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Une meilleure façon de parler d'amour

  • 0:01 - 0:05
    Aujourd'hui je veux parler
    de comment nous parlons d'amour.
  • 0:05 - 0:06
    En particulier,
  • 0:06 - 0:10
    je veux parler de ce qui ne va pas
    dans notre façon de parler d'amour.
  • 0:11 - 0:14
    La plupart d'entre nous
    tomberons amoureux plusieurs fois
  • 0:14 - 0:16
    au cours de leur vie
  • 0:16 - 0:20
    et en anglais, cette métaphore,
    le fait de tomber,
  • 0:20 - 0:23
    est la façon principale
    dont nous parlons de cette expérience.
  • 0:24 - 0:25
    Je ne sais pas pour vous
  • 0:25 - 0:27
    mais quand je conceptualise
    cette métaphore,
  • 0:27 - 0:30
    ce que j'imagine sort tout droit
    d'un dessin-animé --
  • 0:30 - 0:31
    il y a un homme,
  • 0:31 - 0:33
    il marche sur le trottoir,
  • 0:33 - 0:36
    sans s'en rendre compte,
    il passe sur une bouche d'égouts ouverte
  • 0:36 - 0:40
    et dégringole dans les égouts.
  • 0:40 - 0:44
    Je l'imagine ainsi car il tombe,
    il ne saute pas.
  • 0:45 - 0:47
    Tomber, c'est accidentel,
  • 0:47 - 0:49
    c'est incontrôlable.
  • 0:49 - 0:52
    Cela nous arrive
    sans que nous y ayons consenti.
  • 0:52 - 0:53
    Et ceci
  • 0:54 - 0:57
    est la façon principale dont nous parlons
    du début d'une nouvelle relation.
  • 0:58 - 1:02
    Je suis écrivain
    et aussi professeur d'anglais,
  • 1:02 - 1:04
    je gagne donc ma vie à penser aux mots.
  • 1:04 - 1:09
    Vous pourriez dire que je suis payée
    à soutenir que le langage utilisé compte
  • 1:09 - 1:13
    et j'aimerais soutenir
    que nombre des métaphores utilisées
  • 1:13 - 1:14
    pour parler d'amour --
  • 1:14 - 1:16
    voire la majorité de ces métaphores --
  • 1:16 - 1:18
    sont un problème.
  • 1:19 - 1:21
    En amour, nous tombons.
  • 1:22 - 1:23
    Nous sommes foudroyés.
  • 1:23 - 1:25
    Nous attrapons le béguin.
  • 1:25 - 1:27
    Nous défaillissions.
  • 1:27 - 1:29
    Nous brûlons de passion.
  • 1:30 - 1:32
    L'amour nous rend fou
  • 1:32 - 1:33
    et il nous rend malade.
  • 1:34 - 1:35
    Notre cœur se languit
  • 1:35 - 1:37
    puis se brise.
  • 1:38 - 1:41
    Nos métaphores assimilent
    l'expérience d'aimer quelqu'un
  • 1:41 - 1:44
    à de la violence extrême ou à une maladie.
  • 1:44 - 1:46
    (Rires)
  • 1:47 - 1:48
    C'est vrai.
  • 1:48 - 1:50
    Elles nous placent en tant que victimes
  • 1:50 - 1:54
    de circonstances inattendues
    et totalement imprévisibles.
  • 1:55 - 1:57
    Ma métaphore préférée est « épris »,
  • 1:57 - 2:00
    le participe passé
    du verbe « s'éprendre ».
  • 2:00 - 2:03
    Si vous recherchez ce mot
    dans le dictionnaire --
  • 2:03 - 2:04
    (Rires)
  • 2:04 - 2:09
    vous verrez qu'il peut être défini
    à la fois par « une affliction sévère »
  • 2:09 - 2:12
    et « être très amoureux ».
  • 2:14 - 2:17
    J'ai tendance à associer le mot « épris »
    à un contexte spécifique :
  • 2:17 - 2:19
    celui de l'Ancien Testament.
  • 2:20 - 2:24
    Dans l'Exode uniquement,
    il y a 16 références au fait d'être épris,
  • 2:24 - 2:28
    qui est le mot utilisé dans la Bible
    pour la vengeance d'un dieu en colère.
  • 2:28 - 2:30
    (Rires)
  • 2:30 - 2:33
    Ici, nous utilisons le même mot
    pour parler d'amour
  • 2:33 - 2:35
    que pour expliquer
    une invasion de sauterelles.
  • 2:35 - 2:36
    (Rires)
  • 2:36 - 2:37
    N'est-ce pas ?
  • 2:37 - 2:39
    Comment cela est-il arrivé ?
  • 2:40 - 2:43
    Comment avons-nous associé l'amour
    à beaucoup de douleur et de souffrance ?
  • 2:44 - 2:48
    Pourquoi parlons-nous
    de cette prétendue bonne expérience
  • 2:48 - 2:50
    comme si nous étions des victimes ?
  • 2:51 - 2:52
    Ce sont des questions difficiles
  • 2:52 - 2:54
    mais j'ai quelques théories.
  • 2:54 - 2:55
    Pour aller jusqu'au bout,
  • 2:55 - 2:58
    je veux me concentrer
    sur une métaphore en particulier :
  • 2:58 - 3:00
    l'idée de l'amour comme étant une folie.
  • 3:01 - 3:04
    Quand j'ai commencé mes recherches
    d'amour romantique,
  • 3:04 - 3:07
    j'ai trouvé ces métaphores
    liées à la folie partout.
  • 3:07 - 3:09
    L'histoire de la culture occidentale
  • 3:09 - 3:13
    est pleine d'expressions qui assimilent
    l'amour à une maladie mentale.
  • 3:13 - 3:15
    Voici quelques exemples.
  • 3:15 - 3:17
    William Shakespeare :
  • 3:17 - 3:20
    « L'amour est simplement folie »
    dans « Comme il vous plaira ».
  • 3:20 - 3:21
    Friedrich Nietzsche :
  • 3:21 - 3:24
    « Il y a toujours
    un peu de folie dans l'amour. »
  • 3:25 - 3:27
    « Je semble être, semble être
    folle amoureuse »
  • 3:27 - 3:30
    (Rires)
  • 3:30 - 3:32
    de la grande philosophe Beyoncé Knowles.
  • 3:32 - 3:34
    (Rires)
  • 3:35 - 3:38
    Je suis tombée amoureuse
    pour la première fois à 20 ans
  • 3:38 - 3:41
    et ce fut une relation
    assez turbulente dès le début.
  • 3:41 - 3:45
    C'était une relation à distance
    les deux premières années,
  • 3:45 - 3:49
    cela signifiait des hauts très hauts
    et des bas très bas.
  • 3:50 - 3:52
    Je me souviens d'un moment spécifique.
  • 3:53 - 3:56
    J'étais assise sur un lit dans une auberge
    de jeunesse d'Amérique du sud
  • 3:56 - 4:00
    et je regardais partir
    la personne que j'aimais.
  • 4:00 - 4:02
    Il était tard,
  • 4:02 - 4:03
    près de minuit,
  • 4:03 - 4:05
    nous nous étions disputés lors du dîner
  • 4:05 - 4:07
    et étions retournés à notre chambre,
  • 4:07 - 4:10
    il avait jeté ses affaires dans le sac
    et avait claqué la porte.
  • 4:11 - 4:14
    Bien que je ne me souvienne plus
    du sujet de la dispute,
  • 4:14 - 4:18
    je me souviens très bien
    de ce que j'ai ressenti à le voir partir.
  • 4:19 - 4:23
    J'avais 22 ans, c'était ma première visite
    dans un pays en développement
  • 4:23 - 4:26
    et j'étais complètement seule.
  • 4:26 - 4:30
    J'avais une autre semaine
    avant de reprendre l'avion pour rentrer,
  • 4:30 - 4:32
    je connaissais le nom
    de la ville où j'étais
  • 4:32 - 4:36
    et le nom de la ville
    où je devais prendre mon avion,
  • 4:36 - 4:39
    mais je ne savais pas comment m'y rendre.
  • 4:40 - 4:43
    Je n'avais pas de guide,
    j'avais très peu d'argent
  • 4:43 - 4:45
    et je ne parlais pas espagnol.
  • 4:46 - 4:48
    Quelqu'un de plus aventureux que moi
  • 4:48 - 4:50
    aurait pu voir ce moment
    comme étant une opportunité
  • 4:50 - 4:52
    mais cela m'a paralysée.
  • 4:52 - 4:54
    Je suis restée assise là.
  • 4:55 - 4:57
    Et j'ai éclaté en sanglots.
  • 4:57 - 5:00
    Malgré ma panique,
  • 5:00 - 5:02
    une petite voix dans ma tête pensait :
  • 5:02 - 5:05
    « Ouah, c'était dramatique.
  • 5:05 - 5:07
    Je dois vraiment
    bien m'en sortir en amour. »
  • 5:07 - 5:09
    (Rires)
  • 5:09 - 5:14
    Car une partie de moi voulait
    être malheureuse en amour.
  • 5:14 - 5:18
    Cela me semble si étrange maintenant,
    mais quand j'avais 22 ans,
  • 5:18 - 5:21
    j'aspirais à des expériences dramatiques
  • 5:21 - 5:26
    et, à ce moment-là, j'étais
    irrationnelle, furieuse et dévastée
  • 5:26 - 5:27
    et, étrangement,
  • 5:27 - 5:31
    je pensais que cela légitimait
    les sentiments que j'avais
  • 5:31 - 5:33
    pour le gars qui venait de me quitter.
  • 5:34 - 5:39
    D'une certaine manière,
    je voulais me sentir un peu folle
  • 5:39 - 5:42
    car je pensais que c'était ainsi
    que l'amour fonctionnait.
  • 5:43 - 5:45
    Cela ne devrait pas être surprenant
  • 5:45 - 5:47
    si on considère que, selon Wikipedia,
  • 5:47 - 5:50
    il y a 8 films,
  • 5:50 - 5:52
    14 chansons,
  • 5:52 - 5:55
    2 albums et un roman
    dont le titre est « Amour fou ».
  • 5:56 - 5:59
    Une demi-heure plus tard,
    il est revenu dans la chambre.
  • 5:59 - 6:00
    Après réconciliation,
  • 6:00 - 6:03
    nous avons passé une semaine de plus,
    plutôt heureuse, à voyager ensemble.
  • 6:03 - 6:04
    Quand je suis rentrée,
  • 6:04 - 6:09
    j'ai pensé : « C'était
    si horrible et si génial.
  • 6:10 - 6:12
    Ce doit être une vraie romance. »
  • 6:13 - 6:16
    Mon premier amour était censé
    ressembler à de la folie
  • 6:16 - 6:20
    et, bien sûr, cela répondait
    très bien à mes attentes.
  • 6:20 - 6:22
    Mais aimer quelqu'un ainsi --
  • 6:22 - 6:26
    comme si tout mon bien-être
    dépendait du fait qu'il m'aime aussi --
  • 6:26 - 6:28
    n'était pas très bon pour moi,
  • 6:28 - 6:29
    ni pour lui.
  • 6:30 - 6:34
    Je soupçonne que cette expérience d'amour
    ne soit pas si inhabituelle.
  • 6:34 - 6:38
    La plupart d'entre nous sont un peu fous
    lors des débuts d'un amour romantique.
  • 6:39 - 6:43
    En fait, des recherches confirment
    que cela est plutôt normal
  • 6:43 - 6:45
    car, d'un point de vue neurochimique,
  • 6:45 - 6:50
    l'amour romantique et la maladie mentale
    sont difficiles à différencier.
  • 6:51 - 6:52
    C'est vrai.
  • 6:52 - 6:57
    Cette étude de 1999
    a utilisé des prises de sang
  • 6:57 - 7:00
    pour confirmer que les niveaux
    de sérotonine des jeunes amoureux
  • 7:00 - 7:03
    ressemblaient beaucoup
    aux niveaux de sérotonine
  • 7:03 - 7:06
    des gens à qui on avait diagnostiqué
    un trouble obsessionnel compulsif.
  • 7:06 - 7:07
    (Rires)
  • 7:07 - 7:10
    Oui, et de faibles niveaux de sérotonine
  • 7:10 - 7:13
    sont aussi associés
    au trouble affectif saisonnier
  • 7:13 - 7:15
    et à la dépression.
  • 7:16 - 7:18
    Il y a donc des preuves
  • 7:18 - 7:22
    du lien entre l'amour et des changements
    d'humeur et de comportement.
  • 7:22 - 7:26
    D'autres études confirment
  • 7:26 - 7:30
    que la majorité des relations
    débutent ainsi.
  • 7:31 - 7:35
    Les chercheurs croient
    que les faibles niveaux de sérotonine
  • 7:35 - 7:39
    sont en corrélation avec la pensée
    obsessionnelle pour l'objet de l'amour,
  • 7:39 - 7:43
    qui est le sentiment que quelqu'un
    s'est installé dans votre cerveau.
  • 7:43 - 7:46
    Nous ressentons souvent ceci
    quand nous tombons amoureux.
  • 7:46 - 7:49
    La bonne nouvelle est
    que cela ne dure pas forcément longtemps,
  • 7:49 - 7:52
    en général de quelques moins
    à quelques années.
  • 7:53 - 7:56
    Quand je suis revenue de mon voyage
    en Amérique du sud,
  • 7:56 - 8:00
    j'ai passé beaucoup de temps
    seule dans ma chambre
  • 8:00 - 8:01
    à vérifier mes mails,
  • 8:01 - 8:04
    espérant avoir des nouvelles
    du gars que j'aimais.
  • 8:05 - 8:10
    Si mes amis ne pouvaient pas comprendre
    ma sévère affliction, avais-je décidé,
  • 8:10 - 8:12
    je n'avais pas besoin de leur amitié.
  • 8:12 - 8:14
    J'ai arrêté de traîner avec la plupart.
  • 8:14 - 8:19
    C'était probablement l'année
    la plus malheureuse de ma vie.
  • 8:19 - 8:23
    Mais je pense que j'avais l'impression
    que c'était mon rôle d'être malheureuse
  • 8:24 - 8:26
    car si je pouvais être malheureuse,
  • 8:26 - 8:28
    je pouvais prouver
    à quel point je l'aimais.
  • 8:28 - 8:30
    Si je pouvais le prouver,
  • 8:30 - 8:33
    alors nous finirions ensemble.
  • 8:34 - 8:36
    C'est vraiment de la folie
  • 8:36 - 8:39
    car il n'y a pas de règle cosmique
  • 8:39 - 8:42
    qui dit qu'une grande souffrance
    égale une grande récompense
  • 8:42 - 8:46
    mais nous parlons d'amour
    comme si cela était vrai.
  • 8:47 - 8:51
    Nos expériences de l'amour
    sont à la fois biologiques et culturelles.
  • 8:52 - 8:54
    Notre biologie nous dit
    que l'amour, c'est bien,
  • 8:54 - 8:57
    en activant ces circuits
    de récompense dans notre cerveau
  • 8:57 - 9:02
    et elle nous dit que l'amour fait mal
    quand, après une dispute ou une rupture,
  • 9:02 - 9:05
    la récompense neurochimique
    nous est retirée.
  • 9:05 - 9:08
    En fait, vous avez peut-être entendu ceci,
  • 9:08 - 9:09
    d'un point de vue neurochimique,
  • 9:09 - 9:13
    traverser une rupture ressemble beaucoup
    à arrêter la cocaïne,
  • 9:14 - 9:15
    ce que je trouve rassurant.
  • 9:15 - 9:16
    (Rires)
  • 9:17 - 9:20
    Puis notre culture utilise le langage
  • 9:20 - 9:23
    pour façonner et renforcer
    ces idées sur l'amour.
  • 9:23 - 9:25
    Dans ce cas, nous parlons
    de métaphores sur la douleur,
  • 9:25 - 9:27
    l'addiction et la folie.
  • 9:28 - 9:30
    C'est une boucle
    de rétroaction intéressante.
  • 9:30 - 9:34
    L'amour est puissant et parfois douloureux
  • 9:34 - 9:37
    et nous l'exprimons
    dans nos mots et nos histoires
  • 9:37 - 9:40
    puis nos mots et histoires
    nous préparent
  • 9:40 - 9:43
    à ce que l'amour
    soit puissant et douloureux.
  • 9:44 - 9:47
    Ce qui me semble intéressant
    est que tout ceci se produit
  • 9:47 - 9:50
    dans une culture qui estime
    la monogamie à vie.
  • 9:51 - 9:53
    Nous voulons le beurre
    et l'argent du beurre :
  • 9:53 - 9:55
    que l'amour soit comme une folie
  • 9:56 - 9:59
    et qu'il dure toute une vie.
  • 10:00 - 10:01
    Cela semble affreux.
  • 10:01 - 10:03
    (Rires)
  • 10:04 - 10:05
    Pour réconcilier cela,
  • 10:05 - 10:10
    nous devons soit changer notre culture
    ou changer nos attentes.
  • 10:11 - 10:15
    Imaginez si nous étions tous
    moins passifs en amour.
  • 10:16 - 10:20
    Si nous étions plus affirmés,
    plus ouverts d'esprit, plus généreux
  • 10:20 - 10:23
    et qu'au lieu de tomber amoureux,
  • 10:23 - 10:25
    nous marchions vers l'amour.
  • 10:26 - 10:28
    Je sais que c'est beaucoup en demander
  • 10:28 - 10:32
    mais je ne suis pas la première
    à le suggérer.
  • 10:33 - 10:36
    Dans « Les métaphores
    dans la vie quotidienne »,
  • 10:36 - 10:38
    les linguistes Mark Johnson
    et George Lakoff
  • 10:38 - 10:41
    suggèrent une solution très intéressante
  • 10:41 - 10:42
    à ce dilemme :
  • 10:42 - 10:45
    changer nos métaphores.
  • 10:46 - 10:50
    Ils soutiennent que les métaphores
    façonnent notre expérience du monde
  • 10:51 - 10:55
    et peuvent même servir
    de guide pour nos actions futures,
  • 10:55 - 10:57
    comme des prophéties auto-réalisatrices.
  • 10:57 - 11:01
    Johnson et Lakoff suggèrent
    une nouvelle métaphore pour l'amour :
  • 11:02 - 11:04
    l'amour en tant
    qu’œuvre d'art collaborative.
  • 11:05 - 11:08
    J'aime vraiment cette façon
    de voir l'amour.
  • 11:09 - 11:13
    Les linguistes parlent des métaphores
    comme ayant une succession,
  • 11:13 - 11:16
    fondamentalement cela revient
    à considérer toutes les implications
  • 11:16 - 11:19
    ou mêmes les idées contenues
    dans une métaphore spécifique.
  • 11:19 - 11:22
    Johnson et Lakoff parlent
  • 11:22 - 11:25
    de tout ce que la collaboration
    sur une œuvre d'art entraîne :
  • 11:25 - 11:29
    des efforts, des compromis,
    de la patience, des objectifs partagés.
  • 11:30 - 11:33
    Ces idées sont bien en accord
    avec notre investissement culturel
  • 11:34 - 11:36
    dans l'engagement
    à une relation de long terme
  • 11:36 - 11:39
    mais elles fonctionnent également
    pour d'autres genres de relation :
  • 11:40 - 11:46
    à court terme, occasionnelle,
    polyamoureuse, non monogame, asexuelle
  • 11:46 - 11:50
    car cette métaphore apporte
    des idées bien plus complexes
  • 11:50 - 11:52
    à l'expérience qu'est d'aimer quelqu'un.
  • 11:53 - 11:57
    Si l'amour est
    une œuvre d'art collaborative,
  • 11:57 - 12:00
    alors l'amour est
    une expérience esthétique.
  • 12:02 - 12:03
    L'amour est imprévisible,
  • 12:04 - 12:06
    l'amour est créatif,
  • 12:07 - 12:11
    l'amour requière
    communication et discipline,
  • 12:11 - 12:14
    il est frustrant et exigeant
    d'un point de vue émotionnel.
  • 12:15 - 12:18
    L'amour implique à la fois
    de la joie et de la douleur.
  • 12:19 - 12:22
    Finalement, chaque expérience
    de l'amour est différente.
  • 12:24 - 12:25
    Quand j'étais plus jeune,
  • 12:25 - 12:30
    je n'ai jamais pensé que j'étais
    autorisée à exiger plus de l'amour,
  • 12:30 - 12:34
    que je n'avais pas seulement à accepter
    ce que l'amour offrait.
  • 12:35 - 12:38
    Quand Juliette, qui a 14 ans,
    rencontre pour la première fois --
  • 12:38 - 12:42
    ou quand Juliette, 14 ans,
    ne peut pas être avec Roméo,
  • 12:42 - 12:45
    qu'elle a rencontré 4 jours auparavant,
  • 12:45 - 12:49
    elle n'est pas déçue ou angoissée.
  • 12:49 - 12:50
    Où en est-elle ?
  • 12:50 - 12:52
    Elle veut mourir.
  • 12:52 - 12:53
    N'est-ce pas ?
  • 12:53 - 12:56
    Pour vous rafraîchir la mémoire,
    à ce moment-là,
  • 12:56 - 12:57
    acte 3 sur 5,
  • 12:57 - 12:59
    Roméo n'est pas mort.
  • 13:00 - 13:01
    Il est en vie,
  • 13:01 - 13:02
    en bonne santé,
  • 13:02 - 13:05
    il est simplement banni de la ville.
  • 13:06 - 13:09
    Je comprends que la Vérone du XVIe siècle
  • 13:09 - 13:12
    ne ressemble pas
    à l'Amérique du nord contemporaine
  • 13:12 - 13:15
    et pourtant, quand j'ai lu cette pièce,
  • 13:15 - 13:17
    à l'âge de 14 ans,
  • 13:17 - 13:20
    la souffrance de Juliette
    avait du sens pour moi.
  • 13:21 - 13:25
    Recadrer l'amour comme étant
    une chose que je peux créer
  • 13:25 - 13:27
    avec quelqu'un que j'admire
  • 13:27 - 13:29
    plutôt que quelque chose qui m'arrive
  • 13:29 - 13:32
    sans que je le contrôle
    ou que j'y consente
  • 13:32 - 13:33
    est stimulant.
  • 13:34 - 13:35
    C'est toujours difficile.
  • 13:35 - 13:41
    L'amour semble toujours nous rendre fou
    et nous écraser certains jours,
  • 13:41 - 13:43
    quand je suis vraiment frustrée,
  • 13:43 - 13:44
    je dois me rappeler :
  • 13:45 - 13:48
    mon rôle dans cette relation
    est de parler à mon partenaire
  • 13:48 - 13:51
    de ce que je veux
    que nous faisions ensemble.
  • 13:52 - 13:54
    Ce n'est pas facile non plus.
  • 13:55 - 13:58
    Mais c'est bien mieux que l'alternative
  • 13:59 - 14:01
    qui est que cela ressemble à de la folie.
  • 14:03 - 14:06
    Dans cette version de l'amour,
    il n'est pas question
  • 14:06 - 14:09
    de gagner ou de perdre
    l'affection de quelqu'un.
  • 14:09 - 14:12
    Cela nécessite plutôt
    de faire confiance à votre partenaire,
  • 14:12 - 14:15
    de parler des choses
    quand il est difficile de faire confiance,
  • 14:15 - 14:18
    ce qui semble facile
  • 14:18 - 14:22
    mais qui est un acte radical
    et révolutionnaire.
  • 14:23 - 14:26
    Et ceci parce que vous arrêtez
    de penser à vous
  • 14:27 - 14:30
    et à ce que vous gagnez
    ou perdez dans votre relation
  • 14:30 - 14:34
    pour commencer à penser
    à ce que vous avez à offrir.
  • 14:35 - 14:38
    Cette version de l'amour
    nous permet de dire :
  • 14:38 - 14:43
    « Nous ne collaborons pas bien.
    Ce n'est peut-être pas pour nous. »
  • 14:44 - 14:48
    Ou « Cette relation
    a été plus courte que prévue
  • 14:48 - 14:50
    mais était quand même belle. »
  • 14:51 - 14:54
    Ce qui est beau
    dans l’œuvre d'art collaborative
  • 14:54 - 14:55
    est qu'elle ne se peindra,
  • 14:55 - 14:57
    ne se dessinera,
    ne se sculptera pas seule.
  • 14:57 - 15:01
    Cette version de l'amour nous permet
    de décider à quoi il ressemble.
  • 15:01 - 15:02
    Merci.
  • 15:02 - 15:04
    (Applaudissements)
Title:
Une meilleure façon de parler d'amour
Speaker:
Mandy Len Catron
Description:

En amour, nous tombons. Nous sommes foudroyés, nous attrapons le béguin, nous défaillissions. Nous brûlons de passion. L'amour nous rend fous et malades. Nos cœurs se languissent et puis se brisent. Parler ainsi d'amour façonne notre expérience, dit l'écrivain Mandy Len Catron. Dans cette présentation adressée à tous ceux qui se sont un jour sentis fous amoureux, Catron met en avant une métaphore différente pour l'amour qui pourrait nous aider à y trouver plus de joie et mois de souffrance.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
15:17

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