Que croire dans un monde de « post-vérité » ?
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0:02 - 0:05Belle Gibson était une jeune
et heureuse Australienne. -
0:05 - 0:08Elle vivait à Perth
et adorait faire du skateboard. -
0:08 - 0:11Mais en 2009, Belle a appris
qu'elle avait un cancer du cerveau -
0:11 - 0:13et quatre mois à vivre.
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0:13 - 0:17Deux mois de chimio et de radiothérapie
n'ont eu aucun effet. -
0:17 - 0:19Mais Belle était déterminée.
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0:19 - 0:21Elle avait toujours été une battante.
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0:21 - 0:24Dès six ans, elle avait dû cuisiner
pour son frère atteint d'autisme -
0:24 - 0:27et sa mère atteinte
de sclérose en plaques. -
0:27 - 0:29Son père ne faisait pas partie du tableau.
-
0:29 - 0:32Alors Belle s'est battue
avec du sport, de la méditation -
0:32 - 0:35et en abandonnant la viande
au profit des fruits et légumes. -
0:35 - 0:38Elle s'est complètement rétablie.
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0:39 - 0:40Son histoire est devenue virale.
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0:40 - 0:44Elle a été tweetée, bloguée, partagée
et a été vue par des millions de gens. -
0:44 - 0:47Elle témoignait des avantages
de fuir la médecine traditionnelle -
0:47 - 0:49pour un régime alimentaire et du sport.
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0:49 - 0:54En août 2013, Belle a lancé
une appli pour manger sain, -
0:54 - 0:55The Whole Pantry,
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0:55 - 0:59téléchargée 200 000 fois
au cours du premier mois. -
1:01 - 1:04Mais l'histoire de Belle
était un mensonge. -
1:05 - 1:07Belle n'a jamais eu de cancer.
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1:08 - 1:12Les gens ont partagé son histoire
sans en vérifier la véracité. -
1:13 - 1:16C'est un exemple classique
de biais de confirmation. -
1:16 - 1:19Nous acceptons une histoire
sans la contester -
1:19 - 1:21si elle confirme une chose
que nous aimerions être vraie. -
1:21 - 1:24Et nous rejetons toute histoire
qui la contredit. -
1:25 - 1:27Combien de fois voyons-nous cela
-
1:27 - 1:30dans les histoires que nous partageons
et que nous ignorons ? -
1:30 - 1:34En politique, en affaires,
en conseils de santé. -
1:35 - 1:39Le mot de l'Oxford Dictionary
pour 2016 était « post-vérité ». -
1:40 - 1:43La reconnaissance du fait que nous vivons
dans un monde post-vérité -
1:43 - 1:47a mené à une insistance nécessaire
sur la vérification des faits. -
1:47 - 1:49Mais ma phrase clé
-
1:49 - 1:52est que vérifier les faits ne suffit pas.
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1:52 - 1:55Même si l'histoire de Belle était vraie,
-
1:55 - 1:57elle ne serait toujours pas pertinente.
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1:58 - 2:00Pourquoi ?
-
2:00 - 2:03Considérons l'une des techniques
statistiques les plus fondamentales : -
2:03 - 2:06l'inférence bayésienne.
-
2:06 - 2:09Une version très simple est :
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2:09 - 2:13ce qui nous importe c'est : « Les données
appuient-elles la théorie ? » -
2:13 - 2:17Les données renforcent-elles
notre croyance que la théorie est vraie ? -
2:18 - 2:20Au lieu de cela, nous demandons :
-
2:20 - 2:23« Les données sont-elles
cohérentes avec la théorie ? » -
2:23 - 2:25Mais qu'elles soient
cohérentes avec la théorie -
2:25 - 2:28ne signifie pas que les données
appuient la théorie. -
2:29 - 2:30Pourquoi ?
-
2:30 - 2:34A cause d'un troisième terme
crucial mais oublié -- -
2:34 - 2:37les données pourraient être cohérentes
avec des théories rivales. -
2:38 - 2:40Mais du fait du biais de confirmation,
-
2:40 - 2:43nous ne considérons jamais
les théories rivales -
2:43 - 2:46car nous sommes si protecteurs
envers notre théorie préférée. -
2:47 - 2:49Considérons cela pour l'histoire de Belle.
-
2:49 - 2:53Ce qui nous importe : l'histoire de Belle
appuie-t-elle la théorie selon laquelle -
2:53 - 2:55l'alimentation soigne le cancer ?
-
2:55 - 2:57Au lieu de cela, nous demandons :
-
2:57 - 2:59« L'histoire de Belle est-elle cohérente
-
2:59 - 3:02avec le fait que l'alimentation
soigne le cancer ? » -
3:02 - 3:03La réponse est oui.
-
3:04 - 3:06Si l'alimentation soignait le cancer,
-
3:06 - 3:09nous verrions des histoires
comme celle de Belle. -
3:09 - 3:12Mais même si l'alimentation
ne soignait pas le cancer, -
3:12 - 3:15nous verrions quand même
des histoires comme celle de Belle. -
3:15 - 3:20Une seule histoire durant laquelle
un patient se soigne apparemment seul -
3:20 - 3:23du fait d'un mauvais diagnostic.
-
3:24 - 3:27Tel que, même si fumer
était mauvais pour votre santé, -
3:27 - 3:30vous verriez quand même un fumeur
vivre jusqu'à ses 100 ans. -
3:31 - 3:32(Rires)
-
3:32 - 3:35ou que même si les études
étaient bénéfiques pour vos revenus, -
3:35 - 3:39vous verriez un multimillionnaire
qui n'est pas allé à l'université. -
3:39 - 3:44(Rires)
-
3:44 - 3:48Le plus gros problème avec l'histoire
de Belle n'est pas qu'elle était fausse. -
3:48 - 3:51Mais que ce n'est qu'une seule histoire.
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3:51 - 3:55Il y a peut-être des milliers d'histoires
où un régime seul a échoué -
3:55 - 3:57mais nous ne les entendons jamais.
-
3:58 - 4:02Nous partageons les cas particuliers
car ils sont nouveaux -
4:02 - 4:04et font donc la une.
-
4:05 - 4:07Nous ne partageons jamais
les cas ordinaires. -
4:07 - 4:10Ils sont trop ordinaires,
c'est ce qui arrive normalement. -
4:11 - 4:14Ce sont les 99% vrais que nous ignorons.
-
4:14 - 4:17Tout comme dans la société,
vous ne pouvez pas écouter seulement 1% -
4:17 - 4:18les cas particuliers,
-
4:18 - 4:21et ignorer les 99%, les ordinaires.
-
4:22 - 4:25Car c'est le deuxième exemple
de biais de confirmation. -
4:25 - 4:28Nous acceptons un fait
en tant que données. -
4:29 - 4:33Le plus gros problème n'est pas
que nous vivons dans un monde post-vérité -
4:33 - 4:37mais que nous vivons
dans un monde post-données. -
4:38 - 4:42Nous préférons une seule histoire
à des tonnes de données. -
4:43 - 4:46Les histoires sont percutantes,
frappantes, elles leur donnent vie. -
4:46 - 4:48On commence chaque intervention
avec une histoire. -
4:48 - 4:49Je l'ai fait.
-
4:50 - 4:54Mais une seule histoire
est dénuée de sens et trompeuse -
4:54 - 4:57si elle n'est pas appuyée
par des données à grande échelle. -
4:59 - 5:02Même si nous avions
des données à grande échelle, -
5:02 - 5:04cela pourrait ne pas suffire.
-
5:04 - 5:07Car cela serait encore cohérent
avec des théories rivales. -
5:08 - 5:09Laissez-moi expliquer.
-
5:10 - 5:13Une étude classique
du psychologue Peter Wason -
5:13 - 5:15vous donne une série de trois nombres
-
5:15 - 5:18et vous demande de réfléchir
à la règle qui les a générés. -
5:19 - 5:23Si l'on vous donne 2, 4, 6,
-
5:23 - 5:24quelle est la règle ?
-
5:25 - 5:28La plupart des gens penseraient
que ce sont des nombres pairs successifs. -
5:29 - 5:30Comment testeriez-vous cela ?
-
5:30 - 5:34Vous proposeriez d'autres séries
de nombres pairs successifs : -
5:34 - 5:374, 6, 8 ou 12, 14, 16.
-
5:38 - 5:40Peter dirait que ces séries
fonctionnent également. -
5:41 - 5:44Mais savoir que ces séries fonctionnent,
-
5:44 - 5:48savoir que des centaines de séries
de nombres pairs successifs fonctionnent -
5:49 - 5:50ne vous dit rien.
-
5:51 - 5:54Peut-être que cela est cohérent
avec des théories rivales. -
5:55 - 5:58La règle peut être trois nombres pairs.
-
5:59 - 6:01Ou trois nombres croissants.
-
6:02 - 6:05C'est le troisième exemple
de biais de confirmation : -
6:05 - 6:09accepter les données en tant que preuve,
-
6:09 - 6:12même si elles sont cohérentes
avec des théories rivales. -
6:13 - 6:16Les données ne sont
qu'une collection de faits. -
6:16 - 6:21Une preuve, ce sont des données appuyant
une théorie et écartant les autres. -
6:23 - 6:25La meilleure façon d'appuyer votre théorie
-
6:25 - 6:29est d'essayer de la réfuter,
de se faire l'avocat du diable. -
6:29 - 6:34Testez quelque chose comme 4, 12, 26.
-
6:35 - 6:39Si vous obtenez un oui,
cela réfuterait votre théorie -
6:39 - 6:41de trois nombres pairs successifs.
-
6:41 - 6:43Pourtant, ce test est efficace
-
6:43 - 6:48car si vous obtenez un non, cela réfute
« trois nombres pairs » -
6:48 - 6:50et « trois nombres croissants ».
-
6:50 - 6:53Cela réfuterait les théories rivales,
mais pas votre théorie. -
6:54 - 6:59Mais la plupart des gens
ont trop peur de tester 4, 12, 26 -
6:59 - 7:01car ils ne veulent pas obtenir de oui
-
7:01 - 7:03et prouver que leur théorie
préférée est fausse. -
7:05 - 7:10Le biais de confirmation, ce n'est pas que
ne pas chercher de nouvelles données -
7:10 - 7:14mais aussi mal interpréter
les données quand vous les recevez. -
7:14 - 7:18Cela s'applique en dehors du labo
à des problèmes importants et réels. -
7:18 - 7:21En effet, Thomas Edison l'a dit :
-
7:21 - 7:23« Je n'ai pas échoué,
-
7:23 - 7:27j'ai trouvé 10 000 solutions
qui ne fonctionnent pas. » -
7:28 - 7:31Découvrir que vous avez tort
-
7:31 - 7:34est la seule façon de découvrir
ce qui est correct. -
7:35 - 7:38Disons vous êtes directeur
des admissions d'une université -
7:38 - 7:40et votre théorie est que seuls
les bons étudiants -
7:40 - 7:42issus de familles riches réussissent.
-
7:42 - 7:45Vous n'admettez que de tels étudiants.
-
7:45 - 7:46Et ils réussissent.
-
7:46 - 7:49Mais cela est aussi cohérent
avec la théorie rivale. -
7:50 - 7:52Peut-être que tous
les bons étudiants réussissent, -
7:52 - 7:54riches ou pauvres.
-
7:54 - 7:58Mais vous ne testez jamais cette théorie
car vous n'admettez aucun étudiant pauvre -
7:58 - 8:01car vous ne voulez pas
que votre théorie soit démentie. -
8:03 - 8:04Qu'avons-nous appris ?
-
8:05 - 8:09Une histoire n'est pas un fait
car elle pourrait ne pas être vraie. -
8:09 - 8:12Un fait ne sont pas des données,
-
8:12 - 8:16cela pourrait ne pas être représentatif
si ce n'est qu'une seule donnée. -
8:17 - 8:19Et les données ne sont pas une preuve --
-
8:19 - 8:21cela pourrait ne pas appuyer votre théorie
-
8:21 - 8:23si c'est cohérent
avec des théories rivales. -
8:24 - 8:26Que faire ?
-
8:27 - 8:30A un point d'inflexion dans votre vie :
-
8:30 - 8:33décider d'une stratégie
pour votre entreprise, -
8:33 - 8:35d'une technique parentale
pour votre enfant -
8:35 - 8:38ou d'un régime pour votre santé,
-
8:38 - 8:41comment vous assurer
que vous n'avez pas une histoire, -
8:41 - 8:43mais une preuve ?
-
8:44 - 8:46Laissez-moi vous donner trois conseils.
-
8:47 - 8:51Le premier est de chercher activement
d'autres points de vue. -
8:51 - 8:54Lisez et écoutez des gens avec lesquels
vous êtes ouvertement en désaccord. -
8:54 - 8:5890% de ce qu'ils disent
pourrait être faux, d'après vous. -
8:59 - 9:01Mais et si 10% était vrai ?
-
9:02 - 9:03Comme l'a dit Aristote :
-
9:03 - 9:06« C'est la marque d'un esprit cultivé
-
9:06 - 9:09qu'être capable de nourrir une pensée
-
9:09 - 9:11sans la cautionner pour autant. »
-
9:13 - 9:15Entourez-vous de personnes
contestant votre opinion -
9:15 - 9:19et créez une culture qui encourage
activement le désaccord. -
9:19 - 9:22Certaines banques souffrent
de la pensée de groupe, -
9:22 - 9:26les employés ont trop peur de questionner
les décisions de prêt des dirigeants, -
9:26 - 9:28contribuant à la crise financière.
-
9:29 - 9:33Dans une réunion,
nommez quelqu'un avocat du diable -
9:33 - 9:35allant à l'encontre de votre idée.
-
9:36 - 9:38Ne faites pas qu'entendre
un autre point de vue, -
9:38 - 9:40écoutez-le également.
-
9:41 - 9:44Comme l'a dit le psychologue
Stephen Covey : -
9:44 - 9:47« Écoutez avec l'intention de comprendre,
-
9:47 - 9:49pas l'intention de répondre. »
-
9:50 - 9:53Il faut apprendre
d'un point de vue divergent, -
9:53 - 9:55pas offrir des arguments contre.
-
9:56 - 10:00Ce qui nous mène aux autres termes
oubliés de l'inférence bayésienne. -
10:00 - 10:03Car les données
vous permettent d'apprendre, -
10:03 - 10:06mais l'apprentissage est
relatif au point de départ. -
10:06 - 10:12Si vous démarriez avec la certitude
que votre théorie devait être vraie, -
10:12 - 10:14votre point de vue ne changera pas --
-
10:14 - 10:16quelles que soient les données
que vous voyez. -
10:17 - 10:21Seulement si vous êtes vraiment ouvert
à la possibilité d'avoir tort -
10:21 - 10:22pouvez-vous jamais apprendre.
-
10:24 - 10:26Comme Léon Tolstoï l'a écrit :
-
10:26 - 10:28« Les sujets les plus difficiles
-
10:28 - 10:31peuvent être expliqués
à l'esprit le plus lent -
10:31 - 10:34s'il n'en a pas déjà formé une idée ;
-
10:34 - 10:36mais la chose la plus simple
-
10:36 - 10:39ne peut être expliquée
à l'homme le plus intelligent -
10:39 - 10:43s'il est fermement
persuadé qu'il sait déjà. » -
10:44 - 10:48Deuxième conseil : écoutez les experts.
-
10:49 - 10:51C'est peut-être le conseil
le plus impopulaire -
10:51 - 10:53que je puisse vous donner.
-
10:53 - 10:54(Rires)
-
10:54 - 10:59L'homme politique britannique Michael Gove
a dit que les gens dans ce pays -
10:59 - 11:01en avaient marre des experts.
-
11:02 - 11:03Un sondage récent a montré
-
11:03 - 11:06que plus de gens feraient confiance
à leur coiffeur -- -
11:06 - 11:08(Rires)
-
11:08 - 11:09ou à un homme dans la rue
-
11:09 - 11:12qu'aux dirigeants de leurs entreprises,
-
11:12 - 11:14services de santé
et organismes de bienfaisance. -
11:14 - 11:17Nous respectons une formule
de blanchiment des dents -
11:17 - 11:18découverte par une mère
-
11:18 - 11:21ou nous écoutons l'opinion
d'une actrice sur la vaccination. -
11:21 - 11:25Nous aimons les gens qui disent
ce qui est, qui suivent leur instinct -
11:25 - 11:26et les disons authentiques.
-
11:27 - 11:30Mais l'instinct a ses limites.
-
11:31 - 11:35L'instinct ne vous dirait jamais de donner
de l'eau à un bébé atteint de diarrhée -
11:35 - 11:38car cela sortirait de l'autre côté.
-
11:38 - 11:40Mais l'expertise vous dit le contraire.
-
11:41 - 11:45Vous ne laisseriez pas un homme
dans la rue vous opérer. -
11:45 - 11:48Vous voudriez d'un expert
ayant passé des années à opérer -
11:48 - 11:50et connaissant les meilleures techniques.
-
11:52 - 11:55Cela devrait s'appliquer
à toute décision majeure. -
11:55 - 12:00La politique, les affaires,
les conseils de santé -
12:00 - 12:03nécessitent de l'expertise,
comme la chirurgie. -
12:04 - 12:08Pourquoi se méfie-t-on tant des experts ?
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12:09 - 12:12Une des raisons est qu'ils semblent
coupés de la réalité. -
12:12 - 12:16Un PDG millionnaire ne peut pas
parler au nom d'un homme ordinaire. -
12:17 - 12:21Mais la vraie expertise
se trouve dans les preuves. -
12:21 - 12:24Les preuves soutiennent l'homme ordinaire
-
12:24 - 12:26contre les élites.
-
12:26 - 12:29Les preuves vous forcent
à prouver les choses. -
12:30 - 12:34Les preuves empêchent les élites
d'imposer leur point de vue -
12:34 - 12:35sans preuves.
-
12:37 - 12:39Autre raison de la méfiance
envers les experts : -
12:39 - 12:42différents experts
disent des choses différentes. -
12:42 - 12:44Pour chaque expert affirmant
-
12:44 - 12:47que quitter l'UE serait mauvais
pour la Grande-Bretagne, -
12:47 - 12:49un autre expert affirme
que cela serait positif. -
12:49 - 12:53La moitié de ces soi-disant
experts aura tort. -
12:54 - 12:58Il faut admettre que la plupart
des publications écrites par des experts -
12:58 - 12:59sont incorrectes.
-
12:59 - 13:02Ou au mieux, affirment des choses
que les preuves n'appuient pas. -
13:03 - 13:06Nous ne pouvons pas croire un expert.
-
13:07 - 13:11En novembre 2016, une étude
sur la rémunération des cadres -
13:11 - 13:13a fait la une à l'échelle nationale.
-
13:13 - 13:16Même si aucun des journaux
ayant couvert l'étude -
13:16 - 13:18n'avait jamais vu l'étude.
-
13:19 - 13:20Elle n'était pas encore publiée.
-
13:21 - 13:23Ils ont cru en son auteur,
-
13:24 - 13:25comme avec Belle.
-
13:26 - 13:29Nous ne pouvons pas nous plus
choisir les études -
13:29 - 13:31qui appuient notre point de vue --
-
13:31 - 13:33cela relèverait du biais de confirmation.
-
13:33 - 13:35Cela ne signifie pas
que si sept études montrent A -
13:35 - 13:37et trois études montrent B,
-
13:37 - 13:39alors A doit être vrai.
-
13:39 - 13:42Ce qui compte, c'est la qualité
-
13:42 - 13:45et non la quantité d'expertise.
-
13:46 - 13:48Nous devrions faire deux choses.
-
13:48 - 13:51Un : nous devrions
examiner de façon critique -
13:51 - 13:54les qualifications des auteurs.
-
13:54 - 13:56Comme vous examineriez de façon critique
-
13:56 - 13:58les qualifications
d'un chirurgien potentiel. -
13:58 - 14:02Est-il vraiment un expert sur la question
-
14:02 - 14:04ou a-t-il un intérêt personnel ?
-
14:05 - 14:07Deux : nous devrions prêter
une attention particulière -
14:07 - 14:11aux publications publiées
dans les grands journaux académiques. -
14:12 - 14:16On accuse souvent les chercheurs
d'être coupés du monde réel. -
14:17 - 14:20Mais ce détachement vous donne
des années à passer sur une étude. -
14:20 - 14:22Pour obtenir des résultats,
-
14:22 - 14:24pour écarter ces théories rivales
-
14:24 - 14:27et pour distinguer
la corrélation et la causalité. -
14:28 - 14:32Les journaux académiques
nécessitent un examen des pairs -
14:32 - 14:34où une publication
est rigoureusement examinée -
14:34 - 14:35(Rires)
-
14:35 - 14:37par les plus grands esprits au monde.
-
14:38 - 14:41Meilleur est le journal,
plus les standards sont élevés. -
14:41 - 14:46Les journaux les plus élitistes
rejettent 95% des publications. -
14:47 - 14:51Une preuve académique n'est pas tout.
-
14:51 - 14:54Une expérience dans le monde réel
est également cruciale. -
14:54 - 14:58Un examen par les pairs n'est pas parfait,
des erreurs sont commises. -
14:59 - 15:01Mais quelque chose de vérifié est mieux
-
15:01 - 15:02que quelque chose qui ne l'est pas.
-
15:03 - 15:06Si l'on se fixe sur une étude
parce que l'on aime ses conclusions, -
15:06 - 15:10sans considérer de qui elle est
ou si elle a été vérifiée, -
15:10 - 15:13il y a un énorme risque
que cette étude soit trompeuse. -
15:15 - 15:17Ceux d'entre nous
qui affirment être des experts -
15:17 - 15:21devraient reconnaître les limites
de notre analyse. -
15:21 - 15:26Il est très rarement possible de prouver
ou de prévoir une chose avec certitude, -
15:26 - 15:31pourtant il est si tentant de faire
une déclaration radicale, sans réserve. -
15:31 - 15:35C'est plus facile d'en faire un gros titre
ou de la tweeter en 140 caractères. -
15:36 - 15:40Mais même des preuves
peuvent ne rien prouver. -
15:40 - 15:43Elles peuvent ne pas être universelles,
-
15:43 - 15:45ne pas s'appliquer
dans tous les contextes. -
15:45 - 15:50Ne dites pas : « Le vin rouge
fait vivre plus longtemps » -
15:50 - 15:55quand le vin rouge est seulement
corrélé à une vie plus longue. -
15:55 - 15:58Et seulement chez des gens
qui font également du sport. -
16:00 - 16:04Troisième conseil : marquez une pause
avant de partager quoi que ce soit. -
16:05 - 16:08Le serment d'Hippocrate dit :
« En premier lieu, ne pas nuire ». -
16:09 - 16:12Ce que nous partageons
est potentiellement contagieux, -
16:12 - 16:16soyons très prudents
quant à ce que nous partageons. -
16:17 - 16:20Notre objectif ne devrait pas être
les j'aime ou les retweets. -
16:20 - 16:22Autrement, nous ne partageons
que le consensus, -
16:22 - 16:24nous ne remettons en question
la pensée de personne. -
16:24 - 16:27Autrement, nous ne partageons
que ce qui sonne bien, -
16:27 - 16:29peu importe qu'il y ait
des preuves ou non. -
16:30 - 16:33Nous devrions plutôt nous demander ceci :
-
16:34 - 16:36si c'est une histoire, est-elle vraie ?
-
16:36 - 16:39Si oui, est-elle appuyée
par des preuves à grande échelle ? -
16:39 - 16:41Si oui, de qui est-elle,
quelles sont ses qualifications ? -
16:41 - 16:44Est-elle publiée,
le journal est-il rigoureux ? -
16:45 - 16:47Posez-vous la question
à un million de dollars : -
16:48 - 16:51si la même étude était écrite
par les mêmes auteurs, -
16:51 - 16:53avec les mêmes qualifications,
-
16:53 - 16:55mais parvenait à des résultats contraires,
-
16:56 - 16:59seriez-vous encore prêt
à la croire et à la partager ? -
17:01 - 17:04Traiter tout problème -
-
17:04 - 17:08le problème économique d'une nation
ou un problème de santé personnel - -
17:08 - 17:09est difficile.
-
17:09 - 17:14Nous devons nous assurer que nous avons
les meilleures preuves pour nous guider. -
17:14 - 17:17Ce ne peut être un fait
que si cela est vrai. -
17:18 - 17:20Ce ne peut être une donnée
que si cela est représentatif. -
17:21 - 17:24Ce ne peut être une preuve
que si cela appuie quelque chose. -
17:24 - 17:29Et il n'y a qu'avec des preuves que
nous pouvons passer d'un monde post-vérité -
17:30 - 17:31à un monde pro-vérité.
-
17:32 - 17:34Merci beaucoup.
-
17:34 - 17:35(Applaudissements)
- Title:
- Que croire dans un monde de « post-vérité » ?
- Speaker:
- Alex Edmans
- Description:
-
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Vous ne pouvez apprendre que si vous êtes vraiment ouvert à la possibilité que vous pourriez avoir tort, dit le chercheur Alex Edmans. Dans une intervention instructive, il explore comment le biais de confirmation -- la tendance à n'accepter que des informations qui appuient vos croyances personnelles -- peut vous égarer sur les réseaux sociaux, en politique et au-delà. Il offre trois outils pratiques pour trouver des preuves auxquelles vous pouvez croire. (Indice : nommez quelqu'un pour jouer l'avocat du diable dans votre vie.)
- Video Language:
- English
- Team:
closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 17:47
| eric vautier approved French subtitles for What to trust in a "post-truth" world | ||
| eric vautier edited French subtitles for What to trust in a "post-truth" world | ||
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Helene Thomas accepted French subtitles for What to trust in a "post-truth" world | |
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Helene Thomas edited French subtitles for What to trust in a "post-truth" world | |
| Dacine Fares edited French subtitles for What to trust in a "post-truth" world | ||
| Dacine Fares edited French subtitles for What to trust in a "post-truth" world | ||
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Morgane Quilfen edited French subtitles for What to trust in a "post-truth" world | |
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Morgane Quilfen edited French subtitles for What to trust in a "post-truth" world |

