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Est-ce que la couleur existe ? | Andrew Parker | TEDxSydney

  • 0:12 - 0:16
    Tout d'abord, la couleur n'existe pas
    dans le monde extérieur :
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    elle n'existe que dans l'esprit
    des animaux qui ont des yeux.
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    Nous ne comprenons toujours pas tout à
    fait comment nous assemblons les images.
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    Mais la nature s'en moque,
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    elle n'a pas besoin de comprendre ;
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    elle se contente d'inventer
    des choses par essais et erreurs,
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    par des mutations aléatoires.
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    Je vais vous parler de la façon
    dont j'ai découvert ces deux faits
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    et comment ils m'ont conduit
    à un sujet appelé biomimétisme,
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    qui consiste à apprendre de la nature,
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    à s'en inspirer pour
    réaliser des produits.
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    Tout cela a commencé
    il y a environ 20 ans,
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    en travaillant sur les benthiques à coque,
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    aussi appelés ostracodes.
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    Ils sont assez mystérieux,
    de la taille d'une graine de tomate,
  • 1:01 - 1:04
    peu connus, mais très, très communs
    dans les eaux australiennes.
  • 1:04 - 1:08
    Ils sont bien connus pour produire
    de la bioluminescence.
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    Ils brillent dans le noir alors
    qu'il n'y a pas de lumière à réfléchir,
  • 1:11 - 1:14
    et vous les trouvez sur les plages
    autour de Sydney la nuit,
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    comme vous pouvez le voir
    sur cette image ici.
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    C'était bien connu,
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    mais j'ai souvent dit que
    mes recherches ont commencé
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    par un éclair de lumière verte,
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    verte ou bleue, et c'est vrai.
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    Lorsque je regardais des ostracodes
    au microscope,
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    en les agitant, j'ai remarqué
    des éclairs de lumière bleue et verte.
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    Ce fait n'était pas connu pour les
    ostracodes, cela m'a donc intrigué.
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    De plus, lorsque j'ai filmé des animaux
    vivants pendant la parade nuptiale,
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    ils utilisaient ces flashs
    de lumière iridescents
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    pour s'attirer les uns les autres.
  • 1:48 - 1:54
    J'ai donc décidé d'en mettre
    sous un microscope électronique
  • 1:54 - 1:55
    pour voir ce qu'il se passait.
  • 1:55 - 2:00
    Ici, vous voyez les images d'un réseau
    de diffraction à la surface des poils
  • 2:00 - 2:03
    qui séparent la lumière blanche
    en ses couleurs constitutives.
  • 2:05 - 2:08
    Les réseaux de diffraction sont bien
    connus en physique et dans le commerce.
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    Ils ont de nombreuses utilisations
    en technologie.
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    Mais ils n'étaient pas connus chez les
    ostracodes ou les animaux en général.
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    Ce qui est intéressant ici, c'est que,
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    comme ils servaient à faire la cour,
    ils avaient une fonction.
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    Ils avaient donc évolué
    pour devenir très, très efficaces.
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    La nature y travaillait
    depuis des millions d'années,
  • 2:27 - 2:31
    les perfectionnant pour qu'ils fassent
    leur travail de manière optimale.
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    Comme je savais ce que je cherchais,
  • 2:32 - 2:35
    je me suis demandé
    où il y en avait d'autres.
  • 2:35 - 2:37
    J'ai regardé toutes sortes d'animaux,
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    et j'en ai trouvé plein.
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    Des vers, comme vous pouvez le voir ici,
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    et aussi sur les pinces,
    dans ce cas, d'un homard galathéide.
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    Vous voyez comment la couleur change
    avec le changement de direction :
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    des couleurs très vives,
    d'aspect métallique,
  • 2:52 - 2:55
    que l'on trouve aussi chez les colibris
    et les coléoptères, par exemple.
  • 2:56 - 2:59
    Ce sont des structures physiques,
    tout comme les os.
  • 2:59 - 3:03
    Je me suis alors demandé si cela
    se produisait aussi dans les fossiles.
  • 3:03 - 3:04
    Et c'est le cas.
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    Nous les avons étudiés.
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    J'en ai trouvé dans des coléoptères
    vieux de 45 millions d'années -
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    ils avaient l'air vivants, étincelants
  • 3:12 - 3:14
    avec leurs couleurs métalliques ;
  • 3:14 - 3:18
    dans des ammonites vieilles de 85 millions
    d'années comme vous pouvez le voir ici.
  • 3:18 - 3:20
    Vous voyez comment
    la lumière est réfléchie
  • 3:21 - 3:23
    par les couches de ce réflecteur.
  • 3:23 - 3:26
    Les couches, qui font environ un
    centième de la largeur d'un cheveu,
  • 3:26 - 3:30
    sont de véritables nanostructures.
  • 3:31 - 3:34
    Les plus anciennes sont les fossiles
    du Shale de Burgess,
  • 3:34 - 3:37
    vieux de 508 millions d'années,
    datant de la période cambrienne.
  • 3:38 - 3:39
    Je me suis dit :
  • 3:39 - 3:42
    « On peut tracer la couleur
    aussi loin dans le temps,
  • 3:42 - 3:44
    mais jusqu'où peut-on aller ?
  • 3:44 - 3:47
    Quand la couleur est-elle
    apparue sur Terre ? »
  • 3:47 - 3:50
    Cela m'a amené à chercher
    le tout premier œil.
  • 3:51 - 3:55
    Il s'est avéré que c'était
    un trilobite qui l'avait,
  • 3:55 - 3:57
    ce que vous pouvez voir ici.
  • 3:57 - 3:59
    Vous voyez l'une des crêtes
    sur l'un des yeux, par exemple.
  • 3:59 - 4:01
    De très, très bons yeux en fait,
  • 4:01 - 4:04
    qui produisaient des images
    aussi bien que nous.
  • 4:04 - 4:07
    Mais cet animal a vécu
    il y a 521 millions d'années.
  • 4:09 - 4:13
    Mais avant cela, la vision n'existait pas,
    la couleur n'avait donc pas d'utilité.
  • 4:13 - 4:16
    Il n'y avait pas vraiment de couleur,
    seulement des longueurs d'onde.
  • 4:16 - 4:19
    J'ai regardé les animaux
    qui existaient à cette époque.
  • 4:19 - 4:22
    Le trilobite avait des membres durs
  • 4:22 - 4:24
    et avait un style de vie très moderne.
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    Il se déplaçait très vite,
    il pouvait déchiqueter les animaux.
  • 4:28 - 4:29
    C'était un prédateur.
  • 4:29 - 4:31
    Il pouvait voir les animaux autour de lui.
  • 4:31 - 4:34
    Avant lui, tous les animaux
    avaient un corps mou,
  • 4:34 - 4:36
    même le prédécesseur du trilobite,
  • 4:36 - 4:40
    ils se déplaçaient lentement sur le fond
    marin en se cognant de ci de là.
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    Ils n'interagissaient pas
    vraiment bien entre eux.
  • 4:42 - 4:44
    Ils avaient un capteur de lumière.
  • 4:45 - 4:50
    Le capteur le plus sophistiqué de l'époque
    aurait produit cette image du monde.
  • 4:50 - 4:54
    Voici l'image que les animaux auraient eue
    de leur environnement avec un tel capteur.
  • 4:55 - 4:57
    Vous pouviez voir la direction
    d'où vient la lumière,
  • 4:57 - 5:00
    vous saviez où se trouve le haut
    et le bas dans la colonne d'eau.
  • 5:00 - 5:04
    Mais vous ne pouviez pas trouver
    un ami ou un ennemi autour de vous,
  • 5:04 - 5:07
    ni reconnaître d'autres animaux,
    ni savoir s'ils sont là.
  • 5:07 - 5:09
    Alors s'est produit l'événement
  • 5:09 - 5:12
    peut-être le plus spectaculaire
    de l'histoire de la vie.
  • 5:12 - 5:15
    L'un de ces capteurs de lumière
    a développé des lentilles.
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    Soudain, une image a été
    projetée à l'arrière d'un œil,
  • 5:19 - 5:22
    la toute première image sur Terre,
  • 5:22 - 5:24
    qui aurait pu ressembler à ça.
  • 5:24 - 5:26
    Vous voyez tous les animaux
    qui vous entourent.
  • 5:26 - 5:28
    Vous pouvez identifier
    les proies possibles.
  • 5:28 - 5:31
    Par conséquent,
    la pression évolutionnaire
  • 5:31 - 5:35
    commence à agir sur cet animal
    pour faire apparaître des nageoires,
  • 5:35 - 5:37
    un membre dur pour déchirer
  • 5:37 - 5:39
    et se nourrir de tous ces animaux
    au corps mou,
  • 5:39 - 5:43
    qui sont essentiellement des morceaux
    de protéines attendant d'être mangés.
  • 5:43 - 5:45
    Cela a déclenché l'explosion cambrienne,
  • 5:45 - 5:46
    le Big Bang de l'évolution,
  • 5:46 - 5:48
    où tous les animaux sont
    passés d'un corps mou,
  • 5:48 - 5:50
    comme les vers et les méduses,
  • 5:50 - 5:54
    à toute la gamme de corps
    que vous voyez aujourd'hui,
  • 5:54 - 5:55
    toute la gamme de comportements.
  • 5:55 - 5:57
    La vie est soudainement devenue complexe.
  • 5:57 - 6:01
    La vision a été introduite dans
    le monde, et elle allait y rester.
  • 6:01 - 6:03
    Aujourd'hui, plus de 95%
    des animaux ont des yeux,
  • 6:04 - 6:06
    et la vision est le stimulus
    le plus puissant.
  • 6:06 - 6:08
    Partout vous laissez
    une image sur une rétine,
  • 6:08 - 6:11
    et, à partir de là,
    les animaux ont dû s'adapter
  • 6:11 - 6:15
    et peuvent à tout moment être
    attrapés par un prédateur.
  • 6:17 - 6:21
    L'évolution a conduit
    à un processus de conception
  • 6:21 - 6:25
    où des milliards et des milliards
    de brins d'ADN mutent,
  • 6:25 - 6:29
    produisant des modèles innombrables
    de nouveaux types de couleurs.
  • 6:30 - 6:33
    Ils y travaillent depuis
    des millions d'années,
  • 6:33 - 6:36
    des centaines de millions d'années,
    pour produire des couleurs optimales.
  • 6:36 - 6:39
    Un designer serait heureux
    de disposer d'un an
  • 6:39 - 6:40
    pour créer une nouvelle couleur.
  • 6:41 - 6:44
    Allons simplement dans la nature
    voir ce qu'elle a à offrir,
  • 6:44 - 6:46
    voir si nous pouvons la copier ?
  • 6:46 - 6:49
    Même si nous ne comprenons pas
    comment les couleurs sont produites,
  • 6:49 - 6:51
    aucune importance,
  • 6:51 - 6:54
    il suffit de copier ces nanostructures
    qui existent dans la nature,
  • 6:54 - 6:57
    et vous aurez les mêmes couleurs.
  • 6:57 - 7:01
    Après tout, nous travaillons
    dans le même but :
  • 7:02 - 7:03
    l'effet sur l'œil.
  • 7:03 - 7:07
    Allons donc demander à l'industrie :
    quel type de couleurs souhaitez-vous ?
  • 7:07 - 7:11
    Souhaitez-vous une couleur très
    vive qui s'illumine dans l'obscurité,
  • 7:11 - 7:14
    afin que, même en l'absence de soleil,
    vous puissiez produire de la lumière ?
  • 7:15 - 7:16
    Par exemple, des bâtons lumineux,
  • 7:16 - 7:21
    ou certaines applications
    pour les agriculteurs,
  • 7:21 - 7:23
    où, si une culture est
    attaquée par un virus,
  • 7:24 - 7:26
    elle s'illumine la nuit pour indiquer
    où se trouve l'attaque.
  • 7:26 - 7:30
    C'est exactement ce qu'on fait avec
    les produits chimiques bioluminescents.
  • 7:30 - 7:35
    La bioluminescence est l'interaction de 2
    produits chimiques en présence d'oxygène,
  • 7:35 - 7:37
    la lumière en étant un sous-produit.
  • 7:37 - 7:38
    C'est très efficace.
  • 7:38 - 7:41
    La quasi-totalité de l'énergie
    est convertie en lumière,
  • 7:41 - 7:44
    très peu de chaleur, contrairement
    aux ampoules électriques, par exemple.
  • 7:45 - 7:50
    La bioluminescence est à l'origine de la
    lumière des lucioles ou des vers luisants.
  • 7:50 - 7:51
    C'est courant sous la mer,
  • 7:52 - 7:55
    où plus de 9 % des animaux
    produisent de la lumière bioluminescente.
  • 7:56 - 7:57
    L'industrie a besoin de pigments ?
  • 7:57 - 8:02
    Ils sont très courants dans la nature, par
    exemple, chez cette couleuvre tachetée.
  • 8:02 - 8:06
    Elle a un pigment
    qui produit un effet orange.
  • 8:07 - 8:12
    Ici, la molécule est frappée
    par une lumière blanche
  • 8:12 - 8:14
    avec toutes ses longueurs d'onde.
  • 8:14 - 8:18
    La plupart sont absorbées
    et transformées en chaleur,
  • 8:18 - 8:21
    mais l'énergie restant dans
    celles qui ne sont pas absorbées
  • 8:21 - 8:23
    est réfléchie ou dispersée
    dans l'environnement,
  • 8:23 - 8:25
    donc vous voyez ces couleurs.
  • 8:26 - 8:29
    Il existe une autre façon
    de produire des pigments.
  • 8:29 - 8:32
    Il s'agit des chromatophores, ou
    cellules de changement de couleur.
  • 8:32 - 8:34
    Elles peuvent se dilater ou se contracter
  • 8:34 - 8:36
    et sont remplies de pigments.
  • 8:36 - 8:40
    Lorsqu'elles se dilatent, elles sont assez
    grandes pour être vues comme un pixel,
  • 8:40 - 8:43
    et lorsqu'elles se contractent,
    elles sont invisibles.
  • 8:43 - 8:48
    C'est ainsi que les caméléons, les seiches
    ou les calmars changent de couleur.
  • 8:48 - 8:51
    Imaginez rassembler
    des chromatophores rouges, bleus et verts,
  • 8:51 - 8:55
    les dilater et les contracter pour
    produire la couleur que vous voulez.
  • 8:56 - 8:58
    Je travaille maintenant avec Georgia Tech
  • 8:58 - 9:01
    pour produire des surfaces
    et des matériaux changeant de couleur,
  • 9:01 - 9:04
    très utiles pour le camouflage,
    par exemple.
  • 9:04 - 9:07
    Nous pourrions aussi produire des couleurs
    fluorescentes pour l'industrie,
  • 9:07 - 9:12
    il en existe beaucoup, en particulier
    chez les perroquets australiens.
  • 9:13 - 9:16
    Ce sont les plumes de la tête
    du cacatoès à huppe jaune
  • 9:16 - 9:17
    qui sont fluorescentes.
  • 9:18 - 9:22
    Vous voyez ici une photo
    montrant le pigment jaune
  • 9:22 - 9:25
    et dessous uniquement la fluorescence.
  • 9:25 - 9:27
    La fluorescence est également jaune
  • 9:27 - 9:31
    et renforce l'effet du pigment jaune.
  • 9:31 - 9:35
    J'ai découvert que certaines plumes
    jaunes produisent de la fluorescence
  • 9:36 - 9:37
    et d'autres pas.
  • 9:37 - 9:39
    Celles utilisées pour faire la cour -
  • 9:39 - 9:42
    des zones du plumage
    servent à attirer la femelle -
  • 9:42 - 9:44
    ont le pigment fluorescent.
  • 9:44 - 9:47
    Ce n'est pas qu'un hasard.
  • 9:47 - 9:49
    L'évolution a agi
  • 9:49 - 9:52
    pour être très, très efficace dans
    la production de la lumière jaune.
  • 9:53 - 9:58
    La fluorescence résulte
    d'un effet au niveau atomique,
  • 9:58 - 10:01
    où la lumière blanche entre en jeu,
    y compris la lumière ultraviolette.
  • 10:02 - 10:04
    L'ultraviolet, que nous ne voyons pas,
  • 10:04 - 10:09
    est absorbé et rejeté à nouveau
    dans une longueur d'onde plus grande.
  • 10:09 - 10:13
    Ainsi, une partie de la haute énergie
    contenue dans la lumière ultraviolette
  • 10:13 - 10:17
    est utilisée lorsqu'un électron saute
    dans une enveloppe extérieure.
  • 10:17 - 10:20
    Lorsque l'électron revient
    dans son enveloppe d'origine,
  • 10:20 - 10:22
    une partie est perdue en chaleur.
  • 10:22 - 10:27
    Il y a moins d'énergie, donc une longueur
    d'onde plus longue : la lumière jaune.
  • 10:27 - 10:31
    On passe donc de l'ultraviolet,
    qu'on ne voit pas, au jaune, qu'on voit.
  • 10:31 - 10:35
    C'est mon sujet préféré,
    la couleur structurelle.
  • 10:36 - 10:38
    La nanotechnologie de la nature
    en quelque sorte.
  • 10:39 - 10:43
    Ce sont des structures physiques faites
    de matériaux totalement transparents.
  • 10:44 - 10:46
    C'est l'architecture
    à l'échelle nanométrique
  • 10:46 - 10:49
    qui est importante pour déterminer
    quelle couleur est réfléchie
  • 10:49 - 10:53
    ou quel type d'effet de
    lumière vous pouvez voir.
  • 10:53 - 10:57
    Ici, nous avons les épines d'une
    annélide marine appelée Aphrodite
  • 10:57 - 11:00
    que l'on trouve sur des plages de Sydney.
  • 11:00 - 11:04
    C'est un animal à l'aspect étrange ;
    il ressemble à une petite souris irisée.
  • 11:04 - 11:08
    Mais c'est un animal marin ; il est
    couvert d'épines iridescentes.
  • 11:08 - 11:09
    Si vous en coupez une,
  • 11:09 - 11:12
    vous pouvez voir de minuscules nanotubes
  • 11:12 - 11:15
    qui forment ce qu'on appelle
    une fibre de cristal photonique.
  • 11:15 - 11:19
    Les cristaux photoniques ont été
    découverts en physique dans les années 80,
  • 11:19 - 11:23
    et ont été depuis utilisés
    dans toutes sortes d'applications.
  • 11:23 - 11:25
    Ils révolutionneront
    les ordinateurs du futur
  • 11:25 - 11:28
    avec des puces optiques
    au lieu de puces électroniques.
  • 11:28 - 11:30
    Ces types de fibres
    de cristaux photoniques
  • 11:30 - 11:33
    sont déjà utilisés dans
    l'industrie des télécommunications.
  • 11:35 - 11:37
    Il y a dans la nature des designs
    inconnus en physique,
  • 11:37 - 11:40
    dont nous ne comprenons
    pas le fonctionnement.
  • 11:40 - 11:44
    Alors copions ce que la nature
    nous offre pour l'instant.
  • 11:44 - 11:45
    Celui-ci, je ne l'ai pas trouvé.
  • 11:45 - 11:48
    C'est le premier cristal photonique
    trouvé dans la nature,
  • 11:48 - 11:51
    que j'ai trouvé en l'an 2000.
  • 11:51 - 11:55
    Mais nous aurions gagné beaucoup de temps
    si nous avions regardé la nature plus tôt.
  • 11:57 - 12:01
    Les papillons sont de très bons
    exemples de cristaux photoniques.
  • 12:01 - 12:04
    L'aile d'un papillon contient
    une centaine de milliers d'écailles
  • 12:04 - 12:06
    qui se chevauchent
    comme les tuiles d'un toit.
  • 12:07 - 12:09
    Chaque écaille est
    remplie de nanostructures
  • 12:09 - 12:12
    qui interagissent avec les ondes
    lumineuses de différentes manières.
  • 12:13 - 12:15
    Vous verrez sur les diapositives -
  • 12:15 - 12:20
    nous avons des micrographies électroniques
    montrant les détails de ces écailles,
  • 12:20 - 12:23
    dont la taille est
    un 100e de la largeur d'un cheveu -
  • 12:23 - 12:25
    vous verrez comment
    ces structures changent
  • 12:25 - 12:28
    presque comme la forme
    d'un bâtiment peut changer,
  • 12:28 - 12:30
    mais à une échelle nanométrique,
  • 12:30 - 12:33
    elles changent la longueur
    d'onde de la lumière,
  • 12:33 - 12:35
    et donc, l'effet de couleur.
  • 12:37 - 12:40
    Vous voyez ces architectures
    produire des couleurs différentes,
  • 12:40 - 12:44
    et elles peuvent aussi changer
    la façon dont la couleur varie.
  • 12:44 - 12:46
    Lorsqu'on observe ces écailles,
  • 12:46 - 12:49
    on obtient une couleur changeante
    ou constante,
  • 12:49 - 12:52
    des écailles très lumineuses,
    ou des plus ternes.
  • 12:58 - 13:01
    Un bon exemple de cristal
    photonique est l'opale,
  • 13:02 - 13:06
    la pierre précieuse, comme vous pouvez
    le voir sur cette image en haut à gauche.
  • 13:06 - 13:10
    L'opale est remplie de
    minuscules nanosphères,
  • 13:10 - 13:12
    très proches les unes des autres.
  • 13:12 - 13:16
    Les rayons lumineux rebondissent
    à l'intérieur et interagissent entre eux
  • 13:16 - 13:18
    pour produire ces couleurs iridescentes.
  • 13:19 - 13:24
    En 2005, j'ai trouvé de l'opale
    dans un charançon,
  • 13:24 - 13:27
    Un animal, donc un être vivant,
    qui produit de l'opale.
  • 13:28 - 13:31
    L'opale a de nombreuses
    applications technologiques
  • 13:31 - 13:32
    dont les puces informatiques.
  • 13:33 - 13:35
    L'industrie la produit à
    des coûts énergétiques élevés
  • 13:35 - 13:38
    liés aux fortes températures et pressions.
  • 13:38 - 13:43
    Mais la nature, les animaux, le font
    à température et à pression ambiantes.
  • 13:43 - 13:47
    Ils mélangent comme par magie des produits
    chimiques pour produire cette opale,
  • 13:47 - 13:49
    utilisant très peu d'énergie.
  • 13:49 - 13:51
    C'est ce qu'on essaye de faire.
  • 13:51 - 13:54
    Nous essayons d'observer ces écailles
    dans des charançons vivants
  • 13:54 - 13:56
    pour comprendre comment
    ils fabriquent ces opales,
  • 13:56 - 14:00
    et voir si nous pouvons le copier et
    apporter ce processus à l'industrie.
  • 14:02 - 14:06
    Certains objets dans la nature
    ne produisent aucune couleur.
  • 14:06 - 14:07
    Au contraire,
  • 14:07 - 14:09
    ils empêchent toute sorte de réflexion,
  • 14:09 - 14:11
    toute la lumière passe
    à travers une surface,
  • 14:11 - 14:15
    comme celle trouvée sur l'œil
    de cette mouche de 45 millions d'années
  • 14:15 - 14:16
    conservée dans l'ambre.
  • 14:16 - 14:18
    Cette structure très fine
    que vous pouvez voir
  • 14:18 - 14:21
    dans ce micrographe électronique,
    ces très fines stries.
  • 14:21 - 14:26
    Quand j'ai fait cela sur une surface
    en perspex, ici en bas à droite,
  • 14:26 - 14:28
    au centre, vous avez cette structure,
  • 14:28 - 14:31
    et vous pouvez voir comment
    les réflexions sont réduites.
  • 14:31 - 14:34
    Cela permet à la lumière de passer
    à travers au lieu d'être réfléchie.
  • 14:34 - 14:36
    Si vous mettiez cela sur une vitre,
  • 14:36 - 14:38
    vous ne verriez plus votre propre reflet.
  • 14:38 - 14:40
    Mais sur des panneaux solaires,
  • 14:40 - 14:43
    on obtient une augmentation
    de 10 % de l'énergie captée.
  • 14:46 - 14:47
    Il y a des années,
  • 14:47 - 14:50
    j'ai étendu mon intérêt pour
    le biomimétisme, l'optique ou la couleur,
  • 14:50 - 14:52
    à d'autres sujets,
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    comme l'étude des matériaux résistants
  • 14:54 - 14:56
    chez les scarabées
    ou les squilles multicolores,
  • 14:56 - 14:59
    l'étude des colles qui
    fonctionnent sous l'eau,
  • 14:59 - 15:04
    la conception de bâtiments basée
    sur des animaux et des plantes,
  • 15:04 - 15:07
    et les systèmes de climatisation,
    comme dans les termitières,
  • 15:07 - 15:10
    à mettre dans les bâtiments,
    qui nécessitent très peu d'énergie.
  • 15:11 - 15:14
    L'une des choses qui m'a
    vraiment interpellé, c'est l'eau.
  • 15:14 - 15:17
    Rapidement, voici l'exemple
    d'un scarabée namibien,
  • 15:17 - 15:20
    où j'ai trouvé une structure
    qui collecte l'eau du brouillard
  • 15:20 - 15:21
    de manière très efficace.
  • 15:21 - 15:23
    Cela sert dans
    des systèmes de climatisation
  • 15:23 - 15:26
    pour extraire l'eau et la recycler.
  • 15:26 - 15:32
    La nature nous dit qu'il y a une source
    en suspension dans l'air à exploiter,
  • 15:32 - 15:34
    ce que font les animaux
    et les plantes dans les déserts.
  • 15:34 - 15:38
    C'est ce à quoi je travaille
    actuellement en collaboration avec le MIT,
  • 15:38 - 15:42
    et nous espérons faire bientôt parvenir
    en Afrique les premiers appareils
  • 15:42 - 15:46
    permettant de collecter de l'eau
    pour la boisson et les médicaments.
  • 15:48 - 15:52
    Je ne peux malheureusement pas vous
    révéler les projets que j'ai en tête.
  • 15:52 - 15:55
    Nous en avons de très intéressants
    l'année prochaine,
  • 15:55 - 15:58
    mais au moins, j'ai pu
    vous présenter le sujet
  • 15:58 - 16:00
    et vous dire où tout a commencé,
  • 16:00 - 16:03
    il y a 52 millions d'années.
  • 16:03 - 16:04
    Merci beaucoup.
  • 16:04 - 16:07
    (Applaudissements)
Title:
Est-ce que la couleur existe ? | Andrew Parker | TEDxSydney
Description:

Andrew Parker a étudié la biologie et la physique marines au Musée australien et à l'Université Macquarie, puis a déménagé à l'Université d'Oxford. Après avoir fondé « l'hypothèse de l'interrupteur » - que le Big Bang de l'évolution a été déclenché par l'évolution de l'œil - il travaille maintenant sur le biomimétisme, copiant le design trouvé dans la nature. Cela comprend les couleurs de colibris pour les peintures, les surfaces non réfléchissantes sur les yeux des insectes pour les panneaux solaires et les dispositifs de capture d'eau chez les coléoptères namibiens pour collecter de l'eau potable en Afrique.

Il a été sélectionné comme « Scientifique du Nouveau Siècle » par la Royal Institution à Londres et a écrit les livres de vulgarisation scientifique « In The Blink Of An Eye » et « Seven Deadly Colors ». Aujourd'hui, il est chargé de recherche au Natural History Museum de Londres et au Green Templeton College de l'Université d'Oxford.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:57

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