Et se relever ! | Nathalie Provost | TEDxHECMontreal
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0:19 - 0:21Bonjour.
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0:21 - 0:26Comme vous venez de l'entendre,
il y a 20 ans, j'ai vécu un drame. -
0:26 - 0:29Une tragédie. Une tuerie.
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0:29 - 0:33Un événement qui m'a mis
à terre. Complètement. -
0:34 - 0:38Mais aujourd'hui, je suis debout.
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0:38 - 0:43J'ai eu l'occasion de raconter
l’événement à plus d'une reprise, -
0:43 - 0:47mais rarement de raconter
après l'événement. -
0:48 - 0:51Je suis Nathalie Provost,
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0:51 - 0:55et je suis née à une époque
où tout était possible. -
0:55 - 0:59Au Québec, on a construit
tout le réseau hydroélectrique -
0:59 - 1:01au moment où je suis née.
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1:01 - 1:03Le réseau des routes, tel
qu'on le connait aujourd'hui, -
1:03 - 1:07le métro de Montréal, le tunnel
Louis-Hippolyte-La Fontaine, -
1:07 - 1:08le réseau d'école secondaire publique
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1:08 - 1:13a été construit
au moment où je suis née aussi. -
1:13 - 1:17Et c'est avec cette croyance
que tout était possible, -
1:17 - 1:20qu'on pouvait tout réaliser,
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1:20 - 1:24le seul problème était notre volonté,
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1:24 - 1:26que notre seule limite
était notre volonté, -
1:26 - 1:29c'est comme ça que
je suis rentrée à Polytechnique -
1:29 - 1:31convaincue que j'allais
conquérir le monde, -
1:31 - 1:34que tout était à ma portée.
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1:34 - 1:37Probablement un peu arrogante,
mais bon, c'est ce que j'étais. -
1:39 - 1:43Et c'est dans cette optique-là
que je suis arrivée à Polytechnique, -
1:43 - 1:47un après-midi d'hiver, en 1989.
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1:47 - 1:50Ça avait été une longue journée,
une journée pleine de neige, -
1:50 - 1:52il neigeait à plein ciel.
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1:52 - 1:55Le matin j'avais eu le privilège
de travailler avec un groupe d'ingénieurs. -
1:55 - 1:59Je présentais mon projet
de fin d'études, -
1:59 - 2:03et je me demandais comment j'allais faire
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2:03 - 2:06pour faire la présentation
que j'avais à faire - -
2:06 - 2:08j'étais dans une posture comme ici -
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2:08 - 2:11je me demandais comment j'allais faire la
présentation que j'allais avoir à faire, -
2:11 - 2:13et puis la rendre intéressante.
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2:13 - 2:16On était huit à présenter
un projet de transfert de chaleur, -
2:16 - 2:19j'étais la dernière, et c'était
toutes le même projet. -
2:22 - 2:24Et donc, tout d'un coup,
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2:24 - 2:29il y a un collègue qui est
en train de présenter le projet, -
2:29 - 2:32et il y a un homme qui rentre
dans la classe à coté de lui. -
2:32 - 2:34Ma première intuition ça été de me dire :
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2:34 - 2:38« Il a trouvé une idée lui pour
rendre son projet intéressant ? » -
2:38 - 2:41Mais cet homme-là a tiré au mur.
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2:42 - 2:46Il a fait sortir les garçons,
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2:46 - 2:51et il a mis toutes les filles
qu'il y avait dans la classe dans un coin. -
2:51 - 2:55Et il nous a demandé si
on savait pourquoi on était là. -
2:55 - 2:56On a dit non !
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2:57 - 3:00Il nous a dit : « Je hais les féministes.
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3:00 - 3:03Vous êtes toutes des féministes ».
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3:03 - 3:05J'ai dit : « Non,
on n'est pas des féministes. -
3:05 - 3:09Si tu veux venir à Polytechnique,
il y a de la place ». -
3:09 - 3:11Mais je ne pense pas
que j'ai pu finir ma phrase. -
3:11 - 3:14On a été son peloton d’exécution.
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3:14 - 3:16Il a tiré.
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3:16 - 3:20Six sont mortes,
on est trois blessés. -
3:20 - 3:26Je me suis retrouvée par terre,
couchée, morte un peu. -
3:26 - 3:29C'était une scène horrible.
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3:31 - 3:37Je ne comprenais pas pourquoi ça
arrivait ici, qu'est-ce qui se passait ! -
3:37 - 3:42Comment ça se fait que dans mon école,
un événement comme ça pouvait arriver. -
3:49 - 3:52J'ai découvert là, la solitude,
-
3:52 - 3:55le doute, la peur.
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3:55 - 3:58Je ne savais plus
par quel chemin on se relevait. -
3:58 - 4:02Je ne savais pas comment recommencer.
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4:07 - 4:09Et ce bout-là de l'histoire
que je commence là, -
4:09 - 4:12il est moins raconté.
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4:12 - 4:17Et puis pour vous le raconter,
je vais le partager avec mes enfants. -
4:17 - 4:22Parce que mes enfants ont tous les quatre,
comme vous tous, comme moi, -
4:22 - 4:24appris à marcher.
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4:26 - 4:29Je viens de vous le dire,
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4:29 - 4:33après Polytechnique,
j'avais mille questions. -
4:33 - 4:35Pourquoi je n’étais pas morte ?
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4:35 - 4:37Pourquoi c'est arrivé au Québec ?
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4:37 - 4:39Pourquoi c'est arrivé à ce moment-là ?
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4:39 - 4:41Je ne comprenais pas !
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4:41 - 4:46Vous imaginez probablement
que j'ai crié, pleuré, gueulé. -
4:46 - 4:51J'ai beaucoup écrit aussi. J'ai médité.
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4:51 - 4:54Et dans le fond,
ce que je faisais, c'est prier. -
4:54 - 4:57C'est prier, parce que
j'interpellais à travers tout ça -
4:57 - 4:59un peu plus grand que moi.
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4:59 - 5:04La réponse première, mathématique,
ne me satisfaisait pas. -
5:04 - 5:10Il fallait que je la dépasse un peu,
pour être capable de faire le deuil, -
5:10 - 5:15et puis d'accepter que la solitude
allait exister dans ma vie. -
5:15 - 5:19Pour faire le deuil
de l’insouciance aussi. -
5:19 - 5:24Puis faire le deuil de l’innocence.
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5:27 - 5:32Un notre élan qui était très fort
en moi, c’était la colère. -
5:32 - 5:34C'était injuste,
ça n'avait pas de bons sens. -
5:34 - 5:36Les hommes autour de moi y sont passés,
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5:36 - 5:39surtout les hommes, ils y ont goutté.
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5:39 - 5:43Mon père, mes frères, mes proches.
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5:43 - 5:47Mais en même temps,
il y avait un élan vers le pardon. -
5:47 - 5:49Peut-être que c'est parce que
Marc Lépine était mort, -
5:49 - 5:55mais, j'avais senti cet élan-là,
et j'ai choisis de le suivre. -
5:56 - 5:59Et j'ai compris en le suivant,
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5:59 - 6:02que tout doucement,
j’abandonnais la colère, -
6:02 - 6:04et qu'en abandonnant la colère,
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6:04 - 6:07je réussissais à reprendre
un peu de pouvoir dans ma vie, -
6:07 - 6:11et puis que finalement,
j'arrêtais d'être une victime, -
6:11 - 6:13et je redevenais maîtresse de ma vie.
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6:13 - 6:16Et dans le fond, la prière et le pardon,
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6:16 - 6:20m'ont permis de laisser le passé,
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6:20 - 6:23et de laisser passer le passé aussi.
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6:25 - 6:28Trois jours après Polytechnique,
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6:28 - 6:34il y a un géant qui est rentré
dans ma chambre d'hôpital. -
6:34 - 6:36Ce géant-là, vous le connaissez peut-être,
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6:36 - 6:40c'est aujourd'hui
le chef cuisinier, Martin Picard. -
6:40 - 6:44Martin, en 89, était apprenti cuisinier,
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6:44 - 6:50et il rentré dans ma chambre d'hôpital
pour m’offrir un cadeau, une recette. -
6:50 - 6:53Puis il m'a raconté avec toute
la poésie dont il est capable, -
6:53 - 6:56une recette faite de
saumon cru et de saumon fumé -
6:56 - 6:58et puis de pamplemousse,
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6:58 - 7:02dans laquelle il a partagé
sa tristesse, sa colère et son aigreur -
7:02 - 7:04d'un événement pareil.
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7:04 - 7:06Trois jours après Polytechnique,
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7:06 - 7:12Martin m'a offert une fleur
qui avait poussée dans la boue. -
7:13 - 7:18C'est un petit exemple,
mais là, j'ai dit après : -
7:18 - 7:22« C'est une chance que
Polytechnique me soit arrivée ». -
7:22 - 7:25Je pense qu'aujourd'hui,
je suis privilégiée. -
7:25 - 7:27J'ai des occasions qui me sont offertes,
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7:27 - 7:32parce que Polytechnique a croisé ma vie,
Marc Lépine a croisé ma vie. -
7:32 - 7:38Et il m'a permis donc de vivre
un événement particulier et exceptionnel, -
7:38 - 7:41sur lequel j'ai pu porter mon regard,
-
7:41 - 7:47sur lequel j'ai pu m'émerveiller
et retrouver de la beauté dans la vie. -
7:47 - 7:52Et donc, reprendre pied
dans le présent, ici, maintenant. -
7:54 - 7:58Quand on tombe, on est à l'hôpital,
-
7:58 - 8:02on reçoit des soins.
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8:02 - 8:04J'en ai eu même à la maison.
-
8:04 - 8:06Il fallait réapprendre à marcher.
-
8:06 - 8:08Il fallait réapprendre à bouger,
-
8:08 - 8:12il fallait combattre l'infection,
parce qu'il y en a eu [une]. -
8:12 - 8:15Il fallait aussi réapprendre
à marcher toute seule la nuit, -
8:15 - 8:19parce que j'ai eu longtemps très peur.
-
8:19 - 8:23Il fallait partager ce fardeau-là
de colère, de tristesse, -
8:23 - 8:25qui était très lourd.
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8:25 - 8:30Et j'ai eu autour de moi, des amis,
des parents, des mentors, -
8:30 - 8:33qui m'ont écoutée
et qui ont été présents pour moi. -
8:33 - 8:38Mais, j'ai aussi eu des gens,
qui ont accepté ma vulnérabilité, -
8:38 - 8:41et puis qui ont accepté
de m'offrir un cadeau : -
8:41 - 8:44leurs propres confidences,
leurs propres événements. -
8:44 - 8:49Et à travers tout ça,
j'ai découvert une nouvelle force. -
8:49 - 8:52Une force qui était appuyée
sur l'ouverture aux autres, -
8:52 - 8:55sur le partage, la compassion,
-
8:55 - 9:01et puis qui m'a permis, encore une fois,
d'avancer un pas en avant avec les autres. -
9:02 - 9:06Et ça m'a amenée à contribuer.
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9:07 - 9:11Polytechnique est arrivé en décembre 89,
-
9:11 - 9:15en janvier 90,
je suis retournée à l'école. -
9:15 - 9:18Pour moi, finir mon bac en génie,
-
9:18 - 9:21être ingénieur, porter mon [?],
-
9:21 - 9:22c'était fondamental,
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9:22 - 9:25ça l'est encore aujourd'hui,
j'en suis très fière. -
9:26 - 9:32J'ai travaillé, toujours,
j'ai eu des enfants, je les élève, -
9:32 - 9:38et je réalise que d'avoir
bâti une famille, -
9:38 - 9:42travaillé, et donc à ma façon,
bâti ma société, -
9:42 - 9:45c'est d'avoir eu l'occasion de donner.
-
9:45 - 9:49C'est d'avoir eu l'occasion
de laisser une trace -
9:49 - 9:52qui est peu plus grande
que moi, en dehors de moi. -
9:52 - 9:56Ça m'a ramenée
vers l'avenir, vers l'espoir, -
9:56 - 10:00et ça pour moi,
ça m'a permis d'être debout. -
10:00 - 10:04Aujourd'hui, j'ai des rêves, des espoirs,
-
10:04 - 10:06je construis ma vie,
-
10:06 - 10:10je construis à ma mesure notre société,
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10:10 - 10:13et je me trouve très privilégiée.
-
10:13 - 10:14Mais au travers de tout ça,
-
10:14 - 10:18ce que j'ai vécu,
c'est un événement exceptionnel. -
10:18 - 10:21Mais je me questionne,
-
10:21 - 10:27parce que je me demande
si mon parcours lui est exceptionnel ? -
10:27 - 10:32Parce que vous avez
probablement vécus des deuils, -
10:32 - 10:37la maladie, des échecs ou des abus.
-
10:37 - 10:41La vie nous malmène
et nous fait traverser -
10:41 - 10:44des moments très difficiles.
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10:44 - 10:48Et on a tous à se relever.
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10:49 - 10:50Et je me questionne :
-
10:50 - 10:52Est-ce que dans le fond, tous,
-
10:52 - 10:55un peu comme mes enfants,
nos enfants, nous mêmes, -
10:55 - 11:00on parcourt tous un peu
les mêmes étapes pour être debout, -
11:00 - 11:04est-ce que pour se relever
des moments les plus difficiles, -
11:04 - 11:08on ne parcourt pas tous
un peu les mêmes étapes ? -
11:08 - 11:14Est-ce que chacun d'entre nous
n'a pas besoin de faire un deuil, -
11:14 - 11:17d'accepter l’événement qui est arrivé ?
-
11:17 - 11:20Est-ce qu'on n'a pas tous
un peu besoin de partager, -
11:20 - 11:25de dépasser l'injustice, la colère ?
-
11:25 - 11:28Est-ce qu'on n'a pas tous,
face à la difficulté, -
11:28 - 11:29besoin de s’émerveiller ?
-
11:29 - 11:32Besoin de reconnaître
qu'est-ce qu'il y a de beau, -
11:32 - 11:34malgré les difficultés.
-
11:34 - 11:38Comment la vie, la nature,
ce qui nous entoure est merveilleux, -
11:38 - 11:41pour nous ré-encrer dans le présent.
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11:41 - 11:45Je pense qu'on a tous
besoin de se relier, -
11:45 - 11:48pour faire face à la douleur,
aux difficultés, -
11:48 - 11:50apprendre des autres aussi.
-
11:50 - 11:52Je pense qu'on a tous
besoin de contribuer, -
11:52 - 11:55parce que, quand on contribue, on donne,
-
11:55 - 11:59et puis ça nous permet
d'avoir l'impression -
11:59 - 12:02de laisser une trace plus grande que nous.
-
12:04 - 12:07Et puis en conclusion, je vais
vous amener sur un questionnement - -
12:07 - 12:11parce qu'on ne pourra pas faire sortir
l’ingénieur qui est en moi. -
12:11 - 12:14Et puis un ingénieur,
ça essaye de bâtir le monde, -
12:14 - 12:17ces jours-ci, on se demande
si on y arrive tous bien, -
12:17 - 12:21mais c'est quand même l'intention.
(Rires) -
12:21 - 12:24Est-ce que le parcours que
je viens de vous raconter, -
12:24 - 12:28ne pourrait pas s'appliquer
à nous, comme société ? -
12:28 - 12:31Je me questionne.
-
12:31 - 12:33Je me demande, si, comme société -
-
12:33 - 12:36parce que je nous trouve
un peu à genoux comme société. -
12:36 - 12:39Il y a cynisme important.
-
12:39 - 12:42Il y a une monté
de mouvements assez radicaux. -
12:42 - 12:45On n'a pas nécessairement de l'espoir
-
12:45 - 12:48quand on regarde ce qui s'est passé
au Printemps érable, -
12:48 - 12:50quand on regarde
les mouvements dans le monde, -
12:50 - 12:52quand on regarde la morosité économique.
-
12:52 - 12:56Donc je pense qu'on est un peu
comme société à genoux, -
12:56 - 12:57et donc je me questionne :
-
12:57 - 13:03Est-ce que comme société,
on n'aurait pas des deuils à faire ? -
13:03 - 13:07Peut-être le deuil
de la croissance infinie ? -
13:07 - 13:09Je me demande si on n'a pas
des choses à pardonner ? -
13:09 - 13:12Peut-être à pardonner
à ceux qui ont été avant nous ? -
13:12 - 13:14La commission Charbonneau,
-
13:14 - 13:16peut-être que ça sera
certains pardons qu'on aura à faire -
13:16 - 13:19des abus qui ont eu lieu
et des injustices. -
13:19 - 13:22On ne pourra pas tout réparer.
-
13:22 - 13:27Et puis on va devoir comme société,
je crois, retrouver notre pouvoir. -
13:27 - 13:30Je me demande aussi, si comme société,
-
13:30 - 13:33on est capable de s’émerveiller
de tout ce qu'on a ? -
13:33 - 13:36On vit dans un pays assez beau.
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13:36 - 13:39Un pays dans lequel
on a des ressources naturelles, -
13:39 - 13:40on a quatre saisons,
-
13:40 - 13:43on est globalement en santé,
on est choyé. -
13:43 - 13:46Est-ce qu'on le reconnait ?
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13:46 - 13:50Je me demande aussi,
si on se relie pour de vrai ensemble ? -
13:50 - 13:54parce que, ça nous aiderait
peut-être à se relever, -
13:54 - 13:57et tout ça pour contribuer à bâtir
ensemble un monde meilleur. -
13:57 - 14:01Je me demande si ça ne serait pas
un chemin pour se relever ? -
14:01 - 14:02Merci.
-
14:02 - 14:04(Applaudissements)
- Title:
- Et se relever ! | Nathalie Provost | TEDxHECMontreal
- Description:
-
Nathalie a été blessée au cours des événements de Polytechnique en décembre 1989. Convaincue de l'importance du devoir de mémoire, elle partage ses réflexions et communique sa joie de vivre.
- Video Language:
- French (Canada)
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 14:13
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