi?
-
Là ce n'est pas mieux avec moins de problèmes?
-
Non ce n'est pas mieux. Et je préfère régler mes soucis seul.
-
Il ne s'est rien passé. Ton père a tout réglé.
-
Papa j'ai honte de lui dire qu'il n'a pas à s'en mêler et qu'il est complètement dépassé.
-
Je l'ai fait travailler avec moi pour ne pas qu'il s'ennuie.
Et c'est même mieux pour sa santé comme me l'a dit le médecin.
-
Avant il travaillait comme fonctionnaire et il n'en a conservé la mentalité.
Et ça même lorsqu'on gagne de nouveaux marchés.
-
Je lui dis toujours qu'il a raison mais si j'écoute ce qu'il me dit je n'aurais jamais rien entrepris.
-
Au moins une personne que tu estimes.
-
Je veux que toi tu me comprennes au moins quand je te dis que je vais m'en sortir.
-
Oui mais cette histoire est futile, elle ne mérite pas tout ça.
-
Ce qui me rend fou c'est que pour Papa et toi ça ne soit rien alors que pour moi c'est la chose la plus importante. Il s'en est pris à toi…
-
Heureusement pour lui qu'aucun de tes cheveux n'a été touché. Et tu parles d'une histoire futile…
-
Tu vois, tu ne souhaites pas qu'un cheveux à moi ne soit touché. Moi c'est pareil.
-
Il est normal pour moi d'avoir ton approbation avant de faire quelque chose. Je veux que toi aussi tu me demandes mon approbation.
-
Ok patron.
-
Pour une fois que vous êtes réveillé tôt, qui est mort?
-
Bonjour Moufida.
-
Bonjour maman.
-
Tu n'as pas école toi aujourd'hui?
-
Je n'ai pas cours.
-
Quand tu as cours, on te réveille avec beaucoup de difficulté.
Et le jour où tu n'as pas cours, t'es déjà debout.
-
Si on fait la grasse mat', tu n'es pas contente.
Si on se réveille tôt, tu n'es pas contente.
Moufida, quel est ton problème? T'es jamais contente.
-
Je ne suis pas contente parce que je veux que vous travaillez.
Jusqu'à quand vous allez rester comme ça?
-
Je passe le bac et je le passe pour toi.
-
Je te remercie mon fils chéri.
-
On n'a trouvé du travail qu'aurait refusé?
-
Travail avec moi au moins au restaurant, mieux que si je paye un étranger.
-
Je t'aide déjà.
-
Un jour t'es là, dix non.
-
T'es en forme toi!
-
Où est Baïrem? Il a encore dormi dehors?
-
Jouez donc au roi du silence en baissant la tête.
-
On n'est pas à ça près. Qu'il prenne ses affaires et qu'il s'en aille. Puisqu'il est bien où il est. Un jour ici, dix dehors.
-
En quoi ça nous concerne? Dès qu'il rentre vois ça avec lui.
-
Moufida, donne 50d.
-
Pourquoi faire ?
-
Donne, dès que j'ai le versement je te les rends.
-
Qui va te verser de l'argent?
-
Comme tu vas me donner 100 la semaine prochaine, je te rendrai tes 50.
-
Ok, c'est dans le sac.
-
Allez, on y va, il n'y a plus de temps.
J'embarque la voiture.
-
Et moi je fais comment?
-
Tu gères.
-
J'ai deux mots à te dire.
A l'intérieur c'est mieux.
-
Où tu veux en arriver?
-
La dernière fois tu es venu au restaurant. Cette fois, tu te pointes chez moi.
-
Tu veux embrouiller ma vie? Laisse moi tranquille nom de Dieu!
-
J'ai attendu que tes fils sortent pour venir à ta porte. Où est le problème?
-
Qu'est-ce que tu veux?
-
Tu le sais. J'ai quelque chose à discuter avec toi.
Appelle moi.
-
Bonjour Latifa.
-
Bonjour Shérif.
-
Tu me dis qu'il est venu au restaurant, eh bien il te visite même chez toi.
-
J'ai ouvert croyant que c'était toi. C'est lui que j'ai trouvé face à moi.
-
Il dit qu'il veut me parler. Il est venu depuis ce matin et a attendu que les garçons sortent.
-
Oui mais que veut-il?
-
Il m'a donné son numéro. Il m'a dit de l'appeler.
-
Il veut son fils.
-
De quel fils parles-tu?
-
Ecoute moi, Tu dois réfléchir à ce que tu vas faire. Il ne va pas te laisser tranquille, je te le dis.
-
Pourquoi? Il ne s'est pas marié? Il n'a pas d'enfants? Qu'est-ce qu'il me veut?
-
On le sait.
-
Latifa, tu sais si mes fils l'apprennent, ce qu'il peut arriver?
Tu le sais?
-
Doucement, doucement, calme toi.
Ecoute ce qu'il a te dire et si effectivement il veut son fils, tu luis dis que tu avais menti à l'époque de peur qu'il te quitte.
-
Et il va me croire?
-
Et même s'il ne te croit pas. Qu'est-ce qu'il peut faire?
-
Le morveux, passe derrière.
-
Je t'en supplie, laisse nous passer à Sokra.
-
Pourquoi?
-
On va emmener quelqu'un avec nous.
-
Qui?
-
Un pote à moi qui a dit qu'il viendrait avec nous.
-
Quel pote?
-
Tu ne le connais pas.
-
Tu as un pote que je ne connais pas?
-
Oui moi aussi j'ai ma vie. Vous devez tous savoir?
-
Ecoute le un peu, il dit qu'il a une vie aussi!
-
Depuis quand on emmène un étranger à notre endroit?
-
Où est le souci?
-
C'est notre endroit. Là où nous emmenait Papa qu'on était petits.
-
Et alors? Même si on y allait depuis petits, tu veux en faire quoi? Un mausolée? Laisse le petit amener son pote.
-
Allez stp!
-
Salut ça va?
-
Ca va.
-
C'est lui ton pote?
-
Oui c'est lui mon pote.
-
Tu vas bien dans ta tête?
-
Il y a un problème?
-
Allez vas-y démarre!
-
Mais c'est une fille!
-
Je sais où on va et j'ai apporté tout ce qu'il faut.
-
Allez vas y elle dit avoir apporté tout ce qu'il faut.
-
Il est super cet endroit.
-
T'aurais dû amener ta soeur avec nous.
-
Encore ma soeur?
-
Lâche l'affaire!
La dernière fois qu'on a parlé de sa soeur on est rentré en taxi. On ne va pas trouver de taxi ici. Evitons les problèmes.
-
Il est où Badr?
-
Mais qu'est-ce que tu fous?
-
Quel plongeon !
-
C'est moi qui lui ai appris et je regrette.
-
Excuse moi mais quand est-ce que t'as plongé toi?
-
Tais-toi! T'étais petit tu ne t'en souviens pas.
-
Mais comment vous avez connu cet endroit?
-
Mon père, paix à son âme, nous amenait ici.
Il nous disait toujours, cet endroit…
-
…Vous ne le montrez à personne
-
Le patron.
-
Ca fait combien de temps qu'il est décédé?
-
13 ans.
-
Je ne l'ai pas bien connu.
-
T'as été épargné.
-
Arrête tes conneries ou je rentre?
-
Fréro, Papa c'était le meilleur.
-
Ca te va comme ça Monsieur Badr?
-
Parfait.
-
Votre mère ne s'est pas remarié depuis sa mort?
-
Ma mère est une femme respectable, arrête!
-
C'est honteux pour une femme de se remarier après le décès de son époux?
-
Ecoute moi, vous et nous ne réfléchissons pas pareils.
-
Ecoute, écoute, mes frères sont des ignards.
Ils ne savent pas qu'une femme a le droit de se remarier après la mort de son époux.
-
Toutes les femmes sauf Moufida bien sûr!
-
Alors Barhoum, tu sors avec elle?
-
Non, on est juste amis.
-
Arrête un peu, tu veux sortir avec elle?
Je te parle.
-
Laisse moi.
-
Comment t'as fait pour la gérer?
-
L'autre soir en rentrant en taxi on a échangé nos numéros. Après elle est venue voir le match de boxe.
-
C'est tout?
-
C'est tout.
-
Mais mon gars, simples amis? Il faut que tu te bouges un peu.
-
Qu'est ce que tu veux que je fasse? Je la comprends pas, elle m'embrouille.
-
Essaye déjà de comprendre qu'elle est là pour toi et pas pour ton frère.
-
Je ne sais pas.
-
Je ne veux pas te décevoir mais je l'observe. Elle est à fond sur ton frère.
-
Mais lui s'en fiche.
-
C'est ça que je ne comprends pas. A sa place, je ne la raterai pas.
-
Et toi tu rates quelque chose?
-
Petit con.
-
Je suis creuvé.
-
Moi aussi.
-
Où est Badr?
-
Il est en haut.
-
Il t'as plu l'endroit?
-
Elle tue! Je ne savais pas qu'il y avait de supers endroits comme ça en Tunisie. En plus, je ne vous croyais pas du genre amoureux de la nature.
-
Pourquoi t'as tardé?
-
Je suis restée un peu avec mes amis devant la fac.
-
Mais tes cheveux sont mouillés?!
-
Une des filles m'a fait une blague et m'a renversé de l'eau dessus.
Je vais aller me les sécher.
-
Viens par là toi.
-
Qu'est-ce qu'il y a?
-
"J'étais avec mes copines devant la fac". Ta mère peut te croire mais pas moi. Où est-ce que tu trainais?
-
J'étais à la montagne.
-
Je te parle sérieusement.
Les filles m'ont dit que tu n'as pas été en cours aujourd'hui.
-
Et toi pourquoi tu joues les gendarmes?
-
Et toi depuis quand tu me caches des choses?
-
Je n'ai rien à cacher.
-
Bon, je le connais?
-
Oui.
-
C'est un garçon de la fac alors?
-
Non.
-
D'où tu le connais alors?
-
Pour l'instant il n'y a rien de sûr.
Dès que ça se confirme, je te raconterai.
-
Bah amène le à notre prochaine sortie avec Zyed histoire qu'on le rencontre.
-
Pourquoi pas? Enfin, s'il y a quelque chose.
-
Pourquoi "s'il y a quelque chose"? Qui peut te dire non à toi?
-
Pourtant celui là m'ignore.
-
Il a quelqu'un?
-
Je ne sais pas.
-
Vous avez passé tout ce temps à parler de quoi alors?
-
Quand t'y repenses, il ne parle pas trop.
-
Il est timide?
-
Non, fou.
-
Beau gosse?
-
Spécial.
-
Comment ça "spécial"?
-
Arrête, dès que je serai fixée je te dirai.
-
Apparemment c'est une grosse histoire.
-
A ce point?
-
Je crois qu'Inès craque pour un garçon.
-
Oui? Pour changer.
D'habitude elle envoie bouler tous les garçons!
-
Pourquoi ?
-
Parce que ton pote que tu lui as amené ne lui as pas plu?
-
Beau gosse, belle voiture, père puissant. Qu'est-ce qu'elle veut de plus ta soeur?
-
Elle veut le feeling.
-
Quoi? C'est quoi le feeling?
-
Un courant qui passe ou ne passe pas.
-
Tu sais Zyed, parfois, t'as des couples qui ont l'air beaux ensemble mais qui en réalité ne s'entendent pas. Et parfois, t'en as tu te demandes ce qu'ils font ensemble et ils s'entendent parfaitement.
-
Oui c'est vrai, parfois tu vois des couples et tu restes surpris.
Mais quand même, Inès cache bien son jeu.
-
Inès? C'est une petite fille insouciante.
En plus elle me dit tout.
-
Et c'est quoi son style à ce garçon pour qui elle craque?
-
Je ne sais pas.
-
Tu m'as pas dit qu'elle te disait tout ?
-
Oui elle m'a dit qu'elle me dirait tout quand elle l'aura réussi à le faire tomber.
-
Maintenant ce sont les filles qui font tomber les garçons
-
Le monde à l'envers.
Je t'ai pas dit que ta soeur cachait bien son jeu?
-
Et toi, qu'est-ce que ça peut te faire qu'elle cache bien son jeu?
-
C'est très important. On parle peut-être de mon futur beau-frère.
-
Ton beau-frère?
-
Arrête de parler de beau-frère. Inès est encore un bébé.
-
Bébé? Un vrai bébé oui. Comme toi, un bébé. Mon bébé.
-
Me voilà.
-
Bienvenue.
-
Entre.
-
Non. Dis moi ce que tu veux j'ai des choses à faire.
-
Je veux mon fils.
-
Je ne te comprends pas. Qui est ton fils?
-
Je ne te connaissais pas menteuse.
-
Tu ne m'as connue que menteuse.
7 ans que je mens à mon mari. Pourquoi tu me rappelles les pires années de ma vie?
-
Je t'en supplie. Les années que tu as passé avec moi etaient les pires de ta vie?
-
Tu as un doute?
-
Ecoute, le jour où je suis parti tu m'as dit que l'un de tes fils était le mien mais moi je ne t'ai pas laissé de me dire lequel.
-
A ce moment-là, j'étais confuse. J'aurais pu te dire n'importe quoi pour que tu ne partes pas. Je pensais que tu avais compris que j'avais menti. Et c'est pour ça que tu es parti.
-
Parce que le Shérif que je connaissais moi n'avait pas un coeur de pierre pour qu'il lâche sa femme et son fils comme ça.
-
Qu'est-ce que j'aurais pu faire à ce moment-là?
-
Non tu avais raison. Tu n'aurais pu rien faire.
Et tu as bien fait de partir. Mais là pourquoi es-tu revenu?
Qu'est-ce que tu veux?
-
Je sais que je t'ai blessé.
-
Non tu ne m'as pas blessé Monsieur Shérif. Au contraire, tu m'as réveillé sur moi-même. Tu as été une erreur dans ma vie. Une vieille erreur qui s'en est allée.
-
Et ce que tu fais est vain. Je pense qu'on est trop vieux pour ça. Et toi, tu t'en es bien sorti. Trouves en une autre avant de me gâcher ma vie.
-
Ecoute Moufida, tu peux dire ce que tu veux. Je sais que l'un des garçons est mon fils et je veux savoir lequel.
-
Bonjour Zeynouba.
-
Bonjour.
-
Ta mère est là?
-
Elle est sortie.
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Salut.
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Où est-elle allée?
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Je ne sais pas. Elle est sortie.
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Ma mère est là, dans sa chambre.
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Depuis quand tu as appris à mentir Zeyneb?
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Latifa?
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Moufida, ma soeur chérie.
Reviens plus tard je ne suis pas dans mon assiette.
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Tu vas bien toi ? Retourne toi!
Parle moi ma soeur chérie.
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Qu'est-ce que c'est que ça?
Il n'a pas dit qu'il ne te toucherais plus?
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Décidémment ce n'est pas un homme.
Je ne comprends pas pourquoi tu restes encore avec lui.
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Comme tu as pu rester avec Mansour.
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Mansour était alcoolique. Mais il n'a jamais porté la main sur moi. Et il m'aimait mes enfants et moi.
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C'était de ma faute aussi. Je n'aurais pas dû le contrarier alors qu'il était à bout de nerfs.
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Et quand il est rentré, il a trouvé les filles en train de se chamailler et d'hurler partout. J'en ai rajouté une couche avec mes problèmes ménagers.
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Porte plainte contre lui Latifa!
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Porter plainte contre lui? Qui ai-je autre que lui?
S'il s'en va et me laisse, je fais comment avec les deux petites?
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Ce n'est pas une vie, tous les jours à te prendre des coups.
Et les choses ne font que s'empirer.
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Je crois qu'il est revenu. S'il te plaît pars maintenant, je te rappellerai.
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Je ne vole pas, je ne dérobe pas.
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Combien de fois t'ai-je dit de ne pas venir chez moi?
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Et moi je t'ai prévenu de ne plus mettre la main sur ma soeur.
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C'est ma femme, je l'éduque.
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Ta femme n'est pas une chienne pour la frapper. Et même les chiens ne se font plus taper dessus.
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Pourquoi moi je ne me mêle jamais de tes affaires?
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Ce nos affaires à mon épouse et moi.
N'est-ce pas Latifa?
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Mounir a raison. Ce sont nos problèmes à nous. Tu n'as pas à t'en mêler.
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Je vais emmener ma soeur et ses filles à la maison. Quant à toi, quand tu auras repris tes esprits et tu te seras calmé, on verra ce que l'on fera.
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Quelle drôle de ménage vous allez faire!
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Une femme veuve et une divorcée.
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Moi au moins je prends soin de famille. Ils ne manquent de rien grâce à moi.
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Je n'ai pas de vices. Je n'ai jamais mis une goûte d'alcool dans la bouche. Je n'ai pas d'allers et venus. Je suis propre.
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Si tu parles de Mansour, il était 1000 fois plus respectable que toi.
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Respecte-toi.
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Sinon qu'est-ce que tu feras?
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Je ne ferai rien. Mais respecte-toi un peu.
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Moufida ma soeur chérie, rentre s'il te plaît.
Je t'appellerai, rentre chez toi.
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Au revoir.
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N'aies pas peur.
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C'est comme elle veut?
C'est mon fils. Elle n'a pas le droit de m'en priver.
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Très bien je te suis.Mais toi-même tu ne sais pas lequel des 3 est le tien. Et elle ne veut pas te le dire. Encore faut-il que l'un des 3 le soit bien.
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Il y a des lois dans ce pays.
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De quelles lois parles-tu Shérif?
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Des lois de reconnaissance de prternité.
Test ADN à faire valider devant un tribunal.
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Quel tribunal? Et quel tribunal va te le valider?
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En plus, il n'est pas convenable de se présenter devant 3 jeunes hommes et de le dire, je crois que l'un de vous est mon fils. Venez tous trois faire un test ADN. Est-ce convenable ?
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Et tu sais, si j'avais des doutes comme les tiens, la moitié des garçons de Tunisie seraient mes fils.
-
Mon cerveau va exploser et te voilà à blaguer.
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Je blague mais toi tu délires.
-
J'en deviens malade, je vais mourir. Et je dois mourir sans descendance ?
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Shérif je te comprends mais mets toi à la place de cette femme et à la place des deux autres garçons. Qui te dis que ton fils ne te refusera pas?
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Tu sais, une histoire comme celle-ci peut provoquer des drames.
Imagine un des garçons qui tue sa mère en apprenant la vérité.
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Dramatise donc encore en plus toi!
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Je ne dramatse rien du tout.
Ces histoires j'en entends tous les jours.
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Qu'est-ce que je fais alors?
Je me ligote les mains et je ne fais rien?
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Elle sait que tu es malade?
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Tu aurais dû lui dire!
Peut-être qu'en le sachant, elle t'aiderait.
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Je ne veux personne avoir pitié de moi.
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Ecoute moi, quand tu l'as vu, tu as ressenti quelque chose entre vous?
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Quoi?
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Une femme que tu n'as pas vu depuis autant de temps et avec qui, selon toi, tu as eu un enfant, auand tu l'as vu, tu as ressenti qu'il y avait quelque chose entre vous?
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Mon esprit n'est pas là-bas.
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Mais tu dois amener ton cerveau en cette direction.
Parce que c'est le chemin qui va te permettre de résoudre ton problème. Avec le judiciaire, tu n'iras nul part.
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Ca te plaît comment on doit se voir?
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Depuis longtemps, ton mari dès qu'il me voit il se transforme. Jusqu'à qu'il me le dise clairement et me vire. Qu'il soit maudit, si je veux venir te voir, je viendrai.
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C'est mieux ainsi.
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Si tu crois que je t'ai cru quand tu m'as dit pourquoi il t'avait frappé. Qu'il a des soucis et je ne sais pas quoi…
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Si je le dis aux garçons, ils lui apprendront ce que c'est que frapper. Mais je n'ai pas de temps à perdre avec lui.
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Bon laisse tomber l'histoire de Mounir
Tu as fait quoi avec Shérif?
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Que veux-tu que je fasse? J'ai dit ce que tu m'avais dit de faire. Mais c'est rentré d'une oreille et c'est ressorti de l'autre.
Il ne m'a pas cru.
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Et moi j'ai trop peur. Toi même tu sais. Il est venu au restaurant puis à la maison.
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Bon il s'en est allé et il ne s'est rien passé. Je ne vois pas où est le problème.
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Où est le problème? Qu'est-ce qui me garantit que cela va rester entre lui et moi? Je reste à sa merci?
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Et s'il le raconte à quelqu'un et que ça arrive aux oreilles des garçons? Comment vont-ils me regarder? S'ils me regardent en premier lieu!
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Sa position est moins bonne que la tienne. Il n'a aucun intérêt à dire à son fils qu'il l'a eu avec l'épouse de son meilleur ami.
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Pourquoi devrais-je parler avec lui?
Il en aura marre et s'en ira de lui-même.
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Non comme on dit, un chat enfermé fini par se griffer lui-même. Non parle lui et explique lui au cas où il ferait une gaffe qu'on ne pourrait résoudre.
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Je veux savoir pour qui tu te prends? Tu étais l'ami de mon mari et tu t'es exilé des années. Tu as une bonne situation. Qu'est-ce qui te fais revenir 20 ans plus tard? Pourquoi veux-tu foutre en l'air ma vie?
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Depuis que tu es revenu je suis à bout de nerfs. Où je vais tu apparais tel un fantôme. Qu'est-ce que tu me veux? Ecoute moi, je suis venue te prévenir, eloigne-toi de moi…
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Ou je te ferai regretter le jour où tu m'as connu. Je ne suis plus la Moufida crédule.
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Tu n'as jamais été crédule.
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Je n'ai jamais été crédule? Ca ne t'as pas empêcher de m'utiliser de me jeter comme un vulgaire torchon.
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Tes propos sont faux. Je me suis éloigné pour ne pas gâcher ta vie.
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Bien joué.
Raison pour laquelle depuis ton départ ma vie est merveilleuse!
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Pour moi, c'était la seule solution qui nous rendrait heureux tous les deux. Je me suis trompé, j'en suis désolé.
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Tu as la compréhension lente. Pas 6 mois, 1 an, 10 ans…
20 ans pour t'en apercevoir?
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Mais cette discussion est vaine. Si tu as compris que tu as eu tord. Eloigne-toi de moi et ne refais plus la même erreur.
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Quand j'étais en France, j'ai épouse une française plus âgée…
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Félicitations!
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Elle est décédée depuis un certain temps, on n'a pas eu d'enfants.
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Ah? Ca doit être toi qui ne peut pas en avoir.
Ca arrive tu sais?
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Ah je te reconnais là. Tu es redevenu la Moufida d'avant.
Toutes ces années, tu n'as pas pensé à moi?
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Cher monsieur, que la sagesse vienne de toi. On n'a grandi pour ce genre de choses. Cela ne nous va plus.
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Que cela soit nous aille ou pas, réponds moi!
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Tu es vraiment égoiste et centré sur tes intérêts. Si ta française t'avais fait des enfants, mon prénom tu l'aurais oublié.
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Tu as peut-être raison
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Mais je n'ai pas eu des enfants
Que dois-je faire?
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Tu as de l'argent. Tu peux refaire ta vie et même épouser une jeune de 20 ans. Et tu auras des enfants. Que Dieu te rendes heureux.
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Pourquoi ne cherchons-nous pas une solution à deux? Une solution qui nous satisfasse tous les deux.
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Et on sort ce garçon de ce quartier miteux. Qu'il profite. Où tu préfères qu'il vive une vie de galères comme nous?
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Mon fils n'est pas un nécessiteux.
Et d'abord, j'ai trois fils et non un seul.
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Très bien, je les considère les 3 comme les miens. Et je les élève les 3.
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Tu ne peux pas!
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Pourquoi?
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Tu ne peux pas entrer dans leur vie et la leur bousculer. Pour ne t'occuper à la fin que d'un seul. Et tu ne penses pas à moi?
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Comment vont-ils me regarder après avoir su la vérité? Cher Chérif, nous sommes en Tunisie pas en France.
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On trouvera une solution pour pas qu'ils le sachent. Il n'y aura que toi et moi qui saurons la vérité.
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J'ai une meilleure solution pour toi
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Oui?
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Comme tu les aimes les 3, que tu souhaites les gâter et les élever tous trois. Je te les présente tous. Mais seulement moi saura lequel est ton fils. Qu'en penses-tu?