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La longue route | Denis HOREAU | TEDxAnnecy

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    J'ai voulu appeler ce TED
    aujourd'hui « La longue route »,
  • 0:15 - 0:18
    qui est le titre d'un fameux livre
    pour les marins,
  • 0:18 - 0:19
    que les marins connaissent,
  • 0:19 - 0:22
    qui avait été écrit
    par Bernard Moitessier.
  • 0:22 - 0:24
    Bernard était un homme libre
  • 0:24 - 0:27
    qui aimait l'aventure,
    qui aimait l'engagement.
  • 0:28 - 0:33
    Il aurait dû gagner la première
    course autour du monde, en 1969,
  • 0:33 - 0:35
    mais, après le Cap Horn,
    au lieu de remonter
  • 0:35 - 0:39
    vers les honneurs et la gloire
    qui l'attendaient en Angleterre,
  • 0:39 - 0:43
    il continue vers le Pacifique,
  • 0:43 - 0:47
    et là, il passe une vie
    de méditation assez intense.
  • 0:49 - 0:52
    Ça montre un petit peu
    la qualité de l'homme.
  • 0:52 - 0:57
    Le livre de Bernard a influencé, a créé
    des milliers de vocation de marins.
  • 0:58 - 1:01
    J'en suis l'un, mais,
    il y en a des milliers d'autres.
  • 1:01 - 1:03
    A la fin de sa vie, Bernard a payé -
  • 1:03 - 1:07
    je dis bien « payé »
    alors qu'il n'avait pas d'argent du tout -
  • 1:07 - 1:09
    les maires de France,
  • 1:09 - 1:13
    pour que ceux-ci plantent des arbres
    fruitiers le long des routes de France,
  • 1:13 - 1:16
    parce que Bernard pensait
    que les arbres fruitiers,
  • 1:16 - 1:21
    ça allait améliorer la condition
    de notre environnement.
  • 1:23 - 1:25
    C'est absolument
    extraordinaire, je trouve,
  • 1:25 - 1:28
    et je suis toujours ému
    en repensant à ce grand bonhomme
  • 1:28 - 1:30
    que j'ai eu la chance de côtoyer
    un tout petit peu,
  • 1:30 - 1:33
    un tout petit peu seulement,
    mais un tout petit peu quand même.
  • 1:34 - 1:36
    C'est d'une autre longue route
    dont je vais parler,
  • 1:36 - 1:38
    qui commence sur les bancs de la scolarité
  • 1:38 - 1:43
    et qui va nous amener, aujourd'hui,
    vers le monde du futur.
  • 1:43 - 1:46
    Je ne sais pas si vous vous
    souvenez de votre scolarité ;
  • 1:46 - 1:48
    la mienne a été désastreuse.
  • 1:48 - 1:53
    J'ai passé dix ans en pension
    de 7, non pas à 77,
  • 1:53 - 1:56
    mais de 7 à 17 ans,
  • 1:56 - 1:59
    dans des conditions d'un autre âge,
  • 1:59 - 2:01
    d'un obscurantisme absolument terrible.
  • 2:02 - 2:04
    Et dans ces cas-là, qu'est-ce qu'on fait ?
  • 2:04 - 2:06
    Eh bien, on s'invente
    des mondes parallèles.
  • 2:06 - 2:08
    Donc je m'en suis inventé deux.
  • 2:08 - 2:10
    Le premier, c'était
    de dessiner des bateaux à voile.
  • 2:10 - 2:12
    J'en ai dessiné des milliers.
  • 2:13 - 2:15
    Ils étaient souvent
    au près, contre le vent,
  • 2:15 - 2:18
    mais c'était des bateaux
    qui étaient libres et très beaux.
  • 2:18 - 2:21
    Et pour moi, ça m'emmenait en dehors
    de mes pensions épouvantables.
  • 2:22 - 2:26
    Et j'ai voyagé grâce à ces
    petits bateaux en papier,
  • 2:26 - 2:32
    jours et nuits, pendant les dix ans
    de cette scolarité.
  • 2:33 - 2:36
    J'avais un autre monde parallèle,
    il s'appelait Ray Charles.
  • 2:36 - 2:38
    Vous le connaissez sûrement.
  • 2:38 - 2:42
    Moi, j'étais un petit bonhomme blanc,
    qui était plutôt en bonne santé,
  • 2:42 - 2:46
    et lui, c'était un grand
    bonhomme noir, qui était aveugle.
  • 2:47 - 2:50
    Ray Charles, pour moi,
    ça représentait la liberté,
  • 2:50 - 2:53
    l'engagement, et l'aventure.
  • 2:53 - 2:56
    Il disait - je ne sais pas
    si c'est vrai -, mais il disait que,
  • 2:56 - 3:00
    pendant qu'il était aveugle,
    il conduisait son vélo et sa moto.
  • 3:00 - 3:02
    Il chantait évidemment,
  • 3:02 - 3:07
    et il a juste révolutionné la musique
    populaire américaine et mondiale.
  • 3:07 - 3:10
    A titre d'exemple,
    c'est le premier qui a dit :
  • 3:10 - 3:14
    les artistes sont propriétaires
    des droits de ce qu'ils créent.
  • 3:14 - 3:16
    Jusqu'à présent, c'était le producteur.
  • 3:16 - 3:20
    Et il s'est battu jusqu'à la fin
    de sa vie pour obtenir ça.
  • 3:20 - 3:24
    Il y a des états aux États-Unis
    où il n'avait pas le droit d'aller
  • 3:24 - 3:27
    parce qu'il avait mis
    du sexe dans le gospel,
  • 3:27 - 3:31
    ce qui était un outrage
    absolument épouvantable.
  • 3:31 - 3:34
    Et à la fin de sa vie, on l'a accueilli
    comme un prince dans les États du nord,
  • 3:34 - 3:38
    là où il n'avait pas eu
    le droit d'aller jusqu'à présent.
  • 3:38 - 3:43
    Et c'est probablement ça qui m'a
    donné un intense goût de la liberté.
  • 3:43 - 3:48
    C'est sans doute ces mondes parallèles
    et cette aspiration de liberté
  • 3:48 - 3:51
    qui m'ont conduit juste
    après les bancs de l'école -
  • 3:51 - 3:56
    alors, on est en mai 1968,
    il y a 50 ans,
  • 3:56 - 3:59
    c'est assez terrifiant de penser
    à ça, mais c'est la réalité -
  • 3:59 - 4:02
    à décider de devenir marin-pêcheur.
  • 4:02 - 4:05
    Je ne suis pas issu
    du milieu des marins-pêcheurs,
  • 4:05 - 4:08
    donc je vais faire le pied
    de grue pendant six mois,
  • 4:08 - 4:10
    au Croisic, en Bretagne sud.
  • 4:10 - 4:14
    Et tous les jours, je vais
    sur le quai, et je dis aux gars :
  • 4:14 - 4:16
    « Vous n'avez pas une place pour moi ? »
  • 4:16 - 4:18
    Et tous les jours,
    il n'y a pas de réponse.
  • 4:18 - 4:20
    Je vais dans les bistrots.
  • 4:20 - 4:25
    C'est la plaque tournante, le bistrot,
    de la vie sociale d'un port de pêche,
  • 4:25 - 4:27
    et quand je rentre, on parle breton.
  • 4:27 - 4:30
    Je ne parle pas breton,
    donc je ressors immédiatement.
  • 4:30 - 4:32
    Au bout de six mois,
    il y en a un, gentil,
  • 4:32 - 4:36
    qui m'a embarqué
    et j'y suis resté trois ans.
  • 4:36 - 4:39
    Trois ans extraordinaires
    de liberté absolue,
  • 4:39 - 4:42
    d'un métier viril
    où l'on pêche jour et nuit, etc.,
  • 4:42 - 4:44
    c'était absolument merveilleux.
  • 4:44 - 4:48
    J'avais des cheveux longs jusque là,
    décolorés par le sel, par le soleil.
  • 4:49 - 4:50
    J'avais une barbe.
  • 4:50 - 4:54
    J'avais un ciré rouge,
    des bottes bleues Botalo,
  • 4:54 - 4:57
    pour ceux qui connaissent,
    les meilleures bottes qui existent.
  • 4:57 - 5:00
    C'était la belle vie, sauf que...
  • 5:02 - 5:05
    on pêchait dans le golfe de Gascogne,
    où il y a des bateaux espagnols.
  • 5:05 - 5:08
    Les Espagnols à l'époque, Franco,
  • 5:08 - 5:14
    avait créé une grande flottille
    de bateaux qui marchaient au charbon.
  • 5:15 - 5:20
    Il m'est arrivé souvent de pêcher
    des gros paquets de charbon
  • 5:20 - 5:23
    que les bateaux jetaient par-dessus bord.
  • 5:23 - 5:27
    Donc, les fumées noires
    à l'horizon, le charbon,
  • 5:27 - 5:29
    je trouvais ça moyen.
  • 5:30 - 5:34
    Après, à bord, on jette
    nos poubelles par-dessus bord.
  • 5:34 - 5:36
    Il n'y a pas que nous.
  • 5:36 - 5:40
    Les cargos, tout le monde jette
    ses poubelles par-dessus bord.
  • 5:40 - 5:43
    C'est quand même assez ennuyeux,
    et il y a un autre ennui : la ressource.
  • 5:43 - 5:45
    C'est que nous, on pêche, on pêche,
  • 5:45 - 5:48
    mais, on ne fait absolument pas
    attention à la ressource.
  • 5:48 - 5:50
    Donc, ces trois éléments, plus d'autres,
  • 5:50 - 5:54
    me font penser que je ne suis pas
    vraiment à ma place,
  • 5:54 - 5:59
    que la liberté, c'est formidable, mais
    que ça a un prix : la contradiction.
  • 5:59 - 6:01
    Et cette contradiction
    est difficile pour moi.
  • 6:01 - 6:04
    Donc, je quitte la liberté
    pour l'aventure.
  • 6:04 - 6:06
    Je sais naviguer,
  • 6:06 - 6:09
    donc je n'ai pas trop de mal
    à arriver sur les bateaux de course.
  • 6:09 - 6:13
    Je deviens, assez vite, un coureur
    au large professionnel.
  • 6:13 - 6:15
    Je passe dix ans là,
  • 6:15 - 6:18
    entre Dakar, la Nouvelle-Orléans,
  • 6:18 - 6:22
    New York, Brest, Rouen, etc.
  • 6:22 - 6:25
    J'écume les mers dans tous
    les sens pendant dix ans.
  • 6:26 - 6:28
    C'est vraiment un métier
    d'aventure extraordinaire.
  • 6:30 - 6:32
    On passe à la télé...
  • 6:32 - 6:35
    Tout ça, c'est formidable, mais,
  • 6:35 - 6:37
    il y a quelque chose
    qui, au fond de moi, résonne,
  • 6:37 - 6:40
    une petite musique,
    c'est la musique du sens.
  • 6:40 - 6:43
    Je me dis : « Au fond, à quoi ça
    sert d'aller aussi vite, comme ça,
  • 6:43 - 6:46
    d'un bout de l'Atlantique
    à l'autre, du nord au sud ?
  • 6:46 - 6:49
    Quelle est la signification
    de tout ça ? ».
  • 6:49 - 6:52
    Passer à la télé ? Ça ne me satisfait pas.
  • 6:52 - 6:54
    On passe à la télé,
    mais ça ne me satisfait pas.
  • 6:54 - 6:56
    Et gagner de l'argent ?
    On ne gagne pas un rond.
  • 6:56 - 6:58
    Donc, je me dis :
  • 6:58 - 7:00
    « Je ne suis pas satisfait
    avec cette histoire,
  • 7:00 - 7:06
    donc, je vais abandonner l'aventure,
    qui est vide de sens,
  • 7:06 - 7:08
    et aller dans l'engagement.
  • 7:08 - 7:11
    Alors ça, ça va être super !
    L'engagement, ça me ressemble bien ».
  • 7:11 - 7:16
    Il se trouve que j'avais rencontré,
    un peu avant, un certain Philippe Jeantot,
  • 7:16 - 7:20
    qui me dit : « Veux-tu monter
    la 1e course autour du monde pour moi ? ».
  • 7:20 - 7:21
    Je dis : « Bien sûr ».
  • 7:21 - 7:24
    Donc, je me retrouve à la tête
    d'un petit équipage de sept personnes,
  • 7:24 - 7:26
    un petit commando,
  • 7:26 - 7:28
    pour organiser le premier Vendée Globe.
  • 7:28 - 7:30
    On est en 1989.
  • 7:31 - 7:36
    Et voilà ! On se retrouve à sept
    avec un principe de base : cogestion.
  • 7:36 - 7:38
    On est une start-up avant l'heure,
  • 7:38 - 7:41
    et toutes les décisions
    sont prises à sept, toujours,
  • 7:41 - 7:45
    parce qu'on est beaucoup plus
    intelligent à sept que tout seul.
  • 7:45 - 7:46
    Ça marche plutôt pas mal.
  • 7:46 - 7:50
    Je deviens organisateur de courses.
    J'enchaîne les organisations.
  • 7:50 - 7:53
    J'en ai organisé pas mal,
    des françaises, des internationales,
  • 7:53 - 7:56

    des tours du monde, des ceci, des cela,
  • 7:56 - 8:00
    et je me dis : « Tout ça,
    c'est formidable, mais...
  • 8:00 - 8:04
    en fait, pour moi, le sport,
    l'aventure, tout ça,
  • 8:04 - 8:07
    ça doit avoir une autre signification ».
  • 8:07 - 8:11
    C'est-à-dire que si ça ne sert qu'à faire
    du bateau à voile, ce n'est pas suffisant.
  • 8:11 - 8:15
    Par exemple, il faudrait que ça serve
    soit l'Histoire, soit l'économie,
  • 8:15 - 8:17
    soit un geste humain, ou quelque chose,
  • 8:17 - 8:19
    mais qu'il y ait une signification
    derrière tout ça.
  • 8:19 - 8:23
    Donc, je propose aux marins
    du Vendée Globe, dès 2004,
  • 8:23 - 8:26
    d'équiper chaque bateau
    avec quatre générateurs.
  • 8:26 - 8:29
    Un qui va marcher avec du vent,
    l'autre avec du soleil,
  • 8:29 - 8:33
    le troisième avec de l'eau,
    et le quatrième avec du fossile,
  • 8:33 - 8:36
    car l'électricité sur un bateau,
    c'est le nerf de la guerre -
  • 8:36 - 8:38
    pas d'électricité, pas de course,
    on arrête tout.
  • 8:38 - 8:41
    Je leur propose ça,
    ce qui ferait un labo formidable.
  • 8:41 - 8:44
    On a 20 bateaux, 80 équipements,
    ça va être génial.
  • 8:44 - 8:48
    On va en tirer la substantifique moelle,
    on va progresser et apprendre vite.
  • 8:48 - 8:50
    Les marins me disent :
  • 8:50 - 8:54
    « Ce n'est pas tellement notre truc.
    Nous, on brûle du gasoil et tout va bien »
  • 8:54 - 8:55
    Bon, très bien.
  • 8:55 - 8:58
    Donc, je suis assez peiné
    de cette situation.
  • 8:58 - 9:01
    Après, je leur propose une autre idée.
  • 9:01 - 9:05
    C'est de réduire le coût
    des bateaux du Vendée Globe,
  • 9:05 - 9:09
    en faire des bateaux moins chers
    pour remettre l'homme au centre,
  • 9:09 - 9:12
    et que la victoire ne soit pas
    indexée au plus grand budget.
  • 9:12 - 9:15
    C'est ce qui se passe
    aujourd'hui, très clairement.
  • 9:15 - 9:17
    Là encore, je ne suis pas suivi.
  • 9:17 - 9:20
    L'inflation est galopante ;
    les bateaux valent de plus en plus cher,
  • 9:20 - 9:22
    et sans budget excessivement élevé,
  • 9:22 - 9:25
    vous ne pouvez pas gagner
    cette fabuleuse course.
  • 9:26 - 9:30
    Donc, je me retrouve assez en difficulté,
    ou pas à l'aise dans cette situation.
  • 9:31 - 9:35
    Je décide de quitter l'engagement -
    en tout cas, cet engagement-là -
  • 9:35 - 9:39
    et je vais travailler dans une fondation
    qui s'appelle la Fondation Hydros,
  • 9:39 - 9:41
    qui est une merveille,
  • 9:41 - 9:46
    et dont le but est d'imaginer
    le bateau de marchands de demain.
  • 9:47 - 9:51
    Tous vos biens de consommation, que
    vous avez sur vous, sont venus par bateau.
  • 9:51 - 9:53
    Ils ont tous brûlé du gasoil.
  • 9:53 - 9:58
    Vous avez tous payé des bateaux
    qui traînent beaucoup, beaucoup d'eau,
  • 9:58 - 10:02
    et qui dépensent beaucoup de gasoil pour
    pouvoir vous habiller, vous nourrir, etc.
  • 10:03 - 10:07
    Dans cette Fondation Hydros,
    on invite 30 universités du monde entier
  • 10:07 - 10:09
    à plancher sur le bateau du futur.
  • 10:10 - 10:15
    Comment améliorer les coques, les moteurs,
    la résistance à l'avancement, etc. ?
  • 10:15 - 10:19
    Et on fait des trucs formidables,
    vraiment formidables,
  • 10:19 - 10:23
    sauf que ces technologies
    formidables restent sur l'étagère
  • 10:23 - 10:26
    et ne vont pas dans la vie de l'économie.
  • 10:27 - 10:30
    Alors sans doute que le prix du gasoil
    est beaucoup trop bas, aujourd'hui,
  • 10:30 - 10:34
    pour qu'on investisse vraiment
    sur des technologies nouvelles.
  • 10:35 - 10:38
    Autrement, nos transporteurs
    feraient un peu plus attention
  • 10:38 - 10:42
    et iraient plus vers un transport
    beaucoup moins gourmand.
  • 10:43 - 10:47
    Toujours est-il que,
    si la liberté avait ses contraintes,
  • 10:47 - 10:50
    l'aventure n'avait pas assez de sens,
  • 10:50 - 10:52
    l'engagement était contraint
  • 10:52 - 10:56
    et ne pouvait pas me permettre
    de faire ce que je voulais,
  • 10:56 - 10:58
    donc, je décide alors,
  • 10:58 - 11:03
    de passer à un engagement actif
    et directement productif.
  • 11:03 - 11:08
    Je fais assez vite le constat que, que
    ce soit dans les bateaux du Vendée Globe,
  • 11:08 - 11:12
    ou dans les bateaux
    de la Fondation Hydros sur le Léman,
  • 11:12 - 11:14
    on a des technologies formidables,
  • 11:14 - 11:17
    et il y a des start-up dans le monde
    qui créent des trucs extraordinaires,
  • 11:17 - 11:19
    mais tout ça,
    ça n'arrive pas dans nos vies.
  • 11:20 - 11:24
    Et donc, il faut faire
    la promotion de ces technologies.
  • 11:25 - 11:26
    A partir de cette réflexion-là,
  • 11:26 - 11:31
    je m'inscris dans la « filiation »
    des marins dont vous connaissez le nom :
  • 11:31 - 11:34
    Isabelle Autissier qui est
    devenue présidente du WWF,
  • 11:35 - 11:39
    Yves Parlier qui fabrique maintenant
    des kites pour tirer les cargos,
  • 11:39 - 11:43
    Ellen MacArthur qui travaille
    sur l'économie circulaire,
  • 11:43 - 11:47
    Catherine Chabaud qui est spécialisée
    maintenant dans la mer et l'environnement,
  • 11:49 - 11:52
    Raphaël Dinelli qui crée un avion
  • 11:52 - 11:54
    qui marche avec de la spiruline
    et du photovoltaïque.
  • 11:54 - 11:58
    Tous ces grands marins se sont
    mis maintenant au service de la planète.
  • 11:58 - 12:01
    Et je décide de faire
    à peu près la même chose.
  • 12:01 - 12:03
    L'idée, c'est la suivante :
  • 12:03 - 12:07
    réunir toutes les technologies
    les plus formidables qui existent,
  • 12:07 - 12:09
    et en faire la promotion
  • 12:09 - 12:13
    de façon à ce qu'elles arrivent
    le plus vite possible dans nos vies,
  • 12:13 - 12:16
    de façon à ce qu'elles remplacent
    nos vieilles technologies,
  • 12:16 - 12:18
    qui sont un peu à bout de souffle,
  • 12:18 - 12:21
    de façon à ce que notre empreinte
    sur notre environnement
  • 12:21 - 12:23
    soit très inférieure à celle
    que nous avons aujourd'hui,
  • 12:23 - 12:26
    et de façon à relancer l'économie.
  • 12:26 - 12:30
    Donc, nous avons créé un événement
    appelé « International Clean Tech Week »,
  • 12:30 - 12:32
    qui va avoir lieu.
  • 12:32 - 12:37
    A partir de là, j'aimerais
    vous inviter, tous,
  • 12:37 - 12:40
    à faire partie de ce grand mouvement
    de changement de paradigme.
  • 12:40 - 12:44
    On l'a énoncé tout à l'heure le changement
    de paradigme, c'est maintenant.
  • 12:44 - 12:47
    On voit bien que toutes
    les populations sont d'accord pour ça,
  • 12:47 - 12:51
    qu'aujourd'hui tout le monde est d'accord
    pour passer à une autre façon de voir,
  • 12:51 - 12:54
    une autre façon de se déplacer,
    une autre façon de se loger,
  • 12:54 - 12:57
    une autre façon
    de se nourrir, de penser, etc.
  • 12:57 - 12:59
    On est tous prêts à le faire.
  • 13:00 - 13:03
    Et ce n'est que parce qu'on va tous
    le faire ensemble que ça va marcher.
  • 13:03 - 13:05
    Ceci dit,
  • 13:05 - 13:10
    il y a quand même quelque chose
    que je voudrais vous dire, cet après-midi,
  • 13:10 - 13:12
    c'est une histoire de méthode.
  • 13:12 - 13:14
    Je vous propose une méthode
    pour embarquer ensemble
  • 13:14 - 13:16
    dans ce nouveau monde
    et ce monde du futur.
  • 13:16 - 13:20
    La première chose, c'est :
  • 13:20 - 13:22
    on va se baser
    sur quatre points cardinaux.
  • 13:22 - 13:24
    Le premier, c'est la liberté,
    la liberté de pensée.
  • 13:24 - 13:29
    Il va falloir qu'on pense absolument
    autrement notre monde de demain.
  • 13:29 - 13:32
    On veut le changer, vous voulez tous
    le changer, je veux le changer.
  • 13:32 - 13:36
    Il faut qu'on réfléchisse en toute liberté
    par rapport à ce qu'on avait avant.
  • 13:37 - 13:39
    Deuxième point cardinal : l'aventure.
  • 13:40 - 13:42
    On va se prendre des coups,
    ça ne va pas être facile.
  • 13:42 - 13:44
    Ça ne va pas se passer tout seul.
  • 13:44 - 13:47
    Il y a des gens qui n'ont pas
    envie qu'on change de monde.
  • 13:47 - 13:52
    Et donc l'engagement,
    il va être à 100 % ou à 200 %.
  • 13:52 - 13:55
    La troisième chose, ça va être
  • 13:55 - 13:58
    qu'il va falloir
    qu'on soit des aventuriers.
  • 13:59 - 14:02
    Mais attention, ne partons pas
    à l'aventure tout seuls !
  • 14:02 - 14:05
    Créons-nous - comment
    je vais appeler ça ? -
  • 14:05 - 14:07
    une tribu.
  • 14:07 - 14:09
    Échangeons, partageons,
  • 14:09 - 14:11
    pour qu'on ne prenne pas
    les coups tout seuls,
  • 14:11 - 14:15
    et qu'on soit très nombreux
    à porter cette évolution,
  • 14:15 - 14:17
    ce changement de paradigme.
  • 14:17 - 14:22
    Et dernier point cardinal
    très important, ça va être le partage.
  • 14:23 - 14:28
    Il est évident qu'on a tous ici
    des sensibilités très différentes,
  • 14:28 - 14:33
    on a tous des passions différentes,
    des vues différentes.
  • 14:33 - 14:36
    Et si l'on commence
    à parler avec un Indien,
  • 14:36 - 14:37
    un Papou,
  • 14:38 - 14:40
    un Ouzbek, etc., etc.,
  • 14:40 - 14:43
    ils auront aussi une vision
    différente du monde.
  • 14:43 - 14:46
    Donc, là où je voudrais
    attirer votre attention,
  • 14:46 - 14:49
    c'est que sur ces quatre points cardinaux,
  • 14:49 - 14:55
    il va falloir qu'on soit très vigilants
    et qu'on fasse tout pour que ça marche,
  • 14:55 - 14:58
    et qu'on change nos paradigmes
    et qu'on change notre monde.
  • 14:59 - 15:02
    Et je vous souhaite une très bonne
    après-midi. Merci beaucoup.
  • 15:02 - 15:05
    (Applaudissements)
Title:
La longue route | Denis HOREAU | TEDxAnnecy
Description:

Denis Horeau, autrefois organisateur du Vendée Globe, partage avec nous une réflexion philosophique construite après des années passées à travers les mers : comment peut-on allier le mieux vivre ensemble et notre bonheur personnel, afin de faire de demain une planète saine, dans le sens figuré et littéral ?

Denis Horeau a été marin, skipper, organisateur d'événement nautiques, directeur d'agences de communication, et il est maintenant organisateur de l'International Clean Tech Week, un événement dédié aux innovations technologiques de demain.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:16

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