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L'Encerclement - La démocratie dans les rets du néolibéralisme

  • 7:33 - 7:36
    Gréve générale de Winnipeg, 1919
  • 8:52 - 8:56
    Manifestation communiste
    Berlin, 1929
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    Il y a toujours eu des think tanks
    de droite, bien sûr,
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    mais le phénoméne a réellement
    pris de l'ampleur au début des années 70.
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    Il s'inscrivait dans une vaste réaction
    au militantisme des années 60,
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    qui a terrifié les élites,
    parce qu'il démocratisait la société
  • 22:30 - 22:35
    ‒ et naturellement
    ils méprisent tous la démocratie.
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    L'exemple le plus explicite de la pensée
    de l'lnternationale libérale
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    est une importante étude
    de la Commission trilatérale,
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    qui regroupe des internationalistes libéraux
    de l'Europe, des É.-U. et du Japon.
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    Trois géants.
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    Parue en 1974, elle s'intitulait
    « La crise de la démocratie »
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    L'étude concluait que les pays
    se démocratisaient trop,
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    qu'il y avait
    « un surcroît de démocratie ».
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    Des gens normalement apathiques
    devenaient actifs et revendicateurs.
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    Ils qualifiaient ces mouvements
    de « groupes d'intérêts spéciaux »,
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    comme les femmes, les jeunes,
    les vieux, les travailleurs, etc.
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    Bref, le pays entier !
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    Seul le secteur corporatif
    n'est pas désigné ainsi,
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    parce qu'étant sensé diriger
    le monde et le pays,
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    il représente « l'intérêt national ».
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    Mais le reste de la population
    devenait beaucoup trop actif.
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    À travers le mouvement étudiant,
    le féminisme, l'écologisme, etc.,
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    cette période a eu un effet fortement
    civilisateur sur les sociétés.
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    Et tous ces changements
    instillaient la peur.
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    Aussi, il y a eu une forte réaction.
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    La Commission trilatérale a appelé
    à tempérer les ardeurs démocratiques
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    « il y a trop de pressions sur l'État,
    on ne peut satisfaire tout le monde;
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    « les institutions d'endoctrinement
    de la jeunesse »
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    ‒ ils peuvent être francs
    parce qu'ils discutent entre eux ‒
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    « ces institutions doivent serrer la vis;
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    « la presse est hors de contrôle »
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    ‒ ce qui est une farce ‒
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    « l'État devrait peut-être intervenir. »
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    Mais, d'une certaine maniére,
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    ces propos exprimés
    par l'Internationale libérale
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    traduisaient le sentiment général
    en Europe, aux É.-U. et au Japon,
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    où on parlait
    de la « période des troubles ».
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    La popularité des mouvements
    sociaux posait probléme.
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    Et il y a eu une forte réaction
    sur plusieurs fronts,
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    dont la montée en puissance
    des think tanks de droite,
  • 24:55 - 25:00
    pour tenter de ramener vers la droite
    la teneur de la discussion,
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    à tout le moins dans le grand public.
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    Et ce, au même moment
    où les lobbies d'affaires
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    tentaient de contrôler
    et d'encadrer toute législation.
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    Je suis président de
    la Fondation pour l'éducation économique
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    située juste au nord de New York.
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    Fondée en 1946, elle fut la premiére
    organisation au monde
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    de tendance libérale classique,
    en faveur d'un libre marché.
  • 27:11 - 27:14
    Depuis, d'autres ont vu le jour.
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    Notre mandat est de présenter au public
    les idées et les idéaux
  • 27:19 - 27:25
    d'une société libérale et décentralisée,
    régie par les régles de la propriété privée
  • 27:25 - 27:28
    et limitant les pouvoirs de l'État.
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    Ce que je soutenais aujourd'hui,
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    ce n'est pas que le capitalisme industriel
    ne produit pas de pollution,
  • 27:39 - 27:43
    mais plutôt que la pollution causée
    par le capitalisme industriel
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    ‒ peu importe si on la juge grave ou non ‒
  • 27:47 - 27:50
    doit être comparée à celle du passé;
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    la gravité de la situation actuelle
    doit être comparée
  • 27:54 - 27:57
    à celle de l'époque préindustrielle.
  • 27:57 - 28:01
    Et selon nos standards actuels,
    les conditions de vie à cette époque
  • 28:02 - 28:06
    étaient extrêmement
    insalubres et dangereuses,
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    vu les nombreux polluants naturels
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    auxquels nos ancêtres étaient confrontés
    quotidiennement
  • 28:15 - 28:18
    et, ce, au péril de leur vie.
  • 28:18 - 28:24
    Et le capitalisme a éliminé
    plusieurs de ces dangers
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    et a réussi à contenir
    la plupart des autres.
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    Alors mon propos n'était pas de dire
    qu'il n'y a pas de pollution aujourd'hui
  • 28:35 - 28:40
    mais que la pollution actuelle
    devrait être comparée à celle d'antan
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    quand on compare le bilan du capitalisme
    à celui du non-capitalisme.
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    Comment l'aide sociale
    nuit aux enfants
  • 55:00 - 55:03
    Le terme néolibéralisme
    est plutôt étrange.
  • 55:04 - 55:06
    D'abord,
    ça n'a rien de libéral,
  • 55:07 - 55:09
    on l'a déjà dit,
    et ça n'a rien de neuf.
  • 55:11 - 55:14
    Ce sont des politiques néolibérales
    ou comparables
  • 55:14 - 55:16
    qui ont créé le Tiers-Monde.
  • 55:16 - 55:18
    Si on remonte au 18e siécle,
  • 55:19 - 55:25
    la Chine et l'Inde, surtout,
    étaient les pivots de l'économie mondiale.
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    Puis ça a changé.
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    L'écart entre riches et pauvres
    était moins grand qu'aujourd'hui.
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    L'Europe se développa :
  • 55:35 - 55:38
    d'abord l'Angleterre,
    puis les É.-U., l'Allemagne, etc.
  • 55:38 - 55:43
    Ils se développérent en violant
    outrageusement les dogmes néolibéraux :
  • 55:44 - 55:47
    États forts, interventions directes
    dans l'économie, etc.
  • 55:48 - 55:51
    L'Inde et la Chine
    s'en trouvérent dévastées.
  • 55:51 - 55:53
    Idem pour ce qu'on a appelé
    le Tiers-Monde.
  • 55:54 - 55:55
    Comment ?
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    En imposant par la force
    les dogmes du marché.
  • 56:00 - 56:01
    C'est un fait bien connu :
  • 56:02 - 56:06
    prenons un historien économique sérieux,
    tel Paul Bairoch,
  • 56:07 - 56:11
    il souligne que les pays riches se sont
    développés par le protectionnisme
  • 56:12 - 56:13
    et l'intervention étatique.
  • 56:15 - 56:19
    Il n'appelle pas ça « néolibéralisme »,
    mais cette « libéralisation forcée »
  • 56:19 - 56:21
    a créé le Tiers-Monde.
  • 56:21 - 56:24
    Et on l'avait déjà compris au 18e siécle.
  • 56:24 - 56:25
    Prenons Adam Smith,
  • 56:26 - 56:28
    que tous vénérent mais nul ne lit.
  • 56:28 - 56:32
    Si on prend la peine de le lire,
    il s'avére plutôt intelligent.
  • 56:33 - 56:36
    Son expression « main invisible »
    est célébre.
  • 56:36 - 56:39
    Mais le contexte dont elle est issue
    est fort méconnu.
  • 56:40 - 56:44
    Il l'utilise une seule fois dans son livre,
    c'est facile à trouver.
  • 56:44 - 56:48
    En fait, c'est une critique du dit
    « néolibéralisme ».
  • 56:48 - 56:52
    Comme il s'intéressait à l'Angleterre,
    il a dit :
  • 56:52 - 56:55
    « Supposons que les marchands
    et manufacturiers,
  • 56:56 - 56:58
    « qui possédent et dirigent la nation,
  • 56:58 - 57:02
    « investissent à l'étranger
    tout en important de l'étranger,
  • 57:03 - 57:05
    « parce que c'est profitable.
  • 57:05 - 57:09
    « Ça serait profitable pour eux,
    mais néfaste pour l'Angleterre.
  • 57:10 - 57:16
    « Toutefois, pour différentes raisons,
    par nationalisme, par insécurité, etc.,
  • 57:16 - 57:19
    « chacun préférera s'en abstenir.
  • 57:20 - 57:23
    « Donc, la nation sera sauvée
    par une main invisible »
  • 57:23 - 57:27
    des ravages de ce l'on nomme
    aujourd'hui néolibéralisme.
  • 57:28 - 57:31
    L'intuition était bonne,
    mais l'argument erroné.
  • 57:31 - 57:36
    David Ricardo, l'autre grand économiste,
    abondait dans le même sens.
  • 57:36 - 57:41
    Prenons son exemple classique
    du Portugal et de l'Angleterre :
  • 57:41 - 57:45
    Il a dit : « Si les capitalistes anglais
    investissaient au Portugal
  • 57:45 - 57:49
    « tant dans le vin que dans le textile »,
    ses exemples originaux,
  • 57:49 - 57:51
    « ils pourraient en profiter »
  • 57:51 - 57:54
    ‒ ce qui saperait sa théorie
    des avantages comparatifs ‒
  • 57:55 - 57:57
    « mais au détriment du peuple anglais.
  • 57:57 - 57:59
    « Néanmoins ils s'y refuseront. »
  • 58:00 - 58:05
    Il évoque diverses raisons :
    psychologiques, patriotiques, etc.
  • 58:05 - 58:07
    Mais l'intuition est bonne.
  • 58:07 - 58:12
    On l'avait compris au 18e siécle
    et en général les faits concordent.
  • 58:13 - 58:17
    La libéralisation forcée
    fut extrêmement néfaste.
  • 58:17 - 58:20
    Et les pays riches eux-mêmes
    la refuseraient.
  • 67:30 - 67:32
    Ils appellent au libre-échange.
  • 67:32 - 67:34
    Mais que signifie ce terme ?
  • 67:34 - 67:39
    D'abord, des pays comme les É.-U.
    ou, dans une moindre mesure, l'Europe
  • 67:39 - 67:44
    ne peuvent logiquement participer
    à des accords de libre-échange :
  • 67:44 - 67:46
    ils refusent les marchés chez eux.
  • 67:47 - 67:50
    Alors, comment peuvent-ils
    signer de tels accords ?
  • 67:51 - 67:53
    Prenons l'économie américaine,
  • 67:53 - 67:56
    qui est au coeur de l'économie
    d'aprés-guerre,
  • 67:57 - 68:02
    elle repose en grande partie
    sur la dynamique du secteur public.
  • 68:02 - 68:05
    Prenez l'endroit
    où nous sommes assis, le MIT.
  • 68:05 - 68:06
    Qu'est-ce que le MIT ?
  • 68:07 - 68:10
    C'est peut-être le meilleur
    institut technique au monde,
  • 68:10 - 68:14
    mais c'est aussi un canal
    par lequel les fonds publics transitent
  • 68:14 - 68:18
    avant d'aboutir dans les poches
    d'entreprises privées.
  • 68:19 - 68:24
    C'est ici que des technologies
    comme Internet ou l'ordinateur
  • 68:24 - 68:28
    ou encore d'autres technologies de pointe
    ont été développées,
  • 68:28 - 68:32
    surtout avec des deniers publics,
    l'État assumant tous les risques.
  • 68:33 - 68:35
    Cela a été fait sous couvert militaire,
  • 68:36 - 68:41
    ce qui est adéquat pour la branche
    électronique de l'industrie high-tech,
  • 68:41 - 68:43
    pendant des décennies !
  • 68:43 - 68:47
    L'ordinateur et Internet
    sont demeurés dans le secteur public
  • 68:47 - 68:51
    pendant environ 30 ans
    avant d'être cédés au privé.
  • 68:51 - 68:54
    Et c'est vrai pour presque tout le reste.
  • 68:54 - 68:58
    Prenez l'aviation civile,
    qui s'exporte beaucoup,
  • 68:58 - 69:02
    c'est presque une branche
    de l'armée de l'air.
  • 69:03 - 69:08
    C'est pourquoi l'Europe, les É.-U.,
    le Japon et d'autres pays
  • 69:08 - 69:12
    sont si intéressés à développer
    des avions militaires :
  • 69:12 - 69:16
    il y a des retombées immédiates
    dans l'aviation civile qui, elle,
  • 69:16 - 69:20
    génére des profits colossaux
    dans l'industrie touristique, etc.
  • 69:20 - 69:23
    Ou prenez seulement le commerce :
  • 69:23 - 69:25
    il repose sur des conteneurs.
  • 69:25 - 69:27
    D'où viennent-ils ?
    De l'US Navy !
  • 102:15 - 102:19
    Il est frappant de constater
    à quel point chaque élément
  • 102:19 - 102:22
    du programme néolibéral
    est spécifiquement conçu
  • 102:22 - 102:24
    pour affaiblir la démocratie.
  • 102:24 - 102:28
    On en parle peu.
    On ne regarde que les effets économiques.
  • 102:28 - 102:33
    Mais songez-y... Prenez par exemple
    la mondialisation financiére.
  • 102:33 - 102:39
    Pour Keynes, le plus grand succés
    du systéme de Bretton Woods,
  • 102:39 - 102:44
    le systéme d'aprés-guerre,
    fut la régulation des marchés financiers.
  • 102:45 - 102:46
    Et pour cause.
  • 102:47 - 102:50
    Car cela donne assez d'espace
    à l'État pour mettre en place
  • 102:50 - 102:53
    les programmes soutenus
    par sa population.
  • 102:53 - 102:56
    Si les capitaux peuvent
    circuler librement,
  • 102:57 - 103:00
    alors on peut attaquer
    librement les devises.
  • 103:00 - 103:03
    Cela crée ce que certains
    économistes nomment
  • 103:03 - 103:08
    « un parlement virtuel d'investisseurs
    et de prêteurs qui peut »
  • 103:08 - 103:11
    ‒je cite la documentation technique ‒
  • 103:11 - 103:15
    « voter à tout moment sur les politiques
    du gouvernement ».
  • 103:16 - 103:20
    S'ils jugent les politiques irrationnelles
    ils peuvent voter contre
  • 103:20 - 103:24
    en retirant leurs capitaux
    ou en attaquant les devises, etc.
  • 103:24 - 103:29
    Les politiques jugées irrationnelles
    sont celles dont bénéficie le peuple
  • 103:29 - 103:34
    mais qui n'accroissent pas les profits
    ou l'accés aux marchés, etc.
  • 103:34 - 103:37
    Et, donc, les gouvernements
    font simultanément face
  • 103:38 - 103:41
    aux suffrages du peuple
    et du parlement virtuel.
  • 103:41 - 103:45
    Habituellement,
    c'est le parlement virtuel qui l'emporte,
  • 103:45 - 103:47
    surtout dans les pays pauvres.
  • 103:47 - 103:52
    Dans les pays riches, c'est plus nuancé.
    D'abord ils n'ont pas pleinement adopté
  • 103:52 - 103:56
    le programme néolibéral,
    pas autant que l'Amérique du Sud, disons,
  • 103:56 - 103:59
    mais malgré tout,
    les effets sont prévisibles.
  • 103:59 - 104:03
    Et c'est pareil pour d'autres
    éléments du programme néolibéral.
  • 104:03 - 104:06
    Prenez la privatisation,
    une véritable obsession.
  • 104:06 - 104:10
    Par définition,
    la privatisation sape la démocratie,
  • 104:10 - 104:14
    elle sort une chose du domaine public
    pour la placer entre les mains
  • 104:15 - 104:19
    de tyrannies privées non-imputables
    qui sont créées et soutenues par l'État :
  • 104:20 - 104:22
    les corporations.
  • 120:59 - 121:01
    Guinée équatoriale, 2006
  • 134:12 - 134:17
    Conférence de Bretton Woods,
    Hôtel Mount Washington, 1944
  • 147:01 - 147:05
    « L'humanisme militaire »,
    c'est une belle expression
  • 147:05 - 147:11
    utilisée pour masquer la coercition,
    la conquête et l'oppression.
  • 147:12 - 147:14
    Certes, le terme est nouveau,
  • 147:14 - 147:16
    mais si on étudie l'histoire,
  • 147:17 - 147:22
    les conquêtes, l'impérialisme,
    l'oppression et la violence
  • 147:22 - 147:26
    sont presque toujours présentés
    en termes humanistes.
  • 147:26 - 147:30
    Ainsi, la France se voyait investie
    d'une mission civilisatrice
  • 147:30 - 147:34
    alors que son ministre de la Guerre
    appelait au génocide en Algérie.
  • 147:35 - 147:37
    Les Britanniques,
    pleins de générosité,
  • 147:38 - 147:41
    apportaient la civilisation
    aux Indes barbares
  • 147:41 - 147:43
    quand, en fait,
    ils les conquéraient,
  • 147:44 - 147:47
    créant le plus vaste empire
    de narcotrafic au monde
  • 147:47 - 147:51
    pour percer les marchés chinois,
    tout en parlant de libre-échange.
  • 147:51 - 147:54
    lci, ça s'appelle
    « l'exception américaine ».
  • 147:54 - 147:57
    Nous sommes tellement
    plus nobles que les autres.
  • 147:57 - 148:00
    Le hic, c'est que tous les autres
    systémes de pouvoir
  • 148:00 - 148:02
    proclament la même chose.
  • 148:03 - 148:07
    Quand les Japonais conquéraient
    la Manchourie, au nord de la Chine,
  • 148:07 - 148:11
    les documents que nous avons
    ‒ parce qu'ils ont été conquis ‒
  • 148:11 - 148:16
    regorgent de rhétorique humaniste
    relatant comment ils allaient créer
  • 148:16 - 148:17
    un paradis terrestre
  • 148:18 - 148:21
    et comment le Japon,
    si bienveillant,
  • 148:21 - 148:24
    se donnait sans compter
    pour le bien du peuple.
  • 148:25 - 148:28
    D'ailleurs, récemment,
    il y avait un article intéressant
  • 148:29 - 148:33
    dans le Globe and Mail,
    écrit par un immigrant russe.
  • 148:33 - 148:37
    Jadis soldat en Afghanistan,
    il vit maintenant au Canada.
  • 148:37 - 148:43
    Il comparait la description de l'invasion
    de l'Afghanistan par l'URSS
  • 148:44 - 148:49
    à celle des invasions de l'lrak
    et de l'Afghanistan par les États-Unis
  • 148:49 - 148:52
    et à celle des troupes canadiennes
    en Afghanistan.
  • 148:52 - 148:54
    C'est presque la même !
  • 148:54 - 148:57
    C'était un soldat et il raconte
    qu'ils y croyaient tous,
  • 148:57 - 149:00
    qu'ils pensaient venir en aide
    aux pauvres Afghans.
  • 149:00 - 149:03
    Harcelés par des terroristes
    soutenus par la CIA,
  • 149:04 - 149:07
    ils se sacrifiaient pour
    procurer des soins médicaux,
  • 149:07 - 149:09
    donner des droits aux femmes, etc.
  • 149:09 - 149:14
    Mais ils ne pouvaient y parvenir
    à cause de la folie terroriste islamiste
  • 149:14 - 149:17
    ‒ ce qui est vrai en bonne partie.
  • 149:17 - 149:21
    C'est un peu la façon dont le Canada
    décrit aujourd'hui
  • 149:21 - 149:25
    sa mission en Afghanistan.
    Idem pour la mission en Irak, etc.
  • 149:25 - 149:28
    Ce sont presque des universaux culturels.
  • 149:28 - 149:32
    Bien sûr, maintenant,
    c'est de « l'humanisme militaire ».
  • 149:32 - 149:36
    Le néolibéralisme est sensé
    être pure science économique.
  • 149:36 - 149:41
    Mais dés qu'on l'étudie de prés,
    on réalise qu'il n'est qu'un coup de force
  • 149:41 - 149:46
    des multinationales et des quelques États
    qui veillent aux intérêts de celles-ci.
  • 149:46 - 149:50
    Alors, si vous voulez,
    c'est comme du néocolonialisme,
  • 149:50 - 149:52
    mais en des termes différents.
  • 149:52 - 149:55
    Et ça traverse l'histoire.
  • 149:55 - 149:58
    Si des archives d'Attila le Hun
    nous étaient parvenues,
  • 149:59 - 150:02
    on découvrirait probablement
    qu'il se drapait de vertu.
  • 153:13 - 153:17
    Ripped & srt:
    Tokadime
Title:
L'Encerclement - La démocratie dans les rets du néolibéralisme
Video Language:
French
Duration:
02:33:30

French subtitles

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