Porter un nouveau regard sur notre relation avec notre corps | Florence IGONENC | TEDxAnnecy

Notre corps nous parle tous les jours, mais nous ne l'écoutons pas... Pourtant si nous lui prêtions un peu plus d'attention nous pourrions nous éviter bien des maux. Florence Igonenc nous propose une nouvelle vision de nous-même lors de cette édition 2017 de TEDxAnnecy - La curiosité pour demain.

Mon métier de masseuse, depuis plus de 30 ans, est mon fil d’Ariane tout au long de mon chemin de vie. Mon savoir-faire m’a enseigné un savoir-être qui au fil de ma pratique et de rencontres, s’est transformé en une philosophie et une conscience que je m’applique à vivre au quotidien et que je transmets. Dans ma quête de développement de mon toucher professionnel, j’ai découvert que le sens du toucher allait bien au-delà de ce que je pressentais. Du nouveau-né que l’on prend dans ses bras et que l’on câline, à la personne en fin de vie qui n’a plus que le toucher comme mode de contact avec l’extérieur, il y une vie qui se déroule et où « se sentir toucher » physiquement ou émotionnellement vous fait grandir différemment, selon la manière dont vous avez été touché, ou pas touché. Aujourd’hui je suis enseignante en massages du monde, je transmets mon savoir-faire et mon sens du toucher, j’anime parallèlement des séminaires de psychologie trans-personnelles et de chamanisme. Partager ce qui me nourrit et aider mes élèves ou stagiaires à se reconnecter à leur Être et à la Nature est un bonheur que je nomme Gratitude.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

Le bien-être, c'est important.

Qui de nous recherche à être mal ?

Non, franchement,

on préfère tous être bien plutôt que mal.

Et le bien-être, c'est quoi ?

C'est être bien dans sa peau,

dans son corps, dans sa tête, dans sa vie,

avec sa famille, avec ses amis ;

Et quand on n'est pas bien,

qu'on est ralenti

à cause d'une migraine,
d'un dos qui fait mal,

ou d'une autre partie du corps
qui est douloureuse,

eh bien, ça ne va pas !

On n'est pas bien.

Ça n'était pas au programme.

Il faut qu'on avance,
on a plein de choses à faire.

On n'a pas le temps, il n'y a pas
la place d'avoir mal quelque part.

Alors, une petite aspirine,

un anti-douleurs

ou quelques vitamines

et ça repart.

Et puis ce corps, qui ne fonctionne pas
comme on voudrait,

c'est agaçant,

ce trop-plein de sensibilité
qui nous déstabilise

vis-à-vis de certaines personnes
ou de certaines situations.

Ça vous parle ?

(Rit)

C'est de ce corps
que je souhaite vous parler.

Notre corps.

Changer le regard sur nous-même

et écouter ce que
notre corps a à nous dire,

car il nous parle.

Tous les jours.

Et nous,

on n'écoute pas.

Nous, on le fait taire,

à travers différents traitements
ou comportements,

et on continue à avancer.

Alors bien sûr, on râle d'être ralenti,

on peste contre ce corps qui ne
fonctionne pas comme on voudrait,

mais on ne l'écoute toujours pas.

Jusqu'au jour où ce corps,

eh bien, il en a marre
de ne pas être entendu.

Alors il décide de faire un stop.

C'est une main, un doigt qu'on coupe,

une cheville qu'on blesse,

une angine, une sciatique,

ou tout autre maladie ou incident qui nous
empêche de continuer sur le même rythme.

Alors vous allez vous demander

pourquoi ça vous arrive,

à vous,

et maintenant,

parce que ça tombe mal, ce n'est vraiment
pas le moment de tomber malade.

Et vous allez commencer
à prendre soin de vous.

Vous allez chez le médecin

pour retrouver la santé
que vous avez perdue.

Alors que dans de nombreux autres pays,
c'est tout le contraire :

eux, ils prennent soin d'eux,

de leur bien-être,

pour rester en bonne santé.

Et si on savait tout ça

et qu'on l'avait oublié ?

Parce que

« J'en ai plein le dos »,

« ras la casquette »,

« je suis à côté de mes pompes »,

toutes ces expressions qu'on utilise

sans plus connaître leur raison d'être.

Raison d'être,

bien-être,

c'est quoi ce « Être » ?

Un être humain,

un être vivant,

c'est quoi au juste ?

La notion du « Être »,

c'est ce que nous avons oublié

et que ces autres traditions
ont su se rappeler.

Le « Être », c'est un tout indissociable.

Notre éducation nous a formatés
dans une notion de séparation :

nous séparons

notre corps

de nos émotions et de nos pensées.

Alors que le « Être »
est un tout indissociable,

l'un ne va pas sans l'autre.

Les différentes cultures dont nous
nous inspirons pour pratiquer le yoga,

le qi gong,

la méditation,

elles voient toutes les choses
en termes de circulation d'énergie.

Cette énergie,

elle est alimentée par une énergie
commune, l'énergie de vie.

Qu'elle s'appelle prana,

chi,

Esprit saint,

mana,

c'est la même énergie.

C'est une énergie.

Et lorsque notre corps nous parle,

c'est en énergie.

L'énergie, on peut la voir comment ?

On peut la voir comme l'eau d'une rivière
qui s'écoule dans notre corps.

S'il y a des troncs d'arbres

ou des pierres qui encombrent la rivière,

l'eau va s'accumuler à certains endroits

et va se raréfier à d'autres.

Pour autant, l'eau va continuer
à couler le long de la rivière.

Dans notre corps, c'est pareil.

Si une émotion ou une pensée

bloque en nous,

cela va perturber la fluidité
de l'énergie en nous.

Ça va créer un dysfonctionnement,

au même titre qu'une pierre
dans la rivière.

Et alors, ça va se transformer en quoi ?

D'abord en une émotion,

puis une douleur

pouvant aller jusqu'à la maladie

si on ne pense pas à retirer
les pierres de la rivière.

Écouter ce que notre corps a à nous dire,

c'est maintenir une bonne
circulation d'énergie dans notre corps.

J'aime beaucoup la citation
de Gandhi qui dit :

« Prends soin de ton corps

pour que ton âme ait envie d'y rester. »

Prends soin de ton corps pour
que ton âme ait envie d'y rester.

Notre corps est
le prolongement de notre âme.

Notre mal-être, nos douleurs
physiques, nos maladies

sont des messages de notre âme

pour nous dire que quelque chose
ne va pas dans notre vie.

C'est une invitation
à un changement d'attitude,

de posture,

de comportement,

pour équilibrer les choses dans notre vie.

Je vous donne un exemple.

Est-ce qu'il vous est déjà arrivé
de vous blesser ?

Vous êtes en train de couper
quelque chose avec un couteau,

vous vous dites : « Il faut que je fasse
attention sinon je vais me couper »,

votre couteau, vous continuez
à le tenir de la même manière

et vous vous coupez !

Et vous vous dites : « Je le savais ! »

ou alors

pourquoi c'est à la dernière descente
de ski qu'on tombe et qu'on se fait mal ?

Vous vous êtes déjà demandé ?

Vous avez passé une super journée,
ça s'est bien passé pour vous,

c'était génial,

vous savez que vous en avez
assez fait, que le compte est bon,

mais bon,

il faut bien amortir le forfait

et les copains ne sont pas fatigués,

il n'y a pas de raison,
je peux bien en refaire une.

Et puis j'en fais une,

et puis je tombe,

et puis je me blesse,

et pour le coup, c'est la dernière
descente de la journée.

Un dernier petit exemple.

La personne - je suis sûre
que vous en connaissez comme ça -

« J'en fais trop,
il faut que je lève le pied. »

J'en fais trop,
il faut que je lève le pied

et je continue à en faire trop.

Puis le pied se lève et on rate la marche.

Du coup, c'est la cheville qui cède.

Pour le coup, avec deux béquilles,
on va en faire beaucoup moins.

Pourquoi on ne s'écoute pas ?

Que faisons-nous lorsque
nous avons mal quelque part ?

On prend un anti-douleurs.

C'est ça, le problème chez nous.

Lorsqu'on est triste, malheureux,
qu'on manque de joie,

eh bien, on se dit en dépression

et on prend des antidépresseurs.

On n'arrive pas à dormir ?
On va prendre des somnifères.

On est fatigué,
c'est un petit peu difficile.

On rajoute 2, 3 cafés
à la dose habituelle,

et c'est bon, ça repart !

C'est bien ça chez nous.

Lorsque quelque chose nous empêche
de fonctionner comme on en a l'habitude,

au lieu de se dire
qu'il y a quelque chose qui cloche

et d'aller regarder s'il y a
des pierres dans la rivière,

on continue comme si de rien n'était.

Jusqu'au jour où le corps,

à force de tirer dessus,

eh bien, il cède

et on tombe malade.

Et quand on tombe malade,

et qu'on est à terre,

eh bien, c'est là qu'on commence
à se poser des questions,

c'est là qu'on commence
à regarder la vie différemment,

et à s'ouvrir à une autre vision
de la vie.

Alors moi, j'aimerais vous éviter ça.

Donc j'aimerais que vous
n'attendiez pas que votre corps cède

pour que vous commenciez à changer
votre regard sur votre vie.

Alors comment maintenir l'harmonie ?

Comment prendre soin de son corps
pour que notre âme ait envie d'y rester ?

Moi, mon domaine, c'est le massage.

Et dans le massage, je retrouve une
philosophie commune que tout est énergie.

Donc à travers un massage,

on va pouvoir faire librement circuler
l'énergie dans le corps

et ainsi libérer les tensions nerveuses
ou émotionnelles.

Tous les massages ancestraux -
les pays dont je vous parlais -

visent à rétablir

l'harmonie dans le corps, dans
l'âme et dans l'esprit, c'est un tout.

La première chose que
je demande à mes élèves,

c'est de s'aligner,

avant même de toucher
la personne à masser.

Pourquoi ?

Parce que la qualité de ce qui les habite

va se sentir dans leur toucher.

Donc s'ils sont contrariés
pour une raison x ou y,

leur massage va être à l'image
de ce qui les habite.

Le massage est à l'image
de ce dont je vous parle :

unité ou séparation.

Un masseur, soit il masse
de manière mécanique

parce que pour lui tout n'est que matière,

soit un masseur masse

avec une main en présence,

dans le respect de la personne
qu'il va masser.

C'est cette présence,

moi, qu'il m'est précieux de transmettre
et qui fait la magie du massage.

C'est se rendre compte
qu'on n'est pas que matière,

c'est réaliser qu'on est ce corps,
cette âme, cet esprit, en unité.

Et c'est réaliser donc

que les personnes
ou les situations qui nous entourent

ont une répercussion sur nous

et nous sur elles.

Et donc c'est une qualité de « Être »

qui est valable dans toutes
les situations de vie.

J'ai envie de vous dire d'arrêter

de séparer

votre corps de votre âme
et de vos émotions.

J'ai envie de vous faire
réaliser que c'est un tout.

C'est les gens qui nous entourent, ceux
que l'on aime et c'est avec nous-même.

Et c'est la qualité de ce qu'on est

qu'on va pouvoir transmettre
autour de nous.

J'ai juste envie de vous dire :

cessez de penser que c'est égoïste
de penser à soi, de s'occuper de soi.

C'est tout le contraire :

en prenant soin de vous,

en assurant votre bien-être,
votre harmonie,

vous êtes en paix avec vous-même.

Si vous écoutez votre âme
à travers votre corps,

vous éviterez de tomber malade

avant de redresser la situation.

Changez de regard sur vous-même.

Écoutez ce que votre âme à vous dire.

Accueillez votre corps comme un ami,

comme un allié,

qui vous aide à bien vivre,

à être en joie, à être en paix.

C'est grâce à lui
que vous avancez dans la vie.

Il est le véhicule de votre « Être ».

Il est le fidèle baromètre
de votre état d'âme.

Souvenez-vous :

vous rayonnez de qui vous êtes.

Merci.

(Applaudissements)